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“Guerre en Libye : derrière l’alibi humanitaire, le néolibéralisme prédateur” (Maxime Chaix)

En exclusivité, je vous diffuse une interview sur la campagne de l’OTAN en Libye, que j’ai accordée à des étudiants de la Faculté de Droit de Grenoble. Il y a quelques mois, ces derniers m’avaient interrogé dans le cadre d’une matière optionnelle de Sciences Po. Je salue donc leur audace intellectuelle, car le fait de m’avoir interviewé malgré l’ultraconformisme notoire des IEP est plutôt téméraire de leur part. À travers cet entretien, je m’efforce de déconstruire le mythe d’une OTAN « vertueuse » qui aurait sauvé les civils libyens, une contre-vérité assénée jusqu’à présent par celles et ceux qui ont défendu cette action militaire aux conséquences désastreuses. Je décortique également les intérêts néocolonialistes – et non « humanitaires » – ayant motivé cette intervention, et je tente de démontrer que celle-ci était préméditée de longue date. Sachant qu’il met à mal différents mensonges d’État, cet entretien constitue donc un appel à exercer son sens critique face au conformisme médiatique, universitaire et politique qui prédomine aujourd’hui, et qui permet à des individus fort mal intentionnés d’invoquer la morale, la paix et les droits de l’Homme pour détruire un nombre intolérable de pays. 

 

1) Monsieur Chaix, pouvez-vous vous présenter ?

 Maxime Chaix : Diplômé d’un Master 2 « Théorie et pratique des droits de l’Homme », que j’ai obtenu en 2009 à la Faculté de Droit de Grenoble, je suis le principal traducteur francophone de l’universitaire, ancien diplomate et essayiste canadien Peter Dale Scott. Après avoir co-traduit ses livres La Route vers le nouveau désordre mondial (2010) et La Machine de guerre américaine(2012), j’ai traduit intégralement L’État profond américain (2015), ayant conseillé Peter Dale Scott dans la rédaction de cet ouvrage. Je précise que ce livre a été recensé positivement dans Paris Match, puis dans le numéro 100 de la Revue Internationale et Stratégique de l’IRIS. Journaliste indépendant et bénévole, je me suis spécialisé dans les domaines du renseignement, des opérations clandestines, des questions stratégiques, de la criminalité financière et du terrorisme global. En 2015, j’ai lancé mon propre site afin de regrouper mes différents articles et traductions, et de relayer les travaux de Peter Dale Scott.

  

2) Quelle a été votre méthodologie intellectuelle pour appréhender le conflit libyen ? 

MC : Ma méthodologie intellectuelle est celle de la « Politique profonde », une discipline qu’a développée Peter Dale Scott depuis plus de 40 ans. La Politique profonde est l’étude de l’« ensemble des pratiques et des dispositions politiques, intentionnelles ou non, qui sont habituellement refoulées dans le discours public plus qu’elles ne sont admises. » En d’autres termes, ma propre conception de la Politique profonde m’amène à analyser et à tenter de comprendre les objectifs inavoués des interventions militaires occidentales, comme les véritables buts de guerre de l’administration Bush en Irak ou de la présidence Sarkozy en Libye. J’étudie également les opérations clandestines des services spéciaux, ce qui est relativement difficile car elles sont dissimulées par la raison d’État. Je m’intéresse aussi aux opérations secrètes des Forces spéciales, qui sont habituellement admises lorsqu’elles sont divulguées dans la presse – contrairement aux opérations clandestines –, mais qui restent des actions sur lesquelles les États ne souhaitent pas systématiquement communiquer. On a pu le constater récemment avec la colère du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian lorsque Le Monde a révélé des opérations secrètes des Forces spéciales françaises en Libye, mais également des opérations clandestines de la DGSE dans ce pays.

Il en résulte que l’étude des politiques profondes nécessite de s’intéresser à des interventions et à des enjeux peu ou mal analysés dans les médias. Sachant que les opérations secrètes sont revendiquées par les États mais peu médiatisées, et que les opérations clandestines ne sont en principe pas admises par les autorités, je travaille sur ces problématiques en sélectionnant et en recoupant mes sources avec une grande rigueur. Idem lorsqu’il est question d’étudier les objectifs inavoués des interventions militaires occidentales, qu’elles soient directes (Irak, Afghanistan), clandestines (Syrie) ou les deux à la fois (Libye). Puisque mes sources sont pour la plupart consultables dans le domaine public, je les cite abondamment et de façon systématique. Concernant leur sélection et leur recoupement, je me base principalement sur le travail des meilleurs experts (Nafeez Mosaddeq AhmedFabrice BalanchePeter Dale Scott…), des think tanks que j’estime crédibles et attachés à la diversité des opinions (CFRIRISStratfor…), des médias dits « alternatifs » mais rigoureux (DeDefensa.orgLes-Crises.fr…), ou des journalistes spécialisés dans les questions de défense (Glenn GreenwaldJean-Dominique MerchetGareth Porter…).

Outre mes recherches, j’ai tissé un réseau international de spécialistes, notamment des reporters de guerre ou des travailleurs humanitaires, qui m’informent sur les réalités des conflits qu’ils observent. N’étant pas encore journaliste de métier, je n’ai pas d’expérience de terrain, mais je n’exclue pas de me professionnaliser et de voyager en conséquence. Afin de compenser cette lacune, j’ai noué des contacts dans le monde entier, dont des amis mauritaniens, tunisiens ou nigériens qui partagent le même constat : l’intervention occidentale en Libye a déstabilisé l’ensemble du Sahel et du Maghreb. Par conséquent, les gouvernements de la région concentrent une part de plus en plus importante de leurs budgets nationaux dans les domaines sécuritaires, ce qui les détourne des besoins basiques des populations locales. Pour mieux comprendre la guerre en Libye et ses conséquences, j’ai également lu les analyses de Patrick Haimzadeh, qui a été diplomate français en poste à Tripoli. Rony Brauman, l’un des fondateurs de Médecins sans Frontières et professeur à Sciences Po Paris, a écrit lui aussi des articles intéressants, à l’image de ses interviews sur le sujet. Je peux également citer Alan J. Kuperman, un professeur de l’université du Texas ayant rédigé un important article pour le prestigieux Council on Foreign Relations (CFR). Je reviendrai sur les arguments de ces trois spécialistes, tout en citant d’autres experts compétents.

