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Accueil du site > Actualités > Politique > La folle campagne de 2017 sous un œil philosophique

La folle campagne de 2017 sous un œil philosophique

Les observateurs français et étrangers se plaisent à nous confier qu’ils ne comprennent pas grand-chose à l’élection présidentielle qui aura lieu dans quelque 4 semaines. Pourtant, un regard phénoménologique permettrait de comprendre les caractères et intentions présentes dans les différentes mouvances politiques. Pour expliquer ce qui se passe, il faut regarder les médias, lire ce qui se dit sur Internet, écouter ceux qui parlent pour ne rien dire, observer et entendre les discours des candidats et se renseigner sur les gens de tous lieux et toutes conditions sans se restreindre à Paris et à quelques villes devenues symboles comme Trappes ou Sevran. Ensuite, il faut adopter le regard phénoménologique, autrement dit s’abstenir de tout jugement et laisser la vérité s’ouvrir.

Force est de constater que les analyses produites sur « l’InterNet citoyen » sont partisanes et surtout parsemées de préjugés. L’expression des soutiens aux différents candidats contourne souvent la raison en empruntant les idées reçues alors que d’autres préjugés sont employés pour disqualifier les adversaires. Les citoyens ne sont pas les seuls à s’enfermer dans les préjugés. Nombre de journalistes couvrent la campagne présidentielle en usant d’un style footballistique consistant à analyser les phases d’un jeu politicien de plus en plus violent. Oubliant de ce fait que le rôle d’une élection nationale est de propulser un pays dans un destin partagé. Et non pas de faire sortir du lot le vainqueur d’un jeu de télé réalité. Beaucoup de subtilités dans cette campagne ont échappé aux analystes. Rares sont les journalistes dont le propos est ouvert en offrant un levier pour penser. Yves Thréard n’est pas mauvais dans cet exercice. Une sensibilité de gauche ne m’empêche pas d’apprécier Le Figaro, d’être critique vis-à-vis du Monde et déçu (le mot est faible) par Libé et l’Obs.

Comme l’avait explicité Heidegger, la phénoménologie n’est pas un objectif mais une méthode ouvrant un champ de possibilité. S’ouvrir aux choses, découvrir des essences, capter l’éclaircie dans la clairière et s’agissant du monde partagé, saisir l’historialité du Dasein. Ce qui permet de mettre un peu de philosophie dans la politique. Un détail oublié prend tout son sens. C’est l’absence de François Hollande à la présidentielle. Ce retrait est concomitant avec une ouverture vers un avenir irrésolu ce qui confère un sentiment d’étrangeté et de désarroi aux Français. Avec l’impression d’une cassure dans le temps. L’absence du président marque le présent en le coupant partiellement du passé. Ce n’est pas François Hollande qui a causé une rupture dans l’histoire politique mais plutôt l’inverse. La défection de Hollande est la conséquence d’une histoire qui vacille et qui en ne trouvant pas d’horizon dans l’avenir, se sépare d’une gouvernance et en quelque sorte d’une transmission, d’un héritage à assumer face aux populations. La France a cassé le rétroviseur de l’Histoire. En regardant vers les décennies passées, nous voyons que la continuité a toujours été présente dans les élections présidentielles, soit avec la candidature d’un sortant, soit avec celle d’hommes d’Etat ayant exercé les plus hautes responsabilités, par exemple Jacques Chirac et Edouard Balladur en 1995. En 2017, l’éviction de Manuel Valls s’inscrit dans cette cassure. Il n’y a que François Fillon pour incarner le rétroviseur. Mais le regard dans ce rétro est brouillé par une batterie de casseroles utilisées par les citoyens facétieux sonnant le tocsin pour le candidat LR.

La philosophie du Dasein confère à l’historialité un mode de manifestation comme appel. Mais qui pourrait bien nous appeler ? Qui délivre un dire à entendre permettant un accord des consciences en vue d’un destin harmonieux ? Qui s’exclame en jouant la division et la discorde ? Savons-nous appeler les politiques ? Peuvent-ils nous entendre et savons-nous les entendre ? Cette campagne ressemble à un dialogue de sourds entrecoupés d’invectives.

