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La fête aux surréalismes

Le 25 septembre, c’était la fête de la Communauté française. Et si on regardait de plus près ce que chacun gagne ou perd dans la scission de la Belgique ?

La date du 27 septembre évoque une page de l’histoire de l’indépendance belge : la retraite, dans la nuit du 26 au 27 septembre 1830, des troupes hollandaises qui, sous la conduite du prince Frédéric, deuxième fils de Guillaume Ier d’Orange, étaient entrées dans Bruxelles, le 23 septembre. Les Bruxellois se sont réveillés et chassent les Hollandais qui s’étaient réfugiés dans le Parc de Bruxelles. Suite à cette bêtise militaire, ils se sont enfuit en direction de Vilvorde.

Le choix de cette date, depuis 35 ans, il faut l’avouer que c’est assez incongru. Dans le Parc, sur les barricades, cette nuit-là, il y avait entre 60 et 70% de Bruxellois qui parlaient un dialecte de flamand. Ce sont des élites, seulement, qui utilisaient le français. Ce choix confirme aussi la volonté de ces derniers d’erradiquer le flamand en 1830.

Pas de doute, cette fois, la fête le fut sur fond de négociations institutionnelles. 1.jpg

Ce lundi, le monde politique francophone et ses invités se retrouvèrent dès 15 heures dans la salle gothique de l’Hôtel de ville de la capitale, pour entendre le bourgmestre de Bruxelles Freddy Thielemans, le président du parlement Jean-Charles Luperto et le ministre-président Rudy Demotte. Cette année, Isabelle Durant prendra également la parole, en tant que vice-présidente du parlement européen, dans le cadre de la présidence belge de l’Union européenne. Ce n’était certainement pas pour parler de la pluie et du beau temps.

Côté festif, le parlement et le gouvernement avait préparé un programme "riche et varié".

J’ai eu l’occasion plusieurs fois de parler de Bruxelles.

20100303Pauvre Belgique.jpgPas besoin de me resservir, sur un plateau, nos problèmes communautaires qui durent depuis plus de 100 jours. Les Pays-Bas viennent de constituer leur gouvernement dans un équilibre instable après 110 jours. Je connais, donc. Notre compote ont la fait "aux" pommes et "aux" citrons. Il faut être un fameux "apothicaire" ou un "skieve architek" (architecte qui va de travers), pour suivre le fil à plomb et suivre la construction de notre politique. Cela fait partie de notre belgitude.

Alors, pourquoi ne pas le parler de ma ville dans laquelle j’habite depuis tant d’années, de manière plus "locale", plus humoristique, plus terre à terre, plus vraie. Jouons cartes sur table avec un tour du propriétaire dans des moments de vérités et sur le terrain des opérations.

La fête de la Communauté française, c’est aussi une affaire d’humoristes, je vous conseille d’écouter celui-ci.

Comme spécialités, Nous avons nos "ballotins de pralines" (boîtes de chocolats) mais aussi aussi nos "avaloirs" (égouts), beaucoup moins ragoûtants.

L’humoriste, Bruno Coppens vient de préfacer un "Dictionnaire des belgicismes" dans un dialogue surréaliste. Sa "Terre Happy", il l’avait souvent racconté au Québec. De Bruno, je vous en avais déjà parlé, lors de sa "Première Subprime Party", conçue toute d’humour. En génie des mots, il est sur la liste de ceux qui pourraient prendre l’héritage de Raymond Devos, parait-il.

François Pirette est souvent montré comme l’humoriste belge dans la communauté francophone ou wallonne, alors quand il se fait Premier ministre, on s’y tromperait. Nous avons au théâtre à Bruxelles "Sois belge et tais-toi", dont le spectacle vient en fin d’année, en parallèle avec La Revue des Galeries. Pas oublier, aussi, on Signe Taloche

Alors, rideau, bas les masques.

Un cours de bruxellois, pour changer ? Les mots qui ne seraient pas dans la langue de Molière seront sous-titrés, entre parenthèses... comme souvent nous l’avons été par les voisins dans ce plat pays. Voisins qui limitaient leurs visions par de seuls clichés. Qu’on se le dise, on ne mange pas uniquement des frites et des moules à la baraque à frites que l’on appelle "fritkot" (friterie). On y trouve aussi du "bloedpanch" (boudin noir) et comme dessert, des "smoutebols" (bégnets).

Il était, une fois, un petit village gaulois. Tout commence peut-être par là. Faut pas croire qu’ils soient tous restés gaulois, tout de même. Ils ont leurs particularités, leurs cultures très spécifiques. Ils n’ont pas vraiment d’os-tra-sism à condition que l’on en comprenne le sens ... mais il y a bien d’autres os, bien ailleurs.

1.jpg

Oui, on a des mariages de caractères dans not’ histoire.

Des mariages du style de cette nouvelle rich.., "Mademoiselle Beulemans" dont le papa, un fameux "castard" (costaud), celui-là, vend de la bière "Stout" (bière brune). Faut savoir, Papa est un peu "stoeffer" (qui aime l’esbroufe). Il veut marier sa fille avec un brave bruxellois mais elle "a un boentche" (elle en pince) pour un Parisien. Papa aime les "cacailles" (on dirait aujourd’hui le bling-bling) et les "carabistouilles" (fariboles). 20100317Mal au dos.jpgIl ne joue pas avec la "gueuze" (bière), il la vend quand il ne la boit pas. Cela à "l’estaminet" (bistrot), mais, attention, sans arriver à la "douf" (cuite). Il ne fait pas de patati ou de patata, pour ça... Il n’essaye pas de parler avec "dexternité" (incompréhension de papa, devant un mot comme "dextérité"). Il n’aime pas les crottes de mouch.., quand il mange son "cramique" (pain au raisins) le matin, en semaine ou son "craquelin" (pain au sucre), le dimanche. Sa "femme d’ouvrage" (sa bonne) se sert d’une "loque" (torchon) et d’une "ramassette" (pelle à poussière) pour les éliminer. On n’aime pas ce qui traîne.

Si tu veux, je veux, répète-t-il, à qui voulait lui accorder un peu d’attention.

Mais, parfois, il fait tout péter. Non, ce n’est pas un terroriste. C’est quand sa femme le pince dans la "viande" du cou alors que son col a rétréci. Les "Fransquillons" (qui parlent un français châtiller), il ne les comprend pas. "Godefordom" (Nom de Dieu), ça serait quand même embetant, s’il "viendrait" (venait) au mariage, sans rien comprendre. 01.jpg

Madame Chapeau, elle, n’en aura jamais fini avec les "ketches" (gamins ) de sa "strotche" (rue) qui la terrorisent, même si elle avoue avoir suicidé son lapin dans la casserole.

Cette histoire, d’un autre temps, fait toujours rire. Elle ouvre parfaitement le billet.

La Belgique, M’sieur-dames, a trois fêtes. La nationale et deux communautaires. Excusez du peu. On aime les fêtes, chez nous. Ça ne donne pas toujours des jours de congé. En fait, que pour les écoles, mais ça permet de changer d’air, de s’évader, d’aller voir ailleurs si l’herbe n’y est pas plus verte. Je parle d’herbe, pour faire bien, car c’est surtout de la "drache" (douche) nationale dont il a le plus peur et qu’il a été servi ce samedi. Le belch’ est râleur sur la pluie, mais, en surface seulement, car le parapluie ou "l’imper" (imperméable) est toujours à proximité.

Ce samedi 25 septembre, on fêtait la Fête de Communauté française. La flamande a déjà eu lieu. Mais qu’est-ce que je dis ? Pourquoi je répète "fête" ? "Pasque" (parce que) je répète qu’on aime le mot "fête", parce qu’on a en a marre de nous parler en terminant les phrases, avec des "une fois". Et puis, pasque, il y en a, seulement, plusieurs fêtes.

Sur la Grand Place de Bruxelles, il y avait un chapiteau qui bouchait la vue de la Maison du Roi, que c’est pas permis.1.jpg

1.jpgAlors, à 20:50, le belge Philippe Lafontaine, le français Maxime Le Forestier, le québecois Michel Rivard n’ont pas "su" (pu) arrêter la pluie. Et ça tombait, plus il pleuvait et plus il y avait du monde. Ils ont commencé à chanter, ensemble, Brel, avec c’était au temps où Bruxelles, brusselait. Plus tard, Dick Annegarn, avec "Bruxelles, ma belle". Que de belles idées...

Comme le chantait Maxime, on ne choisit sa ses parents ni famille, on naît quelque part, c’est tout. Avec notre "coeur de loup" belge rappelé par Philippe, cela mettait une ambiance électrique.

