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Agenda pour juin 2007

Dans le cheminement intellectuel qui conduit un électeur à sélectionner tel ou tel candidat à l’élection présidentielle, il me semble que l’identification des questions qu’il aura à traiter prioritairement au cours de son mandat est une étape essentielle. C’est par rapport à ces questions que la crédibilité des idées et des attitudes de chaque candidat pourra être appréciée.

Ces questions ne sont pas nécessairement celles qui se posent aujourd’hui, car le futur président ne prendra ses fonctions que dans un an, et c’est la situation qui prévaudra à ce moment-là qu’il devra prendre en compte. Mais on peut considérer que beaucoup des préoccupations actuelles seront encore d’actualité.
En outre ce futur président et sa majorité n’auront devant eux que cinq ans pour agir, c’est-à-dire concevoir, concerter et mettre en oeuvre les actions nécessaires. La sélectivité s’impose donc pour éviter que, trop nombreuses, elles ne se diluent et ne s’enlisent.

Je soumets au débat et à la critique une liste des chantiers prioritaires qui, à mon sens, devraient être inscrits à l’agenda gouvernemental en juin 2007 sans aborder à ce stade le fond des questions à traiter autrement que de manière incidente.
Il s’agit d’une sorte de "check-list" à l’aide de laquelle il me sera loisible de vérifier si les déclarations et les fameux "programmes" des candidats apportent des réponses correspondant à ma vision des besoins du pays. Chacun peut se livrer à un tel exercice pour son propre compte. Mais il serait peut-être intéressant de le partager.

On ne trouvera pas les expressions "chômage" ou "emploi" dans cette liste. Je suis en effet convaincu que si le chômage et l’emploi doivent être l’obsession de nos gouvernants, les résultats que les Français sont en droit d’attendre et même d’exiger ne viendront que par le détour de l’amélioration en profondeur de notre dispositif économique et social global, et avec l’aide de la refondation européenne.
Il est clair enfin que le président qui aurait l’audace et l’énergie nécessaires pour faire ce qui doit être fait devrait au préalable expliquer au pays la réalité de sa situation et le convaincre de la justesse et de la justice de sa démarche, comme ont su le faire, en leur temps, dans des registres différents, aussi bien Pierre Mendès-France que Charles de Gaulle. Pourquoi les Français d’aujourd’hui seraient-ils moins sensibles au langage de la vérité et du courage que ceux d’autrefois ?

Un chantier financier : la réduction de l’endettement public.
Inscrire cet impératif en priorité numéro 1 traduit l’opinion que rien ne sera possible que si d’abord le reflux de la dette publique est suffisamment amorcé pour que le pays retrouve un début de marge de manoeuvre financière. C’est, à mes yeux, "la mère de toutes les réformes", le préalable à toutes les autres actions nécessaires.

Ce chantier implique :

un réexamen sévère des dépenses publiques sans tabou d’aucune sorte et sans « sanctuarisation » a priori d’aucune catégorie de dépense, une clarification radicale des relations financières entre Etat, régions et départements, l’équilibrage des régimes de protection sociale, le recours à un prélèvement exceptionnel pour éviter l’enlisement dans une trop longue période de transition où l’absence de résultat tangible découragerait l’effort du pays.

Un chantier économique : le renforcement de la croissance.
Si la France s’enfonce, c’est parce qu’elle n’a plus aucune marge de manoeuvre économique, comme l’illustre le graphique qu’a publié Le Monde les 4-5 juin 2006 à l’appui de l’article d’Eric Le Boucher, sur la croissance décennale du PIB français en moyenne annuelle : 1960-70 : 5,6% ; 1970-80 : 3,4% ; 1980-90 : 2,6% ; 1990-00 : 2% ; 2000-05 : 1,5%. Les exemples américain et britannique ont montré qu’une telle évolution n’a rien d’inéluctable, même pour les économies matures.

Ce chantier implique :

un engagement national en faveur de l’innovation, la mobilisation de fonds propres en faveur de la création et du développement des petites et moyennes entreprises, un encouragement intensifié en faveur de l’exportation et de l’investissement, une simplification radicale, mais négociée, des procédures d’embauche et de débauche sur le marché du travail en contrepartie de la sécurisation des parcours professionnels.

Un chantier social : la lutte contre les inégalités.
Comme en 1958, une politique de redressement viable doit s’accompagner d’actions crédibles destinées à restaurer le tissu social du pays en faisant reculer les inégalités.

