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Accueil du site > Actualités > Politique > Non, M. Fillon, la France n’est pas en situation de faillite (...)

Non, M. Fillon, la France n’est pas en situation de faillite !

En 2002 (France 2 - 23 mai), alors Premier ministre, M. Raffarin déclare : « Moi, j’ai des idées simples. C’est de la bonne gestion de père de famille, c’est cela qu’il faut faire. Je suis tout à fait favorable à ce que nous puissions, très rapidement, réduire les déficits », et aujourd’hui, c’est François Fillon qui nous annonce sans rire : « la France est en situation de faillite ».

L’idée que l’on veut faire entrer dans les têtes est que l’Etat vivrait au-dessus de ses moyens, que la dette résulterait d’une augmentation excessive des dépenses publiques injustifiées, que l’on ne peut pas dépenser plus qu’on ne gagne et qu’ainsi on pénalise l’avenir des générations futures qui devront payer ce que nous avons acheté à crédit ! Le discours est pédagogique, compréhensible par tous et en apparence inattaquable. Comment le citoyen « normal » ne pourrait-il pas être sensible à un discours qui semble relever du plus élémentaire bon sens ?

Or, la comparaison est démagogique, l’analogie entre un père de famille et l’Etat ne tient pas debout. Un père, une famille ou une entreprise sont des « personnes » physiques ou morales qui composent la société, elles ne sont pas LA Société. C’est confondre le particulier et le collectif.

Un Etat a un privilège que le particulier n’a pas : celui de fixer lui-même le montant de ses recettes. Si l’Etat emprunte, c’est par choix. Regardez le budget prévisionnel de la France pour 2006. Il anticipe des dépenses pour un montant de 329,5 milliards d’euros, des recettes pour 282,6 milliards et donc un déficit de plus de 42 milliards d’euros :

1. il y a choix d’avoir des dépenses supérieures aux recettes, dans le souci de répondre au mieux aux besoins de la nation ;

2. il y a choix de financer le déficit en ayant recours à l’emprunt, au lieu de la fiscalité. Ce choix ne date pas d’hier. En 1974, la dette de la France représentait 16 % de son PIB, elle représente fin 2005, 66 %. Intolérable et dangereux ? La dette des Etats-Unis fin 2005 était égale à 65 % de son PIB, celle de la zone euro à 72 % et celle du Japon à 169 % ! L’Europe, les Etats-Unis et le Japon sont-ils considérés comme des espaces économiquement fragiles ?

Ensuite, un Etat n’a pas vocation à « faire du profit » comme une entreprise. Il a vocation de « régulation ». Si l’entreprise cherche en premier à satisfaire son intérêt propre, puisqu’elle est soumise à une obligation de résultat financier positif, l’Etat, lui, a pour mission de veiller à l’intérêt commun en édictant des règles du jeu qui garantissent et maintiennent le lien social. Maintenir ce lien est essentiel à la paix et à la prospérité du pays, c’est là son « profit » et accepter le déficit pour le maintenir peut en être le prix. La dette n’a donc pas le même sens pour un particulier et pour l’Etat.

De plus, les Français eux-mêmes détiennent 40 % de la dette (les assureurs pour 300 milliards d’euros, les établissements de crédit 80, de même que les détenteurs d’OPCVM), et également de la dette étrangère, comme les étrangers, eux, détiennent de la dette de la France.

Enfin un pays est immortel, ce qui n’est pas le cas de ses habitants et de ses entreprises. Ce « détail » change bien les choses, car le débiteur ne disparaîtra pas.

Arrêtons donc de nous laisser berner par cette pédagogie démagogique qui utilise une analogie parfaitement impropre.

La comparaison est également démagogique concernant l’héritage que nous laissons à nos enfants : en France 1 067 milliards d’euros fin 2004 (rapport Pébereau), soit la bagatelle de 17 500 euros de dette pesant sur les frêles épaules de chaque nouveau-né si la population reste égale. Honte à vous parents indignes ! Comment se regarder dans une glace après cela ? La présentation culpabilisante de la dette qui serait le cadeau empoisonné que nous laisserions en héritage à nos enfants ne cherche qu’à masquer le processus qui consiste à transférer les ressources de la masse des contribuables vers la minorité possédante. Ce qui est immodéré dans la dette, c’est moins son montant que la part des intérêts dans ce montant.

En réalité, le transfert, qu’il soit celui d’aujourd’hui ou celui de demain, ne se fait pas d’une génération aux suivantes, mais entre couches sociales : ce sont les contribuables d’aujourd’hui qui paient les rentes versées aujourd’hui à ceux qui en bénéficient et ce sont les contribuables de demain qui verseront aux héritiers des détenteurs de la dette qui seront, selon les choix politiques, plus ou moins imposés et restitueront donc plus ou moins à la collectivité par leur participation fiscale. Le risque est donc que des travailleurs pauvres de la génération suivante soient obligés de payer ces intérêts (par leurs impôts indirects, par exemple) aux détenteurs déjà riches peu imposés sur leurs revenus du capital.

Quand on parle de "la dette", il s’agit des dettes cumulées de l’ensemble des administrations publiques : Etat, collectivités publiques, Sécurité sociale. Mais en règle générale, quand on contracte une dette, c’est pour avoir quelque chose en contrepartie. Vous pouvez devoir à votre banque 200 000 euros, mais vous avez peut-être acheté une maison avec. Or il est étonnant de constater que l’on ne nous parle jamais de l’actif que représente cette dette.

En France, par exemple, le déficit était en 2005 de 46,9 milliards d’euros. Mais cette même année, les dépenses d’investissement - écoles, hôpitaux, infrastructures de transport et de communication, acquisition de terrains, etc. - se montaient à 56 milliards d’euros ! Ces investissements sont bien des richesses réelles dont nous profiterons, ainsi que nos descendants.

Le rapport de l’Observatoire français des conjonctures économiques - OFCE - nous dit ceci : « En terme de dette nette, i.e. la dette brute moins les actifs financiers détenus par les administrations, la France est à 44 % du PIB, nettement en dessous de la zone euro (58 %), un peu en dessous de l’ensemble de l’OCDE (48 %) et des Etats-Unis (47 %). Il n’y a donc pas de singularité française. La hausse de longue période se retrouve dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE, bien qu’un peu plus accentuée dans le cas de la France, qui part de plus bas. Les administrations publiques possèdent aussi des actifs physiques (des infrastructures). Globalement, la richesse nette des administrations publiques représentait 20 % du PIB en 2003. Certes le nouveau-né français hérite d’une dette publique, mais il hérite aussi d’actifs publics : routes, écoles, maternités, équipements sportifs (...). Si l’on considère l’ensemble des agents, publics et privés, la richesse nationale se compose du stock de capital physique et des avoirs nets accumulés sur l’étranger. Les actifs physiques représentaient quatre fois le PIB de la France en 1993, 5,2 fois en 2003 ; les avoirs nets de la France sur l’étranger sont faiblement positifs, de l’ordre de 9 % du PIB en 2005. Le nouveau-né français est donc riche en moyenne, à sa naissance, de 166 000 euros » (somme des patrimoines publics et privés - 11 748 milliards d’euros à fin 2006 -, divisée par le nombre d’habitants).

Et encore, on ne parle pas dans cette richesse des valeurs immatérielles : combien « vaut » la Côte d’Azur, le mont Saint-Michel, la tour Eiffel, etc. ?

A ceci on peut rajouter que le solde entre les actifs et les dettes des seules administrations publiques est de 676 milliards d’euros (décembre 2006), c’est-à-dire plus de 11 000 euros par Français, et c’est donc ce qui resterait si l’administration remboursait toute la dette publique. Non, M. Fillon, la France est loin d’être en « situation de faillite ».

Il reste néanmoins un problème de fond

Il faut se poser la question de savoir ce que serait devenue la dette publique si nous n’avions pas abandonné notre droit de seigneuriage (le droit de création monétaire) au profit des banques ?

Entre 1980 et 2006, la dette a augmenté de 913 milliards d’euros, alors que nous avons payé 1 176 milliards d’euros d’intérêts. Si nous n’avions pas eu à emprunter ces 913 milliards d’euros sur les marchés monétaires, c’est-à-dire si nous avions pu créer notre monnaie, faire exactement ce qu’ont le droit de faire les banques privées, la dette qui était de 229 milliards d’euros début 1980 serait totalement remboursée en 2006 grâce aux 263 milliards d’euros économisés et nous disposerions en plus d’un solde de trésorerie positif de 263 - 229 = 34 milliards d’euros. (Tous ces chiffres sont évidemment en euros constants, valeur 2006).

Et nous continuons à payer des intérêts à raison de près 120 millions d’euros par jour, oui, par jour) aux déjà plus riches, qui d’ailleurs peuvent ainsi nous les re-prêter à nouveau contre intérêt. Mais cette monnaie qu’ils nous prêtent, elle est, comme 93 % de la monnaie en circulation, issue de la création monétaire par les banques privées. C’est donc évidemment une monnaie payante bien que créée "ex nihilo", à partir d’une simple ligne d’écriture. Et ces 43 milliards par an sont l’équivalent de 200 avions gros porteurs Airbus A380 ou de 500 chasseurs « rafale », ou de 3 porte-avions "Charles de Gaulle", ou de 40 000 belles villas sur la Côte d’Azur, ou de l’isolation (en comptant 10 000 euros par foyer) de 4 270 000 logements, ou un salaire net de 18 000 euros annuel (salaire médian en France) à 2 380 000 personnes... mais vous pouvez trouver d’autres exemples : à chaque fois qu’on vous annonce un chiffre qui est censé être important, d’un « coût » quel qu’il soit, comparez-le avec ces 120 millions d’euros d’intérêts payés journellement...

Le recours à l’emprunt par l’État, qui pouvait se concevoir lorsque la monnaie était représentative d’une certaine quantité de métal (or ou argent) qui à un moment pouvait manquer dans les caisses de l’État, n’a maintenant plus aucune justification depuis que la monnaie est totalement dématérialisée et ne représente qu’une créance.

Depuis 1973, la France s’est interdite de créer la monnaie dont elle a besoin pour combler ses propres déficits, que ce soit en fonctionnement (salaires et retraites des fonctionnaires, loyers, etc.), ce qui peut être considéré comme logique, ou en investissements pour son développement (écoles, routes, ponts, aéroports, ports, hôpitaux, bibliothèques, etc.) ce qui est totalement illogique. Mais en plus l’Etat s’est obligé à emprunter sur les marchés monétaire en émettant des obligations (bons du Trésor) sur lequel évidemment il doit payer un intérêt à ceux qui souscrivent (40 % du montant par des résidents, 60 % par des non-résidents), ce qui a pour conséquence, comme nous l’avons vu plus haut, qu’au fil des années la dette s’alourdit d’un montant sensiblement égal au "déficit", qu’il faut couvrir par l’emprunt, c’est-à-dire par l’émission d’obligations nouvelles auprès du public, des investisseurs institutionnels et des spéculateurs qui bénéficient, en plus, des largesses des banques centrales.

Donnons à la BCE le pouvoir d’émettre toute la monnaie et de prêter aux différents acteurs de l’économie les sommes dont ils ont besoin pour leurs développements. Plus de 300 milliards d’euros, aux taux actuels, reviendront ainsi dans les caisses des Etats de la zone euro.

Enfin, lorsque les Etats ont besoin de financer leurs équipements, la BCE doit pouvoir les financer à taux zéro... La création de monnaie c’est une ligne d’écriture : ça ne coûte rien à personne et ça permet de faire fonctionner l’économie réelle.


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56 réactions à cet article    


  • ZEN ZEN 25 septembre 2007 12:11

    Excellent article , qui pulvérise pas mal de mythes reposant sur le gros bon sens mal informé.


    • Boileau419 Boileau419 25 septembre 2007 12:30

      Je voudrais être une de ces divinités de la compassion extrême-asiatiques aux dix mille mains pour pouvoir porter dans un tonnerre d’applaudissements cette magistrale leçon de bon sens.

      J’aimerais savoir une chose : pourquoi 1973 ? Avant l’Etat faisait de la monnaie. Pourquoi a-t-il arrêté ? Pour servir les intérêts des banquiers ? Quand il faisait de la monnaie, l’Etat, est-ce que ça marchait ?

      On entend souvent dire que le recours à la planche à billets, ce que vous préconisez si je vous ai bien suivi, provoque une inflation galopante. Mais emprunter de l’argent à l’étranger, est-ce que ça ne revient pas au même finalement ? Alors pourquoi le gouvernement ne reprend-il pas les rênes de la crétion monétaire ?

      Ah, comme Marx avait raison de dire que les autorités ne servent que les intérêts d’une minorité !

      Le plus honteux dans cette affaire, c’est d’entendre dire ceux-là mêmes qui ont conduit la France au surendettement que « tout va mal », sans pour autant se considérer le moins du monde coupables de quoi que ce soit.

