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Le FSM 2009 est-il confronté à une crise de croissance ?

La huitième édition du Forum social mondial 2009 s’est achevée le 1er février 2009 dans la ville amazonienne de Belém. Plus de 130.000 personnes issues de 4.000 mouvements sociaux et organisations de la société civile, venant de 150 pays ont participé à ce Forum. 80.000 habitants de l’Etat du Para (dont Belém est la capitale), 30.000 personnes du Brésil et 20.000 venant d’autres pays se sont réunis. Le forum s’est tenu sur le campus de l’Université Fédérale Rurale d’Amazonie (UFRA). Pendant les 5 jours d’activités, se sont tenus environ 2.000 ateliers, séminaires, conférences et réunions au cours desquels des militants, intellectuels, et artistes du monde entier ont discuté de la crise du capitalisme et des ses terribles conséquences sur les travailleurs, sur les peuples indigènes et les populations marginalisées. Les différents aspects de la crise financière capitaliste ont dominé la plupart des débats et des discussions.

Une grande marche, à laquelle ont participé plus de 80.000 personnes, a marqué le coup d’envoi du Forum le 27 janvier. Cette manifestation haute en couleurs, le long des grands axes de la ville, était à l’image du flamboiement amazonien. Les participants ont mis plusieurs heures pour parcourir les quelques 4 kilomètres vers le centre de la ville. Plus de 3.000 journalistes du monde entier étaient également présents pour couvrir l’événement organisé presque tous les ans en réponse au Forum économique mondial. Les participants, qui comprenaient des militants dont les revendications allaient du droit à la terre pour les peuples indigènes au défi écologique en passant par l’égalité sociale et économique, ont répondu une fois de plus présents pour exprimer leur aspiration à autre monde, libéré de l’exploitation.

Les militants du Parti du Socialisme et de la Liberté du Brésil (PSOL) et du Mouvement des paysans Sans Terre (MST) ont fait montre d’une forte présence lors de la marche ainsi que dans les différentes activités du forum. Des milliers d’entre eux, munis de leurs drapeaux rouges, ont investi les rues de Belém pour la marche d’ouverture. Parmi les participants très en vue figuraient la présidente du PSOL, Heloisa Helena, et le président du MST, Joao Pedro Stedile, qui ont tous deux fait l’objet d’une couverture médiatique importante. Les peuples indigènes d’Amazonie étaient présents pour faire passer leur message et mettre en évidence les menaces écologiques, posées par l’avidité capitaliste, qui pèsent sur la région amazonienne.

Le deuxième temps fort du Forum aura été le congrès du MST où quatre présidents d’Amérique latine - Hugo Chavez du Venezuela, Rafael Correa d’Equateur, Evo Morales de Bolivie et Fernando Lugo du Paraguay – avaient été spécialement invités. Fait remarquable : l’absence du président du Brésil Lula à cette réunion. En fait, le MST n’a pas invité Lula car il applique des politiques néolibérales et défavorables aux travailleurs. Cependant, Lula était bien présent aux côtés des quatre présidents à un autre meeting public, manifestement destiné à dissiper l’impression générale de son exclusion.

Ce congrès a quelque peu pris des allures de débat lorsque le leader du MST Joao Pedro Stedile a très intelligemment mis les quatre présidents dans une position défensive, en critiquant de manière constructive, positive et amicale l’insuffisante et frileuse mise en pratique de leurs prises de position anti-néolibérales dans leurs pays respectifs et surtout à l’échelle de la région.

Dans la plupart des activités du forum, les deux questions de la crise financière capitaliste mondiale et du changement climatique ont dominé les débats. Par ailleurs, quelques activités à propos des bombardements israéliens sur Gaza ont connu une forte participation. Il y a eu en revanche peu de place pour les questions liées à la guerre menée par les Etats-Unis contre le terrorisme, à la militarisation et au fondamentalisme religieux.

Les installations étaient globalement bonnes, sûres. Il y avait des tentes bien protégées munies de sonos et de chaises, ainsi que des toilettes. De plus, des centaines de volontaires étaient présents sur les deux principaux lieux de l’événement pour guider les participants. Bon point à noter : un service gratuit de navette entre les deux principaux lieux, l’UFPA et l’UFRA (Université Fédérale du Para et Université Fédérale Rurale d’Amazonie). Contrairement au FSM de Nairobi la nourriture sur place n’était pas trop chère et n’incitait pas au vol. Cependant, le FSM de Belém 2009 a lui aussi connu certaines limites. Bien que la restauration n’ait pas fait l’objet d’autant de commerce qu’à Nairobi, il y avait quelques activités commerciales sur place, notamment des étals de petits articles de décoration, d’artisanat local et de produits cosmétiques. Les prix de ces articles étaient relativement élevés, notamment pour les participants venus du Sud. Tout comme au FSM de Nairobi, le droit d’entrée fixé à 30 réals était trop élevé pour les populations locales. Mais à Nairobi, après une action forte menée par certains mouvements sociaux, le comité organisateur a été obligé de lever le droit d’entrée, permettant ainsi aux populations locales de prendre part au processus. Par conséquent à Belém, de nombreuses personnes pauvres de la région n’ont pu se permettre de payer l’entrée et sont restées exclues du processus.

La limite la plus importante du FSM de Belém aura été le manque de dispositifs de traduction. La traduction était nécessaire en quatre langues – français, espagnol, portugais et anglais – mais dans de nombreuses activités aucune traduction n’était prévue. Les participants, perplexes, cherchaient des amis capables de traduire. Parfois, les organisateurs d’activités devaient s’arranger eux-mêmes pour faire la traduction. Cela a réellement entravé le véritable objectif du FSM, c’est-à-dire le partage d’expériences. On a parlé ici du fait que le comité organisateur avait initialement demandé à Babel, une organisation de plusieurs milliers d’interprètes bénévoles, d’assurer la traduction. Babel demandait 600.000 euros à l’avance pour l’ensemble de l’événement mais le comité organisateur a refusé de leur avancer cette somme. Plus tard, on apprit qu’ils avaient loué les services d’une autre organisation à un prix beaucoup plus élevé de 1 million d’euros. Cela a en tout cas représenté un échec total et un fiasco pour le FSM. 

Dernier point, et non des moindres : le manque d’action ressenti par de nombreux participants. Seulement des débats, des débats et encore des débats... et pas d’action. Ce qu’il faut entendre par là, c’est qu’en dehors de sa dimension sociale, le FSM doit également affirmer sa dimension politique. Les participants semblaient avoir soif d’alternatives viables, pratiques, et radicales au système capitaliste.


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2 réactions à cet article    


  • antireac 8 février 2009 11:56

    Ha ha ha

    La parade des clowns(tristes)

    Question à 2 balles :

    Combien de vitres de magasins cassées ?

    Combiens d’arbres arrachés ?

    Combien de slogans haineux ?

    Combien de cannettes de bierres laissées sur place ?

    Combien de joints fumés ?

    Combien de polciers blessés ?

    Combien de rancunes accumulées par la population locale ?

    Combien d’ex taulards ont participé a ce spectacle clownnesque ?

    Co..................................................



    • antireac 8 février 2009 15:55

      Question à 1 centime ( 2 balles c’est trop cher) l’histoire de faire avancer le schmilblick

      Pourquoi ,n’est ce pas, les halterophiles ne sont pas allés organiser leur gay -par...oh pardon , leur mickey para.. oh pardon leur machin dans un pays non capitaliste disant à tout hasard en Corée du Nord ou encore plus près à Cuba ?

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