Il faut dire que la ville est courtissée et se défend bien avec la chanson.

1.jpgJe vous le dis pas, mais moi, j’étais devant ma télévision, bien au sec. J’avais pris mes précautions. J’étais passé le matin sur place. Les photos de reportage se sont précipitées dans la boïte à souvenir de mon numérique.1.jpg

Manneken Pis avait reçu l’habit de résistant bruxellois face aux Hollandais de 1830.

Pendant mon retour, quelques esprits s’échauffaient avec pour origine une dispute qui n’avait rien de franco-flamand, tout en faisant fondre la Petite Rue au Beurre par l’étonnement passif des passants honnêtes. Mais la caravane passe et les images restent....

Pour l’occasion de la fête, la RTBF avait pensé démarrer une nouvelle chaîne télé du nom de "La Trois".

Oui, on n’a rien trouvé de mieux comme nom. Il y avait avant La Première, La Deux... Faut pas être trop inventif. Il faut ce qui faut.

On est belch..., une fois. La Trois, ça suffisait amplement dans le domaine de l’invention. Celle-ci sera une chaîne qui va parler comme des fromages belges, d’un peu de tout.

Ainsi "TroisMonde", comme il y a "TV5Monde", aurait été plus mal vu par les objectifs internationaux comme nouvelle chaîne par ses congénaires en place.

20100306Wallonie Flandres.jpgN’en faisons pas un fromage. Il parait qu’il y aura de l’information, des films qui viendront de partout. Un journal fait par des enfants, non peut-être. Je me demande vraiment comment nos jeunes bambins d’une dizaine d’années vont pouvoir expliquer notre crise communautaire et peut-être, aussi, qui sait, la dénouer.

Ce ne sera plus le Jardin extraordinaire, avec ses épisodes sans fin sur la Première, qui n’a plus, semble-t-il, l’exclusivité du dimanche soir, mais celui de nos politiciens quand ils parlent de notre scission, du chaos, de notre schisme culturel. Nous, à Bruxelles, au milieu du jeu de quille, on cause de tout. On parle "zinneke" (en bâtard), comme on dit avec une certaine fierté. De véritables "babelers" (radoteurs), d’ailleurs, ces Bruxellois. Mais on s’en fout, on aime ça. Vous vous rendez compte ? Non, c’est pas possible, vous pouvez pas, même pas à la nième fois.

Oui, on a dit que Bruxelles est la moelle épinière de la Belgique, sa pierre angulaire, son noeud Gordien. C’est surtout un fameux caillou sous le sabot du cheval "Belgique", des autres qui nous regardent avec des airs depuis les hauteurs des Ardennes au plat pays de Flandres. Un fameux talon d’Achille notre capitale à cheval sur tellement de territoires différents.

La loi du sol, vous connaissez ? Territoires que certains voudraient s’approprier ou conserver en se foutant de l’évolution alors, qu’il y a prescription, qu’ils ne sont plus à personne en particulier sinon à ceux qui y habitent et y trouvent leurs avantages et aussi leurs désavantages.

On aime se chatouiller pour se faire rire. Jouer avec des allumettes à 5 sous. Certains n’ont pas encore compris qu’on est passé à l’euro. Je vous l’ai pas dit ? Y en a qui ont toujours une calculette pour convertir nos francs belges en euros. Il y a encore des magasins qui affichent les prix avec nos anciens bijoux de famille. Ceux-là, l’Etat en a fait son compte, d’ailleurs. Je ne me rappelle plus du montant des francs belges qui ne sont pas rentrer dans la Banque Nationale pour être convertis et qui sont restés dans les caisses de l’Etat. Pourtant on n’est pas trop conservateur. Je dirais même plus, on vote pour le parti libéral MR, à Bruxelles, traduit par certains comme un symbole de "Mon Rêve"...

On veut garder le "cul dans le beurre" (avoir de la chance) et quelques picaillons sur son "compte à vue" (compte courant) . 02.jpg

Quelque chose de tout chaud, d’exclusif ? Dans le centre de notre capitale, dans le Pentagone, on est filtré, limité à 30 km/h. Du coup quand je prends mon vélo, j’ai un peu peur d’être flashé. A ma voisine qui s’était mise à courir derrière son tram, je lui dit : cool, vous voulez une photo de famille ?

Nous sommes aussi des Vaartkapoen avec les poulets. Pas de doute.

Le lendemain de la fête, dans la nuit, cela a pété. Une catastrophe inattendue à Schaerbeek. Trois morts et 17 blessés. Pour un lendemain de fête, on fait mieux. L’enquête commence. Du gaz ? Une fuite ?

20100414Bruxelles dangereux.jpgLe dimanche, je me partage, d’habitude, entre jogging et vélo. Comme il tombait des cordes, j’ai préféré glissé sur mes deux pattes personnelles plutôt que de me payer une pelle avec ma bicyclette. Sans chercher à faire le voyeur, je suis passé à Schaerbeek. C’est une des plus grandes communes de notre ville qui reflète le melting pot de nationalités avec ses 116.000 habitants sur 8 km2. 1.jpg

Pas besoin de beaucoup de temps pour se mettre au parfum. Ce n’est pas une question de parfum d’ailleurs, c’est affaire de mirettes et de repérages minutieux.

Me voilà à la rue Voltaire. Et oui, on a aussi de la culture bleu-blanc-rouge. Tiens un "VL", à côté du "B" sur une plaque minéralogique d’une voiture. Est-ce pour dire "Valeureux Liégiois" comme le "humourisait", à une époque, Stephane Steeman dans un des ses sketchs ? Je rigole, c’est pour "Vlaamse Leeuw" (lion flamand), bien entendu.

En chemin, peu de monde, quelques "schune mokskes" (jolies filles) en maîtresse à danser, se font tirer par leur chien en laisse. Restons zen. Surréaliste, quoi.1.jpg

20100203Bruxelles vu de Flandre.jpgTout à coup, une affiche attire mon regard. ’Tolérance zéro aux dépôts clandestins’. Les "varkes" (cochons) n’ont qu’à bien se tenir, s’ils ne remplissent pas leurs poubelles de la belle façon. Cela a dû faire un tollé. Le prix de la "contredanse" (l’amende) est surchargée d’un papier blanc. Cela devait être énorme vu la dimension du papier blanc qui le cachait.

Plus loin, une Citroen Saxo, immatriculée en France, parquée le long de la rue a une vitre fracturée avec des morceaux de verre sur le siège. Une bouteille d’eau est restée à l’arrière comme seul témoin du vol. De l’eau, on en a assez. Pour le reste, il ne faut pas inciter à la débauche, quant à tenter le Diable, laissons le faire ses ablutions ailleurs ? La maison Poulaga l’avoue, elle n’est pas de taille pour assurer certains débordements. Comme le chantait Jacques Brel, "Faut pas jouer les riches quand on n’a pas le sous". 1.jpg

1.jpgLes "vilos" (vélibes locaux), sont tous en file indienne, au parking. La pluie n’engage pas le consommateur à la promenade à bicyclette. Le putain de tram, avec son horaire flottant, se fait attendre sous l’aubette de verre qui n’a, par miracle, pas encore été visitée par quelques casseurs.

C’est une grande ville, comme bien d’autres.

De Communautés, il y en a qui voudrait plutôt parler de "Communes ôtées" alors que, serait bien de l’inverse qu’il faudrait penser. Des communes avec un statut spécial, à facilités, comme ils disent, et qui louchent vers la capitale. Nos 19 communes sont devenues les boucs émissaires, ça c’est sûr.

Voilà que le Ministre de l’Education flamande, Pascal Smet, annonce qu’il aimerait que l’enseignement de l’anglais passe comme deuxième langue avant le français en Flandre. Cela alors qu’en Wallonie, le néerlandais, on s’accroche péniblement à l’apprentissage du néerlandais par des cours en immersion. Il a dû oublié certaines choses au passage.

Sur la Place des Martyres, en plein coeur de Bruxelles, ce ne sera pas la main de "Touche pas à Bruxelles", mais peut-être bien celle de "Puten af Brussel" (mains en dehors de Bruxelles). Les membre du "Mouvement SOS Bruxelles" en ont marre que l’on décide à leur place de leur avenir qui ne serait plus une ville bilingue avec une volonté d’être, en même temps, francophone ou néerlandophone, sinon encore d’autres langues plus exotiques.

