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Accueil du site > Actualités > International > Main basse sur l’Ukraine : de l’idylle à la trahison (...)

Main basse sur l’Ukraine : de l’idylle à la trahison américaine

Si je n’étais convaincu de l’intelligence hors du commun de Barak Obama, je dirais que c’est l’homme le plus stupide de la Terre. Plus stupide même que ne le fut Georges W. Bush. Mais s’il n’est pas stupide, alors Barak Obama est machiavélique. Son attitude n’est en aucune manière tournée vers une résolution pacifique de la crise en Ukraine. Tous ses propos depuis quelques jours montrent au contraire qu’il souhaite aggraver la situation et provoquer l’ours russe jusqu’au point de non-retour. Et ce qui aujourd’hui nous épargne encore une nouvelle guerre est la patience de l’administration russe.

Les faucons de Washington

Qu’entend-on ? Que la Russie est surveillée, comme un enfant. Que l’affaire du tract antisémite dont personne ne sait l’origine est utilisée en boucle pour diaboliser les insurgés de l’est. Si Barak Obama était un homme de paix, il userait d’un autre ton et forcerait ses alliés ukrainiens de l’est à désarmer les nazillons semeurs de guerre. Mais son alliés, le gouvernement putchiste en place à Kiev, a-t-il seulement quelque autorité sur ce qui se passe dans le pays ? A-t-il diligenté une enquête sur le groupe d’hommes armés qui a assassiné des résistants la nuit de Pâques ? Non, il ne fait rien. Il ne nettoie pas plus la place Maidan, comme l’accord le prévoyait pourtant :

« ... toutes les rues, les places et les autres lieux publics dans les villes ukrainiennes doivent être libérés ».

Qu’attendre d’un premier ministre, Arseniy Yatsenyuk, qui a contribué à renverser un gouvernement démocratiquement élu, et dont la Fondation qui porte son nom est soutenue par la crème de la crème (image 2, cliquer pour agrandir) : l’Otan elle-même, le Département d’Etat américain, le milliardaire financier Soros par le biais de l’International Renaissance Foundation (qui aurait également financé les Femens dont les liens avec l’extrême-droite ukrainienne ont été récemment mis à jour), un lobby d’affaires anglais diffusant des analyse très orientées - l’un des derniers articles s’intitulant « A Russian Requiem », un lobby soutenant financièrement des ONG avec l’argent du Congrèsukraine,poutine,bush,obama,11 septembre,afghanistan,hollande,meurtres,otan,soros,iran américain, entre autres. Les supports de Yatsenyuk, oligarque notoire, montrent qui est derrière la prise de pouvoir putchiste.

Le premier ministre ukrainien Arseniy Yatsenyuk, oligarque notoire et banquier millionnaire (comment devient-on millionnaire en Ukraine ?), est donc l’agent des Etats-Unis à Kiev. Les faucons de Washington veulent-ils s’approprier l’Ukraine ? La présence du faucon républicain McCain sur la place Maidan au côté des manifestants en décembre dernier reste troublante. Et les meurtres de résistants dans l’est du pays il y a 24 heures montrent que des forces obscures en action en Ukraine ne souhaitent pas la désescalade. Qui peut avoir intérêt à provoquer ainsi l’administration Poutine ?

L’idylle de 2001

La crise ukrainienne n’est pas survenue par hasard. Que la corruption règne, je crois que personne ne le nie. Qu’il y ait eu un mouvement populaire au commencement des protestations, et un désaveu du pouvoir, non plus. Mais cette crise, qui a débuté avec le refus de signer l’accord avec l’Europe, a des origines antérieures. Sans parler de l’Histoire compliquée de ce pays, ni de la lutte des deux courants orthodoxes qui vient encore d’être confirmée par les déclarations des deux patriarches orthodoxes ukrainien (de rite romain) et russe, il y a aussi un contexte international précis.

Je propose ici quelques extraits d’un article publié hier par deux journalistes de l’agence Reuters, David Rohde et Arshad Mohammed, et dont l’entier est disponible ici en français, l’original en anglais étant ici. Reuters est une agence de presse d’origine anglaise, connue pour sa charte d’impartialité et peu suspecte d’anti-américanisme.

ukraine,poutine,bush,obama,11 septembre,afghanistan,hollande,meurtres,otan,soros,iranLa thèse soutenue et étayée est que les Etats-Unis ont au minimum traité la Russie par-dessus la jambe depuis des années. Au début Vladimir Poutine et Georges W. Bush sont au centre du rapprochement des deux pays.

