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Accueil du site > Actualités > Politique > Le rapport Olivennes, un plaidoyer contre la vie privée sur internet (...)

Le rapport Olivennes, un plaidoyer contre la vie privée sur internet ?

Depuis plusieurs années, le gouvernement tente avec plus ou moins de succès, de limiter le téléchargement illégal sur internet. Les lois s’accumulent et se ressemblent. Toutefois, avec celle qui arrive, basée sur une mission de recherche mandée par la ministre de la Culture au patron de la Fnac, M. Denis Olivennes, et en l’état actuel du rapport, un cap pourrait être franchi, un cap que je pensais infranchissable dans une démocratie occidentale.

Le sujet pouvant s’avérer ardu quand on ne connaît rien aux réseaux informatiques et aux lois qui les régissent, je vais d’abord essayer de faire très simple, pour que tout le monde comprenne (A), et rentrer un peu plus dans le détail après (B), pour ceux que la lecture n’effraye pas.

A) Ce que le rapport Olivennes va changer, pour faire simple.

Tout d’abord, on remarquera le ministère de la Culture qui demande au patron de la Fnac de faire une étude sur le téléchargement, c’est comme si le ministère de la Santé demandait au patron de Marlboro de faire une étude sur les méfaits du tabac, il y a "un peu" conflit d’intérêt. Nous y reviendrons.

En l’état actuel des choses, la vie privée des citoyens est protégée par diverses procédures. Par exemple, admettons que vous soyez suspecté de trafic de drogue (ou de n’importe quel délit) par la police, et que celle-ci veuille surveiller vos conversations téléphoniques ou vos emails pour confirmer ses soupçons. Le flic menant l’enquête devra collecter des preuves, notamment en vous interrogeant, les présenter à un juge, qui décidera alors d’ouvrir une instruction sur vous, ce qui permettra au policier, avec l’accord du juge, d’écouter vos conversations téléphoniques, ou d’examiner votre activité sur internet via votre fournisseur d’accès. Puis, si on trouve des preuves de votre culpabilité dans tout ça, elles seront présentées devant un juge, et vous aurez droit à un procès. Vous pourrez alors vous défendre avec un avocat.

En l’état futur, avec ce que propose le patron de la Fnac dans son rapport : une police privée, appartenant aux majors, pourra examiner, avec des serveurs espions, tout ce que vous téléchargez ou uploadez sur le net, et si elle trouve des fichiers qui lui semble illégaux, elle pourra exiger devant une autorité administrative nouvellement conçue à cet effet, de faire fermer votre ligne adsl, avant une quelconque intervention d’un juge. Cette police privée ainsi que cette nouvelle autorité pourront tenir des liste, de tous les gens qu’elles auront surveillés, ainsi que de leur activité sur internet.

B) Plus en détail.

D’abord, on remarquera que cette police privée utilisant des serveurs espions existe déjà, elle s’appelle CoPeerRight Agency (entre autre, mais mentionnée spécifiquement à ce sujet, en bas de la page 8 du rapport Olivennes, disponible ici).

Si vous vous demandez quelle est l’étendue de son activité, je vous invite à télécharger le logiciel peer guardian 2, et à le laisser tourner une journée. Puis, vous regarderez combien de fois par jour "ils" (cette agence ou une autre) rôdent autour de votre connexion. Etant donnée la procédure que j’évoquais succinctement plus haut, ces vilaines milices de rôdeurs ne pouvaient jusqu’ici faire que de la figuration, tenir une comptabilité ponctuelle du téléchargement sur le net et, surtout, n’avait aucun droit quant à exiger une sanction, autrement qu’en avertissant certains ayants droit, qui pouvaient alors porter plainte auprès de la police comme n’importe quel citoyen, ce qui amène à la procédure expliquée en A. Demain, ces cyber polices privées employées par les majors, auront pour ainsi dire un pouvoir sur le net supérieur à celui de la police nationale, puisqu’elles ne font qu’un avec les ayants droit, et qu’elles pourront se passer d’un juge pour demander une identification et sanctionner, grâce à la nouvelle autorité publique créée exprès pour ça.

Dans le texte, la suppression du juge pour l’identification au profit de cette nouvelle autorité est demandée en p. 21 du rapport, deuxième paragraphe, “le suivi de la procédure”, et p. 22 “Il sera également nécessaire d’autoriser l’autorité à faire le rapprochement entre les données de connexion et le titulaire de l’abonnement sans intervention du juge, ainsi que de conserver des données de connexion.”

