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Accueil du site > Actualités > Médias > Ces télévisions qui nous remercient de les regarder

Ces télévisions qui nous remercient de les regarder

« Le pouvoir des médias ne réside pas tant dans ce qui est publié et diffusé à l’antenne quant dans ce qui ne l’est pas »*. Pour nier l’existence d’une personnalité ou d’un évènement, il suffit de ne pas en parler. Et tant pis si en parle la concurrence. Car seul existe dans l’esprit du public ce qui existe dans les médias. Nombre de vedettes et de manifestations n’existent que par le bon vouloir des médias qui les promeuvent et qui s’en servent. Il suffit qu’ils éteignent leurs projecteurs pour que choses et personnes disparaissent à tout jamais.

En mettant en avant des évènements et en en occultant d’autres, les médias nous présentent une réalité partielle, quand ils ne créent pas carrément dans le public une vision déformée de la réalité.

Deux questions surviennent à l’esprit :

1) Pourquoi ?

2) A qui cela profite-t-il ?

Le cas très actuel de la querelle entre les USA et l’Iran sur le nucléaire est un exemple significatif. Sans être américanophobe, on ne peut que constater que ces derniers temps, tous les journaux, de la presse écrite, radios ou télévisés, ne cessent de nous rappeler combien les USA sont fâchés à l’encontre des iraniens, qu’ils soupçonnent de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Inondés comme nous le sommes de détails, d’explications et d’approfondissements qui nous montrent le point de vue des américains et de leurs alliés sur le sujet -qu’on peut résumer en ces termes : la bombe atomique c’est pas bien- pas un journaliste ne nous apprend que l’arme nucléaire les américains et leurs alliés eux, l’ont déjà ; et que dès lors, comment nier aux autres ce qu’on s’accorde à soi même ?

On pourrait objecter que si on ne nous l’apprend pas, c’est parce que nous sommes censés être au courant. Pas forcement. Les enfants par exemple, ne le savent pas. Si on le leur apprenait, justement ils objecteraient « Pourquoi les américains y ont droit et pas les iraniens ? ». Cette question, pourtant toute bête, « pourquoi les américains oui et les iraniens non », n’est jamais posée dans les médias. Ni d’ailleurs dans les plus hautes instances de l’ONU, du moins publiquement. Si elle était posée, elle ne pourrait obtenir qu’une seule réponse : les américains et leurs alliés veulent garder le contrôle du proche et du moyen orient, ils ne peuvent tolérer que dans la région, d’autres jouent à armes (nucléaires) égales.

C’est une réponse qui ne plaît pas, car elle présuppose que les rapports entre les états (et les gens) sont des rapports de force, violents donc, fondés sur l’injustice, car c’est le plus fort qui a raison. Comme on n’aime pas la réponse, on évite de poser la question.

En occultant une partie de cette réalité, la réalité qui est présentée est forcement fausse et déformée. Oui, mais elle est rassurante. Si on nous dit que les iraniens veulent s’équiper de l’arme nucléaire, mais heu-reu-se-ment qu’il y a les américains pour les empêcher de faire des ravages dans la région, nous sommes rassurés et par conséquent bien disposés envers ceux qui nous rassurent. Si par contre on nous dit que les iraniens sont pressés de se doter de l’arme nucléaire parce que ils ne veulent pas se faire avaler en une seule bouchée (comme récemment leurs voisins irakiens), il y a de fortes chances pour que nous soyons moins bien disposés envers les américains et que probablement nous n’achèterions plus de coca-cola pendant une semaine. Quand on sait que certains travaillent pour « préparer les cerveaux des gens à acheter du coca », on comprend pourquoi, dans ce cas précis mais également d’une manière générale, une partie de la réalité soit occultée et à qui cela profite-t-il.
En publiant des informations et en en occultant d’autres, connexes, les médias contribuent à créer un climat serein, qui favorise les affaires  ; et si par la force des choses, le climat n’est pas tout à fait serein, les médias s’emploient afin qu’il soit au moins rassurant au point de ne pas trop gêner les affaires.

