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La globalisation sape la COP21

Lundi, a démarré le 21ème effort international pour essayer de réduire les émissions de gaz à effet de serre, afin de maîtriser les changements climatiques qu’elles provoquent. Les difficultés à parvenir à un accord sont révélatrices des failles du mode de négociation actuel, mais aussi de la globalisation.

 
Le commerce, ce déserteur écologique
 
D’abord, il n’aura échappé à personne que le développement des échanges commerciaux a son rôle dans la facture écologique. C’est parce que nous consommons une part grandissante de biens produits ailleurs que nous dépensons autant pour les déplacer d’un point à un autre de la planète. Et le phénomène est aggravé par la fragmentation des chaines de production, bien illustrée par certains téléphones, dont les composants viennent de la planète entière avant d’être assemblés en Chine, pour ensuite être exportés aux quatre coins du globe. D’ailleurs, de manière intéressante, alors que les citoyens acquittent de fortes taxes sur l’essence qu’ils utilisent pour se déplacer, la taxation des hydrocarbures comporte des niches fiscales béantes sur le fuel qui nourrit les camions ou les bateaux qui les transportent.
 
Une des premières initiatives que devraient prendre les pays réunis à Paris serait d’aligner la fiscalité sur le fuel (mais aussi le kérosène) sur celle de l’essence. Il n’y a pas de raison que le commerce y échappe, si l’on souhaite faire payer un prix adéquat aux hydrocarbures pour pousser à leur substitution. Bien sûr, il ne s’agit pas de proposer une irréaliste, ni même souhaitable taxe carbone mondiale. Il est clair que tous les pays ne pourront pas tous aller au même rythme, et qu’il faudrait le faire de manière progressive pour ne pas provoquer de graves crises dans certains secteurs, comme l’aviation. Et pour éviter une course vers le moins-disant environnemental, il les mieux-disant doivent pouvoir compenser, à leurs frontières, la moins-disance des autres pays pour tirer le monde vers le haut.
 
La globalisation contre le climat, et l’humanité
 
Ce faisant, apparaît à l’œuvre la logique intrinsèque de cette globalisation dérégulée et sans frontières, qui finit par promouvoir le moins-disant, le plus court-termiste, au détriment de ceux qui veulent davantage faire pour protéger la planète, qui risquent alors de se battre avec un bras dans le dos. Le monde ne se porterait-il pas mieux s’il promouvait le mieux disant environnemental (aussi bien que social, salarial ou sanitaire) ? La globalisation telle qu’elle est organisée aujourd’hui, parce qu’elle est d’abord gouvernée par des intérêts financiers court-termistes, sans guère de conscience des intérêts collectifs à long terme, est une machine à broyer les protections sociales, salariales ou sanitaires, comme environnementales. L’intérêt supérieur de la planète passe obligatoirement par une remise en cause profonde.
 
Dans le cadre actuel, les négociations sont des parties de poker menteur, une prime à l’égoïsme de tous puisque ceux qui contribuent plus que les autres en sortiront défavorisés. D’où la grande difficulté de ses négociations : la globalisation telle qu’elle est conçue aujourd’hui organise la confrontation des égoïsmes, sans véritablement rendre possible un mode de raisonnement où l’intérêt collectif pourrait primer. Tous les Etats sont paralysés dans leurs efforts pour réduire la consommation d’hydrocarbures car celui qui en fera le plus sera perdant. La suppression des frontières ne promeut que la loi de la jungle, empêchant tout travail pour un intérêt commun supérieur, alors que des frontières plus marquées permettraient alors une course au mieux-disant environnemental en protégeant ceux qui veulent aller plus vite.
 
Si certains mouvements écologistes semblent avoir compris à quel point la globalisation est dangereuse, il est paradoxal qu’ils ne parviennent souvent pas à comprendre que les Etats sont leurs meilleurs alliés pour préserver notre planète et à quel point les frontières sont des outils pour la protéger.

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9 réactions à cet article    


  • AlbertGam AlbertGam 2 décembre 2015 15:48

    Une seule chose est sûre : plus on produira local et consommera local, mieux la planète se portera.

    Le 100% local n’est évidemment pas réaliste, mais aujourd’hui on est plus proche du 1% local que du 100%. Et ça effectivement, c’est un meurtre organisé envers la planète.


    • Pere Plexe Pere Plexe 2 décembre 2015 21:35

      @AlbertGam

      meurtre organisé par ceux qui aujourd’hui nous vendent la COP21 et assènent des ultimatums écologique...

    • JDCONSEIL 2 décembre 2015 16:40

      Tant que le transport des marchandises et des biens ne sera pas payé au juste prix aucun effort écologique équitable ne sera possible. Actuellement du à une surcapcité du transport containerisé entre l’Asie et l’Europe le prix du transport hors taxe d’un container est négatif ! 

