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L’ONU s’apprête à tourner la page Kofi Annan

 

 

Très critiquée mais devenue incontournable dans le règlement des affaires mondiales, l’ONU s’apprête dans un même temps à changer de secrétaire général et à élire de nouveaux membres non permanents du Conseil de sécurité, véritable lieu de pouvoir de l’institution. Les enjeux sont importants. La bataille n’en sera que plus âpre.

 

Lorsqu’elle est créée en 1945, l’ONU succède à la Société des nations. Le machin, comme le désignait alors le Général de Gaulle, ne dispose pas de force militaire et est entièrement dépendant de ses Etats membres pour la fourniture de contingents d’interposition comme pour son budget, basé sur des contributions obligatoires de ses membres.

Avec l’effondrement du bloc soviétique, le Conseil de sécurité retrouve un nouvel intérêt, notamment pour les USA, qui cherchent à donner une respectabilité à leur interventionnisme militaire extérieur. Depuis 1965, le Conseil de sécurité de l’ONU compte, outre ses cinq membres permanents (Chine, USA, France, Grande-Bretagne, Russie), dix membres non permanents élus pour deux ans à la majorité des deux tiers par l’Assemblée générale et renouvelés par moitié tous les ans. Cinq nouveaux membres non permanents seront ainsi élus à la mi-octobre 2006. Or, pour être adoptée, une résolution du Conseil doit recueillir l’approbation d’au moins neuf membres et ne pas faire l’objet d’un veto des cinq permanents. Autant dire que les places sont chères. Pour sa part, le Vénézuéla et son turbulent président Hugo Chavez sont prêts à mettre le prix pour s’assurer un siège et par là-même occasion une nouvelle tribune. La manne financière générée par les ressources pétrolières leur donne les moyens de s’attacher quelques faveurs.

En coulisse, cette candidature fait grincer quelques dents. Celles des USA, qui voient d’un mauvais œil l’arrivée de leur premier détracteur, mais aussi celles de nombreux Etats qui, à la différence du Vénézuéla, concourent au fonctionnement de l’institution par leur contribution financière et en force militaire. Pas de quoi pourtant effrayer l’oncle Sam, qui a tout intérêt à ce que les sièges de membres non permanents reviennent à des Etats pauvres. Une fois élus sous l’alibi de la représentativité, ceux-ci sont souvent sensibles aux bonnes faveurs de Washington. On ne se met pas impunément les USA à dos, notamment quand ceux-ci peuvent, le temps d’un mandat, allouer une aide au développement particulièrement généreuse.

Toutes ces faiblesses, le secrétaire général actuel, Kofi Annan, les connaît bien. Lors de l’ouverture de la 61e session de l’Assemblée générale de l’ONU, et quelque mois avant le terme de son mandat, le 31 décembre 2006, Kofi Annan a dressé un bilan contrasté de ses dix années à la tête de l’ONU et en a assumé sa part de responsabilité. Les larmes aux yeux, il a décrit sa tâche, au cours des dernières années, la comparant à celle de Sisyphe, condamné à rouler perpétuellement en haut d’une montagne un lourd rocher, qui toujours retombe. Par manque de consensus entre les membres permanents, toutes les réformes préconisées par le diplomate ghanéen sont restées dans les tiroirs. Le rapport qu’il a commandé, "Investir dans l’organisation des Nations unies pour lui donner les moyens de sa vocation mondiale", reconnaît l’inadaptation des structures administratives actuelles, et propose de "remettre entièrement à neuf " l’ensemble de l’organisation.

Inadmissible pour les USA, qui veulent se garantir que le futur secrétaire général sera bien un simple administrateur, et non un politique. Son remplacement devrait obéir à une règle informelle, néanmoins fondamentale, de rotation géographique. Ce serait donc au tour de l’Asie, après l’Europe dans les années 1970 (l’Autrichien Kurt Waldheim), l’Amérique latine dans les années 1980 (le Péruvien Javier Perez de Cuellar) et l’Afrique au cours des quinze dernières années (Boutros Boutros-Ghali et Kofi Annan). En tout état de cause, le fin mot de l’histoire appartiendra aux cinq membres permanents du Conseil, armés de leur droit de veto.


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9 réactions à cet article    


  • Darkfox (---.---.141.125) 2 octobre 2006 11:31

    Onu ..la plus grande farce de ses 40 dernières années... Aucun pouvoir, et permet de se laver les mains quand il y a en besoin... bref un truc inutile qui se dit soit disant être un régulateur dans le monde.


    • Renard polaire (---.---.64.135) 2 octobre 2006 11:58

      Un peu de Koffee ? non,tu n’en reprends pas ? Ah nan ,Annan ?


