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Hollande « imprime » sur les feuilles de cerveau mais pas Sarkozy

 Eh oui, c’est la nouveauté de la campagne, non pas la cote de François Hollande mais l’usage détourné du verbe imprimer par les commentateurs politiques. Vous l’avez certainement entendu à quelques occasion, ces verdicts prononcés tels des oracles de campagne par les médiacrates : Hollande, il n’imprime pas, malgré toutes ces prestations télévisées, ces mises en posture très mitterrandiennes, son discours bien rodé, son costard tiré à quatre épingles. Et non, il n’imprime pas ! C’était ce qui se disait il y a peu mais, depuis le fameux discours du Bourget, alors là, tout a changé et cette fois, ça y est, enfin, il était temps, François Hollande, il imprime et pas qu’un peu ! Et cette impression a été confirmée après le duel avec Alain Juppé visionné par des millions de Français. Et Sarkozy ? Eh bien, malgré tous ses efforts, il n’imprime pas. Ce n’est pas faute d’avoir essayé lors d’une émission télévisée diffusée un dimanche soir sur plusieurs chaînes de télévision. Nicolas Sarkozy n’a pas imprimé, du moins, pas cette fois, dans cette pâle prestation où il est apparu un peu perdu, ce qui a même déconcerté la presse qui lui était acquise. En plus, le filou, il avait même joué quelques jours avant celui qui déprime sur une pirogue, évoquant une retraite à travailler deux jours par semaines pour ne pas finir au carmel. Mais allez savoir, c’est peut-être une ruse. En tout cas, si Sarkozy a imprimé récemment, c’est sur ses troupes qu’il a réunies cette semaine pour un briefing de précampagne. Oui, certes, mais c’est pas sur les élus qu’il faut imprimer, c’est sur les Français ! 

 Essayons d’analyser la sémantique de l’impression qui est apparu comme un nouveau tic de langage politicien cette année 2012. Les jeux de langage ne sont pas gratuits. Ils ont toujours un lien avec l’expérience, depuis les gunas en sanscrit de la métaphysique védique jusqu’aux commentaires de campagne de cette année 2012. Imprimer, c’est un mot mais aussi une commande de l’ordinateur souvent activée et tout particulièrement par les utilisateurs du Net. On reçoit un texte, on affiche une page web, on consulte un document en ligne et si on le souhaite, un simple clic dans le menu et c’est parti, la page affichée s’imprime. Et elle ne s’efface pas, elle reste disponible, contrairement à la page d’écran abandonnée pour une autre ou alors promise à la disparition lorsque le PC est éteint. Seuls, les documents intéressants sont imprimés, ceux qui ont un contenu jugé utile, qu’on veut mettre de côté et retrouver pour les consulter en toute tranquillité. Le processus d’impression appliqué en politique répond au même principe. Imaginons l’écran de télévision comme si c’était un écran où défilent des contenus du web. Le spectateur regarde, avec attention ou distraction, jauge, évalue, observe ou s’égare. S’il est marqué par une séquence, alors sa page blanche de cerveau s’imprime et c’est cela que signifie cet usage nouveau du verbe imprimer. Le cerveau de l’électeur potentiel qui offre sa page vierge clique inconsciemment sur la fonction impression de son cortex cérébral, imprimant la prestation du candidat car il a été impressionné. On peut penser que les préférences politiques jouent et si Hollande imprime, c’est parce que les citoyens penchants à gauche se laissent impressionner par leur poulain. Néanmoins, Hollande imprime aussi chez les adversaires qui retiennent alors que ce Hollande nargué naguère comme capitaine de pédalo s’avère être un sérieux prétendant au trône.

 Pour imprimer, un candidat doit d’abord d’afficher, non pas sur les tableaux réglementaires prévus à cet effet et que plus personne ne regarde, mais sur les écrans médiatiques. Ce qui n’est pas suffisant puisqu’on l’a constaté récemment. Pour imprimer, il ne suffit pas de passer sur six chaînes après un teasing bien orchestré par les techniciens communiquant de l’événementiel. A l’inverse, d’autres n’impriment pas parce qu’ils ne sont pas médiatisés. C’est le cas de Dominique de Villepin qui poussa une colère à laquelle nous n’étions pas habitués. L’ex premier ministre de Jacques Chirac est pourtant sûr d’avoir ce pouvoir d’impressionner les Français, mais n’imprimant pas, il se plaint d’être boudé par les grands médias, la Une, la Deux, la Trois… Le raisonnement se tient, puisque pour qu’une page politique puisse s’imprimer, il faut d’avoir qu’elle soit affichée, condition nécessaire mais pas suffisante. Une chose est sûre, à partir du 19 mars, date de publication officielle des candidats à la présidentielle, les chaînes devront être équitables dans l’affichage des pages et séquences politiques. Tous les prétendants doivent être égaux dans l’affichage médiatique. Après, il appartient à chacun d’être convaincant pour imprimer dans le cerveau de l’électeur. Et François Bayrou ? Eh bien pour l'instant il n'imprime pas trop mais que voulez-vous, ce n'est pas facile d'imprimer quand on propose un mélange de copier coller venus de part et d'autre.

 Le soir du 22 avril 2012, le résultat des impressions de campagne sera diffusé sur toutes les chaînes, et l’on verra s’imprimer sur les écrans le visage des deux sélectionnés pour la finale du second tour. Et n’oubliez pas que pour vous débarrasser d’un candidat dont vous ne voulez plus, il existe une imprime à la casse-toi. 


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2 réactions à cet article    


  • TZABAR 3 février 2012 21:41

    Hollande il imprime jusqu’à se confondre avec tonton la francisque.
    il faut dire que papa Hollande avait du mitterrant.
    fanfan a deux papas, une histoire et il s’asseoit sur le NON des Fr au référendum concernant le TCE.


    • henri1947 5 février 2012 18:42

      Hollande imprime ou pas ; mais depuis le Bourget beaucoup considère qu’il est rentré dans la campagne en renversant la table. En précisant son programme, ses objectifs clairement et son ennemi - qui est aussi le notre - "la finance. C’est clair, c’est net, l’impression est nette !!!!

      En face, nous avons un bilan catastrophique ; un soutien objectif à la finance et aux banques. L’impression est calamiteuse !!!

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