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Accueil du site > Actualités > Politique > Barroso, l’homme fort de la 5e République française

Barroso, l’homme fort de la 5e République française

Quelle semaine difficile pour le numéro 2 de la République française. Il aura passé 2 oraux. L’un ce jeudi 16 mai devant la presse. Mais le plus important, le plus déterminant s’est déroulé hier, 15 mai, devant le grand jury de la commission européenne à Bruxelles. L’enjeu était capital pour François Hollande. Le jury allait déterminer si oui ou non il pouvait obtenir une dérogation de 2 ans afin de réussir son diplôme de social libéral rigoureux. Rien n’est encore fait. Car le grand jury a décidé de subordonner cette dérogation au passage d’examens supplémentaires durant son stage à l’Elysée dont certains s’avèrent d’une extrême complexité pour le numéro 2 français.

Le président du jury, Manuel Barroso, exige que l’élève en libéralisme rigoureux intensifie les travaux pratiques en matière de démantèlement du droit du travail. François Hollande s’est pourtant défendu d’être à la hauteur sur cette matière. Il a ainsi rappelé qu’il venait de détricoter le code du travail français comme personne ne l’avait fait avant lui. Il a souligné la grande satisfaction des entreprises du CAC 40 dont la représentante en chef s’est fait l’écho sur tous les réseaux sociaux. Il n’a pas manqué de rappeler qu’il avait réussi cet incroyable tour de force : obtenir le soutien de la droite et le rejet de la gauche. Autant de gages, selon lui, d’aller dans le sens imposé par le grand jury bruxellois. Insuffisant lui ont répondu ses paires libéraux. C’est pourquoi, en bon élève qu’il est déjà, il s’est engagé à en faire plus sur la libéralisation du “marché” du travail en s’attaquant d’une part à la formation professionnelle, conformément aux annonces faites par son prédécesseur Nicolas Sarkozy, en introduisant d’autre part l’esprit entrepreneurial dès l’école, dépassant en cela les attentes du jury.

Le président du jury, Manuel Barroso, a également exigé plus d’efforts en matière de compétitivité. Là encore, François Hollande a tenu à rappeler qu’il n’avait pas démérité dans ce domaine. Ainsi a-t-il mentionné lors de son grand oral l’application à la lettre du rapport d’un certain Louis Gallois, grand patron spécialiste de la politique de l’offre. 20 milliards ont été octroyés aux principaux patrons du CAC 40 sans aucune condition. Dans le même temps, il les a exonéré d’une partie de leurs cotisations sociales en transférant le manque à gagner sur un impôt indirect, la TVA. Il a alors insisté sur sa capacité à avoir fait d’une pierre deux coups sur ce thème, non seulement en donnant satisfaction à une vieille revendication du grand patronat français, mais en privatisant une part non négligeable du financement de la sécurité sociale via le transfèrement de ses ressources sur la consommation, ce qu’aucun président de droite n’avait jamais osé faire.

Le président du jury, Manuel Barroso, s’est alors agacé du manque d’ambition de François Hollande sur les retraites. Un des membres du jury, le commissaire Oli Rehn, chargé des affaires économiques, s’est même permis de dire qu’il fallait des “réformes structurelles substantielles en matière…de système de retraites”. François Hollande a du expliquer qu’il lui était impossible d’agir durant l’an I de son stage. Moins de deux ans auparavant il défilait, avec toute sa garde rapprochée, contre la réforme Sarkozy sur les retraites. Il s’agissait, selon lui, d’une stratégie de conquête indispensable pour accéder à l’Elysée. Mais il ne s’est pas défaussé. Il a même largement rassuré le jury lorsqu’il a évoqué la prochaine conférence sociale et son ordre du jour : l’allongement de la durée de cotisation. Il s’est targué d’avoir le soutient plein et entier de Laurence Parisot, l’actuelle présidente des patrons du CAC 40 sur le passage à 44 années de cotisations. Il a rajouté qu’il ne s’agissait plus qu’une affaire de temps, mais que cette réforme serait menée à son terme d’ici à la fin de l’année 2013 dans l’espoir d’obtenir sur cette question l’union avec la droite.

