Vidéo Podcasting : une révolution dans le monde de l’audiovisuel
Les premiers podcasts vidéo ont vu le jour au deuxième semestre 2005. S’il n’y en a que quelques centaines dans le monde qui diffusent régulièrement pour l’instant, nous pourrions assister à une révolution, qui sera pour l’audiovisuel ce que la radio libre a été pour la radio au début des années 1980 en France.
Depuis quelques semaines, nous entendons régulièrement parler de podcasts. Le fait que les principales radios podcastent leurs émissions et en fassent la promotion sur les ondes a largement contribué à promouvoir cette nouvelle forme de diffusion. Si, à ce jour, la très grande majorité des podcasts ne sont qu’audio, quelques podcasts vidéo ont vu le jour ces dernières semaines. Le lancement de l’Ipod vidéo par Apple en octobre 2005 a ouvert des perspectives considérables.
Il semble que de nombreux facteurs soient réunis pour favoriser un développement très rapide du podcasting vidéo dans les mois et les années qui viennent. Parmi les principaux facteurs, nous pouvons citer :
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La facilité de s’abonner à un podcast vidéo sur ITunes. Ce n’est plus réservé à une élite qui maîtrise bien la technique, les flux RSS et les logiciels d’agrégation de podcasts. Tout possesseur d’un IPod de la dernière génération peut dorénavant s’abonner à podcast vidéo.
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La possibilité de tourner des sujets vidéo avec les petits caméscopes numériques du marché (et même des téléphones, avec le Nokia N90) permet à chacun de réaliser des sujets.
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Des logiciels de montage bon marché ou même gratuits qui tournent désormais sur des ordinateurs d’entrée de gamme facilitent le travail. Il n’est plus utile d’avoir des stations de montage qui coûtent plusieurs dizaines de milliers d’euros pour réaliser un film.
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Un encodage simple. La majorité des utilitaires d’encodage ou des applications telles que Quicktime Pro permettent d’encoder une séquence vidéo en quelques minutes à un format adéquat.
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Des plateformes telles mypodcasts permettent de diffuser un podcast vidéo sans aucune connaissance technique.
Nous pouvons alors imaginer toutes les possibilités offertes par ce nouveau mode de diffusion de l’image. Pour la première fois, nous pouvons regarder des images en situation de mobilité. Jusqu’à présent, nous devions nous asseoir devant un écran de télévision ou d’ordinateur pour regarder des images vidéo. Nous pouvons maintenant regarder ces images n’importe quand et n’importe où, avec un simple Ipod. De plus, les émissions sont téléchargées automatiquement sur ce petit appareil à chaque fois que vous le connectez à votre ordinateur.
Avec près de vingt millions d’Ipod vidéo vendus dans le monde en trois mois, nous pouvons imaginer que plusieurs centaines de millions de personnes disposeront d’un baladeur vidéo d’ici un à deux ans. Ils téléchargeront alors toutes sortes de sujets. Parmi les applications en vogue aujourd’hui, nous trouvons des cours d’anglais, de chinois ou de français, des guides touristiques, des cours de yoga quotidien, des informations sportives, etc. Des dizaines de personnes lancent chaque jour de nouveaux concepts d’émissions vidéo podcastées sur des sujets les plus divers. Si beaucoup disparaitront rapidement, faute de moyens, certaines se professionnaliseront et toucheront probablement des millions de spectateurs d’ici quelques années. Nous allons assister à une révolution qui sera pour l’audiovisuel ce que la radio libre a été pour la radio au début des années 1980 en France.
Ce phénomène se déroule à une vitesse incroyable, sous nos yeux. Des dizaines d’entreprises se créent chaque jour aux Etats-Unis pour occuper ce créneau. Aucune entreprise n’a encore été créée en France pour lancer des bouquets de podcasts vidéo, mais cela ne saurait tarder. Les évolutions technologiques sont de plus en plus rapides. Les blogs se sont imposés en moins de trois ans. Nous pouvons parier que le vidéo podcasting ne mettra pas autant d’années pour devenir un support de diffusion majeur. Dans deux ou trois ans, le paysage audiovisuel sera peut-être totalement remodelé, avec de nouveaux acteurs qui n’existaient pas fin 2005, et des acteurs majeurs du marché actuel qui verront leurs parts de marché s’éroder.
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