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Accueil du site > Actualités > Politique > Le centre et la cohabitation

Le centre et la cohabitation

A mesure que la cote de popularité et les intentions de vote en faveur de François Bayrou grimpent vers les cîmes selon certains, vers les refuges de mi-hauteur de manière plus certaine, de nombreux commentateurs de la vie publique rapprochent le projet d’union nationale du candidat UDF des périodes de cohabitation que la France a connues ces 20 dernières années. Outre que cette approche révèle un manque criant de discernement entre les notions de cohabitation et de coalition, elle ne pose pas la question des contraintes inhérentes à la stratégie de François Bayrou en des termes qui favorisent le débat.

La cohabitation est la situation, propre au régime semi-présidentiel de la France, où un président de la République se retrouve peu ou prou dépossédé de sa capacité à faire initier par d’autres, le Premier ministre, le gouvernement ou le Parlement, les actions qui servent son programme présidentiel. A s’en tenir à la lettre de la Constitution du 4 octobre 1958, le président se voit en effet confier peu de prérogatives propres au-delà de celles qui participent du fameux "domaine réservé", pour l’essentiel la conduite de la politique de défense et des affaires étrangères de la France. De manière schématique, le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation, le Parlement vote les lois et le gouvernement les applique. Aussi, le président de la République dispose-t-il d’une influence considérable sur les pouvoirs exécutif et législatif en raison de son emprise sur la composition des organes qui en sont les dépositaires. Depuis 1962, les élections législatives sont plus souvent l’occasion de prendre position pour ou contre le pensionnaire élyséen, fraîchement élu ou non, que d’élire un candidat à l’Assemblée nationale en fonction de son programme pour le développement de sa circonscription - cette description est volontairement simpliste afin de représenter toute l’importance du caractère structurant de l’élection présidentielle. Dès lors, les députés devant plus leur mandat à leur appartenance au camp du président, ou au camp inverse, qu’à d’autres facteurs plus contingents, ne se dressent plus sur le chemin qui sépare Matignon de l’Elysée et acceptent le Premier ministre nommé par le président de la République. En cohabitation, les députés de la majorité doivent au contraire leur victoire à leur opposition au président de la République auquel ils imposent donc le choix du Premier ministre, Jacques Chirac en 1986, Edouard Balladur en 1993, Lionel Jospin en 1997. Partant, le partage des rôles est assez clair. En période de convergence des majorités présidentielle et législative, le président détient indirectement l’essentiel du pouvoir politique - ce qui n’est pas nécessairement une situation souhaitable, loin s’en faut. En période de cohabitation, c’est le Premier ministre et son gouvernement, soutenus par une majorité stable à l’Assemblée nationale, qui exercent pleinement les prérogatives que la lettre de la Constitution leur confie.

Le système des coalitions est assez largement étranger au système institutionnel de la Ve République. Dans de nombreux régimes parlementaires européens, tels l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Espagne, la Belgique et d’autres encore, les partis politique sont souvent contraints à conclure des alliances post-électorales afin de constituer un ensemble majoritaire au Parlement qui soutiendra le gouvernement. Lors des élections fédérales de 2005 en Allemagne par exemple, les urnes n’ont pas désigné de camp victorieux, la majorité des électeurs n’a pas confié les clés du pouvoir à la CDU plutôt qu’au PSD, au FDP ou aux Grünen. Ce sont les deux premiers qui, une fois les élections passées, ont défini un accord de gouvernement sur lequel le peuple n’a pas eu son mot à dire. On peut alors dire, comme sous les IIIe et IVe Républiques en France, que le pouvoir est partagé entre deux camps qui ont su trouver des compromis sur les principaux points qui ont occupé les débats électoraux (retraites, sécurité sociale, fiscalité, etc.)

On voit bien qu’en période de cohabitation, le pouvoir est soit à l’Elysée, soit à Matignon. Jamais il n’est partagé. En situation de coalition, le pouvoir est partagé entre plusieurs partis qui éprouveront d’autant plus de difficultés à se distinguer de leurs partenaires gouvernementaux à l’approche des élections. En cohabitation, le souverain, peuple ou nation, a choisi. Une coalition est au contraire le lieu de l’indécision souveraine où des mécanismes électoraux moins tranchés, mais peut-être plus représentatifs des courants politiques, conduisent souvent.