 

3) Selon vous, quel est le point de départ du conflit libyen ?

MC : Il est encore difficile de répondre à cette question, car le déclenchement de l’insurrection à Benghazi, qui fut le point de départ des troubles civils en Libye, est sujet à controverses. Officiellement, la coalition emmenée par la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis est intervenue militairement dans ce pays en réaction aux exactions prétendument massives des troupes de Mouammar Kadhafi contre la population civile. Or, il s’est avéré que ces accusations étaient fausses. Comme l’a souligné l’universitaire Alan Kuperman dans Foreign Affairs, la revue du prestigieux CFR, « bien que la Maison Blanche ait justifié sa mission en Libye par des motifs humanitaires, cette intervention a en fait nettement aggravé le bilan humain dans ce pays. Tout d’abord, il s’est avéré que la répression de Kadhafi a été bien moins meurtrière que ne l’indiquaient alors les médias. (…) Au contraire, en s’efforçant de minimiser les pertes civiles, les troupes de Kadhafi s’étaient abstenues d’avoir recours à la violence indiscriminée. (…) Les troupes bien équipées de Kadhafi avaient mis en déroute les rebelles désorganisés, qui rentraient chez eux. À la mi-mars 2011, les forces gouvernementales s’apprêtaient à reprendre le dernier bastion rebelle de Benghazi, afin de mettre un terme à ce conflit qui n’avait engendré que 1 000 décès en un mois. Or, à ce moment précis, des expatriés libyens basés en Suisse, qui étaient liés aux rebelles, ont lancé des mises en garde sur l’imminence d’un “bain de sang” à Benghazi – [des propos alarmistes] dûment repris par les médias occidentaux, mais qui se sont avérés être de la pure propagande. En vérité, le 17 mars [2011], Kadhafi s’engagea à protéger les civils à Benghazi, comme il l’avait fait avant de reprendre les autres villes libyennes, ajoutant que ses forces “laissaient la possibilité” aux rebelles de se réfugier en Égypte. En résumé, les insurgés allaient perdre la guerre, donc leurs agents d’influence à l’étranger agitèrent le spectre du génocide pour susciter une intervention de l’OTAN – ce qui fonctionna à merveille. Il n’existe aucune preuve que Kadhafi avait planifié ou envisagé une campagne de tueries contre la population. Certes, le gouvernement avait tenté d’intimider les rebelles en promettant de les traquer sans relâche. Mais Kadhafi n’a jamais mis ces menaces à exécution en visant les civils. »

Bien qu’il soit encore invoqué pour justifier l’intervention de l’OTAN en Libye, l’argument des exactions de l’armée de Kadhafi contre les civils était donc faux, ce qu’a notamment confirmé le professeur Hugh Roberts dans la prestigieuse London Review of Books. Selon lui, « dans le contexte libyen, il n’a jamais été question de quoi que ce soit qui puisse être qualifié de nettoyage ethnique ou de génocide. (…) Ce conflit n’était pas ethnique ou racial mais politique, entre les défenseurs et les opposants au régime de Kadhafi ; (…) Toutes ces comparaisons avec Srebrenica ou le Rwanda n’étaient que des hyperboles excessives, qui visaient clairement à susciter la panique des différents gouvernements afin de les rallier à la cause du parti de la guerre, qui souhaitait une intervention militaire pour empêcher la défaite imminente de la rébellion.  »

Mais revenons-en au déclenchement de l’insurrection à Benghazi, donc à la question du point de départ de ce conflit armé. Dans un intéressant documentaire de l’émission Spécial Investigation, un agent anonyme de la DGSE explique que les services spéciaux français et qataris ont mené des opérations clandestines de déstabilisation à Benghazi dès février 2011, c’est-à-dire plusieurs semaines avant le vote de la résolution 1973 de l’ONU le 17 mars 2011 (20min10s). Par ailleurs, en interrogeant un ancien chef de la DST et un important général 2S (18min24s), les auteurs de ce documentaire nous démontrent avec des arguments solides que cette opération libyenne était préparée de longue date par les états-majors impliqués. Par exemple, ils montrent qu’en novembre 2010, le site du Ministère de la Défense français annonçait des manœuvres militaires franco-britanniques en Méditerranée qui coïncideront avec le déclenchement de l’intervention occidentale en Libye (17min30s). J’ai été tout aussi intrigué par l’exil du chef du protocole de Mouammar Kadhafi en octobre 2010 (14min55s), et sa collaboration active avec les services français, dans un but manifestement hostile au dirigeant libyen.