Le président du jury, Manuel Barroso, a tenu à terminer ses requêtes sur l’épineuse question du libéralisme économique en général. Il faut plus de liberté aux grands patrons a-t-il dit en substance. Là encore, François Hollande s’est évertué à donné des gages de son attachement profond à la doctrine libérale. Ainsi a-t-il réaffirmé que les grands patrons seront libres d’aller et venir à leurs guises, qu’il n’y aura jamais de nationalisation, même partielle, de son vivant. Il a souligné que des privatisations dans le secteur de l’énergie étaient en cours. Enfin, Il a considérablement rassuré les membres du jury en expliquant qu’il ne permettra pas qu’une loi d’amnistie des syndicalistes en lutte voit le jour afin d’envoyer un signal aux salariés : le processus de démantèlement de l’industrie française se poursuivra car il n’est pas question de briser les taux de rendement spéculatif des grandes multinationales.

Le président du jury, Manuel Barroso, s’est alors montré relativement satisfait du stagiaire élyséen François Hollande. Toutefois, il a précisé que le locataire temporaire du palais était placé sous surveillance. A tout moment, la dérogation accordée peut donc être abrogée. Ce qui a fait dire à l’un des observateurs de ce grand oral que le véritable numéro 1 de la 5e République française était, en réalité, le président du jury, José Manuel Durao Barroso. Ce qui a également fait dire à cet observateur avisé que dans une 6e République parlementaire jamais un tel coup de force ne serait possible car la consultation du peuple face à de telles contre réformes seraient rendue obligatoire.

Sydne93


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22 réactions à cet article    


  • Lieutenant X 16 mai 2013 16:54

    La politique de FH ou Barosso n’est pas libérale ! Elles sont étatistes et élitistes : plus d’Etat, plus de liberté pour lui et ses amis grands patrons contre les petits et les nouveaux employeurs. C’est typiquement socialiste : un état qui se rend indispensable par sa contrainte légale, qui légifère sur tout et surtout sur ce qui n’est pas régalien, qui maintien la pression sur les potentiels créateurs de richesse par le droit et la fiscalité, qui soutien les grandes entreprises d’état ou semi-publiques pour contrôler le marché du travail... Si vous qualifier la France de pays libérale, je vous conseille de retourner aux sources du libéralisme. Si la France est libérale, la Suisse est néo-ultra-turbo-libérale sous cocaïne.


    • soi même 16 mai 2013 18:03

      Et bien maintenant nous savons tous qui gouverne la France.
      Rien n’est impossible, soit qui se coule dans le moule, soit il y ait un sursaut salvateur.


      • hunter hunter 16 mai 2013 18:35

        Salut à tous !

        Eh oui lieutenant, ce n’est pas du libéralisme, c’est du néolibéralisme :c’est bien pour ça que cette terminologie existe.
        Le néolibéralisme, ce sont les méthodes d’un régime dur, appliquées à une économie de type libéral : résultat, c’est une dérivée : tout pour les « gros » (pas nombreux), et le reste pour le reste du peuple (effectifs très importants) ! D’où le fameux rapport 1% / 99 % !

        Quant à Pépère hier, devant le portugais sataniste, c’était à pleurer de honte : engoncé dans son petit costard minable, on aurait dit un gamin s’étant fait pécho par son père, en train de piquer un bifton dans le portefeuille de sa mère !

        Et les regards paternalistes, concupiscent de l’autre enflure là.......
        Il était minable, essayant de se justifier via son petit discours tout naze !

        Bref, voilà ce qu’est devenue la France (car je rappelle que ce petit gros la représente en l’occurrence), une pauvre province de l’UE, qui vient ramper devant le puissance, espérant se faire adouber, et gagner ainsi un peu de temps !

        Le jour où le président viendra et gratifiera le Barroso d’un bon coup de boule, et lui demandera de fermer sa grande gueule, là, on sera redevenu des hommes, mais bon, ça n’arrivera jamais, la France des mougeons est ultra soumise trop occupée à rêver de vacances et du dernier gadget électronique à la mode, pour cancaner avec ses potes sur fesse de bouc !

        be seeing you

        H /


        • médy... médy... 16 mai 2013 20:54

          Bien dit mon pote !


