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Accueil du site > Actualités > International > Jeu de poker menteur à Bogotà

Jeu de poker menteur à Bogotà

Contrairement à ce que le silence de nos médias laisse entendre, l’opération Emanuel n’est en rien terminée. Comment la déclaration d’Alvaro Uribe peut-elle être ressentie par les familles, et comment elle peut changer la donne.

La décence à l’égard de toutes les familles de tous les prisonniers politiques, ou de tous les "otages" du monde (le terme fluctue selon qu’on se trouve, ou non, du bon ou du mauvais côté de la barrière) m’aurait incité observer le silence à propos de l’opération "Emanuel" avortée ces derniers jours en Colombie.

Mais après l’insoutenable feuilleton que nous ont fait vivre les autorités vénézuélienne et colombienne, et les déclarations ahurissantes du président colombien, on est en droit se poser quelques questions.

Le président de ce beau pays démocratique qu’est la Colombie nous apprend que le fils de Clara Rojas né en captivité, selon les services de renseignement de son pays, aurait été recueilli en juillet 2007, par un orphelinat de Bogotà.
D’où une question simple : Mais que ne le disait-il il y a encore trois jours, alors que la grand-mère du petit se faisait une joie de connaître enfin son petit-fils ?

Posons la question au niveau humain, ce que ne fait visiblement pas Uribe : comment cette dame âgée, mère de Clara Rojas, peut-elle accueillir cette nouvelle ? Avec joie ou avec inquiétude ? Car s’il n’y plus d’enfant en jeu, le ressort émotionnel corrélé à cette affaire en est d’autant amoindri et réexpose à nouveau tous les otages à des interventions musclées, préconisées par Bogotà...

Avec les nerfs de qui le président colombien joue-t-il, et se rend-il compte de la souffrance des familles qui attendent ?
Cette révélation, s’il en est, signe à elle seule la mauvaise foi et même l’innocence (si je puis dire) de Alvaro Uribe ; ça sent la désinformation à plein nez.

A en croire Mélanie Betancourt elle-même dans ses récentes déclarations au JT de France 2, la Colombie ne sort pas grandie de toute cette affaire où, faut-il le rappeler, pour la première fois, les Farc proposaient un geste sans contrepartie, mais laissaient Uribe bien seul à détenir l’avenir des négociations.

Ce rôle, Alvaro Uribe n’en veut pas. Son voisin Hugo Chavez ne parle que de cela lorsqu’il explique en quoi les autorités colombiennes dynamitent le processus de libération en cours ("dinamitan el proceso de liberación de los retenidos").

A cette occasion comme dans d’autres, tout ce qui pourra écarter Uribe sera l’option des Farc. Si une libération s’était produite, le monde entier aurait eu les yeux rivés sur Chavez, de qui les Farc ne sont pas hostiles idéologiquement, et si elle échoue, le monde entier les aura sur le président colombien, destiné au mauvais rôle, car seul capable de gracier les quelque 500 prisonniers politiques qui moisissent dans ses geôles, ce dont personne ou presque ne parle jamais.

Contrairement à ce que laissent entendre nos médias, l’opération n’est en rien terminée. Le président Chavez vient d’obtenir que des expertises ADN soient pratiquées sous l’égide du ministre de la Recherche Héctor Navarro (Cuerpo de Investigaciones Científicas Penales y Criminalísticas) à Caracas de façon à identifier clairement l’enfant.

Nous ne saurons rien de ce qui se passait entre le 28 décembre et le 1er janvier au-dessus du ciel colombien, des avions drones de l’armée américaine le survolaient-ils ? L’armée colombienne était-elle prête à sauter sur les soldats des Farc aussitôt les trois otages rendus ? Quelles conditions de sécurité exigeaient les ravisseurs ? De leur côté, Les Farc parlent d’opérations militaires (los intentos operativos militares desplegados en la zona nos impiden por ahora entregar a usted a Clara Rojas, Emanuel y a la ex representante Consuelo González como era nuestro deseo”), selon l’agence de presse vénézuélienne.

Le Venezuela et la Colombie, s’ils ne sont pas en guerre, sont deux pays ennemis. Aurait-on vu hier l’Allemagne accepter que la Résistance française négocie grâce à de Gaulle le retour au pays des malgré-nous ? Improbable. Quel autre rôle peut donc jouer la Colombie qui s’oppose depuis 1948 aux tentatives de création d’une République autonome au sud-est du pays ?

http://www.aporrea.org/
L’AFP du Venezuela http://www.abn.info.ve/

Sur les Farc
(« Fuerzas armadas revolucionarias de Colombia - Ejército del Pueblo »)

"Les Farc se définissent comme un groupe politico-militaire marxiste-léniniste d’inspiration bolivarienne. Ils déclarent représenter les pauvres du monde rural contre les classes riches de la Colombie et s’opposent à l’influence des États-Unis en Colombie, à la privatisation de l’exploitation des ressources naturelles, aux multinationales et aux groupes paramilitaires d’extrême droite. Ils se financent à l’aide d’une multitude d’activités incluant la prise d’otages (1 600 estimés), l’extorsion, le détournement et la participation directe ou indirecte au marché de la drogue. Cette drogue est en partie vendue aux États-Unis", selon l’article de Wikipedia qui leur est consacré.

On comprend que ce groupe communiste armé ne veuille discuter que par l’entremise conciliatrice de Hugo Chavez.
Ce que le traitement de l’information ici en Europe n’autorise jamais c’est la compréhension de la complexité historique et politique de la situation des otages d’aujourd’hui dont Ingrid Betancourt, leur carte maîtresse.

