La question n’est pas primaire ou pas, mais comment elles sont organisées et quelle sens elles ont :
Ici : le programme est prédéterminé en petit cénacles fermés, suivant les délicates balances des sous tendances et des négociations internes et externes avec alliés potentiels.
Il est voté par les candidats qui sont tous d’accord...
7 candidats pour un seul programme, et vous arrivez à prendre cela au sérieux ?
Ils se livrent à des débats pour se démarquer de ce programme consensuel.
Le corps électoral n’est pas citoyen : le « droit de vote » n’implique aucune responsabilité et en tout premier lieu même pas celle d’assumer les conséquences de son vote.
On demande donc l’avis de ceux qui connaissent moins le parti, les candidats et le programme que les militants. Qui ne sont même pas nécessairement des électeurs potentiels du parti.
Mais c’est aussi pour faire face à l’incapacité récurrente du parti à désigner ses candidats et à produire ses programmes en toute transparence démocratique.
L’article 4 de la constitution précise que les partis contribuent à l’expression du suffrage. Ici c’est l’inverse, on demande à un suffrage peu déterminé de contribuer à l’expression d’un parti.
Cette délimitation des ayants droit revient à faire choisir le candidat du parti, voir sa ligne idéologique, par des gens qui lui sont même éventuellement hostiles. C’est complètement irresponsable. C’est comme si on organisait un référendum sur le protectionnisme en France en faisant participer les Chinois en disant qu’après tout, ils sont concernés. Comme si il y avait des primaires UMP ou les alterécolobio et autres FN avaient la possibilité de s’exprimer. Tous le monde éclaterait de rire.
A peine élu, par un collège sans légitimité démocratique, le principal candidat annonce qu’il va proposer son programme, différent de celui déterminé sur le parti, qui est réputé être le sien et qu’il a voté en interne avec ses collègues à l’unanimité. Ses lieutenant demandent une remise en cause des pouvoirs interne au parti au mépris de ses propres règles démocratiques internes. Un des motifs, étant qu’ils n’ont pas confiance dans les amis de la candidate battue sur le même programme, pour mettre à la disposition du candidat les moyens du parti....
Le principal résultat étant que, comme la dernière fois, le parti se retrouve avec un candidat choisit par les sondages, sans programme ( puisqu’il veut revenir sur celui qu’il à voté), menteur ( pour la même raison) essentiellement du fait d’un vote utile.
Avec un système de ce genre, Balladur eut été le candidat officiel du RPR....On a vu le résultat.
La droite en France a toujours été le principal rempart des principes démocratiques face à une gauche partagée entre lâcheté et surmoi totalitaire. C’est un général de droite qui s’est levé seul contre un maréchal radical socialiste entouré massivement de collaborateurs issus du front populaire. C’est le même général qui a renvoyé les putschistes dans leurs casernes. Qui a démissionné de la présidence face à un désaveux populaire sur un simple référendum au lieu de s’accrocher à sa place face à un rejet massif aux législatives introduisant un facheux précédent.
J’espère bien qu’elle saura rester fidèle à ses traditions et ne se livrera pas à ces caricatures délétères de démocratie.