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La révolution Islandaise, Acte 1 Scène 2

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Le volcan Eyjafjallajökull entré en éruption le 20 Mars 2010

Ahhhh L'Islande, ses paysages magnifiques, cette nature sauvage et preservée, son peuple génétiquement homogène, son volcan qui a réussi à clouer au sol l'ensemble de l'aviation européenne, et son président, Olafur Ragnar Grimsson, qui contre toute attente vient de prendre le parti du peuple contre son oligarchie, en demandant pour la deuxième fois son avis au peuple concernant un accord de paiement sur la dette d'Icesave par les contribuables.

Le 2ème accord de paiement :

Le 8 Décembre 2010, les négociateurs Islandais, Anglais et Néerlandais ont jeté les bases d'un accord sur le paiement de la dette des banques Islandaises. Voici le contenu de cet accord, tel qu'il est disponible sur le site de l'ambassade Islandaise :

lien (PDF en Anglais)

Le taux retenu est de 3% pour la dette Néerlandaise (900 millions €) et 3.3% pour la dette Anglaise (3 Milliards €), ce qui fait 3.9 milliards au lieu des 5.1 milliards que prévoyait le 1er plan, à un taux global de 3.2% au lieu des 5.5% initialement consentis. Bref en apparence ce plan est bien plus avantageux que le précédent, mais comme nous allons le voir les apparences sont trompeuses.

Rien n'est payé jusqu'en 2016, mais les intérêts courent. puis à compter de 2016 l'Islande doit payer sur un ryhtme bi-annuel un montant égal au maximum à 5% des recettes fiscales, avec un maxima de 1.3% de PIB. En pratique donc, des paiements supportables par l'économie Islandaise et que le gouvernement peut revoir à la baisse comme il le souhaite, ce qui n'était pas le cas pour le 1er accord. Mais l'arnaque, car il y en a une, se situe à un autre niveau. Il y a une date limite pour le paiement de la totalité de la somme : 2046, et les intérêts courant sur le principal jusqu'à cette date butoir. Ce type de prêt a été largement utilisé par les agences immobilières pour arnaquer des gens aux revenus modestes alléchés par un "crédit d'impot". On leur proposait des emprunts à 30 ans avec un montant de mensualités modifiable à tout instant qu'ils pouvaient baisser jusqu'au seul paiement de la part des intérêts (et encore, parce que la législation Française ne permettant pas l'amortissement négatif, une échéance ne pouvait être inférieure aux intérêts).

Mais, les 2 dernières années, tout le solde doit être réglé, avec les intérêts qui ont explosé, car le principal n'a pas baissé. Pour le dire plus simplement, le gogo a payé pendant 28 ans pour rien du tout, et se retrouve avec une dette intacte supérieure à l'emprunt initial, sans avoir la possibilité de la payer. Et c'est très exactement le risque auquel s'expose l'Islande si elle accepte un tel accord. Etant donné la propension des hommes politiques à reporter les problèmes du jour aux générations futures, il n'y a aucune raison pour que ce ne soit pas le cas là aussi. En acceptant cet accord, les Islandais vont se retrouver en 2046 avec une dette dont je prédis qu'elle sera encore plus énorme que aujourd'hui, tout en ayant pas plus les moyens de la rembourser. Bref, cet emprunt est fait pour qu'il ne soit jamais remboursé, il est fait pour générer des intérêts que les Islandais paieront ad vitam aeternam tout en conservant intacte la dette initiale.

Il ne manquait plus qu'au parlement de donner son accord à ce protocole dont le secret avait été soigneusement gardé. Ce fut fait en toute discrétion le 31 Décembre 2010, où ce jour-là il n'y avait pas que la dinde qui se retrouvait fourrée aux marrons !

Heureusement, il y avait quelques personnes qui on réagi, malgré la calinothérapie médiatique qui a suivi, consistant à faire état d'un "large consensus" sur cet accord dont on n'avait pourtant absolument rien dit. Une pétition (lien en Islandais) semblable à celle qui avait conduit au retrait du 1er accord a été lancé le 13 Février 2011, appelant le président à renoncer à signer cette loi. Elle a recueilli 42405 signatures qui ont été vérifiées à l'aide d'un recoupement fait par le No de sécurité sociale qu'il fallait indiquer, soit 14% de la population. Et pour la seconde fois, le président Grimsson a refusé de signer la loi, appelant à un nouveau référendum.

