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Que nous réserve 2013 ?

L’année nouvelle 2013 est synonyme de la célébration des bons vœux et du retour sur l’année écoulée. C’est aussi le symbole de multiples changements dans notre pays.

En vrac, passons en revue les différents changements : le prix du Titre-Service passe de 7,50€ à 8,50€, l’accès à la logopédie est remboursé les trente premières minutes pour les enfants de moins de dix ans. Pour les plus de dix ans ce remboursement est effectif pour une heure. On retrouve également, une hausse de 2,35% du salaire des employés faisant partie de la Commission Paritaire Nationale Auxiliaire pour Employés 218. Pour trois mois seulement, un chômeur recevra 65% de son dernier salaire contre 60% auparavant. Pour terminer ce petit tour d’horizon, la déduction de la TVA sur les smartphones, laptops, tablettes et véhicules d’entreprises sera limitée à « l’usage professionnel réel. »

Sur la scène politique, l’effluve confédéraliste réapparaît comme un moteur majeur de changements. Bart De Wever, jeune bourgmestre d’Anvers et Président de parti de la Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA) évoque cette année comme celle : « pour le confédéralisme. » Éric Defoort, membre et co-fondateur de la NVA présente son idéologie partisane comme « hautement démocratique. » Dans Mise au Point, le dimanche sur la RTBF, la question soumise aux auditeurs était : Qu’est-ce que le confédéralisme ?, La réponse de quelques participants au débat dominical est moins tranchée. « On veut arriver à une confédération belge. » Pour Ben Weyts, membre de la N-VA, le confédéralisme « consisterait en une autonomie poussée des entités fédérées, de telles sortes qu'elles exercent leurs compétences au plus près des gens. Mais nous devons aussi reconnaître que la politique étrangère et la défense seraient mieux exercées au niveau fédéral. Comme cela se passe déjà au niveau européen. » Réponse définitive fin 2013 début 2014, lors d’un Congrès de la N-VA en vue de présenter, d’expliquer et convaincre que le confédéralisme belge est la solution institutionnelle et étatique indispensable pour la Belgique. Le programme confédéral dit Éric Defoort : « On est en train de l’écrire. »

En Flandre, le discours de Noël du Roi Albert II fait réagir la presse, le monde politique et la N-VA. L’extrait polémique : « En ces temps perturbés que nous vivons, soyons vigilants, et montrons-nous lucides face aux discours populistes. Ils s’efforcent toujours de trouver des boucs émissaires à la crise, qu’il s’agisse de l’étranger ou des habitants d’une autre partie de leur pays. Ces discours existent aujourd’hui dans de nombreux pays européens et aussi chez nous. La crise des années 30 et les réactions populistes de cette époque ne doivent pas être oubliées. On a vu le mal que cela fit à nos démocraties  », pointe le danger du populisme et l’association gravissime aux menaces fascistes des années 30. La question de l’opportunité politique, démocratique et juridique de ce discours est mise en exergue au Nord du Pays.

Du côté des réactions, Bart De Wever parle d’une émission « concédée du PS. » Dans le quotidien flamand, De Morgen, le professeur émérite d’Histoire contemporaine Mark Van Den Wijngaert dit : « De koning doet zelf aan populisme. » Elio Di Rupo, Premier Ministre, voit la N-VA comme un parti très dangereux, dans De Zondag. Côté francophone, on admet l’allusion du Roi face au danger d’un populisme exacerbé menaçant la vie politique belge. À contrario, Didier Reynders, Ministre des Affaires Étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes, déplore la relation faite entre le populisme et les évènements des années 1930. Dans le monde académique, Hendrik Vuye, Professeur de Droit Constitutionnel et des Libertés Publiques aux Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix de Namur, estime qu’une « monarchie avec un roi-politique ne peut plus continuer à exister. Le roi Albert est allé beaucoup trop loin avec son discours de Noël.  » Pierre-André Taguieff, philosophe, politologue et historien des idées définit le populisme comme l’acte de prendre publiquement le parti du peuple contre celui des élites, autres. Comme une trainée de poudre, les réactions des éditorialistes au Nord du pays se sont répandues, et ce sans attendre. Épinglons, côté francophones, la réaction de Francis Van de Woestyne, Éditorialiste en chef à La Libre Belgique, et dans un même temps, Journaliste politique, « sur le fond, je pense qu'Elio Di Rupo a entièrement raison. Reprenez ce qu'il a dit : la N-VA est séparatiste et est donc très dangereuse pour le pays. Comment dire les choses autrement ? Un parti qui veut la fin du pays est forcément dangereux pour ce pays. Le problème est qu'on ne peut plus toucher à un cheveu de Bart De Wever sans provoquer une levée de boucliers dans tous les partis. »

Une chose est certaine, le débat communautaire est relancé pour bout de temps mais pas seulement. La question de l’attribution des dotations aux membres de la Famille Royale, la loi du 02 mai 2002 sur les fondations privées dont la très médiatique fondation de la Reine Fabiola, les incertitudes diplomatiques du Prince Laurent dans le domaine de l’énergie. Enfin, l’avenir de Bruxelles comme région indépendante sera au centre des négociations à venir entre les différents acteurs belges.

