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Maroc : élections du 25 novembre, les partis politiques au pied du mur

Les marocains sont appelés aux urnes le 25 novembre pour des élections législatives anticipées suite à l’adoption de la nouvelle constitution en septembre 2011. Cette nouvelle constitution  a vu la participation de 73% de votants malgré les consignes de boycott du mouvement de contestation du 20 février.Un discours est néanmoins véhiculé et fait prévaloir qu’il n’y a pas d’enjeu dans ces nouvelles les élections car l’essentiel du pouvoir est encore détenu par le Roi. Pour les courants politiques qui incitent au boycottage de ces élections notamment une partie de l’extrême gauche marocaine et la confrérie religieuse d’Al Adla Wal Ihssane  ils sont dans leur rôle. Or les élections prévues constituent un fait majeur dans le processus démocratique initié par la nouvelle  constitution qui consacre le transfert des pouvoir du Roi en matière exécutiveau profit d’un chef de gouvernement élu et donc un enjeu essentiel pour les partis politiques marocains qui sont au « au pied du mur ». En effet de leur capacité à se remettre en cause, à prendre à bras le corps les avancées de la nouvelle constitution et les aspirations de la jeunesse marocaine dépendra l’institution d’une véritable démocratie qui aboutira à terme et l’instauration d’une vraie monarchie parlementaire.

Il est à rappeler que le taux de participation aux dernières législatives de 2007 n’a été que de 37%. En fait le taux de participation n’a pas cessé de baisser depuis 1984. A cette date, il était de 67%. Cette évolution négative du taux de participation ainsi que l’augmentation des bulletins nuls qui est passé de 10% en 1984 à 19% en 2007 montre une large désaffection des électeurs de ce rendez vous électoral. Pourquoi cette désaffection ?
 
- la réalité du pouvoir avec la constitution de 1996 et antérieures était aux mains du Roi ;
 
-aux  affaires de corruption révélées notamment dans la gestion des communes dirigés par les des partis politiques  s’ajoute l’incompétence de beaucoup de ministres issus de ces mêmes partis qui se sont succédé sur des départements essentiels comme la santé et l’enseignement et n’ont rien apporté ;
 
- la longévité de certains hommes politiques (trente ans, quarante voire cinquante ans et plus) a finit par lasser les électeurs et jeter le discrédit sur la classe politique. L’exemple le plus caricatural est Abdelwahad Radi  chef du parlement actuel et député de puis 1963 (année de naissance du Roi Mohammed VI) ;
 
Concernant la première cause de désaffection des électeurs, il faut signaler que la constitution de 1996 approuvée sous le règne d’Hassan II consacrait une sorte de monarchie exécutive  dont l’essentiel du pouvoir était aux mains du Roi. De ce fait le premier ministre disposait de pouvoirs limités. Ainsi le Roi pouvait nommer un premier ministre (sans obligation de tenir compte des résultats des élections législatives comme cela a été le cas après les élections de 2002 ) et les ministres sur la proposition de ce dernier et mettre fin à leurs fonctions (article24). Il présidait le conseil des ministres (article 25) auquel étaient soumis les projets de loi (article 60).
 
Le gouvernement (élu) était responsable devant le parlement mais aussi devant le Roi (article 60) dont la personnalité est sacrée (article 23).Le Roi nommait aux emplois civils et militaires (article 30) sans l’obligation d’en référer au premier ministre. Le premier ministre ne faisait qu’assurer la « coordination des activités ministérielles » (article56) ; il disposait d’après la constitution du pouvoir réglementaire mais les décrets (instrument de ce pouvoir) étaient pris en conseil des ministres présidé par le Roi et ses actes étaient obligatoirement contresignés par les ministres concernés (article 63).
 
