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Accueil du site > Actualités > International > Pour gagner en Afrique, misez sur l’Africain !

Pour gagner en Afrique, misez sur l’Africain !

L’Afrique est, pour le monde riche, à la fois une terre d’opportunités et une énigme totale. La meilleure manière de la comprendre, c’est de comprendre l’Africain, quel que soit son niveau de revenu et d’éducation, en tant qu’individu actif, acteur de sa destinée, producteur et consommateur pertinent. En dehors des « masses », des « ethnies », et même des Etats.

Dessine-moi un Africain... Si cette question du "Petit Prince" de Saint-Exupéry était posée aux grands de ce monde, qu’ébaucheraient-ils sur leur page blanche après quelques secondes de réflexion ?

Peut-être « un pauvre aux mains vides sans honneur » tentant d’atteindre la prospère Europe dans des embarcations de fortune. « Si je suis élu président de la République , j’irai d’abord à Berlin et à Bruxelles pour relancer l’Europe et affirmer l’axe franco-allemand. Et mon premier voyage sera pour l’Afrique. Il y a 450 millions de jeunes Africains qui ont moins de 17 ans. Il faut créer les conditions de développement de l’Afrique parce que ces 450 millions de jeunes Africains ne peuvent pas espérer du travail, un emploi chez nous », disait Nicolas Sarkozy, nouveau président français, durant la campagne électorale...

Peut-être un désespéré qu’il est impérieux d’aller sauver à coups de millions de dollars, y compris contre lui-même... C’est la vision charriée par les grandes firmes du charity business qui vendent de la bonne conscience à ceux des Occidentaux que les malheurs du monde empêchent de dormir... Qu’en pense Bernard Kouchner, nouveau chef de la diplomatie français et ex « French Doctor » ?

Peut-être un applaudisseur de service à qui il faut octroyer des miettes en le maintenant dans sa misère. C’est le regard porté par la quasi-totalité des politiciens africains, au pouvoir comme dans l’opposition. Ils n’admettent qu’une variante : un détracteur qu’il est urgent de faire taire, d’appauvrir, de brimer, voire d’éliminer.

Au final, « l’Africain » ressemble furieusement, dans de nombreux esprits, à un fantasme monolithique. Menace fantôme, objet d’apitoiement, instrument docile de conquête ou de conservation du pouvoir... Pourquoi ?

Sans doute pour des raisons relevant d’un vieil imaginaire hérité de l’esclavage, de la colonisation et des partis uniques. L’Africain n’existe que s’il est membre d’une masse de personnes dociles reliées à un contremaître.

Et pourtant... Il est temps de regarder chaque Africain comme un individu singulier, avant toute autre considération. Il est temps de considérer le moindre petit Africain comme un producteur à part entière, un consommateur à part entière, un « cerveau » à part entière... un acteur plein de sa destinée. Ceux des acteurs politiques, économiques et culturels qui feront cette nécessaire « révolution du regard » appréhenderont mieux les aspirations, les mutations et les opportunités d’un continent redevenu éminemment stratégique.

Phénomènes politiques : sortir du piège de l’explication ethnique

L’analyse politique dominante veut que tout, sur le continent africain, commence par l’ethnicité et finisse par l’ethnicité. L’Africain n’a pas, pense-t-on à tort, de pensée propre, autonome du groupe tribal auquel il appartient. Penser ainsi arrange les analystes occidentaux qui n’ont qu’à regarder les équilibres ethniques des différents pays africains dans une encyclopédie pour dire des choses paraissant intelligentes. Ce prisme est également une aubaine pour les nageurs en eaux troubles occidentaux (réseaux quasi officiels de déstabilisation des pays pauvres, théoriciens de la guerre économique, marchands de canons, acheteurs de « diamants du sang » et autres pirates de la mondialisation) qui peuvent toujours justifier les désordres auxquels ils participent activement - quand ils ne les fabriquent pas - par d’insurmontables haines héréditaires.

Les réalités de l’Afrique contemporaine sont moins caricaturales. Et il est intellectuellement sain de mettre au centre de l’analyse politique africaniste les Africains en tant qu’individus. C’est leur trajectoire qui importe. Ce sont leurs aspirations qui sont le moteur de l’Histoire - même quand elle va dans le mauvais sens.

L’Africain contemporain, dans ses aspirations à un mieux-être pour lui et dans certains cas pour sa famille nucléaire, constate aujourd’hui qu’il vaut mieux être relié à un groupe qui le protège et le promeut dans une atmosphère souvent caractérisée - malheureusement - par l’insécurité sociale et la violence. Il peut ainsi « adhérer » à un groupe tribal (moins par fanatisme que par stratégie), mais de plus en plus à des solidarités transversales de type religieux (d’où la montée d’églises pentecôtistes qui sont révolutionnaires en ce qu’elles sont une bonne antidote aux solidarités tribales forcées, symbolisées par la peur du « mauvais œil » du sorcier), politico-générationnelles (le phénomène des Jeunes Patriotes ivoiriens par exemple, où se trouvent à la fois des Sudistes et des Nordistes, des chrétiens et des musulmans liés par l’aventure d’une bataille idéologique aux côtés d’un leader charismatique qui peut aider au cas où...), associatives, etc. L’Africain contemporain, à la recherche légitime du bonheur, met en concurrence les groupes auxquels il peut appartenir. Mais que veut-il ? Il est assez frappant que l’Afrique soit plus ou moins exclue de la passion des sondages qui frappe la planète. Aucun institut français n’a rendu public les sondages réalisés dans le plus grand secret en Côte d’Ivoire, durant la crise qui a secoué ce pays. A quoi bon ? Dans un camp comme dans l’autre, les Ivoiriens sont « manipulés ». Mieux vaut parler à leurs leaders... Sur le court terme, cela peut paraître la bonne solution, mais sur le moyen terme c’est une grave erreur, qui mènera forcément ceux qui la commettent à des impasses stratégiques énormes.

Business : prendre au sérieux l’Africain en tant que producteur et consommateur

Fermons les yeux et imaginons le département de Soubré, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Des dizaines de milliers de tonnes de cacao sortent d’ici chaque année. Des dizaines de milliers de travailleurs burkinabé y vivent, des dizaines de « cacaonaaba  » (rois du cacao) y prospèrent. L’argent coule à flots, forcément. Jusqu’au début de cette année 2007, il n’y avait pas de banque à Soubré. Difficile à imaginer ? Certes, mais c’est la scandaleuse réalité.

En Côte d’Ivoire, le cacao n’a jamais été l’affaire des paysans, qu’ils soient métayers ou propriétaires terriens. Durant l’époque coloniale, les terres appartenaient d’abord aux grands exploitants venus de la métropole, qui avaient recours au travail forcé. C’est autour de ce travail forcé que la contestation de l’ordre colonial s’est d’ailleurs structurée. Le Syndicat agricole africain de Félix Houphouët-Boigny (qui deviendra par la suite premier président de la Côte d’Ivoire indépendante) a été créé pour réclamer l’égalité entre agriculteurs africains et européens. Malheureusement, après l’indépendance, Félix Houphouët-Boigny, réconcilié avec une France officielle qui a fait de lui son meilleur agent d’influence sur le continent, a centralisé la quasi-totalité des revenus tirés de la culture du cacao. La Caisse de stabilisation - la fameuse Caistab -, alimentée grâce à la sueur du paysan, a financé la construction d’Abidjan, l’entretien du train de vie de la bourgeoisie extravertie du « parti-Etat », les batailles pour le pouvoir des partis politiques français (à travers les réseaux françafricains). A quoi servait-il pour les banquiers de la Société générale, de la Banque nationale de Paris, du Crédit lyonnais (installés sur place de longue date) d’aller courtiser les braves paysans puisqu’ils ne touchaient au final qu’une faible partie du fruit de leur travail ? Mieux valait se concentrer sur Abidjan, où se trouvaient les représentants des multinationales, les coopérants et la bourgeoisie locale. Tout juste se souvient-on qu’une banque étatique pour le développement de l’agriculture (BNDA) a été créée et pillée par l’establishment du parti unique.

Aujourd’hui, le secteur du cacao est libéralisé en Côte d’Ivoire. Dans les zones sous contrôle gouvernemental, l’Etat prélève toujours une forte partie du revenu paysan (le reste étant capté par des associations de planteurs non représentatives), mais les ponctions ont tout de même diminué en pourcentage par rapport au temps du « miracle ivoirien ». Seule une nouvelle banque locale privée, la Banque pour le financement de l’agriculture (BFA, bien nommée) a eu le réflexe de s’installer dans le département de Soubré. Les paysans affluent pour déposer leur épargne dans un premier temps. Bientôt, ils se constitueront en coopératives ou en entreprises et solliciteront des prêts pour améliorer leur outil de production. Ils souscriront à des polices d’assurance-vie, à des plans épargne logement, et à tous ces produits bancaires qui leur étaient refusés, malgré des revenus tout de même acceptables pour certains d’entre eux, qu’on a refusé de considérer comme des agents économiques pendant plusieurs décennies. Au nom de ce qu’on pourrait appeler une « économie censitaire », dans laquelle on considère que seule une minorité est apte à consommer, dès le moment où elle a détourné la richesse produite par le plus grand nombre.

Dans un univers où règne « l’économie censitaire », le marché est réduit et les marges sont élevées. Jusqu’à une date récente en Afrique francophone, il fallait avoir un salaire de près de 500 euros pour espérer avoir un compte dans les banques « classiques ». Certains professionnels locaux du monde de la finance ont eu l’intelligence de parier sur les capacités d’épargne des « pauvres » et ont réussi à créer de vrais empires jouant aujourd’hui dans la cour des grands - l’exemple du Camerounais Paul Fokam, patron de Afriland First Bank (une banque internationale qui a commencé par des coopératives de crédit « villageoises ») est à cet égard assez éclairant. Aujourd’hui, au Cameroun, des établissements locaux de transfert d’argent (qui vont plus loin dans le maillage de leur réseau que Western Union) créent des produits financiers adaptés à une population qui, majoritairement, est méprisée par les banques. En Côte d’Ivoire, la société nationale des transports urbains (SOTRA), qui s’est détachée de Renault Véhicules Industriels (RVI), a innové en lançant un emprunt obligataire : dans un contexte de crise, elle a choisi le moyen de l’épargne populaire (plutôt que les banques internationales ou le FMI) pour recueillir les fonds nécessaires à ses nouveaux investissements.

Le regard porté sur l’Africain de base est peut-être la clé de l’expansion économique chinoise. En offrant des produits à des prix abordables pour le grand public, les Chinois élargissent d’emblée un marché artificiellement resserré. Leurs motos (souvent montées sur place), leurs tee-shirts, leurs médicaments sont peut-être de faible qualité, mais c’est mieux que rien... On peut évoquer les facteurs de production avantageux pour un puissance mondiale qui est à la fois un pays en développement... Mais comment expliquer que les produits fournis par les multinationales françaises, comme la télévision par satellite, l’ADSL, l’eau et l’électricité, sont systématiquement plus chers (jusqu’à une date récente plus de cinquante fois plus cher dans le cas de l’Internet) en Afrique qu’en France ?