Sans préjuger d’une quelconque analyse, nous pouvons établir un classement des orateurs de campagne dépourvu de parti pris. Indépendamment du contenu, on peut déclarer Jean-Luc Mélenchon lauréat du concours d’éloquence et lui attribuer un Cicéron d’or. Puis un Cicéron d’argent pour Marine le Pen, un Cicéron de bronze pour Emmanuel Macron. François Fillon devance la lanterne rouge Benoît Hamon. Comparé aux trois autres, Fillon et Hamon offrent un style pédagogique digne d’un professeur à l’ENA, avec des notes bureaucratiques et au final, un côté assez terne, en phase avec les quinquennats Sarkozy et Hollande. Faut-il chercher une explication dans ces styles oratoires assez différents ? Et s’il y en a une, elle ne préjuge pas d’une supériorité pour gouverner. Une chose est néanmoins acquise, c’est que Fillon et Hamon traînent avec eux le passé comme un boulet alors que les trois autres candidats sont libérés de ce fardeau sans pour autant être libéré d’un autre fardeau qu’ils prennent comme un levier, le peuple. L’avenir se construit en se libérant du passé mais aussi des pulsions populaires pour ne pas dire populistes. Sur ce point, Macron possède un avantage. Comme disait Nietzsche, le style c’est l’homme. L’élection se joue bien plus sur le style que sur un programme dont la réalisation est plus qu’incertaine. Les observateurs semblent avoir occulté un autre scrutin national tout aussi décisif, celui des Législatives. Cette occultation est aussi une question philosophique.

Toute cette campagne politique amène des questions philosophiques que je ne veux pas développer mais juste évoquer. Ces questions sont aussi sociétales. On se demande comment la France est arrivé à cet imbroglio politique avec des ambitions de pouvoirs déconnectées de la raison et d’une vie citoyenne qui elle aussi prend ses distances avec la raison. Le peuple pulsionnel habite un monde presque délirant. Le monde politique est lui aussi capté par un déni de réalité comme dans les années 30. Les votes sont moins déterminés par des clivages idéologiques que géographiques. Le phénomène a été étudié aux Etats-Unis, il a gagné la France. Pour le reste, les politiciens jouent un jeu duplice en sollicitant les pulsions populaires tout en se réclamant d’idéologies légitimes qui ne garantissent aucunement la solution des problèmes. La situation est complexe mais claire pour ceux qui accèdent aux émergences historiques, à la place de la technique et à la compréhension de l’essence humaine dans sa manière d’habiter un monde et de le bâtir.

Le monde des réseaux sociaux a engendré un immonde gâchis. La bulle artificielle du monde pulsionnel s’effrite. La charpente s’écroule. Les chaînes se brisent et les consciences ont peur alors qu’elles sont face au salut. La liberté en marche ou le renforcement des chaînes ! La lumière au bout du tunnel ou bien le tunnel qui s’effondre sous les pas de l’homme nihiliste, pauvre consumériste abruti qui dévore le monde au lieu de l’habiter, tel un zombi cannibale qui frustré de n’avoir pas satisfait ses désirs se repaît en nourrissant une vengeance contre le système qui aurait fort intéressé Nietzsche pour parfaire sa généalogie de la morale.

Salut et fraternité


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30 réactions à cet article    


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 28 mars 2017 10:39

    « La philosophie du Dasein confère à l’historialité un mode de manifestation comme appel. « 

     

    Wouaoooohhhh, joli !

    Ca arrache !

    Cet outil pourrait vos épargner quelques heures de recherches inutiles.