La capacité de l’autorité à sanctionner sans l’intervention d’un juge se trouve en p. 20, du rapport, point 3.3.2.2.1 A), alinéa 3, “(l’autorité) prendrait une sanction qui irait de la suspension temporaire à la résiliation du contrat”, et il est également question un peu plus haut de contravention.

Qui plus est, dans l’arsenal répressif souhaité par le rapport Olivennes, on demande aussi des FAI qu’ils deviennent des flics du net (et ils sont d’accord, puisqu’ils ont signé à l’Elysée ensemble). Ils devront filtrer tout ce que vous téléchargerez ou uploaderez sur le net, ce qui inclut donc vos échanges de fichier en conversation MSN, vos pièces jointes de mail, etc. Dans le texte, p. 8 du rapport, point 1.1.2, “Déceler la circulation de contenu illicite à partir d’outil de filtrage placés au sein du réseau. Cette approche implique nécessairement les fournisseurs d’accès internet”, et p.16, point B “il s’agirait d’un filtrage en temps réel, directement chez le fournisseur d’accès internet”. Cette collaboration semble acceptée par les FAI, y compris avec la peine d’être sanctionnés s’ils manquent de zèle, par une astreinte ordonnée par la nouvelle autorité (p. 22, quatrième paragraphe).

Il me semble que mécaniquement, qui dit filtrage du contenu illégal, dit forcément filtrage du contenu légal, puisque par définition, il faut tout regarder pour vérifier. Evidemment, les personnes employés chez Free ou Neuf pouvant accéder aux logs des serveurs ont toujours eu cette capacité, votre vie privée n’était donc pas parfaitement protégée. Mais jusqu’ici, ces employés n’avaient pas l’obligation de le faire, et encore moins de transmettre ces informations aux majors et leur police personnelle, ou à une autorité publique non judiciaire, les unes comme les autres bientôt habilitées à lister et conserver ces données. J’entends déjà les arguments massues des majors “On pourra tout regarder certes, mais on n’examinera que ce qui est illégal, par respect pour votre vie privée”. Il est prévu dans l’accord que ces filtres soient installés dans un délai de 24 mois.

Concrètement, en termes de liberté informatique, ça amènera la France environ au niveau de la Chine, à cette nuance près qu’au pays du fleuve jaune, ce sont les termes démocratie et liberté qui entraînent des délations de la part des FAI. Chez nous, ce sera les mots Madonna et Céline Dion. Encore que, Madonne vient de quitter sa maison de prod’, elle n’est donc plus dans le giron des majors.

Ce qui nous ramène au problème du conflit d’intérêt évoqué en A). Sur un CD vendu 15 ou 20 euros dans les magasins de M. Olivennes, environ 1 à 2 euros vont à l’artiste, les 14 à 19 restant sont pour les producteurs et les distributeurs. Comment les Olivennes et consort justifient-ils cette proportion ? Eh bien ce serait, d’après eux, le seul et unique moyen de “faire vivre la musique”. Quel altruisme. Récemment, le groupe Radiohead a décidé de se passer du concours de ces majors et de ces distributeurs, et mettant directement son dernier album en ligne, laissant le choix aux internautes de donner ou pas. Surprise, cela leur a rapporté plus et plus vite. Les deux tiers des internautes ont acheté l’album pour 3 euros en moyenne. 3 euros pour un album entier, c’est bien moins qu’en rayon Fnac. Mais comme ces 3 euros sont revenus intégralement aux artistes, ils ont pu gagner environ 3 millions d’euros, en offrant seulement 1,3 million d’album au total. Dans le système traditionnel, il aurait fallu qu’ils vendent 2 millions d’albums à 15 ou 20 euros pièce. Et pour rentabiliser, ils leur restent encore les concerts, ainsi qu’un projet d’album physique, mais collector, particulièrement soigné, pour ceux qui veulent avoir “l’objet”.

La chanteuse Barbara Hendrix vient d’annoncer qu’elle allait faire de même.

On notera au passage que le système pourrait sans doute être optimisé avec certain mode de web-paiement direct. Par exemple, si tous les internautes avaient acheté l’album en question pour un simple allopass à 1 euros et des poussières, payable sur leur forfait d’abonnement de portable, ça aurait été encore plus rentable pour eux, autant que pour le groupe.

En dehors de la sphère musicale, on relèvera que CBS et depuis peu NBC ont mis à disposition du public américain un service de visionnage gratuit de leurs séries en streaming, rentabilisé grâce à la pub... soit exactement le même système que la télé, quelle idée géniale, mieux vaut tard que jamais.