Ressources humaines : croire aux capacités de l’élite africaine

En Côte d’Ivoire, un phénomène assez intéressant est en train de se produire dans le monde de la finance. Des jeunes cadres formés dans les meilleures universités européennes et américaines quittent leurs postes confortables dans les filiales de la Société générale, de la BNP, etc. et s’en vont travailler pour de petits établissements financiers créés par des Africains ou pour des banques anglo-saxonnes. Pourquoi ? Ils sont à la recherche de plus de considération au niveau salarial et en termes d’empowerment. Dans de nombreuses multinationales françaises en Afrique, un vieux système anachronique persiste : la double grille de salaires. Les « expatriés » ont des salaires quatre, cinq ou dix fois plus importants que les « locaux » pour le même type de travail et les mêmes compétences. Ainsi, un jeune Ivoirien diplômé de HEC ou de l’X peut avoir, dès le moment où il rentre travailler dans son pays, un salaire et un poste dérisoires par rapport à un Français qui a fait une formation moins bonne et qui a une marge de progression objective plus faible. Conséquence : il se révolte et « déserte », va chercher le bonheur ailleurs, en France (où les discriminations, réelles, ne sont pas codifiées de cette manière), ou sur place, dans des firmes locales, sud-africaines, américaines, etc.

L’évocation de la colonisation et des réflexes à long terme qu’elle a créés agace pourtant en France, où l’on pense que les descendants de colonisés se livrent à une sorte de « chantage mémoriel ». Pourtant, on ne peut se débarrasser du « vieux regard » qui, aujourd’hui encore, crée de mauvais réflexes, si on ne décide pas de le déconstruire pour reconstruire une vision nouvelle, plus adaptée à une mondialisation qui bouleverse tous les anciens référents.

Pour libérer l’Afrique, il faut libérer l’Africain en tant qu’individu, augmenter ses marges de liberté, de créativité, de contact avec le monde qui l’entoure... sans intermédiaires ! Pour gagner de l’argent en Afrique, il faut combler les besoins du consommateur africain et faire confiance au producteur africain.

Africains ou non, ceux qui ne prendront pas acte de cette donne nouvelle verront leur influence s’éroder à un rythme qui les surprendra.


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59 réactions à cet article    


  • Tristan Valmour 21 mai 2007 11:00

    Bravo pour votre article théophile. Vous avez raison sur toute la ligne, et c’est un message que je relaie autour de moi depuis de fort nombreuses années.

    Les Français ont une perception archaïque de l’Afrique et des Africains. Et c’est pour cela qu’ils se font doubler partout.

    Je crois au potentiel de l’Afrique. J’espère juste qu’elle ne va pas sacrifier sa sociologie quasi-parfaite.



    • zets zets 21 mai 2007 11:44

      Article très intéressant, auquel je voudrais ajouter une question : si le développement agricole est la première phase pour l’acculmulation de richesse des petits producteurs africain, quel rôle jouent les suventions europeénnes et étatsuniennes à leurs agriculteurs,qui « empêchent » cette première phase ?


      • Théophile Kouamouo Théophile Kouamouo 21 mai 2007 13:36

        Il est évident que ces subventions ont un effet désastreux parce qu’elles faussent les règles du marché. Je suis favorable à la suppression conjuguée de l’aide au développement et des subventions agricoles. Il faut qu’un jour on calcule à qui cela profitera. Je suis reconnaissant à François Bayrou qui avait évoqué la question durant la campagne. Je le cite : L’Afrique. L’Afrique devrait être notre tourment. Pas seulement le tourment des plus généreux. Mais aussi le tourment des moins généreux. Ceux que l’immigration tracasse et tourmente, ceux qui voient sans cesse un risque de déstabilisation pour la Nation. Je vous fais cette confidence : en matière d’immigration, je ne crois pas aux murailles ; je ne crois pas aux polices et aux douanes ; je ne crois même pas aux miradors ; je ne crois pas aveuglément aux charters. Evidemment il faut prendre toutes les décisions du contrôle et de la régulation. Il faut les prendre davantage encore au niveau européen qu’au niveau national. Il faut conduire toutes les politiques de surveillance nécessaires. Mais depuis que le monde est monde, chaque fois que les plus pauvres campent aux portes des plus riches, chaque fois la même mécanique se met en route : les pauvres, à pied, à la nage, en payant des passeurs, en rampant s’il le faut, les pauvres s’en vont chez les riches pour y trouver la subsistance de leur pauvre vie. Tant que vous aurez les vingt pays les plus pauvres de la planète maintenus dans leur dénuement, à quelques centaines de kilomètres des dix pays les plus riches de la planète, vous aurez des vagues migratoires. Il n’y a qu’une politique juste et efficace de lutte contre l’immigration, qui devrait nous obséder et que nous devrions imposer à la communauté internationale et à l’Europe : c’est de garantir aux Africains qu’ils peuvent vivre convenablement en Afrique, de leur travail, comme des hommes debout. C’est pourquoi la politique qui a été conduite, en matière agricole en particulier, déversant sur l’Afrique des produits agricoles à prix bradés, artificiellement effondrés par des subventions américaines et européennes qui, par ailleurs, tendent à mettre nos agriculteurs européens et américains en situation de dépendance, ces politiques -il faut les appeler par leur nom- sont criminelles.

        Vous arrachez les paysans à leur terre, vous les jetez dans des bidonvilles, ils perdent en quelques mois leurs repères et leur culture, et leur savoir faire, et leur dignité d’hommes ! Cette politique est à la fois criminelle et suicidaire. Une politique sérieuse doit avoir un but que nous avons demandé pour nous-mêmes : que les Africains se voient garantir qu’ils pourront eux-mêmes nourrir et équiper l’Afrique, avec aide et protection internationale, comme les Européens l’ont fait, après la Guerre, en recevant l’aide du plan Marshall et la protection du marché commun. » C’est pour cette raison que j’ai voté pour lui au premier tour de la présidentielle, au moment où les Afro-Français votaient moutonnièrement pour un PS qui n’a rien proposé de bon. Bien entendu, Sarko c’est pas la peine. Son discours ultranationaliste et démagogique parasite toutes les éventuelles bonnes idées.


      • Tristan Valmour 21 mai 2007 14:18

        Théophile,

        Vous avez bien fait de citer Bayrou. Sa vision de l’Afrique est la plus juste parmi nos hommes politiques. Je me permets de recopier ici ce que j’ai énoncé aujourd’hui sur un autre fil, puisque le thème est presque le même :

        Le don de produits finis ne comblera jamais le tonneau des Danaïdes. En plus, une importante partie de ces dons n’arrive pas à leurs destinataires. Sans compter les frais de fonctionnement des associations humanitaires.

        Il ne faut pas donner du poisson mais apprendre à pêcher. Qu’est-ce qu’on aurait pu faire plutôt que d’envoyer du riz avec ces milliards d’euros de dons cumulés ?
        - bâtir des écoles techniques, professionnelles, et supérieures, et former des enseignants. Ca c’est pour permettre d’utiliser, maintenir et gérer les outils de production et de transformation.
        - Bâtir des routes. Pour transporter le fruit de la production.
        - Créer des capacités de production et de transformation (agriculture, industrie, etc.) par des prêts (sorte de capital-risque) à des entrepreneurs locaux, sous réserve de réinvestissement exclusif dans le pays pour x années. L’initiative individuelle d’abord.

        Une fois l’économie locale amorcée, elle se développera seule. Cela nécessite pourtant un cadre politique, juridique et fiscal stables, ainsi qu’une autonomie de la monnaie. Tant que la démocratie n’est pas assurée, que l’arbitraire remplace le droit, et que le système fiscal est irrationnel, aucun plan de développement ne pourra réussir. Et les richesses de l’Afrique continueront d’être exploitées au profit exclusif des multinationales et de ceux qu’elles corrompent. Et l’élite africaine préférera rester en Europe ou aux Etats-Unis plutôt que de faire profiter l’Afrique de leurs compétences. Quelle élite voudrait en effet se mettre au service d’un adjudant qui peut être renversé le lendemain par un petit caporal ?


      • L'enfoiré L’enfoiré 21 mai 2007 19:33

        @Théophile,

        Bravo pour l’article et la clairvoyance. L’Afrique a beaucoup d’atouts, ne fut-ce que par l’ingéniosité des gens à reconstruire ce qui pour nous se retrouve à la poubelle, vite fait. Avec rien, on fait tout.

        Dans la pauvreté et la pénurie, la seule façon de survivre est l’entraide tout azimut. La solidarité, on l’a perdue dans nos villes d’abord, ailleurs ensuite. L’hospitalité n’est pas un vain mot.

        Les étrangers qui viennent en vacances ou y séjournent plus longtemps n’oublient pas l’Afrique. Continent immense de très grande beauté et d’une variété de paysages sensationnelle.

        Il faudra faire vite si l’on veut donner une chance aux pays africains qui voient leurs terres s’assécher de plus en plus. C’est le plus grand problème, aujourd’hui. Tant que c’est vivable, il y a de l’espoir. Le Darfour est déjà passé de l’autre côté. D’autres suivront et ça c’est le véritable drame. Et pourtant c’est possible de faire marche arrière. Las Vegas n’est pas sur la mer et dans les alizés du matin.

        Une collaboration entre les états américains, européens et les africains sans arrière pensée est le miracle qui pourrait se produire si les politiques le voulaient à la suite de la constatation d’être noyé par l’immigration massive. Sans politique de ce type, il ne s’agira plus d’immigration mais d’invasion. La Chine l’a bien compris dernièrement et met ses pions sur le terrain.

        Pourquoi l’immigration ? Mettons-nous à la place d’un jeune de là-bas. Tanger était présenté à la télé dernièrement. Les jeunes essayaient de s’insérer sous les camions qui faisaient la traversée vers l’Espagne. Ils n’ont rien à perdre tout à gagner. Aucun n’avait 2 euros dans sa poche.

        D’un autre côté, TV5 qui normalement retransmet des émissions et peut-être des pubs bien de chez nous et qui montrent des flashs disant « Devenez scandaleusement riche ».

        Il y a vraiment des baffes qui se perdent... smiley


      • Christoff_M Christoff_M 22 mai 2007 03:50

        je suis heureux d’entendre dire ici ce que je pense depuis longtemps du problème africain que vous développez avec beaucoup de clairvoyance et des arguments... AGORAVOX peut se féliciter d’avoir dans ses rangs des intervenants tel que vous !!

        Deux remarques, si je profère certains de vos propos dans ma bouche d’homme blanc en France, certains proches vont me traiter de raciste ou de prétentieux alors que votre écrit me conforte dans ma vision de l’Afrique et de ses problèmes ;

        Deuxième remarque, les pays européens font mine de s’interesser à l’Afrique surtout quand il y a des ressources à exploiter, pour vendre leur savoir faire ou leur matériel technique mais en ayant une vision d’en haut sans bien se mettre à la portée des pays ou des gens qu’ils sont censés aider ! La Chine partant de plus bas et de plus loin dans sa progression apporte des réponses beaucoup mieux adaptées tant au niveau budget que conception et faisabilité, si bien que les européens qui restent dans une mentalité gagnant-gagnant, ont bien du mal à faire face à l’arrivée de concurrents chinois...

        Cela me rappelle ce que faisait l’URSS à un moment donné avec ses instructeurs techniques dans certains pays africains... mais les chinois le fond de manière plus subtile, ils ont beaucoup à y gagner...

        Nous sommes entrés dans la guerre économique au niveau de la planète et le problème de l’Afrique en réalité est que les intervenants qui viennent « aider », arrivent surtout pour s’assurer l’exclusivité d’un gisement ou d’une ressource, entrainant des conflits et des déplacement de population, le but étant de s’assurer l’exclusivité quitte à nuire à la population, ou à corrompre le régime en place pour arriver à ses fins... l’individu africain, l’habitant local n’est ni consulté, ni considéré dans ce genre d’action !!

        Nous aurons peut être sur du long terme, à une autre échelle, à un autre niveau, ce genre de problème, dans la grande Europe artificielle que nous sommes en train de créer, plus axée sur le développement de pôles économiques, que centrée sur l’intérêt de l’individu européen !!


      • Christoff_M Christoff_M 22 mai 2007 03:57

        je suis heureux d’entendre dire ici ce que je pense depuis longtemps du problème africain que vous développez avec beaucoup de clairvoyance et des arguments... AGORAVOX peut se féliciter d’avoir dans ses rangs des intervenants tel que vous !!

        Deux remarques, si je profère certains de vos propos dans ma bouche d’homme blanc en France, certains proches vont me traiter de raciste ou de prétentieux alors que votre écrit me conforte dans ma vision de l’Afrique et de ses problèmes ;

        Deuxième remarque, les pays européens font mine de s’interesser à l’Afrique surtout quand il y a des ressources à exploiter, pour vendre leur savoir faire ou leur matériel technique mais en ayant une vision d’en haut sans bien se mettre à la portée des pays ou des gens qu’ils sont censés aider ! La Chine partant de plus bas et de plus loin dans sa progression apporte des réponses beaucoup mieux adaptées tant au niveau budget que conception et faisabilité, si bien que les européens qui restent dans une mentalité gagnant-gagnant, ont bien du mal à faire face à l’arrivée de concurrents chinois...

        Cela me rappelle ce que faisait l’URSS à un moment donné avec ses instructeurs techniques dans certains pays africains... mais les chinois le fond de manière plus subtile, ils ont beaucoup à y gagner...

        Nous sommes entrés dans la guerre économique au niveau de la planète et le problème de l’Afrique en réalité est que les intervenants qui viennent « aider », arrivent surtout pour s’assurer l’exclusivité d’un gisement ou d’une ressource, entrainant des conflits et des déplacement de population, le but étant de s’assurer l’exclusivité quitte à nuire à la population, ou à corrompre le régime en place pour arriver à ses fins... l’individu africain, l’habitant local n’est ni consulté, ni considéré dans ce genre d’action !!

        Nous aurons peut être sur du long terme, à une autre échelle, à un autre niveau, ce genre de problème, dans la grande Europe artificielle que nous sommes en train de créer, plus axée sur le développement de pôles économiques, que centrée sur l’intérêt de l’individu européen !!


      • L'enfoiré L’enfoiré 22 mai 2007 11:39

        @Christoff-M,

        Je suppose que tu m’adressais ton post. Je répondrai ceci point par point :

        1. Pas de racisme ni de prétention à voir des différences de couleur, de mode de vie, de comportements. Elles existent bel et bien. Comment pourrait-il en être autrement ? Le problème est de peser les risques d’une volonté de rejet ou de rassemblement. Et cela de part et d’autre. Il faut rester pragmatique.

        2. Le colonialisme a fait beaucoup de dégâts sans même s’en rendre compte. C’était comme cela que cela marchait. Il n’y que quelques hommes qui se sont rendus compte que ce n’était pas des martiens que l’on faisait travailler à son avantage.

        3. « La Chine parle de plus bas » ? Pas si sûr. Tu vois la Chine avec ses millions de travailleurs sous payés. Mais ce n’est pas eux qui se déplacent en Afrique. Ce sont leurs représentants qui n’ont pas les mêmes bases salariales. Donc, le danger existe aussi. L’enfer est toujours pavé de bonnes intentions. Tu l’as dit : « Les chinois le font de manière plus subtile et ils ont beaucoup à y gagner. L’individu africain, l’habitant local n’est ni consulté, ni considéré dans ce genre d’action !! ».

        4. « la grande Europe artificielle que nous sommes en train de créer, plus axée sur le développement de pôles économiques, que centrée sur l’intérêt de l’individu européen !! »

        Là, je dois dire que tu m’as fait tiquer. Pour que l’Europe soit moins artificielle qu’es-tu prêt à faire ? Ce n’est pas une question idiote. Il faut souvent déblayer les vieilles casseroles devant sa porte. Comme j’ai répondu à un Canadien lors de mon précédent article « Europe irisée », je n’avais été surpris qu’à moitié par le silence radio français. Mon dernier article se veut aussi provocateur par l’autre bout, celui de la compétition entre les pays, entre les économies, entre les sociétés commerciales. Même en temps de paix, la guerre existe bel et bien.


      • Xada 23 mai 2007 15:02

        Tristan

        C’est bien beau tout ça, mais vous ne faites que surnager le problème comme dans le dernier film sur Idi amin dada. Ce que tu dois dénoncer en tant que français, ce sont les gouvernements corrompus français qui soutiennent des dictatures prédatrices dirigées par les Bongo, Sassou, Deby et Eyadema junior dont le père grand sanguinaire devant l’éternel fut l’ami personnel de Chirac. Si vos gouvernements continuent directement ou indirectement à semer la misère et la désolation sur le continent africain, toutes les aides internationales ne serviront jamais à rien. La triste vérité, c’est qu’il faut arrêter de piller donc de voler les africains


      • Christoff_M Christoff_M 24 mai 2007 06:12

        La Chine connaitra tôt ou tard nos grèves, des ouvriers excédés, des banlieues surpeuplées poudrières... C’est pour cela qu’elle envoie des instructeurs en Afrique en dehors du fait qu’elle a un besoin immense de matières premières, elle délocalisera à un moment ou un autre...

        Quant à l’Europe je ne vois pas l’intérêt des derniers pays récupérés à part faire barrage à POUTINE et en arrosant ces pays de subventions stabiliser ces régions charnières et instables... POUTINE est en train de signer des accords avec l’Azerbaidjan et le Turkmenistan pour construire un nouveau pipeline et contrôler les productions locales de gaz et de pétrole... nous j’ai l’impression que nous intégrons des pays à la lisière de l’Europe que nous allons européaniser à coup de milliards, juste pour avoir une zone de sécurité contrôlée aux confins de l’Europe de l’est...

        Pour revenir à l’Afrique on se focalise un peu trop sur les musulmans ; on oublie la Chine et les intérêts énormes qu’elle trouve en Afrique ; est ce que l’on se rappelle de tous les conflits pilotés de l’extérieur à l’époque de la grande URSS !! J’attends les commentaires de Kouchner sur le Darfour !!

        Quant à l’Europe, il faut arreter de nous faire le cinéma du bien etre des peuples, lorsqu’on intègre des pays ou le salaire est de 300euros voire de 100euros !! la c’est l’Europe de l’Ouest des grands groupes qui veut se maintenir par rapport à la Chine ou l’Inde, et qui cherchent des pays ou se délocaliser...


      • Baumann Baumann 22 décembre 2007 10:58

        M. Christoff,

        Vous ne savez pas à quel point je suis heureux en tant qu’Africain, de constater que ces vérités que vous dites, et que trop peu de Français « blancs » admettent, ne demeurent plus indéfiniment comme ces « arguties » que nous africains lançons à vos compatriotes pour nous défendre de l’accusation d’immigration de masse (que je demande toutefois à vérifier) dont nous faisons actuellement l’objet .

        En effet, à chaque fois que l’on aborde en France l’origine REELLE de l’immigration de masse dans les termes qui sont ici les votres, il y a admettez-le comme un GRAND SILENCE qui a plus à voir avec la honte plutôt qu’au refus de discuter ce prétendu mensonge que les Africains « sortiraient » telle une arme contre des arguments auxquels il manque toujours cet aspect essentiel de la question à savoir l’autodétermination des pays africains.

        Je pense que l’Afrique et la France, gagneraient à se dire la vérité sans entrave, aux risques de maintenir à terme de graves incompréhensions. En effet, imaginez un peu que ces vérités que vous dites (au sujet des ressources et de l’autodétermination des pays africains), soient tues à ce point en France et que dans le même temps s’ajoute le pointer du doigt de l’ensemble des Français sur les Africains. C’est tout simplement INHUMAIN à terme, puisque cerise sur gateau, on nous demande de contenir une colère légitime à l’encontre de l’élite médiatico-politique qui semble satisfaire à cet état de choses inacceptables sur nos sols d’origine ! Il est temps que des gens comme vous se fassent entendre dans cette société, pour aider les africains à infléchir le sort impitoyable réservé à nos enfants d’Afrique.

        Sinon, l’immigration de masse qui représente le sujet essentiel à presque toutes les élections engendrera sur votre sol des difficultés bien plus graves que celles actuelles...


      • lyago2003 lyago2003 21 mai 2007 12:09

        Exellent article dont je rejoins l’analyse complètement, merci à l’auteur.

        Je souhaîte simplement aux africains de pouvoir se débarrasser de leurs hommes politiques corrompus .


        • LE CHAT LE CHAT 21 mai 2007 13:54

          j’ai vu un reportage sur la fabrication du beurre de karité fabriqué à l’ancienne au Mali et revendu selon les principes de commerce équitable , c’est une bonne voie à suivre pour maintenir l’emploi sur place et rendre leur fierté au africains .


          • Hakim I. 22 mai 2007 00:38

            Le Africains n’ont jamais perdu leur fierté, c’est même ce qui les fait tenir...


          • Passager 120 Mathias 21 mai 2007 14:06

            Cher Théophile Kouamouo ça me fait du bien de vous lire. Bravos pour votre travail d’information.

            Le titre « Pour gagner en Afrique, misez sur l’Africain ! » est tout aussi valable en France. Car ceux qui possèdent le pouvoir économique en viennent à ne même plus miser sur « le français »...

            Ainsi les délocalisations sont en train d’attaquer la classe moyenne après avoir laminé la classe ouvrière...

            L’esprit « prédateur » n’a en fait pas de frontière et ce qu’à longtemps fait la France à l’Afrique, le peuple français va commencer à le subir de la caste des dirigeants économiques qui se moquent bien des nations, des continents et des peuples...

            Miser sur l’humain à toujours été la solution... encore faut il lui faire confiance plutôt que dans des dogmes économiques meurtriés.

            Peut être qu’avec internet c’est la voix des humains et des peuples qui va finir par se faire entendre, et se mettre en action, pour un partage équitable des richesses et de l’existence.


            • tvargentine.com lerma 21 mai 2007 14:51

              Vous dites « L’analyse politique dominante veut que tout, sur le continent africain, commence par l’ethnicité et finisse par l’ethnicité »

              C’est une réalité historique et il suffit de compter (si cela à encore un sens en Afrique) les exterminations en masse ,crimes contre l’humanité commis au non d’une ethnie.

              Darfour,Rwanda,Cote d’Ivoire......

              Vous laissez la responsabilité des crimes en écrivant « Ce prisme est également une aubaine pour les nageurs en eaux troubles occidentaux ».

              Toujours ses salo de blancs !

              Mais qui donc,assasine,pille,viols,coupe des bras et des jambes....en Afrique si ce n’est des africains qui justifient par l’ethnicité des gains de territoires ainsi acquis sur d’autres ?

              Arretez de rechercher ailleurs les assassins que vous avez chez vous !

              Vous dénigrez Félix Houphouët-Boigny qui avait assurer une stabilité à un etat africain ,des rentrées d’argent et un développement économique pour ce pays ,alors d’autres pays sont tombés dans des dictatures cruelles et meurtrières.(AMIN DADA & compagnie)

              Vous dites « Pour libérer l’Afrique, il faut libérer l’Africain en tant qu’individu, augmenter ses marges de liberté, de créativité, de contact avec le monde qui l’entoure... »

              Commencer par montrer l’exemple en denonçant dans votre journal les crimes de vos maitres à pensée africain qui assasine ici pour l’ivoirisation gouverne actuellement l’Afrique.

