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La bulle Obama (deuxième éclatement)

Quels prodiges Obama a-t-il accomplis depuis le soir de son élection ? Hormis écraser une mouche lors d’une interview, jouer avec un ballon dans le Bureau ovale, supporter les questions de la groupie Laurence Haïm, commander un hamburger dans un restaurant rapide et ne pas dire un mot trois semaines durant sur la vitrification de Gaza et la tragédie palestinienne, Barack Hussein Obama a pris le temps de peaufiner son image de Président des Etats-Unis.
Petit tour d’horizon du plus grand président de l’Histoire depuis au moins… George W. Bush.

Le 4 novembre dernier Barack Hussein Obama était élu Président des Etats-Unis. Rarement, une campagne de séduction planétaire ne fut à ce point réussie et organisée dans ses moindres détails. Le grand mérite en revenant très largement au conseiller de BHO, l’ancien journaliste du Chicago Tribune, David Axelrod.

BHO allant jusqu’à incarner sur des tee-shirts ou des affiches des concepts aux contours assez flous et pourtant lourds de sens, tels que " Change ", " Dream ", " Believe " ou " Hope ". Une véritable dynamique de l’Incarnation en quelque sorte. Dynamique de l’Incarnation à laquelle est venue s’ajouter une leçon de " storytelling " à toute épreuve, faisant passer l’élection française de 2007, dans ce domaine, pour un simple travail d’amateur. Et pourtant Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy avaient été respectivement entourés durant l’année 2007 par les professionnels d’Ogilvy France et du Boston Consulting Group (BCG).

Toutefois, tout cela n’aurait pas été suffisant si le peuple américain n’avait pas été mûr pour élire un tel homme.

Outre des années intensives de préparations des esprits (pour ne pas dire plus) effectuées par la plus grande fabrique de lavage des cerveaux - fabrique plus connue sous le nom d’Hollywood - qui n’a eu de cesse de mettre en scène des présidents de couleur, les Américains souhaitaient surtout se faire pardonner et retrouver un semblant de dignité après huit désastreuses et tragiques années d’administration Bush-Cheney.

Et existait-il une meilleure façon de se repentir que d’élire le Messiah from Chicago ?

De nombreux Noirs ont vu dans son élection l’aboutissement du combat pour les droits civiques et la fin définitive sur le plan symbolique de la Ségrégation ; d’autres minorités ont cru observer à travers son parcours l’accomplissement de toutes leurs espérances et de tous leurs rêves ; et pour finir les Blancs étaient rassurés de voir ce candidat métis ne pas raviver les tensions raciales à travers des discours apaisants et parfaitement dans l’air du temps sur les vertus intrinsèques de la société post-raciale (cf. le discours de Philadelphie).

Mais depuis cette élection, quels sont les résultats de celui, qui, à en croire les élans lyriques de certains organes de presse, était presque capable de marcher sur l’eau, de scinder la Mer Rouge en deux, de guérir l’aveugle par la seule imposition des mains (BHO, un président thaumaturge ?) et surtout, plus fort que tout cela, allait régler la crise financière, pacifier le Proche-Orient, mettre fin à deux guerres devenues interminables, faire entendre raison aux banquiers, créer un système de santé révolutionnaire pour les Etats-Unis, protéger les salariés américains du chômage, ou encore respecter la souveraineté des pays d’Amérique latine ?
 
Sans doute serait-il judicieux de traiter de la crise financière dans un premier temps.
 
Rien sur la City, haro sur la Suisse !
 
Le G20 tout d’abord. Qu’a-t-il réellement émergé de ce sommet où BHO avait un rôle fondamental à jouer ? Quelques déclarations d’intentions fort peu contraignantes sur " la moralisation du capitalisme " permettant d’alimenter quelques dépêches AFP ou AP. C’est tout ? A peu près.

Rien sur l’instauration d’un régime de taux de change fixe, rien ou presque sur les paradis fiscaux tels que le Nevada et le Delaware aux Etats-Unis, la City londonienne, sans parler de toutes les îles annexes de la couronne britannique. Ah si, on a pointé du doigt la Suisse, qui a le tort d’être un pays encore attaché à sa souveraineté, à sa singularité et dont le système d’organisation politique (démocratie semi-directe) en fait très probablement un des pays les plus avancés au monde.

