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Législatives : non, le PCF ne doit pas l’élection de ses député au soutien du PS

Il serait peut-être temps d'arrêter de raconter n'importe quoi, même quand on enseigne à Science Po.

Dernièrement, la poussée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages et sur le terrain (meetings pleins à craquer) a poussé certains éditorialistes et surtout plusieurs chercheurs et enseignants en science politique de belle notoriété à se pencher sur le cas du Front de gauche, et plus particulièrement des élections législatives. J’ai été pour le moins ulcéré de lire quelques grands politologues, en principe spécialistes de ces questions, affirmer que le PCF allait faire exploser le Front de gauche, parce qu’il aurait soi-disant absolument besoin d’un partage de circonscriptions avec le PS pour permettre la réélection de ses députés sortants. Mieux encore : d’après eux, ça a toujours été comme ça !

Alors j’ai voulu remettre les points sur les i : tout ceci est faux. Le PCF est justement le seul parti à gauche à ne pas avoir besoin d’être investit par le PS au premier tour pour pouvoir envoyer ses candidats au second tour. Certes, en 1997, des accords de répartitions liaient les différentes composantes de la Gauche plurielle et ont permis au PCF de recevoir le soutien du PS dans un certain nombre de circonscriptions. Mais ça n’était pas le cas avant et ça n’est surtout plus le cas depuis 2002. Ainsi en 2007, 18 candidats issus du PCF, inclus les apparentés et les dissidents, ont été élus, tous, sans exception, après avoir affronté la concurrence d’un candidat socialiste au premier tour. J’ai décortiqué ces résultats minutieusement, circonscription par circonscription, à l’aide des résultats officiels fournis par le ministère de l’Intérieur.

Petite leçon d’Histoire des gauches…

Rappelons toutefois qu’un accord historique lie les différents partis de gauche depuis des temps immémoriaux. C’est ce qu’on appelle couramment la « discipline républicaine », c’est-à-dire le désistement en faveur du candidat de gauche le mieux placé au premier tour pour battre la droite au second tour. Ce qui veut dire que si, au terme du premier tour, il s’avère que plusieurs candidats de gauche sont en mesure de se maintenir au second tour, ceux qui ont obtenu les plus faibles nombres de voix renoncent à concourir au second tour et soutiennent celui d’entre eux qui a obtenu le plus de suffrages.

Au départ cet accord de principe liait les différentes sensibilités républicaines face aux candidats monarchistes. Puis il a été remis au goût du jour par les radicaux et les socialistes sous la Troisième République, avant d’être étendu au Parti communiste aux élections législatives de 1936, dans le cadre du Front populaire. La Quatrième république ayant appliqué le scrutin de liste, la règle du désistement réciproque à gauche en faveur du mieux placé a été oubliée. Le retour du mode de scrutin majoritaire uninominal à deux tours en 1958, avec le passage à la Vème République, a donc été pour le moins violent pour la gauche : sur 579 députés, le PCF n’en obtient que 10, avec un score de 19 % des suffrages exprimés au premier tour sur l’ensemble du territoire national, et la SFIO en sauve 40 avec 15,5 % des voix. La faute à une gauche divisée au second tour, qui abandonne souvent la victoire aux candidats de droite plus disciplinés. En 1962, les socialistes et les communistes réactivent la règle du désistement républicain avec un succès certain : le PCF passe à 41 députés (21,8 % des voix au premier tour) et la SFIO à 65 (12,5 % des suffrages, elle parvenait donc à gagner des élus alors qu’elle perdait des voix au premier tour). Cette règle n’a jamais été remise en question depuis lors, comme le prouvent les résultats des élections législatives de 2007, les plus récentes.

NB : les élections législatives ont des règles plus complexes que celles de l’élection présidentielle, bien qu’elles emploient le même mode de scrutin. Ainsi, dans chaque circonscription, si aucun candidat n’a remporté la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix au moins égal à 25 % des suffrages des électeurs inscrits sur les listes électorales dans le périmètre de la circonscription, on organise un second tour de scrutin. Pour accéder au second tour, il faut avoir rassemblé un nombre de suffrages au moins équivalent à 12,5 % du nombre total des électeurs inscrits. Si un seul candidat a remplis cette condition, alors le candidat arrivé après lui en terme de suffrages, quelque soit son score, accède au second tour. Si aucun candidat n’a remplis cette condition, les deux candidats arrivés en tête en nombre de voix accèdent au second tour. Si plus de deux candidats remplissent cette condition, tous peuvent accéder au second tour à moins qu’ils ne décident de se désister. Par exemple, quand trois candidats s’affrontent dans un second tour, on parle de « triangulaire ». Tous les chiffres indiqués ci-dessous concernent les suffrages exprimés, c’est-à-dire déduits de l’abstention et des votes blancs et nuls, sauf mention contraire dans les explications.

Place aux faits !

Voici les résultats du premier tour dans les 18 circonscription dans lesquelle le PCF et ses apprentés ont été élus au terme des législatives de 2007.

Quatrième circonscription de l’Aisne

Brigitte Thuin-Macherez (UMP) : 32,1 %

Jacques Desallangre (app PCF) : 26,2 %

Claire Le Flecher (PS) : 16,2 %

Impossible pour la candidat socialiste d’accéder au second tour : elle n’a pas atteint le seuil de 12,5 % des suffrages des électeurs inscrits. L’apparenté communiste Jacques Desallangre sera donc confronté seul à la candidate UMP, qu’il battra avec 54,6 % des suffrages exprimés.

Treizième circonscription des Bouches-du-Rhône

Alain Aragneau (UMP) : 32,7 %

Michel Vaxes (PCF) : 30,5 %

René Raimondi (PS) : 15,1 %

Aucun problème pour le député sortant communiste qui balaye la concurrence socialiste au premier tour et s’impose contre l’UMP au second tour avec 56 %. Une fois encore le candidat socialiste n’avait pas obtenu suffisamment de voix pour se maintenir.

Deuxième circonscription du Cher

Franck Thomas-Richard (UMP) : 34,5 %

Jean-Claude Sandrier (PCF) : 31,2 %

Marie-Hélène Bodin (PS) : 13,3 %

Une situation en tous points similaire à celle de la 13ème des Bouches-du-Rhône. Jean-Claude Sandrier s’est ensuite imposé au second tour avec 57,4 % des suffrages exprimés.

Première circonscription des Hauts-de-Seine

Véronique Vignon (UMP) : 28,4 %

Roland Muzeau (PCF) : 26,7 %

Philippe Sarre (PS) : 24 %

Ici la concurrence du candidat socialiste est rude, et pourtant, en raison de la très forte abstention, il reste en dessous de la barre des 12,5 % des suffrages des électeurs inscrits conditionnant un éventuel maintiens au second tour. Le PS a donc été éliminé. Roland Muzeau a par la suite écrasé la candidate UMP au second tour avec 63,5 % des suffrages exprimés.

Quatrième circonscription des Hauts-de-Seine

Christian Dupuy (UMP) : 37,4 %

Jacqueline Fraysse (PCF) : 25,5 %

Marie-Laure Meyer (PS) : 14,7 %

A nouveau un score insuffisant pour permettre à la candidate socialiste de prétendre au second tour… Jacqueline Fraysse l’emportera ensuite contre le candidat UMP avec 54,4 % des suffrages exprimés.

Onzième circonscription des Hauts-de-Seine

Jean-Loup Metton (UMP) : 36,3 %

Marie-Hélène Amiable (PCF) : 27,4 %

Catherine Picard (PS) : 22,9 %

Premier cas de figure dans lequel trois candidats remplissent les conditions nécessaires pour accéder au second tour. La discipline républicaine a finalement joué en faveur de la candidate communiste, d’autant que le risque d’une victoire de la droite en cas de triangulaire était bien réel. Marie-Hélène Amiable battra finalement le candidat UMP avec 58,6 % des suffrages exprimés.

Seizième circonscription du Nord

Jean-Jacques Candelier (PCF) : 32,9 %

Michelle Derain (UMP) : 23,8 %

Jeannine Marquaille (PS) : 20,7 %

Avec 11,6 % des suffrages des électeurs inscrits, la candidate socialiste ne peut se maintenir au second tour, laissant le PCF et l’UMP s’affronter dans le cadre d’un duel dont le candidat communiste sortira vainqueur avec 66,1 % des suffrages exprimés.

Vingtième circonscription du Nord

Alain Bocquet (PCF) : 46,5 %

Marie-Thérèse Garcia (UMP) : 21,8 %

Marie-Geneviève Degrandsart (PS) : 9,1 %

Aucun problème pour le député sortant communiste qui balaye la concurrence socialiste au premier tour, et écrase l’UMP au second avec 69,2 % des suffrages exprimés.