Dès lors, la question qu’il convient d’adresser à François Bayrou n’est pas tant celle de la cohabitation, ce qui le priverait de toute influence réelle sitôt élu, ni de la coalition, qui se déciderait une fois les élections législatives passées. La juste question est celle des étiquettes de candidats qui seraient autorisés ou invités à se prévaloir d’un soutien à François Bayrou, et de son adoubement en retour, une fois leur élection à un siège de député acquise.
L’UDF a-t-elle vocation ou prétention à constituer à elle seule une majorité  ? Cela nous paraît peu probable compte tenu de l’étiage de l’électorat centriste, sans doute bien moindre (vraisemblablement autour de 20%) que ce qu’un homme, fût-il centriste, serait capable de constituer sur son nom, son être et sa vision dans le cadre d’une élection présidentielle.
Des candidats PS, UMP, radicaux des deux bords, verts et autres feraient-ils allégence à François Bayrou, ce dernier les accepterait-ils sous son aile ? Une majorité composée de députés issus des rangs de l’UDF et d’ailleurs ne serait pas une coalition mais plutôt une nouvelle majorité plurielle si le contrat de mandature était passé avant le terme des joutes électorales.
Plutôt que de renvoyer la stratégie de François Bayrou aux faux démons de la cohabitation ou à une improbable coalition, interrogeons-le sur la physionomie d’une éventuelle majorité plurielle soutenant François Bayrou.


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30 réactions à cet article    


  • Décryptages Philippe Zaouati 6 mars 2007 11:22

    D’accord dans l’ensemble avec cet article même si majorité plurielle renvoie à une expérience passée relativement peu glorieuse ou qui du moins s’est mal terminée, la pluralité s’étant transformé en désordre.

    Il faudra garder de la cohérence dans tout ça.

    Pour plus de détail sur ce que je pense de ce sujet, je vous renvoie à mon article sur Agoravox d’hier sur « le pari démocrate » de François Bayrou.

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=20188


    • (---.---.38.189) 6 mars 2007 11:36

      Le vote Bayrou ne sera pas un vote d’adhésion pour une grande majorité d’électeurs, mais un vote sanction contre les deux candidats de « l’establishment » responsable de l’état actuel de la France.

      Une réaction répulsive contre le mensonge et la démagogie, contre les craintes qu’inspirent la pusillanimité du candidat de l’UMP et l’incompétence de la candidate du PS.

      Beaucoup voteront Bayrou pour les mêmes raisons que celles qui ont fait passer Le Pen au second tour en 2002. Depuis les choses ont changé de ce point de vue. Le vote Le Pen de 2007 sera majoritairement un vote d’adhésion.

      Si Bayrou est élu, il faudra qu’il parvienne à faire adhérer ses électeurs à son projet.

      Il y aura le double défi de rassembler une équipe disparate et un électorat dubitatif. Bonne chance.


      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 6 mars 2007 13:14

        Une majorité plurielle supposerait un accord de gouvernement entre des partis , comme en Allemagne ; en l’absence d’un tel accord, il s’agit de la formation d’un nouveau parti pas plus pluriel que tous les autres autour d’un homme assurant le rôle de fondateur d’un projet politique unique.

        Or Bayrou, s’il était élu, devrait nécessairement choisir entre le centre droit et le centre gauche, car jamais son parti (UDF ou PD) ne serait tel qu’il pourrait obtenir une majorité à lui tout seul aux législatives, surtout si FB veut, comme il le dit, y introduire la proportionnelle. Donc ce parti ne pourrait qu’organiser une majorité plurielle avec d’autres pour gouverner. Que ce soit l’UMP ou le PS mais certainement pas les deux à la fois !


        • bernard29 candidat 007 6 mars 2007 13:35

          la question de Bayrou est assez simple si on admet comme il est logique que avant d’être élu, il faut quand même battre son adversaire au deuxième tout.

          Ainsi au deuxième tour, a priori, Bayrou serait contre soit Sarko, soit Ségo, donc soit contre l’UMP, soit la gauche.

          1) S’il est contre Sarko, il doit compter sur le PS pour être élu. S’il est élu, l’UMP est dans l’opposition, et Bayrou tombe à gauche. Et c’est la coalition de gauche préconisée par Cohn Bendit avec implosion du PS, et une autre gauche qui se dissocie et se refonde. l’UDF n’existe plus car ses derniers élus locaux sont perdus et ne savent plus à quels saints se vouer.

          2) S’il est contre Ségo, il doit compter sur l’UMP pour être élu. et s’il est élu, la gauche est dans l’opposition. Bayrou reste à droite. Et Bayrou n’est pas sorti de l’auberge vis a vis de l’UMP.

          Seule solution pour Bayrou, préconiser la création d’un nouveau grand parti « majorité présidentielle » appelé Parti démocrate. MAIS, sa modification sur le scutin proportionnel ne pouvant se faire pour les échéances à venir, il ne peut se détacher d’une alliance UMP-UDF de toutes manières.

          On peut tirer des plans sur la comète, mais ça ne sert pas à grand chose.

          l’important aujourd’hui, à mon avis, c’est que Bayrou qui approche des 20 %, Le Pen qui continue de monter (à 14 %) c’est de noter le véritable Ras le bol qui gagne les citoyens vis a vis de ce régime politique qui a force de modifications politiciennes (renversement dans l’ordre des élections et magouilles électorales perpétuelles, perte de crédit des partis de gouvernements, divorce entre les politiques et l’électorat.crise de la représentativité .etc...) est de plus en plus fort.

          Il y a eu le 22 avril 2002, le référendum sur le TCE, il y a cette précampagne qui est une campagne de sanction contre ces partis de gouvernement, qui malgré leurs pactes, engagements, discours ne sont plus entendus. Et psans doute que Bayrou est aussi un outil utilisé par les sondés pour montrer que ce divorce est consommé.

          la crise de régime est ouverte. C’est la crise prioritaire de la société française, et cette élection présidentielle marquera un tournant. Soit les sondés sont entendus, et cette crise démocratique viendra à l’avant scène de la campagne officielle, soit les politiques continuent à faire la sourde oreille, et ça n’ira plus du tout.. !!!)


          • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 6 mars 2007 13:54

            Je suis d’accord avec vous sur le constat de la crise, mais je ne vous suis pas lorsque vous en tirer l’idée qu’il y aurait nécessairement dans l’électorat très pluriel qui ne fait plus confiance aux partis tels qu’ils sont -et à mon avis ils sont tous en train de changer- une ligne politique cohérente qui émergerait comme par enchantement. Un majorité d’opposants ne fait une majorité de oui, pas plus pour le TCE que pour les prochaines élections ; L’électorat de FB n’est pas du tout celui de JMLP.

            Tout dépendra de la capacité des partis de gouvernement à se moderniser et NS et SR chacun à sa manière et dans son camps tentent de la faire ; il faut donc les y encourager...FB pourra partie faire de cette évolution, mais il lui faudra nécessairement, comme vous le dites, faire le choix entre le centre gauche et le centre droit ; le dépassement sur le fond des valeurs entre gauche et droite n’est pas pour demain et, pour la vie de la démocratie, il n’y a aucune raison de le regretter


          • bernard29 candidat 007 6 mars 2007 14:31

            je ne dis pas du tout qu’il y a « une ligne politique cohérente qui émergerait comme par enchantement. » Je pense qu’il y a une même insatisfaction chez tous les contestataires et/ou déçus et qu’elle est trés forte. C’est déjà beaucoup. Et par exemple la convergences d’insatisfactions diverses et distinctes à un moment donné peuvent faire gagner le non à des référendums.

            Je crois que le pire serait une « victoire au rabais » des partis de gouvernement car la frustration serait encore plus forte. Au lieu que 2007 soit un nouveau départ, ce serait un approfondissement de la démoralisation.

            Les candidats doivent prouver leur détermination, leur volonté et leur audace pour apporter des solutions réelles à la crise démocratique. Or il m’apparaît que l’on se satisfasse de leurres démagogiques ou d’approximations médiatiques en guise de pansements, pour le moment.

            Et donc Bayrou rend actuellement service à la démocratie.


          • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 6 mars 2007 14:55

            Que Bayrou rendre service à la démocratie, c’est possible, mais il est encore trop tôt pour en juger, car hormis sa vision étroitement comptable (voire boutiquière) de la dette, son programme est pour le moins un copié/collé, en mineur, de ceux de ses adversaires.

            Quant à ses alliances ultérieures centre droit ou centre gauche nous ne savons rien encore...Il ne fera pas disparaître par un coup de baguette magique, comme en rêvent certains de ses soutiens, l’UMP et le PS du paysage politique.


          • philippe (---.---.205.72) 6 mars 2007 16:29

            Tout à fait d’accord, François Bayrou ne propose aujourd’hui aucun choix clair. Ses supporters nous présentent son alternative en nous citant d’autres modèles européens or il n’existe aucun équivalent en Europe : en Allemagne la coalition est contrainte dans un régime parlementaire à la proportionnelle, l’établissement du programme de gouvernement a eu lieu en fonction du rapport de force issu des élections, aucun lien avec ce que propose François Bayrou. Quand à l’Italie la coalition Prodi est avant tout une coalition anti-Berlusconi et c’est surement de ceci dont rêve l’UDF, d’une coalition anti-Sarkozy ; à la différence que la Démocratie chrétienne italienne a assumé son positionnement avant l’élection plutot que de tenter un hold up electoral basé sur des projections de sondage de deuxieme tour.

