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Accueil du site > Actualités > Politique > Jean Sarkozy : une leçon bien apprise

Jean Sarkozy : une leçon bien apprise

Fin de l’acte II. Le rideau est tombé. Les applaudissements peuvent retentir. Le prince Jean restera sans terres quelque temps. Sa prestation a été incontestablement bonne. Les formules travaillées avec Christophe Lambert , le conseiller en communication qui l’assiste, ont été placées au bon moment, avec le ton juste. Pas de conclusion hâtive. On est encore loin de l’épilogue. Du côté des Sarkozy on sait reculer pour mieux sauter.

La grande gagnante de cet épisode de telenovela , c’est la communication. Pas encore la méritocratie. Le jeune premier des Hauts-de-Seine se voit déjà promettre un bel avenir. Le temps joue pour lui. Chaque jour qui passe le rapproche un peu plus d’un poste à responsabilité. Demain la présidence du Conseil Général ou du futur établissement qui naîtra de la fusion de l’Epad et de l’Esa (projet Epadsa). Après demain un siège de parlementaire et, pourquoi pas dans quelques semaines, un avenir présidentiel. 23 ans et toutes ses dents. Grand papa peut être fier, lui qui rêvait tout haut il y a quelques mois à la fondation d’une dynastie .

La décision de Jean Sarkozy est, selon l’intéressé, personnelle. Soit. Le Conseiller général a tout de même consulté papa …mais pas le Chef de l’Etat. Une formule choc longuement mitonnée dans ses séances de médiatraining. Un remake modernisé du “papa m’a dit” devenu le surnom de Jean-Christophe Mitterrand à une autre époque, sous une autre cour.

Une séquence réussie (vidéo 1) grâce à l’utilisation du trio gagnant du pathos, des expressions ciselées et d’une mise à nu. Ce que Francis Brochet dans Le Progrès décrypte avec talent : “En cinq minutes à peine, Jean Sarkozy nous a tout fait : l’innocent persécuté, le fils obéissant, l’élu dévoué à ses électeurs, l’homme blessé, le jeune mûri dans l’épreuve, le politique porteur d’une ambition. Du très grand art. Son père en plus blond, plus jeune et plus calme“.

Dindons de la farce, les courtisans qui s’étaient livrés au concours de celui qui justifiera le mieux l’injustifiable vont devoir changer de vocalise (vidéo 4). La partition est déjà prête, dévoilée par Frédéric Lefebvre (vidéo 5) sur France 2 : “Je crois que les millions de Français qui l’ont écouté aujourd’hui ont compris ce soir pour quelle raison la majorité UMP-Nouveau centre du département était derrière lui et considère qu’il a parfaitement la légitimité, la maturité, il en a fait la preuve ce soir, pour être candidat”. Mais après tout, comme disait Edgar Faure, “ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent“.

On peut bien sûr en sourire et se féliciter du recul du château (vidéo 2), la vigilance doit pourtant rester de mise. Là encore, on connaît la musique. Les gueux agitent les fourches, le carrosse passe.

Preuve que la série est loin d’être terminée, ce matin les locaux du conseil général des Hauts-de-Seine à Nanterre est en état de siège. Du jamais vu dans les annales du département selon Le Parisien. Un dispositif de sécurité sans précédent est déployé. Les entrées sont soigneusement filtrées de façon à assurer la présence de supporters de Jean Sarkozy. La recherche de la maîtrise de l’image encore et toujours.

Tout aussi intéressante, la mise en garde de Pierre Mansat, adjoint communiste au maire de Paris et administrateur de l’Epad qui explique que “ la particularité du 4 décembre, c’est tout autant la désignation du président du conseil administration de l’Epad, que le jour d’examen du plan financier” . Or selon l’élu communiste, les finances de l’Epad sont délabrées (cf vidéo 3). La fusion projetée avec l’Esa aurait pour objectif de renflouer le système et surtout de le conserver dans le giron du “clan du 92″. Le 92, décidément un feuilleton passionnant.

Crédit photo : Wikipédia

 
 
 
 

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9 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 24 octobre 2009 13:28

    Eh oui, entre cours de théâtre, média-training et coaching personnalisé par un pro de la com’, le Dauphin nous a fait un numéro plutôt réussi dans la forme, encore que Jeannot ait eu tendance à la redondance à la fin de la prestation, la faute sans doute à un cruel manque de matière positive à faire gober à l’opinion.

    En définitive, nous n’avons rien appris du Prince jean sur ses dispositions naturelles et foncières, tant l’exercice était préalablement formaté. Seule certitude de cet épisode qui n’a pas grandi l’image de la France, la pitoyable pantalonnade à laquelle se sont livrés cette fois encore des Courtisans obligés à effectuer de périlleuses acrobaties rhétoriques (très bon article de Paul Villach sur ce sujet).

    Merci pour ce papier, Henri, et bonne journée.


    • Serge Serge 24 octobre 2009 16:30

      Jadis...il était une République qui vivait une campagne électorale pour élire un Président...du moins le croyait-on !!!
       L’un des postulants déclarait...
      « Le fait du prince n’est pas compatible avec la République irréprochable... » et jouant des effets de manche,la main sur le coeur, il dénonçait...
      « les nominations décidées en fonction des connivences et amitiés... »

      Depuis,devenu calife et transformant la République en « Sarkoland »ce candidat n’a eu de cesse d’oublier et de faire oublier son discours du 14/01/2007 au congrès de l’UMP !!!

      Je vous laisse faire le bilan ( sans même parler de l’affaire du « fils de ... » ) des nominations dans toutes les hautes fonctions étatiques qui ont respecté cet engagement.


      • Woland Woland 24 octobre 2009 17:02

        Moi, ce que j’aime chez Jean Sarkozy, c’est sa fraîcheur, sa spontanéité, la pureté manifeste de ses intentions juvéniles. On voit tout de suite qu’on a affaire à un être désintéressé, n’aspirant qu’à se mettre au service de la communauté, en toute simplicité, en toute modestie, loin de la publicité et du tapage médiatiques. Voici qu’enfin il s’est levé, celui qu’on attendait tant, celui qui doit personnifier le changement ! Son style à nul autre pareil laisse présager d’un avenir radieux. Tout le monde le sent : un vent nouveau souffle sur la République.

        Merci, Jean, d’être si différent de ton père.


        • Fergus Fergus 24 octobre 2009 17:28

          Il est même tellement bien sous tous rapports, ce jeune homme, que son père, chanoine de Latran, pourrait bien le... pistonner (c’est dans sa nature) auprès de M. Ratzinger, ci-devant pape, pour qu’une prompte béatification soit engagée, en attendant une sanctification accélérée. Ses cheveux, récemment coupés, auraient même été d’ores et déjà pieusement placés dans un reliquaire...


        • brieli67 24 octobre 2009 18:17
          ne pas oublier 

          que les roses sont roses, que les bleuets sont bleus la la lalala


          La nouvelle maman CB et sa tata Consuelo à l’Elysée , leur papa biologique Maurice R. agent laitier Nestlé au Brésil et en Roumanie 

          tout ce beau monde aux bons soins de la belle maman ! Marcia de Luca




        • Henri François 24 octobre 2009 17:07

          Encore lui !!! Une indigestion « agoravoxienne » !!!
          Et si on trouvait un autre sujet de conversation ?


          • Serge Serge 24 octobre 2009 17:37

            Tel Tartuffe, et paraphrasant Molière, votre devise est-elle...
            Cachez ces scandales et ce népotisme que je ne saurais voir ?


          • Jean-Jean Valjeanjean 24 octobre 2009 20:50

            Début de l’acte III
            Jean Sarkozy dixit ’’Je ne voulais pas d’une victoire qui...’’

            La victoire était donc acquise ?
            Malgré la notion de ’’élection vs nomination’’ ?

            Ces gens là ne sont donc pas travailleurs au point de
            Envisager une défaite électorale
            Ne serait-ce que pour faire comme si...
            Bref, à faire preuve de cohérence dans leur discours

            Que le fils du ’’génie politique’’ qui nous gouverne
            Ne s’abaisse pas à travailler, on a l’habitude

            Que son conseiller grassement rémunéré
            N’en rame pas une non plus, c’est plus choquant

            Que les salariés de son conseiller n’en fassent pas plus...
            Faut-il donc qu’ils soient si mal payés ces travailleurs ?

            Quoi qu’il en soit, Jean-sans-terre est quand même, déjà
            Administrateur de l’EPAD

            Reste plus qu’à maintenir la pression jusqu’à ce qu’il redevienne
            Un ’’simple’’ conseiller général
            Ce qui est déjà pas mal pour un bac+1

            Autocratie ou népotisme, j’ai pas le bagage pour juger
            En revanche, la tête au bout d’une pique, c’est à ma porté

            Ch’suis pas l’fils de quelqu’un, moi
            Ce serait aux nantis de s’inquiéter, non ?
            Pour ce que pour ce qui est d’avoir quelque chose à perdre
            Il serait bon de savoir se situer, non ?

            Pour ma part, c’est fait : Mon pieux, mon canapé, mon ordi et ma caisse
            C’est tout.

            Pour ce que pour ce qui est d’avoir quelque chose à perdre
            Il serait bon de savoir se situer, non ?


            • ernst 25 octobre 2009 02:51

              L’enfant se croit béni des Dieux pour avoir hérité le Don de son Père. CAD le Président.


              Il apparait donc clairement que mégalomanie, jugée pernicieuse, dangereuse et incurable par Charcot est aujourd’hui assimilée à talent politique...

              Et qu’en plus, ce qui confirme la théorie de Charcot, elle est héréditaire...

              Sans compter qu’une troisième génération est sur les starting blocks. Le dernier rejeton semble avoir échappé à la malediction familiale : à un an, il n’est encore pas à la direction du CNRS : Pov’con...

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Henry Moreigne

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