Le téléspectateur est donc traité tel un enfant, devant qui, lors des repas familiaux, on évite d’aborder les sujets qui fâchent, pour préserver la paix familiale.
Censés nous informer, bien souvent les médias font œuvre de désinformation, par négligence quand ce n’est pas par pur calcul économique.

La télévision, et généralement les médias qui vivent de publicité, tendent à empirer à cause de la course à l’audience. Les pires résultats de cette course, on les observe particulièrement dans l’information et dans tout ce qui a trait à l’objectivité. Cette course présuppose que l’on attire à soi le plus grand nombre de téléspectateurs, pour ce faire on gomme et on lime tout ce qui pourrait ne pas plaire au plus grand nombre, quand on ne fabrique pas carrément pour les besoins de la cause, une information lisse, neutre et consensuelle.
Au fond, ce qui compte ce ne sont pas tant les nouvelles qu’on nous donne (50000 morts au Bangladesh, un chat perdu sur les toits de Paris...), quant la manière dont elles sont annoncées. Le ton employé, uniformisant, est fait pour soustraire de l’intensité à la tragédie des 50000 morts et pour en rajouter à celle du chat perdu sur les toits. Le but de ce ton uniformisant est : soyez rassuré, il ne se passe rien de grave, et même si des choses graves se passent, cela arrive très loin de chez nous, et si quelque chose devait arriver chez nous, ça ne pourrait être que des choses sans grande gravité : un chat perdu sur un toit, un sdf à qui les organisations charitables offrent à boire pendant la canicule... L’essentiel de l’actualité, selon la formule rituelle, ayant été traité, les informations touchent à leur fin ; on nous invite à regarder la prochaine émission de la chaîne, on nous remercie d’avoir suivi les infos, la publicité arrive.

La clé pour comprendre le sens de ce type d’information, réside peut-être dans ce remerciement final : après tout, pourquoi nous remercie-t-on ? On vient de nous informer pendant 30 minutes, gratuitement, en plus on nous remercie. C’est le monde à l’envers, ce serait plutôt à nous, les téléspectateurs, de remercier. Un doute surgit alors sur la qualité de ce qu’on vient de nous servir : nous remercie-t-on d’avoir gentiment gobé de la pourriture ?

La multiplication des sources d’information (des dizaines de nouvelles chaînes de télévision ont vu le jour ces dernières années) n’a pas favorisé l’éclosion d’une information plurielle. Que l’on regarde Tf1, Bfm ou i-télé, les informations se suivent et se ressemblent. Dans le contenu, bien sûr, mais aussi dans une certaine scénarisation croissante des sujets : l’information n’est pas simplement relatée par l’œil subjectif et, on l’espère, un petit peu objectif du journaliste, elle est aussi traitée d’un point de vue émotionnel. Tel un film de cinéma, l’information est censé dégager de l’émotion afin de provoquer l’adhésion d’un plus grand nombre de téléspectateurs. En effet, à la recherche continuelle d’annonceurs publicitaires, la tentation est grande pour les médias de ne considérer un sujet qu’à la lumière de sa capacité à faire de l’audience, car on le sait plus l’audience est élevée, plus les annonceurs payent cher pour une insertion. Si les informations sont banales et peu susceptible d’attirer du monde (après tout, un chat perdu sur les toits on s’en fiche un peu), on leur fait dégager de l’émotion en mettant en scène l’inquiétude de la mamie propriétaire de la bête, les dangers encourus par celle-ci qui peut tomber et s’écraser d’un moment à l’autre, le soulagement pour l’arrivée des pompiers appelés à la rescousse, la participation des voisins qui assistent aux opérations de sauvetage...

Les informations se suivent et se ressemblent, donc, d’une chaîne à l’autre à la manière de certaine presse gratuite, mais aussi payante, qui à force de copier-coller donne parfois l’impression qu’un article, un sujet, n’est qu’un espace séparant deux publicités, et un lecteur un pauvre idiot prêt à gober n’importe quoi. Mais qu’il faut quand même remercier.

