La police tente de forcer le blocage des lycéens de Voltaire
Résultat : les policiers repartent en emportant les poubelles, l’établissement est fermé administrativement et les lycéens poursuivent plus que jamais le mouvement, aux côtés des enseignants et des parents d’élèves, plus mobilisés que jamais.
Ce matin, 7 h 15 au lycée Voltaire, Paris 11 : les
lycéens préparent activement le blocage de
l’établissement, prenant le relais de trois semaines de
blocage par les professeurs. La police arrive et, alors que
d’ordinaire les forces de l’ordre assurent une présence
discrète, de manière à pouvoir
éventuellement intervenir en cas de dérapages (qui ne
se sont jamais produits), elles ont cette fois très
visiblement décidé de jouer la carte de la tension et
interviennent de manière plutôt musclée - et il
semble que ce fut également le cas dans nombre
d’établissements scolaires en mouvement dans l’Est parisien.
Cela commence par un relevé systématique des
identités des lycéens, contrôle assorti de la
menace pour chacun d’une plainte pour "vol de poubelles". C’est que
les lycéens utilisent les poubelles présentes sur
l’avenue de la République, qui longe la cité
scolaire, pour marquer la réalité du blocage. Manu
militari, les policiers écartent les poubelles, non sans
manier l’insulte. En réaction, les "petits cons" s’assoient
sagement devant l’entrée de l’établissement. La
manœuvre semble déplaire à la commissaire qui donne
l’ordre à ses hommes de déloger ces jeunes insolents,
attrapant tel ou tel jeune par les pieds et le tirant sans
ménagement sur le sol.
Très vite, et devant les protestations
véhémentes des nombreux professeurs présents
sur place, et bientôt de quelques parents appelés
à la rescousse, les policiers renoncent et optent pour une
nouvelle stratégie. Mais de toute évidence,
l’objectif reste le même : créer la tension et obtenir
le débordement violent. Postés en rang serré
devant les lycéens, tel jeune qui s’attarde en dehors du
périmètre défini par la commissaire, par
exemple parce qu’il arrive sac sur le dos pour se rendre en cours,
est aussitôt bousculé par trois ou quatre uniformes et
ramené sans ménagement au sein du troupeau, provoquant
aussitôt et inévitablement la réaction de
lycéens, professeurs et parents de plus en plus
énervés par ces provocations.
Face à l’escalade de la tension et à la menace d’un
dérapage, le proviseur du lycée obtient du rectorat,
en échange de la fermeture administrative du lycée,
le départ de forces de police pour le coup créatrices
de désordres. Les policiers remontent dans leur camion et
quittent les lieux, non sans emporter avec eux les poubelles du
quartier sous les huées de lycéens moqueurs et
triomphants.
Au-delà du comportement des autorités qui,
après des semaines de mépris pour des revendications
qui s’expriment légitimement, jouant la carte de
l’enlisement d’un mouvement qui au contraire ne fait que prendre de
l’ampleur, jouent à présent celle de la
répression et du dérapage dans la violence, il faut
noter le sens aigu des responsabilités dont ont fait
preuve les jeunes lycéens en ne répondant pas aux
provocations des policiers. Parent, j’ai été
très fier de leur comportement collectif
irréprochable.
Bien entendu, de tels événements ne pouvaient que
renforcer la colère et la détermination de tous ceux
qui y ont assisté, comme de ceux qui arrivant ensuite ont
pu mesurer l’ampleur de notre émotion devant ces pratiques
inadmissibles. Nous appelons, en réponse, tous les parents,
élèves et enseignants, à se mobiliser encore
davantage pour une école publique de qualité, et
notamment demain à partir de 17 heures, devant le lycée,
pour une opération
"Colère Noire" - lire aussi le tract...
Plus d’infos sur le
blog des parents
8 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON