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Accueil du site > Actualités > Politique > Fais les valises, on rentre à Paris !

Fais les valises, on rentre à Paris !

Qui honorait la télévision française le 1er mai 2008 ? Pierre Bérégovoy ? Non. Un homme qui est maintenant très oublié…

La semaine dernière, le jeudi 1er mai 2008 au soir, c’était un climat bien étrange à la télévision.

Il y avait quinze ans, vous vous souvenez, le 1er mai 1993 ? C’était le suicide de l’ancien Premier ministre Pierre Bérégovoy. La télévision avait même fait un documentaire très élaboré le 9 avril 2008 (Un jour, un destin, France 2).

Étrangement, ce 1er mai 2008, ce n’était pas Pierre Bérégovoy dont on retraçait la vie… mais Georges Marchais.

Vous vous souvenez de Georges Marchais ?

Évidemment, la réponse à la question dépend de votre âge.

Car non seulement il est mort il y a plus de dix ans (16 novembre 1997) mais en plus, il avait un peu disparu de la circulation depuis qu’il avait quitté la direction du Parti communiste français en 1994.

Georges Marchais, c’est les grandes heures du Parti communiste français. Celles de l’Union de la gauche. Celles du déclin. Une personnalité à la Jean Gabin, beau jeune ouvrier, un ton percutant, un talent oratoire inégalé.

Sa période médiatique faste, c’était dans les années 1970, où son ton, sa nature chaleureuse et colérique, sa spontanéité faisaient les choux gras des médias, des imitateurs (Pierre Douglas et Thierry Le Luron) et surtout, des téléspectateurs.

C’est qu’il faisait de l’audience, le bougre !

Pas forcément dans le bon sens (cela pouvait être contreproductif), mais il était une véritable star de la télévision.

On revoit les débats qui l’avaient vu affronter Alain Peyrefitte, Valéry Giscard d’Estaing ou Jean-Pierre Fourcade, ou même le jeune Lionel Jospin, tout bouclé, qui rejetait son argument répété sans cesse selon lequel il était un ouvrier et qu’il représentait donc les vrais travailleurs du pays.

Dans l’émission qui retraçait cette vie médiatique, on revoyait donc avec presque de la tendresse les fameuses émissions Cartes sur table avec Jean-Pierre Elkabbach et Alain Duhamel, si jeunes et si fins à l’époque !

Elkabbach le reconnaissait sans détour : Georges Marchais avait contribué à sa carrière prestigieuse de journaliste (dont le dernier round fut l’annonce malencontreuse de la fausse mort de Pascal Sevran), mais Georges Marchais avait eu aussi besoin de lui pour se construire son image populaire.

Pourtant, le « parler popu » de Georges Marchais, qui offrait quelques jolis mots croustillants au public, était très différent dans des échanges privés où la syntaxe et le calme reprenaient le pouvoir. (Un « parler popu » repris aujourd’hui par Nicolas Sarkozy, voir l’article de Jean Véronis en annexe.)

Georges Marchais, un acteur de la Comédie française ?

Parmi les rugosités du personnage, une naïveté ou une mauvaise foi lorsqu’il recracha les mêmes mots que Leonid Brejnev sur la nécessité de l’intervention soviétique en Afghanistan. Cela lui collera évidemment à la peau jusqu’à la fin de son existence. Comme son « globalement positif » du bilan de l’Union sovétique.

Dans les années 1980, l’affaire différait. Georges Marchais jouait sa propre caricature, à tel point qu’on pourrait le comparer à Arlette Laguiller à partir de 1995… elle-même popularisée dans ses interventions médiatiques et se caricaturant aussi.

Ensuite, chute du Mur de Berlin aidant et déclin électoral des communistes devenant inéluctable, Georges Marchais s’écartait de plus en plus de la mode… remplacé d’ailleurs (en termes de « grande gueule » de la politique) par… Jean-Marie Le Pen qui inspirait beaucoup plus la peur que lui.