« En 2001, au lendemain des attentats du 11-Septembre qui viennent d'ébranler les Etats-Unis, Vladimir Poutine apporte son soutien à l'invasion imminente de l'Afghanistan, là même où Soviétiques et Américains se sont livrés l'un de leurs derniers bras de fer du temps de la Guerre froide.

Tournant cette page d'histoire douloureuse pour Moscou, le chef du Kremlin, élu l'année précédente, autorise les avions américains transportant de l'aide humanitaire à emprunter l'espace aérien russe et l'US Air Force à utiliser les bases des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale.

Il demande même aux généraux de l'armée russe vétérans de l'invasion soviétique de partager leur expérience du terrain avec leurs homologues américains ».

Georges W. Bush salue même en Poutine « un dirigeant d'un nouveau genre, un réformateur (...) un homme qui va faire une grande différence en rendant le monde plus pacifique grâce à une collaboration étroite avec les Etats-Unis ».

Jusque là tout va bien. Cela ne durera pas. Une nouvelle ère de concorde semblait s’ouvrir après le 11 septembre. Elle fut très courte. Peu après le président américain annonce la volonté de son pays de créer en Europe de l’est un système anti-missiles, prétendument pour protéger le continent contre l’Iran. Puis il renforce l’Otan sans raison visible et contre les accords verbaux passés avec Gorbatchev.

ukraine,poutine,bush,obama,11 septembre,afghanistan,hollande,meurtres,otan,soros,iranLe temps du mépris

« De 2002 à 2004, le président américain joue en effet un rôle déterminant dans l'adhésion à l'Otan de sept pays d'Europe de l'Est, dont trois ex-républiques soviétiques (Estonie, Lettonie et Lituanie). Un quasi casus belli pour son homologue russe, qui ne manque pas de l'interroger sur l'intérêt que trouve l'Alliance atlantique à s'étendre alors que l'ennemi qu'elle était censée combattre a disparu. « Cette expansion mécanique (de l'Otan) ne répond pas aux menaces actuelles », grince Vladimir Poutine. Et elle ne nous aidera pas à empêcher des attaques terroristes comme à Madrid (en 2004) ou à rétablir la stabilité de l'Afghanistan. »

Par négligence ou par volonté guerrière délibérée, Washington a méconnu du respect dû à son allié et a heurté la sensibilité d’un pays et d’un président qui donnait des gages très réels de collaboration avec l’ouest.

« Certains responsables américains admettent volontiers que Washington a sa part de responsabilité dans cette confrontation pour ne pas avoir compris assez tôt que la disparition de son grand ennemi idéologique, l'Union soviétique, ne signifiait pas que la Russie ne devait plus être considérée comme une grande puissance. « Je ne pense pas que nous y avons prêté assez attention », dit James F. Collins, ambassadeur à Moscou à la fin des années 1990, qui se souvient que les relations bilatérales étaient à l'époque « jugées comme de peu d'importance ».

Pis encore :

« Rétrospectivement, Thomas E. Graham, chargé du dossier russe au sein du conseil de sécurité nationale sous George W. Bush, reconnaît que la création d'une structure sécuritaire européenne incluant la Russie, en remplacement de l'Otan, aurait certainement été plus judicieuse. « Ce que l'on aurait dû chercher à établir - et c'est encore vrai aujourd'hui - c'est une structure de sécurité construite sur trois piliers : les Etats-Unis, une Europe plus ou moins unifiée et la Russie », dit-il. Mais à l'époque, cette idée se heurte au refus du vice-président Dick Cheney, du sénateur John McCain et des "faucons" républicains comme démocrates... »ukraine,poutine,bush,obama,11 septembre,afghanistan,hollande,meurtres,otan,soros,iran

L’erreur de jugement d’Obama

Plus rien ne sera pareil. Dès lors Vladimir Poutine prend ses distances d'avec les occidentaux, accueille Edward Snowden, critique l’invasion de l’Irak : « Nous ne voudrions certainement pas avoir le même genre de démocratie qu'en Irak. Je vous le dis très franchement », s’oppose à une attaque contre la Syrie, recadre les volontés expansionnistes de la Géorgie, reçoit de plein fouet le camouflet du Kossovo, et considère - avec raison probablement - que l’affaire ukrainienne est largement instrumentalisée et alimentée par le gouvernement américain, dont il est notoire qu'il subventionne des organisations pouvant déstabiliser Moscou :

« Washington a versé des dizaines de millions de dollars d'aide à des organisations non gouvernementales en Russie et dans les ex-républiques soviétiques depuis 1989. Ces ONG sont depuis 2011 dans la ligne de mire des autorités russes ».