Les Farc demandent régulièrement la démilitarisation de deux zones afin d’échanger leurs 56 otages politiques contre 500 de leurs guerilleros emprisonnés dans les prisons d’État.

Le site des Farc : www.farcep.org (difficile d’accès)


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34 réactions à cet article    


  • morice morice 2 janvier 2008 09:46

    A constater qu’ici même, un lourd silence se fait... du côté présidentiel, qui a eu le temps de s’apercevoir dans quel bourbier il s’était mis les pieds en claironnant un peu rapidement qu’il raménerait Bettancourt en France. Avec Uribe et Chavez sur le même coup, ça paraît désormais impossible, tant l’un tient à tirer la couverture de l’autre. On a fait fort peu de cas en effet dans la presse où à la télévision du respect des personnes dans cette histoire. Uribe a enfin montré son vrai visage, c’est tout ce qu’on retient pour l’instant, malheureusement.


    • tvargentine.com lerma 2 janvier 2008 10:04

      La Colombie reste comme une relique de la guerre froide.

      Alvaro Uribe est un homme d’extrème droite qui à l’image des milices qui auront assassiné tout les opposants qui pensaient à gauche.

      Dans ce pays il n’y a que des extrèmes et il est temps que la France fasse pression sur les Etats Unis pour obliger Alvaro Uribe à permettre l’ouverture de négociation de paix dans ce pays en guerre depuis 40 ans et qui est livré à la cocaine et ses trafiquants.


      • maxim maxim 2 janvier 2008 10:24

        fallait il faire vraiment confiance aux Farc ,sachant qu’ils risquent de dévoiler leur cachette si ils bougent ...

        les satellites espions doivent attendre le moindre mouvement anormal dans cette jungle immense ,pour détecter l’endroit où ils se camouflent ....

        et l’armée doit guetter l’info avec impatience .....

        ou alors ,le président Colombien ne se livre t’il pas à un double jeu ????

        est il déjà seulement maitre chez lui ????

        est ce quelqu’un est réellement capable de dire ce qui se passe vraiment ,et qui est qui et qui fait quoi ????


        • morice morice 2 janvier 2008 10:42

          Maxim réfléchissez un peu : si satellite il y a, et c’est le cas, à votre avis il est de quelle nationalité ? Les deux (Chavez via un bon vieux Cosmos) ! Il semble que le pays soit l’enjeu d’une circulation aérienne intense, avec parfois quelques ratés il est vrai... http://www.narconews.com/Issue48/article2919.html


          • alberto alberto 2 janvier 2008 10:48

            S’il fallait une preuve supplémentaire de l’état d’abjection morale de ce personnage, les récentes reptations politiciennes du président colombien devraient suffire !

            Ce pays exangue après plus de quarante ans de corruption, trafics en tout genre, violences, meutres...a aujourd’hui besoin de reprendre souffle, de dialogue et de réconciliation : il est évident que ça ne passera pas par un Uribe !

            La cocaïne de droite protégée par Uribe et ses paramilitaires, n’est pas moins nocive que celle de gauche trafiquée par les FARC : bizarre que les américains, qui parait-il soutiennent Uribe ne s’en soient pas apperçus ?


            • morice morice 2 janvier 2008 11:21

              Alberto : si vous regardez mon lien, vous vous apercevrez que les USA y participent, au trafic : les plus grosses rentrées d’argent de la CIA en proviennent depuis toujours... regardez la circulation des fameux Gulfstream de Guantanamo : ils ne baladent pas que des hommes en orange ! Le golfe du mexique les intéresse fortement...on a déjà ici même montré l’implication des gens de Blackwater ou d’autres officines de mercenaires US dans cette intense circulation. Mettre le pied en Colombie, c’est marcher sur une chasse gardée américaine...et c’est bien pour ça que Chavez a emboîté le pas... pas nécessairement pour sauver des otages...les Farc font le même trafic, ça nul ne le conteste.


              • ZEN ZEN 2 janvier 2008 13:19

                @Morice et Maxim

                Ce que dit Morice est tout à fait conu par une frange journalistique aux USA, mais qui a toutes les peines à se faire entendre. L’un a même eu de gros ennuis (licenciement):Michael Levine, qui, avant d’être journaliste a travaillé à l’office de répression du trafic des stup.

                Il donne son témoignage dans « Black List »(10/18), où s’expriment plusieurs journalistes us, qui voulaient simplement leur travail et ont parfois connu les pires problèmes. IL y a des choses qui ne se disent pas...


              • ZEN ZEN 2 janvier 2008 13:21

                On peut trouver plus de détails ici :

                http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=12341


              • alberto alberto 2 janvier 2008 14:19

                @ Morice et Zen : bien d’accord avec vous sur la participation de certaines nébuleuses gouvernementales US au trafic de cocaïne issue de Colombie. Entre coups tordus, pièges à détentes multiples, et utilisation d’agents retournés, on pourrait en venir à soupçonner le Dalaï Lama lui-même !

                Bien à vous et bonne année.


              • maxim maxim 2 janvier 2008 12:20

                Morice,j’ai parcouru votre lien ...

                bien sûr que c’est un panier de crabes Américano trafico avec un zeste de CIA ,d’influence de cartel de la drogue ,et de magouilles politico financières ,et personne n’est encouragé à aller fourrer son nez là dedans ....

                l’Amérique Latine a toujours été une chasse gardée de tous les services secrets ,aussi bien communistes que USA ,d’ailleurs comme le continent Africain .....

                il y a tellement d’intérêts qui nous échappent !!!!!

                on ne sait pas le quart du centième de ce qui se passe dans ces mondes parallèles !


                • Adri (---.---.213.198) 2 janvier 2008 12:38

                  Je n’arrive pas à Comprendre pourquoi l’image du president Colombien est si mauvaise dans le monde sachant qu’elle est si bonne dans le pays.(reelu dès le premier tour). C’est parce que Melanie Betancourt a toujours dit ça ? C’est vraiment n’importe quoi. Il ne faut pas oublier que las Farc ce sont des terroristes, c’est pourquoi, il est difficile de croire que ce qu’ils allaient faire était un geste humanitaire, ça aussi, c’est vraiment n’importe quoi. Je trouve très courageux Uribe qui ne veut pas des negociations avec eux. on ne peut negocier avec des terroristes.


                  • Ben Ouar y Villón Brisefer 2 janvier 2008 13:12

                    Comment se fait il que G.W Bush ait une si mauvaise image dans le monde entier alors qu’il a été réelu ? à cet égard lire le récent article dAgoravox http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=33140.

                    D’accord avec vous sur le fait que la violence n’est JAMAIS une solution.

                    Mais à qui appartient-il de déclarer qui est un « terroriste » et qui ne l’est pas ? à vous-même ? à M. Bush et son administration ? à l’Union Européenne ? Il suffirait d’un bout de papier et déclarer l’organisation de M. Besancenot « organisation terroriste » demain pour qu’il y ait des sanctions contre elle, des emprisonnements politiques, et par conséquent qu’elle prenne les armes au lieu de s’exprimer librement.

                    En un mot, ne croyez-vous pas que ce regard, ou ce procès, cette qualification, jetés sur une organisation ne peut avoir comme effet que la radicaliser un peu plus encore ?

                    Informez-vous sur la société colombienne si vous ne comprenez pas pourquoi Uribe a si mauvaise presse et observez, comme je le fais, sans a priori.


                  • Lambert85 Lambert85 3 janvier 2008 08:51

                    Qui est terroriste ? Ceux qui détiennent le millier d’otages innocents pardi (et qui se financent par les rapts et la drogue) ! Il faut être vraiment tordu pour avoir plus pitié des guérilleros enfermés que des otages innocents qui croupissent dans la jungle ! Echanger une femme et son fils né d’une liaison avec un guérillero, c’est limite du foutage de gueule mais en tout cas de la propagande pour les gogos. La contrepartie « 56 otages innocents contre 500 guerilleros emprisonnés » était déjà inique.


                  • Lambert85 Lambert85 3 janvier 2008 08:55

                    Eh oui, il est toujours plus facile de critiquer un président élu que des preneurs d’otages-traficants de drogue qui bénéficient de l’auréole marxiste !


                  • bernard29 candidat 007 2 janvier 2008 14:44

                    En tout cas Chavez et Les Farcs sont en train de démontrer que la prise d’otages est une opération légitime et normale dans un combat qu’ils disent « politique ». Et ce n’est pas du tout à leur honneur. C’est même leur déshonneur. Il s’agit d’une regression et d’une dérive fondamentales.


                    • Alin Tranca 2 janvier 2008 15:39

                      Moi qui croyais qu’il n’y a que des sauvages de droite qui écrivent ici, je suis agréablement surpris par la qualité des écrits de M. Brisefer :)

                      Pour compléter vos dire, ce qui me choque c’est que l’enfant semble être à Bogota depuis juillet 2006, et non 2007 comme vous le dites. Alors que les grands parents du petit Emmanuel ont déjà lancé une grande campagne médiatisée avec le slogan « Libérez Emmanuel », les autorités colombiennes n’ont rien dit aux grand-parents sur la présence du petit à Bogota.

                      De cela, je ne peux tirer qu’une conclusion évidente : cela semble être un coup monté par Uribe pour discréditer les Farc et implicitement Chavez. Je ne pense pas que le gamin se trouve à Bogota. Ou s’il se trouve déjà, c’est que les trois otages ont déjà été capturés par l’armée colombienne.

                      Je ne m’étonne pas de ne voir aucun journal de la presse marchande s’en prendre à Uribe, pourtant il y aurait beaucoup de choses à critiquer. Mais il faut dire que c’est plus facile de critiquer Chavez en mentant, désinformant et en étant simpliste que de critiquer Uribe en analysant, en disant la vérité et en étant un peu plus complexe...


                      • Alin Tranca 2 janvier 2008 15:50

                        Je suis d’accord avec vous : on ne peut pas négocier avec des terroristes !

                        C’est pour cela que je propose qu’on ne négocie rien avec Uribe, Bush et l’UE. Ecrasons-les, attaquons !

                        Nous allons vaincre le terrorisme, vous allez voir :)


                        • bernard29 candidat 007 2 janvier 2008 19:26

                          aux dernières nouvelles !!! ; Chavez est en train de manger son chapeau !!! RTL INFOS de 19 heures. Il se rendrait compte qu’il s’est fait berné par les Farcs et se rapproche d’Uribe.

                          Il va y avoir des contorsions geo-pathétiques, dans notre trés chère « extrême-gauche sarkosiste ».


                        • Alin Tranca 2 janvier 2008 21:34

                          Svp, candidat007, ne nous citez pas RTL comme source d’infos smiley Un peu de sérieux, quand même ! :)

                          Le jour où Chavez va se rapprocher d’Uribe, c’est quand Uribe s’inscrira dans le Parti Communiste Chinois.

                          Jusque là, Uribe reste un terroriste.


                        • Kormin Kormin 3 janvier 2008 00:54

                          Oui, contrairement aux FARCs, qui ne sont que des pauvres petites victimes de l’impérialisme américain.

                          On entendra de tout décidément ici


                        • Kormin Kormin 2 janvier 2008 20:09

                          « car seul capable de gracier les quelque 500 prisonniers politiques »

                          Petit rappel : éviter de parler de « prisonners politiques » en Colombie, sinon, c’est l’exclusion sociale assurées.

                          La-bas, c’est des « terroristes », mafieux et narco-trafiquants qui plus est !

                          Pas facile de se mettre ça dans la tête pour des petits français qu’on jamais parlé à des colombiens de leur vie, mais comme me le disais un colombien :

                          — -« Je suis colombien et je suis hereux de l’être, je crois la France est un joli pays mais on ne peut rien dire si on n’a pas vecu ces situations... si vous ne les avez pas vecu hereusment et si vous ne savez rien de nous je prefere vous ne disez rien les choses sont trop pires que comme vous les ecrivez »---


                          • Jacinto Lopera 2 janvier 2008 20:18

                            Brisefer dit : ...le fils de Clara Rojas né en captivité, selon les services de renseignement de son pays, aurait été recueilli en juillet 2007, par un orphelinat de Bogotà.

                            Faux, l’enfant a éte placé dans ICBF, la Dase en 2005, non pas à Bogota mais a San Jose del Guaviare. Depuis quelques jour son soit disant pere voulait le recuperer, après il a reconu qu’il n’etait pas son pere. De aqui las SOSPECHAS. Vous le français vous croyez que vous pouvez nousfaire la moral, mais vous oubliez votre passe sanglant en Algerie, au Vietnam, demandez pardon par vos crimes et apres on en parle


                            • (---.---.38.80) 2 janvier 2008 20:27

                              LIBERATION.FR : mercredi 2 janvier 2008

                              Colombie, juin 2005. À San Jose del Guaviare, zone d’influence des Farcs, Un homme du nom de José Gomez remet à l’Institut Colombien du Bien-être Familiale (ICBF) un enfant âgé de huit mois dont les parents auraient été assassinés, et dont il prétend être le grand-oncle. Le bébé répond au nom de Juan David Gomez Tapiero, et est aujourd’hui au centre de toutes les attentions. Selon le gouvernement colombien, cet enfant et Emmanuel, le fils de Clara Rojas, pourrait bien n’être qu’une seule et même personne.

                              Après cette révélation d’Alvaro Uribe, la presse colombienne amasse et compare les éléments qui étayeraient ou réfuteraient l’hypothèse du président colombien. C’est le quotidien El tiempo qui ouvre le bal en publiant les déclarations de José Gomez aux enquêteurs colombiens de la Fiscalia, mardi dernier. L’homme qui a remis l’enfant aux services sociaux colombiens avoue n’avoir aucun lien de parenté avec lui, ajoutant même qu’il serait « un enfant des Farc ». Il avait auparavant essayé de récupérer l’enfant aux services sociaux affirmant cette fois ci être le père.

                              Deuxième témoignage, exploité par El Espectador : celui de Jhon Franck Pinchao. Ce lieutenant qui s’est évadé de la jungle colombienne était retenu captif avec Ingrid Betancourt et Clara Rojas. Certains éléments de la description qu’il fait d’Emmanuel coïncident avec quelques caractéristiques du petit Juan David. Selon Pinchao, Emmanuel souffre d’une lésion au bras - qui résulterait d’une fracture mal soignée - et présente des signes de maltraitance. Juan David aussi.

                              Après la liste d’éléments concordant à propos des enfants, les journaux colombiens se focalisent sur une question : Pourquoi cette déclaration d’Uribe intervient seulement maintenant ? Ultime carte contre le président vénézuélien Hugo Chavez, volonté de placer la guérilla en porte-à-faux, tout est évoqué. La mère de Clara Rojas, qui pourrait être la grand-mère, s’exprime dans El Nuevo Siglo. Elle explique qu’elle a accueilli la nouvelle « dans la surprise et dans la douleur ». Et ajoute que « la déclaration d’Alvaro Uribe l’a remplie d’espoir », bien qu’elle « n’ait jamais été informée de quoique ce soit auparavant ».

                              L’histoire d’Emmanuel, qui s’est transformée, en véritable affaire d’Etat en Colombie ne sera réglée que dans une quinzaine de jours lorsque les tests pratiquées sur l’enfant et la mère de Clara Rojas livrevront leur réponse. Car comme titre aujourd’hui le quotidien El Colombiano de Medellin : « Seuls les tests ADN détiennent la réponse ».


                              • 2 janvier 2008 20:29

                                LIBERATION.FR : mercredi 2 janvier 2008

                                Colombie, juin 2005. À San Jose del Guaviare, zone d’influence des Farcs, Un homme du nom de José Gomez remet à l’Institut Colombien du Bien-être Familiale (ICBF) un enfant âgé de huit mois dont les parents auraient été assassinés, et dont il prétend être le grand-oncle. Le bébé répond au nom de Juan David Gomez Tapiero, et est aujourd’hui au centre de toutes les attentions. Selon le gouvernement colombien, cet enfant et Emmanuel, le fils de Clara Rojas, pourrait bien n’être qu’une seule et même personne.

                                Après cette révélation d’Alvaro Uribe, la presse colombienne amasse et compare les éléments qui étayeraient ou réfuteraient l’hypothèse du président colombien. C’est le quotidien El tiempo qui ouvre le bal en publiant les déclarations de José Gomez aux enquêteurs colombiens de la Fiscalia, mardi dernier. L’homme qui a remis l’enfant aux services sociaux colombiens avoue n’avoir aucun lien de parenté avec lui, ajoutant même qu’il serait « un enfant des Farc ». Il avait auparavant essayé de récupérer l’enfant aux services sociaux affirmant cette fois ci être le père.

                                Deuxième témoignage, exploité par El Espectador : celui de Jhon Franck Pinchao. Ce lieutenant qui s’est évadé de la jungle colombienne était retenu captif avec Ingrid Betancourt et Clara Rojas. Certains éléments de la description qu’il fait d’Emmanuel coïncident avec quelques caractéristiques du petit Juan David. Selon Pinchao, Emmanuel souffre d’une lésion au bras - qui résulterait d’une fracture mal soignée - et présente des signes de maltraitance. Juan David aussi.

                                Après la liste d’éléments concordant à propos des enfants, les journaux colombiens se focalisent sur une question : Pourquoi cette déclaration d’Uribe intervient seulement maintenant ? Ultime carte contre le président vénézuélien Hugo Chavez, volonté de placer la guérilla en porte-à-faux, tout est évoqué. La mère de Clara Rojas, qui pourrait être la grand-mère, s’exprime dans El Nuevo Siglo. Elle explique qu’elle a accueilli la nouvelle « dans la surprise et dans la douleur ». Et ajoute que « la déclaration d’Alvaro Uribe l’a remplie d’espoir », bien qu’elle « n’ait jamais été informée de quoique ce soit auparavant ».

                                L’histoire d’Emmanuel, qui s’est transformée, en véritable affaire d’Etat en Colombie ne sera réglée que dans une quinzaine de jours lorsque les tests pratiquées sur l’enfant et la mère de Clara Rojas livrevront leur réponse. Car comme titre aujourd’hui le quotidien El Colombiano de Medellin : « Seuls les tests ADN détiennent la réponse ».


                                • Lil_Pims 2 janvier 2008 21:16

                                  Ce que peu de gens semblent comprendre ici, c’est qu’il n’est pas dans l’interet du president Colombien que les negociations aboutissent a une entente et a la liberations des otages respectifs. Uribe est un fanatique anti-farc alimente et promut par les States qui pratique une politique du « tout sauf un gouvernement non soumis ou neo-communiste ». Si les FARCS repoussent a chaque fois les propositions du gvt colombien c’est pour la simple et bonne raison qu’ils savent que ce meme gnt en profitera pour lancer des missions para-militaire et faire le maximum de victimes dans leurs rangs et parmis les milliers d’otages.

                                  Enfin... tant que le « monde libre » continuera de croire que le grand mechant de l’histoire est au Venezuela, nous ne sommes pas pret de revoir Ingrid et les autres.


                                  • Kormin Kormin 2 janvier 2008 23:27

                                    *sigh*

                                    Rappel :

                                    4 plan de paix ont tenté d’être mis sur place

                                    82-85 : échec suite à l’attaque d’un commando du M-19 sur la cours suprème du paix, 11 magistrats tués

                                    86-90 : échec suite à une ambusquade des FARCs qui tuent 26 soldats

                                    90-92 : échec suite à l’enlèvement et au meutre d’un ex-membre du cabinet par les FARCs

                                    98-00 : échec suite au kidnapping d’un membre du Sénat par les FARCs

                                    Sous la présidence d’Uribe, la sécurité s’est considérablement amélioré : le taux d’homicide est passé de 65 (le plus haut au monde) en 2002 à 39.3, derrière le Vénézuéla. En 2004 a été mise en place la police dans chaque municipalité, une première depuis des décennies. Le taux de chomage est passé de 2002 à 2006 de 15 à 11%. L’économie et les investissement étrangers, comme le tourisme, ont repris grace à la chute de l’insécurité.

                                    Donc même pour un « fanatique anti-FARCs » (ce qui peut se comprendre au vu de son passé, son père a été tué par les FARCs), il se débrouille plutot très bien pour son pays, et les colombiens, en le réélisant à plus de 60% des voix au premier tour d’une élection qualifié de transparente par l’OAS, ne s’y sont pas trompé !


                                  • Lambert85 Lambert85 3 janvier 2008 08:56

                                    Eh oui, il est toujours plus facile de critiquer un président élu que des preneurs d’otages-traficants de drogue qui bénéficient de l’auréole marxiste !


                                  • phiconvers phiconvers 4 janvier 2008 20:40

                                    Cet article est invraisemblable et même scandaleux. Il ne s’agit en fait que d’une apologie maladroite d’un groupe terroriste et d’une manifestation de sectarisme des plus classiques à l’encontre du courageux président que les Colombiens se sont donnés, deux fois de suite. Il y a là un mélange mal digéré de vulgate du Monde diplo et d’arrogance française. Brisefer n’a sans doute jamais mis les pieds en Colombie, mais il est convaincu de détenir la vérité, qu’il a lue dans des torchons d’extrême-gauche... A la lumière des dernières évolutions de ce triste dossier des otages, il apparaît qu’Uribe a été mis au courant il y a quelques jours de la situation réelle du petit Emmanuel, que les FARC prétendaient libérer après l’avoir torturé puis confié à un bonhomme qui a eu l’heureuse initiative de le confier aux services sociaux. Je saisis mal qu’Agoravox offre une tribune à un militant si mal renseigné et/ou complètement atteint du syndrome de Stockholm ou de la mauvaise foi communiste légendaire...