L’émission était aussi un moyen de revoir un ancien porte-parole communiste (normalien et agrégé) qui s’était mis en dissidence du PCF en 1988 en se présentant à l’élection présidentielle contre André Lajoinie : Pierre Juquin (78 ans), aux traits désormais ridés, invisible depuis vingt ans (il avait adhéré ensuite aux Verts, puis avait soutenu Laurent Fabius en 2006 et avait refusé de soutenir Ségolène Royal).

Pierre Juquin constata d’ailleurs en fin d’émission avec beaucoup d’amertume que Georges Marchais a été complètement enlevé des mémoires (mêmes communistes : L’Humanité a même humilié Georges Marchais à la fin de sa vie en publiant un article de lui sous forme de fausse interview et en dixième page)… un peu comme le PCF lui-même !… Un destin que semblerait déjà connaître de son vivant son successeur, Robert Hue.

D’autres proches de Georges Marchais trouvaient évidemment terrible et injuste la cinglante condamnation du journal Libération à sa mort : « Globalement négatif » (j’ajouterai que ce n’est pas fin de la part d’un journal de résumer la vie d’un homme à une seule facette de son existence, quel qu’il soit et quelle qu’elle soit).

L’émission était d’autant plus réussie que le dernier fils de Georges Marchais, Olivier, avait accepté de fournir quelques images privées qui montraient une autre perspective plus sympathique de l’homme : loin du communiste brutal le couteau entre les dents, Georges Marchais se montrait, avec ses proches, un père de famille heureux, attentionné, simple, faisant son jardin, sa cuisine, passant ses vacances à jouer à la pétanque, se désolant quand son fiston ne se souvenait plus des paroles d’une chanson qu’il avait apprise par cœur.

C’est d’ailleurs lors d’une de ses vacances, en été 1977, en Corse, que Georges Marchais apprit au journal télévisé une prise de position de François Mitterrand qui l’eut étranglé car elle signait la mort du programme commun de la gauche. Une occasion de dire à son épouse : « Liliane, fais les valises, on rentre à Paris ! », une phrase qui sera alors répétée de nombreuses fois et qui inquiétait même les ligues féministes (alors que sa femme était loin d’être une bobonne).

Oui, le téléspectateur qui regardait ce soir-là ce Georges Marchais, il ne faisait pas de politique, il ne doutait pas que le communisme, en France et dans le monde, n’est qu’une idéologie idéaliste qui avait tourné très vite au totalitarisme et au carnage, mais il avait un peu de nostalgie pour cette époque…

Georges Marchais, miroir de la société française des années 1970 ?


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (5 mai 2008)


Pour aller plus loin :

Émission sur Georges Marchais (France 2, 1er mai 2008).

Excellent article de Jean Véronis sur Georges Marchais (23 novembre 2007).




Documents joints à cet article

Fais les valises, on rentre à Paris ! Fais les valises, on rentre à Paris ! Fais les valises, on rentre à Paris !

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29 réactions à cet article    


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2008 10:25

    Presque aussi fort qu’ Achille Zavatta , sauf que Georges Marchait sur la piste aux satellites soviétiques ...


    • Sandro Ferretti SANDRO 5 mai 2008 11:48

      @ Had,

      "Viendez, j’habite un p’tit pavillon à Champigny. Viendez méme à plusieurs. Hein, Liliane, qu’y sera bien reçu le monsieur ?".

      Tout cela ne nous rajeunit pas. Avec Barre (dans un registre différent, naturellement), c’étaient les deux seuls politiques à me faire (parfois) rire...

      Bien fini, tout cela...


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2008 12:12

      Sandro c ’était le bon temps , on avait ... enfin j’ étais plus jeune


    • Gazi BORAT 5 mai 2008 11:05

      "le communisme, en France et dans le Monde, n’est qu’une idéologie idéaliste qui avait tourné très vite au totalitarisme et au carnage"...

      Une simple question, :

      On impute au choix d’une économie planifiée toutes les dictatures relevant de la catégorie "républiques démocratiques populaires"

      Par contre, peut-on imputer au choix d’une économie capitaliste les dictatures de l’autre camp ?

      gAZi bORAt


      • hurlevent 6 mai 2008 22:44

        Utilisez votre tête.

