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Rentrée sociale et Régionales en vue...

La rentrée sociale s’annonce mouvementée si l’on en juge par l’ampleur des résistances aux suppressions d’emplois et de sites de production, les entreprises rajustant leurs coûts et leurs effectifs sous l’effet –ou à la faveur- de la crise.

Mais la reprise est en vue…paraît-il. Et puis il y a cette menace de la grippe A, qui s’ajoute à celle du réchauffement climatique anthropique ( ?), épidémie dont Gaëtan de Capèle, dans le Figaro du 19 août, se réjouit presque car « ce tsunami sanitaire et médiatique programmé devrait reléguer au second rang les sempiternelles spéculations sur le climat social… »
 
A quoi bon résister puisque « les destructions d’emplois s’atténuent désormais de mois en mois… » ? Cependant, note ce journal très gouvernemental, « les offres concernant les cadres ont baissé de 30% en un an… » Alors prudence tout de même, « le retour de la croissance inattendue… »  ne doit pas tourner les têtes, selon la voix de son maître qui rappelle que C. Lagarde prédit « la sortie de crise pour mi-2010 ». Patientez braves gens, licenciés d’hier, d’aujourd’hui et de demain, précaires et pauvres absolus, c’est pour bientôt !
 
Et pour montrer ses bonnes résolutions, le gouvernement vient d’adopter la taxe carbone, proposée par Rocard, un nouvel impôt qui passe mal car il ne s’agit, ni plus ni moins, que d’un nouveau transfert des revenus du Travail au profit du Capital, dans le même temps où il est question de supprimer la taxe professionnelle, principale ressource des communes, perte qui devra être compensée, au moins partiellement, par la hausse de la taxe d’habitation, encore une fois au détriment des plus modestes.
 
Et dire que nombre d’écologistes se réjouissent de cette « contribution climat énergie », ajoutée à la hausse des carburants qu’ils souhaitent pour faire baisser la consommation des produits carbonés, sauf que les principaux pollueurs (à plus de 90% la grande industrie) pourront acheter des droits à polluer sur le marché du carbone, lieu de toutes les spéculations !
 
Mais que deviennent les préoccupations sociales, le recul de la pauvreté, des inégalités, des protections sanitaires et sociales, des services publics… ?
 
Cela me rappelle cette phrase de l’une des préfaces au Manifeste du parti communiste, de Friedrich Engels, le 1er mai 1890, fustigeant « les charlatans sociaux de tout acabit qui voulaient, à l’aide d’un tas de panacées et avec toutes sortes de rapiéçages, supprimer les misères sociales sans faire le moindre tort au Capital et au profit ».
 
C’est loin, certes, mais on en est toujours là, quels qu’aient été les bouleversements de l’histoire au cours du 20è siècle.
 
Evidemment les réponses concrètes, aujourd’hui, doivent tenir compte des spectaculaires progrès des sciences et des techniques, de la révolution informationnelle, des évolutions des mentalités, des modes de vie et de leur impact sur l’environnement. Ce qui appelle « une vraie révolution écologique qui ne peut être qu’anticapitaliste », comme l’écrit le nouveau député du Front de Gauche, Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, le 30 juillet dernier.
 
Comment dégager les moyens nécessaires à la protection de notre environnement par un autre type de développement, si les peuples n’ont pas la maîtrise de leurs ressources et de leur économie toujours soumise à la loi du marché capitaliste, c’est-à-dire au seul critère du profit à court terme pour les actionnaires ?
 
C’est non seulement illusoire mais c’est accroître les inégalités entre pays, au détriment des plus pauvres et renoncer au droit de chacun à la sécurité alimentaire en premier lieu dans les pays en voie de développement (Plus d’un milliard de personnes, selon la FAO, souffrent de la faim contre 800 millions recensées en 1996), mais aussi dans les pays dits riches où la pauvreté gagne du terrain.
 
Ce sont des thèmes forts à porter à l’occasion des élections régionales par les partis de gauche qui veulent la transformation sociale, plutôt que la recherche d’union sans principes, à visée électorale courte, comme vient de le faire V. Peillon, l’ancien bras droit de S. Royal.
 
Gérer les régions n’est-ce pas l’occasion de faire prévaloir d’autres critères que ceux du libéralisme pour faire reculer les inégalités sociales, le chômage, la précarité, l’insuffisance des revenus, le déménagement du territoire, la marchandisation de tous les biens communs… ?
 