Rien sur un encadrement plus strict (ou un abandon) des fonds spéculatifs, aucune accusation vraiment à la hauteur des produits dérivés, idem concernant le caractère incestueux des rapports existant entre banques et agences de notation, aucune réflexion (sauf en coulisse avec les Chinois) sur la poursuite ou non du principe du dollar comme monnaie de référence. On en conviendra aisément, ce fut donc une indéniable réussite...

Dans les semaines qui suivirent, Barack Obama fit preuve d’une grande indulgence à l’égard des établissements financiers et tenta d’endormir la vigilance de la population américaine via une série de réformettes très en deçà des décisions qu’il eut été nécessaires de prendre eu égard à la situation catastrophique que traverse son pays et la planète dans son ensemble. Voici quelques exemples emblématiques. 

Les hedge funds devront désormais se faire connaître auprès de l’autorité des marchés financiers (SEC), mais ne seront pas réglementés comme des banques. Nuance de taille, qui laisse pour le moins perplexe quand on s’est attardé ne serait-ce qu’un instant sur le rôle néfaste joué par ces hedge funds, et dont un nombre conséquent est implanté dans l’Etat du Connecticut et plus particulièrement dans la petite ville balnéaire de Greenwich. Pourquoi une telle mansuétude de la part d’Obama à l’égard des hedge funds ? Un article intitulé Un million de dollars sur Obama ! disponible sur le site de L’Express fournit très probablement la douloureuse réponse à cette douloureuse question pour tous les obamaniaques patentés : " Naturellement portés à soutenir le camp républicain, les gérants de hedge funds ont pourtant majoritairement soutenu Barack Obama. Lors d’une soirée organisée en mai 2007 à Greenwich (Connecticut) par George Soros et Paul Tudor Jones dans le palais digne des Mille et Une Nuits de ce dernier, chacun des 300 invités présents a apporté 2 300 dollars pour la campagne. Au total, c’est plus de 1 million de dollars que le nouveau président a reçu de la part de gérants de hedge funds, soit près de deux fois plus que son adversaire républicain. Pourquoi un tel choix ? Certains pointent la volonté de changement d’un milieu financier peu convaincu par les compétences économiques du candidat républicain. D’autres jugent que parier sur Obama, plus neuf en politique que John McCain ou Hillary Clinton, était surtout un moyen d’accéder plus rapidement aux premiers cercles du pouvoir. Pari payant ? ". Pari payant visiblement. C’est certainement ce qu’on appelle la reconnaissance du ventre.
 
Le pion de Wall Street
 
Autre tartuferie dont Obama a gratifié le peuple américain : " Les actionnaires devront dorénavant voter sur les questions de primes et de salaires des patrons. Mais ils n’auront pas de droit de veto. Leur vote en assemblée générale ne sera que consultatif. Bref, la mesure est moins sévère que le discours, puisque le président américain a une fois de plus tancé ce mercredi les banquiers et la "culture d’irresponsabilité" qui a mené au désastre ", pouvait-on lire sous la plume de Pierre-Yves Dugua dans le Figaro du 17 juin 2009.

Après une telle description, tout commentaire s’avérerait pour le moins superflu.
Un des choix les plus graves pris par Obama ces derniers mois (avec les pouvoirs supplémentaires octroyés au FMI lors du G20), fut le renforcement des prérogatives de la Fed (Réserve fédérale américaine).

Comment la Fed longtemps dirigée par Alan Greenspan (Ben Bernanke lui a succédé) et dont tout le monde s’accorde à dire - y compris les idéologues impénitents de l’économie financiarisée, des bienfaits du crédit à tout-va et du monétarisme à tout crin - que c’est sous son mandat que les plantes carnivores qui dévorent aujourd’hui l’économie mondiale ont poussé. Politique de taux d’intérêts trop bas, injection massive et inconsidérée de liquidités (qui se poursuit d’ailleurs), encouragement de la logique d’endettement, etc.

Toutefois, il n’est absolument pas surprenant de voir Obama si timoré et si charitable à l’égard des pauvres banques en détresse. Parmi ses principaux conseillers économiques, on trouve notamment Lawrence Summers et Timothy Geithner, deux hommes qui ont contribué à la débâcle et qui ont gravité autour de l’ancien Secrétaire au Trésor, l’impayable Robert Rubin. Inutile d’évoquer les liens que ces messieurs entretiennent avec la Haute Banque, Goldman Sachs en particulier, cette si sympathique pieuvre qui n’a pas son pareil pour créer des bulles spéculatives toujours plus énormes les unes que les autres. Il semble donc bien qu’entre Wall Street et Main Street, Obama ait définitivement choisi son camp. Et ce n’est pas celui que ses électeurs espéraient.
 
Défense de la doctrine libre-échangiste
 
Sur le front de l’emploi, malgré des signes quelques peu encourageants en juillet - les suppressions d’emplois ont fortement ralenti (247.000 en juillet, après 443.000 en juin) et le taux de chômage a baissé (9,4%, après 9,5%) alors que les analystes prévoyaient une hausse - la situation n’en demeure pas moins très préoccupante, d’autant que le porte-parole Robert Gibbs a d’ores et déjà prévenu que le taux de chômage risquait encore de franchir la barre des 10% d’ici à la fin de l’année. Les Américains ne rendent pas BHO responsable de la crise, mais nombreux sont ceux qui lui reprochent de n’être jamais trop regardant dès qu’il s’agit de venir au secours des banques pourtant à l’origine du marasme et de freiner des quatre fers dès qu’il est question d’intervenir en faveur des travailleurs.

Ses propos sur la nécessité d’une " immigration légale " lors du dernier sommet Canada-Etats-Unis-Mexique au nom de la sacro-sainte défense de la doctrine libre-échangiste n’ont pas dû être appréciés par des Américains frappés de plein fouet par la récession et qui craignent plus que jamais la concurrence d’une main d’œuvre étrangère taillable et corvéable à merci.

Ce refus de mettre plus clairement entre parenthèses (ne serait-ce que provisoirement) la distribution de visa de travail H-1B à des travailleurs étrangers faiblement rémunérés, pourrait frapper plus durement encore les Américains les plus âgés et les plus expérimentés, comme le fait remarquer l’ancien sous-secrétaire d’Etat au Trésor de Ronald Reagan, Paul Craig Roberts.

Doit-on voir dans cette opposition farouche à toute forme de protectionnisme (malgré quelques sorties ne visant qu’à noyer le poisson), l’influence de Diana Farrell, membre du conseil économique national nommé par Obama, œuvrant au sein de la société de conseil McKinsey, et farouche propagandiste de la délocalisation des emplois et de la baisse des coûts du travail au nom de la compétitivité.
 
Docteur Barack et Mister Obama
 
Malgré des efforts intenses de la presse française pour faire passer la réforme de l’assurance-maladie proposée par BHO pour un chef d’œuvre de générosité, de redistribution équitable et de quintessence même de l’Etat-Providence ou pourquoi pas d’un New Deal médical, la réalité est malheureusement beaucoup plus cruelle. Les Américains ne sont pas aussi dupes et par endroit la fronde anti Obamacare atteint des niveaux impressionnants.

Dans son programme de campagne, Obama promettait d’élargir la couverture médicale aux 47 millions d’Américains qui en sont privés. Mettre de l’ordre dans les systèmes d’assurances privées, diminuer les coûts des soins (souvent prohibitifs et pas toujours à la hauteur), maîtrise des dépenses grâce à une politique prophylactique et une généralisation des génériques, voilà quelles étaient les grandes lignes du volet " assurance-maladie " du candidat Barack.

Mais entre Docteur Barack et Mister Obama, le fossé est pour le moins immense. Et ce ne sont pas les hallucinants et pathétiques appels à la délation lancés par le locataire de la Maison-Blanche qui modifieront la nature profonde de sa réforme du système de santé.

Après l’élection, quels organismes se sont retrouvés au centre du dispositif ? Les HMO. En clair, les assurances privées. Or, certaines grandes firmes de Wall Street détiennent ces HMO. Risques encourus : soins minimum refusés aux malades les plus démunis et mise au placard des personnes affectées par des maladies jugées trop coûteuses. C’est donc la logique comptable et financière qui l’emporte sur toutes autres considérations.

