Refroidissement des relations américano-saoudiennes et rapprochement avec l’Iran
On ne peut manquer de relier les évolutions du conflit Syrien avec l'amélioration des relations Américano-Iranienne et, au contraire, la dégradation des relations avec les Saoudiens.
Le réchauffement des relations avec l'Iran a commencé avec l'élection en Juin 2013 d'Hassan Rohani à la présidence. Présenté comme un modéré, il a été élu sur un programme de rapprochement avec les occidentaux et surtout sur un allégement des sanctions économiques qui pèsent très lourd.
En octobre 2013, l'Arabie Saoudite, élue au conseil de sécurité de l'ONU, refuse le siège qui lui est offert, manifestant ainsi sa mauvaise humeur face au rapprochement des USA et de l'Iran et parle de "prendre ses distances" avec Assignation.
Début décembre les sanctions Iranienne sont d'ailleurs allégées suite à l'accord sur le nucléaire iranien et malgré les critiques d'Israël et la mauvaise humeur des Saoudiens.
Cet accord de réaction israelo-saoudien est à ce point surprenant que certains commentateurs ne se privent pas d'extrapoler un possible axe contre l'Iran piloté par Israël, d'autant que c'était le discours que tenait le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Moallem quelques semaines plus tôt, accusant les puissances régionales : Arabie saoudite, Qatar et Turquie, de soutenir un complot fomenté par Israël pour détruire la Syrie.(1)
Si donc nous constatons un net refroidissement des relations Américano-Saoudienne, on peut penser que les raisons en sont multiples :
- d'une part, le rôle des Saoudiens dans le financement de l'Islam radical et notamment dans celui de l'Islam djihadiste a probablement joué. J'ai toujours pensé que ces financements ont consisté, pour l'Arabie Saoudite, en une forme de redirection de sa promotion de l'Islam rigoriste manifesté involontairement lors du 11 septembre qui fut une forme de "bavure" en s'attaquant à la main qui la nourissait. Aujourd'hui, l'Arabie Saoudite est beaucoup plus attenttive à ce que ses financements n'atteignent pas les USA.
- d'autre part, il est clair que les Américains ont décidé de ne plus baser leurs relations énergétiques sur une seule alliance. Le développement du gaz de schiste américain mais aussi le réchauffement des relations avec l'Iran et ses réserves de gaz et de pétrole en font partie.
- Enfin, l'Iran, avec ses 80 millions d'habitants, ses revenus énergétiques et surtout avec un blocus économique depuis 34 ans s'avère être un formidable marché potentiel.
(1) D'où les commentaires un peu délirants qu'on commence a observer parlant d'un axe "wahhabite sioniste".
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