                                    • (---.---.54.137) 5 janvier 2008 23:20

                                      Je comprends que vous ayez du mal à admettre qu’on ne soit pas d’accord avec vous. J’intègre pafaitement qu’on ne soit pas comme moi, un socialiste, et qu’on préfère un Uribe à un Chavez. Cependant votre commentaire inutilement agressif me fait des procès d’intention et se trompe. J’ai connu la dictature militaire (de droite) en Argentine, même si j’étais bien jeune.

                                      D’où tenez-vous que l’enfant ait pu être « torturé » par les FARC ? Ne croyez-vous pas qu’ils aient été plutôt « humains » (si on peut employer cette expression) pour l’avoir sorti de la jungle ? Sa mère,elle, avait refusé d’être libérée dès l’enlèvement de sa collègue Betancourt. Je n’excuse pas les FARC et je ne fais pas l’apologie de la violence. C’est extrêment condmanable de faire souffrir des gens par la privation de leur liberté. La prison n’a pas été inventée par les FARC.

                                      D’ailleurs, N’est-ce pas URIBE qui s’est comporté comme un malpropre avec la famille du petit pour n’avoir dévoilé son existence et sa présence près de Bogotà qu’une fois l’opération qui portait son nom a échouée ?

                                      C’est tellement énorme qu’en Amérique du Sud, on ne parle que de ça, ne vous en déplaise cher monsieur de la droite molle.


                                    • Ben Ouar y Villón 5 janvier 2008 23:22

                                      Je comprends que vous ayez du mal à admettre qu’on ne soit pas d’accord avec vous. J’intègre pafaitement qu’on ne soit pas comme moi, un socialiste, et qu’on préfère un Uribe à un Chavez. Cependant votre commentaire inutilement agressif me fait des procès d’intention et se trompe. J’ai connu la dictature militaire (de droite) en Argentine, même si j’étais bien jeune.

                                      D’où tenez-vous que l’enfant ait pu être « torturé » par les FARC ? Ne croyez-vous pas qu’ils aient été plutôt « humains » (si on peut employer cette expression) pour l’avoir sorti de la jungle ? Sa mère,elle, avait refusé d’être libérée dès l’enlèvement de sa collègue Betancourt. Je n’excuse pas les FARC et je ne fais pas l’apologie de la violence. C’est extrêment condmanable de faire souffrir des gens par la privation de leur liberté. La prison n’a pas été inventée par les FARC.

                                      D’ailleurs, N’est-ce pas URIBE qui s’est comporté comme un malpropre avec la famille du petit pour n’avoir dévoilé son existence et sa présence près de Bogotà qu’une fois l’opération qui portait son nom a échouée ?

                                      C’est tellement énorme qu’en Amérique du Sud, on ne parle que de ça, ne vous en déplaise cher monsieur de la droite molle.


                                    • phiconvers (---.---.233.155) 6 janvier 2008 11:11

                                      Je répète que vous êtes de mauvaise foi ou mal informé, ou les deux.

                                      Selon toute vraisemblance, l’information recueillie par Uribe sur l’enfant, non pas libéré par les FARC mais arraché à sa mère et à son père parce que le bambin gênait ses ravisseurs, l’a été fin décembre, quand le type qui en avait la charge, forcé de le rendre aux FARC, est allé tenter de le récupérer et s’est vu contraint de vider son sac aux autorités.

                                      Vous avez vécu en Argentine sous la dictature militaire, et alors ? Quel est le rapport ?

                                      Une nouvelle fois, votre article est une insulte aux otages, à la vérité et au peuple colombien qui déteste les FARC et aspire à la paix (mais pas à la paix rouge des FARC...), seule capable de permettre un traitement complet de tous les autres problèmes de la Colombie.

                                      Droite molle ? Ah bon...


                                      • César Botero 13 janvier 2008 08:36

                                         

                                        Brisefer ? On le voit venir de si loin qu’on est attendri de le voir arriver.

                                        L’article de Brisfer et les commentaires de quelques lecteurs sont révélateurs de la légèreté et/ou la mauvaise foi de certains quand ils analysent et jugent les problèmes qui affectent la Colombie et en particulier le problème des Farc (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie). 

                                        Je n’ai pas l’intention et encore moins l’envie de défendre le président colombien. Uribe n’est pas un président immaculé et j’ai beaucoup des critiques à lui à faire. Néanmoins, il est inadmissible que Brisefer fasse des Farc une victime malheureuse de tous les présidents colombiens, pour nous inciter à nous montrer plus compréhensifs à leur égard. 

                                        Comment peut-on affirmer que les Farc sont une organisation politique et ses 500 membres en prison des prisonniers politiques ? Une organisation qui pratique à grande échelle la prise d’otages, l’extorsion, le trafique de drogue, les attentas à la bombe, l’assassinat des gens innocents et autres crimes, peut-elle revendiquer le statut d’opposant politique armé ou guérilla par le simple fait qu’ils déclarent défendre le peuple colombien ? Si les Farc se limitaient à combattre l’armée et la police colombiennes au nom de ses objectifs politiques et  dans les cadres de règles prévues dans les conflits armés, on pourrait défendre la légitimité de son action même en étant en désaccord avec la lutte armée. Les revendications politiques des Farc et les allusions au marxisme ne sont qu’un masque. Les Farc sont très loin d’être ce qui fut la guerrilla cubaine malgré les critiques que l’on puisse faire à celle-ci. Tiro Fijo Marulanda n’est pas Fidel Castro, el Mono Jojoy n’est pas Che Guevara, Raul Reyes n’est pas Camilo Cienfuegos…et Chavez n’est pas Simon Bolivar. 

