Marine Le Pen se fracasse sur le parvis de Notre Dame !
Frigide, la nouvelle Barjot de l’extrême droite, avait lancé la menace. Du sang coulera. Il faut bien dire que le sang est une obsession récurrente dans la pensée fascisante. Il fascine bien plus qu’il n’effraye et le voir couler peut même aller jusqu’à réjouir, exalter, euphoriser les troupes excitées. Aussi, lorsque le sang coule, les meutes enragées rentrent dans une transe véritablement hystérique et fanatique. En particulier lorsque ce sang est celui d’un homme qui voit la décandence de la race blanche et le risque de mort de son clan partout. Venner se suicide donc pour dénoncer les arabes, les noirs, les homos qui envahissent, pervertissent et dénaturent le monde pur des chrétiens au sang pur. Il fait couler son sang sans tâche et sans tare dans une des nombreuses maisons de Jésus. Le tableau clinique d’un homme tout aussi dérangé que fanatisé au service d’une idéologie paranoïaque est dressé. Dès lors, les psychotiques de la pensée politique délivrent leur idéologie délirante sans limite, sans contrainte, sans morale. L’apologie d’une politique sanguinaire éclate au grand jour, sans gêne, sans tabou, à l’image du fou qui, perdant tout contact avec la réalité, n’éprouve plus aucune gêne, ne ressent plus aucune limitation dans les actes qu’il commet, les propos qu’il tient.
Ainsi, un homme, Bruno Gollnish, explique, justifie, donne un sens politique au geste pathologique d’un suicidant de 78 ans. “C’est un acte de désespoir…c’est un geste qui se veut un geste de protestation pour réveiller les consciences devant la décadence de notre société…” déclare-t-il aux micros et caméras avides du commentaire qui doit prolonger le drame. A ses yeux, ce sang qui coule remplie donc bien une fonction de purification face à la menace de contamination d’une civilisation entière. Cette purification est violente et conduit à la mort d’un être humain ? Qu’à cela ne tienne pour un Gollnish si prompt à surfer sur la mort d’un seul, à nier ou minimiser la mort de millions d’autres gazés ou brulés. La mort se voit transformée en une variable d’ajustement d’une pensée, d’une idéologie. Elle est objet d’analyse et de stratégie, de défense ou de conquête politique et non pas drame. La machine du fascisme paranoïaque bat son plein, les micros, les caméras ne le décèlent même pas.
Ainsi, une femme, Marine Le Pen, prévient dans un tweet. Dominique Venner, le suicidant de 78 ans, est digne de respect et devient le porte parole posthume de celles et ceux qui cherchent à réveiller le peuple français face aux menaces nombreuses d’écroulement de la civilisation chrétienne. Mais quel média a dit ou écrit qui était réellement Dominique Venner ? Dès son retour de la guerre d’Algérie, où il fut un parachutiste engagé volontaire, le “penseur” d’extrême droite s’engage dans le mouvement “jeune nation” dont certains de ses membres sont des “maréchalistes” assumés tels les frères Sidos. Le 7 novembre 1956, il mettra à sac le siège du parti communiste français. Son activisme violent lui vaudra de purger une peine de 18 mois de prison. Durant sa détention il jettera sur papier ses premières pensées politiques sous la forme d’un essai qui deviendra vite la bible de l’ultra droite. Sa devise de l’époque n’est ni plus ni moins que celle de Mauras :” nous devons être intellectuels et violents”. En 1963, il se lance dans l’édition et crée la maison “Saint Just” qui rassemblera des membres de “la fédération des étudiants nationalistes”, des anciens de l’OAS, d’anciens collabos tel Lucien Rebatet. Un peu plus tard, il donnera naissance à la fondation du GRECE, dont le principal objectif est de noyauter les milieux intellectuels plus “respectables”. Dans les années 80, la fondation du GRECE affirmera sa volonté de défendre une Europe blanche, berceau d’une civilisation supérieure menacée. Au début des années 2000, Dominique Venner lancera “la Nouvelle Revue d’Histoire” dont la principale vocation est de “restaurer sa vérité historique” face à une histoire et une pensée officielles. En clair, la NRH se fixe pour mission de réviser le passé dans le but de “préserver l’Europe du chaos” grâce à la promotion des valeurs d’ordres. Après avoir nagé dans une piscine vide à s’en briser le dos voilà donc Marine Le Pen faisant des brasses dans l’océan d’un militant fasciste. Un militant qui toute sa vie sera resté fidèle au slogan de Mauras, être intellectuel et violent.
La paranoïa n’est rien d’autre que ce processus psychique délirant qui intellectualise la violence supposée dont on serait victime et contre laquelle il faut se défendre. Mauras estimait que juifs et gauchistes œuvraient à la destruction des valeurs occidentales chrétiennes. La défense devait être intellectuelle et violente. Elle aura été intellectuelle et violente. Dominique Venner aura été un intellectuel violent de l’extrême droite la plus radicale, jusque dans la manière de se donner la mort, un suicide par balle faisant couler son sang pur dans un temple chrétien. Marine le Pen, en lui rendant hommage et en cherchant à en faire un martyr de la pensée xénophobe et raciste, valide la doctrine maurassienne de la violence intellectualisée. Elle qui cherche à se donner des allures de femme politique respectable et fréquentable et qui, le week end, cultive son jardin tel un Candide inofensif et raisonnable, finit par trébucher, un jour au fond de sa piscine à s’en fracasser le dos, un autre au détour des marches de Notre Dame à s’en fracasser la tête.
Le plus inquiétant n’est pas son tweet. A gauche pour de vrai ! nous le savons, comme beaucoup, elle est l’héritière, jusqu’au bout des ongles, d’un père pétri par l’idéologie de l’extrême droite française de l’après guerre. Bien plus inquiétants sont les 498 retweets et les 114 favoris qu’elle génère auprès de la meute excitée par le sang qui coule, à peine 19 heures après son cri d’oiseau bien plus faucon que moineau.
Sydne93
49 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON