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Accueil du site > Actualités > Politique > Sens Commun : de mièvres intégristes pour l’abbé Fillon

Sens Commun : de mièvres intégristes pour l’abbé Fillon

Né durant les Manifs pour tous sous la houlette de jeunes plus tout jeunes et déjà engagés dans la sphère UMP, le courant Sens Commun a soudain refait parler de lui quand, à quelques jours du 1er tour des présidentielles, Fillon n'a pas exclu de le faire entrer à son gouvernement, en cas de victoire. Nombre d'articles dont l'un publié sur Agoravox se sont mis à parler d'un péril "intégriste", accusant les dirigeants de Sens Commun de fomenter une opération d'influence au sein de la droite et précisément sur la personne de son candidat, François Fillon. Et voici qu'à l'instar du "fachiste" réservé au FN, l'on se met à parler de dangereux "intégristes" à côté desquels Poisson ne serait qu’un petit joueur. Ce tohubohu, à défaut d’avoir fait le jeu de Fillon, peut-il profiter à une droite désespérément en quête d'âme et de jeunesse ?

Sens Commun, c'est d'abord une dénomination originale dont on peut se demander si elle n'a pas été "pompée", via la prose du philosophe Michéa, dans la notion de common decency, célébrée jadis par l'anticonformiste George Orwell. Comme les "Veilleurs", dont il n'est plus guère question, Sens Commun est issu du temps héroïque des Manifs pour tous, quand jeunes gens de bonne famille et mamans poussant landaus se faisaient malmenés par les "cognes" de Manuel "Gaz".

A côté des Veilleurs, encore très jeunes, contemplatifs et pacifistes, une fraction de tempérament plus activiste s'est fédérée autour de quelques meneurs, avec l'objectif de transformer en force politique toute l'énergie exprimée durant ces mois de combat contre le mariage gay.

Bien que la référence religieuse ne figure nulle part dans leurs textes ou déclarations, le catholicisme des créateurs, au demeurant plus sociologique que de profonde conviction, a immédiatement connoté la démarche de Sens Commun. Mais cela n'a pas empêché le mouvement d'éclore et de prendre rapidement sa place dans le concert politicien. C'est pourtant cela qui aurait dû susciter le plus de critiques de la part des observateurs avisés.

En effet, durant l'effervescence des jours glorieux des manifs pour tous, il fut question de réformer la politique, de dépasser les clivages, de se libérer de la "petite cuisine" sclérosante des appareils qui monopolisent parole et action, de définir des objectifs clairs et porteurs d'avenir capables de redonner une âme à la droite. Et quoi de mieux pour y parvenir qu’une nouvelle génération d’acteurs lassée d'une classe politicienne ayant perdu le sens de la Cité au profit de luttes de pouvoir, de courses aux prébendes.

L'on retrouve ce discours, même si le ton a pris l'odeur du papier glacé, dans les rubriques du site web de Sens Commun. Le lecteur y constatera un petit air de famille avec le style "barbe à papa" de Macron ; lisons par exemple dans l’introduction :

Sens Commun se propose d’être le vecteur de confiance qui accompagnera la soif d’engagement de ceux qui n’entendent pas baisser les bras, en défendant les idées contre les egos, le débat responsable et bienveillant contre la polémique stérile, le souci du réalisme politique contre les clivages partisans.

Ce discours « prêt à porter » s’enrichit d'orientations conservatrices en faveur de la famille, au contenu peu percutant, dépourvu de toute originalité. Quant à l’IVG, il est tout au plus question de faire une grande cause nationale « la réduction du nombre d’avortements », sans préciser comment, selon quels critères ni quelles modalités.

Mais au-delà du contenu, de la « charte » proposés par Sens Commun, ce qui prime pour caractériser ce mouvement est la rapidité avec laquelle il s’est rangé au sein de l’UMP devenue Les Républicains. A peine créé en sept. 2013, il devient, sans débat interne, par seule décision de ses créateurs, un courant de l’UMP. On est loin d’une démarche concertée, d’un groupement autonome, développant sa propre ligne de conduite et gagnant peu à peu sa légitimité en tant que nouvelle force de proposition. Point de tout cela, Sens Commun, dès le départ, mitige son ambition de rénover l’action politique en s’intégrant dans les arcanes de la vieille droite libérale qui, de l’antique UNR de 1958 aux LR actuels n’aura fait que changer périodiquement d’appellation.

Pour dire les choses plus crument, nous avons affaire à une opération de récupération d’un élan de mécontentement ; une opération comme les briscards des partis politiques institutionnels ont en l’art. Et d’adouber l’égérie du mouvement, une jeune ambitieuse qui cause « cash », bonne cliente pour les médias.

 

Du sang bleu et neuf pour mener Sens Commun

Personnalité qui se distingue du commun, indépendante et insigne de cette jeunesse combattante, ni de gauche ni FN, ayant acquis sa gloire sous les coups de matraque et les jets de gaz des CRS, nous en venons à cette fameuse Madeleine de Jessey, de la vieille et cossue famille Bazin qui, s'ajoutant le nom d’un lieu, s’est donnée à la manière des Giscard, l’apparence de la noblesse. Pas la noblesse attestée de sa « rivale » Ludovine de la Rochère, présidente de la Manif pour Tous

Avec son cursus d’exception, Ecole de la rue d’Ulm, agrégée de lettres classiques et doctorante, la voici parmi cette nouvelle génération de normaliens à contre-courant du gauchisme de leurs anciens. Cela a tout pour plaire à la cathosphère, dont l’élitisme inavoué n’en est pas moins très réel. Pourtant, notre Madeleine de Sens Commun est une fidèle sans plus, sa seule démarche distinctive comme croyante ayant été d’avoir suivi un temps un cycle de formation à la doctrine chrétienne proposée par le diocèse de Paris. En revanche, elle n’a pas tardé à céder au chant langoureux des sirènes de la classe politique, adhérant dès 2006, âgée tout juste de seize ans, à l’UMP.

La pleine acceptation de l’IVG par le parti néogaulliste, ne semble pas avoir posé de problème de conscience à la jeune fille aujourd’hui qualifiée d’intégriste ; pas plus que quelques mois après le lancement de Sens Commun lorsqu’on lui a proposé d’entrer au bureau national de l’UMP et de devenir secrétaire national du parti, devenu Les Républicains, chargée de l’enseignement supérieur. Nous voici en face d’un cas de figure des plus classiques au sein de la caste politique, à gauche comme à droite : la tête d’œuf bien ambitieuse dont un bref fait d’armes médiatisé catapulte la carrière en haut de l’échelle. Nous avons eu, à gauche, le cas de Martin Hirsch, également normalien, qui bien que d’une famille protestante, était devenu la coqueluche de la presse catho, émue de voir ce jeune si brillant accepter (sic) par conviction, l’humble poste de directeur général d’Emmaüs. Deux ans plus tard, il gagnait ses galons d’assimilé ministre, avant de pantoufler à la présidence de l’APHP où il supervise une politique de destruction de ce qui est l’institution hospitalière que le monde entier nous envie.

 

Aux côtés de Madeleine Bazin alias de Jessey, que trouvons-nous ? 

Des étudiants ayant connu les geôles de la République après les bagarres contre CRS et gendarmes mobiles aux ordres de Walls ?

Point du tout. Qu’à la base des 9000 adhérents déclarés par Sens Commun, l’on trouve de ces jeunes gens enthousiastes et naïfs qui s’imaginent avoir trouvé la « cause » majeure à défendre. Mais tout en-haut, le profil n’a rien du brave idéaliste qui prend des coups, passe la nuit au poste, se retrouve parfois face à un juge intransigeant et consacre tout son temps libre à militer.

Le staff de Sens Commun, ce sont des gens de 35-45 ans, bien installés dans de confortables carrières et élus, pour un bon nombre d’entre eux.

Outre Madeleine déjà citée, l’on trouve Christophe Billan, ex-officier, vingt-deux ans de carrière, recyclé comme cadre d’entreprise. Co-créateur et président du mouvement, lisons-donc comment ce supposé intégriste « pro-vie » se satisfait de l’attitude de Fillon à la question de l’IVG – rappelons que durant toute sa carrière, le malheureux candidat de la droite a voté toutes les lois qui sont venues enrichir les dispositions de la loi originelle de 1975, dite loi Veil :

« (Fillon) s’en est expliqué très clairement auprès de nous. Il a dit, et je le crois, que ce qu’il avait écrit dans son livre n’était pas assez clair. Au regard de la situation actuelle, il estime qu’il n’est pas possible de revenir sur cette loi, mais, en son âme et conscience, et en raison de sa foi, il est personnellement opposé à l’avortement. »

Le fringuant jeune retraité de la Défense nationale aurait pu, en des temps plus reculés, se rassurer tout autant : Simone Veil, tout comme Giscard, se disait personnellement hostile à l’IVG et la loi de 75 n’avait d’autre ambition de que la dépénalisation des avortements, pour en finir avec les tricoteuses pour les pauvres et les médecins marrons pour les riches. Nous étions loin du droit fondamental !