                                        De toute évidence Brisefer veut modifier une réalité pour mieux la faire correspondre à ses préférences politiques et idéologiques. Ses critères et sa logique sont bizarres et incompréhensibles. C’est le moins que l’on puisse dire. Et ne parlons pas des immenses lacunes dans son information. Voyons un peu : 

                                        À propos d’Uribe : « … car seul capable de gracier les quelque 500 prisonniers politiques qui moisissent dans ses geôles, ce dont personne ou presque ne parle jamais » Incroyable ! Pas de commentaires. 

                                        Si on est contre les Farc on est pour Uribe. Si on est contre Uribe il faut être pour les Farc. Drôle de logique. 

                                        Brisefer regrette que la Colombie « s’oppose depuis 1948 aux tentatives de création d’une République autonome au sud-est du pays ? Il trouve ça inadmissible, voilà pourquoi les Farc peuvent faire du terrorisme, l’ETA aussi bien entendu. 

                                        Je remarque donc que pour ce monsieur, explication vaut justification. Par exemple. Le gouvernement colombien ne veut pas accorder aux Farc une zone démilitarisée. (Où vivent 105000 habitants). Ce rejet explique le terrorisme des Farc et le justifie puisque le gouvernement est coupable. Et pourquoi est-il coupable ? Parce qu’il ne veut pas leur accorder une zone démilitarisée. Drôle de logique. A ce propos, sachez ceci : le prédécesseur d’Uribe, prit la décision en 1998 de créer, pour trois mois, une zone démilitarisée équivalente a la superficie de la Suisse. L’armée et la police quittent la zone, mais les Farc peuvent s’y installer avec toutes leurs armes. Cette zone fut renouvelée tous les trois mois pendant trois ans jusqu’au moment ou le gouvernement d’Andrés Pastrana s’est décidé à admettre que l’on ne pouvait rien attendre des Farc et mit fin aux négociations. Pendant ces trois ans les Farc n’arrêtèrent pas la prise d’otages et autres crimes dont elles sont coutumières. 

                                        Encore un peu de logique a la mode de Brisefer. Si les paramilitaires tuent des innocents, et c’est le cas, les Farc peuvent tuer des innocents. Si mon voisin d’en face vole chez moi, je peux voler chez mon voisin d’a coté. Si les autres commettent des crimes pourquoi pas moi, quitte à faire payer les innocents. L’injustice qui règne en Colombie suffit-elle à justifier les crimes des Farc ? 

                                        Brisefer parle de « l’insoutenable feuilleton que nous ont fait vivre les autorités vénézuélienne et colombienne, et les déclarations ahurissantes du président colombien ». Voilà une autre inexactitude. Il suffit de lire la presse latino-américaine et vénézuélienne en particulier pour savoir que le feuilleton et le show médiatique étaient organisés par Chavez. C’est lui qui a invité Olivier Stone pour filmer le show. Les Farc ont voulu aussi faire un show puisqu’il faut savoir qu’il n’y a rien de plus facile que libérer un otage sans courir le moindre risque. Ils l’ont déjà fait avec des otages moins connus. Il suffit de les lâcher dans un des villages qu’ils contrôlent. Quant aux déclarations ahurissantes d’Uribe, en fin de compte elles ne le sont pas. Pourquoi Uribe n’a pas dit plutôt que l’enfant se trouvait à Bogota ? Ce serait un peu long vous l’expliquer ici, mais puisque vous parlez l’espagnol tapez « semana.com » et lisez « La cuna vacia » Analisis de Semana sobre la frustrada liberación de los secuestrados. En attensant, il faut se demander aussi pourquoi les Farc n’ont pas fait le necesaire pour rendre le petit Emmanuel à la famille de Clara Rojas.(05/01/2008) Vous comprendrez pourquoi il vaut mieux s’informer et réfléchir avant de parler, surtout quand on parle avec autant d’assurance. 

                                        Encore une perle. Brisefer dit « Mais à qui appartient-il de déclarer qui est un "terroriste" et qui ne l’est pas ? À vous-même ? À M. Bush et son administration ? À l’Union Européenne ? »

                                        Apparemment c’est à Brisefer qu’il appartient de le déclarer et il le dit, puisque les Farc, pour lui, est une organisation politique donc elle n’est pas terroriste et ses membres en prison ne sont pas de terroristes, mais des prisonniers politiques.