      Filous et félons.

      Bravo, l’auteur.


      • ffi ffi 5 septembre 2008 22:52

        Ce ne serait pas parce que Pompidou a fait sa carrière chez Rotschild, tout simplement ?


      • jcm jcm 25 septembre 2007 12:30

        Si cet article veut démontrer que la France ne se trouve pas en faillite sur le plan financier,

        si les éléments de preuve qu’il avance sont imparables (je ne suis pas apte à en juger),

        ALORS cet article tend à nous faire penser que la France est en état de faillite intellectuelle !!!

        Où trouve-t-on de telles analyses ?

        Pas à la télé : faillite de l’information et de l’analyse dans les rédactions, et faillite de l’esprit critique par la même occasion.

        Nos médias seraient-ils uniquement la caisse de résonance offerte aux politiques ?

        S’il y a faillite dans l’air ce ne serait donc pas celle qu’on nous dit ?


        • NPM 25 septembre 2007 12:41

          "LORS cet article tend à nous faire penser que la France est en état de faillite intellectuelle !!!

          Où trouve-t-on de telles analyses ?

          Pas à la télé : faillite de l’information et de l’analyse dans les rédactions, et faillite de l’esprit critique par la même occasion.

          Nos médias seraient-ils uniquement la caisse de résonance offerte aux politiques ?

          S’il y a faillite dans l’air ce ne serait donc pas celle qu’on nous dit ?"

          Les journalistes sont parfaitement au courrant, cela fait des année qu’on faut du lobbying auprés d’eux pour qu’ils prennent enfin conscience de la situation catastrophique de la France. Mais le journalistes est de gauche, et cette histoire de dette n’est pas bonne pour les rêves socialistes de revanche, et surtout, il pense que tu est trop con pour comprendre.

          Bon, sinon tu doit 200.000 francs à l’Etat, et tu vas payer, alors, au travail !


        • reaper95 reaper95 25 septembre 2007 13:23

          Excellent article, doté d’une excellente pédagogie économique et financière !

          Ceci dit, n’occultons pas les faits qui sont que la situation financière de la France, si elle n’est pas « en faillite », réduit les marges de manoeuvre du Gouvernement, surtout s’il se base sur une croissance forte pour réduire ses déficits. Les 3 derniers gouvernements (Raffarin, Villepin et Fillon) ont toujours réglé les mauvais leviers pour régler des déficits qui semblent a priori pas si difficiles à combler : en gros, on baisse les impôts et on espère que la croissance sera suffisamment bonne pour compenser cette baisse. Et cela, sans rien faire sur les fondamentaux économiques, à savoir l’emploi et la production...

          Ce qui m’énerve plus que cette histoire de « faillite ou pas » du pays, c’est le fait que la droite refuse de prendre en responsabilité ces déficits colossaux depuis leur retour au pouvoir en 2002 ; pas un ne parle de la dette sans rajouter : « depuis 25 ans ». Or Lionel Jospin et son Gouvernement (avec l’aide de la conjoncture il est vrai), avaient réussi à réduire les déficits et à maintenir la France dans les quotas de Bruxelles. La situation actuelle de la France, outre la conjoncture moins bonne qu’à la fin des années 1990, est dûe en particulier à tous les cadeaux fiscaux accordés par les divers gouvernements de droite depuis 2002 à leur électorat (notamment les milieux d’affaires et les médecins) et toutes les subventions apportées aux « lobbies » pour acheter leur silence et l’arrêt de mouvements sociaux.

          Et le pire, c’est qu’après Nicolas Sarkozy et la droite actuelle déclarent que la faute est à tout le monde, sauf eux ; le Président déclare même qu’on dispose d’une « cagnotte secrète » de 30 milliards liées aux fraudes diverses d’impôts et à la Sécurité Sociale. Quand on repose à ce point la faute de la dette sur le dos des autres, c’est vraiment que leur politique de réduction de la dette ressemble autant au néant qu’un trou noir... C’est comme quand on gagne au loto et qu’on espère 1 million, mais que finalement on revient avec 20.000 € : c’est bien, mais c’est pas autant le Pérou qu’on l’espérait...


          • NPM 25 septembre 2007 18:58

            « c’est le fait que la droite refuse de prendre en responsabilité ces déficits colossaux depuis leur retour au pouvoir en 2002 ; pas un ne parle de la dette sans rajouter : »depuis 25 ans« . Or Lionel Jospin et son Gouvernement (avec l’aide de la conjoncture il est vrai), avaient réussi à réduire les déficits »

            Nous ne sommes pas responsable, car d’abord nous n’avons jamais engagé un million de fonctionnaires à rien foutre, et, d’autre part, quand nous avons voulu réformer, tout le monde à protesté, même les futur victimes (En 95). Par ailleur, chirac a trahi sont camps, d’ou la victoire de Sarkozy, et fait une politique de gauche. Bref, notre seul responsabilité, c’est d’avoir était faible face aux conneries socialistes, alors même que ces socialo savaient trés bien ou ils allaient plongé la France (mais l’ambition de parvenir au pouvoir...).


          • LosKr 26 septembre 2007 09:12

            Juste une petite remarque... Je ne suis pas fonctionnaire, mais bon, s’ils ne foutaient rien, je pense quand même que ce serait moins bordélique quand ils se mettent en grève, non ?? C’est bien de tout mettre sur leur dos. Mais bon, quand on a des ministères à n’en plus finir, avec un nombre considérable de conseillers, des députés qui s’accordent des retraites dorées sur notre dos, et tous les autres avantages... Je voudrais bien savoir si ça ne crée pas plus de déficit que le non travail des fonctionnaires qui ne branlent rien !


          • ddacoudre ddacoudre 27 septembre 2007 22:18

            Bonjour reaper 95une bonne réflexion. Le débat est faussement comptable, il est avant tout politique. Ce qui est dérangeant c’est que les hommes politiques utilisent de fausses argumentations comptables pour justifier les décisions qu’ils ont prise pour en arriver là, avec l’aval de tous les citoyens qui votent depuis 1983 pour des décisions d’économie néo libérale. Je ne porte pas de jugements, seulement des approches libérales de l’économie il n’y en a pas qu’une seule, il n’y a pas le néolibéralisme et le socialisme étatique ex URSS. D’autres options sont possibles, mais ce n’est pas celles-ci que nous avons choisi, c’est ce qui rend le discours des politiques mal sains. La France est un pays riche avec des inégalités de répartissions, et la dette est dans la poche des entreprises (ce que je ne regrette pas) ce que je déplore c’est que l’on dupe les français en leur faisant croire que l’on définit une vérité par le discours économique, comme si c’était une science, alors que ce n’est en fait que des choix politiques. Même le plan comptable est une option politique. Que quelqu’un essaie donc de donner une seule raison fondamentale et irréversible qui fait que l’on considère les salaires comme une charge avec la connotation négative qu’a ce mot qui suggère qu’il faut s’en séparer, sauf pour ceux qui savent qu’ils constituent le chiffre d’affaires des autres entreprises.

            Je te joins ci-dessous le commentaire que j’ai adressé à apathie pour son article « faillite faillite faillite ».

            Bonjour apathie pas très bon ton article il manque de consistance citoyenne ou si le mots te gène de compétence. Il est des règles que la puissance publique a installées, car la puissance publique s’exerce au nom du peuple souverain. Et parmi ces règles la puissance publique a adopté un plan comptable (que je critique souvent) qui s’impose aux citoyens qui créent des entreprises pour réaliser des affaires, et ils sont soumis dans ce cas au code du commerce. La nation elle l’est à une constitution. Que je sache les entreprises doivent fournir un bilan, pas les finances publiques, que l’on appelle les comptes de la nation. Toutefois l’on peut s’amuser à tenter la comparaison. Alors il faut évaluer les biens mobilier, les biens immobilier et les terrains en un mot l’actif immobilisé, je passe sur les eaux fluviales et maritimes et sur l’espace aérien qui sont aussi propriété du peuple. Tu observeras que je n’utilise pas le terme Etat, parce que il a été tellement galvaudé y compris par les journalistes, que les citoyens ont fini par oublier qu’il était leur territoire d’existence pour le confondre avec celui d’une entreprise pour lequel il désignent un PDG qui se fait appeler Monsieur le président. Alors le tout tu l’évalues à combien ? Tu peux te lancer dans l’aventure c’est difficile mais sans chercher à être juste l’on y arrive, je l’ai fait. (Dans l’évaluation immobilière n’oublie pas le patrimoine culturel et historique) Ensuite rapporte le au ratio traditionnel pour mesurer la capacité d’endettement d’une entreprise, tu auras quelques surprises. Ainsi tu auras des éléments à peu prés équivalents pour apprécier ton article. C’est cela qu’il faut faire quand l’on veut faire glisser un mot fait pour des comptes d’entreprise vers ceux de la nation. C’est l’ABC, quand j’étais petit l’on m’a toujours appris de ramener des fractions à un dénominateur commun pour pouvoir les comparer. Quand l’on le sait et que l’on s’en dispense cela s’appelle de la manipulation. Ou alors de la divagation sémantique. Je t’invite à poursuivre le raisonnement avec humour, tu peux te faire aider de Jospin. Tout d’abord trouver un tribunal pour prononcer le redressement judiciaire, ensuite désigner un administrateur pour redresser les comptes de la nation, ce qui invalidera de fait la représentation populaire désigné au suffrage universel, tant pis pour les nouveau élus. Soit prononcer la liquidation. Alors dans ce cas qui allons-nous désigner pour chercher un repreneur, surtout que nous en trouverons un, car au prix de l’endettement il fera l’affaire du siècle. Il y a bien un américain qui veut acheter la Lune. Cela pose un problème vendons-nous l’Etat avec sa population qui n’est pas très productive puisqu’elle l’a conduit à la faillite, ou licencions-nous tous le monde. Dans l’éventualité d’un licenciement, la difficulté majeure va être de trouver un Etat étranger qui accepte plus de 60 000 000 d’immigrer. Difficile étant donné la politique restrictive sur l’immigration des états riches. Mais il ne faut pas désespérer nous risquons de trouver un pays pauvre qui sera d’accord de bénéficier de nos compétences même si elles ne se conforment pas aux exigences monétaires normatives imposées aux politiciens par le monde économique. Mais ce qui me parait plus raisonnable c’est de passer un contrat d’allégeance avec le nouveau propriétaire. Nous pourrions renoncer à nous soigner, à nous instruire, nous n’aurions plus besoin de nous défendre, nous n’aurions plus besoin d’administration. Reste à savoir ce que voudrait faire de nous le repreneur. Pour ne pas l’inquiéter nous pourrions renoncer à faire des enfants, ça coûte cher les enfants. Mais pour les sauver pourrions nous accepter de les faire travailler à partir de cinq ans puisque nous renonçons à l’instruction, sous ces conditions le nouveau maître accepterai peut-être que nous continuerions de procréer conformément à notre condition humaine. Et les vieux, peut-être faudrait-il s’engager à ne pas vivre au-delà de cinquante cinq ans, çà m’ennui un peut car dés l’entrée en fonction du repreneur il me faudra mourir. Il nous faudra renoncer aux animaux de compagnie, ils coûtent chers et ne sont pas productif, près de 60 millions de chiens, chats, oiseaux, poissons et autres petits rongeurs partagent la vie des familles françaises. Intéressant, le chiffre d’affaire du secteur animalier français est en pleine croissance. Il est estimé à 3,43 Billions d’euro pour 2004. Dire que j’ai râlé quand un auteur avait intitulé sont article:Quand est-ce que l’on se décide enfin à euthanasier tous les clébards dangereux article du 29 août. J’ai été saut. Avec cet article l’auteur donne la solution pour résorber nos + de 1000 milliards de déficit. Supprimons les animaux domestiques et nous aurons deux dettes et demi d’avance. Il vaut tout de même mieux cela que de réduire des citoyens au chômage pour un ajustement comptable. Je pense que les amis des animaux comprendront l’urgence et le choix vital humain que la faillite de l’Etat nous conduit à faire. Je poursuis, le fait que les Etats se soient donnés des instruments de mesures communs, n’en font pas des justificateurs de misère. Transférer comme vous le proposer des financements de l’Etat vers celui des assedics ne change pas le problème, les citoyens paieront moins d’impôts mais plus de cotisations sociales. Est-ce qu’un jour les français comprendrons que les impôts retournent dans les comptes des entreprises via le paiement de consommation de biens et le versement de salaires et autres. Cette dettes dans la poche de qui est-elle ? La santé, c’est quoi la poche du malade ou celle des praticiens et corps annexes et les entreprises pharmaceutiques et de fournitures cliniques et hospitalières. L’armé, est-ce que les militaires gardent l’argent dans leurs souliers ou le consomment, qui leur apportent les fournitures militaires ci ce ne sont des entreprises qui récupèrent une partie du budgets de l’armé, donc l’impôt. Qu’elle est donc cette absurdité qui revient à dire que l’argent de l’impôt est toujours une dépense dispendieuse, allez demander cela aux entreprises qui en retirent leur chiffre d’affaires Un jour je désirais le chapeau d’un ami, il était d’accord pour me le vendre et comme il n’était pas intéressé parce que je possédais et que je n’avais rien d’équivalant, je lui ai fait une reconnaissance de dette. Une année plus tard en vacance en chine un habitant me proposa de m’acheté le chapeau que je portais, qu’elle ne fut pas ma surprise quand il me le payât avec ma reconnaissance de dette établie plus d’un ans avant. Et oui la monnaie n’est qu’une reconnaissance de dettes qui ne faut pas liquider, alors de ce fait on crée de la monnaie. Donc notre dette n’est que de la monnaie en circulation, et la supprimer est s’appauvrir d’autant. Avec le choix politique que nous avons consenti en abandonnant le pouvoir monétaire à la BCE, nous n’aurions jamais redressé l’économie du pays après la guerre. Personne et aucune institution ne possédait l’équivalant monétaire de l’effort de reconstruction, il a donc fallu créer de la dette. Heureusement qu’a cette époque il n’y avait pas des Filions et des commentateurs engagés (ce qui n’est pas un reproche) sinon nous serions américain car ces derniers avaient l’administration et la monnaie prêté pour nous acheter. Ce n’est pas parce que demain nous n’aurions plus de monnaie que nous serions pauvre si nous avons la capacité de continuer de créer nos besoins et services pour consommer et troquer, troc qui se pratique toujours. Alors l’on peut se demander à quoi sert la monnaie en dehors de faciliter l’échange, seulement à se répartir la rareté, car nous ne pouvons produire des biens pour 6 milliards d’individus dans notre système mercantile faute de matières premières suffisantes. Alors si Filion et consorts veulent faire de la gestion comptable qu’ils se fassent désigner PDG dans des entreprises et laissent leur place à ceux qui ne confondent pas l’Etat d’un peuple de citoyens d’essence humaine avec une entreprise donc l’objectif n’est conduit que par la recherche du profits de ses actionnaires.


