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Accueil du site > Actualités > Politique > Rama Yade : Y en a marre ! N’a-t-elle pas un boulot à l’UNESCO (...)

Rama Yade : Y en a marre ! N’a-t-elle pas un boulot à l’UNESCO ?

Pour la 10 000e fois, j’ai vu Rama Yade dans un média. Cette 10 000e fois, c’était sur France 2 à « 13 h 15, le dimanche » de Delahousse. Elle est partout, un jour chez Durand (Face aux Français), un autre à I-télé, etc. Dites, n’est-elle pas diplomate ? Quand est-ce qu’elle fait le taf pour lequel elle est payée ? (Précision : J’ai rédigé cet article le dimanche 10 avril 2011, mais des problèmes de connexion m’ont empêcher de le publier plus tôt. De toute façon, son sujet de fond n’est pas lié à l’urgence de l’actualité)

Si ma mémoire ne me joue pas des tours, ce n’est ni la 1ère fois, ni la 2e que Rama Yade participe à cette émission. Si « prince charmant » Delahousse veut pécho (du verlan pour les non-initiés) la représentante de la diversité (elle n’est pas vraiment française -> ironie blanche [ironie blanche], complément de l’humour noire et durire jaune), qu’il sache qu’elle casée, et si malgré cela, il persiste, qu’il le fasse, mais qu’il ne serve pas du plateau du service public pour servir sa parade (petite pique rouge).
 
Les médias ne trouvent-ils pas qu’ils en font trop avec YADE ? Ils nous saturent avec cette noire [marre du mot « black » comme si le mot « noir » était un mot honteux !] qui donne des couleurs aux médias sans trop d’effort. Trop, c’est trop, je fais une surdose. Pitié, s’ils pensent que faisant cela, ils exposent un modèle aux Français issus de la diversité [Quelle langue française ! Novlangue quand tu t’installes, c’est l’intelligence qui fout le camp], ils se trompent. Ces Français-là qui ne diffèrent pas des autres, ne sont pas dupes. Ils voient en elle une carriériste des plus opportunistes qui ferait tout - comme son mentor Sarkozy - pour son ascension personnelle. Quelques uns sont tombés en amour pour elle parce qu’elle a osé l’ouvrir lors du séjour de Kadhafi. Depuis, les français voient en elle une courageuse. Pitié ! Qu’ils soient moins dindons de… (naïfs). Qu’ils se souviennent de toutes ses lâchetés qui suivirent quand elle disait une chose puis le démentait les jours qui suivaient. Aujourd’hui, elle quitte l’UMP parce qu’elle voit que le capitaine (Sarkozy) et le bateau prennent l’eau : c’est encore opportunisme et lâcheté de sa part !
 
Parlons maintenant de choses plus sérieuses : la diplomatie et la culture :
 
Après son éviction du gouvernement où elle faisait surtout image, notre (hélas !) nullissime président (officiellement le Conseil des ministre) a nommé Ramatoulaye Yade ambassadrice de France auprès de l'UNESCO, en remplacement de Catherine Colonna le 22 décembre 2010. L’UNESCO est l’Organisation des Nations Unis pour l’Education, la Science et la Culture, le siège de cette institution onusienne est à Paris.
 
D’abord sur la forme  : Maintenant Yade occupe une fonction diplomatique. Donc, comme tous les diplomates, comme tous les grands commis de l’Etat (préfets, directeurs d’administrations, etc.), elle est soumise à un devoir de réserve. Ainsi ses engagements politiques et autres doivent être mis en veilleuse (c’est-à-dire mené avec retenue et discrétion) ; avant toute chose, elle se doit servir l’Etat avec abnégation et efficacité. Elle n’a pas une fonction de ministre, député, maire, etc., qui sont des fonctions politiques qui lui laisseraient la possibilité de s’engager ouvertement dans le débat politique. Comment peut-on accepter qu’une diplomate (fonctionnaire) de haut rang, au lieu de faire son boulot à plein temps, puisse passer son temps à faire de la politique en squattant tous les jours les médias, et qui plus est, de la politique intérieure. Si on avait un préfet de la Somme ou un ambassadeur à Bruxelles qui militait ostentatoirement pour le FN ou le Parti de Gauche, il serait viré sur l’heure, et avec juste raison. Mais à Rama Yade, tout est permis.
 