                                        Une autre perle « Il suffirait d’un bout de papier et déclarer l’organisation de M. Besancenot "organisation terroriste" demain pour qu’il y ait des sanctions contre elle, des emprisonnements politiques, et par conséquent qu’elle prenne les armes au lieu de s’exprimer librement ». Mais bien entendu Brisefer, il suffit de… seulement pour y parvenir, il faut trois choses : une volonté politique de le faire, la nécessité de le faire et la possibilité de le faire. Mais en France, la volonté politique n’existe pas parce que la nécessité ne existe pas. L’extrême gauche française n’est pas terroriste. La possibilité n’existe pas non plus parce qu’il n’est pas possible de prouver que Besancenot et son groupe sont des terroristes, pour la simple raison qu’ils ne le sont pas. Bien sûr, on me dira qu’il est toujours possible de fabriquer des preuves. Allons ! Allons. Et puis si l’extrême gauche n’existait pas en France, l’UMP se chargerait bien de la créer. Vous vous rendez compte ? Une France avec seulement les socialistes qui ne sont pas aussi socialistes que ça et les partis de droite et de droite pudique (le centre) ! Il faut un Besancenot et une Laguiller qui mettent en exergue le caractère démocratique de la France à chaque fois qu’ils déclarent sur les plateaux de télévision que la France n’est pas une démocratie. Ces gens sont un précieux alibi pour la droite. Donc pour Brisefer, les Farc sont devenus terroristes n’ont pas avant d’être déclarées terroristes, mais après. Donc, on les a déclarées terroristes injustement. Et comme elles ne peuvent pas s’exprimer librement alors, elles se mettent allégrement à rançonner, à voler, à kidnapper, a trafiquer et à assassiner. A qui la faute ? Au gouvernement qui les a déclarés terroristes, comme de bien entendu. C’est pour ça qu’il ajoute « En un mot, ne croyez-vous pas que ce regard, ou ce procès, cette qualification, jetés sur une organisation ne peut avoir comme effet que la radicaliser un peu plus encore ? » Bref, plus on condamne les terroristes plus on les encourage à faire du terrorisme et plus ceux qui le condamnent sont responsables de leur terrorisme. Magistral comme démonstration. Que ferions-nous sans Brisefer ? Il est vrai que dans une démocratie, même des gens comme Brisefer peuvent publier leurs salades mais c’est le prix à payer pour bénéficier de la liberté d’expression.

                                        Et pour terminer, il faut admettre que Brisefer a aussi un drôle d’humour : « Informez-vous sur la société colombienne si vous ne comprenez pas pourquoi Uribe a si mauvaise presse et observez, comme je le fais, sans a priori ». Oui, informez-vous, mais pas à la manière de Brisefer et encore moins avec ses a priori. On peut penser autrement que Brisefer sans être uribiste ni chaviste. On peut être en désaccord avec les Farc et critiquer la politique du gouvernement colombien. Si Uribe est un dictateur, un fasciste ou un paramilitaire, cela ne fait pas des Farc une organisation politique démocratique et respectable. Et puis ce n’est pas Brisefer qui va m’expliquer, à moi, la Colombie.

                                         

                                         

                                         

                                         

                                         


                                        • César Botero 13 janvier 2008 09:10

                                          Brisefer dit : "D’où tenez-vous que l’enfant ait pu être "torturé" par les FARC ? Ne croyez-vous pas qu’ils aient été plutôt "humains" (si on peut employer cette expression) pour l’avoir sorti de la jungle ? "

                                           

                                          Cliquez sur <http://www.eltiempo.com/media/produccion/plantillaClaraRojas/&gt ; et vous verrez plus clair. (Il paraît que vous parlez l’espagnol). Vous entendrez la voix de Clara Rojas, je dis bien la voix de Clara Rojas et non pas celle d’un « journaliste mercenaire », parler de son fils. Si vous ne connaissez pas l’espagnol, vous trouverez facilement quelqu’un pour vous faire la traduction. Vous verrez plus clair. Vous verrez que vous n’avez pas raison. Vous verrez ce que c’est, comme dans votre cas, parler sans savoir de quoi vous parlez. Parler sans réfléchir, parler sans se renseigner, parler avec l’arrogance propre de l’ignorance. Je me limite à vous dire – je cite Clara Rojas — qu’elle a demandé aux Farc de remettre son enfant, par l’intermédiaire de la Croix Rouge à Doña Clara Rojas, c’est-à-dire, la grand-mère du petit. Mais il n’y a pas que ça dans son récit. Pourquoi ne l’ont-elles pas fait ? Il suffit d’être bien intentionné.

                                          "Sa mère,elle, avait refusé d’être libérée dès l’enlèvement de sa collègue Betancourt".

                                          Et alors ? Etre solidaridad avec son amie est un crime impardonable pour les Farc ?

                                          "Je n’excuse pas les FARC et je ne fais pas l’apologie de la violence. C’est extrêment condmanable de faire souffrir des gens par la privation de leur liberté. La prison n’a pas été inventée par les FARC."

                                           

                                          Toujours cette incohérence et cette conception bizarre de la morale pour juger les Farc. Celles-ci n’ont pas inventé la prison. Par conséquent, si les Farc ont des prisons c’est parce que le gouvernement colombien dispose des prisons. Si les autorités colombiennes arrêtent des innocents les Farc ont le droit de « faire souffrir des gens par la privation de leur liberté ». On est endroit d’esperer mieux des Farc, après avoir lu Brisfer.

                                           

                                           

                                           

                                           

                                           


                                          • illana31 2 février 2008 23:43

                                            Bonjour Brisefer,

                                            Je me permet d’intervenir parmi les commentaires de votre article puisqu’il n’y a apparemment aucun moyen pour un contact privé. Je suis étudiante en Master de communication à Marne-la-Vallée et je travaille sur un mémoire ayant pour thème le journalisme sur Internet. Je souhaite donc m’entretenir avec des internautes-journalistes tel que vous afin d’appréhender la représentation que vous avez de vous-mêmes et de la place, du rôle que vous vous attribuez au sein de la profession journalistique.

                                            Si vous êtes disponible pour un entretien, en face à face ou au téléphone, Contactez moi sur mon adresse mail : [email protected]

                                            Merci par avance

                                            Illana Attali (non je ne suis pas la fille de Jacques)

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