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Quand nos édiles jouent aux hommes d’affaires...

Voici un sujet que ceux qui suivent ce blog connaissent bien, les - en général- désastreuses affaires que font nos hommes politiques lorsqu’ils veulent jouer à l’homme d’affaires. Pour mémoire, Vulcania, ou encore l’aménagment en parc d’attraction "glisse" de l’ancienne mine de charbon "La Découverte" de Carmaux.

En voici une autre du même tonneau, le rachat par le Conseil général de la Seine-Maritime de la ligne de Ferry Dieppe-Newhaven qui s’est poursuivi plus tard par le rachat, toujours par le même Conseil général du port anglais de Newhaven !

La raison, bien sur, la défense de l’emploi de cette ligne vieillissante, concurrencée depuis toujours par les passages transmanche de Calais-Douvres ou Boulogne-Ramsgate sans compter ceux de Havre à Southampton. Concurrence de plus en plus acharnée avec l’Hovercraft , puis les bateaux rapides, les raccordements autoroutiers dont Dieppe ni Newhaven n’ont bénéficié. Dernier avatar, bien sur, le tunnel sous la Manche et les liaisons ferroviaires à grande vitesse dans un confort et sans les avatars auxquels les bateaux sont soumis.

La ligne la plus mal placée sur le plan concurrentiel étant Dieppe-Newhaven, la compagnie exploitante a fini par jeter l’éponge. Or elle representait une part importante du trafic du port de Dieppe. Le Conseil général ne fit ni une ni deux, il racheta les bateaux, en mauvais état, et les exploita lui-même avec les résultats auxquels on pouvait s’attendre, l’accroissement des impôts locaux pour payer les déficits.

Leurs homologues de Newhaven n’ayant pas pris la même approche, nos édiles de Seine-Maritime se trouvèrent entraînés dans... le rachat du port de Newhaven en 2001 ! Au mépris du droit français qui ne prevoit pas qu’une collectivité locale puisse aller au-delà de 50 % des actions d’un tel équipement.

Où en sommes-nous aujourd’hui, quinze ans après le début de cette histoire. Le Conseil général a compris que ce n’était pas son métier d’acheter et d’exploiter des bateaux. Il a réussi à confier la gestion de la ligne (pas les bateaux) à l’armateur Louis Dreyfus qui semble réussir à relancer les passages.

Depuis, il essaye de revendre le port de Newhaven qui a besoin d’investissements urgents dont les collègues anglais de nos édiles s’étonnent narquoisemment qu’ils n’aient pas encore été réalisés. Sur fond de valorisation immobilière des terrains du port de Newhaven pour équilibrer l’affaire. Ca n’avance pas aussi vite que prévu et les deux repreneurs britannique de l’immobilier en négociation exclusive avec le Conseil général ont fini par décliner.

Gageons qu’ils finiront quand même par faire une bonne affaire au détriment du contribuable français...  


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