    • Gabriel Gabriel 28 mars 2017 10:41

      Vous dites, je vous cite : « Le monde des réseaux sociaux a engendré un immonde gâchis. », ne serait ce pas plutôt  : « Le monde des réseaux sociaux a rendu la vue et ouvert l’esprit des citoyens en affichant les malversasions et les mensonges de leurs pseudo élites prêchant l’abstinence pour les peuples pendant qu’eux se vautrent dans le luxe et les excès… ». Voyez vous, rien est totalement blanc ou totalement noir mais simplement l’angle de vue des faits diffère peut-être suivant que le positionnement et les convictions de l’observateur sont, soient communautaires, soient individualistes. 


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 28 mars 2017 11:28

        @Gabriel

        La divulgation des informations sensibles n’a pas besoin des réseaux sociaux. Le Watergate n’a pas attendu facebook ni Tweeter, pas plus que les diamants de Bokassa


      • Francis, agnotologue JL 28 mars 2017 13:48

        @Bernard Dugué
         

         on se demande bien pourquoi Gutemberg il s’est décarcassé : l’obscurantisme c’est la panacée des escrocs en tous genres.

      • Bernard Dugué Bernard Dugué 28 mars 2017 14:05

        @JL

        JL, pensez à vous équiper de prothèses auditives, vous entendez mal. Ce n’est pas Gutemberg mais Zuckerberg qui a inventé Facebook !


      • Francis, agnotologue JL 28 mars 2017 14:49

        Mon pauvre Bernard Dugué : si j’avais su que vous étiez dans un tel état de délabrement intellectuel, j’aurais déroulé devant vos yeux le cheminement de la pensé qui m’a conduit à passer de facebook à la télévision, puis à la grande Presse pour en fin de compte, citer Gutemberg, mais j’aurais pu aussi ne pas m’arrêter là, et évoquer le langage qui nous permet à nous les humains de communiquer de manière généralement bien plus constructive que ce que vous donnez régulièrement à voir ici.


      • capobianco 28 mars 2017 21:16

        @JL
        Vous êtes dur avec le philosophe, écrivain, scientifique..............


      • capobianco 29 mars 2017 07:07

        @♫¢Ü Ridipayass ♫¢Ü
         Je lis ses propos avec lesquels je suis souvent d’accord. C’est le cas ici.


      • Francis, agnotologue JL 29 mars 2017 10:45

        @♫♪ Ridipayass ♫♪,

         
         ? Y aurait-il une censure quelque part ? Ce que je me permets ici, sauf erreur de ma part, chacun peut se le permettre.
         
         Vous parlez comme ancien d’Agoravox. Or votre première connexion sous ce pseudo est récente. On pourrait en savoir plus ?

      • Francis, agnotologue JL 29 mars 2017 13:48

        @♫♪ Ridipayass ♫♪
         

         ça va j’ai compris : vous êtes un de ceux, nombreux, qui croient que j’ai le pouvoir de les faire expulser du site.
         
         Je ne vous salue pas.

      • howahkan 28 mars 2017 10:42

        Salut Bernard tu dis salut et fraternité et je dis respect et robustesse..

        remarquable absence de la sortie unilatérale de l’UE, pourquoi pas, c’est un choix comme un autre.....qui je le rappelle était impossible avant que le UK ne le demande...tout ceux qui en parlaient étaient des complotistes...quand on n’a rien à dire le mot est lâche...il rime souvent avec antisémite....dont la définition du mot demande de lire pas mal de pages d’histoires et là on ne sait plus qui est qui...car le mensonge règne ..pourquoi ?

        parce que la pensée analytique a d’une manière totalitaire pris le contrôle de tout le cerveau et annihilé non en fait paralysé nos autres capacités qui justifiaient l’existence des humains ..

        l’humain occidental au niveau pseudo élites n’a absolument aucune expérience directe de cela, aucune personne de pouvoir ne peut en avoir ...

        un, quoi, comment, dans quel état j’erre, ou courre je ?? que dit il ??

        La pensée ne sait pas que ce qu’elle croit voir n’est ni le présent , ni le réel...mais seulement une image personnelle formée , formatée et enregistrée dans le cerveau....par la mémoire qui est partie prenante dans le processus de la pensée analytique qui est vital et qui va nous détruire avant terme si....mais là je dis halte..tout est accessible à tout le monde potentiellement

        Mais quel est le premier pas, la première marche ?

