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Accueil du site > Actualités > Politique > François Hollande et le syndrome Morsi pour le chef des frères (...)

François Hollande et le syndrome Morsi pour le chef des frères socialistes

La France et l’Egypte ? Rien de commun bien sûr, en terme de chaos, de régime, de niveau de vie. Pourtant, une légère similitude se dessine si l’on note l’impopularité du président actuel qui a été élu démocratiquement, comme le fut Mohammed Morsi après la destitution de Moubarak sur fond de révolte populaire. Les connaisseurs de ce pays ont vite compris que Morsi n’avait pas été porté au pouvoir par une adhésion massive, enthousiaste et populaire. Pour des millions d’Egyptiens, Morsi était le candidat par défaut, choisi non pas pour son programme mais parce qu’il incarnait le changement. Dans les milieux intellectuels, les votes pour Morsi ont été nombreux. Alors que le fond adhésif aux Frères musulmans est plutôt minoritaire à l’échelle du pays et même très minoritaire dans les grandes villes.

La suite est connue. Morsi a déçu beaucoup d’Egyptiens, se révélant incapable de gérer le pays et surtout de mener une politique à peu près juste et équitable, autrement dit le minimum syndical en matière de gouvernance. Morsi a privilégié une catégorie sociale de son pays au détriment d’une autre. Alors la rue est redevenue agitée. Des manifestations comme jamais le pays n’en a connues et la seule option, virer Morsi du pouvoir. L’armée gère actuellement le chaos mais l’armée a pris ces graves décisions parce que le « peuple mécontent » est venu jouer le « troisième homme politique », composante déterminante avec les Frères musulmans et les militaires. Le peuple est le lieu où se forge une opinion volatile, versatile et indocile. Ceux qui ont choisi Morsi par défaut ont retourné leur veste et se sont mis en colère.

Si l’on observe bien la situation française, alors on pourra observer que l’élection de François Hollande a été serrée alors que des millions d’électeurs se sont portés vers le candidat socialiste pour en finir avec le sortant Sarkozy. Des millions d’électeurs par défaut, sans rien espérer de Hollande ni adhérer franchement à son programme. Et dont je fais partie. L’élection de 2012 ressemble (un peu ?) à celle de Morsi. Dieu merci, elle ne s’est pas déroulée dans un pays en décomposition mais dans une démocratie occidentale aux fondamentaux solides. Jusqu’à ce que le peuple devienne lucide et prenne conscience que ces fondamentaux ont été utilisés par des réseaux oligarchiques pour profiter du système mais comme le système est assez riche, il permet aux classes moyennes de stabiliser le système. Mais attention à de pas désespérer les classes moyennes depuis que Billancourt est fermé. Les classes moyennes sont hantées par le ras-le-bol fiscal.

François Hollande devrait commencer à penser que le syndrome Morsi lui pend au nez. Car il a été élu sans enthousiasme, contrairement à son prédécesseur Nicolas Sarkozy en 2007. La constitution de 1958 révisée en 1962 prévoit, dans l’esprit, que l’élection présidentielle est la rencontre d’un homme et d’un peuple, dixit le sage Villepin qui a repris l’idée. Actuellement, nous sommes plutôt dans la situation du divorce entre un homme et un peuple, ce qui, traduit en terme d’éloignement du pouvoir et des citoyens, ne manque pas d’inquiéter un Philippe Tesson. Néanmoins, la situation ne peut pas être comparée à celle de l’Egypte car les cultures politiques sont différentes et le niveau matériel suffisant pour calmer les esprits et faire que les Français n’aillent pas dans la rue. Ils sont d’ailleurs plutôt réservés et même apathiques, ou à l’inverse, dans quelques lieux sensibles, assez énervés pour ne pas dire très en colère. Mais en général, ces sentiments de déception, d’inquiétude, de colère, de lassitude, sont intériorisés et « colmatés » par le système du divertissement.

Le syndrome Morsi se traduit par le sentiment que le pouvoir ne s’occupe pas des difficultés rencontrées par les gens et que ses arbitrages ne sont pas équitables. Ce sentiment peut-être justifié et réel ou bien falsifié et induit par quelques discours politiciens récupérateurs. Hormis la gestion calamiteuse de la crise syrienne, les Français sont en droit d’avoir quelques sérieux contentieux à l’égard du président. Les impôts pour commencer. Les nouveaux imposés de 2013 savent lire une feuille d’imposition mais aussi les journaux publiant régulièrement les nouvelles des plus grandes fortunes et les statistiques des enrichissements. On leur demande des efforts mais ce ne sont que les représentants du cinquième le plus aisé qui s’enrichissent (le nombre de millionnaires a augmenté de 30 % en peu de temps). La réforme des écoles est perçue à juste raison comme ratée et du reste, laisse le sentiment d’un gaspillage pour des résultats allant à l’inverse de ce qui était souhaité. La réforme des retraites sera jugée inéquitable par les travailleurs du privé qui la plupart, n’auront pas les moyens de cotiser 43 ans vu l’instabilité de l’emploi alors que ceux dont les emplois sont sécurisés seront avantagés. La réforme pénale semble passer à côté des enjeux. Il eut fallu penser à une réforme carcérale pour aider à la réinsertion et prévenir la récidive. Le « mariage pour tous » est perçu négativement par une bonne partie des Français, par seulement les adorateurs de la Barjot. Un référendum eut été plus approprié sur ce sujet sensible si bien que nombre de citoyens se sentent trahis.

On ne fera pas reposer cette défiance politique citoyenne sur les épaules du seul Hollande, ce serait injuste et de plus erroné. La politique de Sarkozy, le rôle des médias et les mesures décidées par Bruxelles ont contribué à ce marasme contemporain. Le syndrome Morsi désigne en fait une sorte de phénomène de masse ; « foules sentimentales » qui n’ont pas de centre de gravité politique et qui peuvent aller d’un espace idéologique à un autre, en occupant la rue ou bien en se déplaçant sur l’échiquier politique qui comprend quelques cases sensibles. La plus en vue étant bien évidemment le vote FN mais l’autre, souvent mise de côté, étant l’abstention. Une sorte d’onde électorale qui peine à se fixer et qui tend vers le FN mais sans que ce parti ne puisse parvenir au pouvoir, sauf en s’alliant comme le font les Verts, mais avec l’UMP et l’UDI.

Le syndrome Morsi se traduit par des effets dévastateurs en Egypte mais en France, il n’a pas le même impact. Il est atténué. Il ne faut pas l’ignorer, même s’il ne conduit pas à la guerre civile. Dans d’autres pays occidentaux, les élections poussent vers le pouvoir des dirigeants par défaut. C’est une sorte de pathologie de la démocratie diront les uns, ce qui n’est pas faux si on idéalise la démocratie. C’est en tous cas un marqueur d’époque. La désaffection vis-à-vis de Hollande a été d’une étonnante rapidité. Et si le prochain président est de droite, il subira aussi le syndrome Morsi. Le « troisième homme politique » qu’est le peuple s’est d’ailleurs manifesté lors d’une émission sur France 2 où une chômeuse s’est copieusement lâchée face à un prétendant pour 2017. Ou le « quatrième homme », si l’on convient que le jeu politique se joue entre trois forces, PS, UMP, FN et le peuple. Chaque nation a son syndrome Morsi spécifique dès lors qu’une défiance se dessine entre le peuple et le système des partis.


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28 réactions à cet article    


  • Kern Kern 12 octobre 2013 07:21

    La différence entre Morci et Hollande ; c’est que le premier est sincère et croit ce qu’il dit

    Alors que Hollande a trompé sciemment ses électeurs

    Pour les mouvements de foules ici ; il ne faut pas déséspérer : plus ils sont longs à venir plus ils seront conséquents

    Dans 1 an ou 2 pas plus


    • Fergus Fergus 12 octobre 2013 09:24

      Bonjour, Kern.