      • Antoine Christian LABEL NGONGO 2 octobre 2006 12:57

        Pauvre ONU, peu respectée, Israël et certains pays en savent quelque chose. smiley


        • Antoine Christian LABEL NGONGO 2 octobre 2006 13:08

          L’ONU a t-elle vraiment régler une affaire d’elle même ? à ma connaissance, non, il s’agit toujours de petites avançées. smiley


          • vinsou (---.---.35.9) 2 octobre 2006 16:44

            moi je l’aimais bien Mr annan, je trouve que ce poste lui allait bien Et je pense qu’il faut donner enormement plus de pouvoir a l’onu mais sa tout le monde est d’accord ou presque


            • aram (---.---.163.3) 2 octobre 2006 22:11

              Personnellement, j’ai toujours trouvé Annan timoré et manquant surtout de punch. A sa place, il eût fallu un grognard, capable, tout en veillant à toujours se placer au-dessus de la mêlée, de dire son fait à n’importe quel homme d’Etat, fût-il Bush en particulier. A entendre Annan discourir, on reste un peu sur sa faim en découvrant en lui un personnage complexé, visiblement peu sûr de lui. Or, ce n’est pas l’homme dont l’ONU a besoin, pour intervenir le plus souvent avec autorité sur un nombre de dossiers chauds où le mépris accompagne la force, où l’étique elle-même est plus bafouée que respectée.

              Le « machin », comme disait De Gaulle demande à être totalement réformé et surtout extrait de New York, où il a trop longtemps séjourné. Son financement devrait être réexaminé en profondeur et sa charge équitablement répartie entre tous ses membres, et non assurée en majeure partie par les cinq membres permanents qui dictent, par le véto ainsi acheté, leur propre loi au reste de l’humanité.

              Il faut enfin souhaiter qu’à la faveur de cette grande réforme qui s’annonce, l’on se donne la peine de trouver la parade qui permettrait d’assurer la confidentialité de leur vote aux membres non permanents afin de les mettre à l’abri des pressions immorales qu’un pays comme les USA se permet d’exercer sur les plus faibles.


              • Haina (---.---.22.93) 3 octobre 2006 10:49

                Un sud Coréen remettra-t-il un peu d’ordre dans tout ça ?

                Les Corees ont une histoire passive ou elles ont joue les roles de soeurs victimes puis victimes puis victimes... La soeur du nord se voit donne malgre ses efforts le role de mechant, alors on peut s’attendre a du nouveau. Esperons que de rancoeur il n’ait point ce remplacant...

                Sinon gare a la Chine, au Japon, a la Russie(pourquoi se venger du mechant deja a terre ?) et surtout au grand distributeur de roles, le realisateur, metteur en scene j’ai nommé...Ah non j’ai pas nommé...


                • William R Wolf 3 octobre 2006 11:48

                  Il est dommage que l’ONU commence à avoir la même utilité que la SDN au début des années 1930.

                  20eme siècle 1936 : Hitler réarme la Rhénanie. La SDN lui dit : « On avait dit non, pourtant...c’est pas bien ! »

                  21eme siècle. 2003 : Bush attaque l’Irak. L’ONU lui dit : « C’est pas bien, on avait dit non ! » 2006 : Israël attaque le Liban sans raison valable. L’ONU dit : « C’est pas bien, il faudrait peut être commencer a penser a songer a réfléchir pour trouver un accord pour que vous commenciez a réfléchir pour arrêter cela... »

                  Autrement dit, du baratin. Et quelques milliers de morts plus tard (innocents, bien évidemment)Israël arrête non pas parce que l’ONU lui a demande, mais parce qu’elle n’arrive pas a venir a bout du Hezbollah.

                  Et quand il faut envoyer une force d’intervention ??? Les volontaires, un pas en arrière...

                  Mr Annan avait toute la bonne volonté du monde, j’en suis sur. Mais quand Israël est soutenu par la première puissance mondiale, on ne fait pas n’importe quoi... Et après tout, il n’était que secrétaire...le président de l’ONU, c’est bien sur Mr Bush, mais cela, tout le monde le sait déjà...


                  • (---.---.52.177) 4 octobre 2006 09:06

                    bon débarras, un corrompu de moins, je me demande comment son fils va pouvoir continuer à faire du buziness avec l’aide de papa...quand au coréen, j’en attends pas grand chose, comme de l’ONU, d’ailleurs, qui ne sert à rien apparemment, puisque les caincains et les israéliens font ce qu’ils veulent sans que quiconque n’ai de choses à dire (auto-censure héritée de l’histoire récente peut être ?)...et je suis persuadé que cette vaste organisation de gens-foutres n’est qu’un paravent pour une corruption à l’échelle mondiale, comme la fifa ou le cio....

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Henry Moreigne

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