Sketch à Kiev : mais qui est le plus grand voleur et qui est le vrai Ukrainien ?
Kiev, le 14 décembre, la session du Conseil national de réformes.
L’action se déroule en russe (« langue d’occupant » non reconnue en tant qu’officielle en Ukraine et prohibée pour la population, mais réservée au gouvernement ukrainien, en majorité écrasante ne comprenant pas un seul mot en langue officielle du pays).
Filmé par le service de presse présidentiel et chargé sur Youtube par Arsène Avakov. Non censuré !
Personnages :
Pétro Porochenko, le roi chocolatier cumulant la présidence du pays (et de la session présente), protégé de Frau Merkel et de Monsieur Hollande (Barack Obama feignant de ne pas même l’apercevoir à Paris lors de la COP-21) ;
Arséniy Iatsenuk, le premier ministre, protégé de Mister Joe Biden (accouru à Kiev il y a une semaine pour prévenir sa démission qui semblait imminente) ;
Arsène Avakov, ministre de l’intérieur, protégé du premier ministre ;
Mikhaïl Saakachvili, le gouverneur d’Odessa nommé par le président du pays (et du même coup devenu citoyen de l’Ukraine), l’ex-président de la Géorgie et à ce propos l’ex-protegé de Barack Obama, récemment devenu l’ex-citoyen de la Géorgie.
Transcription :
Avakov (à Saakachvili, calmement) : Je réagis à ce que vous venez de dire. J’ai écouté attentivement votre résumé de ce qui s’était passé à votre forum anti-corruption à Odessa. À présent vous vous exprimez de loin plus délicatement. Je ne comprends pas. Là-bas vous aviez dit que le cabinet était à la tête de la corruption. Vous l’aviez affirmé sans preuve, d’une façon claire et explicite…
Saakachvili (lui coupant la parole) : Des preuves, j’en ai plein.
Avakov : Laissez-moi parler, vous parlerez après.
Saakachvili (lui coupant la parole) : Bien plein de preuves (deux fois). Et je vais le prouver davantage, je vais en informer le grand public…
Avakov (à Porochenko) : Monsieur le Président, il faudrait l’appeler à l’ordre…
Saakachvili : Je n’ai pas peur de vous. Qu’est-ce que ça veut dire, m’exprimer délicatement ? (Plus fort.) Oui, votre ami Martynenko est un bandit…
Avakov : Vous parlez comment dans les cas pareils ? B-b-ba-ba-ba (imitant le bégaiement), c’est comme ça que vous parlez ?
Saakashvili : Mais qu’est-ce que ça signifie ? (En sursautant.) Pe-pe-pe-pe, personne ne m’a jamais parlé de la sorte…
Avakov : Moi, je vous parlerai de la sorte…
Saakachvili : (En frappant sur la table.) Je m’en fiche de la manière dont vous me parlerez !
Avakov : Sortez d’ici, c’est alors que vous pourrez vous en ficher !
Porochenko (en l’interrompant) : Arsène Borissovitch, je…
Saakachvili (en l’interrompant, à Avakov) : Je vous invite à la politesse.
Avakov : Taisez-vous…
Saakachvili (en l’interrompant) : Millions ou milliards, je n’en ai nulle part…
Avakov : Ce n’est pas à votre intention que je me produis ici. Vos milliards, vous en répondrez ailleurs.
Saakachvili : Mes milliards ?! La Russie, elle les avait déjà cherchés, donc cherchez-les comme il faut ! Je n’ai pas à parler à un ministre corrompu !
Porochenko : (En frappant sur la table.) Une minute. Arrêtez-vous tous !
Avakov : Ferme-là, gouverneur corrompu !
Saakachvili : Quoi ?!
Porochenko : Mikhaïl Nikolosovitch…
Avakov : Bien ça. Espèce de voleur, m… !
Porochenko : Arsène Borissovitch, peut-on sans grossièretés ?
Avakov : Il n’y en avait pas.
Porochenko : Si, il y en avait. (À Iatsenuk, à voix basse.) Arséniy Pétrovitch, je vous prie…
Avakov (en l’interrompant) : Je tiens à terminer.
Porochenko : Alors, je vous prie, parlez sur l’ordre du jour. Et pas sur des commentaires…
Avakov : Alors on revient à ce qui était dit plus haut. Bien sûr, la privatisation. La privatisation intégrale. Y compris l’usine de port d’Odessa. Y compris de jeter pleinement un jour sur sa privatisation et la privatiser toute entière. Ici j’ai une question. Monsieur Saakachvili, votre activité à vous entrave-t-elle la privatisation de cette usine ou non ?
Saakachvili : Après ce que vous avez dit je ne tiens pas à discuter avec vous quoi que ce soit. Toute discussion ne sera que publique, je prouverai que vous, vous en personne, vous êtes voleur, je prouverai que le cabinet est réellement à la tête de la corruption, je... je ne permettrai jamais… contrairement à vous, je n’ai pas d’argent, mais en revanche j’ai la conscience et la réputation. Je ne permettrai pas à un certain Avakov, un voleur notoire, à propos duquel tout le monde sait qu’il dirige des schèmes gris, parle avec Saakachvili d’un ton pareil. Je n’ai rien sauf ma réputation. Je ne permettrai pas à un délinquant à propos duquel tout le pays sait de quoi il s’occupe…
Avakov : (Sans mot dire, s’empare du verre plein d’eau, le jette dans la direction de son opposant et se met debout.)
Porochenko : Arsène !!
Avakov (à Porochenko) : Si je le frappe, hein ?
Porochenko : Je clos la session.
Avakov (à Saakachvili) : Canaille ! Vile créature !
Saakachvili : Voleur ! Tu seras en prison ! (deux fois).
Avakov : Oui, voleur. (Après quelques phrases indistinctes, en haussant la voix.) Tu as déjà poussé ton pays à toi à l’extrême ! Va-t-en au diable de mon pays à moi ! Sale type !
Saakachvili (en revenant vers la table) : De ton pays à toi ?! Mais je suis dans mon pays, je suis Ukrainien.
Avakov : Toi ? C’est moi l’Ukrainien. Et toi, tu es clabaud ! Artiste du cirque, salaud !
Iatsenuk : Oiseau de passage ! Blagueur et oiseau de passage !
Avakov : Emmerdeur…
Iatsenuk : On t’a invité au pays pour travailler, et pas pour t’occuper d’affairisme (sic !) politique ! Blagueur !
Saakachvili : M’est avis que vous insultez le pays, vous insultez les parlementaires, vous insultez le peuple de l’Ukraine, vous insultez le Président, et vous répondrez de tout cela.
Porochenko : (En criant.) C’est tout ! On quitte la salle !
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