          • ddacoudre ddacoudre 27 septembre 2007 22:21

            Bonjour reaper 95une bonne réflexion. Le débat est faussement comptable, il est avant tout politique. Ce qui est dérangeant c’est que les hommes politiques utilisent de fausses argumentations comptables pour justifier les décisions qu’ils ont prise pour en arriver là, avec l’aval de tous les citoyens qui votent depuis 1983 pour des décisions d’économie néo libérale. Je ne porte pas de jugements, seulement des approches libérales de l’économie il n’y en a pas qu’une seule, il n’y a pas le néolibéralisme et le socialisme étatique ex URSS. D’autres options sont possibles, mais ce n’est pas celles-ci que nous avons choisi, c’est ce qui rend le discours des politiques mal sains. La France est un pays riche avec des inégalités de répartissions, et la dette est dans la poche des entreprises (ce que je ne regrette pas) ce que je déplore c’est que l’on dupe les français en leur faisant croire que l’on définit une vérité par le discours économique, comme si c’était une science, alors que ce n’est en fait que des choix politiques. Même le plan comptable est une option politique. Que quelqu’un essaie donc de donner une seule raison fondamentale et irréversible qui fait que l’on considère les salaires comme une charge avec la connotation négative qu’a ce mot qui suggère qu’il faut s’en séparer, sauf pour ceux qui savent qu’ils constituent le chiffre d’affaires des autres entreprises.

            Je te joins ci-dessous le commentaire que j’ai adressé à apathie pour son article « faillite faillite faillite ».

            Bonjour apathie pas très bon ton article il manque de consistance citoyenne ou si le mots te gène de compétence. Il est des règles que la puissance publique a installées, car la puissance publique s’exerce au nom du peuple souverain. Et parmi ces règles la puissance publique a adopté un plan comptable (que je critique souvent) qui s’impose aux citoyens qui créent des entreprises pour réaliser des affaires, et ils sont soumis dans ce cas au code du commerce. La nation elle l’est à une constitution. Que je sache les entreprises doivent fournir un bilan, pas les finances publiques, que l’on appelle les comptes de la nation. Toutefois l’on peut s’amuser à tenter la comparaison. Alors il faut évaluer les biens mobilier, les biens immobilier et les terrains en un mot l’actif immobilisé, je passe sur les eaux fluviales et maritimes et sur l’espace aérien qui sont aussi propriété du peuple. Tu observeras que je n’utilise pas le terme Etat, parce que il a été tellement galvaudé y compris par les journalistes, que les citoyens ont fini par oublier qu’il était leur territoire d’existence pour le confondre avec celui d’une entreprise pour lequel il désignent un PDG qui se fait appeler Monsieur le président.

            Alors le tout tu l’évalues à combien ? Tu peux te lancer dans l’aventure c’est difficile mais sans chercher à être juste l’on y arrive, je l’ai fait. (Dans l’évaluation immobilière n’oublie pas le patrimoine culturel et historique) Ensuite rapporte le au ratio traditionnel pour mesurer la capacité d’endettement d’une entreprise, tu auras quelques surprises. Ainsi tu auras des éléments à peu prés équivalents pour apprécier ton article. C’est cela qu’il faut faire quand l’on veut faire glisser un mot fait pour des comptes d’entreprise vers ceux de la nation. C’est l’ABC, quand j’étais petit l’on m’a toujours appris de ramener des fractions à un dénominateur commun pour pouvoir les comparer. Quand l’on le sait et que l’on s’en dispense cela s’appelle de la manipulation. Ou alors de la divagation sémantique. Je t’invite à poursuivre le raisonnement avec humour, tu peux te faire aider de Jospin. Tout d’abord trouver un tribunal pour prononcer le redressement judiciaire, ensuite désigner un administrateur pour redresser les comptes de la nation, ce qui invalidera de fait la représentation populaire désigné au suffrage universel, tant pis pour les nouveau élus. Soit prononcer la liquidation. Alors dans ce cas qui allons-nous désigner pour chercher un repreneur, surtout que nous en trouverons un, car au prix de l’endettement il fera l’affaire du siècle. Il y a bien un américain qui veut acheter la Lune. Cela pose un problème vendons-nous l’Etat avec sa population qui n’est pas très productive puisqu’elle l’a conduit à la faillite, ou licencions-nous tous le monde. Dans l’éventualité d’un licenciement, la difficulté majeure va être de trouver un Etat étranger qui accepte plus de 60 000 000 d’immigrer. Difficile étant donné la politique restrictive sur l’immigration des états riches. Mais il ne faut pas désespérer nous risquons de trouver un pays pauvre qui sera d’accord de bénéficier de nos compétences même si elles ne se conforment pas aux exigences monétaires normatives imposées aux politiciens par le monde économique. Mais ce qui me parait plus raisonnable c’est de passer un contrat d’allégeance avec le nouveau propriétaire. Nous pourrions renoncer à nous soigner, à nous instruire, nous n’aurions plus besoin de nous défendre, nous n’aurions plus besoin d’administration. Reste à savoir ce que voudrait faire de nous le repreneur. Pour ne pas l’inquiéter nous pourrions renoncer à faire des enfants, ça coûte cher les enfants. Mais pour les sauver pourrions nous accepter de les faire travailler à partir de cinq ans puisque nous renonçons à l’instruction, sous ces conditions le nouveau maître accepterai peut-être que nous continuerions de procréer conformément à notre condition humaine. Et les vieux, peut-être faudrait-il s’engager à ne pas vivre au-delà de cinquante cinq ans, çà m’ennui un peut car dés l’entrée en fonction du repreneur il me faudra mourir. Il nous faudra renoncer aux animaux de compagnie, ils coûtent chers et ne sont pas productif, près de 60 millions de chiens, chats, oiseaux, poissons et autres petits rongeurs partagent la vie des familles françaises. Intéressant, le chiffre d’affaire du secteur animalier français est en pleine croissance. Il est estimé à 3,43 Billions d’euro pour 2004. Dire que j’ai râlé quand un auteur avait intitulé sont article:Quand est-ce que l’on se décide enfin à euthanasier tous les clébards dangereux article du 29 août. J’ai été saut. Avec cet article l’auteur donne la solution pour résorber nos + de 1000 milliards de déficit. Supprimons les animaux domestiques et nous aurons deux dettes et demi d’avance. Il vaut tout de même mieux cela que de réduire des citoyens au chômage pour un ajustement comptable. Je pense que les amis des animaux comprendront l’urgence et le choix vital humain que la faillite de l’Etat nous conduit à faire. Je poursuis, le fait que les Etats se soient donnés des instruments de mesures communs, n’en font pas des justificateurs de misère. Transférer comme vous le proposer des financements de l’Etat vers celui des assedics ne change pas le problème, les citoyens paieront moins d’impôts mais plus de cotisations sociales. Est-ce qu’un jour les français comprendrons que les impôts retournent dans les comptes des entreprises via le paiement de consommation de biens et le versement de salaires et autres. Cette dettes dans la poche de qui est-elle ? La santé, c’est quoi la poche du malade ou celle des praticiens et corps annexes et les entreprises pharmaceutiques et de fournitures cliniques et hospitalières. L’armé, est-ce que les militaires gardent l’argent dans leurs souliers ou le consomment, qui leur apportent les fournitures militaires ci ce ne sont des entreprises qui récupèrent une partie du budgets de l’armé, donc l’impôt. Qu’elle est donc cette absurdité qui revient à dire que l’argent de l’impôt est toujours une dépense dispendieuse, allez demander cela aux entreprises qui en retirent leur chiffre d’affaires Un jour je désirais le chapeau d’un ami, il était d’accord pour me le vendre et comme il n’était pas intéressé parce que je possédais et que je n’avais rien d’équivalant, je lui ai fait une reconnaissance de dette. Une année plus tard en vacance en chine un habitant me proposa de m’acheté le chapeau que je portais, qu’elle ne fut pas ma surprise quand il me le payât avec ma reconnaissance de dette établie plus d’un ans avant. Et oui la monnaie n’est qu’une reconnaissance de dettes qui ne faut pas liquider, alors de ce fait on crée de la monnaie. Donc notre dette n’est que de la monnaie en circulation, et la supprimer est s’appauvrir d’autant. Avec le choix politique que nous avons consenti en abandonnant le pouvoir monétaire à la BCE, nous n’aurions jamais redressé l’économie du pays après la guerre. Personne et aucune institution ne possédait l’équivalant monétaire de l’effort de reconstruction, il a donc fallu créer de la dette. Heureusement qu’a cette époque il n’y avait pas des Filions et des commentateurs engagés (ce qui n’est pas un reproche) sinon nous serions américain car ces derniers avaient l’administration et la monnaie prêté pour nous acheter. Ce n’est pas parce que demain nous n’aurions plus de monnaie que nous serions pauvre si nous avons la capacité de continuer de créer nos besoins et services pour consommer et troquer, troc qui se pratique toujours. Alors l’on peut se demander à quoi sert la monnaie en dehors de faciliter l’échange, seulement à se répartir la rareté, car nous ne pouvons produire des biens pour 6 milliards d’individus dans notre système mercantile faute de matières premières suffisantes. Alors si Filion et consorts veulent faire de la gestion comptable qu’ils se fassent désigner PDG dans des entreprises et laissent leur place à ceux qui ne confondent pas l’Etat d’un peuple de citoyens d’essence humaine avec une entreprise donc l’objectif n’est conduit que par la recherche du profits de ses actionnaires.


          • minijack minijack 25 septembre 2007 13:48

            Désolé mais je ne partage pas du tout cet optimiste béat sur la création monétaire. On ne crée pas la monnaie dont on a besoin. On « dégage » des moyens à partir de choix politiques, en fonction d’une masse monétaire intangible (ou presque). C’est-à-dire qu’on met moins d’argent dans un secteur pour pouvoir en mettre plus dans un autre. Et quoi que vous puissiez dire, toute autre façon de procéder revient à créer de l’INFLATION. L’histoire montre avec une certaine malice que tricher avec le nombre ou la valeur des assignats conduit droit au chaos.

            Ca ne veut pas dire qu’on n’ait aucune liberté, mais ça limite nos capacités à créer de la monnaie sans création parallèle de richesse pérenne et négociable, autrement dit une « production », industrielle ou autre mais ayant une valeur marchande. Toute autre façon de voir le monétarisme est erronnée, pernicieuse, et vouée à l’échec.

            Car en effet, nous ne sommes pas seuls au monde. Votre raisonnement serait juste si la planète entière n’était qu’un seul et même Etat émettant sa propre monnaie unique utilisée partout. Or, ce n’est pas le cas, nous en sommes très loin.

