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De la croissance et Hollande, du réalisme et du dogmatisme

Le papier d’analyse des chiffres du PIB du second trimestre, concluant qu’ils confortaient Hollande, repris par Marianne et le FigaroVox, a provoqué beaucoup de réactions négatives, certains critiquant un soutien aux politiques menées ou même au président sortant. Retour sur le sens de cette analyse.

 
En aucun cas un blanc-seing à Hollande
 
D’abord, je veux remercier Marianne et le FigaroVox de publier un papier qui n’allait pas dans le sens initial de leur analyse, signe d’une ouverture d’esprit pas toujours partagée dans les médias. Certains ont parlé d’une bienveillance à l’égard du pouvoir et beaucoup d’autres en sont restés au seul chiffre global du 0% de croissance au second trimestre pour rejeter l’analyse que j’avais faite. Avant tout, je tiens à préciser que je n’ai aucune indulgence pour François Hollande, mon blog démontrant que je suis en opposition complète avec les politiques menées depuis son arrivée au pouvoir. Je peux même rappeler que, malgré un très fort rejet de Nicolas Sarkozy, j’ai préféré voter blanc en mai 2012 (contrairement à 2007), signe du peu d’estime que j’ai toujours porté au locataire actuel de l’Elysée.
 
Mais je ne conçois pas l’opposition à François Hollande d’une manière dogmatique, même si je me suis opposé à quasiment toutes les politiques menées depuis trois ans. Car être en opposition ne signifie pas non plus qu’il faille s’opposer pour s’opposer ou interpréter de manière malhonnête ou malhabile les chiffres de l’actualité. Après une croissance de 0,4% l’an dernier, Hollande compte sur une accélération progressive, à 1 ou 1,2% cette année, puis 1,5% l’an prochain, une dynamique (même si elle est limitée et illusoire) qui pourrait permettre une stabilisation du chômage (voir une légère baisse, entre contrats aidés et statistiques ajustées). La question qui se pose, c’est de savoir si les résultats du second trimestre confortent ou non le plan de l’exécutif et c’est la question que j’ai traitée.
 
Un résultat qui conforte bien Hollande
 
Il y a quelque chose d’assez effarant dans la lecture de chiffres d’un trimestre sans remise en perspective plus globale. Les Echos ont vu dans le recul de 0,4% du PIB du Japon au second trimestre une remise en cause des Abenomics. Pourtant, une telle interprétation est absurde car le PIB avait fortement progressé au premier trimestre (1,1%), ce qui permet à l’économie nippone d’afficher une croissance de 0,7% au premier semestre, chiffre d’autant meilleur que la population du pays décroit. Il faut toujours remettre en perspective les chiffres sur une plus longue période pour bien les interpréter. Et le phénomène est similaire en France où le mauvais résultat apparent du second trimestre, cumulté au premier, donne une croissance de 0,7% aussi, soit un rythme annuel de 1,4%, conforme aux objectifs.
 
Et pour qui prend en compte les mouvements de stocks, qui expliquent souvent les variations trimestrielles, il ressort que, neutralisé de leurs évolutions, le PIB a progressé de 0,4% au premier et au second trimestre (la constitution de stock contribuant à 0,3% de la hausse au premier trimestre et à -0,4% au second). En clair, non seulement, la croissance de fond de l’économie semble stable, mais en outre, elle ressort à 0,8% sur un semestre (hors stocks), soit 1,6% en rythme annuel, conforme aux objectifs. Mieux, la baisse des stocks du dernier trimestre permet d’anticiper un bon 3ème trimestre, d’autant que la saison touristique semble bonne. Bien sûr, cette croissance est largement illusoire, mais, après après avoir couru après ses objectifs, cette année, comme la prochaine, Hollande pourrait bien les atteindre.
 

C’est sans doute cela d’ailleurs qui lui permet aujourd’hui de promettre une baisse d’impôts, à laquelle il ne serait sans doute pas risqué autrement. Et ce n’est pas parce qu’on est dans l’opposition qu’il ne faut pas reconnaître qu’Hollande devrait atteindre son plan, aussi mauvais soit-il.


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4 réactions à cet article    


  • mario mario 22 août 2015 12:22

    Cher auteur,
    il manque quelque chose dans votre analyse .
    En effet, quand toutes les baisses d’impots seront effectives, nous nous retrouverons au dessus du niveau d’imposition de 2012 . 
    trois lignes suffisent pour expliquer l’arnaque !.......


    • Pascal L 22 août 2015 16:05

      Question baisse d’impôts, ce que l’Etat va peut-être céder sera entièrement repris par les régions qui vont bien devoir faire appel à nous pour reconstruire les Conseils Régionaux…

      Dans votre analyse, il manque l’analyse de la variation du ratio Dette/PIB qui va nous anoncer la prochaine crise financière. C’est aujourd’hui la dette qui pilote notre économie à cause des mécanismes pervers de gestion de l’Euro. De plus, l’indicateur sur l’investissement est inquiétant, car c’est celui qui peut indiquer une baisse du chômage durable, et encore, je ne suis pas sûr que l’indicateur présenté ne distingue dans l’investissement ce qui est réellement de la construction de richesse et ce qui est de la prédation.
      Aujourd’hui, la plupart des pays voient une amélioration due à la fin de la crise de 2008, mais la France reste en arrière alors que la prochaine crise financière est à nos portes.
      Je ne partage pas vraiment votre optimisme.

      • lsga lsga 22 août 2015 16:22

        Et oui, les réformes libérales, en baissant le niveau de vie de la population, permettent de relancer les profits. Incroyable ? bande de ...
         
        Enfin, rassurez-vous, on est dans une des dernières phases du Capitalisme, et les crises vont s’enchaîner. La prochaine a déjà commencé : c’est la crise Chinoise. Elle va écrouler l’économie Allemande, qui était le dernier moteur de la croissance en Europe. Elle va finir d’achever l’économie Russe, qui était devenu totalement dépendante de ses exportations vers la Chine (d’autant plus que le Généralisisme Poutine s’est mis au banc du marché trans-atlantique en refusant d’abandonner son rapport néo-colonial à l’Ukraine). Enfin, elle devrait emmener le Dollar faire un tour de montagne russe...
         
        Bref, vous pourrez à nouveau dire que le libéralisme ne marche pas. Vous pourrez à nouveau taire l’échec cuisant des politiques keynésiennes au Japon, au Brésil, au Costa-Rica, au Vénézuela... mais pas très longtemps.
         
        Tout ça nous mène à une grande révolution mondiale. Vivement.
         


        • zygzornifle zygzornifle 23 août 2015 19:27

          la croissance : celle de l’immigration , du chômage et du nombres de sous le seuil de pauvreté autrement je ne vois pas de quoi il parle......

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