L'assemblée constituante :

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Inga Lind Karlsdottir, une des 25 élu à l’assemblée constituante

Il ne faut pas s'y tromper, c'est bel et bien une révolution qui se passe en Islande, et l'oligarchie y combat encore, et n'a pas rendu les armes. Une autre bataille qui est en cours concerne l'assemblée constituante qui se proposait de réécrire totalement la constitution. Dans les nouvelles règles envisagées il y avait le rôle et les attributions du président de la république, qui fait régulièrement débat là-bas, mais aussi la séparation de l'église et de l'état qui n'est pas encore faite, et surtout le contrôle des ressources naturelles, par leur nationalisation. C'est cette dernière décision qui a affolé les grands propriétaires terriens qui allié avec les conservateurs qui ont perdu le gouvernement ont formé un recours auprès de la Cour suprême. Celle ci a tranché le 26 Janvier 2011 en révoquant l'assemblée (lien en Anglais), pour des vices de forme sans réelle gravité concernant la sincérité du vote, et d'ailleurs sans qu'il n'y ait eu d'incident rapporté lors de cette consultation. Aux dernières nouvelles, le gouvernement continue de vouloir la réécriture de la constitution, mais n'as pas fixé de date pour la réélection de l'assemblée constituante.

Les enjeux véritables :

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une banderole de protestation contre l’industrie de l’aluminium en Islande

L'enjeu de ce qu'il se passe là-bas va bien au-delà de la simple question du remboursement de sa dette, et de son adhésion ou non à l'Europe. C'est un territoire stratégique à bien des égards. Doté d'une hydrographie importante et d'une géothermie exceptionnelle actuellement largement sous-exploité, c'est un eldorado de la production d'énergie. En particulier, les producteurs d'Aluminium ont un très grand intérêt à prendre pieds en Islande, car c'est un des derniers endroit qui dispose des droits à polluer suffisant car la production d'aluminium dégage entre autre joyeuseté toxiques des quantités énormes de CO2, et du potentiel électrique permettant l'électrolyse à grande échelle indispensable à la production d'Aluminium depuis le minerai de bauxite. Une tonne d'aluminium produit demande environ 14 MWH d'énergie, soit à peu près 1 tranche de centrale nucléaire pour 3 usines. Jusqu'à maintenant et à l'aide d'une réglementation très sévère sur la pollution, l'Islande avait pu limiter cette industrie et éviter la catastrophe écologique qu'aurait constitué la création de plusieurs barrages géants. Mais ce qu'une Islande prospère a pu éviter, est-ce que le même pays ruiné et lourdement endetté le pourrait ? je serais tenté de répondre que non. Depuis 2003, le gouvernement Islandais a multiplié les promesses de fourniture énergétique et a lancé un grand projet de barrage sur toutes les rivières glacées de l'Ile (lien en Anglais et Islandais), contre promesse d'investissement de la part des industriels et la faculté de pouvoir se refinancer. Ce plan au point mort en période faste a été subitement relancé avec la crise de 2008, comme en atteste ce plan de déploiement de barrages hydroélectrique sur l'ensemble des rivières de l'ile. Comme on dit des coincidences ne font pas des preuves, mais ça tombe rudement bien ...

Le piège est prêt à se refermer, et l'Islande a finalement le choix entre le maintien pour quelque temps encore de son niveau de vie au prix d'une pollution définitive et irréversible de son territoire, ou la mise au ban de la communauté internationale avec une baisse quasi instantanée du niveau de vie de la population. En tout état de cause il y a eu un retour très rude à la réalité, qui a fait prendre conscience aux Islandais que non, ce modèle ultra-libéral n'est pas efficient, et que oui, il convient d'en rechercher des alternatives.

Que ce soit pour la constitution ou pour le remboursement de cette dette privée, c'est au peuple Islandais de se décider et c'est très bien ainsi. Puisse-t-il le faire en toute connaissance de cause, et au meilleur bénéfice des générations futures.

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Une carte qui reprends les projets hydrologiques et géothermiques du gouvernement Islandais (2008)

Illustration : saving iceland - http://www.savingiceland.org/


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19 réactions à cet article    



    • pissefroid pissefroid 21 février 2011 11:00

      Il me semble que si les islandais annulaient la dette, ils ne souffriraient pas plus que de la rembourser.
      Ce serait un signal fort aux banques qui seraient responsables de leurs pertes.


      • plancherDesVaches 21 février 2011 11:19

        Non. Ils ne peuvent pas. Désolé.
        Première mesure de rétorsion de l’Union Européenne : les bateaux islandais de pêche aux maquereaux sont interdits d’accostage dans tous les ports européen.
        Et il y aura surement d’autres mesures si le remboursement n’est pas accepté.


      • pissefroid pissefroid 21 février 2011 11:36

        plancherdesvaches 11:19

        C’est à cela que je pensais quand je parlais de temps dur.
        Ils devraient vivre en autarcie partielle pendant une dizaine d’années.


