Black Stars : la piste ... aux étoiles
Ils y étaient presque. C’est ce presque qui est rageant. Pour tout un continent, qui encore une fois, l’espace d’une coupe, le temps d’une soirée, a vibré d’une seule et même voix. La preuve que c’est possible. Encore une fois, malheureusement, le rêve était trop fragile, il n’a pu survivre à l’enjeu, peut-être un peu trop lourd à porter. Pêcheurs par trop de candeur, et pas assez d’orgueil.
L’ analogie est tentante, presque trop facile, mais pas totalement dépourvue de pertinence. Entre une équipe de France, une fédération, qui il y a plus de 10 ans n’a su prendre la mesure de ce que pouvait induire d’externalités une victoire de la France en Coupe du Monde, de surcroît à domicile, et qui en subit aujourd’hui les conséquences désastreuses, et un Ghana, pourtant très jeune, qui a tôt fait de saisir l’ampleur de sa responsabilité envers un pays, envers des populations, et qui s’est fait un devoir d’être exemplaire dans cette compétition.
Le très avisé Nelson Mandela, qui avait déjà il y a quelques années pris acte des forces à l’oeuvre lors de telles compétitions, ne s’y est pas trompé. Invités à rencontrer l’ex président de l’Afrique du Sud les Black Stars. Rien de moins. Et c’est tant mieux. Car le Ghana est devenu un exemple, non seulement en terme d’organisation sportive, mais également et plus généralement, de par ses efforts remarquables à tendre vers une société plus stable et équitable. En cela ils ont remporté leur Coupe du monde, pour eux, et pour l’Afrique.
Qu’ils se nourrissent de nos erreurs, nous qui sommes trop souvent engoncés dans nos certitudes et si peu prompts à nous remettre en question, dans la victoire comme dans la défaite, qu’ils fédèrent leurs forces, qu’ils suivent leurs plus beaux exemples, qu’ils réalisent que leur richesse est immense lorsqu’ils avancent d’un même pas, sous une même bannière, étoilée, et, rêvons un peu, rêvons pour eux, qu’ils forment enfin, des Etats Unis d’Afrique.
Parce que le foot n’est plus simplement du foot, on aurait donc aimé qu’ils aillent au bout de la symbolique, et marquent une bonne fois pour toutes, l’avènement d’une nouvelle ère. Pour le football comme pour le reste
Puisque le foot est désormais plus que du foot, une qualification du Ghana en demi-finale aurait illustré avec une vérité bien plus criante l’impact et le rôle du sport dans une société au XXIème siècle. En effet,le sport, et le football en particulier semble pouvoir constituer une pierre de taille commune à toutes les nations, au delà de niveaux de développement disparates et inégaux et malgré des divergences d’opinions politiques ou philosophiques. Il faut d’ailleurs espérer que c’est l’enseignement principal qui restera de ce mois de Juin 2010..
Car en termes purement sportifs, cette Coupe du Monde fut finalement trop peu enivrante. Peut-être, c’est vrai, en attendions nous plus que ce qu’elle était à même de nous apporter d’émotion ou d’évasion. Alors on a voulu traquer les coupables, débusquer les « traîtres », clouant tout à tour au pilori l’argent du Grand Capital, l’arbitrage injuste miroir d’un système pervers et perverti, allant même jusqu’à rendre responsable un vulgaire bout de plastique un peu trop bruyant d’un viol collectif : celui de notre bonheur.
Et finalement, tout tient dans le creux d’une main. Commise ou subie, décisive dans les deux cas, elle appelle à un même constat : la vie, le sens des choses et de l’histoire, ne tient à rien. Presque rien. Mais lorsque ce rien ne va pas, alors rien ne va plus. A bon entendeur..
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