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La solitude du Chef

Difficile école que celle de Chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy a découvert cet été le lourd poids des responsabilités internationales. Un domaine où le droit à l’erreur, à l’approximation, aux hésitations n’existe pas. Tout se paye cash et souvent au prix fort, celui du sang. A cette aune là, les hommes se révèlent. Avec leurs qualités et leurs faiblesses. Le drame de la disparition de soldats français en Afghanistan, la responsabilité directe imputée au président de la république devrait, peut-on l’espérer, affecter le comportement de celui-ci à l’égard de la chose militaire. « Jamais, à un tel point, je n’ai mesuré la solitude d’un chef de l’Etat face aux décisions qu’il doit assumer », a déclaré jeudi Nicolas Sarkozy, visiblement ému, devant les cercueils des dix soldats lors de la cérémonie des Invalides. On ne reprochera pas au Président son émotivité, son affectivité traduite en d’autres circonstances par ce besoin incessant de toucher ses interlocuteurs. Le décorum, la solennité du protocole ont pour objet de créer cette ambiance particulière des événements historiques.

Un ciel bas, une marche funèbre et des pleurs dans le cadre imposant de la cour des Invalides ont largement contribué jeudi à une séquence d’émotion partagée par toute une Nation. Les images ne trompent pas. Nicolas Sarkozy, est apparu seul au milieu d’une cour immense, le visage marqué, grimaçant. On imagine le trouble interne qui devait être le sien à ce moment là. Celui de se demander s’il avait pris la bonne décision et comment surtout à l’avenir éviter le renouvellement d’un tel drame. Nicolas Sarkozy s’est employé à justifier l’opération qui a coûté la vie aux militaires français, à rappeler que le métier des armes n’est pas une profession comme les autres et que la France, membre du Conseil de Sécurité de l’ONU a des responsabilités particulières. Mais, que peuvent des mots face à des familles en deuil ?

Nicolas Sarkozy n’aura pas failli. Il a assumé, c’est l’une de ses principales qualités, même si en l’espèce la politique française en Afghanistan a été initiée par Jacques Chirac et Lionel Jospin. Solitude et impuissance. Comme tout un chacun mais plus que beaucoup, Nicolas Sarkozy aime être aimé. Il découvre dans des circonstances tragiques le poids des accusations, la violence des colères et des rancoeurs, contre lesquels il ne peut rien. En d’autres mots, la solitude du Chef.

Puisse-t-il saisir enfin la gravité de sa charge. Jean-Dominique Merchet, journaliste à Libération rapporte sur son blog « Secret Défense » le comportement “olé-olé” du président de la république à de précédentes cérémonies militaires. Ainsi, le 21 mai dernier, à l’occasion d’une prise d’armes aux Invalides, en hommage aux trente ans des opérations extérieures et de Kolwezi, l’Elysée aurait traité une partie des anciens combattants et de leurs familles avec la plus grande désinvolture. Pressé comme à son habitude, Nicolas Sarkozy aurait notamment expédié la remise des décorations à d’anciens combattants, sans un mot de sympathie, sans un regard pour les familles de morts ou de blessés.

Une « légèreté » qui serait pas la première. Lors de son déplacement aux Glières, le 18 mars dernier, Nicolas Sarkozy s’adressant à d’anciens maquisards au garde-à-vous devant lui, leur aurait parlé de son épouse Carla. Un peu trop décontracté, Nicolas Sarkozy, toujours selon Jean-Dominique Merchet, aurait répondu à personnalité locale qui demandait l’attribution d’une dizaine de Légion d’honneur à d’anciens résistants : “Je vous en donne quinze. Vous êtes content ?”.


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7 réactions à cet article    


  • Imhotep Imhotep 23 août 2008 12:00

     Excusez-moi, mais je ne suis pas d’accord avec votre interprétation. Du moins, quels que soient les sentiments de Sarkozy dans cet événement ou la façon dont a pu l’affecter la mort de ces soldats, il y a des lieux et des places selon le discours que l’on doit tenir.