Il apparaît donc raisonnable de douter du fait que la “survie de la musique” passe obligatoirement par les rayons de la Fnac et les poches de Vivendi.

Bien sûr, la Fnac aussi vend sur internet. Entre 0.99 et 1,99 euros la chanson, soit entre 9,99 et 19,99 euros pour un album de dix chansons, donc exactement le même prix qu’en magasin, mais sans avoir à payer d’employé en rayon, ni de support CD. Vous pourrez par contre graver ces chansons sur un CD vierge (sauf si DRM), un CD sur lequel vous payerez une taxe destinées aux majors de la musique (taxe qui existe aussi sur tous les supports d’enregistrement, clé USB, disque dur externe, etc.). D’ailleurs, la Fnac vend des CD vierges, environ 8 euros les 10 pour du bas de gamme, ainsi que le graveur pour PC, 40 euros en premier prix. Et toujours 1 ou 2 pour les artistes, bien sûr. Hein ? Comment ? Ils nous prennent pour des gogos ? Mais pas du tout voyons, ils font “vivre la musique”.

Cela dit, admettons. Admettons qu’ils faille absolument passer par les majors de la production et de la distribution pour faire de la musique. Admettons, même si ça paraît complètement faux.

Est-il légitime, pour défendre des intérêts privés, qu’ils soient ceux de la musique ou d’autres, de sabrer le droit à la vie privée de tous les internautes ? Il y a sur internet, de très nombreux crimes et délits, à commencer par les escroquerie à la carte de crédit, la pornographie infantile, la prostitution organisée, la vente de contrefaçons, sans parler des sites politiques extrémistes ou fanatiques. Je pense que tout citoyen digne de ce nom est plus qu’hostile à tout cela. Pour autant, serait-il légitime de mettre sur écoute le PC de chaque citoyen pour vérifier qu’il n’est pas un escroc, un pédophile, un proxénète, un extrémiste politique ? Assurément pas, et encore moins si cette surveillance doit être faite avec une police privée, et un mécanisme judiciaire qui ne donne pas droit à l’explication, ou alors seulement après la sanction (p. 22 du rapport, modalité de procédure, "ses décisions seront susceptibles de recours devant une juridiction", merci, vraiment trop aimable).

La présomption d’innocence, le droit à la vie privée, et la liberté d’expression sont des droits fondamentaux, interconnectés, qui fondent la qualité de citoyen dans un démocratie. Si ces droits ne sont pas sur le net, le net va très très vite devenir un outil de lutte CONTRE la démocratie.

D’ailleurs, on peut déjà envisager la rhétorique suivante : “puisqu’on a une autorité qui peut se passer du juge pour identifier et espionner le contenu d’une connexion de particulier et sanctionner sans procédure judiciaire, à partir de preuves envoyées directement par les FAI, ou des organismes de polices privées pour lutter contre le piratage musical, pourquoi ne pas étendre ce dispositif au terrorisme, à la pédophilie, c’est quand même plus grave que les problèmes de musique ?” Et c’est vrai, que sont ces quelques artistes qu’on prive de leur 2 euros par album, en comparaison de ces familles détruites par la folie d’Al Qaïda, de ces femmes vendues comme des objets, de ces enfants traqués par des cyber pervers ? Hein ? Franchement ? Et puis c’est tellement has been la présomption d’innocence. Et hop, un gouvernement qui peut lire et utiliser comme preuve n’importe quel mail, sans aucun contrôle préalable.

Merci qui ? Merci-monsieur-le-patron-de-la-Fnac-et-ses-amis-les-majors- qui-font-vivre-la-musique.

Ce millionnaire de la culture se fend même d’une pointe d’ironie dans Libé, exprimant sa surprise quant aux accusations sur son étude : “Je veux bien que l’on m’accuse d’être liberticide, mais quatre avertissements pour en arriver là, ça ne me paraît pas être un régime de sanctions digne de la Chine ou de la Corée du Nord.” Mais cher ami, cher patron de la Fnac qui ose se targuer d’être “agitateur de conscience depuis 1950”, quand bien même la sanction serait un caramel mou, si pour obtenir l’adresse du délinquant ayant mérité ce caramel, vous avez fait en sorte qu’on espionne les boîtes mails de tous les internautes du pays, transformé les FAI en radar, court-circuité la procédure judiciaire, vous obtenez non pas un régime de sanction, mais un régime de droit digne de celui de la Corée du Nord ou de la Chine.

