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Accueil du site > Actualités > International > Les ambiguïtés américaines dans le traitement de la crise financière

Les ambiguïtés américaines dans le traitement de la crise financière

Le président Barack Obama a annoncé le 14 janvier dernier un projet de taxation d’une cinquantaine de grandes banques afin de récupérer les fonds publics dépensés lors du sauvetage du système financier. Cette mesure permettrait à l’Etat américain de récupérer 117 milliards de dollars sur une dizaine d’exercices budgétaires.

Seulement voilà, cette proposition, dans la ligné des annonces similaires qui ont été prononcées en France ou en Grande-Bretagne auparavant, ne traite absolument pas le mal à la source et ne fera en aucun cas des banques, des établissements « responsables ».

En effet, premièrement le Président américain qui estime « obscènes » les primes versées aux traders à la suite des résultats exceptionnels réalisés en 2009 évite comme tout le monde de nommer les véritables responsables de ce marasme : les banquiers ! Le comportement de ces derniers, coupables d’avoir initié la crise financière, premiers a en être sortis grâce au soutient de tous, n’ont pour la plupart retenu aucune leçon de ce qui venait de se jouer et peuvent se targuer d’être libre de toute sanction, affichant un cynisme sans commune mesure face à des Etats impuissants ou réellement inconscients.

D’autre part, ce n’est pas aux bonus qu’il faut s’attaquer mais aux paradis fiscaux qui facilitent l’hébergement des fonds spéculatifs les plus risqués qui, même s’ils affichaient l’équivalent de 50 milliards de dollars d’avoirs ou d’avantage d’actifs gérés, cacheraient souvent le montant des positions que leur stratégie aurait engagée dans ces produits dérivés à effet de levier, sources de pertes infinies en cas de mauvais paris et dont l’engagement initial, ce fameux « appel de marge », n’est contrôlé que très rarement de part le manque de chambres de compensation sur ces territoires volontairement laxistes sur la réglementation financière. Laissant de nouveau la potentialité d’un risque systémique contaminant la sphère mondiale en cas de pertes consécutives affectant le comportement des opérateurs.

Tant qu’un organisme supranational ne sera pas créé pour réglementer les marchés financiers internationaux et punir les fautes de gestion ou le manque de transparence des fonds les plus spéculatifs, tant que les paradis fiscaux auront les mains libres pour agir sans aucun contrôle des risques, alors toute mesure n’aura d’effet que son annonce.

Pierre Arnaud Delmotte
www.knowckers.org

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6 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 18 février 2010 10:36

    Il ne sert à rien d’en appeler un « organisme supranational (...) pour réglementer les marchés financiers »

    Si l’on ne décrit pas ce que pourrait être un tel organimse, comment il fonctionne, pour qui il « roulerait ». Regardez l’OMC : En d’autres temps on aurait dit : « Tant qu’un organisme supranational ne sera pas créé pour réglementer le commerce ... »

    L’OMC existe, et ce n’est pas pour autant que tout va bien dans le meilleur des mondes, on en est loin.


    • le naif le naif 18 février 2010 10:47

      @ L’auteur

      Bonjour,

      Je vous cite : " D’autre part, ce n’est pas aux bonus qu’il faut s’attaquer mais aux paradis fiscaux qui facilitent l’hébergement des fonds spéculatifs les plus risqués"

      Il y avait une solution très simple pour contrôler la finance internationale, les paradis fiscaux, les trafics en tout genre, c’était de prendre le contrôle des banques de clearing que sont Euroclear (à Bruxelles et Clearstream à Luxembourg), ce que démontrait très bien Denis Robert dans ses enquêtes. Mais on a préfère focalisé sur l’affaire Sarkozy / Villepin..... lorsque le sage montre la lune.....

      En 2008, les politiques de tous les pays avaient la possibilité de reprendre le contrôle de la finance en échange de leur sauvetage, il n’ont surtout pas voulu opter pour cette solution qui était la seule possible pour pouvoir reformer en profondeur et contrôler la finance de façon à la réorienter au profit de l’économie. On a socialisé les pertes et continué de permettre aux banques de spéculer et de prospérer au point d’être trop grosses pour faire faillite. Rien d’étonnant, à cela, il n’est qu’à voir l’entourage d’Obama beaucoup d’anciens de GS. Avec lui, on nous a vendu un beau conte de fée, mais il est le candidat de Wall Street et sert leurs intérêts. Loin d’avoir tourné le dos à la politique de Bush il la perpétue, mais avec sourire et décontraction..... Le réveil va être douloureux.


      • BA 18 février 2010 13:47

        L’économiste Jean-Pierre Chevallier explique pourquoi la situation de la Société Générale est catastrophique.

        - Total des dettes réelles : 1 000 milliards d’euros.