Pour citer d’autres sources, nous pouvons mentionner les opérations des Forces spéciales qataries, dont près de 5 000 éléments auraient été déployés dès février 2011 en appui des milices anti-Kadhafi, parmi lesquelles combattaient « des islamistes ». À ma connaissance, personne n’a enquêté sur ces révélations de George Malbrunot, que je considère comme l’un des meilleurs journalistes français, du moins sur les questions relatives au Proche-Orient. Même problématique concernant les opérations des Forces spéciales françaises, britanniques et américaines menées sur le territoire libyen en 2011. Celles-ci ont particulièrement mal tourné, puisque nos soldats de l’ombre ont entraîné et armé des miliciens qui ont ensuite rejoint Daech et al-Qaïda en Syrie, comme l’avait révélé en août 2014 le Washington Post. Là encore, je n’ai pas constaté d’enquêtes à la suite de cet important article, dont je vous conseille vivement la lecture. Il appartiendra donc aux historiens de trancher la question du point de départ du conflit libyen. Mais dans tous les cas, de nombreuses sources crédibles démontrent une préméditation derrière cette intervention de l’OTAN. Je reviendrai sur cet aspect crucial du conflit, puisque les véritables buts de guerre ayant motivé cette campagne militaire ne semblent pas aussi « humanitaires » que ne le revendiquaient ses défenseurs.

 

4) Justement, d’après vous, quelles idéologies ont conditionné l’intervention en Libye ? Pensez-vous que ce conflit se base aussi sur une (ou des) idéologie(s) inavouée(s) ?

MC : Pour justifier cette intervention, nous avons pu observer en France la promotion médiatique quasi unanime d’une idéologie que je qualifierais d’« humanitariste », qui consiste à agiter le spectre d’un génocide pour convaincre l’opinion publique de la nécessité vitale d’une intervention militaire. Or, dans le cas de la Libye, les raisons invoquées par les défenseurs d’une action armée étaient tout simplement fallacieuses. Par exemple, comme l’a rappelé Rony Brauman – dont je précise qu’il était initialement favorable à une intervention de l’OTAN –, l’« aventure libyenne est elle-même partie d’une manipulation médiatique caractérisée. Ce qui a décidé Sarkozy et Obama a été le mitraillage aérien des manifestants de Tripoli le 21 février [2011], une fausse information diffusée par Al-Jazira sur la base d’un simple témoignage téléphonique. Or il n’y a pas eu de manifestations à Tripoli et encore moins d’avion mitraillant la foule. Aucun des médias dominants n’a daigné faire la moindre vérification. »

Cette idéologie « humanitariste », qui se fonde en partie sur la notion de « droit d’ingérence » formulée par Bernard Kouchner et Mario Bettati, trouve ses fondements en 1625, lorsque le juriste Hugo Grotius « parle d’un “droit accordé à la société humaine” dans le cas où un tyran “ferait subir à ses sujets un traitement que nul n’est autorisé à faire” ». Aux États-Unis, une certaine conception de cette idéologie est défendue tant par les néoconservateurs républicains – comme on a pu le constater avec l’exportation militarisée de la « démocratie » en Irak –, que par les « faucons libéraux » démocrates. Ces derniers sont notamment représentés par la conseillère à la Sécurité nationale Samantha Powers, qui fait partie des principaux défenseurs de la « Responsabilité de Protéger » (R2P). En un sens, nous pourrions considérer le volet militaire de cette doctrine comme une forme de « guerre préventive » contre des génocides, dont le risque peut être réel, exagéré, ou inventé.

Sachant que la R2P a des implications médiatiques, diplomatiques et juridiques, il serait réducteur de la limiter à son aspect purement belliqueux, comme l’a souligné l’universitaire Jean-Baptiste Jeangène Vilmer – qui est favorable à cette doctrine. Néanmoins, dans le cas libyen, l’application des volets non militaires de la R2P visait clairement à légitimer l’intervention armée, mais en utilisant des motifs fallacieux – dont les accusations jamais prouvées du premier procureur de la CPI. Comme l’avait souligné le journal Le Monde le 9 décembre 2011, « en mai [de cette même année], Luis Moreno Ocampo s’est emporté : Tripoli importe “du Viagra par conteneurs entiers”, a-t-il assuré, affirmant détenir les preuves de viols systématiques, arme de répression du régime. Quelques jours plus tard, la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, relayait ces affirmations, désormais frappées du sceau de la vérité. Pourtant, les preuves restent à rassembler » Cinq ans plus tard, alors que la Libye a sombré dans le chaos, ces importations de « conteneurs entiers » de Viagra ne sont, à ma connaissance, toujours pas démontrées.

Ainsi, le danger de l’idéologie « humanitariste », dont la R2P est l’incarnation la plus aboutie, réside selon moi dans le fait qu’elle encourage des manipulations médiatiques pour justifier des interventions militaires qui peuvent s’avérer illégitimes, voire dangereuses. En France, cette idéologie est traditionnellement promue par celui qu’un académicien avait décrit comme le « vrai maître de la diplomatie » française, Bernard Henri-Lévy. Cet homme est intellectuellement proche des principales figures d’un réseau d’influence souvent décrit comme « néoconservateur », autrefois coagulé autour du Cercle de l’Oratoire et de la revue Le Meilleur des Mondes. Et depuis le second mandat de François Mitterrand, il a l’oreille des Présidents de la République issus des deux partis de gouvernement. Il joue donc un rôle diplomatique bien souvent décisif, mais dont la légitimité légalepose question. En 2006, « devant les invités du prestigieux [Council on Foreign Relations], Lévy (…) confirm[a] qu’il partage “la vision morale et l’hostilité des néoconservateurs pour les Saddam, mollah Omar et Milosevic”. » En rapportant cet aveu de BHL, L’Express n’établit pas de lien entre cette posture et les intérêts stratégiques des États-Unis et de leurs alliés en Irak, en Afghanistan et en ex-Yougoslavie.