      Excusez-moi, mais sur quoi vous appuyez-vous pour affirmer que ces mouvements surviendront dans 1 an ou 2 tout au plus : tarots, boule de cristal, marc de café ? Cette grande révolte populaire quasi imminente est annoncée depuis le quinquennat de Sarkozy (et même depuis 20 ans par LO et le NPA (LCR) et ce que l’on enregistre dans le pays, c’est surtout de la résignation, sentiment qui non seulement n’est pas le meilleur garant d’une révolte, mais est un anesthésique puissant. Attention à ne pas prendre nos désirs (j’ai sur cette question les mêmes que les vôtres) pour des réalités !

      Le pire (qui, paradoxe, pourrait être le meilleur à court terme pour ceux qui souffrent) serait que le croissance revienne lentement et atténue les effets de la crise économique et sociale sur les classes populaires. La pression sur l’exécutif pourrait s’en trouver desserrée et permettre que l’on continue de pérenniser dans les années à venir l’alternance des libéraux UMP et PS. Or, ce risque existe bel et bien, et la révolte populaire pourrait s’en trouver renvoyée aux calendes grecques.


    • Demian West 12 octobre 2013 09:52

      @ Fergus,


      Ce mouvement se produira dans les urnes, et il suffit de consulter les derniers sondages pour ne plus avoir aucun doute. 

      Après, on verra bien. Mais la classe politique et ses habitudes vont être sévèrement ébranlées et il y aura des conséquences défavorables surtout pour les politiques et leurs protégés de toutes natures. 

      Je pense que le peuple a décidé de reprendre la main, et de faire cesser toutes ces expérimentations hasardeuses pour revenir aux choses sûres...La famille, le village, la ville, le pays, les citoyens et le travail, bref, la stabilité. Et pour ça, le peuple pense qu’il faut faire retour à lui-même, à soi, aux solidarités ancestrales !

      Bonne journée.

      Demian West

    • Fergus Fergus 12 octobre 2013 10:06

      Salut, Demian.

      Si je continue à douter qu’un tel mouvement puisse prendre un tour électoral significatif lors des municipales, j’ai toujours affirmé que les européennes seraient un défouloir pour les Français, une manière de botter le train aux caciques du PS et de l’UMP, co-responsables des grandes difficultés des classes populaires et même d’une grande partie des classes moyennes.

      Ce claque annoncée (et probable) aura-t-il des conséquences pour l’avenir ? Cela reste à démontrer car après ce double rendez-vous et la constitution d’un nouveau gouvernement plus resserré, et sans doute plus à l’écoute, les cartes pourraient être rebattues, surtout si l’on constate une amorce de reprise. Difficile maintenant de savoir ce qui en sortira par la suite.

      Bonne journée.


    • Fergus Fergus 12 octobre 2013 11:42

      Erratum : ... cette claque annoncée aura-t-elle...


    • vesjem vesjem 12 octobre 2013 16:36

      @ fergus
      çà aussi , ce sont des spéculations de jeux de roulette


    • Fergus Fergus 12 octobre 2013 17:30

      Bonjour, Vesjem.

      Pas tout à fait parce que ces comportements électoraux sont assez largement dessinés par les sondages. Strictement rien en revanche, ni enquête d’opinion ni analyse politologique argumentée, ne laissent entrevoir la probabilité d’une révolte populaire dans les mois à venir.


    • Fergus Fergus 12 octobre 2013 09:49

      Bonjour, Bernard.

      Vous êtes l’auteur d’analyses de grande qualité dont j’ai souvent apprécié et approuvé le contenu. Cela m’autorise à vous dire que cette fois-ci, le parallèle que vous établissez est pour le moins tiré par les chevaux. Rien à voir entre Hollande et Morsi, les difficultés du premier étant liées au décalage entre ses promesses et ses actes, et celles du second à son inaction et son positionnement religieux pro-charia.


      • Demian West 12 octobre 2013 09:54

        Au contraire, comparaison très pertinente ! smiley


      • Fergus Fergus 12 octobre 2013 10:07

        @ Demian.

        Pas faux, si l’on considère la doxa libérale comme une sorte de charia.