      • Philou017 Philou017 21 février 2011 15:43

        Cette mesure de rétorsion serait totalement illégale. Le différent repose sur une interprétation des texte de l’European Economic Area (EEA), à laquelle l’Islande avait adhéré. Tant que ce conflit d’interprétation n’est pas réglé, l’Islande n’a rien à craindre de ce point de vue.

        Plus embêtant et scandaleux est la menace de l’Angleterre et du Royaume-Uni de suspendre l’aide du FMI, dont l’Islande serait dépendante. On peut se demander de quel droit ces deux pays peuvent se targuer de suspendre l’aide d’une organisation internationale pas censée être au service des intérêts particuliers d’un état.

        Voir cet excellent article de Vincent Benard :
        http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/affaire-icesave-la-fronde-des-68035

        En tout cas, les Islandais ont mis la main dans l’engrenage de la finance internationale, pas évident qu’ils s’en sortent.

        Si l’oligarchie utilise le crédit classique pour asservir les citoyens, elle utilise les accords internationaux et le FMI pour asservir les gouvernements.

        Moi, je serais à la place des Islandais, j’enverrais balader tout cela en dénonçant tous ces accords, sortant de la pseudo-légalité Financière, mais entrant dans une légalité morale et humaniste. Apres, il y a toujours des pays avec qui l’on peut commercer. Cuba a bien résisté à ce genre de situation, et l’Islande est dans une situation bien moins difficile.

        Come on, Ísland !


      • plancherDesVaches 21 février 2011 16:48

        Le souci est que j’ai bien lu cette info dans un journal de mass-média comme nous en avons beaucoup en France.

        Désolé de n’avoir aucune imagination, mais l’illégalité peut être fondée sur un prétexte style quota de pêche ou n’importe quoi pour justifier.

        Ainsi, il est encore un peu tôt pour savoir si l’Islande va être obligée de payer mais, comme l’écrit cet optimiste Wesson, l’argent est le nerf de la guerre...


      • Mister_Will Mister_Will 21 février 2011 18:32

        Merci à l’auteur pour cet article ... Il faut garder un oeil sur le cas islandais !

        Merci à Philou pour le lien, cela me permet d’éclairer ma lanterne sur les déclarations de DSK sur F2 : « le F.M.I. a sauvé les islandais ... »
        Cela m’avait fait tiquer, j’y vois plus clair à présent.

        J’ai foulé les champs de lave islandais ya déjà quelques années et ce pays reste gravé dans mon coeur...


      • J-J-R 21 février 2011 21:16

        Le pouvoir financier l’a bien compris. C’est un combat sans merci pour faire échouer la reprise en main du peuple islandais. En outre la révolution écologiste prend corps. Si l’Islande fait défaut de paiement pour renflouer les pertes des gros investisseurs financiers, ce sera non seulement un signal fort de l’Islande aux banques, mais plus encore un signal fort pour toute l’Europe.


      • wesson wesson 21 février 2011 21:23

        Bonsoir Philou017

        « Cette mesure de rétorsion serait totalement illégale »

        Vous savez les Anglais n’avaient pas hésité à sortir leur arsenal législatif anti terroriste pour geler des avoirs Islandais en guise de représailles ...


      • Alpo47 Alpo47 21 février 2011 11:09

        Le peuple Islandais semble nous donner un exemple de « reprise du pouvoir ». C’est une très bonne chose, et c’est surement pour cela que les « grands médias » n’en parlent quasiment pas.

        L’idée« que ces dettes sont l’affaire des spéculateurs et que c’est à eux de les assumer et non aux contribuables doit continuer de faire son chemin. Elle sera peut être bientôt notre plus grosse possibilité de sauvegarde.

         Rappelons nous le »phénomène du 10e singe" qui met en évidence le concept de masse critique.
        Merci de continuer d’informer .


        • plancherDesVaches 21 février 2011 11:16

          Ou, dit autrement : comment profiter qu’un pays soit à genoux pour l’acheter.

          Et, si vous regardez bien, les privatisations faites à la chaine dans quasiment tous les pays ne sont pas autre chose.
          Simplement, les « dirigeants » prendront excuse de limiter les endettements dus à la crise.

          Il serait presque possible d’être admiratif de ce système s’il n’y avait pas quelques petits soulèvements populaires réprimés dans le sang et qui viennent perturber la fête.
          Dégâts collatéraux... smiley


          • Bélial Bélial 21 février 2011 12:05

            Voilà un bel exemple. Braquons les projecteurs dessus.