Ce chantier implique :

la mise en place d’un impôt sur le revenu général, global et progressif qui devienne la principale ressource de l’Etat et qui se substitue, dès que possible, par étapes, aux contributions fiscales ou/et sociales les plus inégalitaires et les plus inefficaces économiquement, le rétablissement de la sécurité des personnes et des biens dans toutes les parties du territoire, l’amélioration de l’efficacité du système éducatif comme vecteur de l’ascension sociale, une meilleure focalisation des aides publiques sur les besoins prioritaires.

Un chantier diplomatique : une nouvelle Europe.
Responsable, avec les Pays-Bas, de la crise européenne, la France est seule à même avec l’Allemagne de promouvoir la nouvelle Europe dont notre continent a besoin.

Ce chantier implique :

le retour à une exécution scrupuleuse de nos engagements européens actuels, la recherche pragmatique et obstinée d’un gouvernement économique de la zone euro et de la mise en place du marché unique financier, le recours délibéré au Parlement européen comme moteur de l’identité européenne, la reprise d’un traité établissant des éléments d’un exécutif européen, susceptible d’être approuvé par référendum.


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18 réactions à cet article    


  • Romain Baudry (---.---.255.219) 9 juin 2006 15:15

    Je suis bien d’accord pour dire que la dette doit être réduite d’urgence. Le remboursement de la dette est un gigantesque boulet que traînent gouvernement après gouvernement et qui ne fait que s’alourdir. Ce ne sera certainement pas une mesure particulièrement populaire, mais c’est nécessaire.

    En revanche, je suis plus sceptique quant à l’impératif de renforcer la croissance. La réduction de la pauvreté est à mon avis prioritaire (beaucoup de gens disent que le renforcement de la croissance diminuera la pauvreté, mais l’exemple des Etats-Unis montre que ce n’est pas le cas). Je suis bien d’accord sur le fait que l’innovation et la recherche devraient être favorisées, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. En 2000, l’UE a adopté les Objectifs de Lisbonne, visant à faire de l’Europe la région économique la plus performante et la plus innovante en dix ans. On est toujours très loin du compte.


    • PierreB (---.---.209.69) 9 juin 2006 16:31

      Tu as raison, si la croissance n’entraient par forcément la réduction de la pauvreté, elle nécessaire. Comme dirait mon prof de maths, c’est une condition nécessaire mais pas suffisante. Il appartient ensuite au gouvernement de transformer cette croissance.


    • Z (---.---.107.65) 12 juin 2006 14:48

      « Comme dirait mon prof de maths, c’est une condition nécessaire mais pas suffisante. »

      Si on commençait déjà par une meilleure répartition des richesses (par l’impôt par exemple), on pourrait réduire la pauvreté sans espérer une providentielle croissance qui de toute façon ne viendra pas (cf. le problème du pétrole). La croissance n’est PAS une condition nécessaire à une France plus égalitaire et moins précaire, bref une France plus heureuse. Il est en revanche une condition nécessaire (mais pas suffisante) au remplissage jusqu’à débordement des poches des plus riches.

      Le chantier n°1 en vérité, le seul loin devant tous les autres, parce qu’il les conditionne tous, devrait être le double problème de la transition à « l’après-pétrole » et de la lutte contre le changement climatique. Celui qui n’a pas compris ça est un jean-foutre qui ne devrait jouir d’aucune crédibilité. C’est d’ailleurs la réussite de cette transition qui est le levier principal qui peut agir sur la croissance.


    • Adolphos (---.---.59.170) 9 juin 2006 16:52

      Moui, 40% de l’économie française est sous un régime communiste. Ces feignaces vont évidement faire tout ce qu’ils peuvent pour conserver leurs priviléges, comme ils le font trés bien depuis plus de 10 ans.

      « le recours à un prélèvement exceptionnel »

      Arf ! Alors qu’on a déja le plus haut taux de prélefement du monde ? Vous voulez plomber l’économie encore plus ? De toute façon, une hausse d’impot fera baisser les recettes de l’Etat.

      « Si la France s’enfonce, c’est parce qu’elle n’a plus aucune marge de manoeuvre économique »

      Qu’est-ce qu’une marge de manoeuvre économique ?

      Non, si la France plonge, c’est parce qu’elle n’a pas de croissance depuis plus de 10 ans (elle n’a fait qu’emprunter pour payer ses frais courrant, ce qui est considéré statistiquement comme.. de la croissance !). Elle n’a pas de croissance parce qu’elle refuse le libéralisme. Tant qu’elle refusera le libéralisme, cela continura. Tant qu’on sanctionnera les « riches », cela continuera. Tant qu’on fera de la lutte des classes contre les « patrons », les « bénéfices », bref contre l’économie, cela continura. Quand le riche maigris, le pauvre meurt de faim.