Ce qui est fabuleux au passage, c’est de voir que là où de grands démocrates occidentaux tels que Georges W. Bush invoquent la sûreté nationale, agite le spectre du terrorisme pour marcher sur les libertés fondamentales avec des Patriots Acts, les patrons des majors ne se donnent même pas cette peine. Ils se contentent d’agiter les chiffres de leur vente. Alors que le Patriot Act n’est que temporaire, c’est ce qui lui permet d’être constitutionnel, la proposition de M. Olivennes va donner une loi qui n’a pas ce caractère éphémère, et que ce brave homme voudrait voir étendue à toute l’Europe, tellement il est fier de son projet. Projet qu’il considère comme “pédagogique” et “proportionnel au problème”, puisque si on oublie qu’il réduit en miette le droit à la vie privé des internautes, il remet aussi au goût du jour les sanctions graduelles prévues initialement par la Dadvsi (principe cassé par le Conseil constitutionnel il y a quelques mois, mais bref), on ne risquera plus la prison pour un MP3 téléchargé sur un réseau p2p. Sauf qu’à ce jour, personne n’a encore été en prison pour ça, les juges ne sont quand même pas si cons, ils sont capables d’apprécier un faute pour appliquer la loi plus ou moins lourdement, sans que les majors ne viennent à leur secours.

Pour finir, l’accord autour de l’étude parfaitement objective et désintéressée, menée par Denis Olivennes, a été signé par les FAI, les sociétés de protections du droit d’auteur, et le gouvernement, à l’Elysée, avec en guest star, Patrick Bruel, Jean Reno, Alain Chamford, Christian Clavier. Par contre, sans la présence d’une seule association de défense des consommateurs ou d’usagers d’internet, ou même de certains grands acteurs économiques du net qui avaient pourtant été sollicités, comme Google ou Dailymotion. Tant qu’à détruire les droits des internautes, autant le faire entre amis, c’est plus convivial. Surtout quand c’est le contribuable qui paye les petits fours, puisque c’est une réunion officielle.

Au cas ou vous voudriez l’avis d’une association de consommateurs sur la question : un article dans Le Point.

Quant aux associations d’internautes, un petit tour chez la ligue Obedi vous renseignera fort bien sur leur avis.

De-ci de-là, on voit des internautes lancer des appels au boycott de la Fnac et des majors de la production et de la distribution de musique en général. Par exemple : là  ou ici.

Il me semble que ça pourrait être un début de réaction.

En plus, on peut aussi tout simplement envoyer des mails aux signataires, comme nos FAI, ces flics du futur, afin de demander une petite explication.

Et il y a sans doute d’autres moyens d’action à trouver.


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23 réactions à cet article    


  • Sz 27 novembre 2007 13:32

    Excellent article, bien argumenté.

    Pas grand chose à rajouter, si ce n’est que tout ça est inquiétant.


    • slide 27 novembre 2007 14:29

      S’ajoute au rapport Olivennes la nécessité pour tout un chacun de se muer rapidement en administrateur système chevronné, car vous pouvez maintenant être poursuivi pour avoir insuffisamment protégé votre accès à Internet.

      Comme sous-produit à cette loi, on notera au passage l’amusante contradiction : protéger son accès internet (pour se conformer à la loi) va mener à le crypter (pour pouvoir signer les paquets par exemple), ce qui permettra de casser toute vélléité d’espionnage de la ligne.

      Même par les autorités chargées de le faire.

      Amusant, non ?


      • Forest Ent Forest Ent 27 novembre 2007 14:30

        Excellent article, très bien écrit.


        • faxtronic faxtronic 27 novembre 2007 17:27

          ben oui mes enfants, la solution c’est l’encryption, car meme en utilisant un clef RSA de format autorisé, j’imagine mal les PC d’Olivennes craquer tous les codes de tous les PC de France et de Navarre, et tous cela en temps reels...


          • tacite-reconduction 27 novembre 2007 18:18

            Excellent article. On a toujours été responsable de son IP et pour ma part je travaille dans une société dont le travail est de sécuriser tout ce qui peut l’être et de la même façon que la plupart des gens ne changent pas eux même leurs plaquettes de frein ; il conviendra de faire appel à un professionnel qui se chargera de faire une maintenance préventive. Peer Guardian est un excellent logiciel, la seule difficulté est de trouver la bonne liste d’IP Filter. Mais pour ceux qui veulent plus de sécurité (au prix d’un ralentissement très significatif de la connection) il est judicieux d’utiliser Tor et Privoxy


            • mickey79fr 27 novembre 2007 19:54

              Désolé , mon accés wifi est ouvert à tous ... et le restera ..

              Je rêve d’un monde ouvert , pas de méfiances et de peurs ...


              • fg 27 novembre 2007 20:10

                Il parait que le téléchargement gène les ventes de disques. Réagissons contre les censeurs du net avec un Boycott complet des achats de CD pour ce Noel : pas de téléchargement et plus de ventes du tout non plus.


                • Yougs 27 novembre 2007 21:38

                  Oui effectivement, le téléchargement (à prendre quand même avec des pincettes) en peer-to-peer aurait une incidence positive sur les ventes de disques..en tous cas au Canada (je vis à Montréal). Une étude vient de sortir sur ce sujet réalisée pour Industrie Canada (gouvernemental) par des anglais. La conclusion du rapport est surprenante, mais je ne m’attarderai pas sur les détails de l’étude. Ce qui ressort, c’est que pour 12 pièces téléchargées gratuitement, 0,44 disque serait vendu. Je vous laisse en tirer vos conclusions. Je travaille dans l’industrie musicale et je pense qu’il y a matière à créer des partenariats où industrie, créateurs et ardents défenseurs de la musique gratuite s’entendent. Voici le lien de l’étude : http://strategis.ic.gc.ca/epic/site/ippd-dppi.nsf/fr/h_ip01456f.html


                  • caraïbe 27 novembre 2007 23:59

                    Mazette !

                    des internautes « traficants de drogue, terroristes, pédophiles, judiciarisation, méfiance, milice de rôdeurs......... » Ah ça, de quel côté est passée la méfiance lol ?

                    L’humanisme n’autait-il pris sa source que sur un seul continent ?

                    Palsambleu ! dans ce cas, Haddock en aura embarqué sur son vieux rafiot, avant de jeter à la mer le cercueil de son meilleur second tombé de la hune de vigie. Il ne s’en remettra pas, de sa mort, pas avant d’avoir éclusé toute sa réserve de vieux rhum, et du meilleur !

                    Au grand coeur de ce vieux briscard de la mer, plus magnanime que tous ces continentaux !

                    Le rapport Olivennes devrait plutôt s’occuper de la rubrique netcrologique : laisser reposer tranquilles les marins au verre franc.


                  • Z Z 28 novembre 2007 11:27

                    Une petite remarque, sans vouloir être facheux. On plaide pour quelque chose, et non pas contre. Donc votre titre est maladroit. Pour rester dans le jargon judiciaire :
                    - « Un réquisitoire contre la vie privée sur internet. »
                    - « Un plaidoyer pour la limitation/mort/fin de la vie privée sur internet. »


                    • Martin Lucas Martin Lucas 28 novembre 2007 11:35

                      J’étais jusque récemment client régulier de la FNAC, je n’irai plus, et je pense que je ne serai pas le seul... Mais ils les sortent d’où leurs conseillers en commerce ? De Corée du Nord ?


                      • fredleborgne fredleborgne 28 novembre 2007 13:04

                        C’est triste de savoir tout ça, et de ne rien pouvoir faire.

                        Rien ? Oui, rien...

                        Rien leur acheter. Boycott.

                        C’est comme pour les mafias. On achète la drogue, ça paie le trafic d’armes. En payant la musique, on paye le trafic d’influence au ministère de la culture, de l’intérieur, et à l’élysée puisque notre cher président signait déjà des accords avec les majors en tant que ministre de l’intérieur, parait-il garant des libertés.

                        Enfin, il faut se tourner vers les artistes du libre ou les artistes tels radiohead qui se jettent à l’eau en faisant confiance à leur talent comme en leur public.

                        En mettant des DRM sur un CD ou un MP3, c’était déjà prendre l’acheteur légal pour un pirate. Voilà tout le respect que les majors ont de leurs clients, ou des individus en instituant des polices privées du net.

                        Les banlieues ne demandent qu’à s’enflammer. Sont-elles les seules ? Existe t-il encore des jeunes ? Existe t-il encore des gens honnêtes prêts à en découdre pour la défense de leurs droits ?

                        Aujourd’hui, le monde appartient aux marques, copyrights et autres propriétés intellectuelles. Mais les ayants droits ne sont que les exploiteurs de l’inventeur du fil à couper le beurre et ils sont prêts, eux, à utiliser la poudre de perlinpinpin qu’ils n’ont même pas été capables d’inventer.