            Les variations entre les diverses monnaies font que l’on ne peut pas jouer avec l’unité de compte qui sert de thermomètre sans risquer de voir nos pouvoirs d’achat en Euros baisser par rapport à des produits fabriqués au Japon, en Inde ou aux USA. Les américains sont en train de subir les conséquences d’un raisonnement partial comme le vôtre. Leur dollar à 0.70 euro ne leur permet plus de faire tout ce qu’ils ont pu faire par le passé et qu’ils aimeraient faire encore. Et ça ne fait que commencer...


            • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 25 septembre 2007 15:06

              Merci à tous ceux qui apprécient cet article... il est néanmoins étonnant qu’il y ait une telle proportion qui ne s’expriment pas et qui trouvent l’article « ininterressant » : ceci dit, ce n’est pas grave, je n’ai rien à vendre smiley

              @minijack

              Votre critique est classique et part d’une affirmation « On ne crée pas la monnaie dont on a besoin . On »dégage« des moyens à partir de choix politiques, en fonction d’une masse monétaire intangible (ou presque) », qui sous entends que vous n’auriez pas bien saisi les principes de la création monétaire.

              La masse monétaire est à 7% créée par la Banque Centrale Européenne et à 93% (si on se base sur M3) créée lors de crédits par les banques commerciales, et, comme je l’ai écrit dans cet article, la masse monétaire augmente d’environ 10% par an.( 4910 milliards d’euros au 31/12/2000 et 7782 milliards d’euros au 32/12/2006).

              Nous voyons donc que cette sempiternelle rengaine de l’inflation créée par « la planche à billet » n’a guère de sens ... en effet, l’inflation, du moins dans sa définition actuelle, est bien « jugulée », ce qui est tout bénéfice pour les rentiers.

              Alors, bien évidemment, il y a des contreparties à ces créations : ce sont les engagements de rembourser de la part des emprunteurs, ce qui va permettre « d’effacer » cette création monétaire sur les bilans des banques commerciales . A l’évidence, il faudra qu’une ou plusieurs autres banques créent les intérêts que l’emprunteur devra rembourser en plus, dans une spirale sans fin.

              Alors, si vous pouvez m’expliquer quelle serait la différence ( au niveau de l’inflation) entre une création monétaire - augmentant la masse monétaire de 10% par an - par les banques commerciale, et une création monétaire équivalente par la BCE ( qui la prêterait aux banques commerciales pour satisfaire les demandes de crédits dont elles resteraient les intermédiaires), j’aimerais connaitre votre avis ...

              La grosse différence serait que les intérêts tomberaient dans les comptes de la BCE ( et donc des Etats) au lieu de tomber dans les poches de « fabriquants privés de la monnaie »

              Ceci dit, et là il me semble que je rejoins votre inquiètude su un point : il ne faut pas que le « politique » puisse obliger la BCE à financer le « fonctionnement », ce qui n’est pas comptablement équilibré par « une création pérenne de richesse » . Mais ces richesses créées ( les investissements) dont collectivement nous pourrons « profiter » de suite, seront progressivement payées par la collectivité au fur et à mesure des amortissements, mais cette monnaie ne doit pas être « payante » par le biais d’intérêts.

              Pour résumer, les dépenses de fonctionnement de la collectivité doivent être prises en charge par la solidarité ( recettes fiscales), ainsi que « l’usure » des équipements publics ( l’amortissement), par contre les dépenses d’investissements doivent être financées par une création monétaire sans intérêts. Tout ceci peut d’ailleurs être « constitutionnalisé » et ne créera absolument aucune inflation.

              Quand à la dette publique qui grossis chaque année du fait des intérêts, il faut taxer un maximum les intérêts versés et rembourser le capital ( par création monétaire), sur un délai raisonnable ( 20 ans, par exemple)

              Les calculs et les chiffres utilisés dans l’article sont développés sur la page suivante : http://www.societal.org/docs/interets-dette.htm


            • chevsinclair 25 septembre 2007 16:42

              rarement lu un tel tissus de mensonges bien ficelés pour avoir l air logique. d’abord vos idées sur l’état n’appartiennent qu’à vous, moi je ne suis pas contre le fait que l’état se fasse du fric. Bien au contraire, ça le met dans une situation de force et non de faiblesse. Ensuite, vous ne comprenez absolument rien aux chiffres, vous les mélanger, et leur faites dire n’importe quoi. En gros, jamais vous n’avez osé regarder les réalités. LES GENS COMME VOUS, NOUS FAITES PERDRE DU TEMPS, HEUREUSEMENT ILS SONT DE MOINS EN MOINS NOMBREUX


            • RilaX RilaX 25 septembre 2007 17:41

              Peut etre pour etre credible faudrait il nous expliquer a nous pauvres citoyens non econmistes en quoi ce raisonnement est fallacieux ?

              Parcequ’en attendant, il est plutot crédible et convaincant contrairement a votre « intervention » qui ne fait que dire « c’est nul ».

              Cordialement.


            • snoopy86 25 septembre 2007 17:41

              @ L’auteur

              Votre théorie selon laquelle les banques créeraient ou pourraient créer de la monnaie sans contrôle et sans refinancement auprès des banques centrales me semble éminemment suspecte...

              Les banques centrales n’ont quasiment plus dans cette hypothése de raison d’être.

              Comment expliquer alors les injections massives de capitaux des banques centrales dans la crise actuelle ?

              Merci de bien vouloir préciser vos sources.


            • snoopy86 25 septembre 2007 15:05

              Si l’état français créait autant de monnaie qu’il le veut, qui dans cet univers mondialisé voudrait encore de cette monnaie ?


              • Philippe Houbé 25 septembre 2007 17:10

                Que d’erreurs M.Holbecq...

                Voilà des années que la France vit largement au-dessus de ses moyens, prétendre le contraire relève de la mauvaise foi ! Et votre démonstration est totalement risible.

                Voyons de plus près :

                1) Oui l’Etat fixe le montant de ses recettes, mais la France a déjà un taux de prélèvements record.

                2) Vous rêvez visiblement d’une France encore plus écrasez d’impôts, sinon comment comprendre que vous puissiez envisager de financer les déficits par la fiscalité (laquelle ?)

                3) La France n’est pas les USA et les comparaisons en la matière sont mensongères (pas le même dynamisme économique, pas la même attractivité financière). D’autre part j’aimerai bien savoir d’où vous tenez que le Japon serait endetté à hauteur de 169 % de son PIB, c’est n’importe quoi !

                4)Oui les Français détiennent une part des créances nationales... ET ALORS ??? Parce qu’il s’agit de créances françaises on pourrait éviter de les honorer ?

                5) Oui le pays est « immortel » mais je ne vois pas ce que cela change, une entreprise en faillite est mortelle, mais elle peut encore éventuellement être vendue avec son actif et son passif, comptez-vous vendre la France ?

                6) Oui nous ne lèguerons pas à nos enfants QUE le passif, nous leur lèguerons aussi un porte-avion qui ne sert à rien, et toute sorte de chose dont ils n’auront pas l’utilité.

                7) Les actifs physique de la nation sont dans l’ensemble, pour ce qu’il en reste, non négociables. A moins que vous n’espériez récupérer la mise en vendant le Charles-Degaulle et ses avions (je plaisante tant votre propos est inepte).

                Salutations PHH


                • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 25 septembre 2007 17:39

                  @PHH

                  J’aurais peut être le temps de reprendre point par point votre argumentation, mais, juste pour vous « contrer » sur votre affirmation « c’est n’importe quoi » du point 4, vous pouvez consulter le « CIA world factbook » sur https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2186rank.html

                  ... ils donnent même le Japon à 176,2%, juste derrière le Liban à 209%

                  La France est classée 29° dans le rapport dette/PIB...

                  Mais le problème n’est même pas là. Il est dans le fait que le cumul de la dette est une accumulation d’intérêts que nous pourrions éviter ( plus précisément « que nous aurions pu éviter ») si nous reprenions, au niveau de la zone euro, notre droit de création monétaire... ce qui n’empêche pas l’indépendance de la Banque Centrale...

                  Lisez donc Maurice Allais smiley


                • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 25 septembre 2007 18:46

                  Réponse au point 3 (et non 4) dans ma réponse à PHH concernant la dette du Japon... le lecteur attentif aura corrigé de lui-même smiley


                • NPM 25 septembre 2007 18:53

                  « Mais le problème n’est même pas là. Il est dans le fait que le cumul de la dette est une accumulation d’intérêts que nous pourrions éviter ( plus précisément » que nous aurions pu éviter« ) si nous reprenions, au niveau de la zone euro, notre droit de création monétaire.. »

                  Pffff... L’inflation, ca crée du chomage, remember Mai 81..

                  Par ailleur, votre truc de payer en monaie de singe, ca marche qu’avec les débiles façon prolo. Ca n’aura aucun effet bénéfique sur l’économie..


                • Philippe Houbé 25 septembre 2007 20:34

                  Non M.Holbeck, il ne suffit pas d’élever le taux de prélèvements obligatoires, ni de faire tourner la planche à billet avec les conséquences que cela implique en terme de pouvoir d’achat des ménages !

                  La « politique de Gribouille » que vous préconisez a déjà mené plusieurs pays à la ruine.

                  D’ailleurs vous vous gardez bien de justifier votre plaidoyer pour une monnaie de singe, vous tentez des comparaisons, mais comparaison n’est pas raison !

                  Vous devriez prendre tous les paramètres en compte, ce qui est loin d’être le cas de votre discours inflationniste de tendance marxiste... Vous auriez ainsi noté, sur l’article que vous citez, que :

                  --------- (citation) ----- Government-industry cooperation, a strong work ethic, mastery of high technology, and a comparatively small defense allocation (1% of GDP) helped Japan advance with extraordinary rapidity to the rank of second most technologically powerful economy in the world after the US and the third-largest economy in the world after the US and China, measured on a purchasing power parity (PPP) basis. --------(fin de citation)------

                  La France n’a vraiment pas le même crédit, d’autant que :

                  "Si le Japon s’accommode d’une dette publique brute de 160 % du PIB, c’est parce que la charge des intérêts y est de seulement 3 % du PIB, ce qui correspond à celle normalement payée par un Etat ayant un taux d’endettement public d’environ 60 % du PIB... Le faible niveau des taux d’intérêt japonais est provisoire. Il provient d’un triple phénomène :

                  - la faible demande de crédit des ménages et des entreprises japonais, ces dernières continuant à se désendetter ;
                  - le faible niveau des taux directeurs, qui favorise l’achat d’obligations d’Etat par les banques ;
                  - l’achat d’obligations d’Etat par la Banque du Japon, correspondant à 25 % des émissions et à 15 % du stock des obligations d’Etat.

                  (http://www.senat.fr/rap/r06-017/r06-01740.html)

                  PS : Maurice Allais n’est absolument pas crédible, son prix Nobel n’est en rien lié aux délires qu’il a pondu par la suite et que seuls les amuseurs publics d’extrême-droite ou d’extrême-gauche osent encore recopier !


                • idyllique 26 septembre 2007 21:26

                  vivre à crédit, c’est cela votre credo pour ce pays ?

                  Je suis ignare en économie, mais citer le japon et... le liban... ça me laisse rêveuse ! Parlons des Japonais : Ont-ils une politique d’assistanat aussi dévastatrice sur leurs finances publiques que la nôtre ? et doivent-ils subvenir aux besoins des moins de 25 ans et des plus 50 ans, des mères au foyer qui se contentent de procréer et larguent leur progéniture à l’Etat ? Quelle est la politique d’immigration au Japon ? Donnent-ils un toit, la carte verte, les allocs, l’APL, et l’école gratuite à tous les sans-papiers du tiers monde qui débarquent avec fracas en se prévalant de droits ?

                  Exaspérant !


                • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 27 septembre 2007 09:16

                  @Philippe Houbé

                  1- Le montant des recettes de l’Etat reste un choix politique, car il s’agit de savoir quel doit être la part du public et la part du privé . En ce qui me concerne, vous l’avez compris, je ne suis pas « pour une privatisation des gains et une collectivisation des pertes ». Je ne dis pas pour autant qu’il n’y a pas à améliorer la justice fiscale qui pèse trop sur les classes les moins riches. Je suis par exemple « pour » un transfert des charges sociales qui pèsent relativement trop sur le travail et pas assez sur le capital ou les produits importés.

                  2) Vous m’attribuez des rêves sans me connaitre. NON, je suis pour un impôt plus juste et moins d’impôts. ET JUSTEMENT, la reprise de la création monétaire intégrale par la Banque Centrale (européenne ou non), qui verserait les intérêts de cette monnaie (de TOUTE cette monnaie de crédit, contrairement ce qui se passe actuellement) à l’Etat, permettrait justement de diminuer les impôts et taxe d’autant ...

                  3) Vous avez tort sur toute la ligne ... la France reste très attractive et sa productivité est l’une des meilleures du monde. Quand au Japon, je vous ai donné les éléments prouvant que mon chiffre est le bon.