            Que M. Bayrou se prononce, dise si il penche à gauche ou à droite et ensuite les Français auront l’opportunité de se prononcer lors du premier tour entre :
            - un homme de centre droit qui assume une libéralisation du pays mais pas le côté autoritaire de SArkozy
            - un homme de centre-gauche, social démocrate, keynésien dans une certaine mesure mais qui tranche avec l’Etatisme historique du PS.

            Ce candidat pourrait être jugé par les Français, pas l’actuel.


          • rdu (---.---.209.117) 7 mars 2007 01:00

            ou un homme de centre.

            Votre raisonnement ne tient que si vous considérez que seul droite et gauche ne peuvent et ne doivent exister, ce qui n est pas a mon sens le cas. Pour moi, ce qui est révélateur de la popularité ou l adhesion aux partis c est le premier tour. Et ceux ci ne sont pas si brillants( même si majotitaires ) que ca par le passé pour gauche et droite si l on tiens compte de l abstention. Vousme direz a raison qu en 2002 Bayrou etait plus qu’outsider et Lepen a été un vote protestataire contre la gauche et la droite. Il semble que Bayrou rassemble le vote protestataire mais qu en plus il représente leurs opinions (et c est logique car étant du centre, il a a priori un grands nombre de gens qui se retrouvent dans ses idées) Comparer le vote conttestatire que Le Pen a raflé avec les intentions de vote en faveur de Bayrou est faux, l un est extreme et l autre consensuel.

            C est pour cela que je ne vous suis pas dans votre idée.

            Ceci dit je serais heureux si vous, par rapport a ce que je viens d’écrire , vous développiez votre argumentaire


          • Blablabla (---.---.106.215) 7 mars 2007 06:47

            @ candidat 007

            Si cette crise démocratique engendre un détournement d’électeurs vers une pseudo-union, pratique une rafle de la pensée opposée à un système rondouillard au profit d’un autre système au ventre creux, les électeurs auront bien du mal à crier famine tant leur désir de changer n’est plus revanchard (comme les périodes successives de cohabitation) mais confiscatoire (plus de dualité gauche/droite).

            Resteraient dans l’hémicycle les joutes verbales, les jeux de robes et les manoeuvres serviles. Une justice politico-administrative ferait son effet avec lenteur, sans mesure avec le temps citoyen dont l’aiguille des heures va plus vite que celle des minutes (de procès).

            Adieu république.


          • Zenest (---.---.216.52) 6 mars 2007 14:34

            Arghhh, encore cette rengaine : « FB ne pourra pas gouverner parce que le PS et l’UMP vont s’acharner à le plier ».

            Pourquoi continuer à voter pour ces partis qui recherchent le pouvoir uniquement pour le pouvoir ? Pourquoi quand on est UMP ne peut-on pas voter pour une loi PS intelligente, et inversement, sous peine de sanction de son parti ? On a assisté à une belle mascarade lors du fiasco DADVSI, et on va revoter pour les même crétins qui votent systématiquement la ligne du parti plutôt que leur conviction personnelle ?

            C’est à ce système sans nuance que je dis non, et mon vote ira à l’encontre de cette logique absurde.


            • jps (---.---.250.169) 6 mars 2007 21:17

              voir http://poly-tics.over-blog.com/

              Il souhaite un gouvernement de coalition nationale, mais avec qui ? Avec l’hémorragie que connaît l’UDF dont le dernier en date est Christian Blanc et Rocard (ainsi que d’autres) ayant refusé l’offre. Ces serait un Président qui n’aurait pas de députés derrière lui, qui cherchera constamment, dans un consensus mou, à concilier la carpe et le lapin. En fait, son seul but est de faire une honnête figuration au premier tour, pour mieux se rallier à sarkozy et monnayer des places. Au second tour Bayrou ira marchander auprès de sarkozy des siéges de députés UDF. Sa candidature est uniquement un positionnement tactique. voir http://poly-tics.over-blog.com/


            • Blablabla (---.---.106.215) 7 mars 2007 07:13

              @ zenest

              Quand vous demandez :« on va revoter pour les même crétins qui votent systématiquement la ligne du parti plutôt que leur conviction personnelle ? », je vous pose la question transitoire :

              - un député doit-il représenter ses idées ou ses électeurs ?

              - s’il est élu, c’est qu’il a des électeurs

              - mais les électeurs sur un sujet donné n’ont pas forcément le même avis

              - par exemple sur l’euthanasie, débat de société qui ne peut à lui tout seul être traité avec les deux assemblées

              - on ne demande pas à un élu de penser mais d’agir à ce pour quoi il a été élu

              - les partis existent pour la réflexion et l’organisation des idées, désigner des représentants qui peuvent être élus

              - L’ELU FERME SA GUEULE ou il quitte sa formation

              Quant à votre idée que l"ELU puisse transgresser les implications de son mandat délivré par un parti, agir en SOLO en son âme et conscience, c’est oublier qu’un ELU DE GAUCHE POURRAIT SOUTENIR, même momentanément, L’EXTREME DROITE sur un sujet donné (l’homosexualité par exemple).

              BAYROU est une jambe de bois, même si je n’ai rien contre les unijambistes.

              Ni les cul-de-jatte, ça va de soi.


            • Zenest (---.---.216.52) 7 mars 2007 14:41

              @ blablabla :

              Non, je ne peux pas cautionner ce genre de justification sur la loyauté fétide élu - parti. Le Parti, souvenez-vous, je lui met une majuscule, comme dans le temps, ne tolérait aucune déviance hors des recommandations du Politburo. Cette pratique ne semblait acceptable à personne à l’époque (sauf aux membres du Parti, cela va de soi). Elle ne l’est pas plus maintenant !!! C’est toujours aussi détestable que ça vienne du PS, de l’UMP ou de quelque « formation » politique que ce soit.

              Il y aurait un système pour palier à ceci : pas d’élection. Un tirage au sort parmis les citoyens. Allez zou, on vous paye pendant 5 ans, faites votre devoir. Je ne pense pas que les résultats seraient plus mauvais que les actuels...


            • Blablabla (---.---.20.71) 8 mars 2007 06:07

              @ zenest

              En dehors des Partis point de salut.

              Vous ne répondez pas à mes questions pourtant essentielles à mon sens quant au mandat d’un ELU.

              Le mandat c’est la raison d’être d’un ELU.

              Doit-on mandater un quidam affirmant son autorité naturelle (?) simplement parce qu’il fait les yeux doux au peuple ?

              BAYROU EST UN POPULISTE, sa quête intérieure ne trouvera la sérénité que dans l’exacerbation des tensions sociales, comme Le Pen en son temps. Sauf que ce dernier est rentré dans le rang et qu’il n’a plus de guerre à gagner.


            • ben (---.---.182.41) 6 mars 2007 14:38

              Gouverner au centre, à droite, à gauche....c’est un probleme d’individu et de bon sens avant tout.

              Bayrou a bien raison de penser « europe »....créer un parti démocrate, ca peut paraitre évident, mais c’est l’avenir ! Ca fonctionne dans d’autres pays, et la france devra s’adapter, on ne peut pas rester arriéré et se complaire comme ca bien longtemps.

              Si on ne s’occupe pas des problemes, les problemes s’occuperont de nous ! Bayrou est le seul a avoir comprit ca. Et surtout, surtout...il ne DIVISE PAS les gens !! c’est enorme pour un politicien ca !

              Les autres politiciens (surtout le ps) ne font que ca (adorateurs du culte mitterandiens sans doute).


              • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 6 mars 2007 14:58

                Les gens, comme vous dites, n’ont pas besoin des hommes politiques pour être divisés ; les inégalités sociales et les différences d’intérêts s’en chargent...La démocratie c’est la régulation des conflits, pas du tout leur disparition.


              • rdu (---.---.209.117) 7 mars 2007 01:03

                Peut etre mais c est aussi apporter des solutions. Le but d’un débat en politique n est pas de causer ad vitam éternam mais de déboucher sur une solution répondant a un probleme et faisant avancer les choses


              • Blablabla (---.---.106.215) 7 mars 2007 07:19

                @ ben

                « créer un parti démocrate, ca peut paraitre évident, mais c’est l’avenir ! Ca fonctionne dans d’autres pays »,

                NON CA NE MARCHE PAS, C’EST FAUX.

                Ce qui marche, c’est des « démocraties » comme l’américaine, l’israëlienne, pas l’italienne, ni l’allemande.

                BAYROU, c’est l’arlésienne.


              • Blablabla (---.---.20.71) 8 mars 2007 06:18

                @ ben

                « Il (Bayrou) ne DIVISE PAS les gens ».

                La preuve que SI, ça commence déjà à batailler sur son existence politique.

