Séquelle directe des attentats du 11 Septembre 2001 et du détournement
à des fins kamikazes d’avions de ligne, les autorités américaines ont constitué
une liste d’au moins 30 000 noms de personnes interdites de vol, la no-fly
list. Au pays de Big brother le fichage des passagers est devenu une
obsession, avec au bout plus de désagréments que d’efficacité.
Sous prétexte de sécurité nationale, au lendemain du 11 Septembre, les libertés civiles américaines se sont trouvées réduites au profit
d’une tendance sécuritaire formalisée par le Patriot Act. Dans ce contexte, l’administration
de la sécurité des transports a développé un programme de fichage de voyageurs
qui se traduit par l’élaboration de listes qui regroupent les noms des
personnes soupçonnées de représenter une menace pour la sécurité nationale.
Il faudra cependant attendre avril 2004 et un procès intenté
par l’Union pour la défense des libertés civiles (ACLU) pour que soit rendue
publique l’existence de deux listes. La no-fly list qui interdit
de vol les personnes référencées, et la selectee list qui impose une
fouille minutieuse avant embarquement à ses nominés. Selon l’ACLU, les victimes
(plusieurs milliers) sont des personnes innocentes qui ont soudain découvert
que leur gouvernement les considérait comme des terroristes potentiels, avec
pour corollaire les brimades et humiliations que cela peut générer, sans pour
autant disposer de moyens de se défendre.
Officiellement, le Département de la sécurité intérieure ne
recense que 225 plaintes en deux ans et demi. Les problèmes sont souvent révélés
par des célébrités qui en sont victimes (Ted Kennedy et Cat Stevens, par exemple).
Les erreurs portent en grande partie sur des personnes informatiquement référencées
comme opposantes déclarées à la Guerre d’Irak ou au président Bush. De la même façon,
une homonymie malheureuse est souvent source de désagréments. Le plus difficile
sera de faire rectifier l’erreur. Une fois la rectification obtenue, le nom demeura
pourtant dans les fichiers, inscrit en annexe de la no-fly-list.
Pour sa part, l’administration des transports US est déjà sur
un nouveau concept, celui de passagers (préalablement) enregistrés.
Des passagers qui feraient l’objet d’une enquête préalable, et qui seraient dotés
d’identifiants biométriques. En contrepartie, les formalités de contrôle
seraient très allégées. De son côté, le Canada est fortement incité par son voisin à adopter
sa propre liste de passagers interdits. Une mise en place complexe, qui devra,
selon les autorités canadiennes, éviter les écueils de l’expérience américaine, à
savoir une liste à rallonge et des erreurs d’identité.
Moyenne des avis sur cet article :
4.13/5
(23 votes)
« Ceux qui désirent abandonner un peu de leurs libertés pour obtenir un peu de sécurité ne méritent ni l’une ni l’autre, et vont perdre les deux. »
Benjamin FRANKLIN
Le taser est employé aussi en France, cela évite en principe les tirs à balles réelles sur un forcené...faut pas aller trop vite en besogne et faire des conclusions hâtives, merci.
« La Cour européenne de Justice (CEJ) a invalidé mardi l’accord controversé conclu en 2004 entre l’Union européenne et les Etats-Unis sur le transfert aux services de sécurité américains de données personnelles des passagers aériens se rendant outre-Atlantique. »
Par contre on va pas échapper au passeport avec empreinte digitale et à la biométrie...et je soupçonne que quelques citoyens vont ruer ds les brancards