* D’après Emergence des « médias de masse individuels » par M. Castells, Le Monde Diplomatique, août 2006


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17 réactions à cet article    


  • T.B. T.B. 1er février 2007 11:57

    Excellent article sauf que .... si « l’info » fabrique l’idiot, l’idiot le reste vu que c’est lui qui décide, au final, de l’audimat (même si les chiffres de l’audimat sont un peu sujet à controverses, voir le nombre d’abrutis sur Avox qui s’agglutinent et dissertent longuement sur les articles - les plus nombreux ! - desservis ici même reproduisant cette même « info »).

    Celui-ci est un très bon article et je parie qu’il ... ne fera pas d’audience !


    • T.B. T.B. 1er février 2007 14:54

      C’est pour me contredire que vous avez placé cet article sous la Une ? Pour le moment cet article a 25 votes, les deux en-dessous sur Sarko ont 43 et 48 votes et plus de commentaires.

      Cordialement.

      En tous cas, cet article n’atteindra malheureusement pas les 700 votes en deux jours comme certains articles sur Avox y arrivent, n’apportant pourtant pas grand chose aux vrais débats citoyens et n’étant que le relai insipide et abrutissant de l’info à longueur de journée diffusée sur tous les JT.


    • (---.---.63.52) 1er février 2007 11:57

      J’hesite entre naif et didactique.

      « Censés nous informer, bien souvent les médias font œuvre de désinformation, par négligence quand ce n’est pas par pur calcul économique. »

      Ce n’est ni par négligence ni par calcul économique, l’information sélective des medias qu’elle soit mise en place consciemment ou inconsciemment, suit une logique de preservation des systemes en place qui controlent directement ou indirectement les medias, qu’ils soient oligarchiques, capitalistes, sovietiques... Il va donc de soi que toute information susceptible de déstabiliser ce systeme est soit censuré des medias traditionnels, soit accomodé a une sauce bien fade et sert de caution morale d’une information pluraliste. D’ou l’intéret des medias alternatifs indépendants.

      Il faut aussi noter que la diffusion sélective de l’information et le conditionnement qui va avec, ne sont pas l’apanage des médias mais démarrent des l’école...


      • (---.---.30.216) 1er février 2007 14:29

        Dommage... le titre est alléchant, mais...

        La suite ne fait guère plus, à mon grand regret, qu’enfoncer quelques portes ouvertes. La médiocrité du traitement de l’information, oui c’est du prêt-à-penser. Bien évidemment c’est très superficiel et surtout très conformiste.

        Vous posez deux questions : pourquoi ? et à qui cela profite-t-il ? Mais la réponse aux deux questions se trouve tout simplement dans votre titre : « Ces télévisions qui nous remercient de les regarder ». Il s’agit d’attirer (ou retenir) le téléspectateur, en lui fournissant un SPECTACLE - et non de l’info - qui, s’il ne plaît pas énormément, ne déplaît pas trop - ou à une population minimale. Et donc qui ne fait pas fuir le téléspectateur, ce qui ferait dans la foulée fuir l’annonceur. (On peut remplacer dans ce qui précède ’télévision’ par ’journal’ ou ’magazine’).

        La faute à qui ? Oubliez les théories complotistes et autres volonté d’hypnose de tel ou tel puissant. C’est avant tout la faute du téléspectateur-lecteur-consommateur. S’il continue à consommer de l’info indigente, c’est qu’il le veut bien !

        On a la télévision et la presse qu’on mérite...


        • Reinette (---.---.121.211) 1er février 2007 16:25

          Tous les grands médias l’ont claironné fin novembre 2006 : « le chômage recule », « le chômage est en baisse », « la décrue se confirme »... Ce qui se confirme surtout, c’est l’aptitude de la presse à bourrer le mou du citoyen. Car les chiffres sont formels : le chômage ne baisse pas, il augmente. Et pas qu’un peu.

          On ne sait si les journalistes de ce pays sont plus forts en littérature qu’en mathématiques, toujours est-il qu’un petit calcul très simple leur a manifestement échappé : celui du nombre de chômeurs virés des statistiques.

