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Règle d’or : un objectif intenable

Vouloir coûte que coûte atteindre 3% de déficit du PIB alors que la crise économique et sociale est d’une rare violence c’est absurde. Surtout, il suffit d’avoir quelques notions d’économie pour se rendre à l’évidence qu’en pleine période de récession un tel objectif est tout bonnement intenable ! C’est comme demander à un demandeur d’emploi de réduire son découvert bancaire, il ne pourra tout simplement pas. A moins de rendre son appart, vendre sa voiture, et de vivre dans la rue. Autant dire le contraindre au chômage à vie. Pour un état, cela reviendrait à le forcer à vendre le patrimoine immobilier du pays, à céder les services publics à des acheteurs “moins disants”, à renoncer à investir pour redresser la situation. Autant dire le contraindre à vivre dans la crise éternellement.

On voit déjà certains lecteurs sérieux et responsables venir avec leurs gros sabots de père la rigueur. Et ils se disent : “A gauche pour de vrai ! ils sont vraiment en dehors de toutes réalités”. Sauf que désormais, des gens très bien pensants, très responsables, très intelligents, tellement bien sous tous rapports, commencent eux aussi à épouser les thèses de ces extrémistes “rouges” qui, c’est bien connu, nient tous principes de réalité.

Ainsi, le Fonds Monétaire International, institution qui, comme chacun le sait, est infestée par des illuminés gauchistes, avance depuis plusieurs semaines maintenant cette idée pourtant si simple, que la rigueur économique appliquée de manière idéologique et dogmatique est tout simplement néfaste à l’économie mondiale. Pire, cette rigueur aveugle produit non seulement une instabilité économique mais surtout une instabilité politique dangereuse à l’échelle du continent européen et donc à l’échelle de la planète. Un comble après l’obtention par l’UE d’un prix Nobel de la paix qui sonne, tout compte fait, comme une vaste blague. Car, les contre parties politiques exigées par la BCE, par exemple, aux demandes d’aides financières des états sont qualifiées par le FMI lui même comme des conditions qui accentueront les déficits plutôt que de les résorber, qui accentueront les mouvements populaires de contestation et de révolte plutôt que de les atténuer. Voilà donc que le FMI critique les politiques d’austérité instituées comme règle d’état. Voilà donc que FMI demande aux états engagés dans la fuite en avant de la rigueur de lever le pied et de retrouver la raison qu’ils ont perdu au nom d’un dogme sous forme d’une règle d’or.

Ainsi, le quatrième personnage de l’état français, qui n’est pas connu pour son activisme d’extrême gauche, un certain Claude Bartolone, le confesse lui même. Il faut que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso devienne raisonnable. Et il ajoute :

j’espère que le Parlement européen saura lui faire entendre ce message, se dise que c’est le moment d’une autre politique européenne. L’Europe ne peut pas être simplement le continent où l’on dit rigueur, rigueur, chômage… avec cette désespérance comme celle que l’on a vu exploser il y a quelques jours en Grèce”.

Et vous savez quoi chers lecteurs d’A gauche pour de vrai ? Le président socialiste de l’Assemblée Nationale a parfaitement raison, et nous partageons ici complètement son avis ! Comme quoi, A gauche pour de vrai !, nous ne sommes pas dans une opposition systématique au PS comme certains cadres du parti de la rose, qu’ils soient nationaux ou locaux, aiment à le répéter sans arrêt. Nous sommes en revanche systématiquement en faveur des idées de gauche contre les idées de droite.

Nous posons cependant une question candide. Et surtout n’y voyez aucune malice, aucune arrière pensée, même en gestation : pourquoi avoir voté le TSCG et sa règle d’or puisque même au FMI, même au sommet de l’assemblée nationale on commence à redouter la mise en oeuvre mécanique, froide et aveugle d’une règle finalement en toc ?

Nous osons même poser une seconde question toute aussi naïve : pourquoi n’écoute-t-on pas ces économistes qui, depuis des années, répètent, encore et encore, que ces politiques d’austérité, de rigueur et de simple gestion de la dette nous mène droit dans le mûr et en klaxonnant, s’il vous plaît ?

Parce que finalement, à y observer de plus près, les irresponsables sont ceux qui s’obstinent dans leurs dogmes. Parce que finalement les irresponsables sont ceux qui se définissent des objectifs intenables et qui s’en rendent compte bien trop tard, à l’image du FMI.

Sydne93


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14 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 16 octobre 2012 10:22

    L’austérité est non seulement inacceptable sur le plan social, mais elle ne permet pas de sortir de la crise : les revenus des ménages stagnent ou baissent comme leur consommation ; les investissements des entreprises sont au plus bas ; l’activité économique ralentit, entraînant une baisse des recettes fiscales, d’où des difficultés supplémentaires pour diminuer le déficit public, à l’opposé du but visé. Les États empruntent alors aux marchés financiers, ce qui accroît l’endettement et sert de prétexte à ces marchés pour exiger un nouveau tour de vis. La règle qui oblige les États à se financer auprès des marchés financiers, ce qui leur offre une rente sur un plateau, est un pouvoir exorbitant, et doit être changée. Cette situation n’a rien d’inéluctable, elle est le résultat des choix politiques qui ont été faits pour la construction néolibérale de l’Europe..........

    voir :
    http://2ccr.unblog.fr/2012/09/27/tscg-non-a-l%E2%80%99austerite-a-vie/



      • Francis, agnotologue JL 16 octobre 2012 11:13

        Mais oui mon gros malin !

