Laurent Wauquiez au chevet du malade placébo
De l’irresponsabilité de ceux qui gagnent de l’argent en restant couchés : en voilà un bon sujet pour les longues soirées d’hiver qui s’annoncent.
Laurent Wauquiez veut vraiment laisser une trace indélébile dans la fin de règne de Nicolas Sarkozy. Après son souhait de vouloir faire travailler les bénéficiaires du RSA (Revenu Solidarité Active) 5 heures par semaine, considérant que ces profiteurs du système, sorte de rentiers sociaux, se devaient de donner un peu de soi envers ceux qui les assistent, ce ministre zélé s’en prend maintenant à ceux qui dépasse le 37,2° le matin.
Le malade doit être puni d’être faible car la faiblesse coûte cher. C’est probablement la feuille de route officielle. Officieusement, le profiteur du système est un marronnier électoral qu’il est de bon ton de sortir quand vous êtes au plus bas dans les sondages.
Eric Besson ayant quitté la place convoitée de la provocation médiatique, c’est au tour de Laurent Wauquiez de s’inscrire dans la ligne décomplexée. Laurent s’est donc mis dans la tête de vouloir couper les oreilles des mauvais malades et brandir ce cartilage auditif sur l’agora Elyséen comme signe de la victoire du Roi sur ses sujets fraudeurs. Punissons ces tricheurs que le Roi ne saurait voir ! Mais au fait, si le malade est un faux, la maladie ne serait-elle pas alors une supercherie imaginaire ? Et le trou de la sécu dans tout ça… l’auberge espagnol des petits bobos de la terre ?
Il ne faut pas sortir de Saint-Cyr ou de la tente de Kadhafi dans le jardin de l’Elysée pour comprendre l’enjeu électoral qui se joue ici. Ce n’est autre qu’un artifice de plus servant à détourner l’attention des Français des vrais problèmes.
Le faux malade est lancé comme un appas dans une campagne présidentielle qui s’annonce décidemment sous les auspices d’un haut niveau de débat. La maladie devient donc une suspicion systématique, une anomalie touchant principalement les classes populaires, plaçant le malade dans la peau du bouc émissaire. En un clin d’œil, vous passez du statut de citoyen lambda au citoyen coupable. De victime vous devenez responsable de votre culpabilité.
Enfin bon, ce n’est pas facile de trouver sa place quand on est ministre sous Sarkozy. Vous devez, pour vous faire remarquer, laver plus blanc que blanc. Alors oui, l’impopularité est une façon comme une autre de sortir du lot.
Et si un kit du parfait bonnet d’âne était offert pour toute prescription d’un arrêt maladie ? L’idée est délicieuse. Le même principe pourrait également s’appliquer aux autres jours chômés : congés, RRT et retraites. Laurent Wauquiez a encore des marges de manœuvre…
8 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON