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Police alcoolémie

Quatre policiers de Clermont-Ferrand, ivres et armés, ont été interceptés dans une voiture banalisée, par des gendarmes, à Pont-du-Château, petite ville de 10 000 habitants située à une quinzaine de kilomètres de la métropole auvergnate. L’interception fut folklorique, tout comme leur tournée des bars dans la cité castelpontine qui s’en remet difficilement.

La province nous offre parfois des tranches de vie à la Audiard. L’air de la plaine de la Limagne ne semble pas, à première vue, réussir à certains membres des forces de l’ordre, qui ont allègrement endossé des rôles que n’auraient pas reniés Jean Gabin et Jean Paul Belmondo dans le film Un singe en hiver. Carte de police en plus. Le décor en fond de chaîne des volcans était pourtant à la hauteur. Les intéressés se seront limités, eux, à l’horizon du fond de leur verre.

Les faits se sont déroulés le 12 octobre dernier. La tournée des grands ducs commence à 19 heures dans la petite ville. Les bars s’enchaînent, tout comme les propos vulgaires servis à l’occasion, avec quelques observations racistes. Certaines sources évoquent même une séance de tir. L’alcool ne rend ni aimable, ni intelligent. Peu importe, la carte tricolore se révèle un sésame pour obtenir des consommations des patrons réticents. On croirait presque entendre chanter les cigales et s’entrechoquer les boules. Sauf que pour ces joyeux fonctionnaires, l’accueillante cité est située en zone de gendarmerie, et que la maréchaussée veille.

Quatre hommes sur les cinq sont interpellés lors d’un contrôle routier. Le conducteur présente un taux d’alcoolémie de 1,32 gramme. Lors du contrôle, le comportement des policiers ne sera pas, selon les propos mêmes du préfet de région, « convenables ». On en devine aisément la teneur lorsque les gendarmes ne se sont pas laissé convaincre par la carte professionnelle et le rappel insistant à l’appartenance à la même maison. Le rapatriement sera assuré par un commissaire de police de Clermont, envoyé spécialement dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Pont-du-Château.

Les comportements n’ont pas été du goût du préfet de région. Des comptes ont été demandés au directeur départemental de la Sécurité publique. Bien que très marginaux, les faits font d’autant plus tache que les terres auvergnates sont aussi celles de Brice Hortefeux, ministre-candidat déclaré à la mairie de Clermont-Ferrand et bras droit d’un certain Nicolas Sarkozy. Des demandes de suspension ont été déposées contre les trois policiers. Le conducteur devra en outre répondre à des poursuites judiciaires pour conduite en état alcoolique.


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17 réactions à cet article    


  • bourriquette (---.---.7.106) 18 octobre 2006 11:08

    oui vous avez raison mr la mouette ça fait vraiment tâche !!... aussi bien pour le corps policier que pour les ministres concernés en campagne ... comme faut que tout aille vite il semblerait que ce matin leur suspension ait été annoncé , la moindre des choses ...


    • artefact (---.---.81.118) 18 octobre 2006 13:17

      De l’intérêt de la parfois critiquée dichotomie gendarmerie / police... S’il est probable que l’existence de deux corps distincts ne favorise pas la transmission d’informations (enquêtes par exemple), c’est en revanche une garantie d’indépendance des pouvoirs.

      Pour taper gratuitement quoiqu’avec conviction sur l’état policier que nous proposent certains des présidentiables 2007, 3615 ma vie, mais qui rejoint la vision de l’article de flics tous puissants dès qu’ils sortent leur carton tricolore : avez vous eu la chance de vous faire arrêter par la BAC ?

      J’admet tout à fait avoir eu un comportement « agressif au volant » en cette occurrence : après 2 km à suivre une voiture bloquée sur les 20 km/h compteur en ville, la route s’est ouverte, et mes pneus ont crissé, histoire de faire entendre au neuneu de devant, l’agacement dont il était à l’origine. Surviennent alors les cow boys de l’ère moderne : blocage de ma voiture par la leur, sirène hurlante, 4 molosses sortent, main posée sur le revolver : tutoiement, sors de là, mains sur le capot, et toutes ces joyeuseries qui fleurent bon la série américaine... Pas à me plaindre, je suis reparti sans autre forme de procès (preuve que tout de même pas grand chose à me reprocher), toutefois, sans fausse honte et quoi que plutôt pas mauvais citoyen, j’admets avoir maintenant peur du mec, fut il flic, qui me regarde mauvais, la main sur le flingot. Je préfère de loin le folklore du gendarme, la main à la casquette « les papier du véhicule s’il vous plait »


      • (---.---.37.70) 18 octobre 2006 14:38

        Ce n’est pas au criminel à choisir comment on va mettre un terme à sa criminalité.


      • mollomollo (---.---.237.238) 21 octobre 2006 11:16

        @ Artefact:il m’est arrivé une histoire analogue:un soir que je m’étais perdu dans la périphérie de Lille,avec un bébé à l’arrière,j’ai effectué un demi tour:aussitot une voiture de police est arrivé et des gens trés nerveux m’ont demandé mes papiers.Quand j’ai voulu sortir mon portefeuille,certains avaient la main sur leur arme.Je leur ai demandé de se calmer et qu’il y avait mon fils à bord...J’ai pu leur expliquer que je m’étais perdu dans une banlieue mal indiquée et que cela faisait 1/4 h que je tournais en rond !


      • Gasty Gasty 18 octobre 2006 14:32

        Bof ! Quand Sarkosy aura la main sur le pays.....on regrettera le fait divers.


        • Daniel Milan (---.---.168.11) 18 octobre 2006 14:47

          Si les flics veulent être respectés, qu’ils aient d’abord des comportements respectables !

          Des flics ont été pris en flagrant délit d’ébriété (pour une fois !) mais on pourrait très souvent dans nos cités, les prendre en flagrant délit de ratonnade et de tabassage !

          N’est-ce pas M.Eric de Montgolfier, procureur de la République de Nice...

          Si vous veniez de temps en temps faire un tour dans les cités « des Moulins » et de « l’Ariane », vous ne seriez pas déçu !...

          Vous pourriez ainsi écrire une suite à votre ouvrage intitulé : « Le Devoir de déplaire »...

          Mais je crains que vous sachiez cela très bien !


          • 3p (---.---.102.41) 18 octobre 2006 14:59

            D’accord pour les sanctions, suspensions, etc...

            C’est marrant, en France, quand un délit est commis, la qualité ou profession du délinquant n’est mentionnée que lorsqu’il est policier, gendarme, militaire (en activité ou en retraite), etc.

            On ne lit jamais dans les journaux : un plombier-zingueur en retraite a été arrêté pour vol, ou : un tourneur-ajusteur soupçonné de détournement de mineur.

            La déontologie journalistique serait-elle à géométrie variable, comme la présomption d’innocence ?


            • Henry Moreigne Henry Moreigne 18 octobre 2006 15:11

              Pas tout à fait ! la profession est généralement évoquée quant elle a un lien avec l’infraction : un enseignant pédophile, un banquier qui détourne de l’argent, un journaliste condamné pour diffamation (!)... smiley


            • 3p (---.---.102.41) 18 octobre 2006 15:27

              Et là ? :

              Un homme politique soupçonné de :

              trucage de liste électorale

              prise illégale d’intérêts

              détournement de fonds publics

              lâchage de ses lieutenants-fusibles

              mensonges aux électeurs

              Est-ce que sa profession a un lien avec l’infraction ?

              Cordialement


              • caramico (---.---.211.238) 18 octobre 2006 15:38

                Pauvre Audiard...

                S’il vous plaît ne comparez pas ses dialogues aux propos avinés de soudards en goguette..


                • Gasty Gasty 18 octobre 2006 18:14

                  Daniel Milan vous exagerez mais je vous comprend.

                  Je ne défend pas ce type de comportements mais le stress est quand même élevé dans les lieux que vous nommez.

                  Et un passage dans les cités des Moulins et de Ariane pourraient faire comprendre aux individus sités dans l’article la chance qu’ils ont de bosser en Auvergne.

                  Plaidoyer pour les uns, enfoncement du clou pour les autres.