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 12 octobre 2013 10:42

        Bonjour à tous et à Fergus

        J’ai pris quelques précautions pour dire que la France et l’Egypte ne sont pas dans la même situation

        Néanmoins, la comparaison est osée. C’est une expérience que j’ai voulu tenter. Plier la réalité pour la faire adhérer à une hypothèse. Le point essentiel, ce n’est pas que Hollande a trahi ses promesses, c’est qu’il a été élu par défaut, comme Morsi, et que l’on trouve dans les deux pays la présence d’une foule sentimentale qui se sait pas quel vent suivre


      • Fergus Fergus 12 octobre 2013 11:46

        @ Bernard.

        Pour ce qui est de l’élection par défaut, nous sommes d’accord. C’est d’ailleurs la principale faute de Hollande qui a sans doute cru, ou voulu croire jusqu’à l’aveuglement - c’est humain, même au sommet de l’état -, à un vote d’adhésion plus large qu’il ne l’était en réalité. Un classique en politique.

        Bonne journée.


      • Jelena XCII 12 octobre 2013 13:32

        @Fergus >> Pas faux, si l’on considère la doxa libérale comme une sorte de charia.

        Qui a dit que les français étaient contre la charia ? 35% d’entre eux, soit un sur trois, étaient pour une intervention en Syrie afin que La France vienne en aide aux cannibales-salafistes. 


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 12 octobre 2013 19:13

        Fergus,
        Dugué veut dire que Hollande a été élu « par défaut », comme Morsi, que beaucoup d’électeurs ont voté pour se débarrasser de Zébulon, et pas par confiance en Hollande.
        Enfin, c’est ce que je comprends.


      • Laurenzola Laurenzola 12 octobre 2013 11:16

        Chez Morsi, c’est le croissant

        Chez Hollande, c’est la croissance

        Effectivement, ces deux là sont très proche finalement...

         


        • Jelena XCII 12 octobre 2013 11:45

          En 98, quand les bleus ont gagné la coupe, Chirac avait fait un gros bond en avant dans les sondages de popularité, le rapport ? Je cherche encore....

          Aujourd’hui on nous dit que les français sont déçus par le coté libéralisme du PS ? Cet été c’était la mode de porter des tee-shirts USA afin de fêter le marché transatlantique à venir.

          Pour que les sondages soient significatifs, il faudrait que les français comprennent dans quel monde ils vivent.


          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 12 octobre 2013 19:19

            Jelena,
            TOUS les tee-shirts ont un slogan en américain, TOUS, c’est ce que l’on appelle de la communication subliminale...

            Il faut bien nous préparer mentalement à devenir la banlieue de la Floride et du Texas...

            Déjà qu’avec le plan Marshall, il y avait une contrepartie, l’usage immodéré de films américains qui n’a cessé depuis, il suffit de regarder les programmes ciné et télé, il va falloir s’y mettre pour tout le reste....


          • Yohan Yohan 12 octobre 2013 13:38

            Etonnant qu’aucun pays ami ne soit venu nous libérer du Morsi français smiley


            • fcpgismo fcpgismo 12 octobre 2013 16:25

              Cet article est une absurdité. l’ analyse est très mal ficelé François Hollande est très populaire c’ est sa politique qui est rejeté.

              Je suis, nous sommes en colère contre sa politique mais l’ Homme est apprécié la preuve sous l’ ancien chef de l’ Etat les actions, les manifestations contre sa personne étaient violentes pas avec l’ actuel.
              Dugué restez aves vos équations la politique n’ est pas votre affaire.

              • Captain Marlo Fifi Brind_acier 12 octobre 2013 19:20

                gismo,
                 Sarkopipo était exaspérant, Hollande est désespérant.


              • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 12 octobre 2013 18:14

                @ Bernard et Fergus,


                Analyses très intéressantes. 
                Il est évident qu’il se passe quelque chose en ce moment. 
                Pour autant, j’ai quand même l’idée q’un pays qui fait encore trois repas par jour ne bouge pas.
                Il ne comprendra que lorsqu’il sera face à une réalité comme celle de la confiscation de son épargne.