20100304Identité wallonne.jpgJe l’ai dit c’était bardaf (patatras) avec notre surréalisme et nos compromis. Bardaf avec notre renommée de comprometteurs.

L’hebdo ’Vif Express’ en faisait récemment l’inventaire de ce que la région flamande aurait à gagner ou à perdre à l’éclatement de la Belgique.

Comme points positifs, ou estimés comme tels, on pouvait lire un levier de décision tourné vers la Flandre, l’autonomie fiscale, une meilleure gouvernance, la disparition des transferts d’argent Nord-Sud qui s’élèveraient à 5 milliards, c’est-à-dire, 3% du PIB flamand, remarquer le chômage qui n’est que de 7,9% en Flandre tandis qu’il s’élève à 15,4% en Wallonie et 20,9% à Bruxelles. La réduction des impôts des sociétés. Plus d’homogènéité. Une prise de décision au niveau européen.

Comme points négatifs, on pourrait donner les suites d’une gouvernance trop efficace, dans l’accroissement de la bureaucratie et de réglementations. Le problème du vieillissement est plus important. Le problème du choix, tunnel ou viaduc, du "Lange Waper" à Anvers, pardon Antwerpen, montre que les partis flamands ne sont pas tous sur la même longueur d’onde du fil de l’Escaut. Le coût d’un divorce sousestimé. La perte de Bruxelles. 250.000 flamands y travaillent tous les jours. Les pertes d’emploi à la clé qu’il faudrait recaser sur place. Des mouvements aléatoire d’entreprises. Des investissements déserteurs. Une frontière linguistique qui devrait être discutée avec quelques élastiques. Une dette publique de 345 milliards d’euros à partager dont la Flandre aurait à assumer aux 2/3.

Non, tout n’est pas plus facile avec un Plan B. En BD, cela ira bien.1.jpg

Le Nord et le Sud sont des frères siamois. Une scission pourrait retrouver les partenaires actuels comme tous perdants et qui sait, adversaires. L’Europe ne le verrait pas d’un bon oeil et aurait à redouter d’autres éclatements européens. En Irlande du Nord, au Pays de Galles, en l’Ecosse, en Bretagne, au pays basque, en Corse, en Sardaigne, en Catalogne, à la Ligue du Nord en Italie qui formerait la Padanie, on est déjà sur les starting blocks... 

Le rôle de la Communauté française était en question ce lundi matin à La Première. Un lien de langue, de culture, c’est par l’éducation et par la langue qu’il était poussé en avant, tandis que dans d’autres domaines, il fallait plus parler de régionalisme. Cela d’après les interlocuteurs, s’entend. Tout dépendrait de la largeur du pont entre les Communautés ou entités.

1.jpgDans une politique de scission qui reste toujours une fiction, d’après les sondages, 63% des Wallons seraient favorables à une fusion Wallonie-Bruxelles, tandis qu’à Bruxelles, ce n’est qu’un tiers des Bruxellois, qui éprouve le même sentiment.

Un autre sondage montre que la popularité des deux opposants, PS dans le Sud et NVA dans le Nord progressent. Elio et Bart cartonnent de plus en plus, même aux antipodes politiques. Ils ne font qu’augmenter leurs scores et cela pas uniquement dans leur communauté propre.

Il faut dire qu’on sait soigné son électorat, chez nous. Bart était invité à l’université de Gand. Il a parlé de "choses et d’autres", en précisant qu’il avait des raisons d’être sceptique. 20100928Popularite Di Rupo en Flandres.jpg

Ce n’est plus de l’amour, c’est presque de la rage ou, peut-être bien, le syndrôme de Stockholm qui guette.

Bruxelles se plaind des survols de la capitale par les avions à partir de Zaventem.

Mardi, le calme complet de ce côté. Les nuisances sonores, enfin, au placard. 1.jpgUne grève surprise des aiguilleurs du ciel dont le citoyen lambda n’avait pas tout compris, avait résolu le problème.

La RTBF avait été solidaire de l’événement comme le disait d’une manière très personnelle, Thomas Gunzig, dans son billet du matin.

Le lendemain, c’était la grève européenne contre l’austérité. Les manifestants ont défilés dans la ville et toute la circulation urbaine était paralysée. Journée du chaos ? Est-ce le même que Elio prévoyait si sa dernière alternative, sa dernière chance, ne passait pas dans les bras "moelleux" de Bart ? 1.jpg

Austères, nous ? Qui a dit cela ? On a de l’humour et on vit très vieux chez nous.