La deuxième cause a trait à la gestion désastreuse -si on exclut de rares exceptions- de communes dirigées par les partis politiques. En effet les rapports de la Cour des Comptes et ceux de l’inspection territoriale du ministère de l’intérieur ont montré sous de mauvais jours, des conseillers communaux toutes tendance politiques confondues alliant l’incompétence et la mauvaise gestion à la corruption. La presse marocaine a rapporté dans le détail ces affaires de corruption ainsi que toutes sortes de marchandages à l’occasion des élections communales. Cet état de choses du à la cupidité de ces conseillers a été rendu possible par le fait qu’une fois élus, les conseillers communaux ne sont plus encadrés par les partis politiques et ne rendent aucun compte à ces mêmes partis pour leurs gestions. L’exemple le plus caricatural est le conseil communal de Casablanca qui ne se réunit plus. La première ville  est prise en otage par des querelles de clochers entre politiciens
 
Ceci a poussé le Roi à se substituer à ces élus communaux pour sillonner de pays en long et en large et à longueur d’année visitant les moindres recoins par faire élaborer des projets, les mettre en chantier et en suivre l’exécution (réhabilitation urbaine, lutte contre la précarité et l’habitat insalubre, assainissement etc..).
 
Faire en sorte le travail pour le quel des conseillers communaux sont élus. Si des villes et des communes urbaines et rurales sont en chantiers actuellement et si le paysage urbain de nombreuses agglomérations marocaines a changé, ce n’est certainement pas du fait des élus locaux. Le meilleur exemple est le développement au pas de charge des régions du Nord et de l’Oriental du Maroc. .
 
Enfin la retransmission par la télévision des débats parlementaires achève d’assombrir ce tableau avec un hémicycle toujours clairsemé sinon presque vide donnent une piètre image sur le sens de responsabilité des élus de la nation La plupart assistent certes à la rentrée parlementaire présidée par le Roi mais disparaissent après.
 
Les avancés apportées par la nouvelle constitution.
 
La nouvelle constitution institue un chef de gouvernement qui doit être nommé « au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des Représentants (article 49).Il n’est plus « responsable » devant le Roi. Il dirige un gouvernement dont les attributions sont explicitées (article 92) à savoir entre autres l’examen des projets de loi et des décrets qui ne sont plus soumis au conseil des ministres présidé par le Roi (article 92). Ce dernier conseil se consacre essentiellement aux orientations générales de la politique de l’état et à des délibérations concernant les réformes et les lois constitutionnelles essentiellement (article 49).
 
Le chef du gouvernement peut faire dissoudre la chambre des représentant et nomme aux hautes fonctions civiles et pour des fonctions sécuritaires sensibles, il propose des nominations en conseil des ministres.
 
Ces attributions qui n’existaient dans la constitution de 1996 permettent a Au chef du gouvernement élu, de remplir ses fonctions, d’engager la responsabilité de son gouvernement devant la chambre des représentants seule habilitée par une motion de censure à faire tomber le gouvernement. Ce pouvoir était exercé aussi dans l’ancienne constitution par la chambre des conseillers élue au suffrage indirect ce qui était une aberration. Le Roi pouvait aussi mettre « fin aux fonctions du gouvernement à son initiative » (article 24). Cette disposition disparait dans la nouvelle constitution.
 
Par ailleurs la personne du Roi n’est plus sacrée comme dans l’ancienne constitution mais elle reste « inviolable et doit être respectée ». C’est la terminologie utilisée par la constitution espagnole.
 
Le champ religieux islamique est défini avec précision. La seule autorité habilitée à prononcer « des fatwas est le conseil des Oulémas présidé par le Roi » (artcle41). De ce fait et du statut de Amir Al Mouminine (Commandeur des Croyants) du Roi, toute dérive ou surenchère islamiste est exclue. Si un chef du gouvernement islamiste est élu et désigné pour former le gouvernement, il n’aura de part la constitution, aucune attribution en matière religieuse. Il ne peut pas non plus intervenir en matière « de droit de la famille et de l’état civil » qui sont du domaine du conseil des ministres présidé par le Roi (article 49). Il devrait se consacrer exclusivement au développement économique et social du pays pour le quel il sera élu. 
 
Les enjeux des élections du 25 novembre pour les partis politiques.
 