                 (voyez en ce sens le dernier raport du FMI) 

                Cordialement,

                RB

                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 12 octobre 2013 19:36

                  Le premier Parti de France, ce sont les abstentionnistes, pas le FN.
                  Le FN dont 80% des Français n’imaginent même pas une seconde lui laisser l’accès au bouton rouge de la bombe atomique, ni à elle, ni à tous ceux qu’elle planque dans les placards pour faire plus présentable.

                  Si les médias accordaient le millième du temps qu’ils lui consacrent aux nouveaux Partis politiques comme l’ UPR d’Asselineau, on n’en serait pas là. L’opinion attend une autre offre politique.

                  Le FN a servi depuis Mitterrand d’épouvantail au 2e tour, pour faire voter PS ou ... Chirac.
                  L’alternance a parfaitement fonctionné depuis, mais tout système a ses failles.

                  Et la faille réside précisément dans l’abstention.
                  Le niveau de participation global s’effondre de plus en plus, les Français sont dégoûtés de la politique, et le font savoir en faisant la grève du vote.

                  Une semaine de diabolisation va -t-elle suffire pour que les électeurs aillent voter demain en se bouchant le nez pour la candidate UMP ? Réponse demain soir.

                  Un coup de main providentiel a eu lieu hier, sur l’interdiction de la fracturation hydraulique.

                   Un hasard, sûrement, des recherches sur le gaz de schiste sont en cours dans le canton de Brignoles et les habitants s’étaient fortement mobilisés contre.

                  Mais cette annonce la veille du 2e tour n’est qu’un hasard. Honni soit qui mal y pense....


                  • smilodon smilodon 12 octobre 2013 21:55

                    Le seul lien commun entre la FRANCE et l’EGYPTE, c’est qu’au départ (y’a très longtemps), ces 2 pays étaient « chrétiens » !... La France après « cro-magon », et l’Egypte après les « pharaons » !.... Et ouais, dommage !... Le coran est arrivé après tout le monde !!.... En 600 ou 700 après « jésus christ » !.. C’est l’histoire !... Relisez bien vos livres !!.... L"Egypte après le dernier pharaon, aura été terre chrétienne !.... Avant de devenir, plusieurs siècles après, terre musulmane !... C’est l’histoire !... Désolé !... Adishatz.


                    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 13 octobre 2013 08:22

                      smilodon,
                      Toutes les religions du Livre sont cousines et issues du même creuset, la Mésopotamie. La religion juive, millénaire, a ouvert la voie au catholicisme. Relisez les Evangiles, on n’y parle que des juifs et du peuple juif. Jésus était juif, bronzé et palestinien.

                      Puis est venu l’Islam, Jésus est l’un de leurs prophètes, puis les protestants. Tout ça, c’est la même « soupe » religieuse issue du Moyen Orient.

                      Si les religions n’étaient pas instrumentalisées par les USA , elles n’auraient aucune raison de se faire la guerre, elles ont bien plus en commun que ce qui les différencie.

                      Opposer sunnites et chiites, sunnites et alaouites, cathos contre Islam, Femen contre catholiques orthodoxes, dans le cadre « du choc des civilisations », diviser pour mieux régner, avec des Partis politiques qui mettent de l’ huile sur le feu...

                      Vous vous rendez compte au moins que vous êtes manipulés au profit des grandes Compagnies pétrolières et gazières que vous dénoncez par ailleurs ?

                      Lisez « Les confessions d’un assassin financier » de John Perkins cela vous éclairera sur le rôle qu’on vous fait jouer...


                    • eric 13 octobre 2013 08:57

                      Je pense qu’on assiste a exactement le contraire.....

                      Rappelons que Moubarak était un militaire socialiste, adoube par ses pairs. Et pas un socialiste autoproclamé façon Kadhafi ou Assad. Non, un vrai Il a été vire de l’internationale du même nom quelques jours APRÈS, sa perte du pouvoir. Tout comme Ben Ali et Bagbo du reste...