      Bien sur, cela continuera pendant encore 10 ans, aprés, évidement, tout les riches, toutes les entreprises se seront barrés, et la pauvreté sera bien réelle cette fois.

      « la mobilisation de fonds propres en faveur de la création et du développement des petites et moyennes entreprises, un encouragement intensifié en faveur de l’exportation et de l’investissement, »

      Baisser les impôts et bruler les livres de Loi, et ca se fera tout seul !

      « Un chantier social : la lutte contre les inégalités. »

      Il faut tout au contraire augmenter les inégalités. Il n’est pas normal que ceux qui prennent des risque ou investissent ne gagne pas largement plus que les simples salariés, tout comme les salariés doivent toucher plus que les chomeur et que les fonctionnaires. Nous avons besoin d’attirer les millionnaires et les milliardaires. Grâce à l’augmentation des inégalité, la pauvreté diminura. Plus l’inégalité sera intense, mieux le pays se portera. La recherche de l’égalité social et économique, c’est juste de la jalousie. De toute façon, on sait depuis Pareto que c’est voué à l’échec, alors pourquoi persister dans une voie qui ne peut que mener à la misére ?

      « un gouvernement économique de la zone euro »

      C’est quoi un gouvernement économique ? L’économie, ce sont les entreprises qui la font, pas les gouvernements.

      « le recours délibéré au Parlement européen comme moteur de l’identité européenne, l »

      Quoi ca ??

      « beaucoup de gens disent que le renforcement de la croissance diminuera la pauvreté, mais l’exemple des Etats-Unis montre que ce n’est pas le cas »

      Qu’est-ce que vous fumez vous ??

      http://www.ifrap.org/5-lesavezvous/pauvrete.htm

      Par ailleur expliquez moi comment distribuer si le gateau n’augmente pas ?


      • Marsupilami (---.---.191.205) 9 juin 2006 18:53

        Ouaf !

        « Moui, 40% de l’économie française est sous un régime communiste ».

        C’est bien connu. D’ailleurs Marie-George Buffet fait régulièrement 40 % aux élections.

        Adolphos Mononeuronos a encore frappé...

        Houba houba grrr...


      • Adolphos (---.---.59.170) 9 juin 2006 19:58

        Le concept d’économie mixte n’est jamais parvenue jusqu’à tes oreilles ??

        Regarde donc le score du PS. Franchement, il tient uniquement grâce aux fonctionnaires (qui votent à 80% au moins à gauche), sinon évidement, qui voudrait voter pour un parti soZZialiste ? Les cocus ?

        Prends en de la graine, petit scarabé.


      • Romain Baudry (---.---.122.151) 10 juin 2006 02:28

        > http://www.ifrap.org/5-lesavezvous/pauvrete.htm

        Complètement con, ce lien, considérant qu’il ne donne pas le moindre critère objectif définissant le « pauvre » américain.


      • Maxime Gouzevitch Maxime Gouzevitch 10 juin 2006 13:02

        Au vu des recentes propositions socialistes style SMIC a 1500 euros ou renationnalisation de je ne sais quoi, ou la non subention des entreprises applicant le CNE, il faut admettre que la France est bien plus a gauche que certains de ces voisins.

        Malheureusement le Blairisme / Zapaterisme n’a pas encore penetre nos ames egalitaro-demagogiques.

        Ceci dit comme le montre la pratique le PS se remet a l’heure de la realite des qu’il arrive au pouvoir. Mais ceci implique d’oublier ses promesses electorales ce qui est un brin facheux. Enfin on est pas a cela pres ! Surtout que toute personne un brin censee se rend compte que c’est des promesses vides attrape voix, afin d’eviter une hemoragie trop evidente des voix a gauche de la gauche.

        On joue, donc, au jeux bien connu je fais semblant de promettre, tu fais semblant de m’elir pour mes promesses. Tout le monde est content on reste dans le politiquement correct. Et le pays avance comme ce escargot de Times tant bien que mal la ou la realite le mene, vers l’economie du marche.

        Pour une fois que les extremes ne se sont pas trompes, en declarant :

        « Droite ou gauche tous des paraeil »

        En effet la realite est tetue et une fois les tembours electoraux oublies, c’est elle qui redevient la reine de la place.


      • pârkway (---.---.18.161) 12 juin 2006 11:07

        à Maxime Gouzevitch

        Il faudrait d’abord savoir ce que l’on appelle le droite et la gauche !

        les propositions du PS, qui, je le rappelle, n’est pas un parti de gauche, ne sont faîtes que pour se faire élire en 2007 et ils recommenceront ensuite à appliquer une politique de droite comme ils font depuis 1983.

        Alors, de qui parlez vous ?


