La ‘’boutique’’ EELV vers un dépôt de bilan politique ?...
Après que COHN BENDIT, mais aussi des militants beaucoup moins connus, ait jeté l’éponge, le premier Ministre Jean Marc AYRAULT et le PS avaient ordonné à ses serviteurs d’EELV d’éliminer Pascal DURAND, celui-ci a annoncé ‘’avec émotion et gravité à ses amis qu’il ne serait pas candidat à sa succession à la tête du parti à l’occasion de son congrès en Novembre Prochain. A son tour, Noël MAMERE a décidé de quitter EELV, car, selon lui, « il ne voit pas très bien l'utilité des écologistes dans la majorité » on pourrait poser la question : A qui le tour ?... à l’évidence, surtout pas Mme. DUFLOT pour laquelle son action’’ gouvernementale s’inscrit dans la durée’’ (du moins jusqu’en 2017…) Certes, Noël MAMERE ne semble pas être entré en politique pour satisfaire uniquement son égo. Il avait déjà la notoriété acquise par son métier de journaliste à la télévision bien avant d’intégrer les Verts. Après ses débuts politiques aux Municipales de 1989 grâce à la bienveillance du RPR CHABAN DELMAS, ensuite Avec TAPIE aux Européennes de 1994 et sa collaboration avec Brice LALONDE, l’écologie a quand même servi à sa carrière politique. Mais, à part ses prestations médiatiques, on peut aussi poser la question qu’a-t-il apporté à l’écologie, comme par ailleurs les Verts aujourd’hui ?...
Quelques exemples :
LA TAXE CLIMAT- ENERGIE ou taxe dite carbone pour laquelle il y a urgence à rattraper le retard par rapport aux autre pays Européens.
Quelle est la capacité, sinon nulle, des Verts à imposer au gouvernement une taxe climat énergie qui doit être à la fois dissuasive pour certaines prestations, produits et biens de consommation, et stimulante pour d’autres, de manière à réduire de façon drastique la consommation d’énergie et les rejets de gaz à effet de serre (GES) ?... C’est à dire décourager les émissions polluantes en faisant payer ceux qui polluent en fonction de leurs émissions et induire une évolution des comportements pour se préparer à la diminution des ressources disponibles.
Ce qui signifie que pour son calcul, par rapport au bilan énergétique, il faut intégrer le mode de transport, la distance et l’impact environnemental quant aux rejets de gaz à effet de serre suivant les carburants utilisés, ainsi que l’utilisation d’intrants chimiques avec les effets sur la santé et son coût Humain, social et économique…
Il est évident qu’un produit à consommer directement ou servant à la confection d’un bien importé par avion à des Milliers de Km. devra avoir une taxe maximale par rapport au même produit, ou Bien confectionné localement ou Régionalement qui pourra en être exonéré.
Il ne s’agit pas de sombrer dans des replis identitaires de préférence Nationale, mais de faire face aux problématiques liées à l’urgence de la crise écologique pour laquelle nous ne pourrons faire l’impasse sur la Décroissance choisie et équitablement répartie, tant sur le plan Démographique qu’économique. Faute de quoi c’est en perspective de futurs chaos sociaux auxquels il faut s’attendre à faire face, aggravés par les dérèglements climatiques et les migrations qui en découleront.
A la différence de la tentative échouée de SARKOZY pour une fiscalité sur les émissions de CO2, la version 2013 de la "taxe carbone" consiste techniquement en un simple aménagement de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) qui rapporte aujourd'hui quelque 25 milliards d'euros au budget de l'Etat. Une partie de cette taxe serait désormais composée de la CCE calculée pour chaque carburant en fonction du niveau d'émissions polluantes. Plus la source d'énergie est "sale", plus le coefficient est élevé. Le chef de l'Etat a toutefois assuré qu'elle n'aurait "pas d'effet en 2014".