Les autres dirigeants de Sens Commun : un cadre issu de l’Essec, un avocat et une juriste.

 

La véritable nature de Sens Commun

Le soutien à Fillon lors des primaires de la droite, au détriment d’un Poisson pourtant plus proche de leurs positions, montre combien Sens Commun n’a rien en vérité du mouvement rénovateur qu’il prétend être. Nous avons plutôt affaire à un cocktail politicien formé de trois ingrédients dont la droite avait et continuera d’avoir besoin :

  • un réservoir de jeunes, espèce qui a toujours fait défaut au courant gaulliste, l’UNI n’ayant jamais été qu’un groupuscule dont les militants se faisaient tabasser tant par les gauchistes que par les fachos du Gud, et les Jeunes RPR n’ayant servi qu’à l’ascension de Sarkozy qui en fut le président ; 
  • un sas de sécurité pour freiner la migration des déçus de l’ex UMP – LR vers le Front National ;
  • un courant néo-conservateur de coloration catholique.

Pour conclure, plutôt qu’une manœuvre d’entrisme auprès de Fillon menée par des « intégristes » qui voudraient infléchir à droite toute, la mouvance LR, il faut voir dans Sens Commun, un outil de récupération de mouvement de la société civile dont l’animation était déjà « persillée » d’affidés au parti néogaulliste.

Loin d’être les représentants d’une jeunesse animée de convictions solides et décidée à prendre le pas sur une classe politique usée, opportuniste et corrompue comme jamais, les leaders de Sens Commun sont de nouveaux aspirants aux postes forts de la caste. Grâce à leur habileté durant les manifs pour tous, ils ont gagné une légitimité, une visibilité. Comme il est d’usage en féodalie politicienne, ils ont leur « fief » qui se mesure en potentiel de voix et de circonscriptions gagnables sous réserve d’être placés avec discernement sur la carte électorale. Les prochaines législatives vont assurément être l’occasion de tirer profit de cette extension du "patrimoine" des LR.

Avec ou sans rue d’Ulm, force est de constater que ce nouveau courant est objectivement pitoyable. Fillon aura attendu la fin de sa bataille de Waterloo pour cette sortie sur l’entrée possible de Sens Commun dans son gouvernement. Imaginons Napoléon, ne voyant pas arriver Grouchy, lancer un message sur Paris pour dire qu’il n’excluait pas une entente avec les Orléanistes. Ou Hitler dans son bunker, qu’il était prêt à rebondir, graciant tous les conspirateurs du 20 juillet 44, disposé à en prendre dans son cabinet…

Fillon, déterminé à se battre jusqu’au bout, a donc évoqué cette improbable hypothèse, feu de secours, derniers tir d’artillerie avant la débâcle.

 

Quelles perspectives ?

Désormais que la droite n’est pas présente au deuxième tour, que va-t-il advenir de Sens Commun ? Le courant est en place au sein des LR. Il jouera son rôle de caution moraliste et pourra bousculer le FN dans les circonscriptions « limite ». D’une certaine manière, on peut voir dans Sens Commun un Debout La France intégré aux LR, se distinguant du parti de Dupont-Aignan par un souverainisme soft, qui ne remet en cause ni l’euro ni l’appartenance à l’UE ; une tonalité souverainiste pour contenter sans les effrayer les esprits ronchons mais petits boutiquiers lors que l’ombre du changement se profile en menace pour leurs économies.

 

Cathos intégristes ?