En plus, on a tout prévu. On se prépare à l’Europe. La semaine prochaine au Berlaymont, il y aura l’"Open days". Le sujet, je vous le donne en mille : "la huitième semaine européenne des Régions et des Cités".

Je me rappelle de Marie Warnant qui chantait : "Elle est banale ma ville à moi, mais je l’aime comme ça". Banale ?

Alleï, quand je vous disais qu’il existait une fête aux surréalismes, fallait bien que je passe aussi à l’hyperréalisme, une fois.

 

L’enfoiré,

 

Citations :

  •  "Dialectique. Science politique qui consiste à tout faire avec sa langue.", Jacques Mailhot
  •  "Les dialectes sont les grands trésors régionaux à l’égal des cathédrales.", Jacques Simon
  • " Les passionnés soulèvent le monde, et les sceptiques le laissent retomber.", Albert Guinon

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30 réactions à cet article    


  • Shaytan666 Shaytan666 30 septembre 2010 10:39

    Salut Guy,
    Très bel article sur notre « belgitude »  smiley
    Juste une petite remarque, dans la libération de Bruxelles, tu as oublié de mentionner les volontaires liégeois dont notre fameux Charlier jambe de bois faisait partie.


    • L'enfoiré L’enfoiré 30 septembre 2010 10:43

      Salut Shay,
       Merci pour l’estimation du billet que j’ai beaucoup aimer écrire.
       Merci pour l’info.
       En échange, voici un tableau bien connu de l’événement.
       smiley
       


    • Shaytan666 Shaytan666 30 septembre 2010 10:48

      J’ai trouvé par hasard ce très beau site sur Bruxelles ! Ne vient pas me dire que c’est toi l’auteur  smiley


    • L'enfoiré L’enfoiré 30 septembre 2010 10:52

      Shay,
       Non ce n’est pas le mien. Très beau, en effet.
       Merci.


    • Shaytan666 Shaytan666 30 septembre 2010 10:57

      Voici une lithographie de Madou où l’on voit le fameux Charlier à l’oeuvre.


    • ZEN ZEN 30 septembre 2010 11:01

      « Restons zen, surréaliste, quoi... »

      What ?

      C’était hier...


      • L'enfoiré L’enfoiré 30 septembre 2010 11:11

        Zen,
         Comme je le disais dans le billet c’est la chanson qui a commencé la soirée.
         Quand on entend depuis longtemps (le père Eyskens) que la Belgique de papa n’existe plus...
         J’aime beaucoup le bouquin qu’à écrit son fils Marc
         Une belle brique, avec une vision à 360°
         Il existe encore quelques sages, mais il faut un gratter pour les retrouver.
         smiley


      • Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 30 septembre 2010 11:12

        L’enfoiré


        Vu d’ici, de l’autre côté de l’Amérique, la Belgique et le Québec ont des points de ressemblance magnifiques. Cet article est jubilatoire. Il évite d’être complaisant et son humour caustique le rend parfaitement crédible. Surprenante ponte qui fait honneur à son auteur. 

        • L'enfoiré L’enfoiré 30 septembre 2010 11:20

          Salut Pierre,

           Sois sans crainte, la jubilation se trouvait dès l’origine à l’écriture des mots et des phrases.
           J’ai fait beaucoup d’articles qui ont pour cadre, la Belgique, mais c’est, évidemment, de Bruxelles dont je connais le mieux les tenants et les aboutissants, de ses points positifs et négatifs.
           Je vous l’ai dit le Québec sans le connaitre, mais à la vision de votre blog a le plus de similitudes (à part l’abondance de la neige et les grandes étendues).
           Bonne journée au Québec 05:20 du mat... Vous en voulez pour votre argent de votre Québec
           smiley
           


        • Michel Koutouzis Michel Koutouzis 30 septembre 2010 11:39

          Très agréable ton « cadavre exquis », sorti de la maison de Magritte (re)visitée par Cobra. Toi ça va, moi ça va ?