                        Ils mettent leurs lobbys à l’oeuvre pour graver leurs exigences dans toutes les constitutions, dans les traités européens même simplifiés, dans la tête des gens en faisant croire que même nos pets ont de la valeur à condition de trouver un crétin pour les payer.

                        Mais seuls eux ont le pouvoir de nous faire bouffer n’importe quelle m... car nous n’avons plus le choix. Ne bougerons nous que lorsque nous n’aurons plus rien à perdre, même pas l’honneur depuis longtemps perdu dans les trous de taupe ?


                        • mjl69 28 novembre 2007 16:12

                          J’attends avec impatience le jour ou Danone et Nestle fairont interdire par le gouvernement le fait de boire l’eau du robinet sous pretexte qu’ils vendent de l’eau minérale.

                          Une autre petite remarque amusante en passant, il a été demontré qu’il est plus écologique de télécharger un fichier que d’acheter un CD smiley


                          • ElFenec 28 novembre 2007 17:16

                            excellent article.

                            De plus j’aimerais attirer l’attention sur un point que peu de monde soulève :

                            Les majors des disques (je parle de musique la) se plaignent que leurs ventes baissent depuis une décennie. C’est un fait, mais j’aimerais en parrallèle avoir une étude sur le marché du jeu vidéo, du cinéma, des séries télés, des chaînes public (type tnt) ou privé type câbles ou tl adsl ...

                            Je veux en venir au fait que les gens ne peuvent pas plus consommer ... donc pour faire simple, si il y a dix ans il y avait peu de loisirs numérique une personne consacrait 60 % de son temps « multimédia personnel » à la musique, maintenant il en passe plus que 20 % parcequ’il regarde la télé sur internet, des vidéos type youtube, joue à des jeux vidéos ou autre.

                            Au final le seul argument des majors de la musique c’est « on vend de moins en moins ». et ? bienvenue dans le monde capitaliste, si il n’y a plus de clients, il n’y a plus de revenus ... Ils rétorqueront que les téléchargeurs les volent ! Il faudrait qu’ils se mettent dans la tête que ce n’est pas parceque monsieur X a 1000 mp3 téléchargés illégalement sur internet qu’il aurait acheté 50 albums ... loin de là.

                            Au final les ventes baissent parceque de nombreux loisirs multimédia sont apparus et que le prix des musiques reste prohibitif.


                            • Psyce 28 novembre 2007 21:14

                              De la même manière qu’on ne peut pas réduire tous les artistes à Johnny Halliday, on ne peut pas non plus réduire l’industrie du disque aux majors, ni les ventes de disques aux seuls magasins Fnac. Que de raccourcis et amalgames...

                              A vous écouter, on est « obligé » de pirater la musique car sinon on serait « obligé » d’acheter la merde des majors à la Fnac... Réveillez vous ! Que faites-vous des autres artistes, labels et points de vente ? L’industrie du disque est bien plus complexe que celle que vous décrivez.

                              Avec ce genre de raisonnement, il est effectivement mieux de mettre en place des lois pour tenter de sauver les droits d’auteurs sur le Web (pour rappel : le rapport Olivennes a pour but de protéger les droits d’auteurs, pas ceux de la Fnac...).


                              • R.0.R.0 29 novembre 2007 05:42

                                @ Z

                                Ah oui, c’est pas faux, autant pour moi.

                                @ Psyce (IP:xxx.x64.20.216) le 28 novembre 2007 à 21H14

                                — - A vous écouter, on est « obligé » de pirater la musique car sinon on serait « obligé » d’acheter la merde des majors à la Fnac... Réveillez vous ! Que faites-vous des autres artistes, labels et points de vente ? L’industrie du disque est bien plus complexe que celle que vous décrivez.
                                — -

                                Vous écoutez mal. D’ailleurs :

                                — - Avec ce genre de raisonnement, il est effectivement mieux de mettre en place des lois pour tenter de sauver les droits d’auteurs sur le Web (pour rappel : le rapport Olivennes a pour but de protéger les droits d’auteurs, pas ceux de la Fnac...).
                                — 

                                Parce que vous croyez que les petits labels auront les moyens de se payer les services d’agence comme CopeerRight Agency pour marquer et tracer leurs œuvres ? Vraiment ?? Qui dit police privée, dit police pour ceux qui ont les moyens de se la payer.