Comme je l’avais souligné dans un article récent, cette même « vision morale » justifiera 5 ans plus tard la campagne de l’OTAN contre la Libye, occultant les véritables buts de guerre de l’Élysée et de ses partenaires, dont les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Qatar. Rendu public à la suite du scandale de l’« Emailgate », un mémo confidentiel adressé à Hillary Clinton lorsqu’elle était secrétaire d’État explicita « cinq facteurs motivant l’engagement de Nicolas Sarkozy à mener cette guerre en Libye : un désir d’obtenir une plus grande partie du pétrole libyen ; accroître l’influence française en Afrique du Nord ; améliorer sa situation politique intérieure en France ; offrir à l’armée française une chance de rétablir sa position dans le monde ; répondre à l’inquiétude de ses conseillers concernant les plans à long terme de Kadhafi de supplanter la France comme puissance dominante en Afrique de l’Ouest ». Et comme l’a rapporté Régis Soubrouillard, BHL aurait « clairement fait savoir aux responsables du CNT qu’ils “avaient une dette envers la France au vu de son soutien précoce et que Sarkozy avait besoin de quelque chose de tangible à présenter aux leaders politiques et économiques français”. » À ma connaissance, ces objectifs nettement moins avouables de la guerre en Libye n’ont pas été démentis par les intéressés. En d’autres termes, derrière l’alibi humanitaire, le néolibéralisme prédateur a réellement conditionné cette intervention militaire. Néanmoins, la plupart de ses défenseurs continuent de la justifier par des motifs « humanitaires » pour le moins discutables

J’en conclus donc que l’intervention en Libye résulte de la combinaison entre une idéologie « humanitariste » publiquement revendiquée pour justifier la guerre, et une idéologie inavouée que je qualifierais de « néocolonialiste », puisqu’elle se fonde sur l’idée que le renversement d’un dirigeant étranger au profit d’une « opposition » sélectionnée par telle(s) ou telle(s) puissance(s) occidentale(s) favorisera différents intérêts énergétiques, financiers, géostratégiques ou entrepreneuriaux. Cette idéologie prédatrice fut imposée à l’Irak à travers la « stratégie du choc » théorisée par l’économiste Naomi Klein dans son excellent best-seller du même nom. Néanmoins, la carence majeure de ces politiques réside dans le fait que les « oppositions » désignées par des puissances extérieures, comme le CNT libyen ou le CNS syrien, n’ont bien souvent aucune légitimité pour les populations des pays attaqués. Dans le cas de l’Irak, le renversement de Saddam Hussein a permis de privatiser totalement le secteur pétrolier irakien, mais sans que la population de ce pays ne bénéficie des retombées économiques de cette politique d’inspiration néolibérale – comme l’avait expliquée une spécialiste de la question sur le site de CNN en 2013. Or, dans ce pays, le pouvoir central est plus affaibli et corrompu que jamais, au point que des milliers de protestataires chiites viennent de prendre d’assaut la fameuse « zone verte » de Bagdad. Cette situation chaotique perturbe de plus en plus les opérations des compagnies pétrolières étrangères implantées en Irak, mais elle ne les empêche pas de générer de gigantesques profits.

Ce dernier quart de siècle, au Proche-Orient comme en Afrique, les armées occidentales ont renversé des dictateurs au nom des droits de l’Homme, de la protection des populations et de la démocratie. Or, ces politiques ont malheureusement abouti au chaos, comme on a pu l’observer en Irak, en Libye et en Syrie. Dans ce dernier exemple, et contrairement à ce qui est généralement expliqué dans les médias grand public, l’implication de la CIA et de ses partenaires occidentaux et proche-orientaux a été massive, clandestine et illégale. Comme je l’ai démontré à travers différentsarticles, elle a conduit au renforcement des principaux groupes jihadistes sur le terrain, ce qu’a récemment confirmé la représentante au Congrès Tulsi Gabbard sur CNN, ou encore le célèbre journaliste d’investigation Gareth Porter. Si l’on se penche sur ces 25 dernières années, que les interventions militaires occidentales aient été directes ou indirectes, légales ou illégales, leur issue fut bien trop souvent catastrophique. Il est donc impératif de réviser en profondeur nos différentes politiques nord-africaines, centrasiatiques et proche-orientales, et d’adopter une approche moins militarisée pour répondre aux problèmes que nos États ont eux-mêmes créés ou exacerbés – comme en Libye, en Irak ou en Syrie.


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34 réactions à cet article    


  • Pierre Pierre 13 juin 2016 08:10

    Votre article est excellent avec des liens vers des sources sérieuses. Je regrette que vous ne citer pas Pascal Boniface. Vous citer cependant l’IRIS qui publie de très bons articles sur un très large éventail de sujets nationaux et internationaux.

    Vous faite très justement la distinction entre les opérations des Forces spéciales qui sont des unités militaires et qui épaulent les combattants alliés et les opérations clandestines des services spéciaux dont les missions sont commanditées par la présidence (en France) et qui peuvent avoir un caractère non militaire : Rainbow Warrior, Thomas Sankara, Patrice Lumumba (par les Belges) et sans doute aussi l’assassinat de Mouammar Kadhafi.

    Je partage votre avis sur l’instrumentalisation du devoir d’ingérence humanitaire au bénéfice des intérêts des puissances occidentales.

    Pour revenir à la Libye, j’en suis venu à la conclusion que si les buts de l’intervention de l’OTAN (les cinq que vous citez dans l’article) n’ont été encore été tous atteints, ils le seront à moyen terme. Nous avons en Europe trop tendance à penser qu’un résultat doit être immédiatement tangible alors qu’on devrait imaginer qu’il s’agit d’une politique dont les intérêts économiques et politiques pourront être perçu beaucoup plus tard, après une période de vide politique en Libye. Il va sans dire que ce sera au détriment de la population libyenne et même pas au bénéfice des populations occidentales.

    Un petit mot aussi sur la déclaration récente de Barack Obama qui a dit que l’intervention en Libye était une erreur. Cela confirme qu’il aura été un président incompétent en politique internationale et que comme pour son prédécesseur, ce n’est pas lui qui avait une vision des intérêts de son pays mais plutôt ses conseillers et ses adjoints, ici en l’occurrence c’était Hillary Clinton.