Du côté des entreprises, La société Graydon Belgium S.A., présente dans le secteur des informations commerciales et marketing, annonce le nombre de 11.083 faillites atteint en 2012. C’est 5% de plus qu’en 2011. Précisément, 99% des entreprises étaient des PME. Pour 2013, le nombre médian de 12250 faillites est évoqué dans notre pays.

L’accès à la nationalité belge, les accises sur le tabac et l’alcool, l’emploi des séniors, la disponibilité relative des chômeurs et la séparation entre l’activité dépositaire et spéculative des banques sont quelques autres changements prévus pour cette année 2013, une année sans élection nous fait remarquer Béatrice Delvaux, Éditorialiste au journal Le Soir.

Pour la maison Belgique, le Premier Ministre espère « tenir le cap du redressement durable ». Le budget 2013 « évite à notre pays le pire et permet de le mettre à l’abri des vents mauvais de la spéculation financière. » Il prévoit 647 millions d’euros de réduction des dépenses primaires du budget fédéral. Pour rappel, les dépenses primaires sont les dépenses effectuées par les administrations publiques n’étant pas soumises à une quelconque charge d’intérêts ni aux transferts internes entre administrations publiques. 710 millions d’euros sont alloués à une baisse des dépenses en matière de Sécurité sociale. Dans le packaging des mesures prises, les Vice-premiers et Premier Ministre ont prévu une enveloppe budgétaire de 1,067 milliards pour la fiscalité contre 1,316 milliards d’euros consacrée à la diversité de ces mêmes mesures. Le Premier Ministre prévoit un impact réel de ces mesures sur le budget 2014 et la continuité de celles-ci en matière de réduction du déficit public. L’Union Européenne prescrit ce dernier sous la barre des 2,15% en 2013 contre 2% déjà contraint pour l’année écoulée. Ce faisant, la Belgique plaide en faveur d’un budget européen d’au moins 1% supérieur au Produit Intérieur Brut (PIB) dégagé au sein des pays membres de l’Europe.

L’objectif du gouvernement est de réduire notre handicap salarial de moitié d’ici à 2015 et totalement à l’horizon 2018 face à nos pays voisins et plus particulièrement à l’Allemagne. Pour ce faire, il était nécessaire de recourir à la modération salariale au-delà de l’indexation et de la hausse barémique, de penser la réduction des charges patronales et de réviser la manière d’indexer les salaires. Parallèlement, la mise en œuvre de la sixième Réforme de l’État est indispensable. Au programme, le transfert aux entités fédérées des allocations familiales, d’importants aspects menés au sein de la politique de l’emploi et la de la santé. En somme, un travail titanesque mais nécessaire.

Évidemment, le dossier Arcelor-Mittal est au menu de cette tragédie sociale pesant sur notre pays depuis pas mal de temps, et pour 2013 ! Qu’elle sera l’avenir socio-économique du bassin liégeois ? La comparaison avec le charbonnage est-elle exagérée ? L’histoire montre pourtant, au fil de ce sombre climat, une déconstruction croissante du tissu social, économique et politique en Région Wallonne malgré l’effort du gouvernement wallon et de son Plan Marshall 2.0 vert. La solidarité est, sera et restera le maître mot au sud du pays. Par ailleurs, l’Union Européenne demande, dans sa politique d’emploi Europe 2020, à tous les acteurs du monde du travail de participer ensemble au développement du marché de l’emploi européen. Dossier à suivre, ce dimanche 26 janvier sur RTL TVI dans Controverse, le débat dominical de la chaîne. Sur la Une, la question posée par le débat de Mise au Point : "Arcelor-Mittal : un comportement de "crapules" ?" La VRT et De Zevende Dag, reviennent principalement sur le possible départ de la Grande Bretagne de l’Union Européenne après le référendum demandé par le Premier Ministre conservateur David Cameron pour 2015. 

Quoiqu'il en soit, l'année 2013 ne fait que commencer...

 


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1 réactions à cet article    


  • Le Yeti Le Yeti 10 février 2013 09:57

    Ce n’est pas 2013 qui me préoccupe mais 2014 ...

    On demanda un jour à A. Einstein quelle serait l’arme de la 3e guerre mondiale ; sous-entendu « nucléaire ou pas ? ».
    Albert répondit : « La 3e, je ne sais pas mais pour la 4e se sera des bâtons et des cailloux. »

    Les problème actuels sont loin d’être récents et ne sont de plus que des secrets de polichinelle. Jusque là, ils étaient préservés d’une part par des tabous absolus ainsi que par des artifices sans lendemain (genre planche à billets, liborgate, mensonges massifs, etc...). Or non seulement ces artifices deviennent inopérants mais la chape de plomb omertique elle même est en train de céder.
    Malgré les efforts des uns et le laisser faire de beaucoup d’autres, nous sommes en train de nous faire rattraper par la réalité.

    2013 sera-t-elle l’année où il ne sera plus possible de se voiler la face ; l’année de l’addition ?

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MARLOW A.


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