Voilà un exemple criant de la décrépitude de l’Etat en France ! Nous avons un chef de l’Etat et chef de la diplomatie qui voit et tolère qu’un serviteur de haut rang de la diplomatie française piétine outrancièrement les obligations inhérentes à sa fonction. Là est la grande déchéance que nous vivons sous Sarkozy : nous avons un président qui n’a jamais su s’élever au niveau de sa fonction, car ce n’est juste qu’un ambitieux sans plus qui n’a aucun sens de l’Etat, qui ne sait pas vraiment ce qu’on appelle SERVIR L’ETAT (c’est un égocentrique). Et la Sarkogirl qu’est Yade est du même acabit que son Pygmalion (Sarkozy). Elle aurait pu refuser cette nomination, étant donné que cette charge faisait obstacle à ses ambitions politiques. Cela aurait été noble et courageux de sa part. Et au passage, l’Etat aurait gagné car on peut penser que l’incompétent qu’on a mis à l’Elysée aurait alors nommé quelqu’un qui exercerait sa fonction à plein temps et respecterait les obligations afférentes. Mais non, elle n’a pas refusé, car nous avons en Yade une quêteuse de maroquin et de soupe, elle a sauté sur le maroquin, quitte à piétiner sa fonction, qu’importe. Mais le pire, c’est que la France est comme atteinte d’une schizophrénie, d’une atrophie cérébrale, d’une démence ou d’un affaissement intellectuel tel que des gens comme Rama Yade sont, par un non-sens, populaires. Ainsi, bien que Yade ne soit qu’un moulin à parole dont l’action politique n’est que (im)posture faussement morale, elle est aimée parce que femme, jeune et noire (elle aurait cumulé avec ça, lesbienne, que ce serait le nec plus ultra, dixit Bachelot) ; Fillon est dissocié de Sarkozy alors qu’ils sont co-responsable de la politique menée parce qu’il porte élégamment des costumes anglais ; C. Lagarde est populaire alors que les résultats économiques sont catastrophiques parce qu’elle serait une incarnation de l’american dream (cf. L’illusion Christine Lagarde). Pauvre France, n’es-tu pas en grande partie responsable des malheurs qui t’accablent ? Comme tu as perdu le sens du discernement ! Les Lumières sont bien estompées, presqu’éteintes, il ne reste plus quelques braises qui rougeoient dans les ténèbres. Quand et d’où viendra le souffle pour te rallumer et te réanimer, France ?
 
Par ailleurs, elle est conseillère municipale de Colombes et conseillère régionale d’Île-de-France, a-t-elle démissionné de ses mandats pour exercer sa fonction ? J’en suis pas sûr, je ne trouve la preuve de ses démissions nulle part (peut-être que les lecteurs me l’apporteront). Les fonctions diplomatiques sont incompatibles avec l’exercice de mandats électifs politiques, c’est du simple bon sens. De même qu’on ne pourrait tolérer qu’un préfet soit cumulativement un conseiller municipal. L’exécutif sarkozyste aurait-il encore permis cette aberrante incompatibilité ? 
 