L’inspecteur général du TARP (plan de renflouement bancaire), Neil Barofsky, a lâché devant un auditoire médusé voici quelques semaines que le TARP pourrait coûter jusqu’à 23.700 milliards de dollars contre les 700 milliards annoncés au départ. Il va donc falloir sabrer dans d’autres secteurs et celui de la Santé semble avoir été choisi par les gourous de Wall Street, Orszag et Summers en tête, qui entourent Obama.

Medicaid (assurance maladie publique pour les plus humbles) et Medicare (bénéficiant aux personnes âgées) semblent être dans la ligne de mire. A tel point que certains analystes aux Etats-Unis redoutent d’assister à des campagnes promouvant sans vergogne l’euthanasie dans le seul et unique but de réduire les dépenses au nom de ce qu’ils appellent " l’efficacité comparée des soins ".

Certains élus démocrates progressistes comme John Conyers se soulèvent contre cette réforme et appellent à un " Medicare for all " et à l’élimination des HMO. D’autres proposent un retour au principe de la carte hospitalière (loi Hill-Burton adoptée en 1946), qui permet à l’Etat de construire et de faire fonctionner des hôpitaux.
 
Un sale coup (d’Etat) porté au Honduras ?
 
Malgré un flot ininterrompu de déclarations enamourées pour l’Amérique latine, Obama et ses amis auraient-ils montré leur vrai visage lors de la crise hondurienne ?

Obama nie toute implication de Washington dans ce coup d’Etat militaire et il a dit et répété que Zelaya était " le président légitime " du Honduras, et Washington a en effet suspendu une grande partie de son aide militaire et économique au gouvernement de facto de Roberto Micheletti. Cependant, il est fort peu probable que Barack Obama ignore que les généraux Romeo Vasquez et Luis Suazo, respectivement chef des golpistes et chef d’état-major de l’aviation, ont été formés à l’Ecole des Amériques, gérée par l’US Army à Fort Benning (Georgie).

Rebaptisé en 2001, Institut de l’hémisphère occidental pour la coopération sur la sécurité, cette sinistre Ecole des Amériques, a enfanté dans les années 70/80, un des plus sanguinaires escadrons de la mort d’Amérique latine, le bataillon 3-16.
Or, l’Ecole des Amériques, n’a pas réellement disparu. Elle prolonge son travail malfaisant sur la base aérienne de Soto Cano, siège de l’académie aéronautique et navale hondurienne, via une inter-forces US, la Joint task force Bravo. La Jtf-Bravo dépend de l’US Southern Command (Q.G basé à Miami) en charge des intérêts
états-uniens en Amérique centrale, méridionale et caraïbe.

La Jtf-Bravo organise annuellement des manœuvres dirigées par le général de plus haut grade au Pentagone et finance l’armée hondurienne dans le cadre du budget pour les "opérations à l’étranger ".Guère étonnant après cela, que le président Zelaya se dise déçu par la " tiédeur " de Washington à l’égard du camp Micheletti…

La duplicité de Washington ne semble pas s’arrêter au Honduras. Hormis, de grandes envolées sur le bien-fondé d’un partenariat américano-russe, la stratégie de Washington vis-à-vis de Moscou est là aussi pleine d’ambiguïtés.

Voilà quelques semaines, on apprenait que l’Ukraine approvisionnait en armes la Géorgie de l’inénarrable Saakachvili. Or, il est de notoriété publique que nul acte perpétré par le président ukrainien Iouchtchenko sur le plan international ne se fait sans l’aval de Washington. Surtout, dès qu’il est question des rapports avec la Russie.

De plus, le vice-président Joe Biden, fin juillet, après une visite à Tbilissi, s’était prononcé en faveur de l’adhésion de la Géorgie à l’OTAN et pour une " Géorgie unifiée ". Comprendre par " unifiée ", le refus par Washington de reconnaître les indépendances sud-ossète et abkhaze. Ce qui ne manque pas de sel, lorsqu’on se remémore l’épisode du Kosovo.