              Vous êtes un maitre à pensée de la rependance mais ,nous dirons plutot un révisioniste de votre propre histoire que vous semblez ignorer et que nous voyons dans nos actualités à la rubrique « meutres en serie en Afrique ».

              A vouloir chercher du coté chinois,vous pensez rechercher une voie que vous auriez oublié,mais le modèle chinois n’est qu’une dictature communiste,qui exploite des enfants et interdit tous syndicats libres et indépendants et toutes liberté de pensée.

              Nous pouvons donc penser que vous n’êtes pas démocrate mais un vulgaire porteur d’eau de vos maitre.

              Avez vous pensez à cirer les chaussures de vos maitres-bouchers ce matin ?


              • Tristan Valmour 21 mai 2007 15:27

                @ Ierma

                Je crois que les Ivoiriens se trompent avec le concept d’ivoiritude, et se font - jusqu’à preuve du contraire - berner par leur président qui exploite un sentiment nationaliste malsain.

                Cependant, vous méconnaissez complètement la sociologie africaine, l’histoire de l’Afrique et les enjeux stratégiques sur ce continent lorsque vous parlez de conflits ethniques. Vous simplifiez par trop les choses et tombez dans de vieux clichés.

                Les conflits ethniques ont été fomentés par des Etats étrangers (France, URSS, Cuba, RSA, USA, UK...) comme par des multinationales. Qui avait intérêt à destabiliser des régions ? Qui vendait des armes ? Pour quels motifs ? Qui soutenait tantôt l’un contre l’autre, puis l’autre contre l’un ?

                Allez en Afrique, rencontrez des barbouzes qui agissent au nom de compagnies pétrolières, et après on reparlera des ethnies. Les ethnies, ce sont des paysans qui aspirent à vivre en paix et peinent à rapporter le pain quotidien. La guerre les dépasse.

                Vous voulez faire passer les Africains pour des barbares (« Mais qui donc,assasine,pille,viols,coupe des bras et des jambes ») alors que vous décrivez les exactions commises dans toutes les guerres.

                Non, les Africains ne sont pas des barbares avides de sang frais. Je n’ai jamais, de toute mon existence, connu de gens plus humains qu’eux, et ils ont en la matière - comme en d’autres - beaucoup à nous apprendre.


              • Levy de CMER 21 mai 2007 16:45

                Salut Tristan,

                Gbagbo pousserait la jeunesse à « un sentiment nationaliste malsain ». Décidement ! On n’en finirait pas. Certainement que c’est parce que vous ne le connaissez pas que vous lui attribuez tous ces qualificatifs.

                Vous m’avez pourtant rassuré que vous ne tirez pas vos informations de TV5, TF1 et autres médias « neutres ». Personnellement, c’est la dernière que je le maisse surprendre pas ce genre de propos que vous portez sur ce monsieur.

                Que vous a-t-il fait perdre ? (Entre nous)


              • Tristan Valmour 21 mai 2007 17:27

                Salut Levy

                On a déjà discuté de cela. Gbagbo ne m’a rien fait perdre. Je comprends qu’il vous redonne une fierté légitime. Mais il l’a fait sur l’autel de la haine des autres. Français, Maliens et Burkinabés en ont payé le prix. Le concept d’Ivoiritude est mauvais.

                La RCI est avec le Cameroun mon pays africain préféré. Ils ont tous deux un potentiel (humain et naturel) extraordinaire, et pourraient presque faire jeu égal avec la RSA.

                La voie que Gbagbo trace pour la RCI (vraie indépendance et autonomie) est bonne, mais les moyens pour y parvenir sont condamnables.

                Il faudra vous contenter de cela car je n’en dirai pas plus.


              • Act 21 mai 2007 23:03

                Tristan,

                Bravo pour votre réponse claire à Lerma qui comme sur tous les sujets fait preuve d’une cohérence magistrale. Croisons les doigts dans l’espérance d’une miraculeuse rémission. Votre attachement à la terre et aux humains (l’Afrique et les Africains) qui en ont le plus besoin vous honore. En revanche j’ai l’impression que vous vous refusez à aller au bout de l’analyse.

                A titre d’exemple, vous reprochez à Gbagbo (moi aussi) le concept honteux d’ivoirité sans préciser qu’il est victime d’un complot ourdi de ce côté de la méditérannée bien qu’il l’ai repris dès la dernière présidentielle pour écarter lâchement Ouattara (pas très saint non plus).

                Autre exemple, vous rejettez le terme pillage pour lui préférez exploitation concernant l’approppriation par les Occidantaux des matières premières de l’Afrique. Vous savez pourtant très bien que dans les pays au sous sol riches, les régimes sont installés de l’extérieur. De plus ces « Etats » ne sont informés des modes d’exploitation et des quantités que par les compagnies themselves.

                Il me semble que vous en savez suffisamment pour ne pas partager avec vos concitoyens ou édulcorer la réalité. Que pensez-vous de l’abnégation et du courage de l’association Survie de Verschave ? Allez-vous regarder disparaître les admirables potentialités et qualités de nombre Camerounais et d’Ivoiriens (+ tous les autres) sans réagir ? Tout laisser détruire au seul profit de Pasqua, Bolloré, Bouygues, Pinault, Roussin, Giscard, Mittérand, Chirac, Sarkozy, Bongo, Sassou Nguesso, Dos Santos, Biya, Kabila, Déby, Gnassingbé, Babangida, Abacha, Obasanjo, Compaoré, Gbagbo... ?


              • Tristan Valmour 22 mai 2007 10:29

                @ Act

                Il se peut en effet que Gbagbo et la RCI aient été la cible d’une manœuvre française de déstabilisation. C’est un cas qui s’est déjà produit avec d’autres personnes, dans d’autres pays. Mais la réponse de Gbagbo ne fut pas la bonne. De nombreux Français, Maliens et Burkinabés innocents ont été les victimes des Jeunes Patriotes. Ce n’est pas TV5 qui me l’a dit, mais des Ivoiriens toujours en RCI. Gbagbo est intelligent, il aurait pu agir autrement. J’aurais voulu revenir en RCI et y construire/diriger un établissement d’enseignement supérieur. Mais dans le climat actuel, cela est impossible. J’aime ce pays, ses habitants, sa sociologie. Je n’aime pas ce qu’est devenu la RCI. J’espère que la situation va s’améliorer.

                Pourquoi parler d’exploitation, non de pillage ? Parce que le pillage signifie appropriation des biens d’autrui sans contrepartie. Or cela n’est pas le cas. Les contrats sont certes léonins, et cela est fermement condamnable, mais il n’y a pas pillage.

                L’Afrique possède des ressources naturelles abondantes, mais ce qui fait la richesse des économies, c’est la valeur ajoutée aux ressources (transformation, distribution...), la financiarisation des capitaux et la Recherche.

                Je connais effectivement assez bien quelques pays d’Afrique pour ne pas édulcorer la réalité. Je ne suis pas influent, aussi ne puis-je faire grand chose pour ce continent. Juste intervenir ici ou là pour rétablir la vérité et changer la perception. Je ne connais pas l’association dont vous parlez. Je pense que l’Afrique va s’en sortir. J’espère qu’elle conservera une humanité que nous avons sacrifiée sous nos latitudes. Mais je suis plus sceptique sur ce point.

                Bonne journée.


              • eppix eppix 23 mai 2007 14:50

                Cher ami, ôtez les lunettes déformantes des guerres ethniques et tribalistes. Toutes les guerres ont des enjeux de conquêtes économiques et stratégiques. Et c’est dans ce contexte que les guerres en Afrique interviennent. Pourquoi voulez vous d’une guerre mêlant africains et indiens ou scandinaves en Afrique ? bref, même si les acteurs sont africains, il n’en demeure pas moins que les enjeux dépassent les populations locales et que ces guerres sont planifiées à l’échelle mondiale ! Sinon, cela reviendrait à caricaturer la guerre en irak comme une simple guerre sunites/Chiites. Enfin, pour vous et pour tristan, Gbagbo n’est certes pas le messie, encore moins un saint prophète, mais de grâce cessez de l’accabler car il est l’aspiration d’une majorité de tout un peuple, et n’est pas le responsable de ce qui est arrivé aux français en CI ..., le coupable est ailleurs ! peut être dans les placards pleines de cadavres et les caves pleines de sang de l’Elysée !

                Africainement smiley


              • jako jako 21 mai 2007 19:30

                article excellent et bien construit merci cependant , faire confiance aux Africains ( comme en 1914 et 1940 ) me parait tellement evident !!! merci Theophile


                • ATTIKA 21 mai 2007 19:40

                  Excellennt article ! j’ai adoré Grand Merci


                  • les collines L’accompte S 21 mai 2007 20:14

                    @ l’auteur Votre article m’a beaucoup plus et il donne une vision intelligente et humaine sur un continent qui continue à etre regardée par bon nombre comme une terre lointaine peuplée d’assistés ,de sanguinaires(peut-etre de cannibales !!) A travers les médias on pourrait presque se croire à une exposition universelle,ou les multiples cultures nous seraient présentées au travers d’un prisme ludique et nos connaissances sur ces immenses territoires serviraient seulement à trouver les bonnes réponses au trivial poursuit. Faisons confiance à tous ces hommes et femmes ,que les cons arretent leurs mépris,qu’ils prennent exemple sur leur courage et puis qu’ils se respectent eux-même,les africains n’ont pas besoin de leurs conseils.

                    @ lerma que vous êtes pathétique. Et à vous mr Kouamouo, encore merci pour cet article plein d’espoir.


                    • Pak 21 mai 2007 21:20

                      Je crois que les africains sont comme les français et je ne crois pas du tout qu’ils aient attendus la colonisation pour se faire la guerre. J’espère que vous avez raison sur les possibilités de développements, mais ce que vous citez ressemble à une étincelle ! Pour le coût des services (ADSL etc), il y a le même problème sauf erreur en dehors de la « métropole » et de manière générale dans tous les endroits ou il n’est pas « rentable » selon un calcul capitaliste d’installer une usine. Les coûts des services baisse avec le nombre croissant des utilisateurs dans le temps ...


                      • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 21 mai 2007 21:20

                        @’l’auteur : Je suis de ceux qui voient sans complaisance que l’Occident a fait plus que sa part pour détruire l’Afrique. Cela dit, que ce soit la faute des uns ou des autres, l’Afrique n’en est pas moins détruite.

                        Faire confiance à l’Africain n’est pas la question, car tous, sauf les racistes les plus primaires, vont faire confiance à l’individu qui le mérite. Le problème, c’est qu’il n’existe pas une société africaine capable d’encadrer ces individus, ni la solidarité entre africains qui leur permettrait de créer cette société. L’individu Africain ne peut donc se réaliser que selon les critères d’une culture qui n’est pas la sienne.

                        Handicap pour chaque indvidu, mais surmontable. Obstacle permanent à la création d’une société africaine viable et satisfaisante pour les Africains, toutefois, puisque le meilleur de l’Afrique en est systématiquement enlevé, culturellement parlant sinon toujours physiquement, ne collant à l’Afrique que celles de ses élites qui ont choisi de l’exploiter sans vraiment s’y identifier.

                        J’explique cette situation en détail au site NS : http://www.nouvellesociete.org/414.html

                        Pierre JC Allard


                        • Baumann Baumann 22 décembre 2007 11:35

                          Pierre,

                          A chaque fois qu’il y a eu des leaders en Afrique, ils ont été assassinés pour des intérets économiques non avoués par les occidentaux. Quelqu’un d’intelligent comme vous pourrais tout de même le deviner non ? il vient donc que peu d’africains tentent d’incarner ce leadership de peur d’être assassinés à leur tour.

                          Vous pouvez donc tirer la conséquence logique suivante : « tant qu’il y aura des ressources, il faudra abolir toute possibilité, tout espoir à tout africain de représenter ce leadership dont l’afrique a besoin. De peur de remettre nos intérets économiques en question ».

                          Pas besoin de passer de midi à quatorze heures pour le comprendre.


                        • Act 21 mai 2007 22:10

                          Très belle approche de la problématique du développement de l’Afrique. Oui la sociologie sans à priori ni oeillères est l’une des entrées les plus pertinentes. Il faut tordre le coup au message fallacieux que font passer les politiciens africains ou occidentaux et leurs relais médiatiques sur l’existence de magmas éthniques dissolvant l’individu et s’affrontant dans la plus parfaite irrationalité. Oui en Afrique les hommes et les femmes aspirent au bonheur et pour cela nouent des alliances pour y parvenir ou plus tragiquement combattre l’adversité de leur quotidien. Pourquoi souvent l’ethnie ? Parceque la dynamique de constitution des état-nations a connu un coup d’arrêt dès qu’il s’est agit d’installer des dictateurs pour maintenir une main-mise dès les « indépendances » ou pour piller les ressources naturelles. Les véritables leaders africains n’ont jamais été des tribalistes, ni même des népotistes : Nkrumah, Um Nyobe, Lumumba, Sankara, Mandela... C’étaient tous des personnages modernistes et de profonds réformateurs à qui aucune personne honnête et renseignée ne saurait reprocher quelque pensée ou action rétrograde.

                          Le grand succès actuel des solidarités religieuses prouve bien la non pertinence du caractère prééminent de l’ethnie. Quand les individus sont consciemment noyés dans l’obscurantisme et persécutés au quotidien, ils s’accrochent à ce qu’ils trouvent. Leur en faire le procès revient à souhaiter leur disparition pure et simple.

                          Les conflits que certains citent pour satisfaire leur théorie honteuse relèvent tous de questions de pillage économique (guerres du Biafra, Sud Soudan, Rwanda, les deux Congo, Libéria, Darfour...) ou de main-mise géostratégique (Tchad, Centrafrique, Togo...). L’ethnie est à chaque fois instrumentalisée à coup de manipulation, de corruption et de violence.

                          On peut alors se gargariser en Occident de la barbarie de ce magma difforme constitué d’êtres primitifs. Et ça marche face aux masses consuméristes avides, scotchées devant leur téléviseurs qui se croient plus individuelles, intelligentes, et ...humaines. Belle altérité !

                          Théophile, Toutes mes félicitations pour ce papier original. Au delà de la pertinence, vous visez de plus en plus juste smiley


                          • Scrutinizer 21 mai 2007 22:35

                            La Chine, plutôt un anti-modèle pour l’Afrique, décoller certes , mais à la chinoise c’est plus un risque qu’un atout. Les pays africains devraient peut-être s’inspirer du prudent décollage économique du Vietnam, la démocratie en plus comme au Sénégal.


                            • Boileau419 Boileau419 22 mai 2007 04:53

                              « Et pourtant... Il est temps de regarder chaque Africain comme un individu singulier, avant toute autre considération. Il est temps de considérer le moindre petit Africain comme un producteur à part entière, un consommateur à part entière, un « cerveau » à part entière... un acteur plein de sa destinée. »

                              La lecture de cet article m’a laissé ahuri, sans parler de la pluie de commentaires hyperboliques qui s’en sont ensuivi.

                              J’ai passé seize ans de ma vie au Congo-Kinshasa et ce que je peux dire de l’Afrique et surtout des Africains, en tout cas de ceux que j’ai vus et côtoyés, c’est qu’ils ne ressemblent pas le moins du monde au portrait brossé par l’auteur, qui est juste une image « cosmétique » à l’usage des investisseurs occidentaux, je présume.

                              Pour faire court, je dirais que les Africains n’ont rien à foutre, mais alors vraiment RIEN, d’une civilisation occidentale qui est essentiellement fondée sur le modèle des Puritains anglo-saxons : travailler, être efficace, faire son salut (par l’argent), dominer ses instincts et la nature, et patati patata. Ca ne les intéresse pas. Mieux encore, ils ne comprennent pas.

                              Il n’y a pas le mondre désir d’être efficace et d’organiser le monde de manière hyper-rationelle chez l’Africain moyen, qui aime jouir de la vie au jour le jour et puis c’est tout. Il a la naïveté, la joie, la capacité d’oublier ses souffrances et aussi la cruauté immenses de l’enfant. Aucune pensée pour l’avenir ! La planification ? Euh..connais pas !

                              Les Africains ne sont jamais sortis de l’Eden. Il n’y a guère que les tristes Européens que nous sommes pour s’intéresser au jeux imbéciles du « rendement » et de la « consommation ». Nous sommes tombés du nid, nous. Si seulement nous avions gardé notre tristesse et nos tristes idéaux de progrès pour nous...

                              Au lieu de ça, nous avons été mettre le b....l sur tous les continents.

                              Bref, et je le dis comme je le pense et sans vouloir le moins du monde décocher des arguments ad hominem, je trouve cet article tout à fait ridicule et à côté de la plaque et je conseille à tous ceux qui veulent connaître l’Afrique, la vraie, de lire « Out of Africa » de Isak Dinesen.

                              Ils y trouveront des portraits de vrais Africains et d’Européens en Afrique et des analyses sans prétention ni kowtows au bien-penser politique des rapports entre nos neux mentalités et nos deux modes de vie, analyses et portraits qui crient de vérité sur chaque page.

                              http://www.amazon.fr/Africa-Shadows-Grass-Isak-Dinesen/dp/0679724753/ref=sr_1_1/403-0530265-8510034?ie=UTF8&s=english-books&qid=1179801552&sr=1-1


                              • Boileau419 Boileau419 22 mai 2007 05:03

                                Quant aux feux du tribalisme ou racisme inter-tribal, ce n’est pas quelque chose sur lequel les Occidentaux aient besoin de jeter la moindre goutte de kérosène pour qu’ils flambent joyeusement et cruellement jour et nuit.

                                Joyeux et cruels. Parfaitement décrits dans le personnage d’Othello.

                                Faudrait aussin nous parler de la sorcellerie (qui est aussi très vivace chez nous et ce jusque dans les sphères du pouvoir). De l’ivresse et du sexe tous azimuts. L’antithèse de Calvin.

                                Ca me désole ce besoin de ressembler aux Occidentaux, cette frénésie d’imitation dans ce monde qui n’a que les mots d’originalité et de créativité à sa bouche menteuse.


                              • La mouche du coche La mouche du coche 22 mai 2007 09:10

                                Boileau a bien parlé.

                                L’auteur est un blanc : Avec cet article, il flatte les puissants africains qui savent comment parler aux dirigeants blancs pour obtenir ce qu’il veulent (mais qui n’est pas ce dont ont besoin les peuples africains hélas)


                              • La mouche du coche La mouche du coche 22 mai 2007 09:12

                                pardon « ilS veulent »


                              • eppix eppix 23 mai 2007 15:13

                                AHAH ! le revoilà l’ami boil’eau ! A vrai dire vous avez sans doute passé 16 ans de votre vie à voir ce que votre cerveau sélectif a voulu voir ! D’ailleurs, pendant 16 ans, il faut être courageux pour vivre dans l’Eden sans se lasser ! Et bien cher ami, merci pour ce portrait très primitif de l’homme noir et Africain ! Vous avez bien bossé vos cours sur l’inégalité des races et l’évolution de la race africaine (!sic) qui s’est arrêtée au stade d’homme-animal, buvant le sang humain et mangeant de la viande crue, vivant dans les grottes et les arbres ! Pourtant cher ami, je vous avais prévenu dans un autre post de votre vision caricaturale du monde ! Il n’y a pas de guerre pour le pétrole, certainement une guerre de sauvage entre sunites et chiites en irak ! Comme vous pouvez être superficiel dans vos analyses ! J’ai étudié en Europe, école d’ingénieur en France, J’ai habité chez des français, j’en ai rencontré des bons, des mauvais, des culitivés , des cons ! etc... J’en ai même rencontré certains qui ne savent pas indiquer Paris sur une carte michelin ! Tiens , en voila une. J’ai rencontré des jeunes comme des vieux qui ne savent ni lire ni écrire ! J’ai vu des SDF sans vêtements et à qui j’ai donné une pièce au passage ! J’ai lu des témoignages sur l’inceste dans les familles françaises, j’ai suivi des procès pour pédophilie à angers, j’ai vu dans les journaux des tueurs en série, j’ai vu des paresseux (français blancs) se contenter du rmi et de la banque alimentaire ! j’ai vu, j’ai vu, j’ai vu ! Et pourtant je ne frappe pas dans la généralité comme vous ! dans toutes les sociétés, il y a des bons et des mauvais ! des intelligents et des cancres ! pourquoi en faire une généralité en Afrique ? A l’école d’ingénieur en France, je n’étais pas parmi les derniers, alors ? suis je un noir africain évolué ? moi qui ai grandi en afrique ? Arrêtez d’être primaire dans vos analyses ! Au fait, n’avez vous pas trouvé en 16 ans que des cons au Congo ?

                                 smiley Africainement !


                              • chmoll chmoll 22 mai 2007 08:03

                                pendant que l’français, s’posent des questions sur l’afrique les chinois, et japonais,vont conclure des marchés en afrique


                                • Boileau419 Boileau419 22 mai 2007 08:08

                                  Dire qu’on est différents, ce n’est pas être raciste.

                                  Ce n’est pas que je me préoccupe des esprits bien-pensants et de leurs réactions à mes commentaires iconoclastes, mais je tiens à la juste définition des concepts.

                                  Le racisme, c’est la croyance en la supériorité d’une race sur une autre. Cette fausse idéologie est basée sur la comparaison, qui présuppose des choses identiques. Pour moi, il n’y a rien à comparer, on est tous différents.

                                  Ceux qui pensent que décrire les Africains comme des êtres incapables de suivre nos raisonnements d’homo economicus est faire preuve de racisme prouvent par la même que pour eux l’homo occidentalis economicus est l’aune à laquelle tout doit être mesuré et soupesé.

                                  Ce n’est pas mon point de vue.


                                  • Hakim I. 22 mai 2007 12:29

                                    Non, le racisme est la généralisation d’un attribut ou d’une tare à une ethnie.

                                    Ex : les noirs courrent vite, les arabes volent, les portugais sont de bons carreleurs, etc...


                                  • Schwarzenegger 22 mai 2007 13:42

                                    Le racisme, c’est la croyance en la supériorité d’une race sur une autre. Il peut se traduire par la généralisation d’un attribut en effet.


                                  • GRL GRL 22 mai 2007 11:29

                                    Complexité d’une telle situation , à savoir en 2007 , être afircain en Afrique , ...

                                    ... C’est depuis les premiers impacts du phénomene de mondialisation que les 53 pays d’Afrique , peuvent voir la boucle de l’espoir se refermer une nouvelle fois ou contrairement , s’ouvrir enfin . Alors ils ont des choix à faire , ils le savent , des choix , mais , dans quelle conditions ?

                                    @Boileau , tout particulierement.

                                    VIVRE :

                                    Vous savez , il faut vivre , Boileau , vivre , quelques soient les conditions qui ont fait de vous ce que vous etes , qui ont fait de votre peuple ce qu’il est aujourd’hui. Et cette apparente « naïveté , cette tendance à contourner le modèle occidental » est aussi , ce que l’on appellera ... une résistance. Elle n’a rien de « l’enfant » qui ne vienne malheureusement d’un millénaire d’histoire coloniale dans laquelle tout a été pillé en Afrique , et surtout , dans laquelle l’africain n’étais pas un homme aux yeux du colonisateur , mais , une marchandise dans un systeme marchand... qu’il s’agirait de rejoindre aujourd’hui ? Pas facile à priori.

                                    INERTIE DE L’HISTOIRE DANS LA CULTURE ET LES ESPRITS.

                                    Rendez vous compte , que même si vous savez l’esclavage , les génocides et les déportations qui ont marqué un millenaire de « rencontre » des Arabes , des Europeens et des Africains , que même si vous savez celà , vous ne pouvez toucher du doigt , ce que , pour certains pays , 1000 ans d’esclavage ont bâti dans les esprits, dans les traditions des familles , de générations en générations , en terme de culture , de recettes de survie , et par votre constat , « ils s’en foutent » , vous pourriez plutôt que le présenter comme quelque chose de figé , ... réaliser maintenant .... , que l’histoire a une inertie énorme , et que se relever aujourd’hui , par ses propres moyens est quelque chose de difficile pour une Afrique qui est séculairement habituée à vivre ... sous le joug d’un occuppant ou d’un oppresseur , c’est à dire , totalement dépossédée de l’administration du groupe et de la terre , n’ayant subi qu’autorité et hierarchie , et non encouragée parceque non autorisée , à prendre en charge son propre développement. Un millénaire d’inertie , et non pas des « différences floues ». Premier piège dans lequel ne pas tomber : Comme les origines de nos différences sont lointaines pour nous , penser que celà s’inscrit dans la « nature même de l’Africain » , car ceci est faux , tout simplement faux.

                                    PASSER DE « LA MARCHANDISE » AU « MARCHAND »

                                    Je vous le répete alors , dans n’importe quelle situation , il faut vivre , et durant ces siecles d’occupation de déportation et de marchandage de la vie humaine , des éléments profonds sont apparus et ont pénetré les cultures africaines jusqu’au plus profond des âmes. Et donc pour certains pays , vivre 1000 ans hors systeme , mais comme marchandise dans un systeme , est la composante inertielle qui subsiste aujourd’hui , en profondeur dans ces pays africains là. Et il est dur parce que paradoxal , de s’en débarasser pour rejoindre le systeme marchand en tant qu’acteur. Concretement , celà veut dire quoi ? Et bien , qu’il y a un « complexe africain » , que j’ai d’ailleurs pu voir de mes yeux , un complexe qui freine paradoxalement . Cela fait si longtemps , tenez , vous même , pouvez vous raconter l’histoire de votre famille 1000 ans en arriere ? Et si toutes votre lignée était de la marchandise humaine , pourriez vous aimer , faire confiance et vous engager dans le systeme économique qui vous appelle , sachant , de mémoire profonde et grave , que c’est celui là même qui a mis un millénaire à comprendre que vous étiez un homme ? Pourriez vous avoir suffisement confiance en vous pour établir et suivre des projets à long terme pour votre pays ? Pourriez vous esperer vous y réaliser ?

                                    C’est tres peu évident en réalité.

                                    LE RETOUR , LA PAROLE.

                                    Alors pour moi tout est là , pour comprendre le problème actuel de l’Africain , pour ne pas lui donner un aspect inelucatble d’echec définitif , et aussi , pour commencer à construire la pensée suivante. Il y a un complexe et ce complexe peut partir , mais à propos du systeme marchand , un africain a logiquement plus à dire qu’un autre , celà est logique , car toute sa lignée sait , que l’homme est aussi une marchandise pour son frere . Alors , il faudra que l’on écoute sa parole , car c’est bien l’Afrique qui a le plus de potentiel et d’arguments pour définir quelques regles qui nous manquent à l’interieur du commerce et de l’échange mondial.

                                    En termes d’inertie , qu’ un millénaire de souffrance puisse servir à quelque chose , et ne pas disparaitre alors qu’il a fabriqué l’Afrique et ces fameuses différences imprécises que l’on ne semble pas s’expliquer. Et bien c’est dit , ces differences sont celles de l’homme qui a subi le systeme marchand , et donc de l’homme qui aufond de lui , de l’histoire de toute sa famille , sait , ... , que le diable est dans ce systeme.

                                    HISTOIRE DE NE PAS AVOIR TANT SOUFFERT POUR RIEN ...

                                    La solution qui me semble évidente pour voir emmerger l’afrique dans un nouvel élan de prises de responsabilité administratives , territoriales et commerciales est celle qui consiste à les inclure d’abord dans les décisions ethiques du libre échange et du commerce car eux plus que tout autres , savent de quoi doit etre faite cette ethique. Ce sont eux qui ont le plus longtemps et le plus souffert du systeme marchand. Ils en souffrent encore. Alors pour les inviter dans un systeme dont ils ne soient pas les victimes , il nous faut les laisser en décider certaines regles . Un juste retour sur l’histoire ... histoire de dire aux esprits de ces hommes et femmes , tout ceci , n’aura pas été vécu pour rien . C’est l’écoute de leur parole , en premier qui peut les ouvrir et les décomplexer. Et a propos de la mondialisation et des effets catastrophiques sur , encore une fois , les pays africains et ls peuples , il y a vous conviendrez , à nouveau de quoi se méfier , et freiner. Alors , l’économie a t elle des oreilles pour entendre ?

                                    L’ARTICLE :

                                    Oui , je ne peux tout de même qu’etre d’accord avec un atricle qui promeut l’Afrique au travers des africains , parce que pour les mêmes raisons que celles que je vous ai décrites , cette afrique a besoin d’etre crue , au travers de ses gens, car elle sait que si elle est tenue aujourd’hui par les effets croissants de la dette et de la mondialisation , elle sait aussi qu’elle souffre de ce complexe et qu’elle manque de combattivité et d’union pour représenter sa parole.

                                    Pour finir , je vous conseillerez de vous procurer le film BAMAKO , qui pose la problématique profonde de beaucoup d’africains , et ce d’une maniere remarquable.

                                    Viva Africa ! GRL .


                                    • Schwarzenegger 22 mai 2007 13:38

                                      Attention de ne pas tomber dans les excès de la « négritude » et percevoir tous les africains comme d’anciens esclaves. Les « marchandises » comme vous dites ont été « exportées » vers l’Amérique. Ceux qui sont restés en Afrique sont les « vendeurs » qui ont négocié avec les marchands esclavagistes occidentaux.Le mouvement de la négritude n’est pas africain, il est créole.


                                    • GRL GRL 22 mai 2007 14:02

                                      Ceux qui sont restés ne sont tout de même pas forcément des descendants de « negriers » , mais enfin , si je parle de celà comme çà , c’est plutôt pour sensibiliser le lecteur sur un point précis. Vous n’etes pas sans savoir que l’esclavage ne commence ni ne s’arrete avec les déportations américaines . Il a commencé bien avant et apres avoir ete aboli , il continue de maniere économique . L’africain est toujours dépendant d’un autre , et tous le savent . Le problème a été déplacé au fur et à mesure de la reconnaissance des droits de la personne , mais ceux des peuples et notament le droit à essayer d’assurer sa survie par ses propres moyens est aujourd’hui quelque chose qui fait tres peur aux pays capitalistes . L’autonomie de l’Afrique fait peur car à peu pres toutes les ressources dont les autres continents ont besoin ... sont en Afrique . Celle ci est toujours , comme aux premiers temps , victime , non pas de sa pauvreté , mais de sa richesse , et nombre de pays craindraient l’emmergence de pays africains comme de véritables puissances.

                                      A savoir , si tout les benefices du pétrole , de l’or , des diamants , de l’uranium , des bois précieux , appuyés par l’energie solaire ultra rentable en Afrique , revenaient aux africains , c’est à dire , si ils possédaient vraiement leur marchés et indiçaient eux même les prix des matieres premieres . ... Le monde serait économiquement à genoux devant l’Afrique.

                                      En Chine , le sol ne contient rien , en Europe , tres peu , aux états unis , en Russie , un peu plus , mais où d’apres vous , allons nous chercher les produits et les matieres premieres qui font de nous ce que nous sommes ? En Amérique du sud ... et en Afrique , pour nous Européens , principalement en Afrique. Et bien voilà , voilà , sans tomber dans le piege sentimentaliste , voilà pourquoi le sort de l’Afrique continue par un asservissement économique. Et l’asservissement , de quelque nature qu’il soit , dure en Afrique depuis un millénaire , si bien qu’aujourd’hui , lorsque vous discutez avec les gens là bas , certains vous disent , « c’est de notre faute , on avait pas qu’à accepter de vendre nos freres , çà , maintenant c’est trop tard » , des arguments que vous retrouvez souvent et qui témoignent d’un paradoxe énorme.

                                      Vous avez qu’à voir , si vous allez en Afrique , mais hors des contextes néo coloniaux ( quartiers blancs ) et des hotels , comment vous etes traités . C’est dingue , vous etes genes , on s’occupe de vous comme si vous étiez « aussi fragile qu’un oeuf » ( expression empruntée d’Afrique ) , le blanc est toujours une sorte d’entité que même la police hésite à contrôler ( çà doit dépendre des pays c’est sur mais ... ) et ceci est à peine croyable . Les africains eux même n’arrivent pas à construire le raisonnement qui leur permettrait de croire en eux même , ils culpabilisent et c’est tres paradoxal au vu de ce qui leur a été et ce qui leur est encore infligé. C’est ce que j’ai pu y voir .


                                    • Schwarzenegger 22 mai 2007 14:41

                                      Entre 80 et 85% des richesse pétrolières reviennent aux gouvernements nationaux.

                                      Exemple angolais : si la richesse créée était redistribuée au peuple, chacun des angolais percevrait aux alentours de 2000 usd/mois.

                                      Au lieu de cela, le président est au top classement des plus gros propriétaires terriens du Portugal et du Brésil.

                                      Illustration que ce n’est pas forcément le méchant blanc qui crée la misère en Afrique.


                                    • Schwarzenegger 22 mai 2007 14:18

                                      Ce que j’y constate, c’est la diabolisation des blancs entretenue par les dirigeants locaux.

                                      Conséquence du « blanc érigé en bouc-émissaire », le peuple ne voit pas combien leurs dirigeants sont riches à milliards.

                                      C’est simple et ça marche tellement bien.


                                      • GRL GRL 22 mai 2007 15:10

                                        Non , pas du tout , enfin , y étant , ce n’est pas ce que j’ai ressenti . Ils ont les boules par rapport à cette corruption , mais , se sentent totalement impuissants . Ils savent que leurs dirigeants fonctionnent avec les réseaux mondiaux , et ce que vous décrivez est la Mafiafrique de F.X.Verschave ( asso Survie ) mais ce qu’il faut savoir à propos de tous ces chefs d’états , c’est que leur histoire , l’histoire de ce mode de fonctionnement , a commencé lorsqu’en prériode de décolonisation , il fallut enlever les dirigeants blancs des pays africains . Et bien celà a été fait , et des dirigeants noirs , au services des anciens dirigeants blancs , ont été placés . Par la suite , le silence est acheté à prix d’or certes, et des entreprises comme Elf , pour n’en citer qu’une , ont eu quartier libre dans les affaires . Il a suffi d’arroser. Mais les pays occidentaux auraient ils arrosés si la contrepartie n’avait pas été une menne de pognon ? Non .

                                        Mais apres , si vous voyez la fortune de certains dirigeants , c’est comme voir celle de nos candidats politiques , ce ne sont pas ces fortunes personnelles qui résoudraient le problème du continent si elles étaient redistribuées . Non , ce serait une goutte d’eau dans l’océan . Non , la nature des echange Afrique / occident , reste le principal problème. L’endettement en particulier , est d’une hypocrisie sans pareille , en vérité.


                                      • Baumann Baumann 22 décembre 2007 11:51

                                        Ces dirigeants sont soutenus par les occidentaux. Conséquence : cette situation profite aux intérets économiques occidentaux !

                                        Si ce que ces dirigeants font n’est pas bien, il ne doivent pas être soutenus. Or ils sont soutenus. Donc le mal qu’ils font est bien pour les occidentaux.

                                        Donc le malheur des africains fait le bonheur des occidentaux !

                                        Pourquoi écrire des lignes interminables quand les choses sont aussi simples ?


                                      • pemaubert 22 mai 2007 16:29

                                        Il est bien sain et urgent d avoir un vrai debat, j allais dire sur l’Afrique, mais je prefere plus exactement avec l’Afrique. Plusieurs themes emergent des differents commentaires, mais je souhaite revenir sur quelques uns seulement d entr’eux. Quel europeen/americain a, un jour, ecouter un africain en se disant qu il avait quelque chose a apprendre ? Si nous sommes honnetes, nous serons bien forces de constater que ce pur sentiment de respect et d equite echappe a bon nombre d entre nous. Il y a bien sur moultes raisons pour cela - je laisse chacun libre de son introspection. Socialement, le modele europeen a monopolise l’etiquette de developpe. Mais au regard de l’etat de l’Europe ou les Etats-Unis, il semble tout du moins raisonnable de questionner ce modele de developpement. Alors oui,l’Afrique est sous-developpe, mais seulement sur une certaine echelle. Si l’on regarde le respect de certaines valeurs fondamentales (la communaute, le temps, l espace, etc), l’on doit bien admettre que l’Afrique est beaucoup plus (mieux) developpee que nous. En d autres termes, considerer l’Afrique uniquement sur un modele comparatif qui leur est, d emblee, defavorable, n est pas faire justice aux cultures de ce continent.

                                        Deuxiemement : il reste quelque part siderant, et revelateur, que nous continuions a faire reference a l’Afrique comme d une seule et meme chose. Bon nombre de francais serait offusque si un etranger leur disait qu ils ne sont qu une et meme chose que des allemands, ou des anglais par exemple ! L’Afrique n est pas une, mais recouvre une multitude d’identites que nous reduisons bien souvent au concept de l’Afrique pour masquer notre meconnaissance de la realite. Les Francais connaissent tres mal l’Afrique de l’Est par exemple et nous pouvons donc pleurer sur l’Afrique-qui-marche-mal alors qu’un pays comme le Kenya est en train de realiser des choses fantastiques en matiere sociales (ecole primaire puis secondaire gratuite et obligatoire, fonds gouvernementaux pour financer les projets des jeunes, celui pour les femmes est a venir prochainement), economiques (auto-suffisance budgetaire realisee a 93%, croissance de 6%, developpement du secteur des NTIC, recul de 20 points du nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvrete), politique ( contrat d’objectif signe par tous les ministres et autorites publiques, ouverture du gouvernment aux parlementaires de l’opposition, revocation de plus de la moitie des juges pour corruption prouvee, lutte active contre la corruption), etc, etc, etc. C’est effectivement en se concentrant sur ses propres capacites que ce pays est en train de devenir un modele potentiel pour d autres pays. Mais il ne faudrait pas non plus la aussi generaliser : le Kenya a la chance de ne pas avoir de ressources minieres ou petrolieres et d avoir une classe moyenne et une culture d entrepreneur peut etre unique sur ce continent.

                                        Voila juste quelques remarques, qui ne touchent pas a tous les themes abordes suite a cet article, mais qu’il me semblait important de faire.


                                        • GRL GRL 22 mai 2007 16:51

                                          Vrai de vrai à mon sens !

                                          Combien de fois j’ai entendu dire autour de moi « je ne parle pas Africain », c’est édifiant ! Pour exemple, le Nigeria possede je crois , plus de trente mille dialectes . ... Et les 53 pays d’Afrique sont , dans la pensée , effectivement réunis en un seul . Pourtant , un Touareg , un Sud Africain , un Masaï et un Bambara , n’ont que peu en commun. Il y a bien une énorme lacune , un manque évident de représentativité des nations.... ah si lorsqu’il y a des guerres , on parle de régions ou de pays ... mais celà s’arrete là . Qui sait où est le Botswana ? Les chutes du Zambez ? Le Fleuve Orange , où se jette le Niger , etc etc ... Il est vrai qu’une vue moins exotique passe d’abord par là , un peu de renseignements.

                                          Voilà , mais d’une maniere générale , je suis d’accord avec vous et j’irai même plus loin , pour lier ce propos avec mon post , au dessus : Je pense même carrément qu’à l’interieur du message Africain en ce qui concerne le regard sur le développement mondial de l’économie de marché , il y a tout simplement les solutions à prendre afin que celui ci devienne respectueux de ceux qu’il doit servir , c’est à dire nous tous. C’est par là même que l’on progresse. C’est même pour moi , le point d’entrée moral de l’Afrique en tant qu’acteur réel de ce dit marché.

                                          Mais je maintient que le dialogue avec l’Afrique n’est pas attendu avec autant d’impatience par les nations , parce que les politiques du marché mondial , ne veulent toujours pas changer de route et la route de leurs interets passe encore par un plumage en regle du plus riche des continents au monde , l’Afrique.


                                        • Christoff_M Christoff_M 23 mai 2007 03:15

                                          Pour comprendre les enjeux économiques et le nouvel ordre mondial qui est en train de s’installer et qui touche de plein fouet l’Afrique, Je vous conseille de lire le livre de Jean ZIEGLER, au sujet de la banque mondiale et du FMI, qui s’intitule « l’Empire de la Honte »...

                                          Ce livre permet de comprendre malgré les milliards disponibles pourquoi certains pays sont maintenus dans leur misère ; et pourquoi récemment, les pays d’Amérique du SUD, se sont sortis du système du FMI qui ne les aide pas et qui les maintient dans leur statut de pays en voie de développement !!


                                          • Boileau419 Boileau419 23 mai 2007 04:43

                                            Racisme : Théorie de la hiérarchie des races, qui conduit à la nécessité de préserver la race dite « supérieure » de tout croisement et à son droit dominer les autres ; ensemble de réactions qui, consciemment ou non, s’accordent avec cette théorie.

                                            Définition du Robert de la langue française.

                                            Les généralisations négatives sont des « préjugés ». Rien à voir avec le racisme.

                                            Que les préjugés aient du vrai, c’est l’évidence même.

                                            Quand une population donnée vit dans un même environnement et est soumise durablement aux mêmes influences physiques, linguistiques, morales et spirituelles, il est certain qu’elle finit par acquérir un certain nombre de traits communs plus ou moins stables et aisément identifiables.

                                            Evidemmet, ça fait mal à entendre quand on s’imagine que chacun est un individu unique et irremplaçable, mais la vérité, c’est que chacun est d’abord l’expression du groupe et de l’époque. Ce n’est qu’au prix d’un long travail d’introspection et de tri qu’un individu peut se dégager de ses conditionnements et devenir indépendant des limites de sa culture. Ces hommes-là sont rares. Plus rares aujourd’hui qu’autrefois me semble-t-il.

                                            Par conséquent il est parfaitement possible de généraliser, en bien comme en mal (qu’on aille pas me dire que les êtres humains n’ont pas de défauts !) au sujet des peuples et des groupes.

                                            L’article ci-dessus généralise aussi et à outrance même.

                                            L’important, c’est l’exactitude de la généralisation. La généralisation en elle-même ne pose pas vraiment de problème, comme vous le dira tout scientifique ou philosophe, qui ne procèdent que par généralisations.


                                            • GRL GRL 23 mai 2007 16:57

                                              La généralisation va donc pour vous dans le sens de l’oubli des causes , de l’histoire ... Et donc , lorsqu’il faut amorcer un changement et que çà bloque , et bien au lieu de se referer à l’histoire pour comprendre ce qui bloque , on impose sa pensée en disant « voilà ce qui est bon pour vous , faites le ou sombrez » ... et apres celà , si çà bloque encore , mais qu’on ne veut toujours pas fouiller pour se l’expliquer , on contourne l’histoire pour charger les épaules d’un peuple rétissant , et germe , du terreau de la paresse intellectuelle et de la peur devant le phénomène bloquant , ... le racisme en question , façon « les blacks sont des fainéants » , le racisme , façon façon ...


                                            • fouadraiden fouadraiden 23 mai 2007 17:25

                                              question cruciale:la liberté de l’homme Noir passe-elle par la réussite du continent Africain ?

                                              il est vrai que l’image de l’africian(celle de l’arabe n’est pas meilleure) passe par la réussite ou l’échec de son continent .l’un conditionne l’autre.les Occidentaux n’ont pu faire du noire un « nègre » que sur base de cette dialectique.en affaiblissant l’Afrique l’homme occidental s’est assuré une supériroité de droit sur l’homme noir.

                                              les Noirs ne s’émanciperont de cette image qu’en promouvant l’Afrique(ce qui reste une defi énorme) .ce fut une erreur que de croire possible l’agalité de fait entre les bancs et les noirs depuis le droit occidental ;l’échec des mouvements noirs américians est criant à cet égard.

                                              une Afrique libre(de l’occidental) et propsère est la seule garantie à l’émancipation de l’homme noir.les autres solutions sont un leurre.c’est en Afrique et en Afrique seul que se joue l’avenir de millions d’hommes et de femmes noirs.ceux qui disent le contraire sont de vilains menteurs,encore faudrait-il savoir si les Africains en sont convaincus eux-mêmes ?

                                              Les Noirs n’ont aucun avenir parmi les Occidentaux.et je parle d’expérience.


                                              • Christoff_M Christoff_M 24 mai 2007 06:24

                                                D’accord avec toi mais ça a été la même chose pour l’Inde, il faut que l’Africain s’émancipe, se structure et devienne autonome en sortant de ces systèmes d’aides viciés mais il faut qu’il cesse de se battre sans arrêt, de s’éparpiller, qu’il se révolte plutôt contre les siens corrompus qui entretiennent le système... c’est long fastidieux, c’est un problème identique à la lutte contre certaines mafias...

                                                Il y a des pays pauvres qui s’en sortent parce que les gens sont fiers et ils refusent la mendicité ; donc refuser les formattages de l’extérieur, aide et pas ingérence et surtout arrêter les conflits inter ethnies qui ruinent de nombreux pays, il y a du travail !!


                                              • Christoff_M Christoff_M 24 mai 2007 06:27

                                                Voyez le film The Constant Gardner qui décrit tres bien le problème Africain au niveau de la santé et le lobbying des grands groupes pharmaceutiques !!