          Le cancre le plus rapide à écrire des sottises, c’est l’AFP, qui gribouille un hasardeux : « Le chômage en baisse ». On est le mardi 29 novembre à 20 h 13, l’agence de presse vient de RECUPERER « en exclusivité » LES CHIFFRES non encore publiés DU MINISTERE DE L’EMPLOI pour le mois d’octobre.

          « 7e mois consécutif de baisse du chômage en France », renchérit Reuters à 22 h 42. Le lendemain, publication des chiffres ministériels.

          La presse quotidienne, notamment dans ses versions Internet, montre alors son infinie capacité à gober la propagande officielle.

          « Chômage : un 7e mois de baisse », titre Libération. « Chômage : la décrue se confirme », s’enthousiasme Le Figaro. « Le chômage en forte baisse pour le 7e mois d’affilée », applaudissent Les Echos. « Le chômage recule en France pour le 7e mois consécutif », exulte Le Monde.

          Le ministre Borloo a bien raison de se déclarer « content » : le gouvernement ne pouvait rêver meilleur accueil à son bidonnage.

          Comme le dit RFI sans une ombre de malice,« on comprend que Matignon soit satisfait. » Car si pour octobre on comptait 21 700 chômeurs de moins qu’en septembre, on dénombrait aussi 188 709 radiations pour le même mois (151 537 pour absence au contrôle, 37 552 pour fin de droits) [1].

          Autrement dit : non seulement le chômage ne baisse pas, mais il augmente largement. Pour faire croire l’inverse, il suffit de réduire à néant les dizaines de milliers de chômeurs soudain privés d’allocs ou radiés pour indiscipline. C’est gros, mais ça passe.

          À ce niveau, ce n’est plus de la propagande, c’est du marteau-pilon. À quand un bilan de compétences pour les journalistes ?

          ([1] Pas besoin d’être grand investigateur pour trouver ces chiffres : ils sont librement consultables sur le site du ministère de l’Emploi.)


          • crévindieu (---.---.237.253) 1er février 2007 17:54

            @ l’auteur, et Reinette, d’accord avec l’article et ton commentaire...Il est en effet trés intéressant de réfléchir à ce que l’on ne nous dit pas et aux mensonges patents.

            Pour la propagande « soviètique »:no comment : manifestement,il y en a qui préfèrent rester scotchés aux éternels lieux communs...

            L’Union Sociétique n’existe plus, à la place un pays rayonnant...

            « nous avons la télé que nous méritons » : Ah bon ? Autre lieu commun : on peut dire cela de tout : nous avons les politiques que nous méritons, l’économie que nous méritons, les représentants politiques que nous méritons,les médias, les policiers, les hopitaux, les écoles, la justice, etc...

            Si le mensonge n’était pas érigé systématiquement en vérité, si les « promesses n’engagent que ceux qui y croient ». Perso, on ne m’a pas demandé l’autorisation pour donner TF1 à Bouygues, ni de privatiser tous nos biens publics pour un plat de lentilles,ni de mettre le pays dans l’état où il se trouve. Il s’agit simplement d’une escroquerie. Que puis-je faire ? Ces gens sont puissants, ont des moyens à la mesure, et n’ont pas de doute, ni de scrupule.

            Alors arrétons de rabacher n’importe quoi et de croire à n’importe quoi, ou en n’importe qui !

            Je ne vois personne en vue qui puisse ou veuille inverser la donne.

            Il y aura du sang, des larmes, mais pas de victoire...Notre société est dans le gouffre et certains s’en portent merveilleusemnt bien.

            Je préfère en rester là.

            J’espère qu’Avox ne représente pas avec la plupart de ses commentateurs les forces d’espoir de ce pays, car mieux vaudrait en finir immédiatement.

            Et je ne suis même pas déprimé. Lucide... smiley


          • Len (---.---.170.19) 1er février 2007 18:00

            Bravo, superbe article. J’applaudis des 2 mains smiley


            • Reinette (---.---.134.55) 1er février 2007 18:07

              AUX CHIOTTES LE CSA !