    D’abord voici un article du Post qui démontre l’attitude général de Sarkozy dans les différentes manifestations de recueillement dans lesquelles il y a cette phrase indécente et extravagante où il précise que lorsqu’il disait que si c’était à refaire il le referait cela ne voulait pas parler de l’embuscade. Le petit rire qui suit (voir sur la vidéo, n’est que la conséquence et non le principal). Là où je ne suis pas d’accord avec vous et en tire une analyse complètement différente, c’est qu’il y a des paroles qui doivent être prononcées en lieu et en heure. Lors de cette cérémonie, ce qui n’était pas le principal sujet, ce n’était pas sarkozy et sa mise en scène, c’était la mort des soldats et l’honneur qui leur était rendu et en aucun cas la solitude du chef e l’Etat et la grandeur supposée de ce poste. Il détourne totalement la tristesse vers la valorisation de sa fonction par la solitude qui veut dire la responsabilité et la grandeur. Cette réflexion sur la solitude se fait dans un livre, dans un entretien général, dans une biographie mais en aucun cas au moment des obsèques. Il détourne complètement une cérémonie à son profit. Et pour moi cette image où il est seul devant les corps (sauf Fillon également) est un mélange des genres. Et même s’il a des émotions, il ne peut s’empêcher de tirer à lui tout évènement.

    La compassion devait aller au famille et non l’apitoiement sur la solitude du chef de l’Etat. En tout cas son message est réussi puisque vous faites cet article et que la presse réagit ainsi. Le site Arrêt sur Image (réservé malhuereusement aux abonnés) réagit également de la même façon que moi, alors que je n’avais pas lu l’article de Schneidermann avant.

    Ma réflexion venait de ce fait qu’il s’agit lors d’une cérémonie mortuaire, de rendre hommage et non de justifier son action et de pleurer sur son compte. Comme je l’ai dit plus haut, ce discours de solitude, l’explication et les raisons de la présence en Afghanistan est un autre débat en un autre lieu. Mais après.
    J’en tire donc la conclusion totalement opposée. Alors que justement cet événement tragique pouvait lui donnait de la dignité et du recul, il parle de lui et de sa solitude et prend le chemin opposé de la réflexion sur ses actes. Il parle de la forme qu’il met en scène, et en plus pas au bon moment, mais démontre par le fond le contraire.


    • geo63 23 août 2008 13:12

      En effet, cette façon de ramener tout à sa propre responsabilité dans ces circonstances tragiques est totalement indécente...Mais n’est pas surprenante. Il faut s’y habituer...


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 23 août 2008 13:37

      "Lors de cette cérémonie, ce qui n’était pas le principal sujet, ce n’était pas sarkozy et sa mise en scène, c’était la mort des soldats et l’honneur qui leur était rendu et en aucun cas la solitude du chef e l’Etat et la grandeur supposée de ce poste. Il détourne totalement la tristesse vers la valorisation de sa fonction par la solitude qui veut dire la responsabilité et la grandeur." Je suis d’accord avec ce commentaire d’Imhotep.

      Le Président détourne et justement il a réussi à détourner la critique en se glissant dans le camp des victimes. L’autre article du jour sur la communication du Président dans cette affaire fait, à mon avis fausse route, Sarkosy sait faire une communication directe non apprêtée et c’est à peu près la seule chose qu’il a pour lui dans ce dossier.


    • kotodeuxmikoto kotodeuxmikoto 23 août 2008 14:04

      t’as penser à renouveller ton abonnement à mickey mag ?


    • ze_katt 24 août 2008 11:51

      J’ai été atterrée et scandalisée d’entendre le chef de l’état pleurer sur son propre malheur devant des familles qui venaient de perdre un de leurs enfants. Ce type n’a aucune décence.


    • kotodeuxmikoto kotodeuxmikoto 23 août 2008 14:06

      t’en a pas marre d’etre con ou tu le fais exprés ?


    • chmoll chmoll 25 août 2008 10:09

      ça l’interresse pas zarko toutes ces choses là,lui s’ki l’interresse c des affaires où il descend dans son sous terrain mettre son habit d’zorro,bref qu’on parle de sa p’tite personne au niveau mondial

       ié heureux en s’moment i a l’invasion d’la georgie, et allez l’zorro d’service met l’paquet

      tention i s’donne du poid ,mème d’l’importance,d’la fiction koi

      v’la ti pas que l’zorro d’service i somme les russes de s’retirer d’ la georgie

      les ruusses doivent s’bidonner , à s’pisser dans l’calcif

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Henry Moreigne

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