                Bayrou croit rassembler des idées de Bric et de Broc, c’est un récupérateur new age qui avec une vulgaire boîte de conserve vous promet un pendentif.

                En fait de rassembler, il déforme et plie à son usage pour faire ressembler à quelque chose de connu.

                Son commerce n’est pas plus tendance que celui d’un africain de la brousse. C’est juste un casse-croûte.


              • @jean @jean 6 mars 2007 22:59

                « En fait, son seul but est de faire une honnête figuration au premier tour, pour mieux se rallier à sarkozy et monnayer des places » ceux qui disent cela ne l’ont pas entendu ; il a d’autres prétentions. par contre la composition de la future assemblée ,malgré ,selon ses dires « le raz de marée » risqu de rester trés loin de ses espérances ; en France , en milieu rural surtout ,on vote pour le député que l’on connait et non pas pour un député qui donnerait la majorité au nouveau président bon courage françois


                • Blablabla (---.---.106.215) 7 mars 2007 07:29

                  @ jean

                  Peut-être que Bayrou coopterait des voix au sein du groupe UMP, mais c’est l’acharnement du parti qui fait que certains membres dérivent, pas le fait qu’ils soient soutenus par des électeurs sans « partis pris ».

                  Les curés de campagne savent bien cela :

                  en discussion avec les gens sur des problèmes comme l’avortement,l’euthanasie, l’homosexualité, etc...

                  ils savent que le Vatican ne cède pas un pouce de terrain

                  et pourtant, ILS CROIENT EN DIEU.


                • philamon (---.---.21.16) 7 mars 2007 05:47

                  Bonjour. A mon sens, M. Bayrou n’aura aucune peine à rallier à lui des députés tant de l’UMP que du parti socialiste.

                  Rappelez vous comment les UDF sont partis en masse à l’UMP. Comment par peur de ne pas être investi, ils ont avalés toute les couleuvre de ce même parti (il n’aura pas fallut un an pour qu’ils changent d’avis sur GDF). Et vous pensez qu’ils hésiterons 1 seconde à rallier le vainqueur ? Non seulement ils reviendront dans le nouveau parti présidentiel, mais ils entraineront avec eux une bonne part de l’UMP. Quand aux socialistes, si comme je le pense ils ne sont pas au second tour. Ils seront ravis de se rallier, tout simplement car la place est bonne et le label présidentiel est un atout trop important pour être ignoré. Je n’ai aucune inquiétude sur la capacité de nos « professionnels » de la politique à tout accepter pour garder une si bonne place. Et aucune illusion sur la profondeur des convictions de la majorité d’entre eux.


                  • Blablabla (---.---.106.215) 7 mars 2007 07:48

                    @ philamon

                    Des élus de droite « Comment par peur de ne pas être investi, ils ont avalés toute les couleuvres »,

                    et des élus de gauche « tout simplement car la place est bonne et le label présidentiel est un atout trop important pour être ignoré »

                    C’est exactement ce qu’il va se passer si BAYROU est investi.

                    On va se laisser tenter ou on va lui faire un pont d’or...

                    pour mieux le dégommer par la suite,

                    quand les rapports de force auront changés,

                    quand les esprits chauffés à blanc dézingueront l’empire du milieu,

                    quand les manifs succèderont aux manifs (de gauche et de droite)

                    C’est ça que vous voulez ? C’est ça l’honnêteté des électeurs BAYROU ?

                    C’est ça l’alternative entre un européen du OUI et un européen du BEN...OUI ?

                    Piètre courage en vérité.

                    Sans les canailles, on ne croierait plus en Dieu.


                  • Blablabla (---.---.106.215) 7 mars 2007 09:11

                    @ l’auteur

                    Je réponds à votre question d’esquisser la « physionomie d’une éventuelle majorité plurielle soutenant François Bayrou. »

                    Quelques éléments de réponse :

                    - le groupe alternative à gauche 2007 : « Si nous n’accédons pas au second tour de la présidentielle, nous nous mobiliserons pour battre la droite et l’extrême droite. Mais nous ne participerons pas à un gouvernement qui serait dominé par le social-libéralisme. »

                    - Bernard BOSSON député de Haute-Savoie - candidat à la présidence du CDS au nom de la fidélité à l’héritage centriste, il est ensuite battu par Bayrou, qui rêve d’un parti allant de Balladur à Delors. Il affirme :« L’Europe est une des raisons essentielles de mon entrée en politique »

                    - le groupe VAUBAN, ses projets et tous les récipiendaires bien connus.