Ensuite l’exercice de sa fonction : Yade est la représentante de la France à l’UNESCO dont le siège est à Paris. Cette institution est un enjeu majeur et une tribune importante de la politique étrangère et culturelle française. Au sein de cette institution, la France a toujours joué un rôle leadership, elle s’est souvent confrontée aux Etats-Unis. Par exemple, c’est par le biais de cette institution que la France s’est faite la « meneuse » de la bataille pour l’exception culturelle (particulièrement face à l’hégémonie américaine et le libre-échangisme débridée de l’OMC). Quelle image de la France donne-t-on aux diplomaties étrangères quand elles constatent que la représentante de la France qui a été nommée dans cette institution importante pour son pays n’en a cure de son travail ? Nous sommes pris pour des moins que guignols. Car comment peut-on concevoir que le pays d’accueil et leader de l’Unesco puissent agir avec une telle désinvolture en nommant une ambassadrice qui n’en a cure de l’institution où elle doit travailler ? Nous avons crié au scandale pendant les dernières révolutions arabes, nous avons déploré les compromissions françaises avec les oppresseurs de leur peuple tel Ben Ali et Moubarak, mais une chose est sûre la France continuera a avoir des relations diplomatiques avec les dictatures, car c’est le jeu des relations internationales. La Chine et le Vietnam, par exemple, sont des dictatures, il est nécessaire d’avoir des relations avec ces pays. Toutefois, nous sommes tous porteurs d’une exigence, relation n’est pas compromission, bêtise et aveuglement qui desservent les intérêts nationaux qu’on est censés défendre. Nous avons déploré l’attitude du sarkoboy Boillon à Tunis, Yade, la sarkogirl, est du même acabit : égocentrisme, carriérisme et mépris des obligations inhérentes à sa fonction ; Yade, reconnaissons-le, n’a tout de même pas la vulgarité de Boillon et Sarkozy. Mais la vraie déchéance actuelle de la France, c’est qu’elle semble avoir perdu l’intelligence du monde, qu’elle a une certaine tendance à s’auto-saboter parce qu’elle se rapetisse en regardant les choses par le petit bout de la lorgnette, parce qu’elle se perd dans de petits calculs et conforts personnels qui lui font perdre tout sens de la grandeur. Le pire, ce n’est pas le fourvoiement français face aux révolutions arabes, le pire ce n’est pas l’épisodique mais le quotidien, le pire ce sont des exemples comme celui de Rama Yade. Le pire, c’est de constater que dans les structures étatiques - clés, il pullule des gens qui ne servent pas avec abnégation l’Etat et sa grandeur, des gens qui n’ont cure des défis majeurs auxquels le pays doit faire face. Le pire pour la France, c’est le pullulement des gens qui se servent de l’Etat, qui ont si peu le sens du service publique, du service de l’Etat, du service du Peuple. Quand ces gens parlent du service de l’Etat, ce n’est qu’(im)posture et calculs pour leurs intérêts personnels.
 
Non à un certain marasme français ! : Pendant qu’on nomme Yade - Galatée à l’UNESCO pour le confort de Sarkozy - Pygmalion, la France perd la bataille du « Soft power » face d’une part aux Etats-Unis, d’autre part, face à d’autres pays comme le Brésil, l’Inde, la Chine, Corée du Sud, le Japon, etc. Ces pays ont pris conscience aux plus niveaux de l’Etat que le rayonnement culturel participe de sa puissance, il faut s’y investir sérieusement et intelligemment, il faut sans cesse se re-questionner sur sa politique et ses moyens et se renouveler. Frédéric Martel (Site officiel), journaliste, chercheur, enseignant à HEC et auteur de "Mainstream. Enquête sur cette culture qui plaît à tout le monde" (Flammarion) l’a très bien mis en lumière dans un article publié sur www.tnova.fr : CULTURE : POURQUOI LA FRANCE VA PERDRE LA BATAILLE DU « SOFT POWER ».
 
Pendant que d’autres sont en expansion et conquièrent le monde, la France s’illusionne de son prestige d’antan. Elle perçoit bien qu’elle est en train de décrocher par rapport à d’autres. Mais elle n’est pas à la hauteur des enjeux. La France préfère s’embuller et s’illusionner dans des paradis artificiels dégénératifs et mortifères que l’on nomme pompeusement « politique culturelle » (mot habillage qui sert de piège-à-con). Cette misérable politique, si elle a quelques réussites qu’on se doit de reconnaître, il ne faut cependant pas être dupes quant à ses misères. Ces réussites sont aussi hélas une façade qui cache que la fameuse « politique culturelle de la France » est aussi une organisation qui profite surtout qu’au toujours même petit et médiocre milieu bobo parisianiste, là où tout est surtout copinage, manigance, suffisance, renvoi d’ascenseur, entre soi, vacuité, indigence intellectuelle, snobisme, nombrilisme et autres maux qui gangrènent la vie culturelle française. Regarder les émissions culturelles de nos médias, on revoit toujours les mêmes têtes depuis si longtemps qu’ils font maintenant « (im)meubles ». Trop de nos intellectuels et artistes actuels, surtout ceux médiatiquement visibles, ne sont en fait des « vermines » qui pullulent et profitent de l’immense génie de leurs illustres prédécesseurs, ce sont des Homais et des Bournisien (cf. Madame Bovary), ou encore, des Bouvard et Pécuchet. Quand ces perroquets de la bienpensance s’expriment, nous avons un défilé de clichés si bien qu’on pourrait faire un Nouveau Dictionnaire des idées reçuesplus d’un siècle après l’augusteGustave Flaubert
 
La France jusqu’aux années 60 a été l’un des plus grand pays sur le plan de la culture, si ce n’est le plus grand. Dans quasiment tous les domaines de l’art, la science, la philosophie, la pensée religieuse, le droit, elle a enfanté des géants qui ont rayonné sur toute la planète. Aujourd’hui, nous avons l’impression que nous ne sommes pas à la hauteur de ce grand passé. On adore l’édification des musées et les célébrations mémorielles pour tel événement ou telle personne illustre. Mais la psychologie, nous apprend que la mémoire n’est pas orientée vers le passé mais l’avenir. La mémoire pour une être vivant n’est pas une pure et jouissive conservation du passé, elle est une fonction très utile pour la vie, car la mémoire est une ressource qui est sensée être au service de l’avenir. Je retiens, pas parce que je ne veux tout simplement pas oublier, mais parce que cela me servira dans un plus ou moins proche avenir. La mémoire n’est pas stagnation, mais une dynamique toute entière vers l’avenir. Lorsque la mémoire est fixation et obnubilation sur le passé, cela devient une entrave à la vie, un handicap, un traumatisme. La France semble être pris dans ce dysfonctionnement de la mémoire, elle se maltraite dans une vénération et une imitation serviles, infantiles, perverses et stérilisantes du passé. Même les « ruptures avec le passé » ne sont le plus souvent qu’impostures ; en réalité, elles ne sont que poursuites obnubilées du passé qu’elles finissent par en être de pathétiques caricatures (exemple Sarkozy). Nous avons oublié l’exemple du grand Victor Hugo qui à 14 ans, se donne à lui-même un défi : « Je veux être Chateaubriand ou rien ». Il n’est pas obnubilé par le modèle François René de Chateaubriand mais au contraire stimulé, enflammé par son aîné. Il n’a pas singé, il a fait du Victor Hugo, il a construit une œuvre Océan magnifique et originale (comme Balzac a appelé l’ensemble de son œuvre La Comédie humaine, Hugo pour le sien a donné le titre d’Océan). Le faisant, il a, à la suite de Chateaubriand, enrichi notre culture nationale et la culture universelle de nouveaux trésors. C’est la voie que toutes les générations successives ont à suivre. Cette voie avait été dessinée quelques décennies avant Hugo. En effet, notre hymne national, La Marseille, la trace dans son fameux Couplet des enfants :
 
« Nous entrerons dans la carrière
 Quand nos aînés n’y seront plus.
 Nous y trouverons leur poussière
 Et la trace de leurs vertus. (bis)
 Bien moins jaloux de leur survivre
 Que de partager leur cercueil,
 Nous aurons le sublime orgueil
 De les venger ou de les suivre.
 
 »
 
 
Lectures complémentaires :
 
La France et le monde : un gouffre d’erreurs, de stupidité et d’arrogance de Philippe Vassé sur Agora Vox.
Le poker menteur de Rama Yade de Hélène Monnier sur Agora Vox.
Rama Yade : "Je ne suis pas un people !" de Galahad sur Lepost.fr

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14 réactions à cet article    


  • 65beve 65beve 26 avril 2011 12:51

    Bonjour,

    très belle femme.
    Maintenant, quand elle parle, elle n’emploie plus les formules de lèche habituelle à l’égard de celui qui l’a fabriquée.

    cdlt


    • Alicia fFrance aliciabx 26 avril 2011 15:19

      Sauf que je l’avais souligné aux modos, l’article n’est plus d’actualité, elle a été virée par Sarkozy de son poste
       Il faudrait être plus rigoureux dans les recherches même si l’auteur a mis beaucoup de liens, il a oublié le principal.
      Celui qui aurait fait que l’article aurait été pris sous un autre angle, obligatoirement.


      • Traroth Traroth 26 avril 2011 16:37

        Non, elle est toujours ambassadrice à l’UNESCO, pour l’instant.


      • Alicia fFrance aliciabx 26 avril 2011 17:52

        C’est vrai, elle est en passe de l’être.


      • kedjey 26 avril 2011 15:26

        Merci pour cet article.

        C’est vraiment affligeant de voir à quel point une personnalité comme Yade est populaire et pourtant tellement incompétente.

        Les critères qui la rendent populaires (noire, jeune, femme), beaucoup d’autres les possèdent avec en option plus des compétences (n’est ce pas l’essentiel ?)

        Comment est on arrivé si bas ? Pourquoi tolère-t’on toute cette mascarade politicienne ?


        • kedjey 26 avril 2011 15:28

          Sarko l’a peut-être viré mais pas à cause de son incompétence, par simple vengeance


          • AZERTY666 26 avril 2011 16:58

            que l’on me trouve de la compétence dans ce gouvernement , a part la compétence de l’emboucannement des masses et des cadeaux au riche amie, je vois pas ! 


          • Alicia fFrance aliciabx 26 avril 2011 17:53

            @Azerty, je suis d’accord avec vous. Ca se fête...


          • cevennevive cevennevive 27 avril 2011 08:03

            Bravo Azerty ! Bravo pour le petit commentaire et... la façon dont il est écrit.
            Bien cordialement.


          • easy easy 26 avril 2011 15:57

            Sans doute parce qu’elle est déjà galatéisée par un autre, sans doute parce que je suis jaloux d’elle pour le compte de ma propre Galatée, sans doute parce qu’elle est trop habile, Rama Yade me sort par les trous de nez depuis sa naissance.

            Je ne serais donc certainement pas allé à en parler.

            Mais quelle drôle d’idée vous avez eue de convoquer Victor Hugo comme témoin à vos côtés dans un procès contre une Esmeralda !

            Et même, au-delà de Notre-Dame, quel contresens que de se faire assister de cet humaniste dans un procès contre un comportement humain observé de loin !

            Victor Hugo a la particularité de solliciter en nous la fibre de l’embellissement, de l’idéalisation de choses pas forcément magnifiques à la base.

            A poser qu’à Guernesey, sa préoccupation profonde ait été de démonter N III, et bien il aura surtout tiré de biais. Au lieu de passer son temps à décortiquer en quoi le slip du roi était sale, il l’a passé à nous rendre amoureux des pieds nus d’Esmeralda. Cette démarche est extrêmement subtile et son impact est bien plus considérable que celui qu’aurait provoqué une attaque permanente dirigée contre l’Empereur.

            La Commune, la très étrange Commune traduisait l’impact de cette positivation ou valorisation du gueux par lui-même. Jamais avant lui, le gueux ne s’était vu quelque grâce. 
            En 1789, les assertions allaient directement au cassage des aristos et du clergé. Pour autant, personne, absolument personne ne croyait possible de dire quelque beauté de la plèbe. Jean de la Fontaine, Molière, qui avaient tout de même offert grande place à la gouaille, n’avaient pas pour autant jeté quelque aura sur le bouseux. Au mieux on reconnaissait au vagabond son bon sens et son franc-parler mais on n’allait pas jusqu’à le proposer en amant. Pas d’amour, pas de sublime possible chez les disetteux

            Avec Victor Hugo, le pire des va-nu-pieds a enfin une âme magnifique. Pas fou du tout, Hugo a la bonne idée de ne pas éclairer la gueusaille seulement de lumières dorées. Il commence par l’éclairage sombre qu’on lui accorde habituellement et progressivement, il inverse la couleur. C’est génial.

            Victor Hugo nous a dit « OK, il est sale et puant mais lavez-le et vous verrez sa beauté ».

            C’est donc à chacun de laver l’autre au lieu de « l’habiller pour l’hiver »

            Ce qui aboutit par exemple à

            Après la bataille

            Mon père, ce héros au sourire si doux,
            Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous
            Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
            Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,
            Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
            Il lui sembla dans l’ombre entendre un faible bruit.
            C’était un Espagnol de l’armée en déroute
            Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
            Râlant, brisé, livide, et mort plus qu’à moitié.
            Et qui disait : « A boire ! à boire par pitié ! »
            Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
            Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
            Et dit : « Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. »
            Tout à coup, au moment où le housard baissé
            Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de maure,
            Saisit un pistolet qu’il étreignait encore,
            Et vise au front mon père en criant : « Caramba ! »
            Le coup passa si près que le chapeau tomba
            Et que le cheval fit un écart en arrière.
            « Donne-lui tout de même à boire », dit mon père.


            Il est certain que la scène ne s’était pas passée de manière si idéale (si elle a bien eu lieu). Mais Hugo a passé des jours à tailler et retailler l’histoire pour en faire cet objet parfaitement ciselé où le contexte sert de prétexte et d’écrin à l’expression du meilleur de l’homme.
            (La balle aurait touché le front...)
            Ce que nous enseigne Hugo c’est que l’embellissement de l’homme ne passe pas par sa parure mais par son regard. 

            Ce travail de nettoyage, de palimpseste positif du passé, a conduit Hugo à quelque chose de rarissime. Il a si bien idéalisé son père qu’il est parvenu à en faire le personnage essentiel d’un de ses poèmes. A part Pagnol, il n’y a personne qui en ait fait autant. Et pour faire ça il faut laver, il faut décharger les gens, non les accabler et les salir. Il faut les dénoyer non les enfoncer comme l’a fait Bazin.


            Quand on s’habitue à embellir les gens, on finit par éprouver un sentiment de pitié (issue de la tendresse) envers le genre humain. On ne hait plus.

            Alors qu’il aurait pu, comme les autres, être fasciné par le machinisme, il n’a jamais invité à considérer autre chose que l’Homme. Il n’a jamais dit qu’il y avait de beautés et d’infinis ailleurs que dans l’Homme.
            Même quand il place la Lune dans ses poèmes, ce n’est alors qu’un décor pour une humanité de plus. L’astre de pierre n’est pas un objet de désir.




            Clair de Lune

            La lune était sereine et jouait sur les flots. — La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise, La sultane regarde, et la mer qui se brise, Là-bas, d’un flot d’argent brode les noirs îlots.
            De ses doigts en vibrant s’échappe la guitare. Elle écoute... Un bruit sourd frappe les sourds échos. Est-ce un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos, Battant l’archipel grec de sa rame tartare ?
            Sont-ce des cormorans qui plongent tour à tour, Et coupent l’eau, qui roule en perles sur leur aile ? Est-ce un djinn qui là-haut siffle d’un voix grêle, Et jette dans la mer les créneaux de la tour ?
            Qui trouble ainsi les flots près du sérail des femmes ? — Ni le noir cormoran, sur la vague bercé, Ni les pierres du mur, ni le bruit cadencé Du lourd vaisseau, rampant sur l’onde avec des rames.
            Ce sont des sacs pesants, d’où partent des sanglots. On verrait, en sondant la mer qui les promène, Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine... — La lune était sereine et jouait sur les flots.


             





            Ah bah, pendant que j’y suis, voici les paroles de
             
            Hijo de la Luna


            Idiot qui ne comprend pas
            La légend’ qui comme ça
            Dis qu’une gitane
            Implora la lune
            Jusqu’au lever du jour
            Pleurant elle demandait
            Un gitan qui voudrait
            L’épouser par amour

            Tu auras ton homme, femme brune,
            Du ciel répondit la pleine lune,
            Mais il faut me donner
            Ton enfant le premier
            Dès qu’il te sera né
            Celle qui pour un homme
            Son enfant immole,
            Bien peu l’aurait aimé.

            [Refrain :]
            Lune tu veux être mère
            Tu ne trouve pas l’amour
            Qui exauce ta prière
            Dis moi lune d’argent
            Toi qui n’as pas de bras
            Comment bercer l’enfant
            Hijo de la luna aaa.

            D’un gitan cannelle
            Naquit l’enfant
            Tout comme l’hermine,
            Il était blanc,
            Ses prunelles grises
            Pas couleur olive
            Fils albinos de lune
            Maudit sois tu, bâtard !
            T’es la fils d’un gadjo
            T’es le fils d’un blafard.

            [Refrain]

            Le gitan se croyant déshonoré
            Couteau en main sa femme alla trouver,
            L’enfant n’est pas de moi,
            Tu m’as trompé, je vois !
            A mort il l’a blessa
            Et l’enfant dans ses bras
            La colline il monta,
            Là haut l’abandonna...

            [Refrain]

            Et les soirs où l’enfant joue et sourit,
            de joie aussi la lune s’arrondit
            Et lorsque l’enfant pleure
            Elle décroît pour lui faire
            Un berceau de lumière


            • criticaldistance 26 avril 2011 16:04

              merci de cet article décrivant une tartuffe sans bilan, servie par de faux journalistes au sourire niais

              Yade a laissé entendre que sa sinécure à l’UNESCO c’était faute de mieux, quel déshonneur !

              cette histrionne rabaisse la politique au niveau people


              • Bleu Montréal 26 avril 2011 17:03

                Rama Yade, comme vous le dîtes si bien c’est :

                ’Ces Français-là qui ne diffèrent pas des autres, ne sont pas dupes. Ils voient en elle une carriériste des plus opportunistes qui ferait tout - comme son mentor Sarkozy - pour son ascension personnelle.’


                Exact, c’est exactement ce que je pense de Yade. Vivement qu’elle disparaisse du monde médiatique. Cela se fera, elle est pas mal médiocre.


                • cevennevive cevennevive 26 avril 2011 17:55

                  Bonjour à tous,

                  Rama Yade, Rachida Dati, Christine Lagarde, Roselyne Bachelot, etc... Toutes ces dames politiques ne nous font pas tellement honneur à nous les femmes, et pourtant, c’est la diversité, voyez : l’une noire, l’autre maghrébine, la troisième sèche comme un bambou, la quatrième ronde et bête comme Casimir... Je ne m’arrête que sur le physique parce que pour le reste, à part leurs salaires bien au-delà du SMIC, elles ne valent pas plus que la plupart d’entre nous.

                  Puis, qu’elle fassent la une des médias actuel, on s’en moque bien, elles voisinent avec la pub crasse, les mensonges et les dédains ironiques des journaleux « qui les valent bien ».

                  Il vaut mieux en rire, alors que nous aurions de quoi pleurer hélas !

                  Hétérodoxa décrit bien les motifs de nos pleurs.

                  Mais cette tambouille médiatique a quelque chose de bon car elle est susceptible de nous amener vers un tel désir de changement que nous bougerons sans aucun doute, et très vite. Les guignols font rire les enfants mais font souvent réfléchir les adultes, non ?


                  • papi 26 avril 2011 21:49

                    @ l l’auteur

                    Aprés une disgrace, l’important est de rester présent au yeux du public, quoi de plus terrible pour un ex -responsable politique que de tomber dans l’oubli !!
                    Donc paraitre, paraitre et paraitre pour rester dans les esprits le plus longtemps possible, mais pour combien de temps ?? moi je n’y pense déjà plus et je pense beaucoup d’autres aussi ..
                    Courant de l’année prochaine , cette ravissante jeune femme ne sera même plus qu’un souvenir
                     vague dans la mémoire des gens..

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