Dès son arrivée à la Maison Blanche Obama se rend à Moscou. Après deux mandats de présidence, Poutine a été élu premier ministre et Medvedev Président. L’inversion des rôles leur permettait de continuer la mise en place d’une nouvelle politique russe. Obama le savait. Poutine restait le leader d’une politique faite d’un nationalisme modéré et ressenti par le peuple russe. « Barack Obama se rend à Moscou pour mettre en oeuvre sa nouvelle politique mais il fait d'emblée le mauvais choix en insistant sur les mérites de Dmitri Medvedev, qui vient de succéder à Vladimir Poutine, atteint par la limite de mandats au Kremlin et dont le président américain critique publiquement la mentalité de Guerre froide. Devenu Premier ministre, Vladimir Poutine, auquel Barack Obama ne consacre qu'une heure d'entretien - contre cinq à Dmitri Medvedev - saura s'en souvenir ».

Traiter aujourd’hui M. Poutine de dictateur alors qu’il a passé 10 ans à tenter le dialogue, à collaborer, et a avalé tant de couleuvres, ce n’est pas approprié. Il a encore déclaré ces jours que les relations russo-américaines pouvaient être réparées. Mais l’intérêt américain est visiblement ailleurs : dépecer l’influence russe, dépecer la Russie et avoir accès directement à ses ressources.

ukraine,poutine,bush,obama,11 septembre,afghanistan,hollande,meurtres,otan,soros,iranObama doit rendre son prix Nobel

Mais l’ours russe n’est pas en peluche ne se laissera pas envahir. La ligne rouge est dépassée. En Russie ce n’est pas Poutine qui parle, c’est un peuple dont il est le reflet. L’administration Poutine ne reculera pas plus et demande aux américains de raisonner leurs alliés, ceux que citaient madame Nuland et l’ambassadeur américain en Ukraine, quand ils décidaient qui serait au nouveau gouvernement et qui en seraient exclus, et qu’ils envoyaient l’UE au tapis par un « FUCK UE » de sinistre mémoire. C'est dire encore une fois qui mène le bal des vampires.

Je suggère de lire entièrement l’article de Reuters dont j'ai cité quelques extraits. La critique est pertinente et étayée. On voit que de négligences en occasions ratées, que d’arrogance en mépris, de promesses non tenues en violence organisée par ceux qui attisent le feu, l’Ukraine est très mal en point et la crise aura de longues et profondes suites.

Et malgré cela Vladimir Poutine disait encore samedi qu’à ses yeux un normalisation entre la Russie et les Etats-Unis était possible.

Obama sait séduire les médias. Mais dans la réalité il méprise et humilie même ses partenaires, comme la France dans la question de la Syrie. Qu’Obama se taise et rende son prix Nobel. Plus rien ne l’en rend digne, et sa responsabilité sera grande si l'Ukraine s'embrase.


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21 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 22 avril 2014 10:49

    Depuis 1989, quant tombèrent le Mur de Berlin et le Rideau de Fer (il y a 23 ans déjà) et que l’Empire Soviétique disparut, en 1991, les USA semblent continuer de vouloir considérer la Russie comme un ennemi potentiel ainsi qu’au temps de l’URSS.

    Si cette attitude américaine devait persister, les pays de l’Europe de l’Ouest devraient quitter l’OTAN et s’allier à la Russie pour constituer une Union Européenne de l’Atlantique à l’Oural (et au Pacifique, via la Sibérie).

    Dans ce cas de figure, si le Royaume-Uni persistait à se refuser d’être résolument plus europhile qu’il l’est aujourd’hui, il devrait être contraint de quitter l’Union Européenne.

    En revanche, si les USA venaient à considérer la Russie comme un allié potentiel, la Russie pourrait intégrer l’OTAN, qui deviendrait l’Organisation du Traité de l’Atlantique et du Pacifique Nord (OTAPN), ainsi que l’Union Européenne.

    L’intégration de la Russie à l’Union Européenne, ainsi que celle du Bélarus, de la Moldavie et de l’Ukraine exigerait une période transitoire durant laquelle ces quatre pays se mettraient en conformité avec toutes les valeurs de l’Union Européenne.