        Et c’est Bérégovoy, PS, qui a ouvert la boite de Pandore de la libre circulation des capitaux en France.

        Mais lui il avait une excuse et une conscience : l’excuse ? On lui a fait miroiter des marchés juteux pour les entreprises nationales à l’étranger pour lui arracher ça. La conscience ? il s’est suicidé.


      • Le péripate Le péripate 16 octobre 2012 12:17

        Tenez-vous JL ! Je disais ça juste parce que l’auteur ironisait sur les gauchistes qui peuplent le FMI. Et en effet il ne croyait pas si bien dire. Non ?

        Et donc selon vous Bérégovoy s’est suicidé parce que il a eu, soudain, conscience du tort qu’il avait fait au peuple des fonctionnaires, pardon je veux dire au peuple des traaaaaaavailleurs ?
        C’est très très intéressant...


      • Romain Desbois 16 octobre 2012 21:51

        mais personne n’est obligé d’avoir recours au FMI.

        Le FMI est comme tous les créanciers, il prête sous conditions.

        Libre aux demandeurs d’accepter ou refuser.

        Mieux vaut être pauvre et libre que riche et prisonnier.

        Faudrait refaire lire aux gosses La Fontaine, comme le chien et le loup ou la cigale et la fourmi.


      • spartacus spartacus 16 octobre 2012 13:09

        Dommage que l’article débouche sur des poncifs bobo coco de défense des corporatismes.


        Il est très clair que les pays ou le nombre de fonctionnaires sont plus faibles ne sont pas ceux ou les services publics sont moins bons et ou l’économie est moins bonne

        Dans 2 ans les pays comme l’Angleterre, l’Italie et l’Espagne passerons devant nous en croissance économique, pendant que nous stagneront.

        • Romain Desbois 16 octobre 2012 21:48

          oui comme en allemagne , mais c’est oublier queles allemands n’ont pas de crêches et les gosses vont à l’école qu’à partir de l’âge de 6 ans !

          Est-ce cela que veulent les français ?


        • spartacus spartacus 17 octobre 2012 10:30

          N’importe quoi.

          Nul n’interdit de monter en Allemagne une crèche.

        • Romain Desbois 17 octobre 2012 12:00

          En france aussi mais ce ne sont pas des fonctionnaires. Vous le faites exprès de ne pas comprendre ?


        • eric 16 octobre 2012 14:13

          Ces postures sont un peu fatigantes, parce que la solution serait à portée de la main pour la « gauche de gauche » et que bien entendu, elle ne fait rien.
          Il sufit de convaincre quelques « députés socialistes gauche de gauche » de plus que sur le traité, de voter une motion de censure avec l’opposition et Hollande est obligé de présenter un nouveaux gouvernement sur la base de négociations avec « toutes les gauches de gauche » sur un programme « plus gauche de gauche ».
          L’équation est simplifiée par le fait qu’il y a déjà des « PS gauche de gauche », mais qu’en plus, il y en pas mal qui ont été élus raz les moustaches grâce des voix vraiment gauche de gauche en nombre élevés. Ceux là ne peuvent qu’être sensibles aux arguments logiques et idéologiques.
          Mais les gauches de gauche semblent bien préférer se promener dans les rues des centres ville.


          • Romain Desbois 16 octobre 2012 21:46

            ca aurait été plus simple de mieux voter plutôt qu ede demander à des élus d’être autre chose que ce qu’ils sont.

            Merci encore les abstentionnistes.


          • xmen-classe4 xmen-classe4 16 octobre 2012 15:37

            il y a ceux qui disent que l’etat est la cause principale du chômage et ceux qui veulent être bien payé.


            • Romain Desbois 16 octobre 2012 16:12

              C’est le train de vie de l’Etat qui doit être austère pas celui des gens ! Et ce crise ou pas.

              Et en cherchant un peu , ce fameux 3% est bien mièvre.

              Chaque budget ne devrait jamais être basé sur un déficit.

              Et on peut tout à fait le réaliser, mais pour cela il faut sabrer dans le superflu et le gaspillage et privilégier l’indispensable.


              • Roubachoff 18 octobre 2012 01:19

                @Romain Desbois

                C’est quoi, selon vous, le train de vie de l’Etat ? Le coût du caviar que consomment les ministres et les députés ? Décidément, vous n’en ratez jamais une... Le train de vie de l’Etat, ça recouvre l’éducation, la défense, la sécurité et tout ce dont nous profitons tous chaque jour. Bien entendu, ça englobe aussi le salaire des fonctionnaires (des emplois, cher ami, qui sont précieux dans un contexte de chomage systémique).

                 

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