      Les organismes internationaux ne servent plus à rien en ce domaine. L’OMC ne fait qu’accompagner le mouvement et pérennise la prédominance des offres moins-disantes économiquement, écologiquement, socialement.

      Les peuples ne peuvent pas contrecarrer les immenses pouvoirs financiers des lobbyistes car leurs représentants élus ne défendent pas les intérêts de leurs électeurs mais de ceux qui payent leurs campagnes électorales. Désespérant ! 


      • devphil30 devphil30 2 décembre 2015 17:46

        Tant que produire en Chine ou en Inde sera moins cher même en incluant les frais de transport alors la planète continuera à être polluer.


        Combien consomme un navire de transport de conteneur ? 
        De tonnes de fuel ....

        Il serait intéressant de retracer le chemin des matières premières jusqu’au produit fini , je suis bien certain que des matières premières passe par l’Europe pour aller en Chine pour on reçoit des produits finis en retour 

        Folie humaine , folie financière ....

        Philippe 


        • zygzornifle zygzornifle 2 décembre 2015 18:00

          La COPAIN 21 est l’œuvre des politiques (avec Hollande le marionnettiste en tête) qui ont déjà pour la plupart leurs pays en banqueroute ou pas loin, comment voulez vous qu’il en sorte quoi que ce soit de constructif, en fait ils ne sont que la pour défendre leur droit de polluer chacun se disant que la restriction c’est pour l’autre et les accords signés finiront comme le non au référendum Français sur l’Europe .....


          • sls0 sls0 2 décembre 2015 18:03

            Sans transport pas de globalisation. Le transport maritime c’est 4,5% du CO², l’avion c’est 2-3%.
            Les haricots verts du Kenya ou le dernier Iphone ce n’est peut être pas une priorité.

            Pour un vêtement vendu 35€.
            6€ de matière première.
            La main d’oeuvre au Bangladesh c’est 2€, en France 5€.
            Aux 2€ il faut rajouter 0,5€ de transport. Le manque de réactivité due à la distance doit avoir un cout (je n’ai pas trouvé ou suffisamment cherché une source).
            La délocalisation ce n’est que 5% du prix, c’est la marge qui en est l’essentiel.

            Le cout faible du transport permet un dumping social. Déjà payer un juste prix du transport en fonction de sa pollution permettrait une sérieuse amélioration de nos conditions de vie, des gens qui bossent plutôt que d’être au chômage c’est plus d’argent dans les caisses.


            • JC_Lavau JC_Lavau 3 décembre 2015 10:14

              Laurent, tu es d’une crédulité inoxydable : « Climat, climat ! Réchauffement ! Gaz à effet de serre ! Sauver la planète ! »
              Or ce sont les mêmes milliardaires qui détiennent la presse et lui disent quoi te bobarder.

              SPIP a le don de véroler tous les liens qu’on lui confie, sauf à passer des plombes à déverminer ses « interprétations » boguées des liens qu’on avait pourtant écrits correctement. Trop long pour le temps dont je dispose. Clique sur mon profil, et tu trouves les premiers articles que j’ai portés sur Avox : ils portent justement sur cette escroquerie à l’échelle planétaire, dont le GIEC est un des rouages, aux ordres de ses maîtres discrets. GIEC : Gang Intergouvernemental d’Escrocs Carbocentristes.


              • JC_Lavau JC_Lavau 3 décembre 2015 13:02

                « Un problème bien posé est déjà à demi-résolu », et réciproquement : obliger les assujettis à ne jamais pouvoir poser correctement les problèmes garantit à nos maîtres que nous n’aboutirons jamais à aucune solution.
                Aussi longtemps que nos maîtres piègent ta naïveté en te carabistouillant à 200 %, ils gagnent, nous perdons. Ils te racontent « CO_2 ! Empreinte carbone ! Ecologie ! Environnement ! » et toi tu gobes tout cela, alors que le fond du problème est minier, et que ces puissances minières qui dirigent Pisseverte sont une grosse partie du problème (et réciproquement, Pisseverte est actionnaire de BP). Aucune ressource minière n’est inépuisable, et leur souci est d’être la dernière puissance qui pourra encore donner à glouglouter à son armée de l’air et à ses blindés, pour rafler aux autres survivants les dernières ressources, de toutes natures (humaines et agricoles inclusivement).

                Dès l’instant qu’on accepte que ce soient nos ennemis qui nous dictent comment penser, ça y est, on a déjà perdu la guerre. La famille Rockefeller a au moins octante ans d’avance sur toi, ils sont fort expérimentés, et savent s’entourer de bons conseillers techniques (secret et discrétion obligent : ceux-là, tu ne les verras jamais pérorer à la TV).

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