                  4) Il n’est pas question d’éviter d’honorer les créances francaise (détenues pour plus de 300 milliards d’euros par des compagnies d’assurances / filliales d’assurance des banques qui placent ainsi l’argent de leurs déposants), mais qu’au moins les revenus soient imposés à l’éqivalent des revenus du travail. Pour les créances détenues par des étrangers, il s’agit de taxer « à la surce ». C’est ainsi que, mécaniquement, une partie des gains des créanciers reviendront dans le budget de l’Etat, au bénéfice de tous. Ceci dit, une reprise de la création monétaire centrale permettrait d’affecter une partie de l’émission de nouvelle monnaie au remboursement (progressif, 20 ans par exemple) de la dette due.

                  5) Ne me faites pas rire... je montre seulement que la France n’est pas pauvre, ses actifs matériels dépassent plus de 10 fois sa dette et ses actifs immatériels sont inestimables ( dans le sens ou personne ne sait les estimer).. et ces actifs, si nous ne les vendons pas ( EDF par exemple) et que nous les entretenions d’une manière patrimoniale, garderont leur valeur...

                  6) Je serai assez d’accord avec vous sur le porte avion, mais ce sont des choix politiques. Ceci dit, le porte avion Charles de Gaulle et tout ses équipements « n’a coûté » que 4 mois d’intérêts de la dette ( 120 millions d’euros par jour), et par la même occasion il a permis à des milliers de gens de vivre pendant sa construction ou son entretien. ... mais oui, il y aurait de meilleurs choix à faire de ce que nous voulons léguer à nos enfants. Et cette question pose celle de la participation de la zone euro dans le budget de la défense de cette zone ... mais c’est un autre sujet.

                  7) Vous vous répétez...


                • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 25 septembre 2007 18:34

                  @snoopy86

                  Non ce n’est pas « ma » théorie ... merci de lire http://www.fauxmonnayeurs.org/articles.php?lng=fr&pg=24 et particulièrement les citations diverses et nombreuses de bon nombre d’économistes en bas de page.

                  Si, les banques centrales ont toujours une raison d’être, ce sont les banques des banques... Leur rôle c’est justement de surveiller et d’éviter que les banques commerciales puisse crééer de la monnaie sans limite (et sans garanties) ... c’est bien le problème des crédits subprime en ce moment...

                  Quand au « refinancement » il s’agit de prêts (très temporaires) par appels d’offres de monnaie centrale aux banques commerciales lorsque le rapport entre leurs réserves ou leurs fonds propres par rapport au montant des prêts qu’elles ont accordé, les fait flirter avec la limite des régles prudentielles ... mais le « refinancement » n’est pas un « pré-financement » des prêts que peuvent faire les banques commerciales.

                  De plus, les Banques Centrales sont les seules a pouvoir émettre la monnaie dite fiduciaire (billets)


                  • snoopy86 25 septembre 2007 22:03

                    @ Jacques Holbecq

                    Je’attendais votre réponse avec impatience...

                    Désolé, mais vous êtes en pleine confusion. Ce sont bien les banques centrales qui contrôlent toute la création de monnaie, les banques privées se contentant de la distribuer.

                    Les banques privées obéissent à des régles comptables élémentaires. Elles ne distribuent que ce qu’elles ont ( en dépôts ou en fonds propres) ou ce qu’elles empruntent sous garantie...aux banques centrales qui seulent décident de la masse monétaire qu’elles veulent bien prêter. Lorsqu’elles empruntent, elles paient des intérêts.

                    Elles ont par compte aujourd’hui un monopole de distribution du crédit, y compris aux états, mais la création de la monnaie reste sous le contrôle des instituts d’émission.

                    Quant à votre histoire de taux zéro aux états , celà reviendrait à prêter à perte dés lors qu’il existe de l’inflation.

                    Vos théories sont fumeuses et mal étayées. Celà ne serait pas grave si elles n’entretenaient les gens dans l’idée que les politiques pourraient raser gratis.

                    Réfléchissez un peu aux vieux principes de gestion père de famille et revenez nous voir...


                  • snoopy86 25 septembre 2007 22:48

                    @ Philippe

                    lisez-moi jusqu’au bout...

                    Ce qu’elles n’ont pas elles le refinancent ....auprés des banques centrales.



                  • snoopy86 26 septembre 2007 08:21

                    @ Philippe

                    Lorsqu’elles prêtent de l’argent qu’elles n’ont pas, elles n’en sont pas moins obligées de se refinancer entre elles (sur le marché financier). Lorsque le marché s’asséche, ce qui est précisèment le cas de la crise actuelle, elles se refinancent auprès des banques centrales.

                    Au final, la masse monétaire est toujours sous contrôle de la banque centrale.

                    Quant aux définitions, si un prêt est création de monnaie, n’oubliez pas qu’un remboursement est destruction.

                    Les ratios (cooke ou Mac Donough maintenant) ont été édictés pour garantir la sécurité des dépôts.


                  • Étienne Chouard Étienne Chouard 27 septembre 2007 01:57

                    .

                    Merci à AJH pour cet excellent article.

                    Je conseille à tous de consulter les documents passionnants publiés sur le site www.fauxmonnayeurs.org : c’est une vraie mine pour comprendre ces mécanismes, essentiels pour l’émancipation des hommes.

                    Il n’est pas de souveraineté politique sans souveraineté monétaire. Autrement dit, en abandonnant la maîtrise publique de la création monétaire aux banques privées, nos soi-disant « représentants », - corrompus on ne sait comment -, ont rendu impossible le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, nos propres élus ont sabordé la démocratie.

                    Tout cela est largement de notre faute à tous : la vigilance ne se délègue pas. (Alain)

                    @ Snoopy86,

                    Manifestement, Snoopy86, vous êtes agressif en proportion de votre méconnaissance du mécanisme dont vous parlez (et de votre courageux anonymat)... Les documents que vous citez disent précisément le contraire de ce que vous prétendez (à tort)... Relisez-les attentivement car Philippe a raison.

                    À mon avis, vos devriez vous méfier du mot « refinancement » qui est, en l’occurrence, un faux ami ; vous semblez lui donner un sens qu’il n’a pas ici : les banques privées créent autant de monnaie qu’elles le veulent car la BCE n’impose, de fait, quasiment aucune limite au « refinancement » des fuites(*). Les banques privées n’ont donc pas besoin du tout de se refinancer au sens où elles devraient « trouver un financement pour elles-mêmes » : quand elles n’ont pas les sommes qu’elles veulent prêter, elles les créent, simplement.

                    Quant aux ratios qui semblent vous rassurer, ils sont dérisoires et, quand bien même ils constitueraient une limite sérieuse, ils ne rendraient nullement légitime ce racket privé, inique dans son essence même : il n’y a aucune bonne raison pour justifier aujourd’hui ce privilège de type féodal.

                    Il n’y a aucune bonne raison pour imposer à TOUS les acteurs économiques - y compris l’État ! - de payer ce véritable IMPÔT que constituent les intérêts à verser sur de la monnaie créée ex nihilo (à partir de rien) par des acteurs privés privilégiés.

                    Les sommes en jeu sont faramineuses, le racket est prodigieux.

                    Et il est proprement aberrant de laisser ainsi la planche à billets à des personnes privées, en la refusant à la puissance publique : c’est soit de l’ignorance, soit du masochisme, soit une complicité intéressée.

                    Vous dites : « La masse monétaire est toujours sous contrôle de la banque centrale »... Vous êtes amusant. Vous vous contentez apparemment d’une portée très théorique du mot contrôle smiley (M3 augmente de 10 ou 11% par an depuis 6 ans sur la zone euro... vous trouvez ça raisonnable ? C’est la modération que permet la gestion privée ? Bravo.)

                    On peut tous se tromper, c’est sûr, et il faut être prêt à l’admettre, tranquillement. Mais vous, vous semblez penser que le plus brutal aura raison... Ce n’est pas le cas : il ne suffit pas d’insulter votre interlocuteur pour nous convaincre, au contraire.

                    André-Jacques a raison : lisez donc Maurice Allais ; voyez les liens ci-dessous, ils ébranleront peut-être un peu votre orthodoxie.

                     smiley

                    Étienne.
                    http://etienne.chouard.free.fr/Europe

                    • Lire absolument « La crise mondiale d’aujourd’hui - Pour de profondes réformes des institutions financières et monétaires » par Maurice Allais

                    • Voir aussi ce billet, riche en références et extraits utiles : Non, ce n’est pas « trop cher » : le financement des besoins collectifs est rendu sciemment ruineux par un sabordage monétaire étonnant.

                    • Voir enfin cet important fil de discussion, sur le forum : « Reprendre le pouvoir sur notre monnaie ».

                    (*) les « fuites » sont la fraction des sommes prêtées (en monnaie scripturale) qui sera transformée en « monnaie banque centrale » (en billets et en pièces) par les clients : en gros 10-15% ; et seule la banque centrale peut créer cette monnaie-là, raison pour laquelle les banques privées doivent lui demander un « refinancement ».

                    .


                  • Étienne Chouard Étienne Chouard 27 septembre 2007 02:06

                    .

                    À nouveau les trois liens (qui fonctionnaient en aperçu mais ne fonctionne plus au final) :

                    • Lire absolument : « La crise mondiale d’aujourd’hui - Pour de profondes réformes des institutions financières et monétaires » par Maurice Allais :

                    http://etienne.chouard.free.fr/Europe/messages_recus/La_crise_mondiale_d_au jourd_hui_Maurice_Allais_1998.htm

                    • Voir aussi ce billet, riche en références et extraits utiles : « Non, ce n’est pas « trop cher » : le financement des besoins collectifs est rendu sciemment ruineux par un sabordage monétaire étonnant » :

                    http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2007/05/01/72-non-ce-n-est-pas-trop-cher-le-financement-des-besoins-collectifs-est-rendu-sciemment-ruineux

                    • Voir enfin cet important fil de discussion, sur le forum : « Reprendre le pouvoir sur notre monnaie » :

                    http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?id=81

                    Étienne.


                  • Bulgroz 25 septembre 2007 19:52

                    Pour parler de situation de faillite (Fillon l’a fait pour marquer les esprits et les Corses en particulier), il faut établir un bilan économique plus précis que celui que nous avons actuellement.

                    On connait bien les dettes et en particulier les engagements de l’état en matière des déficits de retraite.

                    Mais, les actifs, les connait on ?

                    La Tour Eiffel, le Mont St Michel, le lac de Sainte Croix, le Périgord,les châteaux de la Loire, etc... vont attirer des millions de touristes l’an prochain et l’année d’après et encore l’année d’après.

                    Comptabilise t on les futures recettes ?

                    Non et on a raison, mais les normes prudentielles qui nous imposées via la culture anglo saxonne nous les imposent.

                    Donc, à manier avec prudence.


                    • NPM 25 septembre 2007 20:16

                      « On connait bien les dettes et en particulier les engagements de l’état en matière des déficits de retraite. »

                      Pas de bol, justement, ca , on ne connait pas du tout. remarque bien qu’on ne sait même pas combien nous avons de fonctionnaires, alors leur retraite...

                      Bref, on pense que ca doit doubler la dette. Evidement, c’est théorique, car jamais ils ne toucheront « leur » fric..


                    • Martin Lucas Martin Lucas 25 septembre 2007 21:21

                      Ne trouver ce type d’analyse salutaire que sur agoravox me déprime.

                      Il est évidement que l’Etat n’est pas une personne physique. Ceux qui voudraient nous faire pleurer sur sa situation financière ont bien compris qu’il n’était qu’un outil, complexe certes, mais dépourvu d’émotions.

                      Cette rhéthorique réduisant une collectivité ou une entreprise collective à un individu était déjà à l’oeuvre quand Hitler parlait de l’Allemagne comme d’un corps « malade », qui avait besoin d’un « espace vital ». Aujourd’hui, on part couramment ainsi des Entreprises, de leur santé, de leur vigueur.

                      Les employés, les chômeurs ? On s’en fout, seule compte la santé de l’entreprise !

                      Il nous ferons pleurer sur les entreprises comme ils l’ont fait sur l’Etat, ne nous laissons pas avoir.


                      • Stephane Klein Stephane Klein 25 septembre 2007 21:39

                        Cet article est navrant de demagogie et d’irresponsabilite.


                        • judel.66 25 septembre 2007 22:34

                          tres bonne dialectique m.holbec mais elle est au service d’idées fausses ...que pensez vous de l’article «  »faillite, faillite dejean michel Aphatie dans ce meme agora vox «  »...


                          • Hobbes 26 septembre 2007 07:58

                            Sous des dehors bien renseignés et argumentés, cet article est malheureusement aussi faussé et orienté que le discours qu’il veut combattre. A lire Mr. Holbecq, l’accumulation de la dette ainsi que des déficits budgétaires semble parfaitement normale, si ce n’est souhaitable. Les éléments cités pour justifier cette position ne sont pas plus convaincants, car basés sur des hypothèses parfais plus lies à une croyance qu’à la réalité. Un état est immortel ? Parlons-en aux citoyens de certains pays comme l’Argentine dont l’état a été en faillite pour voir ce qu’ils pensent réellement de l’immortalité. Je suis un peu déçu d’un article plus politique qu’économique, comme celui qu’il dénonce.


                            • snoopy86 26 septembre 2007 08:42

                              Dernier commentaire technique

                              Le taux directeur de la BCE est actuellement de 4%

                              Le trésor français emprunte actuellement à 4,25% (OAT 10 ans)

                              Si le trésor pouvait emprunter directement à la BCE, ce qu’effectivement il ne peut pas faire, l’économie serait de 0.25% soit moins de 3 milliards d’euros annuels sur une dette de 1150 milliards. Ceci ne changerait pas grand-chose au problème des déficits ni à celui de la dette.


                              • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 26 septembre 2007 09:15

                                snoopy86

                                Je pense que vous n’avez pas compris ma proposition.

                                Soit la BCE mets à disposition des Etats de la monnaie sans intérêt pour une utilisation d’équipement (ce qui va augmenter la richesse générale, car si une collectivité a : 1 - un besoin, 2 - la volonté de le satisfaire, 3 - les moyens techniques et énergétiques, 4 - Un excès de main d’œuvre et le savoir-faire, ... Pourquoi ne peut-elle réaliser ce besoin par faute de financement ? ), sans augmentation par motif de cumul d’intérêts ...

                                Soit les Etats payent des intérêts à la BCE, en restants les seuls actionnaires de celles ci ( ils récupèreront donc les intérêts qu’ils ont payé, sous forme de dividendes)

                                Je préfère de loin la première formule, en rajoutant, comme Irving Fischer (100 % money) « Le fait de faire revivre maintenant l’ancien système de couverture intégrale des dépôts (...) empêcherait effectivement l’inflation et la déflation suscitées par notre système actuel, c’est-à-dire stopperait effectivement la création et la destruction irresponsables de monnaie par nos milliers de banques commerciales qui agissent aujourd’hui comme autant d’instituts privés d’émission (...).L’essence du plan 100 % monnaie est de rendre la monnaie indépendante des prêts, c’est à dire de séparer le processus de création et de destruction de monnaie du prêt aux affaires »

                                ... ou comme Maurice Allais (Prix Nobel d’économie 1988, in, La réforme monétaire 1976) « En abandonnant au secteur bancaire le droit de créer de la monnaie, l’État s’est privé en moyenne d’un pouvoir d’achat annuel représentant environ 5,2 % du revenu national »

                                ...ou comme David Ricardo, (Principes d’économie politique.) « Dans le cas de la création monétaire l’avantage serait toujours pour ceux qui émettraient la monnaie de crédit ; et comme le gouvernement représente la nation, la nation aurait épargné l’impôt, si elle, et non la banque, avait fait elle-même l’émission de cette monnaie... Le public aurait un intérêt direct à ce que ce fût l’État, et non une compagnie de marchands ou de banquiers, qui fit cette émission ».

                                Merci de m’explique QUI serait géné dans ces deux cas de figure, si ce n’est les assureurs, les rentiers ou les épargnants qui ne pourraient plus prêter à l’Etat et toucher de substanciels intérêts ( voir le compteur des intérêts sur http://www.societal.org/dette/interets.htm )


                              • snoopy86 26 septembre 2007 10:42

                                @ André-Jacques

                                1) L’argent prêté à taux zéro serait prêté à perte puisqu’il y a inflation (même minime) et frais de gestion (mêmes minimes). Celà entrainerait vite dépréciation de la monnaie.

                                2) Si vous ne rémunérez pas l’épargne, elle va voir ailleurs

                                3) la gestion de la monnaie est chose trop sérieuse pour être confiée aux seuls politiques. Si on leur donne la liberté de faire fonctionner la planche à billet on aboutit très vite à des situations genre république de Weimar avec des dangers économiques, mais aussi pour la démocratie. Le statut actuel de la BCE est pour nous une excellente garantie et malgré tout un garde-fou.

                                Pour le reste la BCE verse t’elle aujourd’hui des dividendes aux états ?


                                • ffi ffi 5 septembre 2008 23:40

                                  A snoopy. Remarquez, avec vous c’est bien, on a le droit à tous les lieux communs sur le sujet.

                                  - Pour la république de Weimar : Il ne faut pas omettre le prix des réparations imposées par le traité de Versaille. Tout devenait très cher car une grande partie de l’acier, le charbon, les troupeaux, ... produit par l’Allemagne était directement donné aux alliés. Reconnaissez que le contexte y était fort particulier et qu’aujourd’hui la situation n’a rien à voir

                                  - Si la création monétaire est distribuée en salaires, dans des industries qui produisent des biens de consommation, alors la demande deviendra plus forte et si dans le même temps l’offre stagne, alors oui, il y aura inflation.

                                  - En revanche, si la création monétaire est investie dans des infrastructures, le cas est différent. S’il y a plus de voies ferrées, y’aura-t-il une inflation des prix de la voie ferrée ? Et bien non. La voie ferrée est une infrastructure, comme les hopitaux, les écoles, elles ne sont pas des biens de consommation ! Globalement, si la création monétaire est destinée à des investissements productifs allant dans le sens d’une augmentation de l’offre, alors, il n’y a pas d’inflation, mais véritable création de richesse. Si une entreprise investit dans de nouvelles machines à crédit, il y a création monétaire, mais l’offre elle augmente et les coût de revient diminuent. C’est le contraire de la spéculation qui vise à jouer sur les artifices de la création monétaire pour engendrer la raréfaction de l’offre et faire augmenter les prix.

                                  - Pour l’épargne, je ne sais pas si c’est la vocation des écoles, des hopitaux, ... de rémunérer l’épargne. Les infrastructures publiques sont d’intérêt général, gérés par la démocratie. Les intérêts privés peuvent utiliser l’épargne.

                                  - La gestion de la monnaie est trop sérieuse pour que l’on continue de se laisser arnaquer sans rien faire.

                                  Il n’y a aucune raison valable pour que l’état emprunte sa monnaie avec des taux d’intérêts. Et après on se plaint que la démocratie publique n’a aucun pouvoir ? Que l’intérêt général est négligé par rapports aux intérêts privés ? Puisqu’il est l’émanation de la démocratie, l’intérêt général ne devrait-il pas pouvoir bénéficier d’avantages monétaires et avoir des facilités pour investir selon les préoccupations citoyennes ?


                                • momo 26 septembre 2007 12:04

                                  @l’auteur,

                                  « Enfin un pays est immortel, ce qui n’est pas le cas de ses habitants et de ses entreprises. Ce « détail » change bien les choses, car le débiteur ne disparaîtra pas. »

                                  La révolution bolchevique et les emprunts russes, cela vous dit quelque chose ??


                                  • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 26 septembre 2007 16:31

                                    A propos de la création monétaire...

                                    A ceux qui, nombreux, pensent encore que c’est la Banque Centrale qui prête la monnaie aux Banques Commerciales à l’occasion de « refinancements » (lesquelles Banques commerciales vont à leur tour prêter aux emprunteurs en prenant un tout petit bénéfice sur le taux d’intérêt), je voudrais leur suggérer de lire les fiches techniques du site « chomage et monnaie » sur http://www.chomage-et-monnaie.org/Cadre_Liste_fiches.html

                                    ... et à ceux qui n’ont pas eu le courage d’aller lire le lien que j’ai antérieurement donné ( http://www.fauxmonnayeurs.org/articles.php?lng=fr&pg=24 ), je recopie ci dessous une partie de cette page...

                                    « L’octroi de crédit par les banques étant à la source même du mécanisme de création monétaire, le suivi de l’évolution de la distribution des différents types de concours bancaires revêt naturellement une grande importance dans la définition des orientations et la conduite de la politique monétaire comme dans l’évaluation de ses effets ». Banque de France , 15 février 2006

                                    De Dominique Plihon, « la monnaie et ses mécanismes » (ed. la découverte - ISBN 2-7071-3185-7 - 2000). Dominique Plihon est professeur d’économie à l’université Paris Nord où il dirige le DESS « Banque, finance, gestion des risques » après avoir occupé la fonction d’économiste à la Banque de France et au Commissariat général du Plan ...

                                    P4 : « La monnaie est d’abord créée par les banques, à l’occasion de leurs opérations de crédit, en réponse aux besoins de financement des agents déficitaires, les entreprises en particulier. Ces dernières utilisent cette monnaie pour payer les salaires. Les salariés ne dépensent pas immédiatement leurs encaisses monétaires, car la monnaie permet de différer l’utilisation des ressources d’une période à l’autre ... »

                                    P6 : « Actuellement la monnaie est essentiellement scripturale, c’est-à-dire constituée d’avoir matérialisés par une inscription sur des comptes bancaires ou postaux (...) . Les banques ont le monopole de la création de monnaie scripturale tandis que la monnaie fiduciaire est émise par la banque centrale. Cette « monnaie centrale » représente près de 10% du total des encaisses des agents non financiers (entreprises, ménages, administrations), principalement sous la forme de billets... »

                                    P13 : « Le développement de la monnaie scripturale dont la part dans les moyens de payement (M1) est passé de 58% à 87% de 1960 à 1998, s’explique également par des qualités de commodités (...) La monnaie scripturale figure au passif du bilan des établissements habilités à gérer celle-ci. »

                                    P19 : « La monnaie crée se concrétise par une inscription au compte du client emprunteur qui figure au passif du bilan bancaire ; la contrepartie est inscrite à l’actif à un poste créance sur le client. Le remboursement du crédit aboutira, de façon symétrique, à une destruction de monnaie en diminuant à la fois l’actif et le passif du bilan bancaire. La masse monétaire, constituée essentiellement par la monnaie scripturale, s’accroît lorsque les flux de remboursements sont inférieurs aux flux de crédits nouveaux (...) Les banques commerciales collectent également de l’épargne ; la part des crédits financés sur épargne ne participe pas, par définition, à la création de monnaie. »

                                    P20 : « L’émission de billets est le monopole de la Banque centrale, souvent qualifiée pour cette raison « d’institut d’émission »les banques, de leur coté, ont le monopole de la création de monnaie scripturale... »

                                    P 42 : « La création monétaire est le privilège des banques : celles-ci créent de la monnaie en « monétisant » leurs créances et en émettant des dettes qui ont la particularité d’être acceptées comme moyens de payement. La plus part du temps, les créances bancaires correspondent à des crédits : il s’agit de monnaie de crédit, créée ex-nihilo par les banques à l’occasion de leurs prêts »

                                    P43 : « Le système bancaire (banques commerciales et banque centrale) entretient des relations financières multiples avec l’État. Ainsi les banques sont amenées à financer le déficit du budget de l’État, essentiellement en achetant une part importante des titres (bons du Trésor) (...) Ce financement du déficit budgétaire par les banques entraîne de la création monétaire : il y a « monétisation » de la dette publique »

                                    Faut-il d’autres citations ? En voici...

                                    « Les banques créent de la monnaie très simplement. Lorsque le titulaire d’un compte obtient un prêt à court terme (moins d’un an), par exemple une avance sur salaire : dans ce cas, la banque inscrit au crédit du bénéficiaire la somme demandée (d’où le terme de crédit). Elle a créé de la monnaie scripturale à partir de rien. Une inscription sur un compte lui a suffit. » Denis Clerc, « Déchiffrer l’économie », Chapitre 4 La monnaie et le crédit, p. 163.

                                    « Les particuliers - même paraît-il certains banquiers - ont du mal à comprendre que les banques aient le pouvoir de créer de la monnaie ! Pour eux, une banque est un endroit où ils déposent de l’argent en compte et c’est ce dépôt qui permettrait à la banque de consentir un crédit à un autre client. Les dépôts permettraient les crédits. Or, cette vue n’est pas conforme à la réalité, car ce sont les crédits qui font les dépôts. » Banque de France - 1971 - « la Monnaie et la Politique monétaire »

                                    « Fondamentalement, le mécanisme du crédit aboutit à une création de moyens de paiements ex nihilo, car le détenteur d’un dépôt auprès d’une banque le considère comme une encaisse disponible, alors que, dans le même temps, la banque a prêté la plus grande partie de ce dépôt, qui, redéposée ou non dans une banque, est considérée comme une encaisse disponible par son récipiendaire. À chaque opération de crédit, il y a ainsi duplication monétaire. Au total, le mécanisme de crédit aboutit à une création de monnaie ex nihilo par de simples jeux d’écritures (*). (*) Ce n’est qu’à partir de la publication en 1911 de l’ouvrage fondamental d’Irving Fisher, The purchasing Power of money, qu’il a été pleinement reconnu que le mécanisme du crédit aboutit à une création de monnaie. » Maurice Allais, « Prix Nobel » de sciences économiques, « La crise monétaire d’aujourd’hui. Pour de profondes réformes des institutions financières et monétaires. », Éd. Clément Juglar, 1999, p. 63.