Cinquième circonscription du Puy-de-Dôme

André Chassaigne (PCF) : 43,8 %

Anne-Marie Delannoy (UMP) : 29,4 %

Martine Munoz (PS) : 10,7 %

Aucune ambigüité sur la victoire écrasante d’André Chassaigne lors de la « primaire » à gauche du premier tour. Le député sortant communiste obtient même le triple des voix de la candidate socialiste qui lui était opposée. Il sera réélu au second tour en laminant la candidate UMP avec 65,9 % des suffrages exprimés.

Sixième circonscription de la Seine-Maritime

Denis Merville (UMP) : 39,16 %

Jean-Paul Lecoq (PCF) : 16,7 %

Aquilino Morelle (PS) : 16,4 %

Dans cette circonscription, seul le candidat UMP avait réussi à rassembler un nombre de suffrages au moins équivalent à 12,5 % des électeurs inscrits. Dans ce cas de figure, la loi stipule que c’est le candidat arrivé second qui se qualifie pour le second tour (voir ci-dessus). Le communiste Jean-Paul Lecoq a donc put affronter le candidat UMP dans le cadre d’un duel, dont il est sortit vainqueur avec 51,1 % des suffrages exprimés.

Huitième circonscription de la Seine-Maritime

Agathe Cahierre (UMP) : 34,3 %

Daniel Paul (PCF) : 25,2 %

Najwa Confaits (PS) : 17,8 %

Avec plus de 50 % d’abstention dans cette circonscription, la candidate socialiste était bien entendu dans l’impossibilité de se maintenir. Le communiste Daniel Paul a ensuite battu l’UMP au second tour avec 57,4 % des suffrages exprimés.

Deuxième circonscription de la Seine-Saint-Denis

Patrick Braouezec (PCF) : 32,7 %

Evelyne Nicol (UMP) : 22,6 %

Rose Gomis (PS) : 20,4 %

La candidate socialiste n’ayant remporté que 9,7 % des votes des électeurs inscrits, elle ne peut se maintenir au second tour. Patrick Braouezec sort ensuite vainqueur de son duel avec l’UMP sur un score sans équivoque de 65 %.

Quatrième circonscription de la Seine-Saint-Denis

Thierry Meignen (UMP) : 34,3 %

Marie-George Buffet (PCF) : 32,3 %

Marie-Pierre Ramos (PS) : 15,5 %

Enième cas de circonscription dans laquelle le PS ne peut maintenir sa candidate au second tour. Marie-George Buffet, alors secrétaire générale du PCF, sera réélu contre le candidat UMP avec 55,9 % des suffrages exprimés.

Septième circonscription de la Seine-Saint-Denis

Jean-Pierre Brard (app. PCF) : 28,5 %

Mouna Viprey (PS) : 25,4 %

Laurent Vigier (UMP) : 22,2 %

Deuxième cas dans lequel la discipline républicaine s’est appliquée. Le député sortant apparenté communiste Jean-Pierre Brard ayant remporté le plus de voix, sa concurrent socialiste, arrivée deuxième, s’est désisté en sa faveur. Le candidat UMP n’étant pas en mesure de se maintenir au second tour, Jean-Pierre Brard s’est retrouvé seul en lice, obtenant sa réélection avec 100 % des suffrages exprimés.

Onzième circonscription de la Seine-Saint-Denis

François Asensi (PCF) : 33,1 %

Martine Valleton (UMP) : 32,9 %

Christophe Borgel (PS) : 17,2 %

Le candidat socialiste n’a pas remplit les conditions nécessaires à son maintien au second tour (toujours la règle des 12,5 % des inscrits). François Asensi sera réélu après avoir battu l’UMP avec 56,7 % des suffrages exprimés.

Première circonscription de la Somme

Dans cette circonscription assez particulière, le PCF avait refusé d’apporter son investiture au sortant Maxime Gremetz, qui s’est présenté en tant que dissident contre le candidat officiel du parti. Voici les résultats du premier tour :

Jean-Yves Bourgois (UMP) : 25,8 %

Maxime Gremetz (PCF dissident) : 21,1 %

Farida Andasmas (PS) : 15,7 %

Jean-Claude Renaux (PCF) : 11,6 %

En raison de la très forte abstention, seuls MM. Bourgois et Gremetz ont put se maintenir au second tour. Farida Andamsas n’avait pas atteint le seuil de 12,5 % des voix des électeurs inscrits pour pouvoir se maintenir. Maxime Gremetz a finalement été réélu avec 59,3 % des suffrages exprimés, après avoir battu non seulement la candidate socialiste, mais aussi le candidat investit par le PCF.