                  • pernod - ricard (---.---.52.177) 18 octobre 2006 18:31

                    c’est l’état normal dans lequel nos braves fonctionnaires de police travailent dans notre brave patrie...et après, ça va pleurer quand ça rencontre un peu de résistance dans les banlieues....enfin, il faut bien des volontaires pour se sacrifier pour écouler les stocks d’alcool fabriqués en france...et après, ils vont te faire chier sur les routes


                    • Gasty Gasty 18 octobre 2006 19:35

                      pernod - ricard

                      Tu serais pas un planqué par hasard ?

                      Ou un provoc de bas étages ?


                      • turlu (---.---.126.119) 19 octobre 2006 07:31

                        Oui cette histoire fait« tâche » oui il existe des brebis galeuses dans tous les corps de métiers mais alors là que ce soit sur la place publique et avec la gendarmerie pour les arrêter cela ajoute au folklore. Il serait intéressant de connaître la suite de l’histoire, dans le privé ce serait licenciement mais ici ce sera mutations ? mises à pied ? la saura-t-on jamais cette suite ! et le respect de la force publique est bien mise à mal dans cette histoire locale (en a-t-on parlé sur le plan national ?)


                        • bourriquette (---.---.7.106) 19 octobre 2006 09:51

                          oui bien sûr les radios nationales ont évoqué ...ce cas !


                        • Zamenhof (---.---.193.97) 19 octobre 2006 20:38

                          Un lien sur la sinistre affaire Brice Petit. http://www.tierslivre.net/spip/article.php3?id_article=154 ça donne froid dans le dos quand on pense que des histoires comme ça peuvent dans la France actuelle vous arriver quasiment d’une minute à l’autre. Et que des policiers (et des tribunaux) sont capables de se conduire ainsi, dans théoriquement un « état de droit » !..... Mais le pire n’est pas encore là.

                          Réflechissez : A votre idée quelle est la proportion de français qui sont agrégés de lettre et directeurs de revue littéraire, ou bien ancien maire de Téhéran (pour evoquer une autre affaire plus ancienne avec des gorilles - pardon, des « agents de sécurité » ! - de la RATP) ou qui a eu la chance d’avoir pour témoin un conseiller municipal de Saint-Etienne, ou qui ai un père avocat, ou qui soit militant associatif connu, avec des amis, dont certains ont assisté aux faits, avec des gens prêts à se mobiliser pour vous aider, créer un comité de soutien et lancer une souscription, par rapport à la population totale ? Hein ???! pas beaucoup !! !

                          Donc tous les cas semblables qui nous sont « connus » (d’ailleurs pratiquement uniquement grâce à Internet, car la presse propriété des grands groupes financiers en général omet de parler de tout ça ...), aussi abominables, scandaleux et cauchemardesques qu’ils soient (et rappelons le malgrès toute la solidarité dont ces gens ont bénéficié, ils ont même pas eu justice, et en sont réduits à compter sur les souscription pour les aider dans les amendes iniques, frais d’avocats, etc, et je ne parle pas du traumatisme, hospitalisation), ne doivent représenter qu’un TOUT PETIT BOUT D’UN IMMENSE ICEBERG, de gens qui n’ont pas cette « chance » et qui, sans doute par milliers, CRÊVENT dans leurs coins en silence, avec leur ruine finacière, le chômage, peut-être leur famille et leur vie brisée à jamais, leur cauchemars, traumatisés à vie (et ceux qui les auront ainsi trauatisés à vie ne prendront pas vingt ans de prison !), pour des cas aussi similaires et aussi odieux, (ou pire ! justement on ne les connait pas eux !)

                           smiley


                          • Maunarchie (---.---.139.197) 20 octobre 2006 20:39

                            Le sous-préfet de la Moselle refuse de souffler dans le ballon LE MONDE | 28.09.06 | 14h00 • Mis à jour le 28.09.06 | 16h02 METZ CORRESPONDANT

                            ne affaire pourrie." Ainsi qualifie-t-on les faits, dans les couloirs du palais de justice de Metz. En refusant de se soumettre à un test d’alcoolémie, samedi 23 septembre, au cours d’un banal contrôle routier, le secrétaire général de la préfecture de la Moselle a provoqué une jolie polémique.

                            A l’heure où certains préfets reprochent à la justice de faire preuve de laxisme, et quelques jours après le tollé provoqué par Nicolas Sarkozy, qui dénonçait la « démission » de certains magistrats du tribunal de Bobigny, les démarches entreprises pour enterrer cette procédure font rire (jaune) bon nombre de magistrats de ce ressort.

                            Il est environ 17 heures, ce samedi, lorsqu’un motard est arrêté au guidon de son véhicule par un gendarme (une gendarmette, en l’occurrence) de la brigade d’Ars-sur-Moselle, posté sur une petite route de campagne. La maréchale des logis-chef décide de soumettre le pilote à l’éthylomètre.

                            Descendu de sa monture pour monter sur ses grands chevaux, Bernard Gonzales, sous-préfet de son état, aurait alors vigoureusement protesté : « Vous ne savez pas qui je suis ? Je suis le secrétaire général de la préfecture ! Vous êtes sous mes ordres, vous dépendez de moi, et c’est moi qui ordonne les contrôles. »

                            Sans se démonter, la gendarme aurait répliqué en des termes courtois mais fermes : « Monsieur le secrétaire général, j’interviens de ma propre initiative en ma qualité d’officier de police judiciaire. » Sur ce, le motard aurait brandi sa carte tricolore, conseillé à l’impertinente de souffler elle-même dans le ballon avant de remettre son casque, d’enfourcher son véhicule et de reprendre sa route. Branle-bas de combat immédiat !

                            La gendarme rend compte des faits à son commandant de brigade, qui alerte le commandant de compagnie, qui prévient le commandant de groupement. Lequel colonel ne tarde pas à recevoir un coup de fil du fonctionnaire récalcitrant, qui lui fait part d’un « petit incident » avec l’un de ses subordonnés. Poliment, l’officier lui fait savoir que la procédure a déjà été transmise au parquet.

                            Le procureur de Metz, Joël Guitton, dérangé lui aussi durant son week-end, ordonne dans un premier temps qu’un procès-verbal relatant l’« incident » en question lui soit transmis. Un incident lourdement réprimé, le refus de se soumettre à un test d’alcoolémie constituant un délit passible de deux ans d’emprisonnement et de 4 500 euros d’amende, éventuellement assortis d’une suspension du permis de conduire et d’un travail d’intérêt général.

                            Ce type de poursuite s’alourdit généralement d’un « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique », et il n’est pas rare que les auteurs de telles infractions soient jugés en comparution immédiate.

                            Chose curieuse, le procureur demande, sitôt de retour au palais, audience au préfet. « J’ai effectivement rencontré le préfet, à mon initiative, confirme Joël Guitton. Nous avons évoqué le dossier, mais en aucun cas je ne suis allé là-bas prendre mes instructions », assure-t-il. Selon plusieurs sources, le préfet aurait demandé au représentant de l’autorité judiciaire de classer cette affaire embarrassante.

                            Le procureur, qui dément avoir fait l’objet d’une quelconque « pression », affirme de son côté n’avoir « jamais dit à quiconque qu’il allait classer ou, au contraire, poursuivre les faits ». « Ma décision n’est pas prise, l’analyse du dossier n’est pas terminée », fait-il savoir.

                            Sous la pression du parquet général, l’auteur des faits - à qui il a été demandé de s’expliquer par écrit - devrait être convoqué prochainement pour audition.

                            En attendant, les détours empruntés par cette procédure « signalée » laissent perplexe. « Il faut être lucide, confie le procureur Guitton. Dès lors que le nom d’une personnalité figure dans un dossier, celui-ci attire mon attention. Comme la vôtre, d’ailleurs. Cette affaire vous préoccuperait-elle autant s’il s’agissait du cafetier du coin ? », interroge-t-il.

                            Alors que la préfecture évoquait mercredi un « non-événement », son secrétaire général contestait « formellement » la version de la gendarme à l’origine de ses ennuis. « Son procès-verbal est partial, partiel et totalement excessif, et je suis prêt à m’en expliquer devant la justice », dénonce-t-il.

                            Nicolas Bastuck Article paru dans l’édition du 29.09.06

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Henry Moreigne

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