    • claude-michel claude-michel 22 avril 2014 11:10

      ( se mettraient en conformité avec toutes les valeurs de l’Union Européenne.)...Sauf que l’UE n’a aucune valeurs a mettre en avant a part celle de l’Euro...c’est un peu mince non.. ?


    • claude-michel claude-michel 22 avril 2014 11:07

      l’intelligence hors du commun de Barak Obama.. ?

      heu..remarquez certain y croit dur comme fer..et d’autre (plus réaliste) se contente d’observer ses moulinets devant les médias racontant qu’il allait prendre des sanstions exemplaires (comme Hollande) envers la Russie...Pas la peine d’avoir de gros diplômes pour se rendre conte que le Tartarin made in USA tient le discours de l’homme dépassé par les événements et surtout incapable de prendre une décision envers Poutine (qui rigole dans son coin devant les fanfaronnades)...Si les lobbys Américains sont pour aller plus loin (jusqu’à la guerre)..il se trouve que l’Europe (a part quelques trous du culs genre la France ou la Pologne)...ne veulent en aucune façon de guerre sur son continent...Voilà c’est la fin de l’histoire..les aboyeurs se feront entendre encore quelques temps et puis silence radio.. !

      • claude-michel claude-michel 22 avril 2014 13:09

        Des gens « intelligent » comme Obama me réponde...quel bonheur.. ?


      • cevennevive cevennevive 22 avril 2014 11:50

        Bonjour Hommelibre,


        Excellente analyse. La conclusion de votre article me plaît et j’adhère !

        Je crois que l’on devrait détourner nos regards de ces US qui ne nous ressemblent en rien aujourd’hui.

        Nous avons grandi et vécu (pour ceux qui sont de ma génération) avec l’idée que les US nous avaient sauvé des nazis, que c’était le pays de la liberté et de l’opulence, et que leur civilisation devait constituer un exemple pour nos vieux Pays Européens.

        Certains d’entre nous sont restés sur ces clichés, empreints de propagande. Souhaitons que leurs oeillères tombent sans qu’un conflit terrible y soit pour quelque chose.

        Cordialement.


        • bourrico6 22 avril 2014 12:48

          Qu’Obama se taise et rende son prix Nobel.

          Rien que ça, ça suffit à le faire passer pour une buse, lui et tout le reste.
          On ne donne pas un prix Nobel au président d’un pays dont la politique extérieure se résumé aux sanctions et à la guerre, et ce depuis sa création.

          Sinon bon article.


          • filo... 22 avril 2014 12:55

            Il y a 2-3 jours Obama disait qu’il abandonnera le dossier Ukrainien et qu’il se tournait vers les problèmes dans son pays et en Extrême Orient. Je me suis dis alors que les tensions vont enfin baisser.

            Et maintenant voilà que Joe Biden arrive à Kiev et immédiatement menace la Russie. Il donne aux russes quelques jours pour se soumettre. Rien de moins !

            Soit il est porte voix de complexe militaro industrielle qui refuse toujours les coupes budgétaires prévu par Obama, soit il perd la boule dû à son âge avancé (71 ans)

            Je me souviens qu’il y a quelque temps déjà il avait déclaré que la Russie n’avait pas droit de gérer ses richesses naturelles et que c’est aux américains de le faire. 

            Plus débile que ça difficile à trouver. Serait-il alors vexé maintenant parce que les russes n’ont pas obtempérés.


            • United Europe United Europe 22 avril 2014 14:21

              On dirait que pour vous, la Russie mérite plus le prix nobel de la paix que les Etats-Unis. Je suis désolé, mais des deux côtés c’est la manipulation pure et simple. 

              Poutine ne vaut pas mieux que Obama. 

              • United Europe United Europe 22 avril 2014 14:54

                Et l’invasion de la Géorgie ? 

                Et les nombreux chantages contre l’Ukraine ? Coupures de gaz etc...
                L’oppression des peuples en Tchétchénie ? Arrestations, tortures etc...

                Investigateur seulement ? 