                                              • pemaubert 24 mai 2007 14:35

                                                Afrique corruption. Je n’irais bien sur pas jusqu a le nier, mais la encore, 2 petites questions permettent de recadrer le probleme : l’Afrique est-elle plus corrompue que « l’Occident ». Je ne le crois pas ; ce qui fausse la perception, c est que la corruption en Occident, ou dans le monde developpe, c est qu’elle est devenue tres sophistiquee, transite par toutes sortes de banques, comptes off shore et intermediaires. Alors qu’en Afrique, elle est souvent plus « visible », faite plus « naivement » si j osais dire. Sa visibilite est accrue par le fait que pour un dirigeant francais corrompu, il est peu probable que le pays s en ressentent de maniere tres forte. Alors qu’il est sur que la misere de bien des peuples africains est directement imputalbe a l’avarice de leurs dirigeants. Cela rend les effets de la corruption plus visible. Le 2eme point : si le chef d’Etat Africain est corrompu, qui l’a corrompu ? Il faut bien que quelqu un donne pour que quelqu un d autre recoive. Et la, patatra, on retombe sur l’exploitation du continent par les interets economiques exterieurs. Il est bien plus efficace pour de grandes entreprises internationales de payer un ministre pour s assurer un marche que risquer la concurrence via des appels d offre transparent. Il est aussi prouve que la corruption aide a « faire avancer le schmilblick » sur bon nombre d affaires. Celui qui recoit est il donc plus corrompu que celui qui donne ? Si non, alors le monde (pour faire court) est aussi corrompu que l’Afrique et donc, il faut tordre le coup a cette idee preconcue qui veut que l’Afrique est le seul continent coupable de corruption. Si l on souhaite pousser le debat un peu plus loin, il est bon de chercher les sources historiques de ces realites ou perceptions pour faire la part des choses. De tous temps en Afrique, n importe quel homme pouvait avoir acces au chef (ce qui est une bonne chose : cela permet d entretenir la visibilite du lien entre l’individu et le pouvoir - je rappelle brievement que l’une des premieres priorites des revolutionnaires francais fut d’abolir tout corps intermediare entre l’Etat et le citoyen, ce qui marque, selon moi, le debut d’une crise democratique dont les effets se font sentir particulierement de nos jours) ; n’importe quel homme pouvait donc avoir acces au chef, signe de son appartenance a la communaute. Traditionnellement, ce recours au chef etait accompagne d’un cadeau, en signe d’allegeance entr’autre. mais ce cadeau etait souvent une bete (boeuf, vache, chevre, poulet). Le chef usait de ces cadeaux pour organiser des festins durant lesquels tous etaient convies. Donc non seulement le cadeau etait fait au vu et su de tous, mais en plus, la communaute en profitait. Des l’arrivee des europeens, ces caracteristiques ont change : les cadeaux furent d’abord de la verroterie qui ne pouvait orner que le chef ou ses epouses donc. puis ils se sont transformes en 000000 sur des comptes en suisse. Or ces 0, personne ne les voyait donc la communaute ne pouvait soupconner son chef de ne pas vouloir partager les cadeaux recus. Autrement dit, il y a eu une perversion de la culture africaine qui conduit aujourd hui a cette conception de l’Africain comme corrompu.

                                                UN des grands themes actuels des pays africains est la bonne gouvernance, qui n’est d autre que la bonne et transparente utilisation des ressources. Le fait que ce theme devienne d actualite est revelateur. La plupart des pays africains sont maintenant independant depuis...40 ans environ. C’est a dire que de nouvelles generations de politiciens arrivent au pouvoir. Or, force est bien de constater que les premieres generations de president furent tres peu prepares a assumer la charge d’un el metier. Beaucoup des peres fondateurs etaient « sans » education sur la facon de gerer un pays (economiquement et socialement) et furent formes a la politique politicienne par les anciennes forces colonisatrices, dont le souci etait d assurer la poursuite de leur acces a l’exploitation des ressources. Or, qui contesterait qu on ne peut gerer une nation comme on gere un groupe de 300 personnes par exemple ? Or dans la mentalite d’un chef africain d’une communaute de 300 personnes ( ou plus, les chiffres n ont ici que valeur d’exemple), le chef doit prendre soin de ses « amis », d ou la nomination de responsable politiques ou economiques sur des bases tribales ayant fait long feu dans les premiers regimes des pays independants.

                                                Ces remarques pour repondre sur les themes de la corruption. Sur le theme de l’avenir de l’Afrique, bien sur que cet avenir appartient aux africains eux memes. le probleme est que bon nombre d’institutions preferent se rendre « necessaires » plutot que de se voir polimment refuser leur aide. Un exemple deja mentionne : le Kenya finance son budget a 93%, donc n’a pas besoin des aides bilaterales. Depuis 1992, le FMI et la Banque Mondiale entretienne des relations tendues avec le pays, au depart sur la base de corruption que le FMI souhaitait voir disparaitre, puis rapidement sur la base d’arguments plus ou moins specieux (faire une exemple, par exemple !). Devant le redressement economique reussi par le pays, ces deux donateurs ont donc du ravaler leur arrogance et revenir s assoir a la table des negotiations, d ou le gouvernement les a reconduit polimment en disant "nous voulons bien cooperer, mais selon nos termes - car nous pensons est mieux a meme que vous d imaginer ce qui est bon pour le pays et de defendre les interets Kenyans- et nos selons les votres qui n’ont pas l interet du Kenya est des Kenayns comme priorite. Aujourd hui, les discussions sont donc beaucoup plus d’egaux a egaux, et le kenya ne s en porte que mieux. Voila une reelle reussite. Mais en parle-t-on ?


                                                • fouadraiden fouadraiden 24 mai 2007 17:03

                                                  oui, mais la différence n’est pas là car les Occidenatux se corrompt eux-mêmes,ce qui atténue les risques.on ne peut en dire autant des africians.


                                                • Brin d’espoir. 30 mai 2007 15:45

                                                  Bonjour a tous, Je pense que l’auteur de l’article dépeint très bien la situation économique et même sociale de l’Afrique mais ne s’approfondit pas sur un autre plan que je trouve très important. L’Afrique a longtemps manque de compétition internationale ce qui se caractérise par tout ce que l’auteur décrit ici. Jadis chasse gardée de l’Europe, L’Afrique est le convoitise de tout le monde. La fin de la guerre froide et la cassure du bloc, le nouveau concept de mondialisation ont montre beaucoup d’intérêts pour l’Afrique et donc un espoir.

                                                  Depuis l’entrée de la Chine, gros rouleau compresseur, la France essaye pour tenir le coup d’impliquer l’Union Européenne. Les USA connaissant le gros potentiel sous-sol et humain e l’Afrique s’inquiète en gros des avancées chinoises et même européenne. Du coup on parle de démocratie en Afrique et tous les pays développes vont désormais compétir en Afrique. La mise pour un vrai décollage de l’Afrique passe par ici, les intérêts a défendre qui pousseront a la cassure des différences des salaires, a la promotion des meilleurs travailleurs au détriment du favoritisme de toute nature et de toute origine. Les Africains doivent se préparer a cette nouvel ordre économique ou des grands pays vont competir et après, on n’aura plus besoin de miser car les valeurs parleront d’elle-même. Cette liberté de commercer libèrera les valeurs et la créativité de l’africain se mettra en place. Je vois l’Afrique dans un ensemble et l’africain sera le processus final de cette intégration dans laquelle les super puissances montreront leur savoir faire, libérant ainsi la vrai valeur intrinsèque de l’africain dont l’auteur parle tant. Un nouvel ordre économique pour l’Afrique est important pour une véritable éclosion.


                                                  • verite ET reconciliation 8 août 2007 13:30

                                                    Merci pour l’article Monsieur Kouamouo, il c’est une excellente base de réfelxion ;

                                                    Je regrette néanmoins quelques contre-vérités sur la Côte d’Ivoire (comme vous le faites souvent), mais je comprends votre « parti-pris » sur ce sujet. Les refondateurs de Gbagbo que vous défendez veulent faire croire que Houphouet-Boigny n’a rien fait de bon en Côte d’Ivoire.

                                                    Vous dites : « En Côte d’Ivoire, le cacao n’a jamais été l’affaire des paysans, qu’ils soient métayers ou propriétaires terriens. Durant l’époque coloniale, les terres appartenaient d’abord aux grands exploitants venus de la métropole, qui avaient recours au travail forcé. C’est autour de ce travail forcé que la contestation de l’ordre colonial s’est d’ailleurs structurée. Le Syndicat agricole africain de Félix Houphouët-Boigny (qui deviendra par la suite premier président de la Côte d’Ivoire indépendante) a été créé pour réclamer l’égalité entre agriculteurs africains et européens. Malheureusement, après l’indépendance, Félix Houphouët-Boigny, réconcilié avec une France officielle qui a fait de lui son meilleur agent d’influence sur le continent, a centralisé la quasi-totalité des revenus tirés de la culture du cacao. La Caisse de stabilisation - la fameuse Caistab -, alimentée grâce à la sueur du paysan, a financé la construction d’Abidjan... »

                                                    D’abord dans le café-cacao, il n’y a pas, et il n’y a jamais eu de « grands propriétaires terriens. Les plantations en Côte d’Ivoire sont justement caractérisées par leur petites tailles, à l’inverse de la Malaisie et du Brésil. C’est une spécificité ivoirienne. Si vous n’avez pas le temps d’aller dans le grand-ouest constater que les »grandes plantations de café cacao« n’existent pas, je vous recommande la lecture de »Le marché mondial du Cacao" (Banque Mondiale). La taille moyenne d’une plantation n’excède pas 10 hectares en Côte d’Ivoire. Les grandes plantations n’existent que dans l’hévéa, le palmier à huile, l’ananas, et la banane.

                                                    Ensuite le travail forcé ne se déroulait pas dans les plantations, mais pour les constructions d’infrastructures, comme les chemins de fer, les routes, les ponts, les travaux d’assainissement ; Lire : Terre d’ébène, Albert Londres ou Hampaté Ba. Le travail forcé était justifié par la puissance coloniale en « paiement » de l’impot de capitation.

                                                    Enfin, la Caisse de Stabilisation, a financé Abidjan, mais a également permis de construire un système scolaire qui a fait la fierté de la sous-région et qui a l’époque a permis de rattraper l’avance du Sénégal et du Bénin en la matière (43% du budget de la CI attribué à l’éducation pendant 30 ans) ; a permis de construire des hopitaux ou affluaient les africains désireux de se faire soigner depuis le Nigeria au Libéria en passant par le Mali ; a permis SURTOUT de diversifier les cultures en Côte d’Ivoire en développant le Coton, l’Hévéa, l’Ananas et autres avec les prélèvements effectués sur le café-cacao ; La caistab a également payé des bourses scolaires de millions d’élèves et étudiant ivoiriens (dont par exemple celle de votre ami Monsieur Mamadou Koulibaly, actuel président de l’assemblée nationale ivoirienne et pourfendeur de Houphouet), ainsi pendant des decénnie, les élèves et étudiants ivoiriens ne payaient ni cours, ni livres, ni cantine, ni transport : tout ça c’est la Caistab. le vrai problème de la Caistab a été l’opacité, car il est vrai que Houphouet (et sa clique) se servaient au passage. Tout n’est pas tel que le tableau entièrement noir que vous dressez.

                                                    Essayez d’EQUILIBRER un peu vos propos.

                                                    Merci.

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