Quant au côté catho, il ne saurait être absent d’un mouvement qui tire son existence du combat contre le mariage pour tous. De la même manière que la lutte contre la loi Veil n’a pas mobilisé que le seul univers catholique, les manifs pour tous n’étaient pas ouvertement confessionnelles. Il est incontestable néanmoins qu’encouragés par évêques et curés, les cathos en ont formé de loin les plus gros bataillons. Comme son cousin pas tout à fait rival Manif pour Tous, Sens Commun est une structure d’accueil idéale pour une jeunesse catho désireuse de mettre sa foi en œuvre autrement que dans l’humanitaire ou les groupes de prière et d’évangélisation.

Mais nous sommes loin de l’intégrisme, tant religieux que politique, dont le terrain est essentiellement occupé par le tapageur mais très marginal Civitas. De façon plus outrancière, l’on trouve le quotidien Présent dont le lectorat a nettement périclité ainsi que Rivarol, doyen des organes de presse d’extrême droite, dont le catholicisme tient plus à une volonté identitaire qu’à une visée apostolique, tout comme les quelques groupuscules monarchistes encore en activité.

 

Le faible poids des catholiques en politique

Le Ralliement à la République suscité par la fameuse lettre de Léon XIII de 1892 « Au milieu des sollicitudes », la condamnation de l’Action française par Pie XI et enfin le parti que n’ont pas su ou pu prendre les résistants monarchistes durant la guerre, se faisant damer le pion ou carrément trucidés par les FTP, tout cela a divisé et compromis l’existence d’un « parti catholique » en France. Si quelques formations depuis la dernière guerre se sont réclamées d’un christianisme social, et l’on a vu le score décevant de Poisson à la primaire de la droite et du centre, l’immense majorité des fidèles catholiques s’est fondue dans la masse, votant de plus en plus comme l’ensemble de la population, avec il est vrai une prépondérance du vote à droite chez les plus pratiquants, mais pas au FN dans l’électorat duquel ils demeurent sous-représentés.

Dans ce contexte, Sens Commun ne présente pas d’atouts particuliers pour transformer la donne et d’ailleurs ses dirigeants le voudraient-ils ? Que les « mangeurs de curés » et autres stricts observants du laïcisme se rassurent, la cathosphère n’est pas près de menacer la République ni même ses pratiques dévoyées.


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6 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 27 avril 2017 13:57

    Bonjour, Cazeaux

    Notons simplement que les juppéistes, à commencer par le catholique maire de Bordeaux, sont viscéralement opposés à ce représente Sens commun en matière de réaction sociétale. Et la proximité de ce mouvement avec Fillon a été jugée très négativement par de nombreux caciques LR hors de la mouvance de Juppé. Enfin, Fillon lui-même a reconnu que le poids qu’il avait donné à Sens commun en fin de campagne lui a sans doute plombé sa dernière semaine.

    Tout cela pour dire que même dans un parti réactionnaire largement soutenu par une majorité de catholiques, les dirigeants et les militants de Sens commun ne sont pas considérés comme d’anodins soutiens.

    On parle même désormais d’exclure Sens commun de LR au motif que le mouvement aurait prononcé un « ni-ni » à propos de Macron et Le Pen. Un prétexte évidemment pour assainir l’atmosphère. Dans de telles conditions, que l’on nomme ou pas les membres de Sens commun d’« intégristes » n’a pas grande importance car de facto c’est comme cela qu’ils sont considérés dans leur propre famille politique !


    • Cazeaux Cazeaux 27 avril 2017 15:48

      CQFD !

      Je souligne aussi la précipitation de Fillon, certes mal venue. Pour autant, voyez la comparaison avec Martin Hirsch, je crois que nous sommes plutôt dans une récupération de nouveaux visages dont la tête bien remplie encourage un certain renouveau conservateur-moral dans une partie de la jeunesse.
      L’observation du phénomène durant les législatives nous en dira davantage.

      • zygzornifle zygzornifle 27 avril 2017 17:46

        Le faible poids des catholiques en politique ...... C’est sur que les Musulmans seront plus courtisés qu’eux .....


        • Phalanx Phalanx 27 avril 2017 18:14

          @zygzornifle

          Normal, l’Islam est l’avenir de l’Europe. Même Onffray le reconnait.

          Les cathos en ont juste marre d’exister.