                • Grandloup74 23 avril 2014 00:34

                   Déjà, votre pseudo me fait rire : Europe unie, y a de quoi  !
                   Ensuite, vous semblez ignorer que c’est la Georgie du pantin Sakhachvili (poussé comme d’hab par les USA) qui a agressé l’Ossétie du Sud tuant au passage plusieurs centaines de soldats russes des forces de paix qui étaient présents.
                   La Russie à répondu et a très bien fait : Ce fut le premier coup de semonce pour signifier aux US qu’ils commençaient à empiéter sur leur zone de défense.
                   Et d’ailleurs, que font ces mange merde US si loin de chez eux et si près de la Russie si ce n’est de la provoc ?
                   Les « faucons » américains prouve qu’ils en sont des vrais !!!
                    La soupe perfide de la pressetituée et des journaloppes n’atteint plus guerre de monde en Europe, les citoyens se réveillent, même si quelques crédules comme vous avalent encore leurs sinistres mensonges.
                   Le système des néo banksters arrive à bout de souffle et plutôt que renoncer à leurs privilèges, ils préfèrent amener le monde au bord du gouffre. Vos commentaires ineptes n’y changeront rien.
                     


                • United Europe United Europe 22 avril 2014 16:37

                  Oui merci je connais le cas de la Grenade avec Reagan. Mais ce n’est parce que les Américains ont foutu la merde que cela justifie le comportement Russe pour autant.

                  Tu sais très bien mieux que moi que Poutine utilise le gaz comme arme de pression contre l’Ukraine pour qu’elle reste près de la Russie. 


                  • hommelibre hommelibre 22 avril 2014 17:19

                    Sur l’utilisation du chantage au gaz, comme vous je ne suis pas d’accord. Mais par ailleurs il défend un champs géostratégique comme le font les USA, et je pense que ces champs ont du sens vers un monde multipolaire. Un monde multipolaire ne pourra fonctionner qu’avec des grands ensembles, à mon avis.


                  • kane85 kane85 22 avril 2014 17:32

                    Poutine n’utilise pas le gaz comme moyen de pression, il se contente de demander ce qui lui est dû et de rectifier le prix du gaz par rapport à un accord qui n’est plus respecté.

                    C’est incroyable de voir la mauvaise foi des gens !

                    Si je dis à un voisin que, moyennant la possibilité de faire paître ma chèvres sur son terrain, je lui ferais payer mes oeufs 1 euro les 6 et que, non seulement, il ne me paye pas mes oeufs mais qu’au bout d’un moment il vire ma chèvre de son champs, je me sentirais totalement en droit de lui demander l’argent de tous les oeufs qu’il a pris auparavant et, de lui faire payer dorénavant le prix réel pour 6 oeufs frais bios de ferme : 2 euros les 6 !

                    Et vous voudriez, vous, que je continue à lui vendre mes oeufs 1 euro les 6 et qu’il ne me paye pas ce qu’il me doit (parce que j’aurais laissé faire pour l’aider) alors qu’il n’a pas respecté sa part du marché ?????

                    Vous trouveriez que c’est dégueulasse de ma part de réagir comme cela ? Vous penseriez que j’utilise mes oeufs comme moyen de pression envers mon voisin pour qu’il accepte de nouveau ma chèvre dans son champ alors, qu’en fait, je ne ferais que me faire rembourser ce qu’il me devrait et demander le prix normal de mes oeufs sur le marché ?

                    Vous savez qu’un accord, c’est dans les deux sens ??

                    Vous savez que l’une des exigences du FMI en Ukraine est l’augmentation du gaz de 50% ? Et là, il n’y a rien à dire ?


                  • hommelibre hommelibre 22 avril 2014 17:49

                    Formellement vous avez raison, un accord est un accord. Mais dans la situation spéciale, c’est aussi un moyen de pression. Cela dit, si vous ne payez plus votre loyer, le proprio est en droit de l’exiger ou de vous expulser.


                    Je pense que si la Russie réagit aussi sèchement, c’est qu’elle sait qu’il n’y a rien à négocier, et je pense qu’elle a raison. C’est le bras de fer USA-Russie qui se joue.

                  • United Europe United Europe 22 avril 2014 17:25

                    En effet. Chacun joue son jeu dans un rapport de force. La question est de savoir jusqu’où allons-nous violer la souveraineté de ces Etats « tampons » comme on dit. Au final, l’Ukraine n’a pas son mot a dire.


                    • hommelibre hommelibre 22 avril 2014 17:53

                      Elle n’a pas son mot à dire, elle n’en a pas les moyens économiques ni militaires. Et la sollicitude occidentale en dit long sur les intentions qui prévalent dès avant le Maiden.


                      Les Etats-tampons ont la liberté que leurs voisins plus forts leurs laissent. Dur dur, mais ce peut aussi être une protection. Dans le cas de l’Ukraine, il semble bien que la volonté américaine soit arrêtée depuis longtemps : bouffer les ex pays de l’est et affaiblir la Russie.