        Commencer là ou je me trouve avec ce que je suis sans aucune déformation...car la vie ne se cherche pas..elle nous touche si  ???

        nous avons juste à régler ce qui ne va pas en chacun de nous...oh c’est facile tout ce qui est souffrance, mécontentement, frustration, peur, angoisse, terreur, etc est un signal d’erreur...il faut le laisser être ce qu’il est , il va alors agir en tant que catalyseur qui sait lui même ce qu’il fait de son propre gré car c’est un processus que tout le monde a..

        Mais là on est occupé à se choisir un maître..curieuse idée...vous verriez vous des moutons aller se choisir un berger si il n’y en avait pas ? non bien sur...

        l’homme se trouve petit alors il monte sur un tabouret..Saint Coluche


        • Bernard Dugué Bernard Dugué 28 mars 2017 12:27

          @howahkan

          Salut à toi pour qui la sortie de l’UE et un choix comme un autre. Dirais-tu qu’en 1933, après tout, le choix du nazisme était un choix comme un autre ? J’avoue avoir cédé au choix du point Godwin mais la bande à Le Pen et Asselineau mérite qu’un mette un point sur le i tler.


        • Taverne Taverne 28 mars 2017 11:17

          Le magazine PhiloMag donne son interprétation dans un dossier nommé « tout peut arriver ». Voici, en résumé.

          François Fillon. Le candidat modulaire. « Le candidat de la droite a traversé tous les modes d’existence distingués par Emmanuel Kant sans rien changer à son projet. Une gageure  ! » Emmanuel Kant distinguait quatre modalités  : le possible (ce qui peut être), l’impossible (ce qui ne peut pas être), le nécessaire (ce qui doit être) et le contingent (ce qui peut ne pas être). PholoMag conclut : Ainsi, sa candidature aura parcouru tous les états de la modalité – du possible au contingent, en passant par le nécessaire et l’impossible.

          Emmanuel Macron. L’émergent. Le philosophe américain Jaegwon Kim, qui a conceptualisé cette notion d’émergence.Macron, composé lui aussi de « bribes de matière » éparses, ayant habilement évité la primaire de son camp naturel, le candidat Macron a échappé au processus de «  sélection adaptative interne à son milieu naturel  ». «  Moi, j’ai pris tous les risques  », clame-t-il.

          Benoît Hamon. L’improbable. « Si vous gagnez, vous gagnez tout  ; si vous perdez, vous ne perdez rien.  » (le Pari de Pascal).Il assume de ne pas tout savoir et de ne pas être en position de favori.

          Jean-Luc Mélenchon. Désespéré du possible. «  Du possible, sinon j’étouffe  !  » Pour Kierkegaard, l’homme est une synthèse de nécessaire et de possible. « Déchiré entre le constat d’un monde néolibéral et la vision d’une France insoumise à qui il suffirait de faire éclater le carcan du réel, Jean-Luc Mélenchon reconduit la logique du désespoir de Kierkegaard ».

          Marine Le Pen. Le pouvoir du virtuel. « En installant comme une quasi-certitude sa présence au second tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen s’est positionnée dans ce que Gilles Deleuze appelait un devenir virtuel ». « Le virtuel ne s’oppose pas au réel, mais seulement à l’actuel, écrit le philosophe Gilles Deleuze.

          Je ne sais pas si Deleuze aurait apprécié cette comparaison...Par ailleurs et comme d’habitude, il n’est pas dit un mot des autres candidats.


          • Bernard Dugué Bernard Dugué 28 mars 2017 11:25

            @Taverne

            Intéressant mais discutable. J’aimerais bien savoir qui est l’auteur de ces interprétations qui empruntent à la technique plus qu’à l’histoire. Une remarque sur Macron qui est le signe d’une émergence mais dont la source ne s’explique pas avec le darwinisme émergentiste de Kim. J’ai maintenant ma propre philosophie de l’émergence et je pourrais bientôt livrer quelques indices.... salutations


          • rogal 28 mars 2017 11:22

            Admirable vision.


            • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 28 mars 2017 11:35

              @rogal

              Ce genre de « vision » ?


            • Taverne Taverne 28 mars 2017 12:03

              « Force est de constater que les analyses produites sur « l’InterNet citoyen » sont partisanes et surtout parsemées de préjugés. »

              D’accord. Mais je trouve cette remarque encore trop atténuée par rapport à ce que l’on voit sur le réseau. On y trouve des internautes apeurés, aveuglés par leurs opinions, enfermés dans des certitudes qui s’effondreront comme des châteaux de cartes. L’obsession Macron est inquiétante et dénote une sorte de maladie mentale collective. Qu’on le critique, je suis d’accord, qu’on s’en moque je suis encore d’accord. Mais attention aux dérives malsaines. Certains caricaturent le candidat sous les traits les plus épouvantables. On sent percer la jalousie et même parfois la haine du Juif des années 30. Les délires de certains rédacteurs sur Agoravox par exemple sont très inquiétants : ils n’hésitent pas à relayer des fausses nouvelles, des rumeurs grossières, à tronquer les faits et à les tordre dans leur aveuglement plein de ressentiment stupide.

              Méfions-nous de tous nos candidats mais méfions-nous aussi de nos mauvaises passions qui ne sont pas les meilleurs guides.


              • Taverne Taverne 28 mars 2017 14:26

                Avez-vous ce sondage bidonné qui donne à Mélenchon un score incroyablement élevé ? ICI. Ces manipulations grossières sont aussi indignes du débat démocratique que les campagnes de fakes et de dénigrement partiaux dirigées contre Macron (origine frontiste et sympathisants, le plus souvent) trahissant un déséquilibre mental de leurs auteurs.

                Je ne vois aucune raison de perdre la boule et ses nerfs pour une simple élection présidentielle, comme si c’était la fin du monde.


              • abcd 28 mars 2017 21:48

                @Taverne
                Mais c’est une chose terrible : le peuple existe un jour tout les 5 ans. Je suis aussi d’avis que cette présidentielle n’est rien sans le vote qui suivra, Attali est encore en retard, c’est pas dit que le futur président est encore 100 jours pour convaincre, il aura intérêt à être président sans faire les ponts du mois de mai, après ce sera compliqué.


              • alinea alinea 28 mars 2017 12:50

                L’Histoire s’inscrit dans le temps long même si l’immédiateté inhérente à notre société en raccourci le rythme, aussi je pense que les peuples sont en train de virer la social-démocratie devenue libéral-démocratie, chez nous incarnée par Hamon mais surtout Macron. Ce monde a guère plus de trente ans, mais il nous a tant usés que déjà il est vieux.
                C’est une rupture réelle d’une accélération folle qui a vidé tout de son contenu, et va se fracasser.
                je ne sais pas si vos philosophies décrivent les lois immuables, mais nous sommes bien avancés dans le déclin après l’apogée, et l’on sait qu’il est plus difficile de gérer le déclin que l’ascension. Peut-être même est-ce impossible ; le seul qui s’y essaie reçoit flèches de tous bords, ce qui prouve bien le refus d’une écrasante majorité d’accepter notre situation. Ce refus se traduit par : on continue, ou bien on revient en arrière, l’impasse de ces deux attitudes est pourtant flagrante.
                Macron aussi traîne un passé, à la mode puisque plus récent mais oh combien destructeur, et Marine le Pen aussi, même Mélenchon, à leurs corps défendant !
                On dirait qu’on ne sait que faire de notre passé : l’oublier et foncer en avant ? Y retourner ?
                Je ne prêche pas pour ma paroisse mais j’y suis du simple fait que la FI est seule à tenir compte du passé et à vouloir tracer un avenir à partir de lui.
                Étant plus apte à la compréhension des philosophies ( sagesse) orientales, éternelles et universelles, qu’à celle des philosophies marquées par une époque donnée, incarnée par une personne donnée, je vois les choses avec beaucoup de recul, et cela ne me rend pas optimiste : il semble que nous suivions les ornières comme mus par la force de lois naturelles, établies, étudiées et connues depuis des millénaires, qui décrivent un chaos, une destruction, forcé avant que de pouvoir redonner à nos vies un mouvement ascendant.


                • kalachnikov lermontov 28 mars 2017 13:13

                  @ alinea

                  Nous vivons l’avènement de l’individu ; depuis que l’histoire est Histoire, l’individu cherche à se délivrer de chaînes. Les chaînes, ce sont des concepts dans lesquels on essaie de le faire vivre et qui sont autant de prisons, des carcans. Comme la famille, par exemple, qui est une notion religieuse, l’etat, etc.
                  C’est une évolution, ça ne se pense pas en terme de bénéfice ou de perte ; c’est un changement d’état.
                  Historiquement, le libéralisme a sa nécessité parce qu’en introduisant une forme de nihilisme il a détruit des idées-carcans* et libéré. Et il va disparaître parce qu’il constitue en même temps une aliénation (la définition stricte de l’Homme en tant que bête de somme).

                  Le seul interêt de tout ça, c’est un plaisir contemplatif et esthétique, un peu comme voir la vie se faire. Mais c’est hors de portée de l’homme, lui est réduit au commentaire.
                  Nietzsche est un penseur de la Liberté, ’être une roue qui se meut d’elle-même’ et là-dessus, Dugué nous deale Macron.

                  *principalement dans le domaine sociétal et individuel ; c’est une aliénation de groupe carabinée. De même, il a donné accès à l’Autre, au différent, comme jamais, via la faculté de se déplacer et le net.


                • Bernard Dugué Bernard Dugué 28 mars 2017 13:18

                  @alinea

                  J’entends parfaitement votre raisonnement. Mais le philosophe interroge toujours les évidences. Se réclamer du passé c’est transmettre un héritage pour le transformer et fructifier ou alors être bloqué par cet héritage. Les Saoudiens se réclament d’un héritage, celui du wahhabisme daté de 1750 environ. Derrière Mélenchon il n’y a pas que la constituante. Il y a aussi la Terreur et ensuite la Commune. à bon entendeur !


                • Bernard Dugué Bernard Dugué 28 mars 2017 13:22

                  @lermontov

                  Certes,l’individu cherche à se délivrer des chaînes mais si c’est pour se retrouver face à d’autres chaînes, TF1 ou alors C8 et Hannouna.... Au fait, je ne deale pas Macron, je le considère juste comme le choix par défaut.


                • kalachnikov lermontov 28 mars 2017 13:51

                  @ Bernard Dugué

                  Parce que tu penses en terme de troupeau, non ? Tu penses que l’humanité a une sorte de destin collectif alors que chaque individu a un destin dans un cadre qui s’appelle troupeau. Certes, les individus ont des aventures collectives parce qu’ils se rassemblent mais le rassemblement n’a aucun destin propre. Ou pour parler encore plus précisément aucun destin sur lequel nous pourrions influer et que nous pourrions comprendre.

                  Si je me souviens bien, Nietzsche quelque part définit l’humanité comme variété, singularité, unicité. Ceci, avant tout jugement de valeur comme ’regarder tf1, c’est mal’. Quand bien même une masse échouerait devant la téloche, il y aura toujours un Dugué quelque part qui va poursuivre sa chimère. Et qui sait, un Dugué qui un jour apparaitra au jour et sera reconnu (N encore dit quelque part qu’il y a des tas de Raphael dans l’ombre dont on n’entendra jamais parler), et même de façon posthume (’Nous autres, nous naissons posthumes’, N encore). Les deux types auront vécu leur destin propre et voilà tout. Pourquoi vouloir martyriser l’un ou l’autre en voulant qu’il ne soit pas tel qu’il est ? Le meilleur monde possible, ce serait celui ou chacun peut devenir qui il est.