Quatorzième circonscription du Rhône

Michel Denis (UMP) : 29,9 %

André Gerin (PCF) : 22,5 %

Yves Blein (PS) : 18 %

Ici le candidat socialiste échoue encore à remplir les conditions d’un maintiens au second tour. L’unique député communiste du Rhône, André Gerin, sera ensuite facilement réélu face au candidat UMP avec 53,8 % des suffrages exprimés.

Dixième circonscription du Val-de-Marne

Pierre Grosnat (PCF) : 28,9 %

Philippe Bachschmidt (UMP) : 25,2 %

Jean-Luc Laurent (MRC) : 23,6 %

Les trois candidats pouvaient se maintenir. Ici, la règle du désistement républicain s’est appliquée, et le candidat du MRC soutenu par le PS s’est désisté en faveur du candidat communiste, le mieux placé à gauche. Pierre Grosnat a ensuite défait le candidat UMP au second tour avec 64,7 % des suffrages exprimés.

Bilan

La règle du désistement républicain n’a donc joué que dans trois cas sur dix-huit, dont une seule circonscription dans laquelle le candidat communiste était arrivé premier et le candidat socialiste second. Partout ailleurs, les candidats communistes n’ont dû leur qualification au second tour qu’à eux-mêmes, après avoir affronté de manière systématique la concurrence d’un candidat investit par le PS lors du premier tour. Notons par ailleurs que la discipline républicaine n’a pas joué que dans un seul sens. Le PCF a ainsi perdu 3 sièges par rapport à 2002, y compris à la suite d’un désistement de ses sortants en faveur d’un candidat socialiste arrivé en tête de la gauche au premier tour. Ainsi, dans la deuxième circonscription de l’Isère, dans laquelle le sortant communiste Gilbert Biessy ne se représentait pas, la présence de deux candidats communistes concurrents au premier tour a facilité la qualification de la candidate socialiste au second tour. Dans la quatrième circonscription des Bouches-du-Rhône, le député PCF sortant Frédéric Dutoit a été nettement distancié par le PS et l’UMP au premier tour, et a donc dû se désister en faveur de son concurrent socialiste en vue du second tour pour permettre la victoire de la gauche. Situation identique dans la troisième circonscription de la Seine-Saint-Denis, dans laquelle la sortante communiste Muguette Jacquaint est arrivée en troisième position derrière le PS et l’UMP. A noter également le désistement du PS dans la septième circonscription de l’Hérault en faveur du député sortant communiste François Liberti, qui sera finalement battu par l’UMP au second tour. Et oui, le désistement républicain n’est pas synonyme de victoire systématique…

Le constat est donc très clair : aucun candidat communiste ne doit sa victoire à un soutien du PS au premier tour, et donc à un supposé partage des circonscriptions. Tous les sortants communistes ont été confrontés en 2007 à la concurrence d’un candidat socialiste, la règle du désistement réciproque s’étant appliqué dans des cas aussi bien favorables au PS qu’au PCF, dans le but évident de ne pas abandonner une circonscription à la droite en raison d’une offre de gauche concurrentielle au second tour. Le cas de Jean-Pierre Brard est un peu particulier puisque c’est la seule circonscription dans laquelle un duel PCF/PS aurait été possible, mais là encore il avait préalablement dû faire face à la concurrence socialiste au premier tour pour obtenir de bénéficier de la règle du désistement républicain, et fournit donc la preuve que le PCF est capable de trouver des électeurs sans l’aide du PS.

Et en 2012 ?

En 2012, sauf surprise, il y aura des candidats du Front de gauche dans toutes les circonscriptions de France métropolitaine. N’en déplaise à Jérôme Cahuzac, aucun accord ne lie le PS et le Front de gauche, toutes composantes confondues, pour un quelconque partage de circonscriptions. Le Front de gauche, PG compris, avait en revanche proposé au PS un accord national au PS dans un certain nombre de circonscriptions dans lesquelles plane un risque de second tour FN/UMP. Rejet de la part des socialistes, qui veulent des accords locaux, ce qui revient généralement à un soutien au candidat socialiste, et surtout un accord de gouvernement, qui contraindrait les futur députés FDG à soutenir un éventuel futur gouvernement socialiste, en votant notamment le budget. Des conditions évidemment inacceptables, le Front de gauche voulant simplement un accord technique visant à réduire le poids du FN sur la vie politique et assurer la présence de la gauche au second tour dans un maximum de circonscriptions.