                    • United Europe United Europe 22 avril 2014 22:40

                      Dans ce cas, les Etats-Unis agissent comme la Russie. Donc bon, c’est soit les US soit les Russes quoi.



                        • Pyrrhos 23 avril 2014 16:21

                          C’est un constat que, pour ma part, j’ai fait souvent sur ce site, fort peu de gens ici sont de bonne foi. Agoravox grouille littéralement de militants des ultras, de gens, qui, au XXème siècle, ont fait de leur mieux pour justifier, en toute circonstance, les agissements de l’URSS. Aujourd’hui, ces gens se manifestent de plus en plus parce qu’ils entrevoient l’occasion d’une belle revanche.

                          C’est dire que l’opinion que défendent ces gens-là est faite et qu’elle ne date pas d’hier. Rien ne leur fera changer d’avis, parce qu’à force d’applaudir aux exactions soviétiques contre le droit, ils se sont endurcis au point de devenir de vrais monstres qui ont fait du criminel dicton qui veut que « la fin justifie les moyens » la très frêle planche de salut de leur conscience.

                          Leur justification — car tout le monde a besoin d’une justification pour dormir la nuit – tient en une alternative digne des plus brillantes subtilités de l’esprit totalitaire, toujours absolutiste dans ses conclusions : « c’est soit l’impérialisme russe, soit l’impérialisme américain ».
                          Et eux de broder avec de jolis syntagmes que l’on découvre sous leur plume et que l’on retrouve quelques jours plus tard dans la bouche d’un Lavrov, par exemple celui de « monde multipolaire » souhaité par Poutine. En l’occurrence il s’agit d’une farce puisque ce que souhaite effectivement le Kremlin — autrement dit ce pourquoi ces gens-là œuvrent dans la « blogosphère » et le « cloud » — c’est un monde violemment « unipolaire » où les intérêts du Kremlin se substitueraient au droit international et à la liberté des peuples. Or, la résultante de cette « poussée vers l’ouest » de Poutine sera un monde bipolarisé où l’idéologie prendra le pas sur les intérêts élémentaires de chacun. Autrement dit, ce sera le grand retour de la Guerre froide.
                          Pas de « multipolarité » donc, mais une banale bipolarité...

                          Alors, bien sûr, l’idéologie est déjà au cœur des questions auxquelles les européens — tous les européens, ceux d’Ukraine et de Russie aussi — doivent faire face. Comme toujours, dans les aires totalitaires, les symptômes de la radicalisation du pouvoir sont à chercher dans la langue. A la manière de cette « Lingua Tertii Imperii », le language des officiels russes et de leurs partisans à l’Est comme à l’Ouest se charge de termes violemment connotés comme « fachiste » ou « islamiste ». A les croire, tout mouvement d’opposition au Kremlin et à ses agents est subsumable par l’un, au moins, de ces deux prédicats – voire les deux ! Les moyens mis en œuvre sont ceux d’une guerre de l’image et de la propagande où la désinformation et l’amalgame règnent en maîtres.
                          Ainsi, le mythe de la révolution fachiste à Kiev est né lorsque les médias ont diffusé des photographies des contestataires ou, parmi la foule, apparaissaient des individus brandissant des symboles nazi. De là un raccourci de pensée et une généralisation dont les idéologues du Kremlin sont coutumier. Ainsi, à les croire, tout individu qui se dresserait contre la mainmise russe sur son pays serait en réalité affilié à des groupuscules d’extrême droite.
                          Ce que de pareilles thèses signifient, ce qu’elles veulent vraiment dire, c’est qu’un tel individu n’aurait pas, en fait, le droit de s’exprimer et devrait être abattu à vue, sans sommation — voire torturé. Ce qui distingue alors les officiels russes et leurs partisans des opposants qui défendent l’indépendance de leur pays, c’est ce refus de communiquer et de faire valoir des arguments. De fait, l’invasion de l’Ukraine a-t-elle l’objet d’une consultation préalable ? Y a-t-il eu un acte légal international pour la justifier ? Enfin, les persécutions de populations russophones ont-elles été vérifiées ? Trois fois non. Mais tout cela, on le sait bien...
                          Ce fait se constate sur les forums eux-mêmes où pourtant la communication est le maître mot, car c’est un fait que toute thèse formulée par l’un ou l’autre de ces idéologues se fonde sur le facteur (contestation = néo-nazisme/islamisme) comme sur un axiome qui devrait servir de base à tout dialogue. Refuser systématiquement ce postulat apparaît comme la meilleure stratégie pour les combattre.