          • L'enfoiré L’enfoiré 30 septembre 2010 11:48

            Salut Michel,
             Je viens d’envoyer un commentaire chez une copine suisse.
             Il y a un an, j’avais joué son guide, il y a un an.
             Non, je n’ai pas jouer sa « Nathalie » comme le chantait Bécaud.
             Avec mes connaissances de l’expérience.
             Cette fois, je risque un peu de ne plus avoir de ses nouvelles chez nous.  smiley


          • rocla (haddock) rocla (haddock) 30 septembre 2010 11:47

            Pas mal ,

            Tous ceux qui parlent encore des dialectes comprendront la poésie de la ramassette , des essuies et t de la Grand-Place .

            Herr Gé avec les aventures de Quick et Flupke nous a montré le pendant de Bibi Fricotin , si on peut dire ....

            On a nous-même un genre de Belge à la ramassette du côté de Tourcoing qui nous fait rire tous les matins avec d’ invraissemblablablables rebondissements tenant de records du monde de sots en hauteurs . 

            Il a échoué à l’ éxamen pour devenir Suisse .... smiley


            • L'enfoiré L’enfoiré 30 septembre 2010 11:54

              Salut Captain,
               J’ai fait un tour dans son coin.
               Lui il passe ses vacances en Afghanistan.
               Je parle de ce que je connais.
               L’Afghanistan, c’est pas trop mon truc.
               La Suisse ?
               Examen pour quel canton ?
               En Romanche ?
               Là, cela m’amuserait...  
               Je viendrais le commenter sans aucun troll.
               Pour ce qui est de Quick et Flupke, c’est dans mes prochaines tablettes.
               Faut pas effleurer l’Iris, notre fleur symbole.
               smiley 


            • Tall 30 septembre 2010 12:27

              Il y a une confusion conceptuelle là.

              Ce n’est pas parce la Belgique va disparaître en tant qu’administration étatique que du même coup, il n’y aurait plus de moules-frites, plus de manneke-pis, plus de gille de binche, etc...
              Tout ça restera évidemment, la vie continue ...
              Il n’y aura que l’administration qui changera.
              Et là, ça ne pourra être que mieux pour tout le monde. Car actuellement c’est une gabegie kafkaïenne.


              • L'enfoiré L’enfoiré 30 septembre 2010 12:40

                Dag Tichke,
                 Pas de confusion conceptuelle.
                 T’écoute pas le matin ?
                 T’as pas compris le message de Picqué ?
                 Ca n’a rien à voir avec les moules.


              • Tall 30 septembre 2010 12:47
                Une guerre civile ? Et puis quoi encore ....
                Les flamands ne veulent même pas régionaliser l’armée ...ça coûte de trop
                Ce sont des commerçants, pas des guerriers

              • L'enfoiré L’enfoiré 30 septembre 2010 13:18
                « Une guerre civile ? Et puis quoi encore .... »
                Qui parle d’une guerre civile ?
                Une guerre commerciale, mon cher Tall.
                Ce qui est aussi méchant, mais sans armes.
                Que le meilleur gagne.
                Celui qui aura le plus d’atouts.
                Tu parles ainsi.
                Je n’ai pas de problèmes personnellement.
                Tout est derrière.
                Mais...

              • Tall 30 septembre 2010 14:29

                Ben pour la guerre commerciale, c’est Bxl la grande gagnante

                Par contre, la Wallonie devra s’accrocher à la France
                Le Wallobru serait un suicide, et les Bxlois n’en veulent pas

              • Tall 30 septembre 2010 14:34

                Je parle dans un scénario de scission bien sûr

                S’ils arrivaient quand même à un accord ( mais je n’y crois pas ) alors là, ça coûtera la peau des fesses aux Bxlois qui n’ont évidemment rien à dire dans ce marchandage qui se fait sur leur dos.

              • L'enfoiré L’enfoiré 30 septembre 2010 15:44

                Tall,
                « Ben pour la guerre commerciale, c’est Bxl la grande gagnante »
                Si tu lis bien. Je dis tous perdants.
                Ce n’est pas en 3 mois, que le Plan B serait réglé, mais en années.
                Dans des calculs d’apothicaires.
                Il ne faut pas rester à rêver tout haut.
                Il faudrait des années (je ne dis pas 180 ans, comme pour la période de création) pour déconstruire.
                Le Vif L’Express a présenté et présente encore des articles sur le sujet.
                Claude Desama, bourgmestre de Vervier dit lui que cela n’a pas de sens, ce plan B
                Les faits sont plus têtus que les Lordmaires.
                Les 19 communes devraient s’intégrer dans la Région, pour gagner en efficacité.
                Bruxelles comme Hambourg ou Brême.
                Bruxelles est le verrou. C’est lui le commun dénominateur entre le Sud et le Nord.
                Très différentes ces communes. Disparate.
                La commune de Bruxelles la plus grande avec 32 km2 et 149000 habitants.
                Saint Josse, 1,1 km2 avec 24000 habitants et un indice de bien être de 52, alors que Watermael-Boisfort a un indice de 114.
                Je suis un Ucclois de naissance, indice= 110

