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Turquie : Une chance pour l’Europe et pour la France

Historique. A l’heure où est annoncée l’ouverture des négociations d’adhésion avec la Turquie, aujourd’hui à Luxembourg, le mot n’est pas trop fort pour décrire la mutation politique à laquelle se prête actuellement l’UE. Car plus que la France et ses guerres intestines sur la question turque, les pays arabes, musulmans et en voie de développement suivent avec attention le débat qui occupe actuellement les vingt-cinq. Tous attendent de voir si l’Europe, après s’être élargie sur son flanc est, saura envoyer un message universel de solidarité, rétablir l’équilibre entre le nord et le sud européens, se projeter dans le futur et s’affirmer politiquement à l’échelle planétaire.

Les passions françaises sont déchaînées contre Ankara. Mais les faits sont têtus. Plus la Turquie se rapproche de l’UE, plus elle multiplie les réformes et prouve que le choc des civilisations n’a de valeur que pour ceux qui y croient. Voyons les choses telles qu’elles sont : La Turquie ne va pas entrer dans l’Europe, elle va devenir un pays de l’UE ! Impossible  ? A cause de la religion ? L’expérience du laïcisme turc, qui a évolué dans une direction où la religion fait partie intégrante de la modernité, pourrait servir de cadre au développement d’un islam européen, entre culture universaliste française et tradition relativiste anglo-saxonne. Les travailleurs turcs « envahiront » les vingt-cinq ? Plus leur pays se stabilisera grâce à la dynamique d’adhésion, plus ils resteront chez eux ! Ankara peine à vivre en harmonie avec ses voisins ? Sécurisée par l’appartenance à l’Union, elle saura se départir d’un nationalisme défensif et entamera un travail de réconciliation, à l’instar des pays fondateurs en leur temps. Le poids de l’armée est trop fort ? Comme pour la Grèce et l’Espagne, l’adhésion facilitera la démilitarisation de la vie politique.

Plutôt que de décrier aveuglément Ankara, la France ferait mieux de se souvenir, à l’instar de son secteur privé, qu’elle en est un partenaire naturel, et qu’il ne tient qu’à elle de la soutenir dans son cheminement européen. En la conseillant, par exemple, sur la voie des réformes agricoles. Ou en l’accompagnant vers une décentralisation de son administration héritée du code napoléonien. Jacques Chirac et Dominique de Villepin cherchent de grands projets mobilisateurs pour l’Europe et la France afin de sortir de la morosité régnante. En voici un.

Cengiz Aktar est directeur du Centre de l’UE à l’Université de Bahcesehir à Istanbul


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2 réactions à cet article    


  • Citoyen (---.---.67.118) 4 octobre 2005 09:27

    Je suis tout à fait du même point de vue que vous. J’estime que l’entrée de la turquie constitue une chance pour l’europe. Enfin se dessine l’espoir de construire une société unie des rives de l’Atlantique à celles du Bosphore que tant de génération mais on ne peut pas cacher que cette intégration crée des inquiètudes légitimes sur le plan économique, démographique et que cette intégration ne fera pas sans heurs du côté des passions que cette perspective ravive.

    Il est donc difficilement concevable face à tous ces défis que l’état turque persisite sur certains aspects comme celui du génocide arménien, d’autre part il est certes difficile de comprendre les reculades européennes sur la question turque mais il apparaît encore plus difficile à comprendre pour un citoyen comme je suis l’expression de la vanité turque à laisser entendre que c’est tout ou rien. Ce type de positionnement absolu est à mon sens contraire à l’esprit de la construction européenne, qui se veut au contraire de tout ce qui a jamais existé un modèle de consensus, de tolérance et de paix.

    Je m’exprime bien ici du point de vue du citoyen qui a bien conscience de ne peser pour très peu dans tout cela mais qui constate que les positions « absolues » des uns et et autres ne font que contribuer à développer chez certains des idées beaucoup plus néfastes.

    A méditer


    • www.jean-brice.fr (---.---.171.239) 13 mars 2006 09:39

      C’est vraiment n’avoir aucune culture historique que de vouloir faire rentrer la Turquie dans l’Europe !!! Relisez vos livres d’Histoire : de toutes façons, cele ne se fera pas ...

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