Campagne présidentielle délétère
Petites phrases et attaques personnelles font plus la Une ces derniers jours qu'un vrai débat d'idées. Est-ce cela qu'attendent les Français ? Les audiences télé sont mauvaises et l'intérêt pour la campagne diminue dans les enquêtes d'opinion, alors même que l'élection se rapproche. Sommes nous dans un trou d'air passager ou dans une désaffection plus profonde pour la politique ?
Nous sommes plutôt dans la prise de conscience de la "non-différence". Au delà d'une compétition de mots plus ou moins "forts" nos concitoyens perçoivent parfaitement l'impossibilité totale à remettre en question l'organisation mondiale et tout particulièrement européenne. A ce titre, François Hollande est le "champion", manquant en plus de l'expérience du vécu d'une crise sans précédent, il abordera en cas d'élection ces questions fondamentales avec sa seule idéologie complètement "européiste". Seul Mélenchon évoque des solutions alternatives, mais le monde médiatico-politique se ligue pour" éclipser son discours, pour le décridibiliser à l'image de la ringardisation des partisans du NON en 2005. L'absence de propositions réellement alternatives réduit l'intérêt des débats et leur qualité en souffre ; la place est prise par le conjoncturel sans vision, l'évènementiel de bas étage. Les grandes thématiques politiques sont absentes. Ce relatif désintérêt arrange bien les affaires de ceux qui ne veulent absolument pas s'engager sur un terrain comme celui du fonctionnement de la BCE ou de l'organisation européenne, tellement ils sont d'accord. Actuellement, 70% des Français pensent que les jeunes auront une vie plus difficile économiquement que leurs parents ; ils contestent majoritairement le fonctionnement des institutions européennes. Ils ne trouvent pas dans les politiques, chez nos gouvernants actuels ou futurs, les réponses à ces questions. Jean-Luc Mélenchon émerge en ce qu’il apparaît en dehors du système, avantage et inconvénient tout à la fois. Mélenchon a réussi à faire penser qu’il ne faisait pas vraiment partie de la classe politique. Son côté un peu trublion séduit, mais après on ne sent pas que les gens aient envie de lui confier les clés du pays. Il bouscule l’ordre établi et force les autres candidats à essayer d'améliorer leurs propositions. A vrai dire il a beaucoup de mal. Quand il déclare que l'Europe ne peut se faire sans la France, il a parfaitement raison mais qui embraye sur cette évidence ? On peut penser que lorsqu’on aura à la tête de l’Etat de vrais hommes politiques, avec un programme, de la volonté, la force de taper du poing sur la table et de s’imposer face aux marchés ou aux entreprises, les Français pourront croire à nouveau à une vie politique. La France cherche un peu une nouvelle figure tutélaire, et c’est sans doute pour ça que règne parfois un parfum de nostalgie envers les anciennes « gloires » comme De Gaulle. Nos concitoyens ne recherchent pas un "porte-voix" supplémentaire des instances Bruxelloises, mais une vision nouvelle, des concepts différents.
Ce temps ne semble pas pour 2012. Alors ... Ils se retrouvent en face d'un "non choix" ce qui peut expliquer le désintérêt. Reste les conneries du genre, vote des étrangers, mariage des homosexuels, euthanasie active et autres questions qui ne sont pas au niveau des enjeux véritables.
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