        Tous les pays communistes furent des dictatures. Tous. Et les pires du monde. Les pires massacres de l’histoire de l’humanité eurent lieu dans les pays communistes.

        Dans les pays capitalistes, il y eu quelques dictatures également. Mais en nombre bien moindre, et bien moins violentes.

         


      • Bulgroz 5 mai 2008 11:09

        Lettre de Georges Marchais, alors secrétaire général du PC, reproduite dans « L’Humanité » du 6 janvier 1981. Elle est adressée au recteur de la mosquée de Paris, qui venait de s’indigner contre la destruction au bulldozer (le 24 décembre 1980, veille de Noël !) d’un foyer de 300 travailleurs maliens par le maire communiste de Vitry, Paul Mercieca. Extraits :

         

        Je vous le déclare nettement : oui, la vérité des faits me conduit à approuver, sans réserve, la riposte de mon ami Paul Mercieca. Plus généralement, j’approuve son refus de laisser s’accroître dans sa commune le nombre, déjà élevé, de travailleurs immigrés
        En raison de la présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leur familles, la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes. Il faut les regarder en face et prendre rapidement les mesures indispensables.
        La cote d’alerte est atteinte. C’est pourquoi nous disons : il faut arrêter l’immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage.
        Je précise bien : il faut stopper l’immigration officielle et clandestine. Il faut résoudre l’important problème posé dans la vie locale française par l’immigration.
        Se trouvent entassés dans ce qu’il faut bien appeler des ghettos, des travailleurs et des familles aux traditions, aux langues, aux façons de vivre différentes. Cela crée des tensions, et parfois des heurts entre immigrés des divers pays. Cela rend difficiles leurs relations avec les Français.
        Quand la concentration devient très importante la crise du logement s’aggrave ; les HLM font cruellement défaut et de nombreuses familles françaises ne peuvent y accéder. Les charges d’aide sociale nécessaires pour les familles immigrés plongées dans la misère deviennent insupportables pour les budgets des communes.


        L’Humanité, 6 janvier 1981


         

         


        • Gazi BORAT 5 mai 2008 11:33

          @ BULGROZ

          Devant la netteté du propos, on ne peut qu’inviter les électeurs du Front National à apporter leurs voix au Parti Communiste FRANCAIS dès la prochaine élections !

          gAZi bORAt


        • claude claude 5 mai 2008 14:38

          @ bulgoz,

           

          vraiment vous voulez faire croire (? ??) n’importe quoi !!!

          en remontant les liens,

          cette "info" tient plus de l’intox et de la rumeur que de la vérité.

          georges marchais avait plus de vocabulaire et avait une plume infiniment plus nuancée que cette pathétique prose .

          quelques clics sur la toile vous aurait permit de vous poser quelques questions sur la véracité de cette lettre, tant elle semble caricaturale...

          voir : www.humanite.fr/1994-09-10_Articles_-Une-lettre-de-Georges-Marchais-a-Michele-Cotta

          • HIER, Georges Marchais a adressé à Michèle Cotta la lettre suivante que nous publions dans son intégralité.

            « Madame,

            « Interviewant Pierre Zarka ce vendredi matin sur RTL, vous avez établi un parallèle entre ce qui est publié actuellement sur l’attitude de François Mitterrand à l’égard du régime de Vichy et de ses dirigeants, et mon départ sous la contrainte pour aller travailler en Allemagne de la fin décembre 1942 à mai 1943. C’est indigne. En effet, ce qui est aujourd’hui révélé sur le passé du président de la République atteste ses rapports avec le régime de Vichy et les relations qu’il a maintenues jusque dans les années quatre-vingt-dix avec un de ses chefs, Bousquet, dont les responsabilités sont écrasantes dans la déportation et les rafles de juifs.