                    - Jacques Attali qui affirme : « le gagnant sera celui saura le mieux donner aux Français confiance dans leur avenir, plutôt que de se lamenter sur leurs souffrances. » et « les deux principaux candidats finiront la campagne en charpie. Tout, alors, deviendra possible. » et encore « Sauf événement majeur, ce président n’aura jamais été ni ministre des Affaires étrangères, ni Premier ministre, ni chef de l’Etat, pas même le leader historique incontesté de son propre camp. » et enfin LE PLUS IMPORTANT « il y a en France près de 30 millions d’internautes, soit 1 habitant sur 2 ; il y a plus de 9 millions de blogueurs, soit 1 citoyen sur 7 ; plus de 12 millions de personnes lisent au moins un blog une fois par mois. C’est énorme : visiblement, nombre de citoyens ont beaucoup à dire. Si l’on ne veut pas qu’ils l’expriment un jour de façon brutale, il appartient à la classe politique, syndicale, associative et médiatique de se donner les moyens de les écouter vraiment, en créant de grands sites coopératifs, politiques ou privés, encadrés par des tuteurs, des notateurs, des relecteurs : futurs métiers de la nouvelle politique. » VOX ?

                    - Jacques BARROT commissaire européen « Député constamment réélu, il dirige le groupe centriste jusqu’en 1995. »

                    - Les idées de Lionel Stoléru à suivre

                    Et d’autres, j’ai pas le temps maintenant de poursuivre.

                    A vos recherches.


                  • philamon (---.---.238.244) 7 mars 2007 13:10

                    Bonjour.

                    Je pense que vous vous faites une idée trop haute des convictions des députés.

                    Non seulement je maintiens qu’ils se rallieront en masse par peur de perdre leur place. Mais en plus ils feront ce qu’ils ont toujours fait ; ils voterons ce qu’on le gouvernement leur dira de voter. Sans rien dire et avec le sourire en plus. La plupart d’entre eux ira même jusqu’à nous chanter qu’ils y avait toujours cru à la victoire de Bayrou. Limite, si leur ancien parti ne participait pas officiellement à l’union nationale, ils dirons qu’ils y faisaient de l’entrisme pour l’UDF. Croire, ou tenter de faire croire qu’ils se rallieraient pour « plomber » Bayrou. C’est vraiment leur donner plus de vergogne qu’ils n’en ont jamais montré. Ils se rallieront et ils seront fidèles jusqu’au bout, comme d’hab. Quand à l’honnêteté que vous mettez en doute...Je tiens à préciser que je ne suis pas « les électeurs de Bayrou » mais un simple citoyen qui depuis 30 ans à vu la France s’enfoncer et a été obligé de supporter l’impéritie d’un tas d’incapable malhonnete.

                    A ce propos, qui est le plus honnête ? Celui qui dit ce qu’il pense ou celui qui se tait en espérant que la réalité passe à l’as ?


                    • Blablabla (---.---.20.71) 8 mars 2007 06:29

                      @ philamon

                      « A ce propos, qui est le plus honnête ? Celui qui dit ce qu’il pense ou celui qui se tait en espérant que la réalité passe à l’as ? »

                      Cette réflexion laisse penser que Le Pen pourrait effectivement devenir notre sauveur.


                    • anham anham 7 mars 2007 22:26

                      Bonsoir à tous, Tout d’abord merci pour ce débat - et désolé de ne pas m’y être mêlé plus tôt. Je profite de cette introduction pour rebondir sur un des derniers commentaires relatifs à la montée en puissance des blogs et des nouvelles formes d’engagement citoyen. Je ne peux que me joindre à ces propos. Le sillon devra encore être creusé dans les années qui viennent, mais nous assistons indéniablement à une recomposition de notre système démocratique. Pour revenir à François Bayrou, et plus particulièrement au débat relatif au clivage droite / gauche, mon billet n’a pas pour objet d’insinuer que ce clivage est dépassé, mais plutôt que ses contours actuels sont mal adaptés à notre société. Beaucoup de personnages politiques de centre droit ou de centre gauche partagent des positions communes sur l’Europe, la justice, la solidarité et d’autres sujets de société. Il me semble donc que la fine frontière qui sépare la droite de la gauche, aujourd’hui tracée sur un linéament de la fin du 19ème siècle. Souvenons-nous par exemple que dans l’entre deux guerres, les lignes partisanes ont été retracées au Royaume-Uni, le parti travailliste ayant peu à peu pris à place du parti libéral à la gauche de l’échiquier politique, les droits économiques et sociaux ayant remplacé la question des droits politiques au premier rang des préoccupations des sujets de la couronne. L’Europe serait-elle aujourd’hui une meilleure ligne de partage que l’opposition entre étatiste et libéral / conservateur ? Je n’ai pas la réponse, mais la candidature de François Bayrou s’inscrit peut-être dans un mouvement de recomposition sans doute à l’oeuvre depuis le tournant de la rigueur de 1983.