                                • Mysticman Mysticman 1er décembre 2007 07:59

                                  « Avec ce genre de raisonnement, il est effectivement mieux de mettre en place des lois pour tenter de sauver les droits d’auteurs sur le Web (pour rappel : le rapport Olivennes a pour but de protéger les droits d’auteurs, pas ceux de la Fnac...). - »

                                  Vous faites bien de le rappeler. Ayant lu et commenter deux autres articles concernant le rapport Olivennes sur Agoravox, j’ai rarement vu des commentaires argumentés comme le votre. La plupart des commentateurs plaident en faveur du Peer-to-peer et ce au mépris et au non respect des artistes. Je ne suis pas totalement d’accord avec le rapport Olivennes mais j’y vois dans beaucoup de ses opposants une plaidoirie en faveur du Peer-to-peer et un non respect pour la plupart des artistes.

                                  Les fausses excuses comme quoi sans le Peer-to-peer, certains n’auraient pas connu tel ou tel artiste est bidon. Je comprends que beaucoup de gens vont encore sur le Peer-to-peer, mais ce n’est pas parce-qu’il le font qu’il faut le faire.

                                  Par rapport à la Police de l’internet, j’irai pas me prostituer aveuglément pour ces pirates souvent plus nombreux qu’on ne le croit qui bien contents dérrière leur ordinateur se voient une occasion d’être soutenu par beaucoup d’opposants qui n’ont pas d’arguments face au rapport Olivennes.


                                  • Mysticman Mysticman 1er décembre 2007 08:27

                                    Concernant la police de l’internet, on y est déjà je pense. Ma boite aux lettres électronique est truffée de pubs et de spams, tout est déjà fiché, sondé et flicqué. Et puis cette police concerne uniquement ceux qui vont sur les réseaux peer-to-peer donc pas de quoi être parano quand on a rien à se reprocher. En tout cas je ne vais « me prostituer » en défendant certains pirates qui se font beaucoup de bénéfices au détriment de l’industrie créative et artistique.

                                    Ce qui est génial depuis quelques années déjà grâce à l’évolution du haut-débit, ce sont des sites comme Dailymotion, Google Vidéo ou Youtube, totalement gratuits. Dommage que le FLV soit crypté, car avant il était bel et bien possible de télécharger les vidéos de ces sites gratuitement et légalement.

                                    Le streaming c’est l’avenir. Je passe pas mal de temps sur Youtube et Dailymotion qui sont des sites où la diversité audiovisuelle est énorme et enrichissante à la fois. Ces sites sont tout à fait innovants et ça a peut-être dissuadé beaucoup de gens qui ne sont pas pour autant des pirates qui allaient sur les réseaux peer-to-peer avant.

                                    Après quel intérêt d’acheter des DVD si l’on peut visionner comme à la télé même si on ne plus enregistrer ? Et bien aucun. Si on ne peut rien télécharger c’est aussi bien quelque part car l’ordinateur rame moins.

                                    Quand on paye la redevance télé, assez chère déjà pour le peu de programmes intéresants et enrichissants parfois, on paye aussi la Sacem car une part lui est reversée. Il serait aussi normale que les Fai reversent une part des abonnements à la Sacem.

                                    Et oui si la licence globale c’est pas tout à fait nouveau en fait surtout quand on sait aussi que lorsque l’on achète certains CD, DVD ou disques durs vierges on paye la sacem, en plus du droit à la copie privé et au financement du spectacle de rue.

                                    Honnêtement, j’achète deux ou trois DVD par an pas plus. Les derniers que j’ai acheté était à 5,99 E l’unité plus un second au choix. Si on divise ça fait 3 Euros le DVD, dont le film « Célibataires » sorti en mars 2006, j’avoue que j’ai fait une affaire.

                                    Le problème du disque aussi c’est qu’il n’est pas taxé comme le livre aussi. Il serait moins cher.

                                    Je ne suis pour autant pas favorable vraiment aux téléchargement en ligne. Je préfère les supports physiques tant que ça existe.

                                    Sur Google Video, on peut télécharger gratuitement et légalement beaucoup de vidéos intéressantes. Emissions télé, reportages ou clips musicaux.

                                    Ce que je trouve dommage c’est qu’Olivennes n’a pas préconisé qu’une petite part de l’abonnement soit reversé directement à la Sacem. Le téléchargement légale de musique en ligne réprésente que 5% des ventes selon Jacques Attali. Je ne sais pas ce qu’il en ait de la VOD par contre.

                                    L’avenir d’internet, c’est le développement de sites comme Myspace, Dailymotion ou Youtube qui ont pris des risques importants en diffusants certains contenus interdits je rappelle au passage avec une diversité audiovisuelle importante de programmes.