Toutefois, il ne faut pas être mesquin ni injuste : BHO sait parfois aussi tenir ses promesses. Il avait promis d’intensifier la guerre en Afghanistan, c’est désormais chose faite.Et l’envoi de nouvelles troupes supplémentaires est envisagé une fois de plus. Pensant certainement que l’Afghanistan était un terrain de jeu bien trop petit pour lui, Barack a décidé d’étendre une bonne fois pour toutes le conflit au Pakistan voisin. A ce sujet, on apprenait ceci dans l’édition du 10 juin 2009 du Canard enchaîné  : "Autre révélation, cette fois des attachés militaires en poste à l’ambassade de France de Washington : le général australien Kilcullen critique vivement les bombardements des avions US sans pilote sur les zones frontalières du Pakistan avec l’Afghanistan. "Ces drones utilisés par la CIA affirme-t-il, tuent plus de civils que de terroristes. Et cela a pour effet de jeter les populations locales, victimes de ces tirs, dans les bras des talibans"" et le journaliste Claude Angeli sarcastique de conclure : "En bon français, cela s’appelle découvrir l’Amérique..."

Et pour le Proche-Orient ? Là encore on allait voir ce qu’on allait voir. Super Obama allait remettre les faucons de Tel-Aviv à leur place, stopper la colonisation et permettre la création d’un Etat palestinien. Résultats obtenus : le chef de la diplomatie de l’Etat hébreu Avigdor Lieberman est d’une arrogance folle (malgré les soupçons de fraude, abus de confiance, d’entrave à l’enquête, de corruption, de blanchiment d’argent qui pèsent sur lui et qui pourraient lui valoir sa place), les expulsions des familles palestiniennes de Jérusalem-Est ne faiblissent pas (encore à Cheikh Jarrah au début du mois d’août, 53 personnes dont 19 mineurs ont été jetés à la rue par les colons) et Netanyahu n’a pas hésité à poser ses conditions pour la naissance d’un futur Etat palestinien : "Le territoire alloué aux Palestiniens sera sans armée, sans contrôle de l’espace aérien, sans entrée d’armes, sans la possibilité de nouer des alliances avec l’Iran ou le Hezbollah". On pourrait parler d’une conception pour le moins brejneviéenne de la souveraineté d’un Etat...
 
Fin de l’état de grâce ?
 
Au vu de tous ces éléments, le vernis commence à craquer et les tours de magie du David Copperfield de la Maison-Blanche n’amusent plus autant les Américains.A en croire un sondage de l’Université Quinnipiac publié en début de mois, la popularité du président s’est nettement détériorée ces dernières semaines, seuls 50% des personnes interrogées approuvent l’action de BHO, contre 42% qui la désapprouvent. Sa politique économique fait face à une majorité de mécontents : 49% contre 45%, tandis que la réforme du système de santé est rejetée par 52% des personnes interrogées contre 39%.

La fin de l’état de grâce pour le Messie cosmoplanétaire ?
 
Maurice Gendre

Moyenne des avis sur cet article :  4.48/5   (23 votes)




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12 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 13 août 2009 11:24

    Félicitations pour cette liste. Edifiante.

    On peut contester certains points de détails, dire qu’il faut encore attendre, il n’en demeure pas moins que les débuts sont calamiteux. Enfin, pour la paix et les peuples qui attendaient une amélioration, pas pour tout le monde..

    Pour ma part, et nous sommes loin d’avoir tout vu, j’ai toujours prétendu que l’élection d’Obama , quasi présenté comme le sauveur de l’humanité, était une tromperie. Le triomphe de la communication, encore .
    Qui pouvait penser que quelqu’un pouvait accéder au pouvoir supprème aux USA, sans être un homme du Système ?
    Bien entendu, c’est l’homme de Wall Street, notamment de Goldmann Sachs, qui a largement financé sa campagne.

    Je crains que la suite ne soit encore plus décevante.


    • Bois-Guisbert 13 août 2009 11:51

      Quels prodiges Obama a-t-il accomplis depuis le soir de son élection ? Hormis écraser une mouche lors d’une interview, jouer avec un ballon...

      Il a tout de même, et c’était une grande première pour la Maison Blanche, rabiboché un flic et un universitaire afroricain autour d’une bière...

      On se demande vraiment à quoi ça sert que Barack il se décarcasse...


