L’UMP : Retour sur quelques mois bien agités !
Est-il encore possible aujourd’hui de penser au plus grand parti politique de droite sans y associer les mots « affaires » ou « polémiques » ? Depuis quelques mois, l’empire encore au pouvoir il y a 2 ans semble peu à peu s’effondrer… Ce même empire qui, il y a peu, se réjouissait d’une « victoire » au municipale et semblait reprendre de la crédibilité auprès des français est aujourd’hui sujet a toutes les remises en questions. Retour sur trois affaires qui n’ont eu de cesse de secouer l’UMP ces derniers mois…
Il y a quelques mois, le site Mediapart dévoile au grand jour des extraits de conversations entre Nicolas Sarkozy et ses proches, conversations enregistrées à l’insu de l’ex-président. L’affaire déclenche alors une vive polémique et Nicolas Sarkozy déclare dans un communiqué se sentir humilié par ces pratiques et dénonce une « instrumentalisation de la justice ». Au cœur de cette affaire, l’avocat de l’ancien chef de l’Etat, lui aussi placé sous écoute : Thierry Herzog. Les deux personnalités politiques seraient ainsi manipulés et placés sous écoute depuis plusieurs mois. La raison ? L’ouverture d’une enquête pour corruption et trafic d’influence. Une affaire qui fait grand bruit, car si elle remet en cause la crédibilité de « la transparence du monde politique » dont l’UMP se dit précurseur, elle remet également en question l’honnêteté de la justice et la légalité d’une telle mise sur écoute d’un suspect a son insu pour les besoins de ce genre d’enquête. Ce qui interroge en second lieu, c’est le fait qu’exerçant la profession d’avocat, Nicolas Sarkozy aurait normalement été informé d’une telle procédure, qui peut cependant être accusable de violer certains principes moraux étant donné sa durée (presque un an). De plus, l’enregistrement d’une conversation privée entre un avocat et son client est strictement illégale. Alors pourquoi les juges ont-ils jugé nécessaire la mise en place d’une telle procédure ? En premier lieu, ces écoutes devaient être utilisées dans le cadre de l’enquête sur un possible financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 par la Libye. Une mise sur écoute d’une si longue durée semblait alors particulièrement disproportionnée a la situation.
Mais l’histoire serait bien simple si elle s’arrêtait la… En effet, les juges n’ont pas hésité à faire usage de ces enregistrements pour les besoins d’une enquête auxquels ceux-ci n’étaient pas initialement destinés. C’est ainsi que l’on déterre alors une autre affaire : celle de Woerth-Bettencourt. Courant 2012, Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir orchestré un financement illégal de sa dernière campagne avec l’aide de Éric Woerth et aux dépens de la famille Bettencourt. L’ancien chef de l’Etat, qui nie les accusations, est alors mis en examen pour trafic d’influence et abus de faiblesses. Les enregistrements téléphoniques laissent alors penser que Nicolas Sarkozy et son avocats disposeraient d’un réseau d’informateurs leur permettant d’être particulièrement renseigné sur les avancées de l’affaire Bettencourt au sein de la cour de cassation. Face à toutes ces accusations, le 2 juillet dernier, le monde politique a fait face à un évènement sans précédent : l’ancien chef de l’Etat a été mis en examen pour « recel de violation du secret professionnel », « corruption active » et « trafic d’influence » après une garde à vue de 18 heures.
Mais l’UMP n’a pas fini d’avoir affaire avec la justice ! En effet, en mai de cette même année, une autre affaire est révélée au grand jour : l’affaire Bygmalion. Cette fois c’est principalement Jean-François Copé, le chef du parti, qui se retrouve au cœur de la polémique. Cette affaire met en scène l’agence de communication Bygamalion, créée par deux proches de Copé en 2008. Alors que l’UMP connait d’importantes difficultés financières et fait face à de nombreuses controverses, l’agence, qui a fait du parti de droite un de ses principaux clients, connait une croissance sans précédent. Durant le mois de mai, le journal « Libération » fait alors d’étonnantes révélations : sur les prestations facturées durant la campagne de Nicolas Sarkozy (18 millions d’euros au total), certaines seraient totalement fictives. Quelques jours plus tard, l’avocat de bygmalion dénonce de fausses factures dont le montant s’élève à près de 10 millions d’euros, émises à la demande du parti de Jean-François Copé. Ces fonds auraient ainsi permis à l’UMP de justifier faussement le dépassement des frais de la campagne de l’ex président. Jean-François Copé, face à la pression dont il est alors victime, fini par démissionner de sa fonction de chef du parti, démission rendue effective depuis le 15 juin.
L’UMP a-t-il aujourd’hui atteint un point de non-retour ou peut-il encore espérer un retour sur le devant de la scène ? Seul le temps donnera réponse a cette question. Certains de ses partisans préconisent d’effectuer de nombreux changements au sein du parti, jusqu’à un nouveau nom. Toutefois, face à un parti de droite qui multiplie les affaires polémiques et un parti de gauche qu’on attend encore au tournant, n’ont-ils pas eux-mêmes, sans le vouloir, pousser la population à accorder leur confiance au FN, parti contre lequel ils sont tous deux opposés… Rien est encore joué et d’ici 2017 les deux partis ont encore le temps de remonter dans l’opinion de la majorité. Reste à savoir si celle-ci est prête à se laisser séduire de nouveau…
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