2014, la transition énergétique aura-t-elle lieu ?
Delphine Batho, à l’époque où elle était encore ministre, l’avait annoncé : « 2013 sera l’année de la transition énergétique ». Un an après, le bilan concret est maigre mais il est certain que l’énergie a fait parler d’elle, en bien et en mal, au cours de l’année.
Annoncé en fanfare en septembre 2012, le débat national sur la transition énergétique devait être un jalon important du mandat de François Hollande. Elu sur la promesse de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité, le débat national devait être l’occasion de faire asseoir tous les acteurs de la transition autour d’une table et de trouver des solutions communes. Las, le débat a rapidement viré à la foire d’empoigne, les industriels s’opposant aux organisations écologistes, sans qu’aucune des parties ne tienne comptes des arguments (raisonnables ou pas) de l’autre.
Débats en terrain miné
Au milieu de cette pagaille, les positions plus que floues du gouvernement en matière d’énergie n’ont pas aidé à y voir plus clair. Le nucléaire est à ce titre un bon exemple. La centrale de Fessenheim fermera-t-elle ou non ? En tout cas, EDF ne le fera pas d’elle-même, l’ASN ne s’exprimera pas sur le sujet avant 2015 et Francis Rol-Tanguy, délégué interministériel chargé de préparer la fermeture, a quitté son poste moins d’un an après sa nomination.
Plus grave encore, le ministère de l’Écologie ET de l’Énergie semble être devenu une sorte de variable d’ajustement au sein du gouvernement : trois ministres en à peine plus d’un an. Delphine Batho a ainsi été débarquée dans la dernière ligne droite du débat sur la transition énergétique, tant pis pour la cohérence de la politique et la continuité du dialogue.
Des avancées mais pas de voie tracée
Sur le terrain, certains projets avancent, notamment les expérimentations smart grids à Lyon, à Toulouse, en Vendée… En attendant que des décisions soient prises pour assurer le développement des énergies renouvelables, au moins les réseaux sont-ils adaptés. En complément, le stockage de l’électricité et le développement des véhicules électriques semblent aussi en bonne voie, bien que les avancées soient encore timides.
Par ailleurs, une remise à plat des tarifs de l’énergie prend forme. Alors que la coutume gouvernementale était de pratiquer « une stratégie du pourrissement », en retardant le plus longtemps possible les hausses, le gouvernement Ayrault a décidé de planifier clairement l’évolution des tarifs. En contrepartie, les tarifs sociaux de l’énergie (électricité et gaz) sont étendus à 4 millions de foyers, et les coupures pour impayés interdites pendant la trêve hivernale.
Reste que ces quelques progrès pourraient encore être remis en cause en 2014. Signe qui ne trompe pas, initialement prévue pour l’automne 2013, la loi sur la transition énergétique a été reportée au printemps 2014 (dans le meilleur des cas). On souhaite donc bon courage au gouvernement pour faire en 2014, ce qu’il a été incapable de faire en 2013 : bâtir un projet énergétique clair pour la France.
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