                • alinea alinea 28 mars 2017 13:52

                  @Bernard Dugué
                  Je la poste sans l’avoir revue, mais je ne le connais pas favorable à une quelconque terreur !!

                  https://www.youtube.com/watch?v=gxvtYn-GGEY

                  Quant à la commune, c’est une autre histoire !


                • abcd 28 mars 2017 13:25

                  « pauvre consumériste abruti qui dévore le monde au lieu de l’habiter » +1


                  • zygzornifle zygzornifle 28 mars 2017 15:53

                    « Le monde des réseaux sociaux a engendré un immonde gâchis. ».... Désolé mais il rend un immense service en faisant éclater tous les furoncles et pustules recouvrant la face certains de nos politiques, c’est une bénédiction ...... 


                    • posteriori 28 mars 2017 16:07

                       une batterie de casseroles utilisées par les citoyens facétieux. ça s’appelle la démocratie, le peuple gouverne comme il le veut, s’il a décidé de virer un voleur à coup de bruit, c’est son choix, donc la démocratie, si fillon avait avoué avant ses 4 millions de votes de primaire qu’il était un voleur, aurait il été élu ? Je ne pense pas plus que dsk aurait caracolé en tête des sondages si on nous avait avoué qu’il était atteint de satyriasisme incontrolable. La démocratie passe par la liberté d’expression et la libre information, la liberté d’expression des casseroles choque autant le philosophe que la libre information sur internet. Vive l’esprit critique du philosophe.


                      • soi même 29 mars 2017 01:43

                        Il y a un cerveau trop grand qui s’exprime ici pour le le lecteur landa d’agoravox, c’est de la science humaine où un cours de physique quantique que tu nous a pondue là ?


                        • julius 1ER 29 mars 2017 10:27

                          L’absence du président marque le présent en le coupant partiellement du passé. Ce n’est pas François Hollande qui a causé une rupture dans l’histoire politique mais plutôt l’inverse. 


                          @l’auteur, 
                          c’est peut-être le point le plus intéressant de ce texte ... il est très rare qu’un sortant
                          ne veuille pas se présenter, en ce qui concerne Hollande il a jugé que son impopularité l’a « obligé » à le faire en ce sens il n’ a pas la fibre de Mitterrand qui a su faire de longues traversées du désert, bouffer du chien enragé, et renaître de ses cendres tel un Phénix !!!
                          Mitterrand était un politicien( qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas ) remarquable sur ce plan souvent à terre mais toujours à se relever, pour finalement engranger 2 septennats consécutifs fait unique dans la République et tout un symbole quand vous parlez de rupture dans l’histoire politique ....

                          est-ce la politique qui fait les hommes ou l’inverse ???
                          pour Hollande la réponse est claire il n’aura pas su en tant que candidat de Gauche réenchanter la République, définir les contours de ce que pourrait -être la société française de demain , en fait présenter une seule idée force qui permette de dire que le lendemain sera prometteur et que nous irons vers un monde apaisé et vivable ...

                          en lieu et place de cela il a laissé les forces réactionnaires reprendre le crachoir et nous dire qu’il suffit d’en avoir pour que cela soit (en fait c’est l’image de Poutine ) que l’on a en filigrane ... il suffit d’avoir un chef pour que tout redevienne simple !!!
                          c’est pour çà que partout on a les populistes qui progressent parcequ’ils osent revenir avec tous ces clichés éculés, 
                          ces mythes du chef qui remettent de l’ordre qui voient tout, prévoient tout... le culte de l’infaillibilité en quelque sorte ...là on est dans le coeur du réacteur si je puis dire avec MLP qui peut dire tout et son contraire en quelques mots et les bénets d ’applaudir !!!!
                          vous remarquerez au passage que l’on s’en prend à Hollande non sur la politique qu’il a menée mais sur son physique, sa simplicité, se déplacer en scooter, en fait son absence de symboles monarchistes qui s’y rattache à cette fonction présidentielle et là je crois que dans cette France réactionnaire qui le honnit cela ne pardonne pas .... en ce sens la France est bien à Droite !!!!!

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