            • PhilVite PhilVite 21 février 2011 12:31

              Je vois l’Islande comme une espèce de modèle réduit expérimental du dérèglement planétaire, où la lecture des évènements est plus facile que dans notre complexité continentale. Par l’effet de petite taille les réactions sont plus fortes, les conséquences plus directes et rapidement observables... L’étude de qui s’y passe est diablement intéressante pour comprendre l’abominable bordel dans lequel nous sommes plongés.
              Les limites de l’éventail de nos possibles seront, me semble-t-il, posées là-bas.


              • slipenfer 21 février 2011 13:30

                Bon article bien dosé et clair
                la Grèce devrais faire de même rapidement
                ainsi que tout les pays qui se font raquette par
                ces escrocs professionnels 


                • plancherDesVaches 21 février 2011 16:50

                  Bien vu, Saoul man.
                  Vous devriez retourner dormir après avoir écrit une bêtise aussi grosse. Ca a du vous fatiguer.

                  Sinon, si vous avez 5 minutes, essayez de voir pourquoi l’Islande doit autant de pognon.


                • plancherDesVaches 21 février 2011 20:43

                  « Au dessus de leurs moyens »... Tu parles des Ricains, là, non.. ???
                  Ceux qui contrôlent TF1 par sarko.

                  T’inquiètes, il y a des humains qui réalisent que tu vends du vent.


                • kéké02360 21 février 2011 17:25

                  Les Islandais vont tenir bon , ils n’ont pas à rembourser cette dette artificielle de la responsabilité des banksters !!!! Le crack boursier imminent et l’effondrement du système libérale en phase terminale vont soulager tous les peuples de la planète.....

                  Il est donc plus opportun de réfléchir à notre propre constituante et à la façon de partager les nouvelles technologies et les richesses produites par les fourmis que nous sommes ..... smiley


                  • Fergus Fergus 21 février 2011 17:26

                    Bonjour, Wesson.

                    Excellent article qui montre bien le processus qui a conduit l’Islande à cette impasse et les termes du dilemne auquel ce petit pays (sa population égale celle d’un département français !) est confronté : payer et subir la rétorsion ou se rebeller et se résoudre à des années de difficile autarcie.

                    Personnellement, j’ai de la sympathie pour les Islandais et je compatis à leurs difficultés. Pour autant, Erinle n’a pas tort : ils ont pratiqué une dangereuse fuite en avant en cherchant à vivre toujours plus au-dessus de leurs moyens.

                    Pour finir, une ptite précision linguistique concernant la première illustration : le volcan ne se nomme pas Eyjajfällajokull, mais Eyjafjell, l’Eyjafällajokull étant le nom du glacier qui occupe ses flancs (jokull = glacier).

                    Cordiales salutations.


                    • wesson wesson 21 février 2011 22:09

                      Bonsoir Fergus, et merci pour la petite leçon d’Islandais, que je ne parle pas.

                      Certes on se plait maintenant à critiquer le train de vie Islandais passé, alors qu’en d’autre temps, on en était plus à l’admirer - mais de là à les considérer sur le mode de « c’est tant mieux pour eux, ils l’ont bien cherché et ils n’ont que ce qu’il mérite », il y a un pas que je ne franchirai pas.

                      D’une part, si vous connaissez un peuple capable de vivre chichement alors qu’on lui déverse des torrents de pognon facile à ses pieds, faites-moi signe. Les situations sont conformes à leurs concepts et si l’on souhaite éviter qu’une nation s’endette, il suffit de mettre des conditions suffisamment restrictives sur l’obtention de crédit.

                      D’autre part, et dans le cadre du « piège » que je relate, il faut bien quelque chose à reprocher à ces Islandais, ne serait-ce que pour justifier de les faire payer collectivement. Dans cette optique, les 4x4, les belles maisons et tout le tralala tombent particulièrement bien ...

                      Le tout est une question d’appréciation. En totalisant l’écart de dépenses entre disons une vie simple et la bamboche permanente, je ne suis pas certain que l’on arrive au montant que l’on demande aux Islandais. En tout cas à titre personnel, j’ai la conviction que l’essentiel de leur dette provient des attentes des spéculateurs Anglais et Néerlandais, qui en tout libéraux qu’ils prétendent être devraient accepter que dans les placements qu’ils ont fait, il y avait de gros risques dont il me parait normal qu’ils assument.

                      Ce qui me parais certain, c’est que en cas de nouveau refus de la part du peuple Islandais, les chiens vont se lâcher sans retenue car si il y a bien une chose que ces protestants anglo-saxons sont incapable d’accepter, c’est qu’un débiteur les envoie paître ! La preuve, ils n’ont toujours pas digéré la révolution Russe de 1917 ...

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