    J’espère que vous réussirez une carrière professionnelle dans le journalisme, vous en avez l’étoffe, parce que ce métier a plus que jamais besoin de sang neuf mais je prédis déjà que dans les circonstances actuelles, ce ne sera pas dans les médias mainstream. smiley


    • Le p’tit Charles 13 juin 2016 08:13

      OTAN...

      Organisation

      Terroriste

      Aux

      Nuls....


      • Le p’tit Charles 13 juin 2016 09:56

        @Le p’tit Charles.............L’OTAN aux ordres des USA pour envahir des pays afin de voler leurs richesses...cela porte le nom de « démocratie ».... ?


      • J.MAY MAIBORODA 13 juin 2016 08:44

        à l’auteur



        J’ai apprécié votre article, et en conséquence je l’ai « étoilé » de la manière la plus positive.
        Ayant dès les premiers jours de l’intervention occidentale mis l’accent sur le « dessous des cartes », je ne puis que souscrire pleinement à votre excellente analyse.
        Je me propose de la joindre à mes propres considérations sur le Blog « u zinu » 
        Article « LA CAMPAGNE DE SARKOSTERIX EN LIBYE »

        • Allexandre 13 juin 2016 12:29

          Très bon article, objectif mais apportant des arguments solides sur une réalité que beaucoup ont comprise. Même les élèves de Sciences Po commencent à sortir du formatage bien connu de ces grandes écoles, venant souvent de profs eux-mêmes formatés d’ailleurs.

          Ces propos devraient être aussi tenus face à des élèves de lycée, de manière à développer chez eux, et le plus vite possible, leur esprit critique. Ils sont tout à fait aptes à saisir ces magouilles scandaleuses et ils sont l’avenir, même si c’est une formule ringarde !

          • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 13 juin 2016 13:49

            Quand l’OTAN adopte la doctrine Kouchner, le reste s’adapte et se met à la Realpolitik

            C’est tout de même fascinant comme mécanique.


            • Odin Odin 13 juin 2016 15:48

              « Il appartiendra donc aux historiens de trancher la question du point de départ du conflit libyen. »

              Pour ma part, je pense que le point de départ de ce conflit est facilement analysable si on regarde un peu plus en amont.

              1 : Que faisait le « dictateur » de ce pays avec cette manne pétrolière :

              /www.afrika365.com/business/2015/08/10/les-incroyables-26-donnees-economiques-libye-kadhafi.html">http://www.afrika365.com/business/2015/08/10/les-incroyables-26-donnees-economiques-libye-kadhafi.html

              2 : la création, contre le $ et le franc CFA, d’un Dinar or

              https://fr.sott.net/article/5073-Kadhafi-voulait-creer-une-nouvelle-monnaie-pour-liberer-l-Afrique

              Quant aux sources de l’auteur :

              « des think tanks que j’estime crédibles et attachés à la diversité des opinions (CFRIRISStratfor… »

              Je rappelle à l’auteur qu’il y a toujours un discours officiel et un officieux, surtout concernant le CFR. Petit rappel :

               

              CFR : (Council on Foreign Relations) a été fondé en 1921 par

              Edward Mandell House. Son objectif, la création d’un gouvernement mondial. A la fin des années 20, les financements importants étaient fournis par la Fondation Rockefeller en grande majorité et la Fondation Carnégie.

               

              Le CFR conseille le département d’État. Pour chaque conflit, il détermine les buts de guerre dans l’intérêt de ses membres et hors de tout contrôle démocratique. Il participe aussi à l’écriture d’une histoire officielle chaque fois qu’il est nécessaire de condamner les errements du passé et de se refaire une image. Financé par 200 multinationales, il comprend

              4 200 membres co-optés parmi lesquels sont choisis la plupart

              des dirigeants gouvernementaux. L’élite du business élabore la politique étrangère des États-Unis par consensus à huis clos.

               



              • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 13 juin 2016 16:14

                J’ai bien aimé le qualificatif « humanitariste ».

                C’est à l’« humanitaire » ce que l’« écologisme » est à l’« écologie » : un faux-nez copié sur un original séduisant pour masquer un chancre répugnant.

                • Werner Laferier Werner Laferier 13 juin 2016 18:44

                  La guerre en Libye était nécessaire face à un massacre programmé des forces loyaliste liée à la dictature de Kadhafi.
                  Pour ceux qui auraient opté de ne pas aider un peuple opprimé par des tyrans, et d’ignorer les demandes des responsables de venir en aide pour les libérer, songez à ceci. L’histoire aurait été bien différente si Chirac, entres autres, n’avaient pas fait la sourde oreille lors de l’intervention en Irak en abandonnant ses alliées naturels américain.
                  2001 pour demander de l’aide pour contrer les taliban, La France n’a rien fait alors que les américains essayent de contribuer à l’amélioration du monde et à la paix dans le monde.
                  Les armes de destructions massive chimique irakienne sont éparpillé en Syrie ou Daesh et Assad s’en servent contre la population locale.
                  Kadafi était un menteur chronique, un dépravé qui abusait de femmes et d’hommes, un tyran sanguinaire - Comment peut on avoir un minimum de considération pour un type qui a fait sauter l’avion d’UTA ?


                  • emphyrio 13 juin 2016 19:28

                    @Werner Laferier
                    Il serait bon que vous lisiez les articles avant d’intervenir. Il n’existe aucune preuve d’un massacre programmé par Kadafi à Benghazi. Quant à l’attentat de Lockerbie, il est plus que probable que les Libyens n’en furent pas responsables.


                  • Werner Laferier Werner Laferier 13 juin 2016 20:05

                    @Michel Maugis
                    Vous êtes plus qu’ignoble, dangereux pour nos sociétés civilisé, un enfermement est plus que préconisé, vos idées ne sont pas les nôtres.