        • l'Âne l’Âne 27 avril 2017 22:45

          Ah les compromis, les ambitions… Fine analyse ! Bien renseignée ! Bravo !
          Vous avez mis en avant 3 éléments de la « véritable nature de Sens Commun », 1) un réservoir de jeunes ; 2) un sas de sécurité pour freiner la migration des déçus de l’ex UMP – LR vers le Front National ; 3) un courant néo-conservateur de coloration catholique. Plus un « outil de récupération » au service de LR qu’une « manœuvre d’entrisme » des « intégristes ». Les déclarations de leur président Christophe Billan à Famille Chrétienne le soir du premier tour, le 23 avril [1], et le lendemain matin, à Jean Pierre Elkabbach sur CNews dans La Matinale Info [2] montrent toute l’importance de la 2e fonction de contrôler le vote catholique et de l’éloigner à tous prix du Front National. Cela semble primer sur la défense des « valeurs non négociables du catholicisme ». Au point qu’on a l’impression que la véritable fonction de Sens Commun est de contribuer au « barrage anti-FN ». Leur « boutique » a pour fonction d’attacher le vote catholique à la maison LR et de l’éloigner à tous prix du vote FN. Pour Famille Chrétienne [1], ou dans le communiqué de Sens Commun du lendemain [3] Billan utilise le même vocabulaire de diabolisation que Fillon appelant à voter Macron le 23 avril à 20h45, pour qualifier une arrivée au pouvoir du FN : « chaos ». Elkabbach a très bien su faire dire à Billan que sa priorité est bien d’éloigner le vote catho du FN. C’est très clair sur la vidéo de l’entretien avec Elkabbach [2], reprise sur senscommun.fr et cnews.fr :
          3’36 CB : « Les Français sont en attente d’autre chose, et si on ne leur parle pas, les millions d’électeurs qui sont en mouvement sur deux extrêmes, […] si on ne donne pas une offre crédible, on continuera d’alimenter l’extrême droite. »
          5’53 J-P.E : « À partir du moment ou ils disent [les Républicains] oui on vote Macron et on fait voter Macron et peut-être on participe à la campagne d’Emmanuel Macron, ils entrent de facto dans la majorité présidentielle. »
          CB : « Non, du moins j’espère pas. Sinon ce serait une catastrophe, car là, pour le coup, ce serait faire le jeu du Front National. »
          9’00 J-P.E : « Vous m’aviez prévenu, 48 heures avant le Trocadéro que si ce n’était pas François Fillon, une partie de Sens Commun irait vers Marine Le Pen. »
          CB : « Non, je dis que je redoutais que si François Fillon devait partir… Je redoute un mouvement qu’on ne peut pas contrôler. »
          9’50 J-P E : « Puisque François Fillon a été battu, il y a cette tentation chez les Français et chez Sens Commun d’aller vers Marine Le Pen. »
          CB : « Non pas du tout. »

          [1] Entretien de Christophe Billan sur Famille Chrétienne, le soir du 1e tour, le 23 avril :
          http://www.famillechretienne.fr/politique-societe/presidentielle-2017/christophe-billan-le-pen-ou-macron-c-est-le-choix-entre-le-chaos-et-le-pourrissement-217073
          [2] Christophe Billan, président de Sens Commun, l’invité de Jean-Pierre Elkabbach dans #LaMatinaleInfo de CNews :
          http://www.dailymotion.com/video/x5jhkoz_christophe-billan-invite-de-jean-pierre-elkabbach_news
          [3] Communiqué de Sens commun après le 1e tour, du 24 avril :
          http://senscommun.fr/droite-ne-se-resigne/


          • Cazeaux Cazeaux 28 avril 2017 13:33

            Merci d’apporter ces informations très à jour qui étayent mon analyse. 

            J’en profite pour souligner que ce phénomène (le mot est sans doute exagéré) Sens Commun, outre qu’il rappelle combien les « mécaniciens » des LR (et de la classe politicienne en général) sont capables de mettre postiches et faux nez à leurs affidés pour parvenir à leurs fins, montre combien la « cathosphère » souffre de l’immaturité chronique des catholiques français en politique. 

            Bernardins, normaliens, énarques, tous ces signes apparents de richesse intellectuelle devraient plutôt faire réfléchir les fidèles de base : ceux qui les orientent, les forment ou les informent ne font-ils pas partie à leur manière de cette société à pensée unique dont les ressorts sont aux antipodes de ce qu’enseigne l’Eglise en matière sociale ?

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