                          • Pyrrhos 23 avril 2014 16:51

                            C’est un constat que, pour ma part, j’ai fait souvent sur ce site, fort peu de gens ici sont de bonne foi. Agoravox grouille littéralement de militants des ultras, de gens, qui, au XXème siècle, ont fait de leur mieux pour justifier, en toute circonstance, les agissements de l’URSS. Aujourd’hui, ces gens se manifestent de plus en plus parce qu’ils entrevoient l’occasion d’une belle revanche.

                            C’est dire que l’opinion que défendent ces gens-là est faite et qu’elle ne date pas d’hier. Rien ne leur fera changer d’avis, parce qu’à force d’applaudir aux exactions soviétiques contre le droit, ils se sont endurcis au point de devenir de vrais monstres qui ont fait du criminel dicton qui veut que « la fin justifie les moyens » la très frêle planche de salut de leur conscience.

                            Leur justification — car tout le monde a besoin d’une justification pour dormir la nuit – tient en une alternative digne des plus brillantes subtilités de l’esprit totalitaire, toujours absolutiste dans ses conclusions : « c’est soit l’impérialisme russe, soit l’impérialisme américain ».
                            Et eux de broder avec de jolis syntagmes que l’on découvre sous leur plume et que l’on retrouve quelques jours plus tard dans la bouche d’un Lavrov, par exemple celui de « monde multipolaire » souhaité par Poutine. En l’occurrence il s’agit d’une farce puisque ce que souhaite effectivement le Kremlin — autrement dit ce pourquoi ces gens-là œuvrent dans la « blogosphère » et le « cloud » — c’est un monde violemment « unipolaire » où les intérêts du Kremlin se substitueraient au droit international et à la liberté des peuples. Or, la résultante de cette "poussée vers l’ouest et le sud" de Poutine — bien dans la lignée des axes d’expansion souhaités par les tzars d’abord, puis par les dictateurs soviétiques — sera un monde bipolarisé où l’idéologie prendra le pas sur les intérêts élémentaires de chacun. Autrement dit, ce sera le grand retour de la Guerre froide. 

                            Pas de « multipolarité » donc, mais une banale bipolarité...

                            Un autre exemple de ces coïncidences de vues (constatées après coup) entre les haut gradés de la diplomatie russe et les petits admirateurs du Kremlin qui se manifestent sur les forums, c’est la fameuse « jurisprudence Kosovo », selon laquelle l’érection d’une province en pays indépendant serait possible en toute circonstance. Dans ce cas, pourquoi la Tchétchénie n’aurait-elle pas le droit de faire sécession de la Fédération de Russie ? D’autre part, les exactions commises à l’encontre des Kosovars — et donc la nécessité pour eux de se constituer un Etat — ne font pas l’objet de doute, ont duré plusieurs années et sont très documentées, alors que les persécutions à l’égard des populations russophones, fantasmées par Poutine sont au contraire des plus douteuses. Mais, là encore, il s’agit d’un sophisme grossier qui traduit bien plutôt la mauvaise foi de ceux qui le produisent qu’il ne leur offre un argument valable.

                            Ainsi, l’idéologie est déjà au cœur des questions auxquelles les européens — tous les européens, ceux d’Ukraine et de Russie aussi — doivent faire face. Comme toujours, dans les aires totalitaires, les symptômes de la radicalisation du pouvoir sont à chercher dans la langue. A la manière de cette « Lingua Tertii Imperii », le language des officiels russes et de leurs partisans à l’Est comme à l’Ouest se charge de termes violemment connotés comme « fachiste » ou « islamiste ». A les croire, tout mouvement d’opposition au Kremlin et à ses agents est subsumable par l’un, au moins, de ces deux prédicats – voire les deux ! Les moyens mis en œuvre sont toujours ceux d’une guerre de l’image et de la propagande où la désinformation et l’amalgame règnent en maîtres.
                            Ainsi, le mythe de la révolution fachiste à Kiev est né lorsque les médias ont diffusé des photographies des contestataires ou, parmi la foule, apparaissaient des individus brandissant des symboles nazi. De là un raccourci de pensée et une généralisation dont les idéologues du Kremlin sont coutumier. Ainsi, à les croire, tout individu qui se dresserait contre la mainmise russe sur son pays serait en réalité affilié à des groupuscules d’extrême droite.
                            Ce que de pareilles thèses signifient, ce qu’elles veulent vraiment dire, c’est qu’un tel individu n’aurait pas, en fait, le droit de s’exprimer et devrait être abattu à vue, sans sommation — voire torturé. Ce qui distingue alors les officiels russes et leurs partisans, de leurs opposants en Ukraine (ou ailleurs), c’est ce refus de communiquer et de faire valoir des arguments. De fait, l’invasion de l’Ukraine a-t-elle l’objet d’une consultation préalable ? Y a-t-il eu un acte légal international pour la justifier ? Enfin, les persécutions de populations russophones ont-elles été vérifiées ? Trois fois non. Mais tout cela, on le sait bien...
                            Ce fait se constate sur les forums eux-mêmes où pourtant la communication est le maître mot, car c’est un fait que toute thèse formulée par l’un ou l’autre de ces idéologues se fonde sur le facteur (contestation = néo-nazisme/islamisme) comme sur un axiome qui devrait servir de base à tout dialogue. Refuser systématiquement ce postulat apparaît comme la meilleure stratégie pour les combattre.