Tout cela est pour le moins bien flou, de plus Arnaud Montebourg a annoncé le lancement de la mise à deux fois deux voies de la route dite RCEA (Route centre Europe Atlantique) financée par les recettes de la taxe écologique à venir sur les poids lourds. La pollution va donc financer... la création de pollution supplémentaire…
L'introduction de cette base carbone serait donc compensée par une baisse équivalente de l'autre composante de la TICPE. Mais si l'idée est bien de faire monter progressivement en puissance le dispositif afin de stimuler la consommation de produits énergétiques "vers ce qu'il y a de meilleur pour l'environnement". Ce qui est surprenant ce sont les déclarations de François Hollande qui assure : "Chaque fois qu'il y a un impôt écologique, il y a un impôt qui baisse." C'est un point qui fait consensus... Le comité de PERTHUIS l'a recommandé, les ONG et les syndicats en font un point central. La fiscalité écologique doit servir à réguler les comportements des particuliers, pas à remplir les caisses de l'Etat. D’accord, reste que des divergences existent quant à l'utilisation des sommes dégagées. Mais à quoi servirait une taxe climat énergie si elle ne sert pas à pénaliser certaines pratiques pour en encourager d’autres conformément à ses objectifs, or cela ne peut se substituer avec ce qui existe sur le plan fiscal pour aboutir à une opération nulle ?...
HOLLANDE et AYRAULT n’ont d’ailleurs que faire des lamentations d’EELV, ils peuvent compter sur la passivité de ses hiérarques qui, à l’instar de leur Ministre du logement, remettront la muselière à la moindre ‘’hausse de ton’’ Présidentiel… La France risque fort de rester en retard, l'un des derniers pays de la classe Européenne. A noter que Certains pays l’ont mis en place comme la Suède, le Danemark et la Finlande. La Suède est le premier pays Européen et l'un des premiers au monde à avoir mis en place une fiscalité environnementale. Elle a en effet instauré une taxe carbone dès 1990. Le pays était alors en pleine récession économique. Le prix initial était de 22 euros la tonne. En 2009, la valeur de la tonne était de 103 euros pour l'essence et de 114 euros pour le fuel domestique et le gazole.
LA CONFERENCE ENVIRONNEMENTALE, du clair obscur avec une discussion sur deux jours et circulez … la 2ème Conférence environnementale est pliée avec HOLLANDE qui se définit comme le "président des entreprises" pour l’écologie devenue « positive »
Pour Jean Marc AYRAULT « Ni privation, ni décroissance ». La vision de l’écologie du gouvernement est « positive », « sociale » et « optimiste ». sur le plan fiscal, l’impact de la contribution climat énergie « sera nul » a t-il réaffirmé. Il a aussi annoncé que « pendant toute la durée de vie restante de nos centrales, et tout en assurant une sécurité maximale, notre parc nucléaire sera mis à contribution, sans rupture d'approvisionnement. » Il faudra attendre la loi de programmation sur la transition énergétique pour clarifier cette mesure. La plupart des mesures recensées dans le discours du Premier ministre sont déjà en cours. Les sujets des tables rondes (économie circulaire, emploi, politique de l’eau, biodiversité marine et éducation) ont été évacués des discours du gouvernement. De quoi séduire le MEDEF et Arnaud MONTEBOURG, beaucoup moins les ONG… Et les écologistes, sauf les responsables d’EELV qui n’envisagent surtout pas de quitter le Gouvernement, et pour cause…
Comme l’indique le journal Le Monde « La conférence environnementale est finie, "back to business". L'objectif n'était pas écologique, il était d'abord politique et tactique. Le mot "diesel", substance pourtant classée comme cancérigène, n'a pas été prononcé. La contribution climat énergie aura un impact "nul" en 2014, a dit M. Ayrault. Hollande est devenu le héraut de la pause fiscale ! Il y aura baisse à 5 % (au lieu des 10 % prévus en 2014) de la TVA sur la rénovation thermique de l'habitat. Autre tactique ? Rester dans le flou. Pas un mot, ni un chiffre avancé sur le nombre de réacteurs à fermer. La baisse de 50 % de la consommation d'énergie finale d'ici à 2050 " doit être un objectif mobilisateur, n'en faisons pas un dogme". Des cinq tables rondes de la conférence – l'économie circulaire, l'eau, l'éducation à l'environnement, la biodiversité marine, les emplois et la transition écologique –il faut attendre les feuilles de route de chaque ministère. Nous voilà rassurés... L’écologie est devenue « positive », HOLLANDE se définit comme le "président des entreprises". » Ce qui signifie, entre autre, pour :
La Transition énergétique : le débat national n'a pas abouti à des propositions consensuelles en raison du blocage du MEDEF. L’examen de la loi, qui aurait dû être discutée au Parlement début 2014, a été repoussé après les municipales.