              LES RELATIONS INCESTUEUSES ENTRE MÉDIAS ET POLITIQUE prolifèrent. On fait maintenant tapiner les enfants pour se faire une place au soleil.

              Ainsi Jean-Paul Cluzel, PDG de Radio France, est parrain d’un des enfants Juppé ; de même que Martin Bouygues (TF1) est parrain d’enfants Sarkozy. Autre tendance lourde : la putasserie éditoriale. Patrick de Carolis doit son poste de PDG chiraquien de France Télévision à un bouquin où il lèche le cul de Bernadette Chirac (beurk).

              Quelle mère-maquerelle a sanctifié ces sordides alliances ?

              Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), composé de 9 individus nommés par tiers par les présidents de la République, de l’Assemblée nationale et du Sénat, tous UMP.

              Voyons qui sont ces gens supérieurement sages pour comprendre ce qui les motive et les anime :

              1) Dominique Baudis : fils à papa de Pierre Baudis, maire de droite de Toulouse de 71 à 83, il se fait pistonner à la télé pour s’amuser avant d’hériter du trône municipal, qu’il occupera pendant 18 ans, écrivant ainsi une nouvelle page du clientélisme et du népotisme républicains. Cumulard hors pair, il sera élu de droite à tous les postes locaux, nationaux et européens imaginables. Il était président du comité éditorial du Figaro quand il a été nommé président du CSA par Chirac. Occupant ce poste, il publie un roman chez Grasset, filiale du groupe Lagardère, l’un des plus gros propriétaires de chaînes de télé grâce au... CSA. Cela s’appelle « prise illégale d’intérêt », et c’est passible de deux ans d’emprisonnement (article L. 432-13 du Code pénal).

              2) Sylvie Genevoix : fille à papa de Maurice Genevoix, ex-secrétaire perpétuel de l’Académie française, elle se fait pistonner pour s’amuser chez les éditeurs puis à la radio et à la télé. Elle sera notamment responsable du service culture de Madame Figaro (sic). Écrivain ratée mais grande bourgeoise pingre, elle profitera de son passage au poste de directrice littéraire des éditions Albin Michel pour s’auto-éditer en 2003 un livre vengeur contre le gosse qui lui a volé son sac à main dans la rue : « La prochaine fois, je le tue... ». Ça ne s’invente pas.

              3) Marie-Laure Denis : énarque, elle fait ses classes comme directrice-adjointe du cabinet de Tibéri du temps où il était maire ripoux de Paris, puis comme directrice adjointe du cabinet de Jean-François Mattéi du temps où il était ministre de la Santé des 15 000 MORTS de la canicule de 2003. Elle ne connaît rien à l’audiovisuel, mais comme elle a été auditeur au Conseil d’État, le CSA lui a confié le groupe de travail Radio.

              4) Michèle Reiser : on lui reproche d’avoir été nommée au CSA par Chirac grâce au documentaire complaisant qu’elle a réalisé en 2002 sur Alain Juppé pour F5. Mais c’est un mauvais procès car elle avait déjà réalisé un documentaire complaisant sur Juppé en 1996 pour la 3 sans pour autant décrocher la timbale. Elle en a aussi fait un sur Gaudin, maire-parrain de Marseille, sans pour autant être nommé au Conseil Supérieur de la Sardine...

              5) Christian Dutoit : un mercenaire sans foi ni loi de la télé aux ordres, qui est toujours allé au plus offrant, au nom du juste prix. Que cet imbécile de Debré l’ait nommé au CSA, il doit encore en rire ! Il dirigeait Expand, grosse boîte de prod (Le Juste Prix, justement) de Canal+. Il y avait remplacé Dominique Ambiel lorsque ce dernier était devenu l’âme damnée de Raffarin à Matignon. Ce monde est petit, tout entier fait de copains et de coquins. On dit que Dutoit roule toujours pour Canal+ au CSA, mais avec ce loustic, allez savoir...