                      Un socialiste, donc, issu des oligarchie bureaucratiques étatistes que produit toujours ce courant d’idée, avec la place prépondérante des armées dans les pays en voie de développement ou les tensions sociales sont très vives et ou la qualité de l’appareil public ne lui permet pas a lui seul, d’assurer le contrôle social.
                      Je vous invite a lire ce que j’écrivais au début du printemps tunisien. Pour le moment, tous se passe comme prévu et pour le pire....
                      http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/printemps-arabes-revolutions-anti-89435

                      Il est a parier que ce n’est pas le « peuple » qui a vire l’élu démocratique égyptien, mais bien « un » peuple, celui de la nomenklatura bureaucratique prebendiere exaspérée par un retour de balancier violent touchant a ses statuts et privilèges. On peut en voir une preuve dans le fait qu’elle ait du recourir a l’armée...Il y a un cote paradoxal a ce que le « peuple » ait réussi a faire partir assez pacifiquement un dictateur socialiste, mais qu’il soit oblige de faire tirer massivement par l’armée sur les supporters d’un président légalement et démocratiquement élu. Au sens premier du mot, on a bien affaire a des réactionnaires...
                      Il y a une confirmation assez éclatante que c’est bien les bureaucrates qui refusent la démocratie dans le soutien des gauches européennes a l’idée que dans un cas de ce genre, il serait légitime de tirer sur « l’autre peuple ».
                      C’est bien la même schizophrénie de gauche. Hollande est moins populaire que Morsi. Il y a sans doute eu autant de gens dans la rue contre certaines de ses lois. On imagine mal, meme la gauche déçue, approuver une intervention de l’armée française pour faire entendre le « peuple ».

                      Sous Moubarak, ils étaient déjà la. Contre les timides tentatives de libéralisation du pays. A nouveau, quand il y a eu du monde sur la place, Moubarak a propose d’augmenter les salaires des fonctionnaires.....On peut penser qu’il avait une idée assez précise sur la composition des manifestants... Mais il n’étaient pas seuls. Il y avait une coalition des mécontentements. J’imagine que c’est aussi pour cela que Moubarak n’a pas fait tirer. Il y avait en face de lui une partie de sa base. Aujourd’hui, celle ci n’a pas hésite a faire tirer sur les représentant des encore 20 a 30% de gens soutenant le président Morsi.

                      Ainsi, Sarkozy fut élu, assez largement, pour libérer le pays de ses couteuses pesanteurs bureaucratiques. Il fut livre a cause de cela a une massive mobilisation de l’appareil public et para public. Notamment a travers des médias qui, en France, sont finances par l’État faute d’avoir la qualité qui les rendraient rentables.

                      Mais vous savez, ces gens, de l’internationale socialiste, ils parlent entre eux. Comparent leurs expériences. Moins courageux que Moubarak ou Ben Ali, Hollande tente aussi de boucher les trous quand même, mais sans toucher a sa base pour éviter le même sort. Or, l’origine des trous, c’est elle. la tentative est donc vouée a l’échec.

                      Toute la question aujourd’hui est de savoir si lors de l’alternance, l’opposition, quelle qu’elle soit, aura encore le courage et l’intelligence de persévérer sur la ligne Sarkozy. Reformer notre état, oui, mais en associant autant que faire se peut ses acteurs. Ouverture, nommer MIgaud a la Cour, rétrocéder aux fonctionnaires une partie des économies réalisées pour les calmer, leur laisser leurs retraites scandaleuses pour qu’ils tolèrent qu’on sauve le système pour les autres, mouler sur les 35 heures, etc....

                      On voit bien, élections après élections, que la gauche se ratatine sur sa base sociologique. Les bénéficiaires nets de la dépense publique. Qu’elle tente d’exciter le reste de la population au maximum dans l’espoir de la diviser et de se maintenir au pouvoir, même minoritaire.
                      Une sorte de logique suicidaire a la Allende.
                      Je pense qu’on en arrivera pas la car toutes les droites, Fn compris, ont un sens aigu de l’intérêt national. D’autre part, les gauches sociologiques ont suffisamment de gras pour supporter d’être un peu associées a l’effort collectif au lieu de s’en abstraire. Et puis parti comme c’est, elles risquent d’être sonnées un moment...Ne même pas parvenir a des seconds tours, pour les gauches, en France, ce n’est plus le public qui réagît, c’est le peuple qui gronde....