Reste à attendre les résultats de ces élections législatives, qui ne manqueront sûrement pas de réserver quelques surprises, notamment dans les circonscriptions perdues en 2002 et 2007 par le PCF et que ce dernier entend bien récupérer, ou encore dans quelques circonscriptions socialistes dans lesquelles des élus locaux de poids ont été investis par le PG.


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16 réactions à cet article    


  • Jean-Louis Jean-Louis 31 mars 2012 15:32

    Excellent pour la désintoxication


    • Tall 31 mars 2012 16:09

      Les « politologues » sont des soi-disant experts pseudo-scientifiques payés pour enfumer le peuple dans les médias.

      S’ils osaient dire des choses trop crues ( donc la vérité ) ils seraient virés.

      • Alan C. Alan C. 31 mars 2012 18:44

        Attention, il y a politologue et politologue. On peut aussi dire politiste. Il s’agit de chercheurs en sciences politiques, qui peuvent être spécialisés dans des domaines bien particuliers (analyse électorale, militantisme, rapport entre partis et société, ou même spécialistes d’un pays tout entier, et on en manque pour certaines parties du monde). Un politologue est généralement également enseignant (dans le supérieur) et a reçu le titre de professeur (autrement dit une très grosse pointure qui a fourni des travaux d’excellente qualité). Bref, il y a ceux qui bossent vraiment, qui apportent des connaissances nouvelles, qui mettent à l’épreuve des concepts originaux pour expliquer certains phénomènes sociétaux, et ceux qui se contentent de blablater, de faire des commentaires du haut de leur statut social, et sont donc parfaits pour aller crâner sur les plateaux de télé, mais jouent un rôle très anecdotique dans la recherche en tant que telle...

        Attention également à ne pas confondre politologue et « observateur politique » ou « observateur de la vie politique », une notion floue sans valeur juridique qui désigne généralement des journalistes à la Duhamel, Apathie et consort, qui n’ont absolument aucune légitimité académique pour chercher à établir des faits quant à la vie politique en général. Je suis bien entendu prêt à retirer ce commentaire si l’un d’entre s’avère être capable d’évoquer la théorie des réalignements électoraux, la théorie des clivages partisans ou le concept de désafiliation partisane dans le Grand Journal...


      • Tall 31 mars 2012 19:30

        Merci de ces précisions, Alan , c’est intéressant ...

        Cependant, du fait de mon vécu personnel ( 57 balais ), je prendrai toujours avec des pincettes ce que ces gens-là disent. Donc, en filtrant sévèrement leurs propos.
        Pourquoi ?
        Non pas qu’ils soient stupides, loin s’en faut. Mais ils sont un peu dans la position d’un gars qui devrait expliquer pourquoi une automobile avance sans savoir ce qu’il y a vraiment sous le capot.

        Car c’est dans les coulisses que l’essentiel de la politique se passe, avec des relations assez arbitraires, complexes et fluctuantes entre des hommes et des femmes de chair et de sang.



      • Txotxock Txotxock 31 mars 2012 16:56

        L’histoire racontée aux petits enfants... Les pertes de mémoire n’atteignent pas que l’horrible Sarkozy.


        • Alan C. Alan C. 31 mars 2012 18:47

          Petite rectification : un ami m’a fait remarquer à raison que dans la troisième circonscription de la Seine-saint-denis, Muguette Jacquaint était sortante, mais ne se représentait pas. C’est Gilles Poux, maire de la Courneuve, qui avait été investi pas le PCF. Mea culpa.


          • eric 1er avril 2012 09:50

            Utile rappel. En jargon de par chez vous, cela s’appelle plumer la volaille communiste.
            A la fin, grace au begnign neglect du PS le PC se retrouve avec 2,6% des elus pour 4, quelque chose des voix. Le PS avec 32% des elus pour pas 25% des voix. Pa cher payer pour une hegemonie un peu artificielle a gauche et une surrepresentation du PS.
            Il est a noter que tous cela, c’est aussi parce que les droites se refusent a marchander leurs principes contres des postes d’elus. Le Fn n’appelle jamais a voter pour des UMP et autres centristes favorables a masstricht, ceux la pour des candidat FN favorable a la sortie de l’euro.
            Pourtant, les gauches ne se font pas faute de repeter qu’entre droite et extreme droite, il y a l’epaisseur d’une feuille de cigarette. A l’inverse, le FdG aurait du mal a pretendre que son prrogramme est compatible avec celui du PS.
            On ne leur jettera pas la premiere pierre. Avec 60% d’intentions de vote pour les droites au premier tour des presidentielles, les gauches n’en sont pas a respecter la transparence democratique, la clarete programatique ou les priorites des electeurs. Quand on veut gagner pour gagner, qu’importe le projet. On negociera apres au coup par coup....

            Je me demande si ces habilites tactiques privilegiant le court terme, ne sont pas une des explications majeures des defaites succesives a toutes ces presidentielles imperdables.

            Aujourd’hui, plus encore qu’ hier, un electeur qui vote pour un candidat de gauche au second tour d’une presidentielle, ne sait pas pour quel programme il vote,puisque cela dependra des resultats des legislatives et du rapport de force entre gauche.
            Ce n’est ni tres rassurant ni tres enthousiasmant pour les indecis qui font les decisions.


            • Walid Haïdar 1er avril 2012 22:21

              On vient de t’expliquer que grosso modo, ce ne sont pas les accords qui comptent, mais les ancrages.


              Par ailleurs, l’UMP et le FN sont copains comme cochons par certains bords : c’est la bienséance qui interdit à l’UMP de fricoter ouvertement avec des gens qui sont nostalgiques de Robert Brasillhac, et antirépublicains notoires, gens d’ailleurs qui n’ont plus tant de problèmes pour accueillir dans leur parti des paumés qui croient pouvoir venir défendre avec ardeur la république au sein du FN : le FN est donc déjà un ramassis hétéroclite. L’UMP en soit est quant à elle de notoriété publique (pour ne pas dire : par définition) une méga formation rassemblant des gens qui n’ont parois rien à voir les uns avec les autres idéologiquement parlant.

              Alors ta leçon d’intégrité politique hein... bon allez garde la pour les guignols qui auront toujours l’occasion de te lire...

              C’est l’avenir de toutes façons : une droite réactionnaire et nationaliste (soit disant hein, parce que ça reste dans l’OTAN tout ça, gentiment comme des petits toutous d’amerloques), une droite ultra-libérale et européiste (soit disant hein, parce que l’Europe et ses peuples on s’en branle totalement ce qui compte c’est le marché Européen puis transatlantique dès 2015), une gauche libérale qui sera pour la forme différente de la droite libérale, mais qui ne tardera pas à fusionner avec elle un peu plus tard, et enfin une gauche écologiste radicale, qui tentera de faire sortir la France puis l’Europe et le monde, du cadre actuel, qui est le cadre d’un cercueil avant tout, et duquel il faut sortir absolument (j’oublie l’« extrême » gauche, mais je ne suis pas certain qu’elle survive à la fin de la plaisanterie, et au début des choses vraiment sérieuses).

            • jaja jaja 1er avril 2012 22:55

              Disparaitre l’extrême gauche ? Elle a encore beaucoup de choses à dire....J’ai reçu ça d’une tendance du NPA texte qui me parait intéressant bien que je ne l’ai encore parcouru qu’en diagonale.... Mélenchon y est copieusement étrillé....

              http://bellaciao.org/fr/IMG/pdf/artpdf-343.pdf

              Et bien sûr le programme du NPA défendu par Philippe Poutou

              http://www.npa2009.org/sites/default/files/Programme%20POUTOU%202012.pdf

              Loin de disparaître l’extrême gauche se développera quand les choses sérieuses commenceront...


            • Alan C. Alan C. 2 avril 2012 00:28

              Il est d’ailleurs tout à fait saisissant de voir le NPA ne s’en prendre qu’à Mélenchon... Franchement je n’ai pas entendu Poutou mentionner une seule fois Sarkozy depuis qu’il est candidat. A chaque fois qu’on parle de lui, c’est suite à ses critiques à l’égard de Mélenchon.

              Chacun ses priorités. En tous cas les militants s’y retrouvent : le NPA est tombé à 3500 adhérents quand le Parti de gauche en revendique maintenant 10000...