        • efzed 16 mai 2013 18:42

          Excellent article, bravo !

          En revanche je ne vois pas pourquoi vous parlez d’une sixième république. Qu’ils nous rendent d’abord la cinquième pour juger de l’éventualité d’une sixième. Vous savez aussi bien que moi que nous n’appliquons pas les règles de la cinquième république voulu par De Gaulle. A aucun moment celui-ci ne pensait donner le pouvoir Français aux étrangers.

          Nous faire miroiter une sixième république, c’est comme regarder le doigt de celui qui pointe la lune...


          • soi même 16 mai 2013 19:29

            bonne remarque, la 6émes est un leurre, par contre enterrer la 5èmes c’est une nécessité pour certain car sa à l’avantage de nous coupé définitivement avec notre passé d’une nation indépendante. Car il ne faut pas se faire d’illusion, si il y a une nouvelle constitution c’est bien les plus haute instances de la Nation qui va la pondre, et non le peuple.
             Et que remarquons actuellement, et bien il y a eu depuis chaque élection , le jeux de chaises et on peut bien se douté que cette constitution sera bien dans l’air du temps qui est actuellement tous tourné strictement vers l’économie de marché.

            C’est vraiment un leurre de pensé que c’est la rue qui va dicté la constitution, c’est du populisme à bon compte de pensé que le peuple aurait le dernier mot.


          • agent orange agent orange 17 mai 2013 14:57

            Oui, la 6ème est un leurre et Baroso et ses successeurs seront « l’homme fort de la 6ème République française »... tant que le Traité de Lisbonne n’est pas abrogé (et donc une sortie de l’UE).

            Demandez aux grecs, espagnols, portugais, etc..., si leur constitution les ont protégé des diktats de Bruxelles.
            A part cela, très bon article !


          • Dwaabala Dwaabala 16 mai 2013 21:46

            Un titre bien vrai, comme le contenu de l’article.


            • LE CHAT LE CHAT 17 mai 2013 11:21

              On a bien vu hier que Flamby était au garde à vous devant la Troïka ..............


              • Wendigo Wendigo 17 mai 2013 11:43

                 

                 NON, je ne suis pas d’accord, être au « garde à vous », c’est se tenir droit et fière, menton relevé. tout l’inverse de ce que nous fait ce « gugus », lui se tiens poenché vers l’avant, le dos cambré et la croupe relevé, chez moi on appel pas ça être au garde à vous, mais attendre la saillie et termes technique ça s’appel « la levrette » !

                Désolé de vous contredire sur ce point de détail, qui me semble capital ! smiley

                 


              • Wendigo Wendigo 17 mai 2013 11:40

                 

                 J’ai depuis quelque temps une étrange sensation ; je suis Français, né en France et j’y réside toujours et pourtant, j’ai le mal du pays ..... c’est grave docteur ?

                 


                • hunter hunter 17 mai 2013 11:43

                  No Wendigo, j’ai le même symptome, voire pire :j’ai l’impression d’être colonisé !

                  Si vous trouvez un traitement, faîtes-moi signe !

                  Merci

                  H/


                  • Wendigo Wendigo 17 mai 2013 11:48

                     

                     Je crois me souvenir d’un vieux remède de grand mère, un traitement de choc, que l’on appel « la tarte dans la G... » ou le « coup de pied au c... » .
                     mais à contrario des autres médications qui veulent que ce soit le patient qui reçoive le traitement, cette méthode implique que ça soit lui qui l’administre.


                  • Relladyant Relladyant 17 mai 2013 12:06

                    Eh oui Monsieur Delapierre, vous venez donc de comprendre avec 1 an de retard ce que certains expliquaient a l’époque lorsqu’ils appelaient a l’abstention (non pas le vote Hollande).

                     

                    Decidement le FDG a un passif bien lourd de « bourdes » répétées…. Maastrict « ah pardon je me suis trompé j’avais pas compris »…. Intervention en Libye « ah pardon j’avias pas bien compris »…. Voter Hollande « ah pardon je pensais que ce serait quand meme un peu de gauche »…

                     

                    Maintenant le coup classique de la VIeme République, comme si cela changerait quoique ce soit a la marche de l’UE qui se fiche completement des procédures legalistes et des Constitutions ou des referendums, que ce soit en France, en Irlande, en Italie ou en Grece…. Peut-etre faudra-t-il encore un peu de temps avant qu’encore une fois ce soit « ah pardon on n’avait pas compris », jusqu’à ce qu’un jour ca comprenne qu’il faille purement et simplement sortir de l’UE.