                      • Blablabla (---.---.20.71) 8 mars 2007 07:49

                        @ anham

                        Merci de citer un de mes commentaires sur la question posée par le billet de l’auteur. Quelquefois, j’ai le sentiment d’écrire dans le vide.

                        Vous vous posez la question « L’Europe serait-elle aujourd’hui une meilleure ligne de partage que l’opposition entre étatiste et libéral / conservateur ? »

                        c’est à mon sens supposer qu’il y a une logique au clivage gauche/droite masquant une union sacrée autour de la fondation de l’Europe dont Bayrou serait le héraut.

                        D’où la défiance du NON au référendum de 2005, arguant que ce non était un non de circonstance né de cette dualité et non un rejet de l’Europe. Cette affirmation tend à prouver que Bayrou rassemble au lieu d’opposer.

                        Rien n’est moins simple.

                        En effet, j’ai retrouvé un article VOX de l’année dernière qui peut éclairer certains sur « Le tournant de la rigueur, mars 1983 » de l’auteur Argoul du vendredi 3 mars. Il y est dit « dès le 24 mars(2003), le plan de rigueur de Delors était adopté en conseil des ministres : baisse du déficit budgétaire, hausse des taxes sur la vignette auto, l’alcool et le tabac, hausse du forfait hospitalier et de l’essence, hausse des tarifs EDF, GDF et SNCF, emprunt forcé, baisse des stocks pétroliers, contrôle des changes et instauration d’un carnet de change aux devises limitées à 2000 francs pour chaque touriste français se rendant à l’étranger... Ces mesures étaient de l’ordre de 2% du PNB, selon Attali : « On reprend ce qu’on avait donné en juin 1981 ».

                        « La candidature de François Bayrou s’inscrit peut-être dans un mouvement de recomposition sans doute à l’oeuvre depuis le tournant de la rigueur de 1983 » dites-vous ?

                        Je redécouvre la quête d’un pouvoir de Gauche dans un mouvement de construction européenne. Et cette rigueur dont vous parlez a été déterminée par l’ambition européenne des gens de pouvoir, conscient qu’un gouvernement de gauche en France provoquait un exode des richesses (« ses nationalisations massives, sa relance choc et sa baisse du temps de travail sans baisse de salaire, constitue une rupture des équilibres européens, donc une menace sur le franc »).

                        Cependant, aujourd’hui, avec une monnaie commune forte sur le plan international, affirmer que la dualité gauche/droite ne permet pas de résoudre notre problème français est réducteur et contre productif.

                        Je pense que cette dualité est précieuse dans le sens qu’elle permet de tracer dans le milieu (qui n’EXISTE PAS) une direction acceptable par tous. Affirmer que l’on a perdu du temps ou de l’argent, c’est nier l’essence même d’une civilisation.

                        Bayrou n’incarne pas cette frange du milieu (qui n’EXISTE PAS) et il n’augure aucun miracle économique.

                        Son argument majeur tient en une phrase : « Le général de Gaulle, Pompidou, Giscard, Barre, n’avaient pas laissé de dettes aux Français : la dette de la France était en 1981 plus faible que celle d’aucun autre grand pays développé. Depuis 25 ans, les gouvernements successifs ont accumulé les dettes. C’est une forme d’irresponsabilité politique ».

                        A la lumière de cet article de VOX, comme le souvenir de certains d’entre-nous, on peut prétendre que la dette française est née de ce facteur de croissance européenne, entre leit-motiv et contraintes budgétaires.

                        OUI, il existe une population consensuelle, non elle n’a pas agit à la légère. Le faire croire serait renier l’héritage même du centrisme européen. Démagogie.


                      • illana31 3 février 2008 00:00

                        Bonjour,

                        Je me permet d’intervenir dans cet espace de commentaires car il n’y a apparemment aucun moyen de contact privé.

                        Je suis étudiante en Master de communication à Marne-la Vallée et je réalise un mémoire ayant pour thème le journalisme sur Internet. Je me pose notamment la question de la représentation que le internautes-journalistes se font d’eux-mêmes. De la place, du rôle qu’il s’octroie au sein de la profession journalistique.

                         Si vous êtes disponible pour un entretien, contactez-moi sur ma messagerie [email protected]

                        Merci par avance

                        Illana Attali

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