                                    « Le jugement éthique porté sur le mécanisme du crédit bancaire s’est profondément modifié au cours des siècles. (...) À l’origine, le principe du crédit reposait sur une couverture intégrale des dépôts. (...) Ce n’est que vers le XVII e siècle, avec l’apparition des billets de banque, que les banques abandonnèrent progressivement ce principe. Mais ce fut dans le plus grand secret et à l’insu du public » (...) « En abandonnant au secteur bancaire le droit de créer de la monnaie, l’État s’est privé en moyenne d’un pouvoir d’achat annuel représentant environ 5,2 % du revenu national. » Maurice Allais, Prix Nobel d’économie 1988, La réforme monétaire, 1976).

                                    « Création et destruction monétaire (...) C’est le principe fondamental de la création monétaire : si je fais un crédit papier de 100 et si je sais qu’une grande partie de ce crédit reviendra chez moi banquier, je peux multiplier le crédit bien au-delà du stock d’or dont je dispose. (...) Le mécanisme est décrit dans l’adage : « les prêts font les dépôts ». Le crédit fait les dépôts, il fait l’argent. Et non l’inverse ! Avis à ceux qui croient que l’épargne fait l’argent. Quel contresens économique ! (...) Mais la vraie garantie de la création monétaire, c’est l’anticipation de l’activité économique, du cycle production consommation. Encore faut-il que cette anticipation soit saine : toute création monétaire saine débouche sur une destruction monétaire équivalente. (...) Nous percevons mieux la nature de la monnaie : des dettes (des créances sur la banque émettrice) qui circulent. Des dettes qui, si elles sont saines, doivent, par l’activité économique, provoquer leur remboursement. Aujourd’hui, la monnaie est détachée de tout support matériel, on peut en créer à l’infini ». Bernard Maris, professeur d’université en France et aux États-Unis, « Anti-manuel d’économie », éd. Bréal, oct. 2003, p. 219.


                                    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 27 septembre 2007 10:48

                                      A ceux qui pensent qu’il y a un lien très net entre création de monnaie et inflation.. smiley

                                      « (AFP - 27 septembre 2007) - La masse monétaire M3 dans la zone Euro a enregistré une croissance de 11,6% sur 12 mois en août. »

                                      ... or, où est l’inflation ?

                                      Que ce soit la Banque Centrale ou les Banques Commerciales qui créerait cette monnaie, l’inquiètude « la planche à billet / la création monétaire nous entraine à une inflation généralisée » n’est plus pertinente.

                                      Les conditions des hyperinflations passées qui laissent beaucoup de traces dans l’inconscient collectif ont totalement changées.

                                      Pour ma part je pense que l’augmentation des prix ( l’inflation) toujours possible serait principalement la conséquence du prix de l’énergie et, à l’inverse de ce qu’on essaye de nous faire croire, du taux d’intérêt : lorsque celui-ci augmente, et puisque l’intérêt cumulé à différents stades de la production est en moyenne présent pour 30 à 40% dans les prix, les coûts augmentent (donc l’inflation) ...


                                      • chmoll chmoll 28 septembre 2007 13:08

                                        sarko l’a dit en 2008 ,l’chomage va diminué ,la croissance augmenter,l’pouvoir d’achat aussi,la dette réduite ect ect

                                        sarko c’est découvert une passion pour l’astrologie

                                        purée ça fait peur hein ??


                                        • sasapame sasapame 29 septembre 2007 11:28

                                          Merci André-Jacques pour ton article très soigné.

                                          Hier, ma boite nous a annoncé :
                                          - que nos salaires ne seraient pas versés avant deux semaines. Il faut que j’emprunte pour couvrir le trou
                                          - que sa banque a refusé, cette fois, de prêter quelques millions pour combler le manque de trésorerie
                                          - que pourtant, la boite a remboursé une bonne part de ses dettes, et qu’on a dégagé des bénéfices (plusieurs millions d’euros) encore cette année ; la boite est « saine »
                                          - mais que nous sommes dans le rouge pour diverses raisons qui tiennent aux délais de paiement ou à des modifications des délais de paiement : dans la répercussion des hausses incessantes du prix des matières premières, qui pèsent énormément dans notre domaine ; dans les masses de contentieux commerciaux avec les clients qui nous font crouler sous les investissements faits pour les fournir, et qui souvent retirent leurs achats bien avant la fin prévue (les contrats ne les engagent ni sur le volume ni sur la durée) ; jusqu’au réactions de fournisseurs qui flairent l’approche de la faillite de leur client), sans parler des nombreuses traductions directes du pillage par nos gros clients (leurs actionnaires) dont plusieurs figurent au CAC40 - par exemple, le transfert d’un tas de coûts d’études, que j’évalue en moyenne à 10% du CA par affaires « gagnées » (sinon on n’en prend même plus, or dans ce système où tout ce qui peut se piller l’est tôt ou tard par l’actionnaire, il faut toujours grossir, ouvrir des fronts ; soit tu gonfles l’échelle, soit tu crèves)... Toutes les semaines je vois ou je m’entends raconter des cas d’acheteurs aux dents longues qui nous pressent le citron ; quand ça marche, eux ils montent ; quand le fournisseur crève, c’est l’effet de la nature. Le plus effrayant, peut-être, c’est que tous les individus de la chaine qu’on nomme cadres, même les tout petits, jouent dans cette machine absurde un rôle conditionné.
                                          - qu’on saura bientôt si la boite est en redressement ou autre régime de protection juridique... dans lequel on sait qui assumera les pertes, qui couvrira les dettes en les gelant... Des centaines de gens attendent de sales mois. Des usines vont fermer. Plusieurs de nos gros concurrents sont morts, un encore cette année qui équipait dans son domaine en gros tous les moteurs de la moitié des petits voitures « françaises »... Parfois, le client se trouve tellement dans la merde lui-même qu’il assume en bonne part la perfusion (« faire et défaire »...) de sorte que pour honorer ses actionnaires il redoublera ailleurs l’intensité du pillage des fournisseurs et de ses propres ressources.

                                          Mais « la bagnole européenne (et américaine) est en crise »... qu’on nous dit. Comme EADS... Un tissus de mensonges odieux, une absurdité qui se résume dans les propos récents du PDG de PSA : « Cette année, »on« est n°2 européen ; notre objectif c’est d’être n°1 l’an prochain ; pour ça, on va licencier [...] ». Car des produits on en vend, toujours plus, même, et pas moins cher (à quoi sert de trouver de la main d’oeuvre bon marché ?) ; des bénéfices, on en fait croissants, qui sont pillés au double par des actionnaires aveugles... dont 5 millions sont nos « concitoyens » (combien de petits porteurs ? Que leur donne-t-on d’autre à faire d’un pognon qui ne sert plus à rien à 97% qu’à faire tourner une machine de pure domination et de pure destruction ?) Tandis qu’à produire des bagnoles tous les 2 ans, on voit une industrie de haute technologie saccager tous ses métiers et mener des projets dans lesquels seuls les postes de gestionnaires parasites (acheteurs, commerciaux, « qualiticien », managers en tout genre) se développent. C’est très simple, vous mettez face à face de ces gestionnaires de lignes de comptes côté client et fournisseurs, vous jouez aux enchères inversées, dans un contexte d’urgence et de méconnaissance complète des enjeux techniques et logistiques ; une fois le contrat signé, le reste suit... Bref, des enseignes qui se targuent de « créer » des bagnoles dans leurs réclames sont déjà devenues des coquilles vides, des « Nike » models. Et toute la chaîne y passe. Des centaines de milliers d’emplois en France ; métiers, savoir-faire et gagne-pain pour des familles, dont une très grande part en « province ».

                                          Bilan, comme l’a dit « chez nous » un gros bras de service, dont l’embauche récente semble indiquer la dernière ligne droite avant que la boite gagne une ligne dans la rubrique nécrologique et dans une presse non uniquement adressée aux rentiers : si il y a la moindre action sociale, « on » est morts. On reconnaît une situation de guerre, de lutte pour la survie, quand toute l’équipe oublie ses conflits d’intérêts internes et n’a plus qu’une voie de réaction collective. Que ça bouge et la production baisse, et nous, tous, on a plus que jamais le couteau financier sous la gorge.

                                          Quel rapport avec l’article d’AJH ? Il s’agit de voir que non seulement pour un Etat, mais même pour une entreprise, la dépendance au capital est absurde et dévastatrice lorsque le capital appartient à des entités étrangères à la communauté d’individus qui produisent. Et que ce sont toujours les mêmes, et l’État, qui paient les rentes de ceux qui ont de ce capital, chose la plus superflue qui soit. Quand on admet cette première absurdité, on admet tous ses développements, de l’impérialisme à l’idéologie gestionnaire totalisante, en passant par les fonds de pension.

                                          Ce qui manque peut-être à ton article c’est, dans la continuité, des explications sur l’économie sociétale. Je crois que certains se méprennent sur ta conception de la planche à billets, s’imaginent que tu vends un miracle d’enrichissement collectif qui n’a pas besoin de production. C’est bien le minimum que de rappeler qu’un investissement public absorbe(rait de nouveau) la création monétaire tout en déclenchant d’autres effets de croissance dans le secteur marchand. Mais peut-être faudrait-il l’expliquer par des exemples. Je crains que ceux-là ou d’autres ne soient pas bien conscients de l’ampleur du gâchis que le capitalisme financier - surtout au présent - apporte dans l’industrie, à quel point ce système est non seulement injuste, mais même d’une évidente « inefficacité économique ». Il s’agit de dire qu’on ne devrait pas avoir besoin de capital pour produire si on le décide. A minima quand c’est une nation entière qui le décide pour elle-même, soit dans toute activité où l’investissement porte sur la production d’un service « public », « sociétal », bénéfique et souhaitable...

                                          Pour le reste, les choix de société s’expriment sur d’autres modes. Si on arrêtait l’automobile, au moins ça justifierait ce qui se passe dans ce secteur en Europe et aux USA. Mais c’est l’inverse qui se produit. Et pas la peine de chercher loin pour savoir qui a le pouvoir de décider qu’on fera de la bagnole propre : ceux qui concentrent le capital et les leviers systémiques de la finance. Voilà qui nous ramène toujours ou presque aux grosses banques privées, lesquelles possèdent presque tous les leviers fous de l’économie virtuelle et réelle, du privilège de la création monétaire aux fonds de pension, en passant par la spéculation sur les changes et les produits dérivés (y compris donc, comme l’ont montré F. Morin et F. Lordon, le pouvoir de guider les « taux directeurs » comme les injections de monnaie centrale : totalitarisme financier oblige, pour sauver tout le monde il faut sauver les principaux bourreaux et promoteurs de ce système de fous).


                                          • sasapame sasapame 29 septembre 2007 11:31

                                            Une question. Les centaines de milliards d’euros injectés cet été par la BCE, ça ne représente pas environ + 60% de la masse monétaire (fiduciaire) en euros alors en circulation ? Comment se fait-il que fin décembre 2007 on n’annonce « que » 11% et quelques d’augmentation de la masse monétaire, soit pas plus que ce qui se fait depuis des années ? Faut-il comprendre que la BCE a annulé purement et simplement, en les rachetant en masse, toutes ces dettes pourries (faute de quoi ces « titres » - ou bien leur nouvelle « contre-partie » pèseraient démentiellement dans le bilan) ? Et mes dettes, à moi ? Et celles de ma boite ? Et celles des Etats européens ? Sans parler du fait que c’est doubler la mise pour la prochaîne menace de crash. Toute cette monnaie qui va faire des petits en monnaie scripturale (en crédits avec intérêts refilés aux mêmes faux monnayeurs et promoteurs de cette finance globalisée) et en bulles financières...


                                          • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 29 septembre 2007 13:40

                                            Il y a un bon article d’explication sur « rue 89 »

                                            http://www.rue89.com/2007/08/14/ce-que-signifie-concretement-la-bce-a-injecte-des-liquidites ?

                                            Pour répondre simplement, les refinancements (qui sont de la monnaie « Banque Centrale », laquelle est la banque des banques) sont émis pour de courtes durées et empruntés par les banques commerciales pour seulement quelques jours afin de rester dans le cadre des régles prudentielles.Mais évidemment les banques commerciales doivent apporter des garanties en échange de cette avance de la BC.

                                            J’avoue que j’ignore si la BCE a « pris en pension » les titres de ces dettes pourries « subprime » .. mais franchement ça m’étonnerait . Par contre elle a surement pris en pension des obligations d’états, des OAT.

                                            Le gros risque, comme c’est très bien expliqué dans l’article de Rue89, c’est que « Si la Banque centrale surestime la crise et facilite une création monétaire trop importante, cela risque de déboucher sur l’inflation (je n’y crois pas du tout, mais bon). Si au contraire elle se montre trop timide dans son action, si elle ne parvient pas à dégripper le marché interbancaire, alors les taux d’intérêt se tendent, les crédits se tarissent, avec le risque de casser la croissance. »

                                            ... et donc les entreprises qui ont besoin de s’équiper ou de trésorie qui ne trouveront qu’à se financer à des taux très élevés (c’est l’offre et la demande, lorsqu’une denrée - la monnaie dans ce cas - est limitée)... et ces taux induiront soit une disparition de l’entreprise, soit, si toutes se retrouvent logées à la même enseigne dans un secteur donné, une augmentation des prix de vente ( les intérêts seront transférés sur les prix )

                                            Est ce plus clair ?


                                          • sasapame sasapame 29 septembre 2007 18:57

                                            Par « dettes pourries » que la BCE aurait « racheté en masse » Je ne parlait pas de « subprimes » qu’elle aurait pris en pension épisodiquement ou non. (Qui, d’ailleurs, le saurait ?)

                                            Je parlais en général de ce contre quoi la BCE a échangé la monnaie crée en août. D’une manière ou d’une autre, et à moins que la masse monétaire ne se soit envolé, ce qui figurerait dans le bilan, elle a bien racheté en masse des titres de créance.

                                            Certes, je les ai globalement qualifiées de « pourries », ces dettes ainsi rachetées. Dans un monde qui vit sur une montagne de dettes en chaîne, avec un tel taux d’investissement productif, et dans une situation pareille...

                                            Mais si ce sont en partie des obligations d’Etat, c’est bien que les Etats ne sont pas en « faillite » ? Sinon, quelles « garanties »...

                                            Tu rappelles que ces refinancements sont opérés pour une très courte durée. Et ensuite ? Quand bien même les titres tournent, au bilan, ces contreparties appartiennent-elles à la BCE ? C’est à dire, euh, à qui ?


                                          • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 29 septembre 2007 21:34

                                            Sam écrit : « Mais si ce sont en partie des obligations d’Etat, c’est bien que les Etats ne sont pas en »faillite«  ? Sinon, quelles »garanties« ... »

                                            Non, comme l’indique le titre de cet article, les Etats ne sont pas en faillite , loin de là. La notation de la France reste « triple A » et pour ceux qui ont de l’argent à placer, s’ils se contentent d’un revenu « raisonnable » ( 4 à 4,5%) c’est le placement père de famille par excellence.

                                            Sam écrit aussi « Tu rappelles que ces refinancements sont opérés pour une très courte durée. Et ensuite ? Quand bien même les titres tournent, au bilan, ces contreparties appartiennent-elles à la BCE ? C’est à dire, euh, à qui ? »

                                            Les injections de liquidités (je n’ai pas tenu les comptes, mais ils ont été considérables pendant le mois d’août) sont donc très temporaires, les banques trop engagées liquidant des positions (même à perte) pour assurer leur crédibilité et pouvoir rembourser la BCE, donc faire disparaitre ces dettes consécutives au « refinancement » auprès de la BCE, refinancements qui ne font pas très sérieux vis à vis des financiers et des autres banques...

                                            Mais oui, ces titres, tant que la monnaie empruntée ne lui est pas remboursée, appartiennent à la BCE (il faut voir cela comme des hypothèques) ... et c’est à dire « à nous tous » (les eurozonards) puisque le capital de la BCE (seulement 4 milliards d’euros de fonds propres, mais combien de « prises en pension » ? ... j’avoue mon ignorance sur ce point) est détenu par les Banques Centrales des pays de l’eurozone.

                                            Je ne sais pas si je comprends bien ta question, mais je pense que le plus grave est dans les effets possibles sur les économies réelles. Ceci dit, la BCE s’attends quand même à un risque d’une crise de confiance des citoyens, puisque, d’après certaines informations les imprimeries fiduciaires tournent à plein régime ... : il faut assurer la possibilité de servir au mieux les retraits de comptes en espèce en cas de « panique »... or la monnaie papier ne représente actuellement que 15% de M1 (la monnaie scripturale représentant les autres 85% de l’agrégat M1, M1 étant la monnaie en principe immédiatement disponible) et une grosse partie (combien ?) de cette monnaie papier n’est pas dans les coffres des banques mais dans les poches des habitants de ces pays, et « tourne » sans repasser par les banques dans les payements en espèce.


                                          • P. PICARD 3 octobre 2007 00:57

                                            Cet article est tout à fait juste.

                                            Et n’en déplaise aux monétaristes/libéraux qui sont intervenus, ils se bercent d’illusions et maîtrisent bien mal les concepts dont ils parlent (du moins pour ceux qui ont tenté d’argumenter).

                                            Merci donc monsieur Holbecq pour ce brillant exposé.

                                            Un détail cependant sur lequel je ne suis pas d’accord avec vous. Contrairement à ce que vous dites, il y a de l’inflation, et ça n’a rien de surprenant compte tenu de la vitesse de progression de M3.

                                            Sinon votre analyse rejoint sur de nombreux points celle de Jacques Cheminade et Lyndon LaRouche, dont les prévisons d’effondrement financier sont (malheureusement) en train de se réaliser en ce moment même.

                                            Il est urgent que les états reprennent les rennes de la créations monétaire qui est utilisée aujourd’hui, aussi bien par la BCE que par la FED, pour sauver les spéculateurs. Ce faisant ils sont en train de nous mener tout droit vers le cauchemar de l’hyperinflation. Il faut sauver l’économie réelle, l’économie physique, pas les spéculateurs !

                                            Si les spéculateurs sont en faillite il faut les empêcher d’entrainer toute l’économie avec eux. Dans le système actuel il n’y a aucun moyen de contrôle des hedge funds, qui sont tous domiciliés ou presque dans des paradis fiscaux (mais aussi règlementaires) comme les îles Caimans. Les hedge funds font sont en faillite et font peser un risque énorme d’explosion du système bancaire à court terme. Il faut changer ce système de toute urgence.

                                            Soutenez le plan de réforme du système financier international de Cheminade et LaRouche, le nouveau Bretton Woods : http://www.solidariteetprogres.org/spip/sp_accueil.php3

                                            A monsieur Fillon : Vous etes à côté de la plaque, ce n’est pas la France qui est en faillite, c’est le système financier international !


                                            • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 3 octobre 2007 10:33

                                              Oui, je suis tout à fait d’accord avec vous concernant « l’inflation », mais j’ai voulu montrer que l’argument « planche à billet » n’avait pas trop de sens puisque lorsque les gouvernements (ou la BCE) parlent « d’inflation » elles citent les chiffres de la consommation ... c’est évidemment la quantité de monnaie en circulation (la facilité d’obtenir du crédit qui servira particulièrement à la spéculation) qui a des incidences sur l’augmentation vertigineuse des prix des actifs (immobilier, bourse, art, etc.) , lesquels ne rentrent pas dans les calculs d’inflation .

                                              D’ailleurs, comme Jean-Marie Harribey l’écrit :

                                              « Les banquiers centraux mesurent la masse monétaire au moyen de trois indicateurs (appelés « agrégats monétaires ») de liquidité décroissante. Le premier est M1 qui est constitué par les billets, les pièces et les dépôts à vue dans les banques : cette partie de la masse monétaire est liquide par définition et elle sert de moyen de paiement. Ensuite vient M2, qui contient M1 et, en outre, les placements à vue (comme les livrets A) disponibles immédiatement mais qui ne peuvent servir de moyen de paiement. Enfin, M3, qui englobe M2 et, en outre, les actifs financiers négociables émis par les banques (notamment les Organismes de placement collectif en valeurs mobilières).

                                              En mars 2007, la masse monétaire totale M3 de la zone euro se décomposait ainsi : M1 : 47% M2 - M1 : 38% M3 - M2 : 15%

                                              La croissance de M3 se situe actuellement sur une base 10,9% par an. Alors que la BCE a fixé une norme de 4,5% pour tenir compte d’une croissance économique de 2,5% et d’une inflation tolérée de 2%. Pourquoi l’augmentation réelle de la masse monétaire dépasse-t-elle autant la norme édictée ?

                                              Parce que la contribution à la croissance du total de la masse monétaire de chacune de ses composantes est :

                                              M1 : 31% M2 - M1 : 44% M3 - M2 : 25%

                                              Autrement dit, 69% (44 + 25) de la croissance de la masse monétaire est due à la croissance des actifs financiers constitutifs de M2 - M1 et de M3 - M2

                                              Ainsi, en alimentant les circuits financiers en liquidité fraîche pour couvrir les besoins du capital financier (restructurations, fusions, LBO, marché immobilier, etc.), les banques centrales, et particulièrement la BCE, ont choisi : pas d’inflation tolérée sur les biens et services, mais la bride sur le cou pour l’inflation sur les actifs financiers.

                                              Et alors, dira-t-on, où est le mal ? Là : sur le long terme, la croissance des revenus financiers plus importante que la croissance de la richesse réelle n’est possible que si l’exploitation de la force de travail s’intensifie dans le système productif. Car la sphère financière n’est pas autonome, étant improductive. ».

                                              Un des moyens de faire disparaitre « cette inflation » (celle des actifs) n’est pas de serrer la ceinture à la création monétaire ( les « petits » et les entreprises en pâtiront), mais de transférer TOUS les intérêts de la création monétaire à la collectivité qui profitera ainsi de cette manne.


                                            • pierre783 7 octobre 2007 12:45

                                              Merci pour cet article de qualité !

                                              Il existe une vidéo animée très bien faite sur l’origine de la monnaie, malheureusement en anglais non sous-titré :

                                              http://video.google.com/videoplay?docid=-9050474362583451279


                                              • arzi77 arzi77 20 octobre 2007 10:22

                                                http://www.france-alter.info

                                                Voici un échange du 18 oct 2007 [extrait] avec Paul Grignon, l’auteur canadien de ce dessin animé génial :

                                                [...] What about a french speaking version ? (with the cartoons also translated in french...) Even « Canadian french »... would be welcomed ! [...]

                                                Thank you Raymond,

                                                A fully customized French version will hopefully be completed by the end of this year. Also Spanish. I have already completed one in Hungarian (hired by publisher), the DVD will be available soon.

                                                Une VF, (ainsi qu’une v. en espagnol !), dans 3 mois : A SUIVRE donc !


                                              • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 20 octobre 2007 11:18

                                                Excellente nouvelle car c’est un très bon document vidéo de vulgarisation... Merci à Paul Grignon et évidemment à Arzi77


                                              • Rapetout 20 octobre 2007 12:37

                                                Or, la comparaison est démagogique, l’analogie entre un père de famille et l’Etat ne tient pas debout. Un père, une famille ou une entreprise sont des « personnes » physiques ou morales qui composent la société, elles ne sont pas LA Société. C’est confondre le particulier et le collectif.

                                                Ça y en a vrai tout plein, missié. Quand le collectif c’est cent mille particuliers et que chaque particulier doit dix sous, le collectif ne doit rien, il a même du boni, c’t’évident.

                                                Un Etat a un privilège que le particulier n’a pas : celui de fixer lui-même le montant de ses recettes.

                                                Ça y en a vrai tout plein, missié. L’état a le privilège de se servir dans la poche du particulier. Ça marche tant qu’il y a des ronds chez le particulier. Quand il n’y en a plus, l’état en imprime. On a vu ça en Allemagne jadis, on le voit aujourd’hui au Zinzinbabwé. Vive l’état, et la planche à billets est son prophète !

                                                2. il y a choix de financer le déficit en ayant recours à l’emprunt, au lieu de la fiscalité.

                                                Ça y en a vrai tout plein, missié. L’état, y prend dans la poche du particulier en y disant « j’te l’rendrai quand les poules auront des dents. » Ça s’appelle « recours à l’emprunt. » Parce que c’est l’état. Si c’était un particulier ça s’appellerait « vol à main armée. » Comme quoi t’avais tout plein raison, missié : faut pas confondre particulier et collectif.

                                                Enfin un pays est immortel, ce qui n’est pas le cas de ses habitants et de ses entreprises.

                                                Ça y en a vrai tout plein, missié. Va falloir que je me renseigne pour la cote de la compagnie des chars à boeufs de l’Empire Byzantin vu que grand-papa lui, a renoncé pour ses actions dans les tramways de Shanghai.


                                                • Rapetout 20 octobre 2007 12:52

                                                  Snoopy : « Si vous ne rémunérez pas l’épargne, elle va voir ailleurs »

                                                  Tu déconnes, clébard, suffit que l’état se morfle l’épargne à la source et hop, le tour est joué ! Encore plus fastoche : suffit de rendre l’épargne impossible. Plus d’épargne, partant, elle ne peut plus aller voir ailleurs.

                                                  Confisquez, confisquez, jusqu’à ce qu’il ne reste rien.

                                                  D’ailleurs, dans « confiscation » il y a bien « fisc », non ?

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