                  • pantouflard (---.---.140.50) 13 juin 2016 21:13

                    @Werner Laferier


                    Des talibans en Irak en 2001 ?

                    D’ou vous sortez ?

                  • Pierre Pierre 13 juin 2016 21:18

                    @Werner Laferier
                    Vos propos sont comme d’habitude tellement caricaturaux qu’y répondre est une vraie tarte à la crème. Il est donc inutile de perdre son temps à cela.

                    Il y a cependant un point où je suis d’accord avec vous, c’est que les forces loyalistes allaient massacrer les rebelles. En fait de rebelles, je devrais plutôt parler de terroristes islamiques. Vous savez que si on avait laissé Kadhafi et Bachar al Assad leur régler leur compte une fois pour toute, il n’y aurait pas eu les attentats de Paris, de Bruxelles et la tuerie d’Orlando. Il n’y aurait pas eu d’attentat contre des avions ni dans les villes d’Irak, de Syrie ou de Turquie et pas d’état d’urgence en France. La France n’aurait pas dû déployer ses troupes au Mali et les villes occidentales vivraient en sécurité. Hollande et Obama auraient aussi pu consacrer leur temps à s’occuper d’améliorer les conditions de vie de leurs citoyens.
                    En ce qui concerne les Libyens, ils étaient tellement opprimés par Kadhafi qu’aucun ne cherchait à fuir son pays. Un Libyen pouvait librement quitter son pays mais il y revenait toujours. Il faut croire que l’enfer était plutôt en Occident pour un Libyen d’avant 2011.

                  • KALAM KALAM 13 juin 2016 22:19

                    @pantouflard
                     EXCUSES MOI SI JE TE TUTOIE MAIS TA QUESTION ME LAISSE PERPLEXE..... TU NE CONNAIS PAS CETTE FOUINE LÈCHE Q.... MAIS ELLE SORT DE TEMPS EN TEMPS DE SON TROU A RAT QUI S APPELLE LES MÉDIAS LIBRES GENRE LIBE ETC... .OU ELLE 

                    DEFAQUE SA SUR DOSE DE CONNERIES DEPUIS 2011 ..GENRE DE PRÉDICTIONS QU IL FAISAIT A L ÉPOQUE ...«  » BACHAR LE BOUCHER FINIRA DANS QUELQUES SEMAINES PENDU A DAMAS «  »«  » bon tout ca pour dire a ceux qui ne le connaisse pas que lui répondre le fait jouir au delà du supportable ;il a écrit un pamphlet de louanges a son oncle sam qu il débite a longueur d annee sur tout sites ou il peut s introduire 

                  • KALAM KALAM 13 juin 2016 22:32

                    @Michel Maugis Mais mêmes sur ces torchons qui se disent journaux ;; ou il pérore depuis bien avant 2011 LES ABRUTIES QUI Y SÉJOURNENT NE FONT PLUS ATTENTION A CE RAT D ÉGOUT QUI VEUT TRAINER SA FIENTE A TOUT LES RÂTELIERS 


                  • oceane1 (---.---.21.191) 14 juin 2016 08:34

                    @Werner Laferier

                    Comme c’est curieux, tous les dirigeants que veulent liquider les « démocrates » sont affublés de ces tares.


                  • Allexandre 14 juin 2016 18:53

                    @Werner Laferier
                    Pouvez-vous nous fournir les preuves de ce massacre programmé par Kadhafi ? Et le massacre irakien programmé par Bush et ses sbires, vous en dites quoi ???


                  • franc 19 juin 2016 22:08

                    @Pierre

                    Oui tout à fait ,le bain de sang qu’évoquait Kadafi était contre les rebelles traitres et mercenaires islamistes payés et armés par l’Arabie saoudite et le Qatar comme en Syrie et non pas la population civile qui soutenait Kadafi.

                    -

                    On aurait dû laisser Kadafi exterminer la vermine islamiste nazie terroriste en un bain de sang et il n’ y aurait plus ces guerres qui se prolongent sans fin et les attentats terroristes partout dans le monde et en particulier en Europe


                  • emphyrio 13 juin 2016 19:22

                    L’action de BHL en Libye aurait pu être placée dans la perspective de la stratégie d’élimination par Israël de ses ennemis déclarés, qui visait d’une manière globale au démantèlement des états voisins hostiles. Sans le soupçonner d’être en service commandé, BHL aura admirablement mis en application, a posteriori, les « plans stratégiques d’Israël pour les années 80 » publiés par l’Organisation sioniste mondiale. L’objectif de dislocation de l’Egypte atteint,
                    ...« des pays comme la Libye, le Soudan, et d’autres plus éloignés, connaîtront la même dissolution. La formation d’un état copte en Haute-Egypte, et celle de petites entités régionales de faible importance, est la clé d’un développement historique actuellement retardé par l’accord de paix (Camp-David), mais inéluctable à long terme.
                    En dépit des apparences, le front Ouest présente moins de problème que celui de l’Est. La partition du Liban en cinq provinces... préfigure ce qui se passera dans l’ensemble du monde arabe. L’éclatement de la Syrie et de l’Irak en régions déterminées sur la base de critères ethniques ou religieux doit être, à long terme, un but prioritaire pour Israël, la première étape étant la destruction de la puissance militaire de ces états.
                    Les structures ethniques de la Syrie l’exposent à un démantèlement qui pourrait aboutir à la création d’un état chi’ite le long de la côte, d’un état sunnite dans la région d’Alep, d’un autre à Damas, et d’une entité druze qui pourrait souhaiter constituer son propre état - peut-être sur notre Golan - entout cas avec l’Houran et le nord de la Jordanie... Un tel état serait, à long terme, une garantie de paix et de sécurité pour la région. C’est un objectif qui est déjà à notre portée.
                    Riche en pétrole et en proie à des luttes intestines, l’Irak est dans la ligne de mire israélienne. sa dissolution serait pour nous, plus importante que celle de la Syrie, car c’est lui qui représente, à court terme, la plus sérieuse menace pour Israël. » (Revue Kivounim, février 1982)
                    On jugera, au-delà de la pertinence de l’analyse du point de vue israélien, de la fidèle concrétisation de ces projets, et on appréciera au regard de l’histoire et de l’actualité, l’art d’y avoir abouti de la manière la plus indirecte, par puissances interposées.


                    • Taharqa 13 juin 2016 19:53

                      La petite différence entre les criminels de guerre français (Sarkozy, Juppé, Fabius, etc) adeptes de « guerres préventives » et d’ingérences « humanitaires » et leurs équivalents anglais, c’est qu’au moins au Royaume-Uni, il y a des enquêtes et que le criminel de guerre Blair attend avec inquiétude la publication prochain du rapport Chilcot à propos de la guerre en Irak
                       
                      Corbyn soutient d’ailleurs l’investigation pour crimes de guerre contre Blair


                      • rhea 1481971 13 juin 2016 20:14

                        Khadafi en voulant créer une monnaie indexé sur l’or mettait le système monétaire mondiale en faillite, il faut connaître l’importance de l’or sur le psychisme humain, importance qui est sûrement dû à la quantité très minime de métal or dans l’organisme humain ( 1,99 x 10 exposant - 9 kilo par kilo ).
                        Quantité qui est a corrélé avec Pi en utilisant des unités de mesure de la civilisation égyptienne.


                        • Tzecoatl Gandalf 13 juin 2016 21:19

                          @rhea 1481971
                          Il était, semble t’il, le premier également à avoir adopté la proposiion de DTS de Strauss-Kahn, remettant en cause le sinistre pétro-dollar.


                          De ce qu’il est advenu de ces deux là...

                          Sinon, des révélations sont encore en suspens (clic-droit, traduction) : https://www.rt.com/usa/346534-wikileaks-clinton-assange-fbi/

                        • bidou1 (---.---.105.118) 14 juin 2016 11:05

                          tient ou sont passer les massada,pomme de reinette,sarah et consors ?si enclin a nous traiter de conspira(sioniste).Cela montre leurs duplicite et quand des faits allant contre leurs ideologie mortifere sont averer ils se debinent,y a plus personne !!!!!!!!!


                          • Werner Laferier Werner Laferier 14 juin 2016 12:31

                            Le néolibéralisme prédateur, le libéralisme, c’est le peuple, c’est ce qui va dans sont intérêt, qui garantit les libertés.
                            Le libéralisme capitaliste est le système sous lequel nous vivons et qui a fait notre prospérité, et il n’est pas question d’en changer, accuser le libéralisme de tous les préjugés, de tout ce qui est mauvais revient aussi à dire que le communisme, le nazisme, l’islamisme, le christianisme, le royalisme, le nationalisme n’étaient pas si mauvais que ça. Nous devons déclarer la guerre à toutes ses idéologies de terreur.
                            Le libéralisme n’a jamais été vraiment utilisé en France.
                            Le libéralisme, c’est une intervention le plus minimale possible dans la vie des occidentaux, et autres contrées qui ont adopté la démocratie, la justice et l’état de droit, laisser les gens et les entreprises libres de faire ce qu’ils veulent tant qu’ils ne nuisent pas aux autres, c’est la liberté pour une société d’investir ou elle veut, le temps qu’elle veut, pour produire ce qu’elle veut, en s’approvisionnant et en vendant ou elle veut, en ayant à supporter le moins de contrainte possible en matière de droit du travail, de conventions sociales et de salaires.
                            Ce qui s’est passé en Libye n’est pas du néolibéralisme, mais la défense du plus faible, l’application du droit international face à ceux qui userait d’acte de terreur dans le monde, dans des sociétés qui sont peu évolués, primitif et n’ont pas accès à la civilisation.


                            • pemile pemile 14 juin 2016 12:49

                              @Werner Laferier "c’est la liberté pour une société d’investir ou elle veut, le temps qu’elle veut, pour produire ce qu’elle veut, en s’approvisionnant et en vendant ou elle veut, en ayant à supporter le moins de contrainte possible en matière de droit du travail, de conventions sociales et de salaires."

                              Et une petite gâterie tous les soirs pour mieux dormir ?


                            • pantouflard (---.---.140.50) 14 juin 2016 13:15

                              @Werner Laferier

                              Merci d’arrêter de parler de ce que vous ne connaissez pas.

                            • Allexandre 14 juin 2016 18:56

                              @Werner Laferier
                              Vous écrivez connerie sur connerie. J’espère qu’un jour, l’idolâtrie que vous semblez avoir pour les Etats-Unis vous renverra le boomerang tellement fort que vous en serez KO !!



                              • agent ananas agent ananas 14 juin 2016 18:47

                                Pour compléter à propos du hoax des exactions massives de Kaddhafi contre la population de Benghazi, voir l’excellente interview de Julien Teil de Slimane Bouchiguir dont ce dernier était à l’origine de cette rumeur. Piégé, il avoue qu’il n’y avait pas de preuves...
                                Quant au R2P, il est bon de rappeler qu’une mission d’ingérence est contraire aux objectifs fondamentaux de l’ONU : Respect de la souveraineté des États.


                                • Alainet Alainet 15 juin 2016 00:19

                                  - En me promenant sur la Toile ; je suis tombé sur des articles peu médiatisés mais détonants de Thierry Messan, sur les luttes intestines factieuses et le byzantinisme qui règne au sein de l’Administration Obama :
                                  - La politique étrangère US est aujourd’hui souvent contradictoire, comme on le voit en Syrie où les troupes formées par le Pentagone se battent contre celles formées par la CIA. Pourtant elle est parfaitement cohérente sur deux points : diviser l’Europe entre d’un côté l’Union européenne et de l’autre la Russie ; et diviser l’Extrême-Orient entre d’un côté l’ASEAN et de l’autre la Chine.
                                  http://www.voltairenet.org/article191657.html
                                  Je cite 1 autre article : L’Etat-Major US dénonce l’influence des « faucons libéraux » sur la Maison-Blanche, car ils ne voulaient pas être pris pour des néo-conservateurs : Lorsque les faucons libéraux, autour d’Hillary Clinton, de Jeffrey Feltman et de David Petraeus —un général de salon passé dans le civil—, sabotèrent l’accord que la Maison-Blanche venait de négocier avec le Kremlin et relancèrent la guerre en Syrie, en juillet 2012, Barack Obama ne réagit pas. La campagne électorale présidentielle battait son plein aux États-Unis et il ne pouvait pas se permettre de laisser apparaître au grand jour le désordre qui régnait au sein de son équipe. Il tendit donc un piège au général Petraeus qu’il fit arrêter, menottes au poignet, au lendemain de sa réélection, puis remercia Hillary Clinton et la remplaça par John Kerry.Tout 1 histoire !
                                  http://www.voltairenet.org/article189738.html
                                  - Voici maintenant ; la face cachée de l’Administration d’Obama : Après avoir éliminé le clan Petraeus-Clinton qui sabotait ses efforts ; le président recrute Feltman et Power qui font que leurs manigancer.
                                   Les professeurs Samatha Power et Cass Sunstein forment un couple ambitieux dans lequel chaque partenaire tient magistralement le discours diamétralement opposé. Cependant, tous deux se retrouvent pour défendre l’« Empire américain » contre les citoyens et contre les Peuples.
                                   Pour Samantha Power, c’est au nom des « Droits de l’homme » que tout est permis pour les États-Unis. Tandis que pour Cass Sunstein, c’est au nom de la « Liberté » que l’État peut se permettre de tout faire. L’important est que le discours masque la réalité.
                                   L’ambassadrice Samantha Power soutient aujourd’hui le clan Clinton-Feltman-Petraeus-Allen pour lutter contre la Russie, l’Iran et la Syrie. Tandis que le professeur Cass Sunstein théorise une forme de dictature douce. Il a convaincu le président Obama de manipuler les opinions des gens en censurant ou discréditant l’opposition, et de manipuler leurs comportements en agissant sur leur environnement social.
                                  http://www.voltairenet.org/article189204.html


                                  • EL Yagoubi M’hamed (---.---.181.16) 15 juin 2016 03:11

                                    Une analyse et une approche de qualité. La pertinence est de taille XXXL. Bravo !


                                    • Alainet Alainet 15 juin 2016 08:34

                                      - Attendez la suite.. car c’est loin d’être fini en ce qui concerne ces « faucons libéraux » qui s’apprêtent à conquérir la Maison-Blanche ?!
                                      1) Le secrétaire à la Défense, Ashton Carter, devra prochainement décider s’il dégrade ou non le général à quatre étoiles David Petraeus. Ce dernier, qui avait été arrêté menottes au poignet alors qu’il dirigeait la CIA, a plaidé coupable d’avoir transmis des informations classifiées à sa maitresse et biographe, Paula Broadwell. Échappant à une peine de prison, il avait été condamné à 100 000 dollars d’amende... le secrétaire à la Défense pourrait ainsi sanctionner les complots ourdis par David Petraeus pour le compte du fonds d’investissement KKR. Petraeus, qui fut l’un des créateurs de l’Émirat islamique en Irak (futur Daesh), n’a cessé d’organiser le soutien de multinationales et d’États à l’organisation terroriste, sabotant ainsi la politique de la Maison-Blanche.
                                       http://www.voltairenet.org/article190005.html
                                      David Petraeus avec son protecteur, Henry Kravis, le milliardaire-fondateur de KKR est un donateur obligé de la vie politique US et un membre du Groupe de Bilderberg, le réseau d’influence de l’Otan.
                                      2) En ce qui concerne Hillary ; Concussion et recel. La Fondation Clinton et Mme Clinton est dans le collimateur de la Justice ; mais par l’intervention d’Obama ; la Maison-Blanche essaierait de reporter cette affaire après les élections.. face à la concurrence de Trump qui pourrait en faire ses choux gras !
                                       Les faits et leur gravité étant établis par le FBI, le département d’État, et un juge fédéral, Hillary Clinton aurait dû être arrêtée...
                                      http://www.voltairenet.org/article192235.html


                                      • Tzecoatl Gandalf 15 juin 2016 15:13

                                        Un coup de téléphone sur Al Jazira ?


                                        Quid du scenario fort semblable dans le livre blanc de 2008 ?
                                        Quid des services secrets en Lybie des mois auparavant, qui considéraient l’aval onusien comme une formalité, un bout de papier ?


                                        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 16 juin 2016 04:30

                                          Excellent article merci.
                                           
                                          C’est réjouissant de voir que ce type d’information circule au-delà des cercles complotistes.
                                          C’est pas trop tôt !
                                           
                                          Quoi qu’il en soit, on ne saurait vous tenir rigueur de vouloir montrer « patte blanche » en citant des références peu suspectes. C’est important pour pouvoir être entendu et il importe qu’un discours tel que le votre puisse être entendu.
                                           
                                          Mais je continue pour ma part à m’informer auprès de sources taxées de complotisme car, comme nous le savons tous (et vous le premier vu ce que vous écrivez), les complots sont omniprésents. smiley

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