                Tu disais Bruxelles, quel Bruxelles ?
                 smiley

                Pas de divorce à l’amiable comme en Tchécoslovaquie.
                Hors contexte de la construction de l’Europe.
                Identité bruxelloise existe et tu es d’accord, avec cette idée.


              • Tall 30 septembre 2010 17:08

                c’est cela, oui ...

                le titre de ton billet est bien choisi en tout cas : la fête aux surréalismes
                 smiley

              • L'enfoiré L’enfoiré 30 septembre 2010 17:11

                Il ne m’a pas fallu longtemps pour le trouver.
                Je l’ai déjà dit ailleurs.
                Si je n’ai pas un titre qui me plait, qui correspond à ce que je veux écrire, je ne commence pas un article.
                Cela m’est arrivé de m’être trompé et de changer un titre, mais c’est relativement rare.

                Après le titre, entre le chapeau de l’article et la conclusion, c’est du « remplissage ».
                 smiley 



              • ZEN ZEN 30 septembre 2010 12:34

                Ouf ! j’ai eu peur
                Les moules-frites de la gare du Midi, la Leffe, la Rochefort,les spéculos...
                Le meilleur restera smiley


                • Tall 30 septembre 2010 12:51
                  Zen
                  Mais tout restera, absolument tout...
                  Et les Français vont même pacifiquement récupérer Waterloo grâce aux Flamands
                  Même Napoléon n’y avait pas pensé à celle-là.

                • L'enfoiré L’enfoiré 30 septembre 2010 13:19

                  Waterloo, Morne plaine.... !!!
                   smiley

                   


                • asterix asterix 30 septembre 2010 13:15

                  Bruxelles, première porte à gauche. Brussel, première porte à droite...


                  • L'enfoiré L’enfoiré 30 septembre 2010 13:20

                    Yes Sir...
                     smiley


                  • L'enfoiré L’enfoiré 30 septembre 2010 18:47

                    Bonsoir à tous les lecteurs,

                    Je dois faire amende honorable. On me l’a signalé bien que l’erreur était volontaire.
                    La voici :

                    « madame chapeau ne viens pas dans le mariage de Melle Beulemans mais dans Bossemans et Coppenole car elle »suicide" son lapin, Jefke, pour le vendre au patron du bistrot pour qu’elle puisse payer sa place au foot ou joue le Daring contre L’union.
                    Un bistrot se dit STAMENËI ET LE EÏ se prononce comme « ey »

                    J’ai confirmer et dit en plus « C’est aussi le cas pour la phrase »Si tu veux, je veux« .
                    Car, Bossemans a une âme en peine, et il cherche  »chaussures à son pied".

                    Voilà un amalgame qui est rectifié.

                    Bonne soirée
                     smiley


                    • L'enfoiré L’enfoiré 2 octobre 2010 18:52

                      Juste un petit complément que j’ai oublié.
                      Tall parle d’une fusion de la Wallonie avec la France.
                      Je tiens à rappeler que ce n’est pas une différence au niveau de prononcer les « septantes » ou les « nonantes. »
                      Il y aussi leur utilisation dans la vie de tous les jours.
                      Nous avons quelques exclusivité en Belgique.
                      1. L’indexation licée automatique des salaires.
                      2. La grille Claes pour calculer les indemnités de dédits.

                      Mais je ne vous ai rien dit, bien entendu.
                       smiley
                       

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Mon blog "Réflexions du miroir" (pour voir la suite) se fixent comme objectif d’apporter quelques idées personnelles face aux problèmes de notre temps. Essayer de garder une objectivité journalistique tout en y apportant un peu de liberté critique sans vraiment râler outre mesure ni sans raison. Belge, Bruxellois, né le 1/9/1947. Job : Retraité. Ancien informaticien pendant (...)


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