La principale leçon des Européennes, c’est l’abstention massive dans les milieux populaires qui subissent la gestion libérale de l’Europe et qui ne voient pas changer leur condition dans l’alternance gauche-droite. Ce qui permet à la droite de gouverner par défaut.
 
Les Régionales peuvent être l’occasion d’une reconquête de très nombreux déçus de la politique, si l’on n’en rabat pas sur les exigences et les enjeux, sur les contenus des objectifs que l’on propose et la visée que l’on poursuit.
 
Telles me paraissent être les bases du rassemblement le plus large des forces qui veulent véritablement transformer la société, changer les rapports sociaux, le mode de production et de répartition des richesses produites, conciliant économie et respect de l’environnement.
 
René Fredon

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3 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 20 août 2009 11:52

    une vraie révolution écologique qui ne peut être qu’anticapitaliste », comme l’écrit le nouveau député du Front de Gauche, Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, le 30 juillet dernier.

    MDR ! les cocos champions de l’écologie ? C’était dans quel pays Tchernobyl ? qui a asséché la mer d’Aral ? Sougmait n’était elle pas un record de ce qu’on peut faire de pire en pollution industrielle ? les cocos sont productivistes , Stakhanov c’est chez eux , on est loin de la décroissance voulue par les vrais écolos !


    • Fredon 22 août 2009 08:38

      Le Chat fait ses griffes et sort la grosse artillerie...Il ne répond pas au contenu de l’article, il cherche à disqualifier son auteur et une idéologie qu’il a, certes, le droit de ne pas partager, mais qui ne se résume pas à quelques symbôles, si tant est qu’on puisse imputer à une idéologie tout ce qui a pu se faire en son nom...
      Je ne saurais trop recommander au Chat de lire Alain Badiou :L’hypothèse communiste« .
      Concernant la prise en compte de l’écologie par les communistes français, il a dû rater quelques épisodes.
      Depuis l’éclatement du bloc soviétique, il y a vingt ans, le ralliement de la plupart des pays qui le constituaient à l’économie de marché capitaliste, jamais le productivisme et la course aux profits n’avaient atteint de tels sommets, les inégalités, la pauvreté, la malnutrition, de telles proportions, la planète subi de tels dégâts, au point qu’il faille convoquer le climat pour tenter de détourner la colère des pauvres contre les riches, contre la domination de quelques-uns sur tous les autres. Et cela ne me conduit pas à sous-estimer les conséquences de cet épuisement de nos ressources et des atteintes gravissimes à toute la planète. Bien au contraire.
      Il ne faudrait pas s’interroger sur les logiques économiques qui ont produit tout ça ?
      Les parangons de »l’écologie réparatrice« , chère à Sarko-Borloo et aux adeptes de la »nouvelle religion verte, ni de droite ni de gauche« , ne font que voler au secours d’une droite qui n’en demande pas tant. Marchons, courons, pédalons, chantons, dansons...contre le climat. Entrons dans la ronde, c’est moins compromettant que de parler lutte des classes, exploitation, profit, émancipation, services publics...des mots tellement désuets.
      Heureusement, il y a des voix qui s’élèvent parmi les écologistes pour repolitiser l’écologie, dénoncer la supercherie du Grenelle de l’Environnement qui promet de »laver plus vert" (selon la formule de Paul Ariès, fondateur du site le Sarkophage) tout en évacuant la question sociale. Faisons baisser la température de la planète et la pauvreté reculera !
      Il suffirait de s’en remettre au capitalisme, dont les dérives nous valent la crise actuelle, la plus importante de son histoire, pour résoudre les problèmes écologiques que la logique même de son système a produits.
      On peut toujours rêver.

      René Fredon


    • Leo29 Leo29 20 août 2009 17:37

      Pourquoi n’entend-on peu ou prou les dirigeants du PS monter au créneau concernant les modalités et application de cette taxe écologique proprement injuste pour les plus modestes d’entre nous ?
      C’est bien ce qui paraît, nos socialistes n’ont plus d’idéaux de justice, ni de défense de la France d’en bas, seule leur importe la logique électoraliste et il n’est pas de mise de se fâcher avec les Verts nouvelle force politique incontournable....
      Logique électoraliste pour se partager le gâteau et il faudrait voter pour eux ?

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