        - Capitaux propres réels : 23,3 milliards d’euros.

        - Ratio d’endettement µ : 42,9. Le total des dettes représente 42,9 fois le montant des capitaux propres.

        - Pourcentage des capitaux propres par rapport aux dettes : 2,3 %.

        http://www.jpchevallier.com/article-les-meccanos-de-la-generale-ont-encore-sevit-45178466.html

        L’économiste Jean-Pierre Chevallier explique pourquoi la situation de BNP Paribas est catastrophique.

        - Total des dettes réelles : 1 987,6 milliards d’euros.

        - Capitaux propres réels : 70,1 milliards d’euros.

        - Ratio d’endettement µ : 28,4. Le total des dettes représente 28,4 fois le montant des capitaux propres.

        - Pourcentage des capitaux propres par rapport aux dettes : 3,5 %.

        http://www.jpchevallier.com/article-bnpas-de-panique-on-coule-45137851.html

        Les banques Société Générale et BNP Paribas sont deux gigantesques bombes à retardement.

        Quand la Société générale et BNP Paribas s’effondreront, les dégâts seront énormes pour l’économie française.

        (Concernant les soi-disant « actifs » des banques européennes, le directeur du FMI a révélé le pot-aux-roses le 24 novembre 2009 : la moitié des soi-disant « actifs » des banques européennes sont en réalité des actifs pourris.

        Les banques communiquent sur leurs soi-disant « actifs », les banques roulent des mécaniques en montrant qu’elles possèdent des milliards d’euros d’« actifs » ... mais la moitié de ces soi-disant « actifs » ont une valeur réelle égale à zéro.

        « Le Figaro : Quel est aujourd’hui le niveau des pertes non reconnues des banques ?

        Dominique Strauss-Kahn : Il reste d’importantes pertes non dévoilées : 50 % sont peut-être encore cachées dans les bilans. La proportion est plus forte en Europe qu’aux États-Unis. Je le redis : l’histoire des crises bancaires, notamment au Japon, démontre qu’il n’y aura pas de croissance vive et saine sans un nettoyage complet du bilan des banques. »

        http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2009/11/24/04016-20091124ARTFIG00576-strauss-kahn-il-faut-revoir-notre-modele-de-croissance-.php



        • faxtronic faxtronic 18 février 2010 16:19

          n importe quoi.....

          Un ratio dette (qui sont en fait des prets, et donc des actifs, meme si ces actifs sont virtuels, comme est l argent d ailleurs)/fond propres, de 50 n est pas scandaleux, c est meme plutot raisonnable par rapport a leur concurrentes.

          Il est evident que les banques on un rapport dettes/actifs important, car comme ces dettes sont justement l argent qui font tourner le monde, si le rapport etait 1, cela serait d un ridicules. Cela signifierait que les banques possedent le monde entier.

          De surcroit, il n y a aucune limite a ce ratio, avant il etait plafonne a 40. Mais ce plafonnement limitait les possibilites d investissement des baques, donc maintenant il n y a plus de limites.

          Les dettes des banques n est que l argent qui circule, et le total des comptes en banques. Il y a marque sur ton biller de banque que tu peux echanger ton billet de 10 euros contre un autre billet de 10 euros, et surement contre l equivalent en actif de 10 euros.


        • Philou017 Philou017 18 février 2010 19:32

          Faxtronic : vous n’avez pas l’air tres au jus. Vous confondez le ratio et l’effet de levier :

          - Le ratio µ d’endettement (ou multiplicateur d’endettement bancaire, leverage en anglais) qui correspond au rapport du total des dettes sur les capitaux propres (l’inverse du ratio Tier tel qu’il a été conçu à l’origine), doit être de 10 selon Alan Greenspan (photo) et de 12,5 pour la Fed (soit un ratio Tier non trafiqué de 8 %).

          Un ratio µ à un chiffre est normal, un µ strictement inférieur à 12,5 signifie que la banque est saine et qu’elle peut affronter les turbulences (autre formulation : le ratio Tier doit être supérieur à 8 %). En revanche au-delà, il est hors normes, signifiant que quelque chose ne fonctionne pas correctement. Avec un µ supérieur à 20, une banque peut mettre en péril un pays entier : c’est le risque dit systémique, surtout quand le total des dettes dépasse 10 % du PIB.
          http://serumdeliberte.blogspot.com/2009/06/banques-francaises-surendettees-risque.html

          Une saine gestion du secteur bancaire voudrait qu’aucune dette d’une banque ne dépasse 10% du PIB.