Il faut préciser d’abord que le mode de scrutin de liste favorise largement les partis politiques et élimine de fait les candidats sans appartenances. Donc, ce sont des élections pour les partis politiques. Un taux d’abstention important risque de consommer le divorce entre ces partis avec la société et mettra en cause leur légitimité électorale pour diriger le pays. Concernant les enjeux, il s’agit pour ces partis de reconquérir l’électorat en privilégiant la compétence et l’intégrité des hommes et femmes qu’ils présenteront pour ces élections et surtout de donner un signal fort à l’opinion publique en encadrant leurs élus et en se débarrassant des « dinosaures » et les membres douteux aux au profit de l’ouverture sur les jeunes et la société civile. Car le futur chef du gouvernement dispose d’une marge de manœuvre constitutionnelle suffisante pour mettre en place une politique de développement du pays et reconquérir la confiance des électeurs pour les futures élections. 
 
Ce futur chef du gouvernement part avec des atouts mais a aussi avec d’énormes défis à relever :
 
- Pour les atouts, il faut signaler que le pays a connu un développement important. Le PIB a doublé en 10 ans, prés de deux millions de marocains ont été tiré du seuil de pauvreté. Le pays a une vision 2020 et des stratégies sectorielles dans tous les domaines économiques. La couverture médicale généralisée est prévu pour la fin de cette année. IL s’agit donc de garder le cap et d’accélérer le mouvement initié jusqu'à présent et piloté par le Roi. De donner corps aux nouvelles dispositions constitutionnelles avec l’adoption des lois organiques prévues par la constitution : 
 
- Les défis sont nombreux, il s’agit de lutter contre la pauvreté, élargir les espaces de liberté, réduire le chômage, réformer en profondeur le système d’enseignement défaillant, maitriser la dette et équilibrer la balance commerciale. Il lui faut aussi, mieux répartir les fruits de la croissance et surtout mettre l’homme et le citoyen au cœur du développement économique, ce qui n’est pas toujours le cas actuellement.

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4 réactions à cet article    


  •  Mohamed Takadoum Bouliq 24 novembre 2011 12:37

    Le referendum sur la nouvelle constitution a eu lieu en   juillet 2011   et non pas en septembre comme signalé sur l’article. Mes excuses pour l’erreur.

     


    • mek123 24 novembre 2011 16:48

      Je vois que ses un royaliste.

      En se moment je vois sur tout les journaux en France que le roi, ses achetez des page de pub pour vendre les élection au français.sa me fait rire quand j’ai vue les article sur le parisien le monde est le point etc.
      que le roi vend ses élection sa fait rire sur tout quand on ses qu’il vas bourré les urne d’une manière ou une autre comme le référendums.
      Est d’ayeur il est tellement sur des résulta qu’il est resté en France, il est entrain de se faire soigné dans sont châteaux
      La seul chose que je n’est pas compris ses pour quoi il obstine a vouloir assassiné des militant du 20 février hier il on tanté de tuer Sarah Soujare la militante du 20 fevrier a casa est le 27 octobre la dst a tuer le militant Kamal Hassani dans la région de Al-Hoceima.
      je ne site pas les autre car je vert devoir écrire un livre. Je ne parle pas du boxeur qui est en prison car on lui a promis un poste est quand il est venue le demandé on lui a mis 3 ans de prison pour une soi-disant affaire de vole bien sur le voleur na pas voulu se présenté au tribunal.


      •  Mohamed Takadoum Bouliq 24 novembre 2011 18:41

        Merci. Le lien renvoie  en fait au   site d’ Annahj Dimocrati fer de lance de ceux qui appellent au boycott des élections ou si vous voulez et je cite « la Voie Démocratique adopte le marxisme en tant que méthode d’analyse et théorie du changement révolutionnaire.. » Tout un programme. Une explication est donnée par un deuxième lien sur l’article leur rôle


      •  Mohamed Takadoum Bouliq 24 novembre 2011 18:44

        Suite
         Le but n’était pas de discuter les positions de chaque parti et je ne voulais pas enter dans des luttes partisanes alors que nous sommes en pleine période électorale. Je conviens avec vous qu’après l’analyse constitutionnelle, les développements devaient  être plus détaillés mais l’article aurait été trop long d’une part et je n’aurais pas pu esquiver l’appréciation d’un parti ou un autre, donc « entrer » dans la campagne électorale d’autre part.     

         


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