- Le Nucléaire : la fermeture de Fessenheim a pris du retard, il n'est pas sûr que la centrale soit définitivement fermée d'ici à fin 2016.
- La Biodiversité : l’Agence de la biodiversité, non encore officialisée, manquera de moyens alors que l'Etat continue de subventionner de multiples activités destructrices de la nature.
- La Santé : pas l’alignement des taxes du diesel sur l’essence. Ni d’encouragement fiscaux auprès des constructeurs pour réduire la production et la vente des véhicules Diesel qui causent cependant la mort de Milliers de personnes en France.
- Les Pesticides : la mise en place d'une fiscalité sur les pesticides, qui se retrouvent dans l’eau en quantité de plus en plus importante, a échoué, alors que le gouvernement a renoncé à relever la redevance des agriculteurs. Le plan abeilles annoncé a été lancé, mais il s'agit davantage de mesures de soutien aux apiculteurs que de sauvegarde des butineuses en déclin.
Après s’être imposé comme 3 eme. Force politique lors des Européennes, Régionales et Cantonales, le désastre des Présidentielles, avec le choix et les manipulations par la direction d’EELV d’une candidate hors des problématiques écologistes, a commencé sonné le glas de cette organisation. Dès lors que ses dirigeants n’ont eu comme seul objectif, non plus vouloir faire face à la crise écologique en posant les fondamentaux de cette crise majeure qui sont dus à la problématique Démographique et à la Croissance, mais celui de devenir les supplétifs du grand frère PS en échange des postes pour l'ambition de quelques unes et quelques uns, EELV a bradé les valeurs des écologistes contre un plat de lentilles ... Avec une déclaration telle que celle du sieur J.V. PLACE : « Nous avons une présentation souvent réglementariste, il faut présenter une écologie positive, tournée vers l'emploi », pour ceux qui en doutait encore, cela démontre que Mr. PLACE est tout sauf écologiste. Ou encore l’éminent Ministre CANFIN : « Le problème, ce n'est pas de convaincre le PS, mais de convaincre la société » Sauf que c’est le PS qui détient le pouvoir. Tout ceci est lamentable et va entraîner un vrai désastre qui rejaillira sur l’ensemble du mouvement écologiste en participant à la progression de l'abstention et du vote identitaire - nationaliste..... Et probablement d'un avenir sombre pour notre pays et pour l'Europe.
Est-il encore possible aux écologistes de changer de cap ?
Quelles que soient leurs motivations ou leurs intérêts, celles et ceux qui, à l’instar des COHN BENDIT, MAMERE, quittent EELV et malgré les effets médiatiques du moment, cela ne perturbera pas outre mesure les hiérarques qui sont au commande, du moins jusqu’au dépôt de bilan final de la boutique EELV…Lors des prochaines échéances électorales…
Les écologistes qui refusent cette stratégie suicidaire des dirigeants d’EELV, tant à l’intérieur des Verts, que ceux qui ont choisi l’indépendance politique sont aujourd’hui dispersés, voire même pour certains en conflit entre eux… Il est temps de dépasser ces querelles et de relativiser les égocentrismes. Tout en affirmant ses identités respectives et en garantissant sa totale liberté d’expression aux diverses personnalités et organisations, il serait temps désormais d’envisager une réorganisation de l’Écologie politique indépendante en France de manière à contribuer réellement à la construction de cette force capable de susciter une dynamique nouvelle de l’écologie politique.
Actuellement on peut recenser une dizaine de petites organisations écologistes, plusieurs coopératives, sans compter d’éminentes personnalités reconnues pour le rayonnement National et, ou, International de leurs travaux au service de la pensée écologiste. La proposition de regroupement des organisations et personnalités écologistes indépendantes au sein d’une coordination doit avoir pour objectif de permettre, dans le respect de la diversité des différentes personnalités et groupes politiques de l’écologie indépendante, de se retrouver autour des principes fondamentaux qui sont les dénominateurs communs aux uns et aux autres…Chiche…
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