          On mène en France tout le contraire d’une gestion prudente. Pour votre information, sachez que la dette de la banque Paribas est de 2017 milliards d’euros alors que le PIB de la France est de 1792 milliards d’euros. Ses fonds propres ne s’élèvent qu’à 59 milliards d’euros. Comme toutes les grandes banques françaises, elle ne respecte pas le ratio défini par la

          Banque des Règlements Internationaux (actifs/passifs) qui est de 8 %. Paribas a un ratio de 2,9 %. Comme la Fed, elle s’approche dangereusement du seuil d’insolvabilité avec toutes les conséquences désastreuses que l’on peut imaginer alors que sa dette représente 112 % du PIB de la France.

          L’inverse de ce ratio µ (passif/actif) est de 34. Il représente l’effet de levier. Quand Richard Fuld, le directeur général de la Banque Lehman

          Brothers, a témoigné devant la commission d’enquête du Congrès américain, il s’est défendu d’avoir fait prendre trop de risques à sa banque. Je me souviens qu’il a donné un ratio µ de 30. C’était un peu mieux que celui de Paribas. Toutes les grandes banques américaines respectent ces ratios mais aucune grande banque française. Le pire est devant nous.

          http://www.claudereichman.com/articles/dettesdunouvelensemble.htm

          Un tres bon exposé :

          L’intérêt des banques

          Pourquoi les agrégats monétaires sont-ils en perpétuelle accélération ? Comme nous l’avons vu plus haut, les revenus de la banques sont essentiellement générés par les intérêts obtenus lorsque leurs créances sont remboursées. Mais comment les intérêts sont-ils payés sachant que la création du crédit ne crée pas les intérêts qui vont avec  ?

          C’est très simple !

          Lorsque la banque (dans le sens du système bancaire) prête de l’argent (1), elle s’attend à ce que l’emprunteur utilise cet argent sur le marché dans un but de consommation ou de développement économique. Dans ce cadre, l’argent revient inévitablement vers la banque par le biais d’une transaction de marché (2). La banque inscrit dès lors cette somme à son passif sous forme de dette, et par un tour de passe-passe, ce montant moins le taux de réserve (négigeable comme nous l’avons vu) se retrouve également inscrit à l’actif de la banque. Cette opération fait gonfler le bilan de la banque dont l’importance augmente. Elle peut donc réaliser un nouveau prêt plus important que le précédent (3), qui sera utilisé à nouveau pour une transaction sur le marché dont bénéficierons les emprunteurs du cycle précédent, par exemple sous forme d’augmentation de leur salaire, de hausse du prix de leur bien hypothéqué ou des revenus de leur activité (4), ce qui leur permettra d’honorer leur dette, plus les intérêts (5).

          Les banques se financent donc sur les promesses de remboursement des emprunteurs, qui ne pourront être honorées que si le mécanisme du crédit de circulation se perpétue indéfiniment, les nouveaux crédits permettant de financer les anciens. 

          Le système bancaire actuel tire donc ses profits de l’accroissement ininterrompu de l’inflation du crédit de circulation, c’est-à-dire de l’argent virtuel, qui n’existe pas. Plus les montants des crédits sont importants, plus les profits sont important, ce qui a justifié tous les excès possibles et imaginables dans le domaine de la finance moderne, excès malheureusement mépris (et méprisés) pour ceux du capitalisme, qui est - lui - au contraire basé sur le développement par l’épargne, et non par le crédit. 

          Le système bancaire a poussé à son paroxysme la perversion du concept des taux d’intérêts, une variable que les prêteurs, qui ne gageaint à l’origine que leurs capitaux propres, adaptaient en fonction de critères tels que la solvabilité de l’emprunteur, la durée et le montant du prêt, pouvant être faible pour un prêt court de faible montant à un emprunteur très solvable mais devenir usurier lors d’un prêt à haut risque, dans le but de tenir les emprunteurs peu solvables à l’écart du marché du crédit.

          L’intérêt n’est plus, à ce jour, compris comme la seule et unique source de revenu du créditeur pour contrebalancer le risque de défaut potentiel d’une fraction de ses débiteurs, mais comme la source de tous les profits bancaires dans une économie en perpétuelle croissance inflationniste au sein de laquelle le risque de défaut n’existe plus, faisant fi de toutes mesures de prudence vis-à-vis de la solvabilité des emprunteurs.

          Dans cet excellent article :

          http://philippulus.daily-bourse.fr/tag/ratio%20%C2%B5



        • ELCHETORIX 18 février 2010 17:56

          @ l ’ auteur
          je ne m’y connais pas trop dans la finance , cependant , il me semble que tant que mes états ne reviendront pas au devoir d« émettre la monnaie , les peuples continueront à » souffrir « pour rembourser cette » dette « aux grands banquiers , en supportant toutes les charges et ce qui va avec , moins de services sociaux , moins d’assistanats pour les »précaires " et les plus pauvres des classes sociales , bref , en deux mots , plus de travail quand il y en a et plus de pauvreté !
          Cordialement .
          RA .

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