                    • Relladyant Relladyant 17 mai 2013 12:08

                      PS : il y a deja tout ce qu’il faut dans notre Constitution puisqu’il y est stipulé a deux reprises que le président ou les partis politiques ne peuvent pas violer « la souveraineté nationale ». Or nous sommes bien en cas flagrant de renoncement a la souveraineté nationale et DEJA dans l’anticonstitutionnalité depuis longtemps, vous pouvez le ré-écrire 36 fois dans 36 styles differentes et 36 autres Constitutions cela ne changera rien.


                      • le crocodile 17 mai 2013 12:33

                        Relladyant


                        C´est sur mais ,la constitution est devenue très élastique . On la manipule au gré des besoins des différents gouvernements . Mais faites une expérience très simple , posez la question suivante à 100 français et françaises :

                        « La France est elle un état souverain dirigé par le président de la république ? »

                        Je suis persuadé que , au moins 90 % répondront à côté de la question , si ce n´est pas plus .

                      • Relladyant Relladyant 17 mai 2013 12:41
                        Je suis le premier a me plaindre de ce que la France a perdu sa souveraineté depuis longtemps. 

                        Je constate juste que le FDG peut faire le meme constat (apres avoir passé des années a nazifier quiconque osait prononcer le mot « souveraineté ») mais exclut absolument d’y mettre un terme en sortant de l’UE, et reste donc (oui ou non ?) sous la coupe des MES, Lisbonne, la Commission, etc... c’est signé et enteriné donc tant qu’on n’en sort pas legalement c’est valide, quoique dise Melenchon ou quoiqu’il ecrive dans une 6eme, 7eme ou 50eme Republique.

                        Comme je l’ai dit un peu dans un autre post, le FDG est un peu comme un obese qui dirait a la fois : « la malbouffe c’est scandaleux, il faut sortir de ce systeme » tout en excluant absolument d’aller ailleurs qu’au McDo...

                      • ecophilopat 17 mai 2013 15:08

                        Bonjour relladyant

                        Le fait de sortir de l’UE n’exclut pas le fait que l’on pourrait revoir la constitution et vice-versa.

                        Les professionnels de la politique français sont tout autant déconnectés du peuple que ceux de la commission européenne.

                        Une nouvelle constitution, écrite par de simple citoyen et redéfinissant le rôle et la fonction des élus ne serait, à mon sens, pas une mauvaise chose, je dirais même qu’elle est nécessaire.


                      • Yvance77 17 mai 2013 13:03

                        Juan Manuel Barroso... hormis le pendre par les burnes pour traîtrise... je vois pas !


                        • Relladyant Relladyant 17 mai 2013 13:10
                          Traitre a quoi/qui ? Les vrais traitres sont les politiques qui lui ont remis les clés depuis 20 ans (Mélenchon a voté Maastricht mais a eu l’honneteté de reconnaitre son erreur) et continuent de le faire... Le vrai traitre ce n’est pas Barroso, qui est relativement transparent sur ses lobbies/sponsors/parrains. En revanche le vrai menteur traitre dans l’histoire est Hollande pour l’instant.

                          Le crime de haute-trahison etait present dans la Veme République initialement mais a été supprimé, certainement une coincidence.

                        • Akerios Akerios 17 mai 2013 15:11

                          Un constat navrant d’un présent bien sombre.

                          La révolte gronde.


                          • Lecrabe 18 mai 2013 13:46

                            "Ce qui a également fait dire à cet observateur avisé que dans une 6e République parlementaire jamais un tel coup de force ne serait possible car la consultation du peuple face à de telles contre réformes seraient rendue obligatoire."

                            Tiens donc, le FdG a enfin un programme clair pour sa 6ème république ?
                            Vous ne prévoyez plus d’Assemblée Constituante ou vous en connaissez déjà l’issue ?


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