Citoyens, à l’attaque ! (partie 1)
La politique, c’est l’art des alliances ;
mais s’allier avec le peuple ne vous avance à rien !
Les entretiens du Professeur VaZlin’.
Le 31 Juillet 2014 N° 221
- Professeur VaZlin’, Ouf, j’avais peur que Hollande ait oublié que son ennemi était la finance, et bien, j’ai une bonne nouvelle, Michel Sapin (notre nouveau ministre des finances) a trouvé « une finance heureuse, au service d’investissements heureux » c’est rassurant n’est-ce pas ? ([1])
- Oui, bien que le mot « heureux » soit souvent associé au mot « imbécile ». Passons à plus sérieux. Aujourd’hui je voudrais répondre aux nombreux correspondants qui ne voient pas par quelle action, eux-mêmes, directement, pourraient se faire entendre de nos représentants. Et donc, que reste-t-il ? les partis politiques !
- Alors, Professeur, pourquoi refusez vous cette voie quasiment obligatoire ?
- Justement parce qu’elle est obligatoire. Quand il n’y a qu’une seule porte, ceux qui en ont la clef n’ont pas besoin de votre avis. Aussi, je vais essayer de vous convaincre que nous n’avons pas le choix : il faut ouvrir une autre porte !
D’abord, pourquoi je refuse, en bloc, la porte des partis politiques ?
Quand Mélenchon a créé son parti, je me suis dit : « tiens, un parti qui se crée de toute pièce, ça peut-être intéressant ».
J’avais remarqué cet homme, (jusque là, pour moi, un socialiste comme les autres) quand il avait dit « je ne trahirai plus mes électeurs au nom de la discipline de parti » ([2]) Cette autocritique en disait long sur les méthodes des partis, et, moi qui n’ait jamais adhéré à aucun, j’ai été voir.
Grace à mes entretiens, j’avais les idées claires, des choses à dire et des propositions à faire. Comme moi, beaucoup d’autres citoyens étaient là, piaffants ! Mais nous, les nouveaux, nous n’étions pas seuls !
Nous nous sommes retrouvés avec des transfuges du PC et du PS, qui avaient eu fonctions et mandats. Je m’attendais de leur part à une certaine autocritique. En tant qu’anciens cadres, n’étaient-ils pas, peu ou prou, responsables de la dérive de leur propre parti ?
Pas du tout ! Pas la moindre humilité ! Ils nous ont fait comprendre qu’anciens mandarins dans leur ex-parti, il était hors de question qu’ils ne le soient pas dans le nouveau ! Or, qu’apportaient-ils ? les mêmes pratiques ; les mêmes alliances de convenance, et plus ahurissant, des alliances avec les partis qu’ils venaient de quitter ! Ça m’a mis sur le cul !
Quant à nous, les nouveaux, ...Ok, ils nous comprenaient, nous étions bien gentils, mais nous cantonner à payer notre cotisation et distribuer des tracts (sans avoir participé à leur rédaction) c’était déjà très bien. Eux, par définition, ils savaient faire !
Or qu’avaient-ils fait, sinon perdre ?
Au bout de 3 réunions, j’ai tiré ma révérence. (sans payer)
Aujourd’hui, ce n’est pas Mélenchon qui me contredira. Avouant son échec, il dit : « nous nous sommes .([3])
Qu’est-il advenu des « nouveaux » que j’ai laissés ? De ce sang neuf gaspillé !
Voilà la porte des partis politiques ! Un clan de mandarins d’où sortira un jour, qui député, qui un sénateur, qui un Président de ceci ou cela, n’ayant rien appris !
Réfléchissez : comment fait-on une carrière politique ? En cherchant à mieux comprendre la socio-économie, ou en grenouillant d’alliances en compromissions ? ([4])
C’est ça le drame : il n’est nul besoin de « savoir » pour faire une carrière politique. Pour eux, le « savoir politique » est au dessus de tout ! Exemple :
Un des plus jeune député-maire de France, Sébastien Pietrasanta a perdu sa municipalité d’Asnières. Quelles conclusions en tire-t-il ? ([5])
- « c’est injuste » ; après tous les « sacrifices » qu’il a fait. Est-ce à dire que les électeurs n’ont rien compris ? Qu’il n’existe pas le moindre chouïa de raison pour qu’ils n’aient plus voulu de lui ?
- Il va « se concentrer sur son mandat de député » ! Ah bon ! Il ne le faisait pas ? Mais, nous citoyens, nous le payons pour quoi ? Qui fait des « sacrifices » ?
- Ah, voilà la réponse : il « va préparer sa thèse en histoire » ! ça fait plaisir de savoir que nos impôts servent à sa culture !
