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Accueil du site > Actualités > International > Bush en Amérique latine : la Colombie à la loupe

Bush en Amérique latine : la Colombie à la loupe

Le président Bush entame une tournée en Amérique latine où il va visiter le Brésil, l’Uruguay, la Colombie, le Guatemala et le Mexique. Il vient faire un tour de courtoisie, parler des inégalités et de la pauvreté. Le changement de rhétorique est flagrant, cela fait six ans qu’il ne parle que de lutte antiterroriste et d’accord économique.

Bush tente dans le social, et bien qu’il se défende de vouloir faire de la concurrence à Chavez, il est difficile de ne pas voir une petite volonté de récupérer la part de l’influence perdue dans son jardin. Certains ont même appelé son voyage la "tournée anti-Chavez"

Dans un même temps Bush a annoncé une forte diminution de l’aide apportée au continent, les deux dernières années l’apport était de 722 millions de dollars, il a cette fois demandé au congrès 443 millions de dollars. Bien sûr les diminutions touchent les fonds de développement alternatif, l’argent dédié à la lutte contre le narcotrafic et les guérillas ne diminue pas. Par exemple, le Pérou perd vingt millions de dollars d’aide, l’Equateur perd un million, le Brésil passe de six à un million...

Pour certains analystes, c’est une preuve de plus que le gouvernement de Bush laisse de côté l’Amérique latine et se concentre au Moyen-Orient. La visite étant pour faire passer la pilule. Pourtant il est difficile d’imaginer que le gouvernement des Etats-Unis veuille vraiment négliger l’Amérique latine, toutes les négociations autour des différents traités économiques nous disent le contraire. Simplement, le budget des USA n’est pas vraiment extensible et l’Amérique latine n’est pas dans une situation de détresse infinie, au contraire, les résultats économiques sont, dans l’ensemble, plutôt bons.

La Colombie est le seul pays où l’aide ne diminue pas et la visite du président Bush arrive à un moment critique dans les relations entre les deux pays. Uribe est considéré, à juste titre, comme le meilleur allié. Cependant depuis que le scandale de la para-politique (le Washington-post parle de para-gate) est entré au congrès des Etats-Unis, les déclarations contre le gouvernement colombien se font de plus en plus fréquentes. La présidente du Congrès a même réalisé une réunion avec des ONG pour avoir un autre point de vue sur les négociations entre le gouvernement colombien et les paramilitaires. La démission de la ministre des Affaires étrangères pour les liens de toute sa famille avec les paramilitaires n’est pas passé inaperçue. Certains démocrates ont déjà annoncé que le vote du traité de libre-échange se compliquera, de même pour le Plan Colombie.

Le sous-secrétaire d’Etat des Etats-Unis a même annoncé que son gouvernement serait content si un échange humanitaire avec les Farc avait lieu. Uribe s’y oppose férocement.

La dernière histoire en date est la phrase du vice-ministre du travail colombien, disant que les syndicalistes (menacés de mort) exagèrent en dénonçant leurs menaces, et que ceci promeut la violence et le sang. Cette petite phrase, pourtant très commune ici, n’a pas été du goût du représentant de la Chambre des Etats-Unis, qui a demandé une rectification immédiate. Comme il le dit, c’est typiquement ce genre de déclaration qui nous fait douter du respect des droits l’homme en Colombie.

Pourtant, le climat entre les deux présidents est toujours bon et leurs discussions ne devraient pas tourner autour des paramilitaires. Alors la visite de Bush en Colombie ne sert pas à grand-chose. Celui qu’il faut convaincre que le gouvernement colombien n’a rien à voir avec les paramilitaires, c’est le Congrès des Etats-Unis, pas son président, et cela s’annonce plus compliqué.


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11 réactions à cet article    


  • bubbledom (---.---.79.244) 9 mars 2007 12:30

    Bush est en danger chez lui maintenant... bizarre qu’il ne milite pas pour l’abolition de la peine de mort. smiley Et puis quelques paroles qui contredisent les actes, pas de problème, c’est un show digne de lui. Combien d’armadas pour le protéger en ces lieux ? Uribe attend la mort de Mme Betancourt ou quoi ? Sinistre personage, il faut être idiot d’être aussi têtu quand 70% du pays est tenu par les farc. smiley


    • tonio tonio 9 mars 2007 14:29

      Effectivement Bogotá est fouillée de fond en comble depuis lundi dernier, et ce jusqu’à dimanche (Bush vient dimanche). IL y a des militaires, des tank etc partout. C’est le week end parfait pour partir d’ici. Par contre les FARC ne tiennent pas du tout, ils en sont même loin, 70% du territoire. Même l’époque des négociation de paix où ils géraient un territoire grand comme la suisse, ils ne tenaient pas 70% du territoire. Encore moins maintenant !


    • Serge (---.---.221.215) 9 mars 2007 13:01

      Les FARC ont tué le père d’Uribe. Il en a gardé une rancune terrible et voudrait le venger, ce qui me semble assez humain.

      Bush joue un jeu dangereux en Amérique Latine, à soutenir cette forme de capitalisme castrateur, sans redistribution, quasi mafieux, qui fait pression sur les syndicats. Ce n’est pas libéral mais néo-féodal. Une honte sur le plan de l’éthique morale.


      • Dam (---.---.165.148) 9 mars 2007 14:54

        « Les FARC ont tué le père d’Uribe. Il en a gardé une rancune terrible et voudrait le venger, ce qui me semble assez humain. »

        C’est quoi cette histoire ? Le président Uribé n’a pas à se venger, c’est un homme d’état qui ne doit pas mélanger rancune privée et affaire d’état.

        Justifier des actes ou des non-actes pour ce genre de raison me semble dangereux.


        • LE CHAT LE CHAT 9 mars 2007 15:50

          ce pauvre type parle de lutte contre la pauvreté , alors qu’elle jamais été aussi criante sous ses fenêtres à Washington où jamais les pauvres n’ont été aussi pauvres , faute aux coupes budgétaires pour financer les guerres néocoloniales et remplir les poches de ses amis de la finance . On lui attribue un pinnochio d’or pour l’ensemble de son oeuvre ! smiley


          • LE CHAT LE CHAT 9 mars 2007 15:56

            je prends des cours d’espagnol dans le cadre de la formation professionnelle et mes 2 profs originaires de Pereira et bogota m’ont confirmé que Uribe est un sale con et un clone de debeulyou !

            là aussi les riches deviennent plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres . Pobre Colombia ! Viva la revolucion !


          • tonio tonio 9 mars 2007 16:17

            Il y a d’autres façons que la révolution pour faire bouger les choses ... surtout en Colombie !


          • Vincent Colignon (---.---.238.104) 10 mars 2007 01:28

            Il faut arreter de toujours voir tout en noir dans la politique de George W Bush.

            Faut t’il rappeller que les Etats-Unis sont les premiers aideurs mondiaux des pays pauvres ! L’Amérique du Sud à la mémoire bien courte car si certains pays comme l’Argentine, le Chili ou le Brésil se sont développés c’est en partie grace à l’aide au développement venant du gouvernement US. Contrairemement à ce qui est dit dans l’article ci dessus, l’aide Américaine en Amérique latine est en hausse constante et cette année particulièrement elle passera de 800 Millions de $ à plus de 1.2 Milliard de $.

            Au fait si Chavez n’aime pas les Etats Unis, pourquoi ne coupe t’il pas son approvisionnement en pétrole à ce pays...Ah non...critiquer les Etats Unis c’est bien, mais quand il s’agit de récolter les beaux billets verts de la part de celui ci,la on la clampe et tous les plus fervant Chavezistes du monde sont l’eau à la bouche et on acceuille volontier les US$...

            C’est le régime le plus stupide et abscond de la planette...Chavez où la dictature imbécile.


            • blaisinho (---.---.196.251) 10 mars 2007 03:34

              Je reconnais bien là les francophones ou les français arrogants,donneurs de leçons et hypocrites ! Avant de jetter la pierre à W.Bush pour avoir financer des guerres soit disants coloniales,il faudrait regarder en face ce que Chichi le demago (Jacques chirac) a fait en Cote d’ivoire et au Congo brazzaville. Prétendre comme il l’afait en 2001 en Angola que le Congo méritait un dictateur comme Sassou Guessou est du plus mauvais gout pour la population congolaise. L’anti américanisme primaire aboutit à des abberations grotesques et à des fausses notes ambulantes comme Hugo Chavez .Ne nous étonnons pas si Chavez fait plutot figure de guignol,lu qui veut imiter Castro qui n’est meme plus en mesure de nourrir son peuple.


              • _bleu (---.---.97.96) 11 mars 2007 16:10

                Ne vous en déplaise messieurs, mais Chavez a une énorme influence en Amérique Latine (et j’espère que cela fera des petits à travers le monde). Ce qu’il propose et une des seules alternatives à la pensée unique. Ca, c’est une excellente chose pour la démocratie. Et, d’un autre coté, depuis Chavez, les Vénézuéliens de la classe basse peuvent maintenant étudier, se faire soigner, travailler dignement. Renseignez-vous sur Chavez, et vous vous rendrez compte que l’intelligence et le coeur est de ce coté. Ne vous méprenez pas, M. Bush ne vous veut pas du bien ... :-P


              • Jog (---.---.7.96) 12 mars 2007 01:33

                Honnetement d’un point de vue purement économique la politique menée au Venezuela est totalement réussie. Tous les indicateurs sont au beau fixe.

                Apres savoir si Chavez mène une politique économique réellement différente de ce qui a été réalisé ailleurs, ce n’est pas vraiment le cas.

                Il y a une redistribution certaine et les classes populaires en profitent, le pays s’est réapproprié ses richesses et en retire d’importants bénéfices. Mais les élites économiques malgré leur acharnement anti-Chavez ne sont nullement inquiétées, elles se sont d’ailleurs considérablement enrichies elles-aussi (ce qui n’est pas anormal, au vu de la croissance).

                Le socialisme de Chavez n’a en fait de socialisme que le nom il s’agit d’un capitalisme indépendant des USA (mais l’indépendance n’exclu pas la continuité des relations commerciales) et néokeynésien, mais d’un capitalisme tout de même.

                Et comme le montre l’auteur Tonio, les USA se contentent désormais de veiller à leur pré-carré (Mexique et Colombie) tout en essayant de garder des relations diplomatiques pas trop mauvaises avec le reste du continent. Le cône Sud s’affirme ainsi d’année en année plus indépendant politiquement et plus intégré économiquement.

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