                                  • Sz 1er décembre 2007 19:49

                                    @ Mysticman.

                                    >« Concernant la police de l’internet, on y est déjà je pense. Ma boite aux lettres électronique est truffée de pubs et de spams, tout est déjà fiché, sondé et flicqué. Et puis cette police concerne uniquement ceux qui vont sur les réseaux peer-to-peer donc pas de quoi être parano quand on a rien à se reprocher. »

                                    Quel est le rapport entre les spams et des agences qui fliquent le téléchargement, et qui aurait le droit d’utiliser ? N’auriez vous pas quelques lacunes en informatique pour faire un tel rapprochement ? Parce que, récupérer un email pour envoyez de la pub, ou espionner les informations qui transitent sur une connexion, ce n’est vraiment pas du même acabit. Ou alors, développez un peu votre idée.

                                    Et au delà de la dénonciation de la logique ultra fascisante qui consiste à dire que si on à rien à se reprocher, on a pas à avoir peur d’être fliqué (donc sous entendu, si vous n’êtes pas d’accord, c’est que vous êtes un délinquant), quoi ou qu’est-ce qui vous fait penser que les agences telle que Copeerright Agency ne surveillent que les réseaux de p2p ??? Télécharger donc le logiciel mentionné dans l’article, baladez vous sur le net, sans jamais passer par un réseau de p2p, vous les croiserez fréquemment.

                                    Qui plus est, il est bien spécifié dans le rapport que désormais, les FAI devront filtrer les connexions, cela va donc bien au delà du p2p, indépendamment de ces polices.

                                    En début d’article, il est bien spécifié que le sujet est ardu quand on manque de connaissance en matière de réseau informatique. Serait-ce votre cas ?


                                    • Mysticman Mysticman 1er décembre 2007 20:13

                                      Non pas du tout Sz, je m’y connais peut-être mieux que vous en informatique. Ben oui la pub et les spams c’est déjà une forme de flicage. Mais n’essayez pas de contournez le sujet. mais en dehors des insultes gratuites, vous faites peut-être la plaidoirie pour le Peer-to-peer.


                                    • Sz 2 décembre 2007 19:06

                                      Un genre de police ??

                                      A moins que vous ne m’expliquiez comment et pourquoi un spammeur pourrait :

                                      1) Savoir ce que je télécharge.

                                      2) Quant bien même il pourrait le savoir avec spywares ou autres systèmes malveillants, comment et pourquoi ils iraient prévenir les majors

                                      3) Et quant bien même ce serait des spammeurs à la solde des majors, comment leurs preuves seraient présentables devant un juge en l’état actuel de la loi.

                                      je serais obligé de considérer que « un genre de police », est au bas mot inappropriée comme expression, et que vous essayez de contourner le sujet.


                                      • Mysticman Mysticman 7 décembre 2007 00:44

                                        Genre de police, oui du moment où l’on sait les sites que vous fréquentez. Voilà où je veux en venir, donc n’essayez pas de faire semblant d’ignorer de quoi il s’agit même si ça ne concerne pas automatiquement le piratage sur les réseaux Peer-to-peer.


                                        • Sz 7 décembre 2007 05:53

                                          Voilà où je veux en venir, donc n’essayez pas de faire semblant d’ignorer de quoi il s’agit même si ça ne concerne pas automatiquement le piratage sur les réseaux Peer-to-peer.
                                          — 

                                          Ne concerne pas automatiquement ? Ne concerne pas DU TOUT les réseaux de peer to peer.

                                          Ca vous arrive de répondre aux questions qu’on vous pose parfois ? Parce que, vos petites esquives là, elles sont jolies, mais elles n’abusent que vous. En plus, non, elles sont pas jolies du tout.

                                          D’ailleurs, vous dites n’importe quoi, les spammeurs (sauf dispositifs supérieur au simple mécanisme de spam) ne connaissent absolument pas les sites que vous visitez, ils ne connaissent que les sites qu’ils utilisent eux pour récupérer les emails, sur lesquels vous passez, et c’est tout.

                                          Et quant bien même j’accepterais cette argumentation autour du concept de « genre de police », pourtant totalement hors de propos, sans aucun rapport avec le peer to peer de votre propre aveux, en quoi le fait qu’il y est déjà un « genre de police » parfaitement illégal (le spam est illégal hein) pourrait justifier le fait de légaliser une police bien pire ? Parce qu’il y a des gens qui volent des oeufs, il faut admettre qu’on se mette à voler des boeufs ?

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