                            Il s’avère alors que les gens qui produisent ce genre de contre-vérité ont tous les caractères d’agents d’influence oeuvrant, de l’intérieur, en faveur d’une puissance étrangère dont on peut imaginer aisément qu’elle les soutient. Sans tomber dans la paranoïa, il est tout de même frappant que les mêmes arguments, formulés dans les mêmes termes (l’expression « monde multipolaire », la "jurisprudence Kosovo, etc...), fassent leur apparition à quelques jours de distance sur Agoravox, puis dans la bouche d’officiels russes. Sauf à croire que M. Lavrov soit un lecteur assidu d’Agoravox, il faut penser qu’il existe un réseau de connivences par laquelle l’information — plutôt la désinformation — transite depuis la tête jusqu’aux rémifications les plus fines. Que les gens qui, sur Agoravox par exemple, relaient ces thèses le fassent en toute bonne foi, c’est ce que, pour ma part, je ne peux croire. Chacun sait qu’il n’y a plus d’utopiste dans l’ultra gauche depuis bien longtemps...

                            Encore une fois, que l’on me prouve le contraire, mais ce que je constate (maladroitement et avec l’oeil d’un dilettante), c’est que, sur Agoravox (entre autres), une stratégie cohérente a été mise en place par des gens malintentionnés, qui consiste en la centralisation de l’entreprise de désinformation en vue de la distribution du message idéologique.


                            • le veilleur 7 25 avril 2014 00:16

                              Bonjour, 

                              je pense que l’enjeu de cette crise en Ukraine est tellement grand (3è guerre mondiale ?) que c’est dure de ne pas être passionné das le débat. 
                              Je ne suis pas sûr que les gens sont de mauvaise foi. 
                              Vous parlez de propagande faite par les russes. C’est tout à fait possible.
                              De même, il me paraît clair qu’il y a une propagande faite aux USA et en Europe.

                              Pour moi, ce qui est très clair ce que l’on e fait plus la guerre comme avant avec des bateaux et des missiles. Ou plutôt disons que ce côté, c’est das la phase finale de la guerre. Les vrais armes de la guerre aujourd’hui sont économiques et médiatiques.

                              Les USA et l’Europe sont très forts à ce jeu là. Mais vu que nous sommes dans l’un de ces pays, nous n’avons pas forcément le recul nécessaire pour constater la propagande que les médias nous offrent.
                              De même les russes et les chinois manient bien aussi la propagande pour leur peuple.

                              Ou est alors la vérité dans tout cela ? Je ne sais pas trop.
                              Je suis d’accord qu’il ne faut pas être manichéen. Pour moi, il ne s’agit pas de dire les gentils sont les russe et les USA les méchants, ni de dire que les USA sont les gentils et les russes les méchants. Ce serait une vision trop simpliste.

                              Les vrais enjeux sont géo stratégiques : les matières premières, les sources d’énergie...
                              Le reste, c’est ce que l’on fait avaler au brave peuple pour le faire accepter l’idée de guerre car le peuple lui a envie de croire à des idéaux alors que les dirigeants sont beaucoup plus pragmatiques.
                              L’histoire de la guerre en Irak menée par les USA soi disant car l’Irak avait des armes de destruction massive a été un exemple très clair tout de même. Et à cette époque, les USA justifiaient qu’il représentaient l’axe du bien contre l’axe du mal, juste pour que leur population accepte de partir en guerre.

                              Je vais m’arrêter là et j’espère que cela vous aidera à réfléchir sur la réalité des choses.

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