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Le saut périlleux de 787 milliards de dollars de Barack Obama

Le président Barack Obama a, ce mardi, signé le plan de relance économique de 787 milliards de dollars, lequel avait été adopté le vendredi 13 février par le Congrès américain. Moins d’un mois après son investiture. Pour certains économistes, ce plan arrive trop tard pour avoir un effet sur l’activité en 2009. L’hebdomadaire conservateur britannique The Economist le juge « timide, incomplet ». En un mot comme en mille, comme « une occasion manquée », même si c’est « mieux que rien », comme le dit The Nation, l’hebdomadaire de la gauche du Parti démocrate (Les Affaires, Montréal). Place au saut périlleux de Barack Obama.

« Je ne veux pas prétendre que ce jour marque la fin de nos problèmes économiques, pas plus qu’il ne représente tout ce que nous allons devoir faire pour remettre notre économie sur les rails. Mais ce jour marque le début de la fin », a déclaré le jeune président. Il compte donc créer 3,5 millions d’emplois dans les deux années à venir. Il faudra toutefois un autre délai d’un mois environ avant le déblocage effectif de certaines sommes.

Composé d’allégements fiscaux (287 milliards) et de programmes de dépenses publiques (500 milliards), le coût du plan, initialement de 780 milliards de dollars, s’élèvera finalement, selon l’estimation du bureau du budget du Congrès (CBO), à 838 milliards. Le coût initial s’élevait à près de 940 milliards de dollars. Ce plan se divise en quatre volets.

Premier volet : les allégements fiscaux totaliseront environ 286 milliards de dollars. Les entreprises se verront alléger d’environ 20 milliards de dollars en réductions d’impôts. Un crédit d’impôt de 13,1 milliards de dollars sera alloué aux énergies renouvelables et les dépenses dans ce même secteur s’élèveront à 19,9 milliards. Des sommes sont prévues pour la modernisation du réseau électrique, 11 milliards de dollars. Près de 95% des familles américaines bénéficieront également de réductions fiscales : l’État versera aux personnes seules 400 dollars et aux familles 800 dollars en 2009 et 2010.

Deuxième volet : l’aide sociale. Près de 43,7 milliards de dépenses sociales (dont 26,9 milliards pour prolonger un dispositif d’urgence pour l’indemnisation des chômeurs) seront allouées à l’aide aux familles et aux personnes touchées par la crise.

Troisième volet : Infrastructures et immobilier. Une tranche de 27,5 milliards de dollars sera consacrée aux autoroutes et une autre, de 8,4 milliards, aux transports publics.

Quatrième volet : subventions aux secteurs de la science, de la santé, de l’éducation. La NASA recevra un milliard, les agences et instituts de recherche recevront six milliards, la santé, 19 milliards, l’éducation, 105,9 milliards.

Le chômage frappe de plein fouet 7,6% de la population active. « Nous allons mettre les Américains au travail, le travail que l’Amérique doit entreprendre dans des domaines critiques qui ont été trop longtemps négligés, le travail qui ouvrira un changement réel et durable pour les générations à venir », rappelle Barack Obama.

Il s’en trouve pour affirmer que ce plan est un « patchwork peu cohérent », notamment chez les Républicains qui l’ont rejeté à la très grande majorité (trois républicains seulement ont voté avec les Démocrates en faveur de son adoption). « Travailleur à huis clos pour rédiger une législation qui ne créera pas les nouveaux emplois promis mais garantira une charge de la dette plus lourde pour nos enfants et petits-enfants », déclarait Michael Steele, président du comité national du parti.

Un avis que ne partagent pas les défenseurs de l’environnement. Il y a tout lieu, pour ces derniers de se réjouir : avec un budget de 20 milliards, la production d’énergies renouvelables sera doublée sur une période de trois ans. Le gouvernement s’attaquera également à l’efficacité énergétique d’un million de logements par an et de 75 % des immeubles du gouvernement. Et, ce qui réjouit les environnementalistes, une provision de cette aide servira à développer les transports urbains et le train, notamment à grande vitesse.