            « Pour ce qui me concerne, je ne suis pas de ceux qui, à un moment donné ou à un autre, ont été en relation avec Vichy et Pétain : j’en ai été au contraire victime. C’est en vertu de la loi du 4 septembre 1942 qui instituait déjà le travail obligatoire et qui a été perfectionnée en février 1943 par la loi instituant le STO que j’ai été requis pour aller travailler en Allemagne. Vous avez voulu mêler votre voix à celles et ceux qui, depuis le milieu des années soixante dix, ont tenté d’accréditer l’idée que je serais parti de mon plein gré. Or, vous n’êtes pas sans savoir que, suite à la plainte que j’avais déposée, deux décisions de justice ont été rendues (en première instance et en appel). Il en ressort que mon dossier a été effectivement falsifié pour cacher que j’étais parti sous la contrainte. La justice a souligné ma bonne foi et a au contraire reproché la légèreté blâmable de ceux qui avaient mené cette campagne contre moi.

            « Il est déshonorant de travestir ainsi les faits et de reprendre à votre compte une telle campagne. Madame, vous aurez beau faire : j’ai subi les pires attaques depuis que j’ai été amené à assumer la responsabilité de secrétaire général du Parti communiste, c’est-à-dire pendant vingt-cinq ans de ma vie ; elles sont venues de toute part, de droite, d’extrême droite, de gauche ; c’est dur, mais j’ai fait face avec tranquillité et sérénité, pour une raison simple : j’ai la conscience tranquille. Des recherches sur ma vie politique et privée, il y en a eu beaucoup, beaucoup, et vous le savez. Mais la réalité est incontournable. Comme dans tous les domaines, au plan politique, je n’ai jamais triché ; j’ai toujours combattu les forces de droite et d’extrême droite ; ma situation financière est d’une clarté limpide : je ne suis jamais passé devant un tribunal.

            « Mais, après vous avoir entendu ce matin - dans les circonstances actuelles -, je pense que trop, c’est trop. Chercher à banaliser et à détourner la réalité des faits pour répondre au trouble et aux questions existant chez des militants socialistes ou autres, en procédant à un amalgame inadmissible comme vous l’avez fait ce matin, est indigne. Pour moi, la fin n’a jamais justifié les moyens. »

            GEORGES MARCHAIS.


        • LE CHAT LE CHAT 5 mai 2008 11:26

          qu’est ce qu’on aurait rigolé avec un débat Marchais - Sarko !

          laquais du grand capital , agent de Washigton , il aurait eu la totale !

          on le regrette ce bon vieux 

          Georges  !

          • dalat-1945 5 mai 2008 11:40

            @ l’auteur,

            Georges Marchais, un bouffon du communisme qui nous aurait tous envoyés au Goulag, s’il était arrivé au pouvoir ! Un homme dont on ne saura probablement jamais ce qu’il était allé faire en Allemagne pendant la guerre et qui l’y avait envoyé ?

            En résumé, un homme dont la mère aurait bien mieux fait d’avorter, comme celle d’Hitler, Staline, Pol Pot, KIM JUNG IL, Castro et Ceauscescu.


            • Gasty Gasty 5 mai 2008 11:52

              Et la mère de Sarko alors ?


            • Gasty Gasty 5 mai 2008 12:14

              Si encore il nous faisait rire, mais c’est nous qui sommes obligé d’en rire. Faut tout faire dans ce pays !


            • Gasty Gasty 5 mai 2008 12:19

              Moi j’adhère au parti d’en rire.


            • Crikizou 5 mai 2008 13:00

              "(...) le dernier fils de Georges Marchais, Olivier, avait accepté de fournir quelques images privées qui montraient une autre perspective plus sympathique de l’homme : loin du communiste brutal le couteau entre les dents, Georges Marchais se montrait, avec ses proches, un père de famille heureux, attentionné, simple, faisant son jardin, sa cuisine, passant ses vacances à jouer à la pétanque, se désolant quand son fiston ne se souvenait plus des paroles d’une chanson qu’il avait apprise par cœur."

               

              Oui, enfin, des archives montrant que d’épouvantables salauds avaient une vie de famille, lisaient de la poésie ou improvisaient une chansonnette au piano, on en trouve un paquet, vous savez.


              • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2008 13:22

                il avait Ceauscescu c ’est pour ça qu’ il transpirait beaucoup


                • Vilain petit canard Vilain petit canard 5 mai 2008 13:39

                  Marchais a surtout été l’éxécuteur du PCF, qui est passé sous sa houlette de 22% à 8%, Hue n’en a été que le fossoyeur (3% et Beigbeder). Et plus il perdait de voix, plus il plastronnait, il a fini comme Gabin à se surjouer lui-même. On se rappelle surtout, lors des acusations de financement occulte par le PC soviétique, sa fameuse phrase : " je tiens à dire à tous que la politique du parti communiste français ne se décide pas à Paris, mais à Moscou... euh, pardon, à Paris".

                  C’était le début de la politique spectacle, avec Elkabbach dans le rôle du faire-valoir (déjà !...). Mitterrand l’a remplacé par Le Pen, au nom du principe qu’il vaut mieux un ennemi bien caricatural qu’un ami ridicule.

                  Ce que l’Histoire retiendra de Georges Marchais : rien.


                  • pyralene 5 mai 2008 17:47

                    Pourtant,quand madame Pompidou était au rez-de-chaussée de l’élysée,elle entendait Georges marcher.....


                  • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 mai 2008 14:25

                    Ne pas oublier le troisième homme

                     

                    Robert Fabre, né le 21 décembre 1915 à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) et décédé le 23 décembre 2006 dans sa ville natale, était un homme politique français. Diplomé de la Faculté de Médecine et Pharmarcie de Toulouse, il a exercé la profession de pharmacien. Père de quatre filles.

                    Il a été nommé le troisième homme pour avoir signé avec François Mitterrand et Georges Marchais le programme d’Union de la Gauche, le 27 novembre 1973. Il meurt quelques semaines seulement après Jean-Jacques Servan-Schreiber, l’autre grand protagoniste de la scission radicale de 1973.


                    • hihanhihanhihan hihanhihanhihan 5 mai 2008 18:37

                      Et puis, après des siècles de sommeil, un jour du mois de mai 2007, la princesse France s’est réveillée sous le baiser du beau Prince !

                      - Nico est a-rrivé-é-é......


                    • Yannick Harrel Yannick Harrel 5 mai 2008 16:00

                      Bonjour,

                      Georges Marchais disparu c’est un pan du tribunat qui s’éteint. Car dans le mol endormissement des débats politiques, lui comme certains autres (il reste Le Pen) remuaient parfois le couteau là où il fallait faire mal.

                      Comme le disait d’aiileurs lui même Paul Valéry : Le monde ne vaut que par les extrêmes et ne dure que par les moyens. Il ne vaut que par les ultras et ne dure que par les modérés.

                      Cordialement


                      • pyralene 5 mai 2008 17:42

                        TAISEZ-VOUS ELRAKOTOARISACH !


                        • claude claude 5 mai 2008 18:24

                          il est intéressant de noter que seuls les sites de droite extrème ou contre l’émigration reprennent cette lettre de marchais, sans pour cela apporter d’éclairage supplémentaire que de dire "vous avez vu ? lui aussi !"

                          or dans les années 80, les dérapages furent nombreux, afin de gagner des voies. chirac aussi, s’y est risqué avec ses "odeurs et son bruit" !!

                          il est plus facile de désigner un bouc emissaire à ses malheurs, qu’à tenter de les résoudre.

                          pour éclairer la citation marchais :

                          www.cairn.info/revue-geneses-2001-4-page-150.htm

                          où il est clairement montré que les gouvernements en place depuis la libération on laissé pourrir la situation, en pratiquant une ghéttoïsation des immigrés, dans les communes aux maires communistes :

                          • Une municipalité communiste face à l’immigration algérienne et marocaine Gennevilliers, 1950-1972  [*] Olivier Masclet Cet article présente le « plan de travail pour diminuer le pourcentage de travailleurs immigrés » rédigé en 1972 par le premier adjoint du conseil municipal de Gennevilliers – commune industrielle de la banlieue parisienne – et annoté par le maire communiste. Ce « plan » fait apparaître l’installation « imprévue » des immigrés algériens et marocains dans le contexte de la rénovation urbaine et la menace de dévalorisation qu’ils représentent de l’action municipale visant à rehausser la valeur sociale et urbaine d’une ville ouvrière. Cette pièce confidentielle du travail politique mené pour lutter contre les « ghettos » livre ainsi la vision des élus communistes qui sont d’autant plus conduits à voir dans les immigrés des « indésirables » qu’ils en supportent plus directement les coûts matériels et symboliques.