                      Cependant, a ce stade, il n’est pas inutile de rappeler qu’au sein de la fonction publique, l’armée est un des corps ou il y a un maximum de contraintes pour un minimum d’avantages. Elle est donc en tendance peu a gauche....C’est aussi pour cela que Hollande s’en sert beaucoup comme variable d’ajustement budgétaire. Cela fait 6 mois que nos troupes de choc au Mali en sont au rations de combat parce qu’il économise sur les popotes.

                      Relisez Asterix. Une armée mal nourrie est de mauvaise humeur...

                      Si les gauches, persistant dans leurs égoïsmes, devaient s’opposer au verdict democratique, cela pourrait compter...


                      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 13 octobre 2013 10:36

                        eric,
                         
                        Allende a été liquidé, ou poussé à se suicider, on ne sait pas trop, parce que la CIA avait organisé un coup d’ Etat, je ne vois pas bien ce que vient faire l’Internationale Socialiste dans cette affaire....

                        Quant à l’armée égyptienne, c’est une armée un peu particulière, elle contrôle au moins 20% de l’ économie égyptienne, elle a tout intérêt à ce que l’économie fonctionne, et donc les mêmes intérêts que la population, qui n’a rien vu venir côté changements.

                        Les Frères musulmans, qui étaient la carte américaine, ont un gros défaut : le Coran comme manuel économique, ça marche pas fort.
                        Pas la peine de chercher midi à 14 heures, c’est un échec et Obamat.


                        • gogoRat gogoRat 13 octobre 2013 14:23

                           Le terme de ’pathologie de la démocratie’ est révélateur !
                           cf « C’est une sorte de pathologie de la démocratie ... »

                           La démission personnelle et collective n’est-elle pas d’abord dans cet aveu ? :
                           au lieu de remettre en cause notre façon d’approcher un idéal solide et digne de foi
                          on préfère considérer que notre actuel simulacre de démocratie est indépassable et que ce serait notre idéal qui ne tient pas la route. ( Et comme aucun autre idéal n’est en vue cela conduit à une profonde désespérance ... )
                           Pourtant tout nous montre que ce qui est malade ce sont nos institutions et les techniques par lesquelles elles sont officiellement légitimées ...
                           Pourtant les pistes ne manquent pas essayer de répondre à Joseph Joubert qui disait : ’On n’est correct qu’en corrigeant’. _ Perso, j’aurais d’abord tendance à penser ’référendum d’initiative populaire’ ou mieux : cahiers de doléances permanents officialisables ...
                           


                          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 14 octobre 2013 18:28

                            gogoRat,
                            La démocratie vient de demos, le peuple.
                            Sauf peut-être dans 1000 ans, il n’y a pas de peuple européen et donc pas de démocratie dans un Empire. Tout le monde doit fonctionner pareil, si possible comme les Allemands.

                            Dans l’ UE, il n’y a qu’une mosaïque d’histoires, de cultures, de langues, et d’intérêts différents, qu’on a obligé, par des mensonges, à vivre ensemble.

                            La démocratie, c’est comme la monnaie, elle correspond à un peuple, une Nation et à des frontières. Les élus sont responsables devant le peuple, à qui ils doivent rendre des comptes.

                            Dans l’ UE, ils rendent des comptes aux instances non élues de Bruxelles, c’est le monde à l’envers ! Hollande et Moscovici viennent d’envoyer leur copie du budget, pour savoir si c’est bien conforme...

                            Et quand les peuples donnent leur avis, on n’en tient pas compte, ou on les fait revoter jusqu’au bon résultat. L’UE et l’euro, c’est la fin de la démocratie, pas seulement en France, mais dans tous les pays européens.

                            J’ai inventé un proverbe sur l’inutilité de demander leur avis aux peuples européens :
                            « On ne raconte pas aux pigeons le charme des petits pois. »

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