Comme nous l’avons déjà mentionné, il faut ajouter les 11 milliards de dollars pour améliorer substantiellement le réseau électrique.

Il est important en contrepartie de noter que ces dernières mesures n’élimineront pas le charbon. Les États-Unis produisent 75% de leur électricité de sources polluantes, principalement le charbon. Pour le nouveau secrétaire à l’énergie, Steven Chu, l’objectif est de « trouver le moyen d’utiliser le charbon de la manière la plus propre possible ». Le président Obama s’est engagé à réduire les émissions des États-Unis à leur niveau de 1990, d’ici 2020.

Le 28 janvier dernier, Al Gore, ancien Vice Président et Prix Nobel de la Paix, avait plaidé, devant la Commission des Affaires Etrangères du Sénat, sur les risques liés à l’inaction face au changement climatique et pour une action immédiate de mise en œuvre d’un système d’échange de permis d’émission. Pour Al Gore, les États-Unis doivent « restaurer leur crédibilité et arriver à Copenhague, en décembre 2009, avec une autorité renouvelée pour conduire le monde dans l’élaboration d’un traité juste et efficace. Ce traité doit être négocié cette année. Pas l’année prochaine. Cette année ». Al Gore s’est opposé, devant les sénateurs, à la construction de toute nouvelle centrale thermique au charbon. « La technologie de capture et de stockage du CO2 est encore loin d’être déployable à grande échelle ». Il a affirmé que les États-Unis pourraient obtenir 100% de leur électricité de sources renouvelables ou sans carbone en l’espace de 10 ans.

Ce plan de relance fera-t-il de Barack Obama le premier président « vert », comme l’avait affirmé Thomas L. Friedman, auteur du best-seller La Terre est plate. Dans un entretien à Ouest France, le 2 février 2009 dernier, Thomas L. Friedman avait déclaré : « Obama va être le premier président vert. Et on a autant besoin d’un président vert que d’un président noir  ». Tout en enchaînant : « Avant l’investiture, j’ai dit à Obama : vous devez être aussi radical que le moment l’exige ».

Dans le secteur automobile, il semble que rien ne va plus. Et que la situation empire, même. General Motors vient d’annoncer avoir besoin d’une nouvelle ponction de 30 milliards de dollars d’aides publiques d’ici 2011 pour survivre. L’entreprise prévoit supprimer 47 000 emplois dans le monde, dont 26.000 hors des États-Unis, en 2009. George W. Bush, avant de quitter la Maison Blanche, avait autorisé le versement de 9,4 milliards et 4 milliards à General Motors. Une somme supplémentaire de 4 milliards vient de lui être versée en février. Ces 30 milliards correspondent au scénario le plus noir et s’inscrivent dans une reprise moins forte et plus tardive que prévue du marché automobile.

Tout comme son concurrent, Chrysler réclame encore 5 milliards de dollars d’aides publiques, après avoir déjà reçu quatre milliards de dollars, en vantant les progrès déjà accomplis pour se restructurer. Fait particulier, Chrysler a une nouvelle fois refusé l’hypothèse d’une restructuration sous la protection de la loi sur les faillites. Chrysler devrait plutôt réduire ses coûts fixes de 700 millions de dollars cette année et vendre pour 300 millions de dollars d’actifs supplémentaires. L’entreprise diminuera ses capacités de production de 100.000 unités, supprimera 3.000 emplois et réduira son endettement de cinq milliards de dollars.

Le puissant syndicat UAW, qui regroupe les ouvriers de l’automobile, serait parvenu, selon son président, Ron Gettelfinger, à un accord préliminaire, dont le contenu n’est pas précisé, avec à la fois Chrysler, GM et Ford. Cette dernière entreprise automobile est également en grandes difficultés bien qu’elle n’ait pas demandé d’aides publiques d’urgence. Hasard ou non, cette annonce intervient le jour même où Chrysler et General Motors faisaient le point avec le Trésor américain. Pour paraître crédibles, elles ont annoncé de nouvelles mesures de restructuration qui se traduiront par des fermetures d’usines et des suppressions d’emplois massives.

Pierre Lapointe, stratège en chef adjoint de la Financière Banque Nationale, croit, comme le rapporte La Presse Affaires, que les investisseurs ont pris en grippe le plan de relance financier du nouveau secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner. « Les titres financiers continuent de peser sur les indices à cause de l’incertitude entourant le plan Geithner », dit Pierre Lapointe. « M. Geithner a eu un mois pour préparer son plan. Les gens sont déçus de ne pas avoir obtenu des détails ». Alan Greenspan y va de son petit coup de chapeau. L’ancien président de la Réserve Fédérale américaine émet des doutes sur le plan de relance de Barack Obama. Avant de vouloir stimuler l’économie, les autorités américaines devraient déjà stabiliser le système financier. Il évoque la piste d’une nationalisation temporaire de certaines banques : « Dans certains cas, la solution la moins pire est que le gouvernement prenne le contrôle temporaire » des banques en difficulté. « Il pourrait être nécessaire de nationaliser temporairement quelques banques afin de faciliter une restructuration rapide et ordonnée », déclarait Alan Greenspan au Financial Times. L’économiste Nouriel Roubini, réputé pour avoir averti dès 2006 de la gravité de la crise financière, partage, dans le Financial Times, en partie l’opinion de Greenspan. Il croit que l’économie américaine a besoin de deux choses : « un nettoyage approprié du système bancaire qui requiert un triage entre les banques solvables et non solvables et la nationalisation de plusieurs banques ; et une solution plus agressive et plus transversale au problème de l’endettement de millions de ménages insolvables ». Cette déclaration d’Alan Greenspan confirme que le bilan des banques est dans un état pitoyable, elle ruine tout espoir de les voir retrouver la santé dans un délai raisonnable, note Roland Laskine, du Journal des Finances. L’analyste poursuit : « Les sommes en jeu sont si considérables qu’elles pourraient amener les marchés financiers à penser que la valeur du billet vert n’est en réalité plus très loin du zéro absolu. Dans son sillage, l’euro et la livre sterling n’auraient aucune chance de résister ».

Somme toute, comme l’écrit Michael C. Behrent, d’Alternatives économiques, l’économie américaine va produire, selon les estimations du CBO (Congressional Budget Office), en 2009 et 2010 à 6,8% en dessous de son potentiel. « Avec un PIB de l’ordre de 15 000 milliards de dollars, cela veut dire qu’il va manquer en gros 1 000 milliards par an, soit 2 000 milliards de création de richesse pour 2009-2010. Barack Obama propose de dépenser 825 milliards : la partie qui sera dépensée pour les investissements publics va permettre de créer des emplois et de distribuer des salaires qui vont soutenir la consommation et la croissance. Un effet multiplicateur, comme disent les économistes, mais qui ne porte que sur une partie du plan. Un petit calcul rapide permet alors à l’économiste américain Paul Krugman de montrer que le plan de relance ne va combler qu’environ la moitié du potentiel de croissance perdu. Les parlementaires républicains et les démocrates partisans de la rigueur freinent a priori toute augmentation supplémentaire du déficit. Mais il faudra peut-être en passer par là ».

 


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25 réactions à cet article    


  • plancherDesVaches 19 février 2009 11:20

    Excellent article. Exhaustif et clair.

    Et il faut aussi apprécier la réaction des financiers qui jugent ne pas récolter assez... Le "business as usual" roule sur la jante.. ?

    "à penser que la valeur du billet vert n’est en réalité plus très loin du zéro absolu"... Il sera soutenu. Jusqu’à ce que les Pays du Golfe crée leur propre monnaie.


    • subpop subpop 19 février 2009 13:38

      les pays du golf vont creer leur money pour faire quoi ?
      est ce qu’il a des echanges comerciaux entre les pays du golf qui meritent la creation d’une monaie ? NON
      Les pays du golf ne sont pas des consommateurs !
      Le dollars est monnaie fiduciaire ! pour l’instant, l’économie américaine est encore l’économie la plus sure.
      le plan de relance américain même si il n’a pas d’effet à court terme, favorise les investissements structurelles.


    • plancherDesVaches 19 février 2009 14:04

      Hello, boy.

      Je recoupe juste une info qui semble sûre :
      http://www.acdefi.com/index.php?pid=256

      See you soon.


    • stephane 19 février 2009 13:33

      Très bon article effectivement, mais lorsque Al Gore parle de 100% d’électricité d’origine renouvelable en 10 ans, je doute. Raison de plus si les constructeurs automobiles se lançaient dès maintenant dans le tout-électrique comme annoncé il y a peu de temps : impossibilité de jouer sur les deux tableaux car les besoins en énergie seraient colossaux.
      En ce qui concerne votre remarque, plancher des vaches, elle est très pertinente : je pense d’ailleurs que les pays du Golfe ne sont pas les seuls -avec la Russie, la Chine, le Brésil- à vouloir en finir avec le $ qui sert de référence pour les échanges mondiaux. Mais c’est là que le risque est grand : l’usine à billets verts fonctionne grâce à ces échanges et aux pétrodollars en provenance du Golfe mais qui se réinvestissent aux USA sous forme de bons du Trésor et permettent à cette nation de vivre à crédit sur le dos de la planète. Accepteraient ils sans réaction de perdre cette mane ? De plus, la dette américaine ne pourrait plus compter que sur la procuction réelle des USA pour son remboursement....Enfin, l’économie américaine est actuellement menacée car liée, à cause du remboursement de sa dette gigantesque, à un facteur X qui est celui du prix du baril de brut et de ses variations mais dont on peut légitimement penser qu’il va repartir à la hausse dès le début d’une reprise mondiale.
      On ne parle pas assez du rôle central de la fin du pétrole pas cher dans cette crise : il me semble pourtant avéré tant il transpire dans de nombreuses mesures. Energies vertes, renouvelables, voitures non-polluantes et réduction des émissions de CO ne sont pas que le résultat d’une prise de conscience écolo pour les générations futures. C’est aussi la fin de l’ère de l’énergie bon marché. Aussi, tous les événements en provenance des pays du Golfe ou des états "voyous" vont demander beaucoup d’analyse et de recul. Le pic pétrolier est bien là, la présence américaine dans les régions productrices -"la main sur le robinet"- est presque totale, les années à venir nous promettent des moments d’extrême tension.


      • plancherDesVaches 19 février 2009 14:19

        "extrême tension", ce n’est rien de le dire.

        La guerre du Golfe fut le premier révélateur.

        Agréable, non ? de se savoir assis sur une poudrière...


      • subpop subpop 19 février 2009 13:48

        avant d’écrire n’importe quoi, il faut réfléchir un peu !
        la chine sous évalue son yuan par rapport au dollars dans le but d’exporter a bas cout vers les usa e dans le monde. Elle a des stocks énorme de dollars c’est pas demain que la chine va dire j’arrête avec le dollar. les chinois ne sont pas suicidaire !
        les russes veule se passer du dollars dans leur échange avec la Biélorussie mais ça n’aura aucun n’impacte sur l’économie mondial. le principal client de la Russie est l’union européenne. les banques russes échangent leurs roubles en dollars qui devenu la seule valeur sure en ce moment !


        • plancherDesVaches 19 février 2009 15:23

          Oui... si tout cela pouvait-être n’importe quoi...

          Mais les financiers et dirigeants seraient moins affolés.


        • stephane 19 février 2009 14:24

          Les chinois regorgent de $ mais ils l’ont en travers de s’être fait refiler des actifs pourris en masse par Paulson -le banquier- jusqu’en 2006... dès lors qu’il a lui même eu ensuite le pouvoir de désigner qu’est ce qui est pourri dans le système . Quant aux pays du Golfe ils en regorgent aussi mais comme le dit l’article la valeur absolue du $ est sujette à caution : certains pourraient être tentés de commercer directement, notamment avec la Chine, pays consommateur d’or noir mais aussi producteur de biens nombreux et variés et où l’épargne populaire est une réalité, pas comme aux USA. Enfin les Russes, mais c’est là plutôt effectivemement des questions de zone d’influence proches.
          Le traitement de la question Iranienne, ou de certains points "chauds" du moment nous renseigne : l’Iran est le 2nd producteur mondial, le Darfour est une province du Soudan qui fournit, tout comme le régime des Ayatollahs, la Chine en pétrole brut. Tout bien réfléchi, çà reste un problème central...


          • plancherDesVaches 19 février 2009 14:39

            J’abonde.

            Les Chinois font un prêt de 25 milliards de dollars à la Russie contre... du pétrole.


          • Internaute Internaute 19 février 2009 17:53

            L’Iran n’est que le 4° producteur mondial, assez loin derrière l’Arabie, les US et la Russie.

            http://dollardaze.org/blog/?page_id=00070

            Il s’agit des données de 2005 mais je doute qu’il y ait eu beaucoup de changement depuis.


          • plancherDesVaches 19 février 2009 18:03

            Et la Chine est en train de resserrer ses liens avec le Golfe. Le puzzle se complète.


          • Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 19 février 2009 14:45

            Tous

            Rappelez-vous, à propos du dollar, que l’Iran, quatrième pays exportateur de pétrole, avait annoncé le 18 décembre 2006, que ses revenus extérieurs et ses avoirs à l’étranger seraient désormais libellés en euros plutôt qu’en dollars, pour répondre à l’embargo américain et le contourner. En 2008, l’Iran, toujours, avait proposé à la rencontre de l’OPEP un panier de devises pour régler la question des hausses vertigineuses du pétrole. 

            À moins que la crise ne vienne tout chambouler, alors que l’Iran vient récemment d’affirmer sa préférence pour l’euro, que les Emirats semblent vouloir faire des infidélités au dollar, le lancement d’une monnaie unique pour les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) devrait avoir lieu comme prévu en 2010. Il était toujours en avril 2008, en marge d’une réunion à Doha, que les banques centrales des monarchies du Golfe conservent 2010 comme objectif pour l’entrée en vigueur de leur monnaie unique.

            En mai 2008, ce qui n’est pas si lointain, Luiz Inacio Lula da Silva avait annoncé que les pays d’Amérique du Sud envisageaient la création d’une monnaie unique, démarche s’inscrivant dans le cadre des efforts d’intégration régionale après la création de l’Union des nations d’Amérique du Sud (Unasur). Pour Lula, il était primordial d’aider les membres "économiquement fragiles" du groupe, dont le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie.

            Le dollar continue de se renforcer face à l’euro, ce qui laisse craindre que la crise américaine paraît de fait gagner l’ensemble de la planète. Les investisseurs se tournent vers le billet vert : même les mauvaises nouvelles en provenance des Etats-Unis, comme le plus bas de l’indice de l’activité industrielle dans la région de New York, nuisent à la monnaie unique.

            Pierre R.


            • plancherDesVaches 19 février 2009 14:59

              Pour la remontée du dollar face à l’Euro, méfions-nous des tendances "instantanées".
              Nous étions à 1.5-1.6 avant le retournement de situation.
              Le soutien contraint et forcé, car acheté, existe.

              L’impression globale que j’en ai est que beaucoup de pays préfèrent faire confiance à un bloc de "vieux pays qui, se tirant dans les pattes, au moins, ils ne sont pas trop agressifs, mais au moins, leur monnaie est celle utilisée par de nombreux consommateurs" plutôt qu’à un pays qui tire toutes les couvertures à lui.
              Maintenant, rien ne m’interdit de me tromper. Heureusement. Je m’en voudrais smiley


            • plancherDesVaches 19 février 2009 15:16

              Hhmm..

              Manque d’explications sur la globalité de ma part.
              Si l’on tient compte de l’ensemble des monnaies et de leur masse, l’Euro n’a pas reculé tant que ça.
              http://bourse.latribune.fr/Taux.aspx

              Arg... je voulais montrer le taux de l’Euro par rapport au Yen et au Yuan ou d’autres monnaies... Mais ça semble difficile.


            • Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 19 février 2009 15:33

              PlancherDesVaches

              Je vous suggère ce site : advfn.

              Pierre R.


            • stephanemot stephanemot 20 février 2009 04:17

              Bonjour Pierre

              L’USD va necessairement connaitre des problemes a terme. La deflation semble bien partie pour 2009 mais au-dela, on risque un contre-choc. La Chine detient toujours une force de dissuasion a plusieurs tranchants.

              Concernant le Plan Obama, je pense que s’il fonctionne entre la moitie et les deux tiers de ses objectifs on pourra dire qu’il a ete un succes. L’objectif n’est pas de redresser le pays mais d’adoucir la chute, de reduire le fond du trou a venir, et de donner un minimum de vision sur le moyen-long terme. D’autres plans suivront dans les mois a venir.

              C’est un compromis fatalement imparfait. On peut pinailler sur l’absence d’interconnection des reseaux de trains a grande vitesse, mais ils vont dans le bon sens.

              Ce que j’attends de voir maintenant, ce sont les modalites d’attribution des soutiens financiers : c’est vraiment l’occasion de marquer le coup et de preparer la voie pour un reequilibrage des pouvoirs, de donner le ton pour une future reforme de la finance internationale.

              Le gouvernement Obama n’a pas optimise le momentum mais cet homme a une forte capacite de tirer les lecons de ses erreurs. Il a donne un premier gros coup de gouvernail et il faudra maintenant etre bon sur le fine tuning.


            • Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 20 février 2009 05:24

              Stéphane

              Je partage votre avis. La question qui m’apparaît la plus importante est de savoir si le peuple américain se contentera d’un résultat aux deux tiers des objectifs réalisés. Le secteur automobile est forcément très gourmand et en redemande toujours plus. Les banques ont montré une certaine désinvolture qui ne leur fait pas honneur, si tant est qu’elles en sont soucieuses. Barack Obama a une tâche colossale sur les épaules. Il était au Canada ce jeudi. Une visite éclair de 6 heures. Les observateurs le disaient préoccupé par la situation domestique aux États-Unis et il ne devait pas avoir le coeur à discuter des grands enjeux internationaux avec le Premier ministre Stephen Harper. Comme l’indique La Presse de Montréal, les échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis sont les plus importants au monde entre deux pays, l’équivalent de 710 milliards de dollars (canadiens) en 2007. Chaque jour, des biens et services d’une valeur de 1,9 milliard traverse une frontière longue de 8891 kilomètres. Quelque 86 % des exportations totales du Canada vont en direction des États-Unis. Le Canada est notamment le principal fournisseur des États-Unis en énergie, pétrole, gaz naturel, électricité, uranium, selon les chiffres fournis par le gouvernement canadien.

              Pierre R.


            • stephane 19 février 2009 15:07

              C’est un peu inquiétant car cela semble offrir 2 solutions qui viennent d’emblée facilement, comme elles sont venues naturellement au cours de l’Histoire : la faillite générale pour s’affranchir de régler la dette, ou bien encore la guerre pour se relancer.


              • Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 19 février 2009 15:14

                Le soutien contraint et forcé, car acheté, existe.

                PlancherDesVaches

                Rien n’est impossible en effet dans ce beau monde de l’économie.

                Pierre R.


                • plancherDesVaches 19 février 2009 15:30

                  Vous savez ce qui m’inquiète aussi un peu... ?

                  C’est que Mr Obama a toujours promis que son pays garderait sa première place mondiale. Ce qui implique : multilatéralisme : niet.
                  Et risque de pousser la logique à son maximum sous la pression de son peuple.


                  • saint_sebastien saint_sebastien 19 février 2009 17:27

                    une bonne guerre ne fait aucun doute pour relancer les usa, laissons la cia nous organiser tout ça ...


                  • plancherDesVaches 19 février 2009 17:38

                    Hhmm..
                    Je semble avoir écrit une grosse bêtise exceptionnellement.

                    Cela peut être politique. Il faut attendre les faits.


                  • stephane 19 février 2009 18:31

                    Il me semblait que l’Irak se tenait en 3e ou 4e position mondiale avec dans le top 5 aussi l’Arabie Séoudite, l’Iran... mais les Etats-Unis ? J’ai compris, vous avez du leur incorporer l’Irak !Plus sérieusement, les Etats Unis ont connu leur pic pétrolier (ils étaient alors les 1ers producteurs) en 1970 et depuis ils sont très loin de satisfaire leur propre demande . Obama l’a dit au début de son mandat : la dépendance au pétrole étranger est notre plus grande préoccupation.
                    Mais à la base cette erreur sur les chiffres de l’Iran m’est due, alors mea culpa car vous avez confirmé la 4eme place de ce pays , ce qui n’est évidemment pas rien.


                    • jjwaDal marcoB12 19 février 2009 18:38

                      Une bien jolie synthèse de ce qu’on peut lire sur le sujet dans la presse anglo-saxonne.
                      Il est en effet plus que probable que si le plan d’épuration du secteur bancaire trébuche
                      ou est trop lent à produire des effets, une bonne part du plan de relance sera inefficace.
                      A cet égard le tabou manifeste à utiliser le mot "nationalisation" (temporaire d’ailleurs)
                      montre assez qu’ils sont encore sur le terrain de l’idéologie et pas de la recherche du
                      meilleur moyen pour être efficace.
                      Personne ne sait où nous allons. Certes le dollar est plombé par l’endettement collossal
                      des américains mais les USA tiennent leurs créanciers par la barbichette. Qu’ils fassent
                      défaut ou choisissent l’inflation pour atténuer leurs dettes et ils auraient autant de
                      soucis à venir que la chine et le japon (par ex).
                      Aucune devise refuge à l’horizon car le yen ne peut l’être durablement et on soupçonne de
                      plus en plus que l’europe a au moins autant de "boulets" aux pieds que les USA avec bien moins de moyens pour les gérer et sortir de la crise. Une ruée sur l’euro est improbable...
                      Les USA pourraient peut-être s’en sortir en limitant leurs dépenses militaires au niveau de
                      celui (cumulé) des 10 pays dépensant le plus dans le domaine (ils économiseraient près de 200 milliards
                      de $/an) et en réinjectant (via le budget) ces "économies" vers l’indépendance énergétique (en ajoutant économies d’énergies, renouvelables, électrification du parc et gros parc d’hybrides brûlant des agrocarburants), mais le secteur militaro-industriel est avec "l’élite hyper-riche" l’arme de destruction massive de l’économie américaine, bien pire que la "menace terroriste".
                      Pendant ce temps la chine investis pour l’après-crise (ses moyens le lui permettent) en s’assurant un accès privilégié au meilleur prix aux ressources de plus en plus rares dont le prix montera inévitablement pour nous quand nous recommenceront à consommer.
                      Comme l’a dit Obama "c’est le début de la fin". Ils ne croyait pas si bien dire...


                      • MAIKEULKEUL 20 février 2009 01:45

                        Le dollar, quoi qu’en disent les sites de veille us, va plonger cette année en raison des montagnes de dettes accumulées aux USA.

                        Le Japon ainsi que la Chine sont les plus gros détenteurs de bons du trésor US.

                        Ils sont, comme tout le monde, en train de plonger méchamment..

                        Pensez-vous un seul instant qu’ils ne vont pas devoir piocher dans leur bas de laine.

                        Le cours du dollar est actuellement manipulé pour permettre à certains de se mettre à l’abri. Quand ce sera fait, vous verrez le déluge !

                        Surveiller le cours de l’or : c’est un bon indicateur !

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