              6) Philippe Levrier : X-Télécom, sous-marin du lobby technico-industriel, tendance Voix de son Maître. Il est la vivante exception qui confirme cette règle : les premiers de la classe ne sont pas tous des fayots. Après avoir donné les maigres ressources hertziennes réservées à la télé locale en TNT aux gros opérateurs nationaux de téléphonie mobile, il a eu cette phrase historique : « Pour les télés locales, il faudra trouver une autre solution. » On le pendrait bien par les couilles, mais hélas...

              7) Francis Beck : énarque, c’est le seul sage encore en poste à avoir été nommé sous la gauche. Il s’occupe, tenez-vous bien, du respect du pluralisme et de la déontologie de l’information à la télévision. Autant dire qu’il n’est pas payé au résultat. On pensait qu’il se suiciderait le jour où la présentatrice des JT du week-end de F2 (payée par la redevance) s’est mariée en grande pompe avec le n°3 du gouvernement (Schoenberg-Borloo, le 21 juillet 2005), mais aux dernières nouvelles, il serait toujours en vie. Il pourrait démissionner au nom de la clause de conscience, mais ça lui ferait perdre des points pour sa retraite, sans doute.

              8) Agnès Vincent : réalisatrice de l’oeuvre immortelle « Bernadette Chirac, première dame de France » pour F3, avant d’être nommé au CSA par Chirac. Étrangement, ce détail a été omis dans sa bio sur le site du CSA.

              9) Elisabeth Flüry-Hérard : énarque, elle a l’honneur d’avoir une fiche dans la rubrique « Petit bréviaire de la corruption » du site juridique www.nodula.com, pour avoir un peu trop mélangé les genres.

              Il est temps de prendre le taureau par les grands chevaux et d’exiger la DISSOLUTION de cette association de malfaisants !


              • vasymollo (---.---.237.253) 1er février 2007 18:12

                @ Reinette:br tu me fais peur !


              • Bateleur du Tarot Bateleur du Tarot 1er février 2007 19:43

                Affligeant !

                Il y a des articles à prendre au second degré, celui-là il est bien au dessous du premier degrés, primaire, et presque altermondialiste de comptoir !

                Pour répondre à l’auteur (puisqu’il faut l’appeler ainsi) par une autre question :

                Puisque les américains avaient la bombe atomique pourquoi nous ne l’avons pas donné à l’Allemagne Nazi, à l’empereur du Japon ? - Il était gentil dans le fond Hitler et si cela se trouve il ne se serait même pas servi de sa bombe atomique, il faut faire un peu confiance aux gens tout de même...

                Vous devez donc approuver les propos de Jacques Chirac d’aujourd’hui concernant la bombe atomique iranienne (on peut leur laisser une ou deux bombe pour leur faire plaisir, aux iraniens)

                Comme quoi on peut lire de tout sur AgoraVOX, le pire et le meilleur, dans le cas présent nous avons le droit au pire.

                Vite je zappe cet ersatz d’article...

                Bonsoir Messieurs le Philosophes du café de la Gare.


                • (---.---.20.123) 2 février 2007 16:49

                  « Puisque les américains avaient la bombe atomique pourquoi nous ne l’avons pas donné à l’Allemagne Nazi, à l’empereur du Japon ? » Peut être qu’en le prenant à l’envers : au lieu de la donner au Nazi peut être la retirée aux américains.


                • (---.---.215.93) 1er février 2007 20:03

                  et vous bateleur du vent en comparant les iraniens aux nazis, vous vous sentez comment ? imbécile ou fachiste ?


                  • Bateleur du Tarot Bateleur du Tarot 1er février 2007 21:36

                    ...j’avais cru entendre que notre ami Mahmoud Ahmadinejad avait déclaré « qu’Israel devait être rayé de la carte » mais peut être cet article vous dit quelque chose...

                    Fasciste disiez-vous ?