                          ((...)

                          • Mais l’intérêt de ce document est aussi de porter en germe « l’esprit » des différentes mesures législatives qui seront prises à partir des années 1990. Tout se passe en effet comme si la mobilisation des maires communistes pour une répartition plus « équitable » des populations immigrées ou démunies entre les différentes communes avait peu à peu gagné en légitimité. La « lutte contre les ghettos » apparaît comme la conséquence de la paupérisation du logement social engendrée par le retrait de l’État dans « l’aide à la pierre » et la promotion de l’accession à la propriété du logement [25], de l’augmentation du nombre de familles immigrées dans les grands ensembles, du chômage de masse, de la médiatisation des « problèmes des banlieues », de la consolidation électorale du Front national (FN) dans les milieux populaires. Elle s’est ainsi imposée comme un thème central dans la vie politique nationale. La faible portée de ces différentes lois atteste cependant de la force des résistances actuelles à la construction des logements sociaux.

                          voir aussi cette interview de robert hue :

                          www.wsws.org/francais/News/2002/juin02/15juin02_entrevueHue.shtml

                          • (...) WSWS : Nous avons encore une question : au début des années 80, il y a vingt ans, le Parti communiste a adopté une ligne anti-immigrés, préconisant la fin de toute immigration.

                            Hue : Non, non.

                            WSWS : Par exemple, le maire de Vitry-sur-Seine, un maire PCF, a fait démolir au bulldozer des logements pour immigrés et vous, en tant que maire de Montigny-les-Cormeilles, avez dénoncé une famille de Nord-Africains comme étant des revendeurs de drogue. Défendez-vous ces actions, ou admettez-vous maintenant qu’elles ont contribué à la montée du chauvinisme anti-immigrés ?

                            Hue : Non, non ! Ça, c’était une orchestration de ceux qui disent qu’il y avait là une démarche contre les immigrés. En fait, le Parti communiste dans cette période a dit : « On ne peut pas concentrer tous les immigrés dans le même endroit. » C’était une bataille contre les ghettos et on a transformé ça, la droite et même une partie de la social-démocratie, a retourné la campagne contre le Parti communiste en disant : « c’est contre l’immigration ». Mais jamais un parti comme le nôtre n’a été autant ouvert à l’immigration et c’est dans les villes à direction communiste que bien souvent il y a eu une forte présence d’immigrés et nous avons une démarche internationaliste. Nous avons été un parti très anti-colonial, contre les guerres coloniales, et donc nos rapports à l’immigration sont des rapports positifs, au contraire. Donc, c’est des campagnes qui ont été menées, mais qui n’avaient pas de signification réelle. Ça, je peux vous l’assurer.(...)

                          ce qui n’a pas empêché les communistes de défendre les droits des immigrés :

                          c’est facile d’extraire des propos de leur contexte afin de dénaturer le message que l’on veut faire passer.

                          il n’en reste pas moins que la destruction du foyer de la sonacotra, est un acte barbare qui aurait pu être évité, si les autorités avaient entendu les attentes de ces maires, démunis devant l’augmentation de leurs charges de solidarité.


                          • GreenGarden GreenGarden 5 mai 2008 18:25

                            En effet, très intéressant ce reportage sur Georges Marchais et à travers lui le PCF des années folles avec les 70’s à sa descente aux enfers des années 80. Jojo et ses interventions télé plus caricaturales que sa marionnette du Muppets Show aura été pour beaucoup dans cette descente ce que reconnait à demi mots Pierre Juquin. Un Juquin touchant et nostalgique qui aurait presque lâché une larme à la fin du reportage mais qui reconnaitra que le soutient du PCF au régime stalinien de Brejnev aura été une énorme erreur…

                             

                            Aujourd’hui, que reste t il de Georges Marchais à part être le dernier représentant d’une idéologie passéiste qui sera même renié par l’Huma ?

                             

                            Cordialement,

                             

                            G. 


                            • dalat-1945 5 mai 2008 18:48

                              @ Tous,

                              Nous n’avons pas encore vu intervenir, MM.Masuyer et Maugis pour défendre G. Marchais. C’est curieux !Seraient ’ils génés pour en parler ?


                              • hihanhihanhihan hihanhihanhihan 5 mai 2008 23:22

                                Casse toi Hô Chi Minh !


                              • La Taverne des Poètes 5 mai 2008 21:18

                                C’est drôle que Georges Marchais soit à la Une le même jour que Jean-Pierre Elkabbach. Ces deux-là n’y sont jamais et encore moins en même temps. Cette ironie du sort semble donner raison à Marchais quand il disait "Taisez-vous Elkabbach !"

                                 

                                 


                                • maxim maxim 5 mai 2008 22:56

                                  Georges Marchais ...

                                  on a presque tout dit sur lui ,c’est vrai que c’était un vrai cabotin dans ses face à face à la télé ,il surjouait ,au fond de la salle ,ravis les tireurs de ficelle du PC de l’époque ,Roland Leroy le directeur de l’Huma en tête ,les Ralite ,Juquin ( celui qui se croyait au grand soir en 81 )et d’autres que j’oublie ....le vrai Politburo de la place du Colonel Fabien ( qui s’était autoproclamé colonel )

                                  un jour ,c’était à l’époque ou Solidarnosk commençait à bouger en Pologne contre la dictature communiste de Jaruselky ,Georges Marchais interrogé pour ces événements avait dit en gros parlant des manifestant " ce sont des nostalgiques du troisième Reich qui essaient de destabiliser le pouvoir en place !"

                                  n’oublions pas que Marchais avait invité Castro chez lui ,et qu’il allait en vacances chez le "démocrate" Ceaucescu ......

                                  et que son passé était trouble ,notamment en ce qui concerne son travail volontaire chez Messerschmitt ,dans les années 40 ....


                                  • rocla (haddock) rocla (haddock) 6 mai 2008 07:31

                                    Georges Marchais a succédé à Wal Décrocher , qui , c ’est vrai ne tenait plus beaucoup .


                                    • Lavigue 8 mai 2008 20:56

                                      Cote d’alerte selon G.Marchais, seuil de tolérance d’après Mitterrand qui regretta le propos "Cet homme à tort, je vous le dis, moi qui ai passé ma vie à protéger les minorités, le seuil de tolérance existe bel et bien. C’est un fait, un jugement de réalité, non un jugement de valeur. Il faut l’apprivoiser et le dépasser mais non l’ignorer. Or, toute notre époque est là : on ignore des faits, sous prétexte de défendre des valeurs." Claude Lévi Strauss l’éminent éthnologue défenseur des différences ,victime des lois raciales du gouvernement de Vichy qui dut s’exiler aux Etats Unis pendant la seconde guerre mondiale.

                                      Plus de 30 ans, que de manière récurrente des hommes que l’on ne peut soupçonner de racisme tirent la sonnette d’alarme sans être entendus.

                                      Au mieux le silence, au pire l’opprobre. Pourtant la réalité nous rattrape insensiblement à travers les écoles, collèges, lycées poubelles, l’état du parc immobilier et les émeutes de banlieue où l’on tire à l’arme à feu sur les policiers. L’immigration présentait un solde positif debut des années 1970 alors qu’aujourd’hui son solde est négatif à hauteur de 35 milliards d’Euros chaque an.

                                      Au sortir de la guerre Sartre soutenait un paradoxe existentiel "Jamais nous n’avons été aussi libre que sous l’occupation" auquel fait écho aujourd’hui l’affirmation suivante : jamais nous n’avons été opprimés, autocensurés et humiliés que sous ce regime de la servitude volontaire.

                                       

                                       

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