- Après son échec à la Mairie, il a suivi « plusieurs séances de thérapie à l'Elysée, avec d'autres maires de gauche, eux aussi battus aux municipales ». Ah ! c’est mieux qu’un chômeur qui reçoit un pied au cul ! Tiens, puisqu’il reste député, il pourrait penser à tous ceux qui perdent leur SEUL emploi. Eux, autrement plus « sacrifiés » que lui !
Et il nous dit ça, à la télé, en toute ingénuité, c’est à dire en tout égoïsme ! Il ne se pose aucune question sur son rôle. Sur son engagement envers les citoyens-payeurs. En aucun cas, il n’a l’impression de les trahir, de profiter indument de leur confiance et de leur argent ! Non, il n’a pas de compte à rendre, puisque ce sont les citoyens qui ont été « injustes » envers lui !
Voilà de quoi accouchent les partis politiques : au mieux, un égoïste gentil garçon !
Alors qu’il leur suffirait de nous écouter, nous citoyens, pour remplir leur mandat !
Il leur suffit de naviguer sur le net, de parcourir les médias, pour y puiser tant d’études sérieuses, de propositions sensées, d’idées nouvelles que des centaines de Professeurs VaZlin’ essaient de leur communiquer. ([6])
Alors, pourquoi n’en profitent-ils pas ? Pourquoi restent-ils sourds ?
C’est très simple :
Qu’adressons-nous aux politiques ? des « études ». des analyses, des projets pour d’autres rapports sociaux, etc.. bref, nous travaillons pour le moyen et le long terme.
Mais ce qui intéresse d’abord et avant tout les politiques, c’est le court ou le très court terme : leur réélection ! (voir un cas d’école en ref [7])
Ainsi, aussi savants que soient les travaux que nous, pauvres citoyens, adressons aux politiques, ça ne les fera pas bouger. Pire, pour la plupart d’entre eux, soit c’est de l’hébreu, soit ils n’ont pas le temps de s’y pencher. Leur métier c’est la cuisine politique, un point c’est tout. Je le répète : Il n’est nul besoin de « savoir » pour faire une carrière politique.
- Où voulez vous en venir, Professeur ?
- Que nous faisons l’erreur d’espérer convaincre les politiques. Nous perdons notre temps !
En conclusion, c’est parce que le Professeur et ses amis ne croient pas à un parti qui ne soit pas pollué par ses méthodes, ses cadres et leurs impératifs à court terme que nous n’avons pas d’autre choix que faire entendre directement notre voix !
Comment ? Ce sera l’objet du prochain entretien.
*
P.S. : Comme le PG, d’autres partis naissent par réaction. Il y en a pour tous les goûts : Le Pen, Saint-Aignan, Larrotourou, etc.. et bien :
si vous croyez que vous ne vous affronterez pas aux mêmes mandarins ;
si vous croyez que vous y serez considéré pour ce que vous savez, et non comme « un de plus » ;
si vous croyez que vous y serez accueilli pour ce que vous apportez et non pour applaudir aux prêches ;
si vous croyez que vos futurs élus porteront votre parole au lieu de s’en servir pour imposer la leur,
si vous croyez que le parti présentera des candidats capables de parler d’autre chose de moins débile que la « finance heureuse » ..
… alors, allez-y !
Vous nous rejoindrez tôt ou tard !
§§§§§§§§§§§
D’accord ? Pas d’accord ? Interpellez le Professeur VaZlin’ : [email protected]
Où trouver les entretiens du Professeur Vazlin’ ?
Les entretiens du Professeur Vazlin’ sont repris par le site de « Yonne Lautre » site « inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, sans subvention, indépendant de tout parti », ce qui veut dire : plein de bonnes idées, de belles images, de pédagogie et de matière grise librement partagée.
. Tapez http://archivesyl.sdnyonne.lautre.net/spip.php?article4&.
[1]http://www.liberation.fr/politiques/2014/07/06/sapin-notre-amie-c-est-la-finance-la-bonne-finance_1058315
[2] Campagne pour/contre la constitution européenne, autre déclaration de Mélenchon (interview TV entre Hollande Pasqua, Barrot, Mélenchon) « Je ne veux plus mentir à mes électeurs, vous ne me ferez pas avaler une seule cuillerée de libéralisme de plus, et si le oui passe, allez au diable ! »
[3]http://www.20minutes.fr/politique/1421083-front-de-gauche-melenchon-ne-peut-plus-continuer-comme-ca
[4] Voir l’entretien du 27 juin 2013, N° 200 Quarto « Relancer la France ! »
[5] http://www.franceinfo.fr/emission/ils-ont-fait-l-actu/2014-ete/municipales-l-onde-de-choc-07-16-2014-05-40
[7] Quand, en Espagne, Zapatero a formé son 1° gouvernement, il a appelé un grand économiste, David Taguas ; lequel a dit « il faut arrêter de toute urgence la spéculation immobilière » Réaction des ministres –de tous les ministres-, se liguer pour le virer ; car dire ça, c’était perdre les futures élections !
On connaît la suite !
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