                  • (---.---.215.93) 1er février 2007 23:30

                    bateleur vous auriez dû, alors que vous êtiez sur le site que vous recommandez, lire également l’autre article « de quoi rêve l’iran et que lui réserve israel », vous auriez compris qu’après la mise en terre de l’irak,l’iran est le nouveau point de mire de l’axe du bien. israel est loin d’être aussi innocent que vous voudriez le croire, dans le chaos que vit le moyen orient, avec, en plus de la palestine, son implication discrète mais très active dans l’invasion de l’irak et son rôle moteur d’« attiseur » contre l’iran.

                    alors qu’ahmadinejad développe un avis quelque peu menaçant quoi de plus normal.tout le monde sait, sauf vous apparemment, que son discours niant la réalité de l’holocauste est de la pure démagogie. bien sur, ce n’est pas très honorable mais comment ne pas comprendre ce sentiment mille fois justifié de rejet des politiques impérialistes. peut être veut-il, après l’impérieuse « nécessité » néocon de detruire l’irak, être considéré comme un acteur important de la géopolitique régionale et la seule crédible résistance face à ceux qui veulent soumettre son peuple et sa région. les derniers épisode et l’invasion et la mise en terre de l’irak qui serait bourré d’armes de destruction massives, et le refuge des bandes terroristes d’ql qaïda ne sont que les derniers avatars et bobards des néos cons et de leurs alliés dont israel, et dont il aurait tort de ne pas se méfier comme de la peste. et surtout comment lui donner tort, alors que toute la politique israélienne s’affirme comme la pire qu’ait porté cette terre des dernières décenies, dotée comme elle est d’une impressionnante capacité militaire ET nucléaire, qui lui permet de menacer tous les états environnants et de ne laisser aux palestiniens d’autre choix que la servitude ou la mort ? enfin et jusque là ce n’est pas l’iran qui met le feu au moyen orient...


                  • tuantnt (---.---.118.216) 1er février 2007 21:50

                    Moi je tire mon chapeau cet article est un édifice idéaliste et sublime dans sa construction. Malheureusement, je suis le premier à le regretter, ce type de lucidité ne peut pas se répandre dans la population. ça demande un refus de valeurs structurantes ou même « définissantes » (les néologismes sont popularisés depuis peu grace à une célèbre candidate française) qui est impossible à la moyenne des gens (sans élitisme aucun ni condescendance)


                    • léon (---.---.230.30) 2 février 2007 00:00

                      Article intéressant.

                      Pour prendre parfois la peine de lire directement les dépêches d’agences (ce qui prend énormément de temps) je me suis aperçu de deux choses :

                      1. la presse écrite quotidienne, à 80 %, n’est constituée que d’un choix parmi ces dépêches assorties parfois d’un commentaire ou d’une analyse. Il n’y a pratiquement pas de collecte directe de l’information par les journalistes. C’est dans ce choix parmi les dépêches d’agences qu’interviennent les conventions idéologiques et les pressions au rang desquelles la première est celle du marché. Donc, d’abord ce qui est hexagonal, spectaculaire, émouvant, bref, ce qui intéresse le lecteur. La masse des dépêches parmi lesquelles il faut faire un choix est absolument gigantesque. Il est vaste, le monde...

                      2. les journaux télévisés ne font que reprendre les titres de la presse écrite et ne font strictement aucun travail journalistique sinon de chercher des images pour illustrer les sujets. Et la hiérarchie des sujets y est beaucoup plus soumise aux pressions du marché, aux formatages politiques, mais aussi à des choix totalement arbitraires de certains directeurs de rédaction qui se croient capables de savoir ce qui intéresse le téléspectateur. Comment expliquer autrement le matraquage à propos des soldes, élevées au rang d’événement national de première importance ? La hierachie des sujets et leur existence-même est aussi, souvent, fonction des images dont le chaînes disposent, qui à elles seules, font exister le sujet...

                      La médiocrité du travail des journalistes de télévision explique aussi beaucoup de choses...


                      • Yves GILLIS (---.---.231.82) 5 février 2007 00:25

                        Beaucoup de mots pour ne pas dire grand chose ; le poujadisme - fut-il « bien pensant » - n’est pas du journalisme ; tout cela est navrant.

                        YG

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