            • Walid Haïdar 2 avril 2012 01:56

              Bah disons Jaja que j’ai la franche impression que les choses sérieuses ont déjà commencé, et que l’extrême gauche est déjà en train de disparaître. Enfin, bien entendu il y aura toujours un noyau dur hein, je ne dis pas qu’Alain Krivine va changer de doctrine un jour, par contre ce bel élan qui avait poussé des milliers de frais militants rejoindre la LCR/NPA, il est mort et enterré, et ça je trouve ça très grave, et objectivement symptomatique d’un crash politique en règles, qui semble confirmé par cette présidentielle.


              J’ai lu cet article de Bellaciao, typique. J’en ai déjà fait un démontage sur un article où le lien avait déjà été posté par Robert Gil.

              Il est cocasse que la seule chose que trouvent à faire Arthaud, Poutou et le reste de l’extrême pour exister dans le débat, c’est de taper sur Mélenchon.

              Ce n’est pas Mélenchon qui a fait que le NPA est passé en 2 ans de plus de 6000 à à peine plus de 1000 militants, et si jamais vous êtes convaincu que si, franchement, ça servait à rien d’avoir 100 ans de culture politique pour se faire siphonner 85% de ses militants en si peu de temps. Si vous avez des leçons de politique à donner, je pense que vous devriez commencer par vous-même non ? franchement...

            • Walid Haïdar 2 avril 2012 02:04

              Bon j’ai dit de la merde sur le nombre d’adhérents, de plus de 6000 au départ à 4500 revendiqués aujourd’hui. Reste à savoir combien sur les 4500 vont voter Poutou, et quoi qu’il en soit, bel élan il y avait, belle déroute il en reste.


            • jaja jaja 2 avril 2012 06:38

              Bof Allan le NPA n’aura aucun problème à dégager Sarko au deuxième tour contrairement à certains forumeurs d’Avox. Nous avons un compte à régler avec lui et sa bande de malfrats ! D’autre part le problème entre NPA et FdG vient de ces non militants et écrivaillons plus ou moins bourges. Tous les militants que je croise comme ce dimanche matin sur le marché où chacun distribuait ses tracts sont au PCF et nous nous connaissons depuis longtemps.... Autres que le PCF sur le terrain...nada...rien !

              Si Walid n’avait commencé a attaquer l’extrême gauche je ne serais même pas intervenu... Pour tous ceux qui sont sincères la déconvenue va être grande, comme d’habitude avec la « bonne gauche ».

              Bon répondre comme vous l’avez fait est plus facile que d’argumenter sur le fond du texte de la Tendance claire du NPA.....
              Il va y avoir recomposition du mouvement ouvrier et ça va sans doute exploser de toutes parts sans doute après les législatives quand on verra qui ira à la soupe et mangera son chapeau.... Et c’est très bien comme ça....


              • Alan C. Alan C. 4 avril 2012 18:04

                Tendance Claire du NPA qui ne compte que deux délégués au CPN, le moins qu’on l’ont puisse dire c’est que cette tendance est loin d’être représentative de la base militante du NPA...


              • nacomeda nacomeda 2 mai 2012 16:31

                Excellent travail Alan - Franchement beau boulot.
                Voici quelque chose qui redonne du baume au cœur.
                J’habite le Nord, et je pense qu’a plusieurs endroits, il peut y avoir des choses très comiques incluant des triangulaires FN, PS et FDG
                Pourrais-tu par contre, m’expliquer la dernière phrase quand tu parles de « circonscriptions socialistes dans lesquelles des élus locaux de poids ont été investis par le PG » ?
                Je te prie de m’excuser pour cette demande un peu scolaire, mais je suis un peu bouché aujourd’hui.
                De tout cœur


                • anticomplot13 anticomplot13 21 février 2014 10:19

                  Gauche ou Droite- c’est pareil, les mouvements politiques sont infiltrés par la franc-maçonnerie qui agit dans les intérêts des industriels de mondialisation. L’élite politique corrompue, manipulations et mensonge franc-maçonnique, insinuations et sabotage au profit de l’impérialisme mondiale au mépris de peuple et intérêts du pays, pouvoir pervers impliqué dans les affaires de pédocriminalité, on en a marre !

                  Les gauches ont perdu notre confiance ! Nettoyage, assainissement du complot franc-maçonnique, changements les plus profondes sont nécessaires.

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