      • pârkway (---.---.18.161) 12 juin 2006 11:09

        a Marsupilami

        Ne répondons plus a Adolphos, ne donnons pas des perles aux pourceaux !

        Cordialement,


      • Sam (---.---.102.130) 9 juin 2006 20:14

        « ..un réexamen sévère des dépenses publiques sans tabou d’aucune sorte et sans « sanctuarisation ».. »

        Marcel, change de chaîne, y a que Breton et Ayek sur la Une ! Ca fait cinquante fois qui nous les passent !!!!!Je le connais par coeur la série « Mon patron a du coeur » !


        • Gromit (---.---.80.231) 11 juin 2006 18:58

          Ouarf ! Pierre Bilger, ce mec qui a planté les comptes du fleuron industriel Alstom par sa gestion désastreuse se permet maintenant de donner des conseils de restrictions budgétaires à cet Etat qui a couru à la rescousse de son entreprise.

          On croît rêver !

          Allez, profitez de votre retraite avec Golden Parachutte, et foutez nous la paix, monsieur Bilger.


          • parkway (---.---.18.161) 12 juin 2006 11:12

            bravo gromit !

            Foutons dehors tous les malpropres comme Bilger !


          • parkway (---.---.18.161) 12 juin 2006 11:19

            Vous ne parlez pas beaucoup des financiers, ni de l’OMC ?

            A mon avis, c’est parce que vous n’êtes pas fou et que le changement pour vous, c’est dans la continuité !


            • artensois 12 juin 2006 13:01

              Avez-vous conscience de ce qu’est un élection présidentielle sous la Vème République ?

              Pour le candidat c’est l’aboutissement de vingt de travail de réflexion de positionnement de stratégie. C’est au moment de la décision d’être candidat une véritable mort au sens des rites d’initiation. Une fois qu’il aura admis l’idée qu’il sera candidat il subi une métamorphose. Il ne sera plus jamais le même, il a brulé ses vaisseaux. Il n’aura plus de vie, de famille, il ne s’appartient plus.

              Cette option fait que les questions, les enjeux par rapport auquel il se positionne ne sont pas ceux d’un premier ministre. Hors à mes yeux ce dont vous discuter concerne Matigon. Son seul objet de réflexion c’est la Nation, la République Française.

              Je reconnais que mon discours est emphatique mais je le crois vrai.

              Merci de vos remarques.

              il peuvent être le départ du questionnement d’origine : comment peut-on et « doit-on » choisir le chef de l’Etat, le Président de la République.


              • Adolphos (---.---.59.170) 12 juin 2006 13:05

                « Pour le candidat c’est l’aboutissement de vingt de travail de réflexion »

                De réflexion sur quoi ? Mitterand n’a jamais dû trop se préoccupé de ce qu’il ferait une fois au pouvoir, de nombreux témoignages le confirme...


              • artensois 12 juin 2006 13:26

                Si il a réfléchi a :
                - 1 la Vème République ne garantit pas la stabilité politique , la société existe et elle contraint le pouvoir à changer et c’est la droite qui le démontre avec l’école libre.
                - 2 Que la gauche peut arriver au pouvoir et y rester.
                - 3 Que la Vè me République est bien un coup d’état démocratique puisqu’une fois élus le président fait ce qu’il veut il n’a plus de compte à rendre qu’à lui même et à sa conscience d’où l’auto-analyse de la psyché de F. Mitterand à laquelle la France c’est livrée pendant la mort en direct du Roi.
                - 4 Que l’alternace est possible. Le pouvoir de gouverner la France est à Matignon.
                - 5 Que la France n’a de destion que dans l’Europe.
                - 6 Le communisme est une abberration de l’histoire.

                Tout cela c’est le fruit de 20 annés de luttes politiques et de positions politiques : le positonnement face à De Gaulle, l’éviction de Pierre Mendès-Francel’Algérie, la Communauté Européenne de Défense, la liste est interminable.


              • bernard29 candidat 007 14 juin 2006 23:41

                le force de notre vie politique française et de nos politiciens est d’avoir transformé un grand nombre de citoyens en clones politiciens. Votre programme , nous le lisons à chaque élection (réduction de la dette, le renforcement de la croissance,la lutte contre les inégalités,une nouvelle europe). Eh bien tous les candidats sont d’accord, bien évidemment. Et non seulement vous y croyez, mais, vous voulez, vous citoyen, le faire avaler aux autres citoyens.

                Mais rien ne se passe. parce que si la France est bloquée , la démocratie est malade.

                C’est cette dernière qui est « la mère des batailles » en 2007, parce que lorsque que l’on veut rebâtir quelque chose, on commence par les fondations.

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