      • worf worf 13 août 2009 12:08

        ceux qui croyait qu’obama serait le grand messie oublie que c’est avant tout un enfant de ce rêve américain qui a tant séduit des gens. En devenant président des USA, il continue d’incarner cette vision des Etats-Unis et leur interventionnisme dans le monde.
        Certains noms dans son équipe fraîchement constituée allait dans ce sens !
        Mais pour relativiser ce texte à charge, tout comme Clinton, qui à son époque avait voulu réglementer la sacro-sainte liberté des armes dans ce pays, BHO se trouve face à un mur, celui de Wall Street.
        BHO a t il réellement les moyens ou la volonté d’infléchir, voir de changer les choses aux USA ?


        • linus20024 linus20024 13 août 2009 12:09

          C’est vrai qu’est cette espèce d’aura messianique que lui ont conféré les médias a fini par devenir insupportable. Et l’a desservi probablement.

          Maintenant, il risque de se voir confronter à de vraies difficultés, comme faire adopter sa réforme du système de santé, réforme pourtant indispensable.

          Dans un autre registre, l’intensification des offensives en Afghanistan est très dangereuse et laisse penser que les fameux faucons sont toujours en train de tirer les ficelles en arrière plan. 
          L’opinion américaine, déjà traumatisée par la guerre en Irak, pourrait finir par lui reprocher violemment.
           
          Les prochains mois seront révélateurs.
           
          Les médias, à trop vouloir en faire sur le chien du président, l’affaire ridicule de la mouche écrasée, ou du potager de Michelle Obama, ont gradement contribué à pipoliser le président US, entamant du coup sa crédibilité vis-à-vis de l’amérique profonde.

          Mais bon, au vu du bilan de son prédécesseur, je reste persuadé qu’un Barack Obama vaut mieux que 10 Georges W Bush (ou 20 Dick Cheney, W n’ayant été qu’un homme de paille)


          • Cug Cug 13 août 2009 12:12

            Excellent papier sur l’Obamaland qui se résume à ses quartiers à la maison blanche.
            Obama est un « énorme » tube de vaseline.


            • mallory9 13 août 2009 13:24

              Excellent article, bien écrit, bien documenté et très pertinent.
              Nouvelle marque de vaseline Obama ? on dirait bien oui...
              En attendant l’amero !
              Mais je ne sais pas si nous avons grand chose a envier aux américains.


              • paul muadhib 13 août 2009 13:39

                et oui . ne pas perdre de vue que les USA ont, peut être ? le même projet qu’ils ont eu avec les indiens d’amerique ,pourquoi s’arrêteraient ils ?voleur un jours ,voleur toujours et ne pas oublier que leurs amis qu’on ne peut citer ont peut être le même projet global ... ? c’est beau une équipe qui gagne !!


                • Jean-paul 13 août 2009 15:16

                  Prochain article de l’auteur : La France donneuse de lecons aux autres pays .


                  • LE CHAT LE CHAT 13 août 2009 15:27

                    les fans commencent à être déçus ? que c’était prévisible ! Républicains et démocrates sont les pantins des lobbies , Main Street peut pleurer , ce sera toujours Wall Sreet qui aura le dernier mot !


                    • herbe herbe 13 août 2009 15:41

                      Attention les choses sont quand même un peu plus compliquées que les simples apparences, c’est aller un peu vite d’affirmer que c’est un pantin de Wall Street :

                      http://www.dedefensa.org/article-le_tango_d_obama_avec_son_moment_de_verite_28_03_2009.html

                      http://www.slate.fr/story/obama-ne-doit-pas-%C3%A9couter-wall-street

                      Il y a un conflit en ce moment au plus haut niveau et se veut feutré mais féroce en réalité.
                      Il est tout simplement difficile de dire non à tout soutien financier ( ah la dépendance économique qui nous touche tous d’une façon ou d’une autre ), que celui qui a déjà dit non à ses parents à l’age de la minorité où tout simplement dit merde à son employeur ou à son plus gros client, ou son banquier etc jette la première pierre ...


                      • Ali 13 août 2009 17:37

                        @ bois guisbert
                        il a aussi promené son chien


                        • Jean-Frédéric 14 août 2009 20:09

                          Bravo pour cet article. Les américains se réveillent de plus en plus aux réalités de cette obamacratie. voir :
                          http://www.solidariteetprogres.org/article5680.html

                          Obama a également fait beaucoup de promesses en matière de transparence de l’administration. Une fois élu il s’est opposé à la divulgation des informations et photographies des tortures à Guantanamo entre autres.

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Maurice Gendre


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